Je pris le chemin de droite avec maman, Madame, Margot et d'autres inconnues. Notre marche fut courte, car le camp était petit. Personne ne parlait, le seul bruit qui nous accompagnait était le craquement de nos pas sur l'herbe sèche. J'aperçus quelques bâtiment. Les plus marquants furent une école ou un restaurant. Un restaurant ! Ici, à Westerbork ! Décidément, j'avais tort d'avoir eu des craintes, pensai-je - à tort.
Ce fut le cœur un peu plus léger que je continuai à suivre le groupe, qui avait dévié à gauche. Nous marchions droit vers un terrain encerclé de barbelés.
Je ne tardai pas à comprendre par bribes que nous étions assignées au bloc disciplinaire parce que nous nous étions cachées et que Margot avait fui le travail obligatoire. En entrant dans notre nouveau lieu de vie, je crus à une blague. La pièce était immense, mais sale, surpeuplée, et les rares couchettes dont les détenues disposaient étaient déjà toutes prises. Il y régnait une chaleur étouffante car, évidemment, les murs n'isolaient pas de la température extérieure d'un mois d'août.
Sitôt arrivés, les SS partirent en claquant la porte après nous avoir dit :
- Morgen, als erstes, wir kommen sie holen zum arbeiten.[1]
Nous restâmes quelques secondes plantées là, bras ballants, ne sachant que faire. Il était impossible de sortir car notre cabanon était encerclé de barbelés.
Dans une colère aussi violente que soudaine, je compris à quoi servaient réellement les bâtiments que j'avais pu voir sur la route : ce n'était qu'un écran de fumée, un leurre, destiné à tromper ceux ayant des doutes sur les véritables conditions de vie des détenus.
Epuisée et n'ayant rien de mieux à faire, je m'assis par terre en soupirant. Le sol comportait d'étranges tâches que je ne préférais pas me risquer à analyser. Je grimaçai, puis repris une expression neutre en songeant à toutes les malheureuses qui vivaient là depuis longtemps. Si seulement mon égoïsme pouvait être guéri ! Madame Van Daan, en revanche, ne semblait pas se faire de tels reproches et ne ravala pas non plus ses remarques. Elle s'exclama haut et fort et à qui voulait l'entendre qu'elle ne pourrait pas vivre dans une telle porcherie. Mes derniers espoirs qu'elle eût pu changer furent déçus.
Je lui répliquai malgré moi que dans ce cas, elle n'aurait qu'à creuser sa tombe.
L'expression que prit l'intéressée m'indiqua que j'étais allée trop loin. Madame prit un air outragé. Des larmes brillaient dans ses yeux. Maman s'écria que j'étais odieuse, et Margot me regarda tristement.
Je savais que j'avais déçu ma sœur, je m'en voulais, mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'on m'en demandait trop. Etre la plus jeune n'excuse pas tout, j'ai des mauvais côtés, certes, mais il ne faut quand même pas me demander de supporter les caprices de Madame dans une telle situation. Ce doit sûrement être un de mes pires défauts : je fais beaucoup d'efforts pour devenir meilleure, je me remets sans cesse en question, et j'attends la même chose des gens en retour.
Sans mentir, je n'étais pas mécontente de l'effet produit. Bien que ce soit preuve de cruauté, je ressentais le besoin de faire passer mon anxiété sur quelqu'un.
Je me sentis rougir à cette idée et m'empressai de m'excuser auprès de Madame. L'incident était clos.
Le reste de la journée s'écoula lentement. J'avais faim, mais j'évitai soigneusement de le faire savoir. De toutes les façons, les responsables du camp ne semblaient pas se soucier de notre nourriture et nous n'avions aucunes provisions : il ne servait à rien d'insister sur ce point. Plus pour s'occuper que par besoin réel, nous essayâmes de dormir. Ce fut peine perdue. Je n'étais pas encore habituée au sol inconfortable et les ronchonnements incessants de Madame, qui redoublaient lorsque je m'en plaignais, n'étaient pas pour m'aider. Les allers-retours, les discussions, voire les disputes entre quelques détenues ne cessaient jamais.
Le soir, les autres prisonnières de la baraque en état de travailler nous rejoignirent, dont Linda, à peine plus âgée que moi. Je m'entendis tout de suite très bien avec elle. Ses longs cheveux blonds avaient dus être magnifiques autrefois, avant d'être un paquet de nœuds sales, et ses grands yeux bleus si étranges me donnaient la troublante impression de passer au rayon X. Linda sut presque immédiatement le genre de fille que j'étais, et elle semblait apprécier mon fort caractère.
Elle confirma rapidement mes craintes sur l'utilité de l'école et du restaurant : rien de plus qu'un décor pour ne pas trop effrayer les nouveaux prisonniers et donner une fausse image du camp à ceux qui venaient parfois les contrôler.
Notre discussion se prolongea tard dans la nuit. J'appréhendais le coucher dans cet endroit sombre et terrifiant, et le retarder me semblait la seule solution. Dans la pénombre de la pièce, les confidences étaient plus faciles et nous en vînmes rapidement à nous confier sur nos vies respectives. Linda me racontait avec force détails ce qu'elle étudiait à l'école, les leçons apprises, les amis, les petits événements de la vie quotidienne qui l'émerveillaient aujourd'hui. Je pouvais deviner sans même le voir le sourire rêveur accroché à ses lèvres. Quant à moi, je l'informai des dernières nouvelles du monde extérieur, de mes acteurs préférés, et puis de mes espoirs pour la communauté juive. Nous ne partagions pas les mêmes avis, elle était plus pessimiste et terre à terre que moi. J'attribuais cela à son expérience et au temps qu'elle avait passé à Westerbork. Elle était sûrement passée par de nombreuses épreuves qui l'avaient amenée à avoir une piètre opinion de la race humaine. Moi, je restais convaincue qu'aucun homme n'était né pour faire le mal et qu'on pouvait tirer le meilleur de chacun. Elle se moquait gentiment de ma naïveté, mais je savais qu'au fond d'elle, mon optimisme lui faisait du bien.
Au petit matin, je trouvai enfin le sommeil. Mais mon repos fut bref, car un SS ouvrit la porte à la volée et nous fit sortir à grands renforts de cris, d'insultes, et de coups de pied.
J'en fus toute retournée. C'était la première fois que j'étais victime de la violence des nazis à notre égard, et maman, Margot, et Madame semblaient également secouées. Nous échangeâmes des regards furtifs, et je constatai avec désolation que nous étions bien les seules à le faire. Les autres détenues voyaient ce qui venait de se passer comme le quotidien.
Bienvenue au camp de Westerbork !...
Le soleil ne s'était pas encore levé lorsque nous traversâmes le camp à l'atmosphère pesante. Nous étouffions dans la chaleur de l'été. Heureusement, quelques minutes plus tard, notre température corporelle chuta d'un ou deux degrés lorsque nous entrâmes à l'intérieur de l'endroit qui serait désormais notre lieu de travail. C'était une sorte de petite usine.
Aucun SS ne prit la peine de nous expliquer ce que nous devions faire, et avant que j'aie le temps de comprendre quoi que soit, j'étais entre un homme et une femme inconnus, occupés à vider des piles à une vitesse impressionnante. Interprétant que je devais faire la même chose, je décidai de les imiter. Au bout d'une ou deux heures, j'avais pris le coup de main et j'étais devenue très efficace. La tâche était monotone, minutieuse et laborieuse. Une petite musique dans ma tête se répétait à l'infini : ouvrir la pile avec un burin et marteau, jeter le goudron dans un seau, le charbon dans un autre, puis la protection dans un troisième. Mes mains et mes ongles étaient devenus noirs, et je ne cessais de les essuyer sur mes habits, en vain : on aurait dit que la saleté s'était incrustée dans ma peau pour ne plus jamais la quitter.
Après un temps interminable où je ne fis que répéter les mêmes gestes, je sentis une main qui me tapotait l'épaule. Sursautant violemment, je fis tomber ma pile et m'empressai de la ramasser, interprétant que c'était un SS qui m'avait accostée et que ma maladresse allait me valoir une sévère réprimande. En me relevant, je constatai avec surprise que la personne était en fait mon voisin de droite. Celui-ci indiquait de son pouce quelque chose situé derrière lui. Continuant distraitement de jeter le goudron pour ne pas avoir d'ennuis, je me penchai en avant pour voir ce qu'il me montrait. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris Peter, tout sourires, agiter sa main pour me saluer ! Il ouvrit la bouche pour me parler, mais je lui fis signe de se taire. Bien que les communications étaient tolérées, nous étions trop loin l'un de l'autre pour pouvoir bavarder tranquillement.
Je demandai donc à mon voisin d'échanger de place avec lui dès que les deux SS qui nous surveillaient tourneraient le dos. L'occasion se présenta rapidement. Une seule personne me séparait maintenant de Peter. Pensant qu'il serait trop gros de me déplacer de nouveau, je me remis au travail tout en discutant avec lui.
Nous eûmes vite épuisé le sujet de la nourriture, du logement et du travail à Westerbork. Alors seulement, nos discussions purent prendre une tournure plus profonde. L'humanité, la guerre, la paix, les égalités et les injustices, les préjugés, tout cela retenait notre attention et c'était un bonheur d'en parler avec un autre que soi.
Au cours des jours qui suivirent, Linda eut l'occasion de me présenter à deux de ses amies : Janny et Lin. La première était une jeune fille qui se révéla être plutôt sympathique. Je me plaisais à bavarder de temps à autre avec elle. Elle était un peu simplette d'esprit, mais était bonne camarade. J'avais l'impression de redevenir avec elle la petite fille que j'étais : une gamine insouciante qui accaparait l'attention des autres. Cela me fit un peu réfléchir. Peut-être était-ce parce que j'avais été plus vite mature que les enfants de mon âge. Ils m'accordaient peut-être trop d'attention à cause d'une certaine différence et d'une intelligence plus développée, et j'en profitais à ma manière. Ce fut la seule explication plausible que je trouvai, aussi prétentieuse soit-elle.
Au fil des jours, je pus observer l'évolution de comportement des différents membres de l'Annexe.
Madame était devenue plus raisonnable et moins geignarde, quoique elle gardait toujours sa légendaire coquetterie. A croire qu'elle était inscrite dans ses gênes.
Monsieur... A vrai dire, je n'ai pas grand chose à dire sur Monsieur. Il travaillait, il mangeait, il dormait, bref il menait une petite vie monotone. Réservé et peu bavard de nature, il parlait encore moins qu'avant - et surtout pas à moi. Deux fortes têtes ne font pas bon ménage.
Peter avait beaucoup mûri et s'était endurci, ce qui n'était pas pour me déplaire. Son amour pour moi s'était peu à peu transformé en une amitié solide et une affection profonde. Cela m'avait grandement soulagée. Nous étions devenus de très bon amis et nous pouvions compter l'un sur l'autre à tout moment.
Margot avait pris du caractère et de l'assurance. Elle s'imposait plus qu'avant et n'hésitait - presque - plus à faire valoir son avis. Sa confiance en elle était encore fragile, alors je n'oubliais jamais de la complimenter lorsque j'estimais qu'elle faisait quelque chose de bien. Tout cela n'avait pas manqué de resserrer nos liens.
Mon petit papa adoré était devenu également un papa très protecteur. Même si j'étais de moins en moins facile à rassurer (mes craintes étaient passées de "j'ai peur qu'on nous découvre" à "j'ai peur que nous mourrions"), il trouvait les mots justes avec autant de tact qu'à l'Annexe.
Maman, avait abandonné ses sermons interminables pour de simples regards réprobateurs. Elle était moins froide qu'auparavant, et bien que nous n'étions pas allées jusqu'à nous faire de véritables déclarations d'amour, elle était aussi plus tendre et ne me considérait plus comme une gamine ingérable et provocatrice. Elle prenait son rôle de mère plus au sérieux et n'hésitait pas à nous glisser un petit mot gentil, à Margot et à moi, quand elle voyait que nous n'étions pas dans notre assiette.
Quant à moi, je m'étais assagie et j'avais mûri. Je ne me plaignais plus et je comptais davantage sur Peter, Linda et ma famille que je ne l'aurais fait à l'époque. Le temps ne m'avait pas habitué à notre condition. Je peinais toujours autant à accepter d'être traitée comme une sous-femme simplement parce que j'étais juive. Ma raison se révoltait, mon esprit jugeait ça intolérable, mais je me taisais, puisque les autres se contentaient d'approuver mollement. La conviction que notre sort était injuste et l'esprit d'indignation s'était estompé. D'un autre côté, je savais qu'ils n'auraient rien pu faire d'autre. Nous n'étions pas dans un film. Il n'y aurait pas de révolution. Nous baisserions la tête et nous obéirions, comme toujours.
Les semaines passèrent, apportant chaque jour un peu plus de vent et de pluie. Mon moral baissait en même temps que la température. Comme il me semblait loin, le temps où je me plaignais de manger tout le temps des haricots ! Ici, nos repas ne variaient pas, mais je restais fidèle à mes valeurs : serrer les dents et aller de l'avant. C'était souvent moi qui réconfortais Margot et maman, et à mon père, Peter et Linda - surtout mon cher petit papa en réalité - je confiais mes doutes et mes craintes. Ils se tenaient comme moi très au courant de l'actualité du camp et trouvaient les mots pour me rassurer. Nous redoutions les convois partant vers l'est et espérions ne pas être sur la liste des passagers des prochains wagons. Les rumeurs disaient qu'il s'y passait des choses terribles et que les conditions étaient bien pires qu'ici.
Des amitiés se nouaient, d'autres disparaissaient. Une grosse dispute, dont l'origine était probablement l'accumulation de petits incidents, éclata, opposant Margot et Linda. Je dus "choisir mon camp", et par solidarité envers ma sœur, je me rangeai auprès d'elle. Linda accusait Margot d'être "une fille inutile et inexistante, sans avis et sans intérêt". Quant à l'intéressée, elle ripostait en disant que Linda était, pour reprendre ses termes, "une agitatrice qui se prend pour ce qu'elle n'est pas, imbue d'elle-même et dotée d'un culot et d'une prétention atteignant des sommets."
Suite à l'incident, Linda ne m'adressa plus la parole qu'en cas d'absolue nécessité. J'en profitai pour mieux connaître les deux sœurs Janny et Lin. Cette dernière avait très mauvais caractère et refusait toute opposition. Personne ne devait lui résister. Elle pensa au début faire de moi l'une de ces personnes sans personnalité se contentant de suivre une "protectrice" les menant à la baguette. Mais je ne lui en veux pas, j'avais les mêmes tendances du temps où j'allais encore à l'école. Et puis elle ne me connaissait pas encore, bien qu'elle eut tôt fait de découvrir ma vraie nature. Bien qu'elle fut surprise et un peu piquée d'être confrontée à une forte tête, nous devînmes rapidement de bonnes amies. Contrairement aux autres, elle me considérait comme son égale.
Un matin, au début de septembre, comme à mon habitude, je vérifiais qu'aucun de nous n'étions inscrits sur les listes de transport pour partir, lorsque je vis mon nom. Il avait été écrit à la hâte, à l'encre violette, au milieu d'une foule d'autres inconnus. La liste avait été placardée à l'entrée des bureaux de la Judenrat, une organisation de juifs chargés d'administrer le camp avec les SS. Mon cœur se mit à battre à tout rompre, et l'angoisse m'empêchait de respirer. Je cherchais des yeux un nom qui m'était familier. Je remarquai alors qu'en bas de Annelies Marie Frank apparaissait le prénom de Margot, maman et papa. Voyage en famille, paraissait-il. Je me mis donc en chasse d'un Van Pels quelque part dans la liste, et en effet, il y avait aussi Peter, Madame et Monsieur. Tous les membres de l'Annexe réunis en un seul convoi, quelle terrible coïncidence ! Personne n'allait y échapper.
J'espérais que nous n'étions pas rassemblés pour mieux être séparés.
Etant assignée à la vérification des listes pour les détenues de notre baraque, je me mis à la recherche d'autres noms connus, puis je courus dans notre cabanon et ouvris la porte à la volée.
- Alors ? me demanda Janny d'un signe de tête encourageant.
Je repris ma respiration puis annonçai la triste nouvelle :
- Nous partons avec le prochain convoi.
- Nous partons ? s'écria maman. Que veux-tu dire par "nous partons" ? Qui est ce "nous" ?
- Nous, c'est-à-dire, toi, moi, Margot, vous, dis-je en me retournant vers Madame. Et puis papa, Peter, monsieur, Janny et Lin.
Même si nous savions que cela pouvait arriver à n'importe quel moment depuis que nous étions arrivées à Westerbork, ma réponse eut un effet spectaculaire. Ce qui n'avait été qu'une pensée jamais formulée et longtemps redoutée avait maintenant un sujet, un verbe, un complément. Elle était devenue une phrase claire qui claquait. "Nous partons avec le prochain convoi."
Madame, à mon grand étonnement, ne versa pas une larme. Elle se leva de son matelas improvisé et rassembla ses affaires - qui se résumaient alors à peu de choses.
- Bien. Partons tout de suite, il ne sert à rien d'attendre plus longtemps. Nous n'avons pas le choix, de toutes les façons, déclara-t-elle.
- Soit, répondit simplement maman. Allons-y.
Avant de partir, une idée un peu incongrue me traversa l'esprit. Je savais que j'allais regretter de quitter mon ancienne amie Linda sur ces termes. Notre amitié n'aurait pas dû être impliquée dans une dispute qui opposait Margot et Linda. Alors je fis demi-tour et serrai Linda dans mes bras en lui souhaitant le meilleur pour la suite. Elle parut surprise, mais elle secoua la tête en riant amèrement et me répondit :
- A toi aussi, Anne. A toi aussi.
Elle me sourit tristement et agita la main pour me dire au revoir. Les gestes sont parfois moins douloureux que les mots quand on quitte quelqu'un probablement pour toujours.
Au moment où nous fermions la porte de la baraque, un SS arriva, chargé d'emmener celles et ceux inscrits pour le convoi en partance de Westerbork. Nous le suivîmes jusqu'à la voie de chemin de fer.
Sur le quai, les hurlements des SS et des détenus se mêlaient en un brouhaha qui n'avait rien de rassurant. La tête me tournait. Je me concentrais sur les nuages de fumée noire que crachotait la locomotive en essayant de leur attribuer des formes. Voilà un chien, une fleur, un visage. Un journal intime.
Un autre allemand prit la relève de notre groupe et remplaça celui qui nous accompagnait. Il tenait à la main un énorme classeur dont il parcourait les pages en humectant son index du bout des lèvres. Puis il appela des noms. A chaque fois, quelqu'un s'avançait et allait rejoindre la foule grandissante de gens qui attendaient d'embarquer dans le train.
- Steiner, Rodolf ! Soreist, Sarah !
La liste des noms et des prénoms des détenus défilait à n'en plus finir.
- Schneider, Hans !
Et ainsi de suite, en remontant dans le sens inverse de l'ordre alphabétique. Peter et sa famille étaient partis depuis longtemps. Après un long moment d'attente à frissonner dans la fraîcheur de septembre, le SS annonça :
- Frank, Otto ! Frank, Margot ! Frank, Edith !
Puis :
- Frank, Annelies !
[1] - Demain, première heure, nous viendrons vous chercher pour travailler.
J'aime bien que ta Anne relève aussi les points positifs sur ses relations avec sa mère, par exemple, ou sur la personnalité de Madame.
Décidément, bravo !
comme qqun l'a dit tu doses l'horreur mais limite je trouve que c'est un peu trop dosé justement. Bien sûr décrire des scènes de violence sans que cela n'apporte de crédit au texte ça n'a pas de sens mais là, j'ai du mal à m'imaginer l'ambiance du camp. En fait, je ne ressens pas l'ambiance d'un camp de travail, tant les personnages semblent détachés par rapport au contexte. ça me perturbe parce que l'idée en soi est géniale.
C'est vraiment intéressant, et bien écrit.
Je savais que les nazis persécutaient les juifs et beaucoup d'autres choses déjà mentionnées ici, mais qu'ils avaient construits des écoles, restaurants pour faire croire aux personnes extérieures aux camps, ou d'autres explications de ces deux premiers chapitres...Je n'ai vraiment rien lu sur "l'après" journal d'Anne Frank, ou sur les nazis, j'ai pourtant lu ce journal d'Anne Frank, celui d'Hélène Berr... Et découvrir tout ceci me donne envie d'en savoir plus !
Je lirai la suite dans les jours qui viennent, le plus vite possible, dès que j'en aurai le temps :).
A bientôt ;)
Y a pas à dire, cette histoire est très intéressante. Je me suis rendue compte que je n’avais jamais rien lu de si cru sur les camps nazis. Cela dit je trouve que tu doses très bien l’horreur et le réel, en décrivant sans partir dans le mélodramatique. Pourtant’ il y aurait de quoi.
Je me suis fait la remarque que ton style dans ce chapitre me semblait moins proche de celui du journal. Je ne sais pas si c’est volontaire, mais en tout cas ça s’explique très bien par la situation dans laquelle est Anne.
J’ai relevé quelques petites choses :
>L'ironie était telle qu'elle me retournait le cœur.-> retourna, plutôt
>J'y courus moi aussi, bien que j'étais éreintée.-> je sois/fusse
>Il pouvait arriver n'importe quoi entre le
moment où elle partirait d'Auschwitz et le moment où elle arriverait dans le nouveau camp... comme après.-> il y a un saut de ligne en trop
>Notre séjour là-bas n'était plus qu'une question de semaine sou de mois-> semaines, ou
>Frank, Annelies !-> avant tu l’appelais juste Anne
Bon je réitère brièvement ma remarque du dernier com comme quoi il serait mieux de couper les chapitres. Je t’avoue qu’ayant tout lu d’un coup, j’ai les yeux éclatés XD
Sinon, petite suggestion : je pense que tu devrais utiliser le subjonctif passé, j’ai l’impression qu’il convient mieux au style d’Anne.
Voilà c’est tout pour moi ! Je lirai le dernier chapitre sous peu, à bientôt !