Combien de temps s'était-il passé ? Quelques minutes ? Des heures ? Des jours ?
Nul ne savait, mais ce que Ariane savait, c'était que la sensation du métal froid sur sa joue n'était pas normale.
Dans un sursaut, Ariane se redressa et le sol s'inclina dangereusement sous ses pieds, arrachant des cris affolés en plus du sien qui se mirent à résonner au loin.
– Arrête de bouger !!
Ignorant les cris et ses alentours, elle recula jusqu'à ne plus pouvoir, bloquée. Dans son dos, elle sentit des barreaux se presser. Son poids fit tanguer un peu plus le sol en sa direction et un bruit sec de chaîne retentit. Ariane se risqua à lancer un regard derrière elle avant de se figer de peur ; entre les barreaux en fer sombre, son regard pouvait plonger jusque dans les profondeur, à plus de 10 mètres, impossible de voir le sol. Son estomac tomba et un vent de panique lui prit à la gorge, se forçant à quitter le regard du vide qui menaçait de l’engloutir à tout moment.
Ariane se mit en boule contre le côté de la cage, tentant vainement de se calmer. Son cœur palpitait de plus belle, elle ne pouvait pas être là, c’était encore un de ces affreux cauchemars. Les ténèbres allaient venir la chercher pour de bon. La jeune fille serra ses genoux contre elle. La cage tanguait dangereusement à chaque agitation et plus de protestation en écho lui vinrent aux oreilles ; mais Ariane n’écoutait pas. Ses jambes tremblaient, elle était incapable de se contenir, le danger était proche, trop proche et imminent. Une voix plus forte que les autres finit par ressortir, une voix qu’elle connaissait.
Son regard s’aventura plus loin, scrutant ce qu’elle allait bien trouver avec elle dans sa cage. Ariane aperçut en premier une jeune blonde assise contre des barreaux, en face d’elle. Cette fille avait des lunettes, mais surtout un uniforme aux couleurs extravagantes et au repassage impeccable, elle avait l’air imperturbable.
Tant que je ne regarde pas en bas, il ne m’arrivera rien -
Ariane tourna la tête pour finalement apercevoir celle qui comptait :
– Maï Rose ! s'exclama-t-elle en voyant son amie.
– Oui ! Tu m'écoutes enfin ! Arrête de bouger ! On va tomber !
Non, Ariane ne risquera pas de regarder dans le vide à nouveau.
Depuis combien de temps était-elle là ? Sur sa montre rayée s'affichait l'heure fatidique de 16h03, l'heure à laquelle tout s'était arrêté. Aucun tiquement ne se faisait entendre, elle était cassée. Ariane se mua dans le silence, se cachant dans ses genoux, et réfléchissant à sa situation. Elle était enfermée dans une cage avec deux autres filles… Non, trois autres filles… Une petite brune gisait dans un autre coin de leur cage, inconsciente, et vêtue d’un épais manteau violet qui contrastait avec le sol sombre. Elle semblait bien pâle et ne pas être prête à se réveiller de sitôt. Parfois lorsque la cage remuait un peu trop, on entendait le tintement des chaînes. Ces cliquetis n'annonçaient rien de bon, avec la cage qui tanguait et le vide qui les attendait, Ariane n'allait décidément plus bouger du tout.
– Ariane ? appela prudemment sa meilleure amie alors que sa voix résonnait à travers la bâtisse sombre.
Ariane aurait voulu fermer ses yeux et attendre de se réveiller, il n’y a que les rêves qui pouvaient lui tirer des scénarios surréalistes pareils. La folie des grandeurs de son imagination ne l’aidait pas à se rationaliser plus que ça. Elle, dont le cœur battait à la chamade dès que son regard se posait sur un semblant de vide.
– Ariane, regarde moi… demanda plus doucement Maï Rose.
Son coeur se serra davantage, elle ne voulait pas regarder, elle ne pouvait pas. Mais son amie était inquiète, et l’ignorer n’allait qu’augmenter son anxiété grandissante et féroce qui tailladait son ventre. En levant les yeux, Ariane aperçut la frêle Maï Rose qui tremblait, serrée de l’autre côté de la cage. Peut-être était-ce le froid ? Probablement. Elle n’avait que son manteau en cuir noir pour la protéger du vent étrangement glacial de la tour, ce qui expliquait aussi son teint pâle et sa position, recroquevillée sur elle même.
– Tout va bien, Ariane…
Bien que le ton de son amie se voulait rassurant, Ariane était tout de même tétanisée par la peur. Maï prit la parole d'une voix tremblante mais enthousiaste :
– On dirait qu'ils ont pris des cages, les ont suspendus au plafond d’un château avec une chaîne et ont prié pour que personne ne tombe !
– Un… château ?
La déclaration pétrifia Ariane. Comment était-ce possible ? Qui avait bien pu inventer un stratagème aussi insensé ? Au moindre défaut de fabrication d’une chaîne, elles se précipiteraient assurément vers leur mort.
– Oh- On n’est pas seules. déclara Maï Rose en montrant d'autres cages suspendues plus loin, avant de montrer la fille à ses côtés. Et elle, c'est Aude.
La jeune fille à lunette avec un air trop calme pour la situation se trouvait à côté de Maï Rose, à l'opposé d'Ariane. Dos aux barreaux, Aude semblait complètement détachée de la situation avec son uniforme orange et vert et ses cheveux longs et fins coiffés qui se redressaient légèrement à la statique environnante. Elle pointa à son tour les autres cages suspendues plus loin.
– Eux aussi, semblent s'être réveillés mais ils sont bien trop loins pour qu'on puisse s'entendre correctement.
Suivant du regard son doigt, Ariane aperçut d'autres cages, une multitude de cages noires suspendues, comme la leur, au-dessus du sol. Leurs occupants devaient être leurs camarades de classe. La cage la plus proche d'elles était au dessus, on voyait le sol noir et sale en fer.
– On a essayé de leur parler. commenta Maï en suivant le regard de son amie. Mais ils sont évanoui eux aussi -
– Donc… Nous sommes coincés ici…? murmura Ariane à mi-voix.
– Pour l'instant oui ! Mais on va réussir à sortir ! encouragea sa meilleure amie sans faiblir.
Ariane dévisagea Maï Rose avec admiration, comment pouvait-elle garder un sourire dans une telle situation ?
– Et… et elle ? continua Ariane en montrant la fille évanouie à côté.
– Je ne sais pas... avoua Maï Rose. Mais je pense l’avoir déjà vu quelque part…
Ariane était bien mal placée pour reconnaître quelqu’un, elle n'avait jamais daigné adresser de l'attention à d'autres personnes que sa meilleure amie après tout, c’était la seule personne dont elle avait besoin. Son esprit vacilla et ses mains vinrent toucher les barreaux derrière elle pour se tenir. Ariane se rendit compte que ça n'avait pas le toucher du fer. C'était plus chaud et désagréable, la faisant retirer sa main immédiatement.
La jeune fille regarda ensuite droit devant elle. Elle pouvait apercevoir sur le mur, au loin, de petites fentes d’où s’extirpait difficilement la lumière. Ariane ne pouvait pas distinguer ce qui se passait dehors avec une si petite ouverture, mais ces fenêtres laissaient penser qu’il s’agissait d’un fort. La collégienne se rappelait vaguement de ses cours d’histoire, et releva lentement la tête pour identifier l’architecture du plafond. Mais celui-ci était bien trop haut pour tenter d'y apercevoir quelque chose. Le plafond était si haut qu'il se perdait dans la pénombre, on pouvait distinguer des fresques sur les murs aux alentours, mais au plus haut, des formes humaines en pierre semblaient prendre forme. Des statues ? A 20 mètres au-dessus du sol ?
Où pouvaient-ils bien être ? Ça n'aurait aucun sens que des terroristes les kidnappent dans un château, mais il n’y avait que ce bâtiment qui pouvait correspondre à ce qu’elle voyait. Tout cela n'avait aucun sens.
– Il ne faut pas que l'on perde espoir ! Il suffit juste d'attendre que la police arrive-
– Tu n'as pas ton portable…? demanda Ariane avec une lueur d'espoir.
– Non ils me l'ont enlevé, et Aude n'a pas de portable et toi ?
– Il était dans mon sac…
Les jeunes filles n'avaient plus qu'à espérer que les autres kidnappés, eux, aient réussi à garder les leurs.
Un silence lourd s’installa entre les trois filles éveillées. Ariane en profita pour tenter de réparer sa montre, gardant ses yeux loin du vide. La jeune fille la tapota puis leva son bras éraflé, et porta son poignet à son oreille, pas de pouls, et elle n’avait pas de quoi la réparer sur place non plus.
Ariane commença à modifier l’heure manuellement. La collégienne prit un instant pour réfléchir à comment elle se sentait. Son horloge interne n’était pas précise, mais elle lui permettait de savoir à peu près l’heure même sans montre. Et à son sens, 3 heures s’étaient écoulées depuis qu’elle s’était évanouie, il devrait au moins être 19h.
Clic
Tic tac
Ariane soupira de soulagement et regarda un instant les aiguilles parcourir le cadran, basant sa respiration sur le rythme calme des secondes. Ce n’était pas bien compliqué. En levant les yeux, elle aperçut que les deux autres filles la fixait. Ou plutôt sa montre.
– Ariane… commença sa meilleure amie. Tes bras, ils sont…
Maï Rose ne continua pas, et la blonde glissa son regard sur ses avants bras qui étaient éraflés, rouges et couverts de sang séché. Ariane avait oublié, elle ne sentait pas de douleur s’en dégager alors elle haussa les épaules. Depuis qu’elles étaient petites, c’était toujours Maï Rose qui remarquait qu’elle était blessée en premier.
Ariane haussa les épaules, montrant ses bras meurtris à sa meilleure amie.
– Pour si peu, pas la peine d’en faire tout un plat…
Elles avaient d’autres priorités que de s’attarder sur des éraflures. Maï Rose ne semblait pas convaincue et tentait visiblement de continuer la conversation, mais Ariane lui fit signe de laisser tomber. Alors sa meilleure amie détourna le sujet :
– Aude, tu ne viens pas de notre collège non ? demanda Maï Rose, souriant à la fille à lunettes.
– Non… répondit la jeune fille avec lenteur. Je viens du Lycée privé Camilla Collett.
– Oh tu es plus vieille que nous- se mit à rire nerveusement la jeune fille. Donc l’enlèvement n'a pas eu lieu que dans notre collège.
– Ça me semblait être le comble de l’évidence. toisa Aude, remontant ses lunettes sur son nez. Ils ont réussi à faire un enlèvement organisé dans le monde.
– Dans le monde ? C’est un peu excessif- Non ? Peut-être que c’est juste Nantes…? Mais je ne connais pas ton lycée Aude, il se trouve où ?
Aude ne répondit pas.
La lycéenne commença à brosser ses longs cheveux blonds avec ses doigts, ils étaient si raides qu’ils avaient l’air coiffés même après tout ce qui s’était passé. Ils atteignaient facilement le haut de ses cuisses.
Ariane se contentait de les écouter, elle n’avait rien de plus à rajouter.
– Où se trouve Nantes ? En France ? demanda calmement Aude.
– Oh… dit Maï Rose en se décomposant. Tu ne viens pas d’ici ?
Jusqu’où sont-ils allés ? songea Ariane dans ses genoux.
– Oslo, c’est là que se trouve mon lycée.
– Oslo ? Ça me dit quelque chose mais… Ce n’est pas ? commença Maï Rose.
– C’est la capitale de la Norvège, je pense donc que nous avons donc un problème mondial.
Des enlèvements simultanés dans le monde entier… se dit Ariane avec un frisson d’horreur. Comment la moindre organisation pouvait-elle se permettre ce genre de folie. Rien qu’ici, ils devaient être une centaine de personnes prisonnières de ces cages.
– C’est forcément une force de l’armée qui a fait ça. déduit Maï Rose, tombant sur les mêmes conclusions que son amie. Ou bien une secte.
– Je ne crois pas que l’on s’attarde sur le bon sujet, dit Aude d’un air froid. Je suis norvégienne, je parle norvégien. Je vous entends parler norvégien.
Mais depuis le début, Ariane l’entendait parler en français, pas dans une quelconque langue nordique inconnue. Maï Rose bégaya, confuse :
– Comment c’est possible- Tu parles français pour moi ! Toi aussi, Ariane ?
Elle se contenta de hocher la tête.
– Je pense qu’il est possible qu’on se soit fait enlever par des scientifiques plutôt que par des terroristes. Pour faire des expériences sur nous et tester de nouveaux systèmes… comme la traduction instantanée.
Les deux autres filles se figèrent sur place. Qui pourrait sortir des théories aussi farfelues que celle-ci ? Aude devait mentir, être une française qui avait un sens de l’humour discutable et leur jouer un tour.
Ariane ne croyait pas cette fille étrange. Faisait-elle réellement partie des kidnappées ? Elle était si calme et propre sur elle, comment ses lunettes si soigneusement posées étaient intactes avec le kidnapping ? Aude semblait sans émotion, ni compassion et posséder si peu de bon sens. C’en était trop suspicieux pour qu’Ariane reste silencieuse :
– Ce n'est pas possible… Pourquoi kidnapper des collégiens dans des écoles en plein jour alors qu’il y a des cibles plus… vulnérables ?
– Parce qu’ils avaient besoin de cibles précises. continua Aude, persuadée.
Ce qu’elle dit n’a aucun sens, qui pouvait croire une chose pareille ? gronda intérieurement Ariane.
– Tu as peut-être raison Aude… admit Maï Rose. Je ne vois pas vraiment d'autres explications… Comment on pourrait se comprendre alors qu'on parle des langues différentes…
Ariane lança un regard ennuyé à sa meilleure amie. Comment pouvait-elle croire quelqu’un qu’elle venait à peine de rencontrer au lieu d’elle, sa meilleure amie de toujours ? Si proches qu’on pourrait croire qu’elles communiquaient par la pensée. Cette fille pourrait-elle être du côté des terroristes qui les ont kidnappés ? Elles allaient bien s’en rendre compte assez tôt, Aude allait laisser échapper des informations et se contredire. Maï Rose se rendra bien compte qu'elle aurait dû l'écouter.
Ariane fusilla Aude du regard, attendant qu’elle détourne le regard, ce qui n’arriva pas.
– Parle si tu as quelque chose à dire- défia la lycéenne sans être intimidée.
– Oh non. rit Maï Rose. Ariane ne parle pas beaucoup, mais je crois qu’elle ne te fait pas confiance…
– Et elle ne peut pas le dire elle-même au lieu de me fixer ?
Ariane déglutit et ne répondit pas, Maï Rose tenta à nouveau de lui sauver la mise :
– Tu ne peux pas lui en vouloir d’être méfiante, on s’est faites enlever par une organisation, jetées dans des cages suspendues et- on comprend d’autres langues, ça n’a aucun sens-
– Je le conçois, mais autant ne pas se méfier les unes des autres. On n’ira pas loin sinon.
– Parce que tu comptes… t'enfuir ?
– Bien sûr. déclara Aude toute en confiance. Il faut qu’on attende le moment où ils nous donneront à manger, puis il faut apprendre plus de choses sur eux, où nous nous trouvons. Si moi, norvégienne, ait réussi à vous rejoindre vous, française, nous avons mis au moins 5 heures de trajet en camionnette. Donc notre repas ne devrait pas tarder.
Cette fille était décidément complètement perchée. Ça faisait 3 heures, pas 5 heures, Ariane en était sûre. Aude devait mentir, forcément.
– Ca ne me paraît pas être une si mauvaise idée… murmura Maï Rose avant de hausser la voix. On peut attendre notre repas.
– Enfin ça, c'est s'ils acceptent que l'on mange.
– Pardon ? blêmit la jeune brune.
– Il se peut qu'ils ne nous nourrissent pas. Après tout, nourrir tout le monde dans ces cages n'a rien de pratique, ils peuvent nous laisser mourir ici…
Maï Rose perdit ses couleurs et regarda fixement vers le sol. Que pouvait-elle regarder si fixement ? Ariane n'en savait rien, et n'allait pas vérifier d'elle-même, son regard à elle, fixé sur son amie. La cage se mit à trembler un instant, puis tout le plafond semblait vibrer, le son faisait bruyamment écho dans l’immense demeure. Des cris de surprise s’élevèrent des différentes cages suspendues.
La fille brune qui était jusque-là endormie, s'assit et regarda autour d’elle d'un air perdu. Puis sa respiration s'affola et elle commença à pépier bruyamment.
– Non- non- non qu'est ce que je fais là- je peux pas- ca se peut pas- non-
Ses sanglots se firent de plus en plus fort, jusqu'au point où ils semblaient incontrôlables. Ariane lança un regard à Maï Rose, ne sachant pas vraiment comment réagir à ça.
– Respire- lança Maï, compatissante de la jeune fille, sans pour autant s’en approcher. S'il te plait- La police va finir par arriver-
La fille ne semblait pas du tout se calmer. Maï Rose se décida pour aller la consoler, marchant prudemment dans la cage jusqu'à elle.
Là, Ariane vit sa meilleure amie lui parler tout bas, sûrement les mots justes qu'il fallait pour la rassurer. La petite brune semblait se reprendre petit à petit et compter à voix haute. C’était une technique que Maï Rose avait pour calmer les crises d’angoisse, elle l’avait déjà fait avec elle. Sa mère était médecin et lui avait appris ce genre de geste très jeune. Ariane aussi savait les faire, mais la plupart de ses tentatives pour réconforter quelqu’un d’autre s’étaient toujours mal terminées. Et la petite brune, qui n’avait pas l’air plus vieille qu’elles, n’avait pas besoin d’être encore plus terrorisée qu’elle ne l’était maintenant.
Lorsque Maï Rose voulut lui adresser un geste de confort, la fille à l'épais manteau violet s’écarta brutalement, ses yeux violets étranges braqués sur la grande Vietnamienne.
Tout le monde retint son souffle, Ariane prédisant déjà que la brune allait se remettre à pleurer.
Mais tout au contraire, elle sortit son portable de son T-shirt et commença à composer un numéro.
J'enchaîne pour commenter ton deuxième chapitre (au moins le début)
Alors ça commence vraiment par une angoisse "profonde" si je peux me permettre. C'est quand même un délire d'être suspendu au plafond par des chaînes qui n'inspirent pas confiance !
Je trouve ça super qu'Ariane soit en face de son amie et qu'elle ne parvienne pas à se rendre compte de sa présence ou à la reconnaître à cause de la peur, c'est très réaliste !!!!
C'est intriguant ce kidnapping de collégiens et de lycéens ! Une expérience des extraterrestres pour découvrir l'apprentissage merdique des langues étrangères dans notre système scolaire ? :D
Quelques remarques de détail sur ce paragraphe ci, que j'ai relu plusieurs fois avant de réussir à vraiment me le représenter :
"Ignorant les cris et ses alentours, elle recula jusqu'à ne plus pouvoir, bloquée. Dans son dos, elle sentit des barreaux se presser. Son poids fit tanguer un peu plus le sol en sa direction et un bruit sec de chaîne retentit. Ariane se risqua à lancer un regard derrière elle avant de se figer de peur ; entre les barreaux en fer sombre, son regard pouvait plonger jusque dans les profondeur, à plus de 10 mètres, impossible de voir le sol. Son estomac tomba et un vent de panique lui prit à la gorge, se forçant à quitter le regard du vide qui menaçait de l’engloutir à tout moment."
-"dans son dos elle sentit les barreaux se presser" -> c'est un peu compliqué à mon goût, comme tournure. (et juste après tu as la répétition du mot barreau, si tu veux alléger :) ).
- "avant de se figer de peur" -> pour moi c'est redondant, on peut se figer pour une autre raison que la peur mais ça alourdit un peu de préciser que c'est pour ça dans ce contexte ça me semble sous-entendu.
Le POINT VIRGULE pour couper cette phrase "à rallonge" me paraît un peu indigeste. Question de sensibilité j'ai plus d'affinité avec des phrases "courtes", sauf dans une vraie énumération volontairement à rallonge. Mais à mon avis, si elle se fige POINT, ça a plus d'impact.
Ensuite on explique pourquoi elle a eu peur, parce qu'entre les barreaux elle ne voyait pas le sol à plus de 10 mètres.
- "Son estomac tomba et un vent de panique lui prit à la gorge, se forçant à quitter le regard du vide qui menaçait de l’engloutir à tout moment." -> la prit à la gorge / lui prit la gorge (l'une ou l'autre de ces deux formulations est correcte, celle que tu as mise serait une invention, mais à mon sens ça ne se dit pas :P)
Mais en réalité je trouve que c'est un peu redondant de décrire sa panique avec son estomac après l'avoir dit qu'elle s'était figée parce qu'elle a vu le vide, dès la première fois on comprend son effroi (cela dit ça n'empêche pas de comprendre mais ça crée un sentiment de "hein oui ça j'avais bien compris qu'elle a peur, mais attends elle est où exactement et c'est quoi qui bouge, elle va tomber dans quoi ? elle était dans une cage donc euh y'a d'autres enfants avec elle ?? et qui lui a dit d'arrêter de bouger ? elle se parle à elle-même ?").
J'aurais essayé de plutôt donner 2-3 éléments de description d'ensemble pour simplifier la représentation avant d'insister sur ses sentiments si tu veux garder le ton de ton début de chapitre qui était assez drôle, moi j'aime bien les "nul ne savait" ça me fait sourire quand je lis ça, après c'est le genre de blague qui ne sert pas forcément ton récit .
Ou si on est de son point de vue à elle et qu'on n'est pas vraiment censé comprendre où elle a atterri du premier coup, alors insister peut-être plus sur son point de vue à elle et ne pas nous sortir de cette incompréhension avant d'avoir vraiment "révélé" la situation au lecteur par l'intermédiaire Maï Rose ? Les deux choix se valent à mon avis mais là j'ai l'impression que c'est l'hybride entre un point de vue interne (celui d'Ariane) et un point de vue externe centré sur Ariane et qui au final n'est pas assez large pour que j'arrive à comprendre du premier coup. Et si ça commence par le point de vue interne d'Ariane, j'aimerais qu'on puisse avoir plus accès à ses impressions personnelles plutôt qu'à une description externe.
Bref moi j'ai été perdue dans ce paragraphe et j'ai lu d'autres commentaires qui avaient aussi eu un peu de mal à se repérer, donc... Si ça peut aider dans ta réécriture, voici mes remarques préliminaires :)
Sinon, à mon sens "Elles avaient d’autres priorités que de s’attarder sur des éraflures. Maï Rose ne semblait pas convaincue et tentait visiblement de continuer la conversation, mais Ariane lui fit signe de laisser tomber. Alors sa meilleure amie détourna le sujet : " ce passage n'apporte rien, c'est l'explication directe de ce qu'on comprend très bien dans les dialogues eux-mêmes.
Et toujours à mon humble avis, là ça va beaucoup trop vite dans le récit pour que je puisse suivre la situation :
"– Aude, tu ne viens pas de notre collège non ? demanda Maï Rose, souriant à la fille à lunettes.
– Non… répondit la jeune fille avec lenteur. Je viens du Lycée privé Camilla Collett.
– Oh tu es plus vieille que nous- se mit à rire nerveusement la jeune fille. Donc l’enlèvement n'a pas eu lieu que dans notre collège.
– Ça me semblait être le comble de l’évidence. toisa Aude, remontant ses lunettes sur son nez. Ils ont réussi à faire un enlèvement organisé dans le monde.
– Dans le monde ? C’est un peu excessif- Non ? Peut-être que c’est juste Nantes…? Mais je ne connais pas ton lycée Aude, il se trouve où ? "
J'ai l'impression que les personnages savent des trucs qu'on ignore en tant que lecteur (?) et qu'ils sont soudainement très sereins d'être les victimes d'une prise d'otage à l'échelle mondiale... Comme s'ils savaient totalement ce qu'il se passait et que finalement c'était une conversation de salon... ça casse le côté angoissant, ici.
Si tu veux mettre l'effet qu'ils relativisent ce qu'il leur arrive à mon avis ça nécessite de les mettre dans un mode un peu plus "enquête" et de s'attarder un peu plus sur des questions légitimes sur comment elles vont s'en sortir, revivre un peu l'événement lui-même (qu'est-ce qui a bien pu se passer ?) qui arrivent après l'épisode (dissonant) des présentations.
Idem, je verrais un peu plus de tension pour ce chapitre pour la révélation de la traduction instantanée, ça m'a semblé rapide aussi.
- Tu as plusieurs brunes donc c'est pas le qualificatif le plus simple pour les différencier, ici.
"– Pardon ? blêmit la jeune brune.
– Il se peut qu'ils ne nous nourrissent pas. Après tout, nourrir tout le monde dans ces cages n'a rien de pratique, ils peuvent nous laisser mourir ici…
Maï Rose perdit ses couleurs et regarda fixement vers le sol. Que pouvait-elle regarder si fixement ? Ariane n'en savait rien, et n'allait pas vérifier d'elle-même, son regard à elle, fixé sur son amie. La cage se mit à trembler un instant, puis tout le plafond semblait vibrer, le son faisait bruyamment écho dans l’immense demeure. Des cris de surprise s’élevèrent des différentes cages suspendues.
La fille brune qui était jusque-là endormie, s'assit et regarda autour d’elle d'un air perdu. Puis sa respiration s'affola et elle commença à pépier bruyamment."
Sauf si je me trompe, mais ce sont deux brunes différentes, non ?
"Là, Ariane vit sa meilleure amie lui parler tout bas, sûrement les mots justes qu'il fallait pour la rassurer. La petite brune semblait se reprendre petit à petit et compter à voix haute. C’était une technique que Maï Rose avait pour calmer les crises d’angoisse, elle l’avait déjà fait avec elle. Sa mère était médecin et lui avait appris ce genre de geste très jeune. Ariane aussi savait les faire, mais la plupart de ses tentatives pour réconforter quelqu’un d’autre s’étaient toujours mal terminées. Et la petite brune, qui n’avait pas l’air plus vieille qu’elles, n’avait pas besoin d’être encore plus terrorisée qu’elle ne l’était maintenant. " -> pareil c'est dit, pas montré.
Et surtout le point de vue distant m'a sortie de l'histoire. Le retour de l'imparfait… en plus j'ai l'impression que même si c'est touchant de l'apprendre c'est une super grosse digression compte tenu de l'urgence et de la tension du chapitre.
MAIS n'hésite pas à laisser tes paragraphes à l'imparfait si ça sonne plus juste pour toi, c'est vraiment intéressant et ça peut texturer ton récit avec des petites anecdotes.
Faut juste que tu aies conscience de cet effet et que tu n'écrives pas de façon descriptive ce qui gagnerait à être directement montré, par exemple dans les dialogues (ex : tu te souviens de ce que ma mère nous a appris ? etc.")
"Et la petite brune, qui n’avait pas l’air plus vieille qu’elles, n’avait pas besoin d’être encore plus terrorisée qu’elle ne l’était maintenant." -> C'est joli au style, mais c'est on l'avait déjà bien compris à mon avis.
Et la chute est top, le coup du téléphone m'a surprise !!!
(j'ai réussi à aller au bout, ouf !)
Ce chapitre est vraiment, bien, mais peut-être accentuer un peu plus la sensation de peur. Aude semble détaché de tout ça, à moins qu'elle ne soit complice, je trouve que cela manque un peu de cohérence, pourquoi elle flippe pas ? haha
Autrement deux trois petites chose que j'ai relevé au fil de ma lecture.
-lui tirer des scénarios surréalistes pareils. / Lui tirer des scénario aussi surréaliste (plus fluide ^^ )
-quelques répétitions, notamment quand tu décris qu'Arianne hausse les épaules, par rapport à ses blessures sur les bras
-Et sur cette phrase, le "?" ne me semble pas au bon endroit: "Comment pouvait-elle croire quelqu’un qu’elle venait à peine de rencontrer au lieu d’elle, sa meilleure amie de toujours ? Si proches qu’on pourrait croire qu’elles communiquaient par la pensée" Ca coupe la phrase.
- répétition du mot violet "Lorsque Maï Rose voulut lui adresser un geste de confort, la fille à l'épais manteau violet s’écarta brutalement, ses yeux violets étranges braqués sur la grande Vietnamienne. " peut-être trouver un synonyme ^^
Quoiqu'il en soit ça donne quand même envie de continuer. Donc je reviendrais demain ;)
Je note pour l'accentuation des émotions et les remarques ! Surtout pour les répétitions que je ne remarque pas forcément avec le nez dans l'écriture XD
Merci beaucoup pour ton retour :D
L'histoire avance et les personnages prennent de l'épaisseur. Maï Rose est fidèle à elle-même et maitrise la situation, Ariane parvient au moins à se maitriser elle-même. Je me suis dit que les solutions allaient être difficiles à trouver, mais finalement, la petite inconnue sort son portable ! ça a l'air simple, ça ne le sera sans doute pas autant qu'on ne le pense. J'ai hâte de lire la suite!
Petite remarque :
- Ariane se mua dans le silence => se mura ?
A bientôt !
Ca à l'air simple comme solution, mais on n'est qu'au chapitre 2 XD
Ah oui ! C'est murer merci pour la correction !
Bonne suite de lecture !
Super chapitre ! Je vais pas te mentir j’étais aussi perdue qu’elles surtout lorsque Aude a dit qu’elle les comprend en norvégien xD
Si j’ai bien compris Aude est lycéenne et les deux amies collégienne ?
Aussi quelques coquilles:
Non- non- non qu'est ce que je fais là- je peux pas- ca se peut pas- non-''
J’avais fait la même chose on m’a conseillé de mettre les 3 petits points comme ça: Non...non...non... ect.
Respire- Lança Maï, compatissante de la jeune fille, sans pour autant s’en approcher. S'il te plait- La police va finir par arriver-''.
Pareil avec "Respire".
Tu as écrit "sétait" mais je ne me souviens plus de la partie.
Mis à part ça on est vraiment dans l’histoire :)
J'ai pris l'habitude de mettre des tirets pour dire qu'un mot est dit précipitamment mais on dirait que ça ne s'utilise pas vraiment en écriture, merci pour tes conseils !
Deuxième chapitre lu et j'avoue que je suis un peu plus partagée...
Il y a pas mal d'erreurs de conjugaison et de répétitions, ce qui malheureusement abîme la lecture.
Cependant, je sens tout de même que l'histoire a du potentiel. Il y a un fond, une idée que tu développe plutôt bien, alors surtout n'arrête pas d'écrire.
Tynah.
Ouch- Je ne les ai pas vu- Il va falloir que je le repasse en revue ! Est ce que tu aurais un exemple de où se trouvent les répétitions ? Parce que j'ai du mal à trouver le juste milieu entre répéter les informations importante ou le dire qu'une fois et les gens oublient-
En tout cas merci beaucoup pour ton commentaire !
J'ai aussi beaucoup aimé ce chapitre, même si je t'avoue que je n'ai pas compris si les cages et attachées au plafond ou flottaient toutes seules... bref ! Un nouveau chapitre très intéressant, ou on apprend beaucoup de chose. J'ai juste remarqué quelques fautes de frappe ect. par ci par là :
"Elle ne pouvait pas apercevoir ce qui se passait dehors (...) penser qu’il s’agirait d’un château de guerre."
Je pense ici que "s'agissait" serait plus adapté, étant donné ton récit au passé et c'est une description ( même si j'ai parfois remarqué que tu passais du passé au présent pour certaines phrases.... je t'avoue que la concordance ne sonne pas très bien. Essaie peut être de lire à voix haute pour t'en rendre compte. Mais cela ne gâche pas le plaisir de l'histoire, évidemment !!)
"On dirait qu'ils ont pris des cages, les ont suspendus au plafond avec une chaîne et ont prié pour que- que personne ne tombe !"
Il me semble que tu as mis 2 fois "que".
Ca me semblait être le comble de l’évidence.
Un Ç u début ? Si tu écris sur ordinateur, il existe des codes à taper sur le pavé numérique pour éviter d'aller chercher le caractère spécial, on peut trouver ça en cherchant sur Internet.
"Pourquoi des terroristes les kidnappent-ils si dans un tel endroit ?"
Je ne comprend pas trop le rôle du "si"
"Maï Rose bégueilla en confusion "
Il me semble que "bégueilla" s'écrit "bégaya"
Ce qu’elle dit n’a aucun sens. Qui pourrait croire à ça. Gronda intérieurement Ariane.
Je trouve que ta.phrase est un peu trop hachee, que le point pourrait être remplacé par une virgule ( c'est un avis personnel )
Riat Maï Rose. Ariane ne parle pas beaucoup, mais je crois qu’elle ne te fait pas confiance…
"Rit Maï Rose"
Voilà ! C'est pas grand chose. En tous cas j'apprécie vraiment ton histoire, et j'ai hâte de lire la suite !!
Bonne continuation !
J'ai beaucoup de mal entre présent et passé et je ne me rends pas compte quand je laisse échapper du présent et ton conseil m'a vraiment aidé à la relecture ! Je vais tenter de l'appliquer sur les chapitres futurs !
Encore merci pour tes conseils, cela me donne encore plus envie de la continuer !