Chapitre 2 : Qui dit nouvelle maison, dit nouvelle famille

Par MayaPer

Chapitre 2

 

Qui dit nouvelle maison, dit nouvelle famille.



 

Après vingt minutes de route et un trajet assez silencieux, on arrive devant une très grande maison qui possède au moins 40 fenêtres. On s’arrête devant un imposant garage qui s’ouvre dès qu’on s’en approche.

Une fois la voiture arrêtée, on entre dans la maison. Dedans, c’est grand et bien décoré. Sur les murs, il y a de nombreux tableaux représentant des fleurs. Il y a aussi un grand canapé bleu marine sur lequel on aurait largement la place de mettre 10 personnes. Le père de famille, en me voyant, cours pour aller chercher mes affaires qui sont dans le coffre de la voiture. Il revient, tout essoufflé car il a sûrement sous-estimé le poids de mes sacs. Une fois qu’il a repris son souffle, il me demande : 

 

  • Alors, comment t’appelles-tu ? 

Je suis assez surprise que sa femme ne lui ai même pas dit mon prénom, mais je réponds quand même : 

  • Eva, et vous ?

  • Sébastien et, au fait, tu peux me… nous tutoyer.

  • Ok.

  • Et moi, je m’appelle Claire. ajoute la mère qui essaie de s'introduire dans la conversation.

  • Ok.

  • Tu as quel âge Eva ? me demande Sébastien.

  • Elle a 15 ans ! répond la mère qui essaie toujours de s’introduire dans la conversation.

  • J’ai une bouche, je peux répondre toute seule ! Dit-je, énervée contre Claire.

 

C’est ça mon caractère. Je déteste que, quand on me pose une question, quelqu’un réponde à ma place alors qu’on lui a rien demandé !  C’est une attitude qui me met vraiment hors de moi ! On a une bouche, non ?! Donc on peut bien l’utiliser ! C’est comme quand on a une grande nouvelle à annoncer, au cours d’un dîner avec toutes les personnes que vous connaissez. Si vous dites cette nouvelle à la mauvaise personne, vous vous retrouverez à dire : 

 

  • J’ai une grande nouvelle à vous annoncer, c’est que…

  • Elle a un nouveau travail !!!

 

Puis tout le monde se réunit autour de la personne qui a annoncé la nouvelle (pas vous) et tout le monde commence à s'intéresser à elle/lui au lieu de s'intéresser à vous. Vous auriez bien aimé, pour une fois, être le centre de l’attention, mais non ! Par exemple, c'est arrivé une fois à Maya, elle voulait nous dire qu'elle avait quelque chose à nous dire et, là, une autre fille du pensionnat est arrivée et a dit : Elle a une nouvelle robe !

Bref, après avoir dit ça, Claire, en colère contre moi, part en claquant la porte de ce qui semble être sa chambre.. Personnellement,  je trouve que Claire est une horrible personne. Mais, peut-être que je me trompe (même si j’en doute) ! Je me retrouve ensuite, toute seule face à Sébastien qui me demande ce que je veux manger ce soir. Je lui réponds que je m’en fiche, du moment que ce n’est pas des choux de bruxelle. Il me conduit ensuite vers ma chambre. Une fois qu’il a emmené mes affaires dans ma chambre, il me dit de faire comme chez moi, puis il part. 

Je déballe mes affaires. Je mets mes habits dans l’armoire. Les hauts en haut, les bas en bas et les chaussettes au milieu. Une fois que c’est fait, je mets les cadres photo sur la table de nuit à côté du lit. Je branche ensuite mon chargeur de téléphone sur une prise. Je vais ensuite voir la vue de la fenêtre. A travers, on voit des arbres, une route, des voitures, un parc et une dame qui promène son chien. Je descends en bas pour demander à Sébastien si je peux aller au parc. Il me répond qu’après le repas je pourrais y aller. Je lui demande ensuite quand est ce qu’on mange (pour savoir si j’ai le temps d’appeler Sophie). Il me répond qu’on mange dans 15 minutes, j’en déduis donc que j’ai le temps de l’appeler. Je fonce dans ma chambre puis j'entends la voix de Sébastien qui me demande de ne pas courir dans l’escalier car je pourrais tomber. Je lui réponds que je ferais plus attention à ça la prochaine fois. En arrivant dans ma chambre, je cherche le numéro de Sophie dans mon répertoire. Une fois que je l’ai trouvé, j’appuie sur la touche “téléphoner”. 

Comme ça ne répond pas, je décide de jouer à un jeu (sur mon téléphone) où je gère un fast food dans lequel il n’y a que des burgers (avec ou sans fromage) à acheter. Sébastien m’appelle ensuite pour aller manger donc je descends (doucement). Quand j’arrive à table, le repas est déjà dans nos assiettes. Je commence la prière : 

 

  • Merci, Dieu de nous…

  • Qu’est ce que tu fais ? me demande Sébastien.

  • Je prie.

  • Comment ça ?

  • Au pensionnat, avant de manger on devait faire une prière. Je pensais qu'ici aussi je devais le faire. 

  • Ce n’est pas nécessaire. me dit-il lentement (sûrement pour me rassurer).

 

Le reste du repas est assez silencieux, mis à part le bruit de la tondeuse des voisins.

 A la fin du repas, je sors de table puis je fais ma vaisselle. Je demande ensuite à Claire où est l’aspirateur et la serpillère  : 

 

  • Qu’est ce que tu veux faire avec un aspirateur et une serpillère ? me demande-t-elle.

  • Je vais nettoyer le sol, il est très sale !

  • Qu’est ce que tu racontes ! Il est très propre mon sol, en plus, je l’ai lavé ce matin ! se défend-t-elle.

  • Tu vois mon doigt ?

  • Oui.

  • On est bien d’accord qu’il est propre.

  • Oui, où veux-tu donc en venir ?

  • Regarde, je le passe sur le sol et…

 

Je lui montre mon doigt devenu tout sale. Elle me regarde bizarrement, avant de m’indiquer l’endroit où sont rangés l’aspirateur et la serpillère.

Une fois le ménage fait, je retourne dans ma chambre, toujours en faisant attention à ne pas tomber dans les escaliers. Je prépare mon sac à main puis je dis à Sébastien et à Claire que je vais au parc. Sur le chemin du parc je fais très attention à quand je traverse mais, visiblement ça ne sert à rien car une voiture essaie quand même de m’écraser. “Vous auriez pu faire attention !” ai-je crié au conducteur, avant qu’il continue sa route. J’arrive au parc, je monte sur le toboggan, avant de le descendre aussi vite qu’une tortue (pour profiter du moment plus longtemps). Je m'apprête à redescendre encore une fois le toboggan puis je vois une petite qui n’a pas l’air contente que je prenne autant de temps pour le descendre, je décide donc de m’arrêter là 

(pour aujourd’hui…)

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MélanieH
Posté le 28/12/2023
Bonjour ! J'ai lu les deux premiers chapitres, aussi vais-je commenter avant de lire la suite.
Un début très accrocheur. Je trouve que le discours que tu donnes à Claire est vraiment semblable à celui d'une ado. Il n'y a pas 36 détours, elle va droit au but dans ses pensées, tout comme dans ses paroles.
Le décalage entre ce qu'elle faisait à l'orphelinat et ce qu'elle fait dans sa nouvelle maison est assez amusant (la prière, le ménage).
J'ai été un peu étonné par la "rapidité" avec laquelle elle entre dans sa nouvelle maison et elle noue ses premières relations, mais aller dans le vif du sujet est tout aussi intéressant.
J'apprécie le personnage de Sébastien. Même s'il n'a pas encore eu beaucoup de dialogues, il a l'air sympa, du moins j'espère qu'il le sera dans la suite :-)
MayaPer
Posté le 29/12/2023
Merci beaucoup d'avoir commenté et d'avoir lu.
Désolée de vous décevoir mais, Sébastien ne sera pas aussi gentil dans la suite de l'histoire.

;)
Kieren
Posté le 22/11/2023
Une adolescente dans la fleur de l'âge, au moins elle a du caractère. Les relations sont bien entamées entre ces trois personnages.

Ensuite je me demande, l'exemple qu'Eva donne sur le fait de répondre à la place de l'autre : "Elle a un nouveau travail !!!", est ce qu'elle a vu ça dans l'orphelinat ? J'ai du mal à me représenter les sœurs de l'orphelinat qui changent de profession du jour au lendemain. Du coup, est ce que c'est moi qui manque d'imagination, ou est ce que cet exemple ne vient pas d'Eva mais de l'auteur/autrice ? Il y aurait plus d'immersion si Eva donnait un exemple propre à elle, montrant qu'elle cherchait, et qu'elle cherche encore de l'attention, ou du moins une place, une identité parmi toutes les filles de l'orphelinat. Ce qui est crédible : elle cherche le regard d'une famille, que ce soit par la prière, en passant la serpillière ou en cherchant la confrontation avec sa nouvelle mère. Même si elle est provocatrice et qu'elle se prendra une chasse un moment ou un autre.
Ensuite il y a un truc que j'aime bien : la différence immédiate de relation entre Eva et la mère, qui très froide, et celle entre Eva et le père, qui est beaucoup plus délicate et dans le respect. Il y a à creuser et à développer dans ce domaine, avec toutes les implications qui peuvent découler (attente différente des parents, figure fantasmée du père et de la mère chez Eva, inversion de la relation le temps que les deux dames apprennent à se connaitre (ou pas), recherche des limites que les parents sont prêts à donner à Eva, réaction d'Eva fasse à une soufflante de la part du père ou de la mère...)

Dieu, il y a beaucoup de pistes !...

Courage, et désolé si ça fait beaucoup.
MayaPer
Posté le 22/11/2023
Merci beaucoup pour la remarque du travail, l'exemple venait plus de moi en fait, mais je vais essayer de trouver une explication de la part d'Eva. C'est vrai qu'il y a beaucoup de possibilités pour la suite, moi je suis en train de l'inventer donc merci pour tous ces exemples qui me permettront de continuer l'histoire sans trop me creuser la tête ;)
Kieren
Posté le 22/11/2023
Avec plaisir =)
Mais ce ne sont que des exemples, tu n'es absolument pas obligé(e) de les suivre ou de tous les développer. Prend ce qui t'arrange pour le développement de ton histoire, c'est toi l'auteur/autrice après tout.
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