Elle se sentait lourde comme du plomb. Que s'était-il passé déjà ? Ah oui, le vide blanc, la porte noire et cette silhouette… Cet homme… Était-il là ? Elle voulait se lever, mais son corps n’était pas du même avis. Premièrement, elle tenta de remuer les doigts. En même temps, elle se mit à réfléchir. Où était-elle ? Dans un lit. À gauche de sa couchette, il y avait une fenêtre par laquelle on pouvait apercevoir un ciel orangé. On était donc le soir…
“On dirait que mon corps est ankylosé à cause du temps que j’ai passé dans cet endroit sans bouger… Combien de temps ai-je passé là-bas ? Pourquoi y étais-je ?”
Elle réussit à lever un bras, puis l’autre, la tête et enfin elle s’assit sur le lit. Tous ses sens n’étaient pas parfaitement éveillés et elle voyait vaguement flou. Sa langue était sèche et ses oreilles bourdonnaient. Elle resta ainsi un moment, à laisser son corps se remettre totalement. Elle était sans doute chez l’homme qui l’avait sortie de ce vide, mais où était-il ? Il pourrait sûrement l’aider à y voir plus clair… Puis elle reconnut sa voix, derrière la porte, sans doute dans un couloir. Enfin, elle crut la reconnaître, mais peut-être que ses oreilles lui faisaient défaut, comme sa mémoire.
– J’espère qu’elle est réveillée. Je n’ai plus le temps d’attendre.
Une voix, qui semblait être celle d’une femme, lui répondit doucement.
– Elle a passé beaucoup de temps là-bas, il faut lui laisser du repos.
– Je sais, tu me l’as répété plusieurs fois. Mais ça fait trop longtemps que j'attends.
Les deux voix s’éloignèrent peu à peu, si bien qu’elle n'entendait plus leur conversation. Assise dans sa couchette, qui était un énorme lit à baldaquin, elle observa la pièce où elle était, faute de mieux. En fait, l’endroit était assez simple et comportait seulement une armoire et un bureau, en plus du lit où elle avait dormi. Sur le bureau, des livres et un nécessaire à écrire étaient posés. Elle regarda à droite du lit, et, comme elle s’y attendait, il y avait une porte. Elle aurait aimé voir à quoi elle ressemblait, mais il n’y avait pas de miroir, apparemment. Dommage.
Elle voyait maintenant parfaitement clair. Elle remua les jambes dans l’espoir de pouvoir se lever et ramena ses genoux contre sa poitrine. Visiblement, son corps commençait à se réhabituer à exécuter des mouvements. Elle souleva la couverture blanche qui l’enveloppait et c’est à ce moment-là qu’elle remarqua qu’elle ne portait rien de plus qu’une robe à manches courtes.
“Il y aura sûrement de quoi me changer dans cette armoire” pensa-t-elle.
Elle s’assit sur le bord du lit. Plus aucun de ses membres n’était ankylosé, elle pouvait maintenant se déplacer à sa guise. Elle posa un pied sur le sol en parquet, puis l’autre. Cela lui faisait étrange de se tenir debout. Elle vacilla un peu et marcha lentement, mais sûrement vers l’armoire qui était en face du lit à baldaquin. Elle saisit la poignée entre ses doigts. Bizarrement, elle était tiède comme si quelqu’un avait déjà ouvert l’armoire. Elle tira et ouvrit l’un des battants. Dans la penderie étaient accrochées de multiples robes plus froufrouteuses les unes que les autres. Elle remarqua, derrière l’autre battant, un miroir qui couvrait une bonne partie du fond de la penderie et vit qu’elle pouvait le décrocher. Elle le fit et le posa délicatement contre le mur. Puis elle regarda, attentive, ce qui se reflétait dans la glace.
Elle avait de longs cheveux dorés et légèrement ondulés qui lui faisaient penser à une immense cascade d’or. Des mèches rebelles revenaient sur ses joues et sur son front. Ses yeux, bleus comme un ciel sans nuage, brillaient de mille éclats. Elle remarqua qu’elle avait des cicatrices qui ressemblaient à des griffures sur la joue droite. Elle passa la main dessus en se demandant comment elle s’était fait ça. Elle se demanda par la même occasion si l’homme qui l’avait sauvée pourrait réellement répondre à toutes ses questions.
“Où suis-je, qui êtes-vous, pourquoi suis-je là, pourquoi j’étais là-bas, pourquoi m’avez-vous sortie de ce néant, qu’est-il arrivé à ma mémoire ? énuméra-t-elle. Qui suis-je, en fin de compte ?”
Elle laissa le miroir de côté et regarda les robes. Des froufrous, des rubans, des paillettes, même ! Aucune ne lui convenait, elles étaient trop voyantes et colorées à son goût, jusqu’à ce qu’elle aperçoive, au fond de la rangée, une longue robe en coton à col, blanche et ample, aux manches larges. Une ceinture en cuir fin retenait la taille.
Elle décida que cette robe était très bien et la détacha de son cintre. Elle retira sa chemise de nuit trop courte et enfila l'autre tenue. Elle était un peu trop grande pour elle, mais ça devrait faire l’affaire. Elle noua délicatement la ceinture de cuir juste au-dessus de sa taille pour éviter de trébucher sur les pans de sa robe. Cependant, elle était toujours pieds nus, mais cela ne la dérangeait pas tant que ça.
Elle referma les portes de la penderie et examina à présent le bureau et les affaires posées dessus. Elle prit un livre entre ses mains, le manipula et l’ouvrit. À l’intérieur, il y avait de multitudes de symboles qui lui étaient inconnus, bien qu’elle en reconnaissait quelques-uns.
Puis soudain, quelqu'un toqua à la porte. Elle se tourna, surprise, et avant qu’elle puisse répondre, l’homme qui l’avait sauvée entra dans la pièce.
Ce n'est jamais un exercice simple.
Peut être que la couverture me l'a soufflé, mais je m'attendais un peu à ce qu'elle se réveille dans une chambre de "princesse".
En tous cas on progresse, elle a déjà réussi à reprendre le contrôle de son propre corps. Peut-être que ce sera une thématique ?
Vu la façon dont les deux autres personnages parlent d'elle, je pense qu'elle n'aura pas beaucoup de contrôle sur sa vie, dans les prochains chapitres.
On verra bien à quoi elle est tant nécessaire pour eux.
Ah, c'est cool que ma plume te plaise :)
J'espère que tu continueras à lire
À bientôt !
En tout cas, je suis assez d'accord avec Maric sur le fait que le "là bas" redonne de l'intrigue.
L'histoire est toujours aussi bien écrite. Mais fait attention aux répétitions !
Merci beaucoup pour cet excellent livre !
Je sais que ce chapitre là est moins bien que le chapitre précédent, mais je sais aussi que je peux compter sur toi pour m'aider avec les répétitions que je ne vois pas ;)
j'ai bien aimé ce chapitre, même si le début était au prologue, et on est toujours aussi perdu, mais c'est dans le bon sens! on ne sais pas qui est qui dans l'histoire, et on a trop envie de lire la suite! "Elle a passé beaucoup de temps là-bas" cette phrase là, elle est très intrigante! le "là bas" , on se demande dans quel endroit elle put aller pour se retrouver comme ca!
merci et hâte de lire la suite!
Heureuse de voir que que tu te pose toutes ces questions, j'espère que la suite te plaira !
A bientôt !
Un chapitre qui pose toujours la question de l'identité du personnage, mais on découvre son nouvel environnement
La fin donne envie de continuer car on veut connaître la suite.
J'aime beaucoup ton écriture fluide.
A bientôt
Merci pour ton commentaire !
Ravie que mon histoire et mon écriture te plaisent !
A bientôt pour la suite !
Mea culpa, dans le flot PAen j'avais un peu oublié ton histoire. Je suis de retour...
Le voile du mystère sur l'identité de la narratrice demeure dans ce premier chapitre. On découvre peu à peu avec elle son nouvel environnement. Tu développes plusieurs sens (ses oreilles bourdonnaient) et ça aide à se mettre dans l'ambiance.
La chute oblige à lire la suite xD On veut savoir qui c'est !
Petites remarques :
"Pour commencer, elle tenta de remuer les doigts. En même temps, elle réfléchit. Dans un premier temps" répétition de "temps" + "pour commencer" et "dans un premier temps" font un peu doublon
"Elle remarque qu’elle avait" -> remarqua ?
Je poursuis...
J'avoue que moi aussi j'ai plein d'histoire à lire encore...
Merci beaucoup ton gentil commentaire et pour tes remarques ! A bientôt
Maintenant, en ce qui concerne la longueur du chapitre, c'est compliqué à définir. Je pense par exemple que ce chapitre, tu aurais pu le continuer avec, je suppose, ce qui sera le chapitre 2 s'il est tout aussi court. Le but du découpage de chapitre c'est de marquer une pause lorsqu'un événement change, en quelque sorte. Sauf que des chapitres courts ont aussi leurs avantages car ça permet de constamment être dedans car quand tu crois t'habituer à ce qu'il se passe, boom, coupure et on passe à la suite ! Question très compliquée mais l'important c'est de faire ce que tu veux et t'amuser, je t'apprends rien. Bref, trop hâte de lire la suite encore une fois j'aime trop dans quoi ton histoire m'embarque pour le moment !!
Pour les chapitres qui sont courts, je sais, j'ai vraiment hésité et je ne savais pas comment gérer la longueur mais le fait qu'ils soit si petits est voulu !
Comme l'a dit Plume de neige, les lecteurs ressentent les mêmes choses que l'héroïne, vu que nous non plus, nous n'avons aucune connaissance de son identité, de si le monde est imaginaire ou pas etc...
Juste pour faire un petit plus, tu aurais peut-être pu dire que la robe était, par exemple en satin.
Bonne continuation,
Fanderomance.
Merci encore pour tes commentaires, je suis trop contente que mon histoire te plaise !
Le mystère qui entoure l'héroïne est volontaire, mais son identité sera révélée par la suite.
D'ici là, j'espère que tu continueras à me lire !
A bientôt !
Ton histoire est très bien écrite et je suis sûre qu tous ceux qui la lisent se posent les mêmes questions que l'héroïne. Ton histoire est aussi très agréable à lire car tu joues avec les mots de manière fluide, ce qui rends le chapitre tout comme le prologue très accessible malgré l'écriture que je trouve soutenue.
Continue comme ça et bon courage pour la suite.
Merci pour tes encouragements, j'espère que la suite te plaira !
A bientôt