Un pot de rose posé sur l’épaule, un autre, rempli en tout et pour tout de terre glissé sous l’aisselle, Emily approchait d’Aria, lui offrant ce qu’elle avait transporté. Cette dernière pointa un monceau de terre du doigt, révélant un pan de sa robe en satin noir. Armand venait traduire :
« Recouvre de terre l’endroit que j’ai délimité. La fleur, donne-la-moi simplement. »
Emily s’exécuta, offrant le pot à fleur, et allant vider celui plein de terre là où, d’un bâton, un carré avait été tracé. En se tournant vers Armand et le Cor du Sommeil, elle constatait que le jeune homme était en train de parler, se grattant nerveusement la joue de son autre main. Quand Aria eut répondu, Emily interrogea le garçon du regard.
« Le Cor accepte de nous aider, car elle te considère comme la reine légitime, que tu possèdes une voix ou non. Mais prendre part à ces futilités a un peu de mal à l’exciter outre mesure. » Ces propos tirèrent un froncement de sourcil à Emily qui s’empressa de répliquer vertement :
« Dis-lui qu’il n’y a rien de futile dans ce que nous allons entreprendre. Je deviendrai une reine si imposante qu’elle ébranlera sa perception de la vie humaine. »
Armand prononça quelques mots dans sa barbe cynique, avant de se tourner vers Aria pour lui transmettre le message. Voilà à quoi servait son absence d’oreille, se souvint Emily, à ne pas avoir à écouter ce garçon geindre pour un oui ou pour un non.
Quand le Cor répondit, Armand ne transmit pas le message, préférant d’abord parler de lui-même. Voyant que leur discussion s’éternisait, Emily finit de placer la terre dans le cadre, et ce fut après qu’elle remarqua que son interprète l’attendait :
« Dans les faits, elle veut bien faire un effort, mais encore faut-il savoir comment vaincre trois Cors, et potentiellement la Grande Aiguille dans le lot. »
Portant une main à son menton, Emily leur offrit une moue pensive. Après deux petites secondes, elle se redressa et plissa les yeux.
« Déjà, il faut déduire leurs prochaines actions. Mon père le roi veut ma tête… Bon, heu… Façon de parler. Il veut me ramener à la maison. Donc… il doit déjà être en train de parler avec son conseil, et surtout les Cors, pour outrepasser la décision d’Aria de me protéger.
— Les autres Cors peuvent annuler ma décision ? » demanda la concernée, Armand s’assurant de conserver par son expression du visage toute la stupeur contenue dans la voix du Cor.
Avec le petit sourire de celle qui entendait les propos délirants d’une enfant, Emily posait poing sur les hanches simplement pour accentuer son rictus, avant de signer :
« Bien sûr qu’ils le peuvent. Cela va prendre un peu de temps, car le Cor de la mémoire est très attaché à l’honneur, il considérera votre décision comme irrévocable. Le Cor de l’émotion prendra la partie de celui de la maladie, lequel sera contre vous. Le Roi aura donc le droit de trancher, et ils gagneront, au bout du compte.
— Donc on ne va pas pouvoir faire grand-chose ? demanda Armand, ce qui était visiblement sa propre interrogation.
— Oh, si. La décision sera sans appel : moi, Emily Ré, peux être ramenée au château malgré la protection du Cor du Sommeil. Ceci étant, seul un Cor, ou le Roi; pourront me ramener. Aucun membre du conseil, ni aucun garde ne pourrait faire un pas dans ma direction si dame Aria le leur interdisait.
— De vrais fléaux…, » conclut Armand d’un sourire cynique. Mais, il fallait bien une raison pour Emily de se sentir intouchable. Derrière la présence d’Aria, elle était comme dissimulée dans une cage dont seuls les plus grands noms auraient la clé.
Le garçon se tourna vers la jeune fille pour l’écouter parler un temps, puis acquiesça.
« Et donc, princesse Emily, vous vous attendez à ce que le Roi et les autres Cors restent passifs ? »
Elle acquiesça.
« Je ne dirais pas cela, mais… Voilà ! On se fait discret quelque part en ville, et la garde nous trouve un jour ou l’autre. Bon, forcément, elle nous tombe dessus, vous leur dites “non, désolé !” et ils sont obligés d’envoyer le Roi ou un Cor me chercher. On gagne du temps – en tout cas, on leur en fait perdre –, et on est prévenu en prime qu’ils commencent à s’alarmer au château. »
Armand croisa les bras, les yeux levés vers le ciel. D’un mouvement de tête et d’un sourire, il soutenait l’idée, Aria venant même l’imiter avec de gestes plus doux. Finalement, il leva un bras pour capter l’attention d’Emily, avant de prononcer à voix haute en même temps qu’il signait :
« On a de quoi gagner du temps pour se faire un plan, mais pas le plan en question.
— Et j’avoue ne pas trop savoir non plus, en fait… »
Il fallait dire que leur fuite s’était faite sans crier gare. Loin d’être un plan qu’ils avaient décidé d’ourdir après une longue maturation, elle s’était littéralement faite du jour au lendemain.
Le Roi avait déclaré : « Annonce publiquement que tu cèdes ta place à ton frère, ». Emily avait répondu : « Non. » La suite avait était hors de ses anticipations.
Au bout d’un moment, elle frappa des mains :
« Une infiltration. Je rentrerais au palais, armée, mais discrètement armée. Une fois devant le Roi, je sors l’artillerie en l’obligeant à m’accepter pour reine.
— Trop compliqué ! » répondit Armand. Après avoir fini de signer, il serra les poings et secoua violemment la tête pour accentuer son refus avant de reprendre. « Il ne pourrait pas faire d’annonce publique sur l’instant. Il faudrait obligatoirement le libérer de tes armes, lui permettre de quitter sa chambre, ou peu importe. Imagine qu’on lui mette l’épée sous la gorge, il faudrait qu’elle y reste tant qu’il n’a pas déclaré ce que tu veux entendre devant la foule. Dans les fait, je veux bien, mais il trouvera forcément une ouverture pour se libérer, voire nous assaillir. »
Emily fit la moue, croisant les bras, Armand ne trouvant rien de mieux à faire que de lui jeter un sourire compatissant en retour. Aria, écartée de leur conversation silencieuse depuis un moment, s’occupait de ses plantes sans piper mot.
Au travers d’un nouveau moment de réflexion, la jeune femme claqua soudain des doigts – elle n’était pas très douée pour cela, mais elle ne pourrait jamais le savoir.
« Une promesse. Je fais jurer mon père de se résoudre à accepter nos termes.
— Je ne doute pas que ton père t’apprécie, mais Emily, par tous les Chants, rends-toi compte que c’est idiot.
— Oui, bon… Tu n’es pas d’une grande aide, en tout cas. »
Elle marqua une pause, pausant les mains sur son genou et exhalant un long souffle. « Fais part de tout ça au Cor et demande-lui son avis. »
Pendant qu’Armand se tournait vers l’intéressée, Emily décida de s’étaler dans l’herbe, soufflant un coup, admirant le plafond. Un très beau plafond, au demeurant. Bien plus bas que celui de la ville, cet endroit était proche de ce que serait une grotte de roche brune, éclatante, brillant contre le soleil, de la mousse y poussait, tandis qu’oiseaux et libellules passaient parfois devant son regard.
Le paysage finit par se faire obstruer par la forme d’Armand qui se penchait sur elle.
« Elle propose d’endormir tout le monde et d’amener ton père à un poste de radio, ou, sinon, de le mener sur la place publique en toute discrétion. »
Emily se releva, considérant un instant Aria, affairée à son jardinage, pour basculer de nouveau vers son Opéra. Elle lui offrit un sourire intime au soleil.
« Excellente idée, ainsi, voilà comment nous agirons. » La décision d’une princesse. D’un bond, elle se mit sur ses deux pieds, s’étira un instant en sentant ses os craquer, puis posa les poings sur les hanches. Armand se tournait vers le Cor, parla, et celui-ci eut un mouvement de tête.
« Voilà, conclut-il. Ça lui va aussi.
— Fort bien. Et les ressources pour dominer le Roi, où trouve-t-on cela ?
— Séon ? » fit-il en inclinant la tête sur le côté.
À sa proposition, Emily ouvrit grand les yeux et la bouche, avant d’assentir à l’idée.
« Dis au Cor qu’on se rend en ville, dans ce cas, » conclut-elle. Aria lui offrit un mouvement de main sommaire en guise de salutation une fois qu’ils s’en allèrent des jardins pour regagner le cœur de la cité.
Sur leur passage, les deux marcheurs eurent le droit à nombre de regards obliques, de bouches ouvertes et de mots prononcés dans l’oreille de l’autre. Satisfaite d’être la cible de tous les mystères, Emily marchait avec fierté en direction des quartiers reculés de la ville. Dès lors… ils se firent plus discrets. Incapables de se cacher dans l’animation de Baryton, ils s’étaient contentés de prendre les airs de ceux qui n’avaient rien à se reprocher, mais désormais que la foule se réduisait, ils empruntaient venelles sombres, rues endormies et attendaient que les gens passassent avant de se glisser dans la suivante.
Rapidement, « La Tortue de Cuivre » se fit jour ; un grand bâtiment en forme sphérique rappelant celle d’une carapace. Profitant du peu de vie de cette rue, Armand se précipita à la porte et tira la corde qui dépassait.
« Plus qu’à espérer qu’il ne soit pas occupé avec un client. »
Au bout de longues secondes qui leur laissât croire que personne ne se tenait de l’autre côté du battant, ce dernier s’ouvrit d’un coup. Ce fut avec brusquerie que ce vieil homme à la barbe et aux cheveux gris, mais piqueté de chatoiements roses, fit son apparition. Une petite mèche rousse tombait à l’avant de son front, recouvrant le système optique dont les nombreuses lentilles agrandissaient les iris, résistant vaillamment à la coloration de la vieillesse.
Il ouvrit la bouche, ses deux yeux argentés passant du jeune homme à la femme à grande vitesse. Précipité, Armand répondit, et à peine Séon eut-il commencé à répliquer que l’Opéra traînait les deux autres à l’intérieur.
Quand bien même c’était loin d’être la première fois qu’elle voyait ce vieil homme, elle ne pouvait s’empêcher de toujours admirer son honorable mètre soixante-quinze en et ses bras musclés.
D’un rire devenant sourire torve, il envoyait quelques mots à Armand, Emily comprenant au moins par son mouvement de bras que le fabricant les invitait à s’asseoir sur les fauteuils abimés qui trônaient dans la pièce.
En s’y dirigeant, Emily fit glisser son regard sur l’horloge comtoise qui agitait cinq aiguilles différentes ; le télescope qui se divisait en cinq branches, chacune munie d’une focale d’une taille allant de la paume de la main à quatre fois la taille de la jeune femme – sans doute pas de son usage personnal, puisqu’il n’y avait pas de ciel à regarder ; l’ordinateur holographique dont l’écran, à moitié translucide, laissait voir l’autre côté, ainsi que du texte en blanc sur fond bleu ; le fatras de cuivre dans le coin de la pièce ; les armoires bourrées d’autres morceaux beiges et d’outils de travail en tous genres. Atelier, laboratoire, débarras ; difficile de faire son choix sur la façon qu’il convenait d’appeler cet endroit.
En s’asseyant sur la chaise, elle sentit l’un des pieds manquer de se briser, mais le bois ne flancha fort heureusement pas.
« Séon a dit quelque chose ? demanda-t-elle à Armand lorsqu’ils se furent installés.
— Qu’il était bien cruel de ma part de ramener une bombe à retardement dans son atelier, mais autrement, il nous a gentiment accueillis. »
Elle acquiesça, contentée de l’apprendre, considérant en même temps le vieil homme qui s’installait sur une autre chaise. La sienne bascula aussitôt qu’il se posa dessus, mais ne paraissant pas s’en soucier, il parla ; du moins ce fut ce que cru d’abord Emily.
Récupérant une boule de cuivre beige, il ouvrit la bouche, et alors, une lame s’extirpa de la sphère. À l’intérieur, il y plaça un bout de cuivre pour parachever l’invention, ouvrit très légèrement la bouche, et la partie qui s’était retirée s’imbriqua de nouveau pour former une sphère. Peu satisfait, il l’envoyait à l’autre bout de la pièce.
Quand il ouvrit cette fois la bouche, ses lèvres s’agitèrent en parole, et non plus en chant :
« Bon, que me vaut la présence de la princesse et de son Opéra ?
— Nous sommes là pour vous demander de l’aide. » Elle ne s’embarrassa pas d’hésitation. « Vous avez longuement aidé Armand à apprendre à manier le cuivre-chant à ma place. J’ose imaginer que vous pourriez nous soutenir encore un peu dans l’épreuve que je rencontre. »
Séon prononça une phrase, et, alors, partit d’un grand rire, une main sur la cuisse, le dos plié en accusant le coup de sa bonne blague. Armand eut un air désabusé :
« C’est pas apprendre à ton petit esclave à mettre deux bouts de métal ensemble qui lui a donné le Chant familial des Ré ! »
Emily ne put contenir son sourire, une main devant les lèvres, s’attirant un peu plus de dépit de la part du jeune homme. Celui-ci croisa les bras et renvoya de sa bouche une répartie pleine de bons mots, à n’en pas douter.
Armand s’était un jour glissé dans les appartements de Séon, lorsqu’il vivait encore au palais, demandant de l’aide pour apprendre ce que l’on avait toujours interdit à Emily malgré l’importance de la tradition. À l’insu de sa maîtresse, il avait alors appris, sinon à contrôler le cuivre par son chant, du moins à se familiariser avec sa fabrication. Un jour, il était apparu à elle avec un papillon mécanique qu’il lui offrit, révélant par la même occasion son long entraînement secret. Séon s’était alors mis à entonner un chant, et le papillon s’était envolé aussi élégamment que sous les mains expertes d’un Ré.
Faute de voix, Emily ne pourrait jamais le faire s’envoler elle-même. Faute du Chant familial des Ré, Armand ne pourrait jamais lui faire ne serait-ce que battre des ailes par son chant. Pour autant, ce papillon trônerait à jamais sur la table de chevet de la jeune femme.
« Vous avez raison, Séon, signa-t-elle avec un sourire tendre. Jamais Armand ne pourra faire aussi bien qu’un Ré, pourtant, je n’ai jamais plus aimé d’invention que les siennes. » Quand Armand dut traduire cela, il le fit avec doux sourire, les yeux pétillants de joie. Nouveau rire de la part du vieil homme, cela étant.
« Bon, et donc, que projettes-tu de faire, petite princesse ? Drôle de situation que tu rencontres là.
— Reprendre mon trône, tout bonnement. »
Il inclina la tête sur le côté, les deux paumes posées sur ses genoux. À l’intérieur de ses yeux agrandis par ses lunettes, son interrogation était prégnante.
« Il a quoi, ton trône ? Un domestique a craché dessus ? s’enquit-il.
— Cela m’aurait moins agacé, à tout le moins. Mon père le Roi m’a ordonné de proclamer à tous que je cédais ce siège de cuivre à mon petit frère, pour lorsqu’il en aura l’âge. Je dois le forcer à revenir sur cette décision. »
Séon porta une main à son menton, détournant le regard un instant pour le braquer vers un mur, avant de se mettre à acquiescer en petits gestes hésitants.
« Ouais, sur ce point, je préfère te suivre. Pas que ton petit frère ferait un mauvais Roi, hein, jusqu’à son petit âge, je peux pas encore me prononcer. Mais te retirer ce droit à cause de pas de chance à la naissance, c’est pas juste pour autant.
— N’est-ce pas ? » signa-t-elle, les yeux brillant d’une lueur d’expectative.
Elle était plus qu’heureuse de relever par sa discussion que Séon allait sans doute les soutenir sans qu’aucune négociation n’eut besoin de se faire tenir. Avec le Cor du Sommeil et les talents d’un Ré capable de mettre son chant à sa disposition, ses chances de victoires commençaient à s’amplifier de façon exponentielle.
« Enfin, j’aimerais bien une faveur, en échange de tout ça, dit-il alors.
— Tout ce que vous voudrez, monsieur Séon. »
Il se tourna vers elle, se frottant la barbe avec un regard formidablement inquisiteur, phare plaquant son implacable faisceau sur la princesse. Au bout d’un moment, il ouvrait la bouche, parlant lentement, Emily attendant que les propos lui viennent avec excitation.
« Offrez votre technologie au peuple. »
Emily en fut quitte pour un haussement de sourcil. S’adossant contre sa chaise branlante, elle croisa les jambes, les doigts entremêlés sur sa cuisse. Elle pressa l’homme à en dire plus par son regard, et non ses gestes.
« Le cuivre-chant mérite d’être offert au peuple. Les immeubles, le Nuage, la radio, vous faites beaucoup de choses pour les habitants des Terres de Ré, mais vous contrôlez-tout. Offrez des inventions qui permettraient à tous d’en profiter. Des appareils photos, des horloges, que sais-je encore… Des choses dont le peuple pourrait se servir pour la vie de tous les jours. Là, tout ce que vous faites, c’est fabriquer de grandes choses pour exposer votre cuivre à tous les autres peuples, plutôt que d’offrir des petits gadgets utiles pour vos habitants. »
Du doute, les sourcils d’Emily se firent plus froid. Elle croisa cette fois les bras en prime des jambes, dardant à Séon un œil marmoréen.
« Avez-vous d’autres idées aussi saugrenues que celles-ci ? Le peuple devrait déjà être béni que nous les Ré, leur offrons ces choses, comme la radio, les ascenseurs, leurs bâtiments. Séon Ré, notre maison a assisté l’Aventurier à façonner les Terres de Do. Nous avons construit ces structures, nous avons construit le trône sur lequel il s’est assis. Notre art est précieux et noble, il mérite de le rester. »
Séon se renfrogna quand ses mots l’atteignirent, et son expression attestaient que d’une certaine façon, il s’était douté que la princesse réagirait de cette façon. Avant de poursuivre, Emily s’autorisait un mouvement de bras pétri de mépris. « Et puis quoi ? Seuls les Ré peuvent contrôler le cuivre-chant. Vous voulez offrir au peuple un matériau qu’il ne serait même pas en mesure de maîtriser ?
— Bien pertinente, la remarque, pour une reine en devenir incapable de chanter.
— J’ai essayé… de chanter. Malgré les indications d’Armand, je n’y suis pas parvenu. Je ne comprends pas ce que je dois faire. Eh bien soit. Armand se charge d’être celui qui fabrique, puisqu’il a eu la motivation d’apprendre, tandis qu’une armée, ma famille, peut-être encore mon petit frère ! seront mes voix. Jusqu’à preuve du contraire, une reine n’a pas besoin de plus que de gouverner. Je considère que l’on m’a retiré ma faculté à contrôler le cuivre-chant pour mieux me concentrer sur ce qui compte vraiment pour une dirigeante, à savoir diriger. »
Nouveau froncement de sourcil agacé de la part du vieil homme. Il grommela quelque chose dans sa barbe, et le regard confus d’Armand attestait que même lui n’avait pas pu comprendre la plainte.
Lorsqu’il parla d’une voix plus claire, ce fut avec un regard de défi pour la princesse. Quand Armand signa, ce fut avec un sourire cynique pour son amie.
« Bon… Pour te le dire simplement, Emi, il ne compte pas t’aider si tu n’es pas prête toi-même à aider le peuple ; à rendre le royaume meilleur. »
Emily leva le menton, baissa son regard sur Séon tandis que ses lèvres s’étiraient en un sourire qui contenait du mépris, plus qu’il n’en fallait pour une seule âme.
« Dommage. Mais je reste une Ré, et leur reine, en plus du reste. La tradition est plus importante que votre aide, mais… dites. Pourquoi ne pas demander à la maison Mésurr ? Leur pouvoir n’est pas loin similaire au nôtre, après tout.
— Ne jouez pas les idiotes, princesse, vous savez comme moi que seul un Ré peut faire aussi complexe que ce que nous faisons.
— Dans ce cas, c’est profondément dommage, oui. »
Lentement, elle se leva. D’un regard pour Armand, elle l’invita à suivre.
« Emi, attends. »
Elle ne le regarda pas poursuivre, tournant les talons et quittant toutes les créations de cuivre qui la toisaient depuis leurs étagères, tables et meubles. Sans un regard pour elles, elle approchait de la porte, quand elle sentit quelque chose lui enserrer le corps par l’arrière. Elle se tourna vers Armand qui s’essayait à la retenir, puis posa sa paume sur sa tête pour l’enjoindre, avec douceur, de la libérer, ce qu’il fit, mais non sans profiter d’avoir gagné son attention :
« Prends sur toi, s’il te plaît. » Haussement de sourcil distant de la part de la jeune femme. « Tu dois apprendre à faire des sacrifices, si tu veux devenir une reine. Offrir le cuivre-chant au peuple en échange du trône, est-ce si cher payé ?
— Tu te rends compte de ce que tu me demandes ? Un trône, que j’ai mille méthodes pour obtenir, en échange de l’oblitération de notre culture même ? Non. C’est un non, Armand Opéra. »
Loin de se faire démonter, il fit un pas en avant. En voyant ses mains se hisser à hauteur de son visage, elle n’eut pas la force de reculer pour se protéger de ce qui allait suivre, quand bien même, elle savait que cela signait sa fin.
Les deux paumes du garçon se posèrent sur ses joues. Leur chaleur y transvasa, leur douceur la détendit. Pire que tout, l’apaisement lui brisa un peu de son entêtement. Il était plus juste de dire qu’il donnait l’envie à la princesse d’écouter – on ne pourrait pas dire qu’elle n’aura pas essayé une fois – tout ce que son esclave aurait à lui dire.
Quand ce dernier retira ses mains pour lui parler, elle sentit presque un manquement sur ses joues.
« Où vas-tu en trouver, des armes pour mettre ton père en difficulté ? Ou pour repousser les gardes ? Les ressources pour porter le corps endormi du Roi ? Tous ces problèmes ont des solutions, je le sais aussi bien que toi. Il te faudrait chercher un Ré qui pourrait t’armer, ou bien un Mésurr. Tu pourrais trouver d’autres bras pour porter le corps ensuite. Mais tu pourrais avoir toutes ces solutions maintenant ; avant, en sommes, qu’on puisse te ramener de force au palais pour annoncer au peuple que tu lègues ton trône. »
Et il eut la mauvaise grâce de poser une main sur sa tête pour lui caresser les cheveux. Emily serra les poings, s’empêchant vaille que vaille de laisser transparaître la moindre expression de plaisir sur son visage. Elle prit sur elle, avec honneur, vaillamment, autant que sa force de reine, de Ré, de combattante, le lui permettait.
« Ne voulais-tu pas changer le monde, Emi ? Changer la tradition, créer une nouvelle ère, entre autres, ce serait un bon moyen pour ça, non ?
— Ce… Certes, avoua-t-elle en gestes hésitants.
— Tu es la reine. Si tu veux changer une tradition longuement ancrée, tu le peux en quelques mots. Si tu veux refuser l’aide de Séon, rien ne t’en empêche. Tu peux m’ordonner d’éliminer tous les gardes, et je serais obligé de le faire, mais, je ne suis pas sûr que cette fois-ci, la légitime défense puisse nous sauver…
— Alors on trouvera d’autres méthodes.
— Seulement si on a le temps. Or, l’a-t-on ? Et puis, la tradition des Ré vaut davantage que ton trône ? Qu’est-ce qu’on s’en fiche de l’endroit où on jette le cuivre-chant, si pour nous diriger, il y a la formidable personne que tu es. »
Emily sentit son corps gagner en chaleur quand l’orgueil la saisit toute entière. Elle eut un puissant coup de chaud, battant un instant de la main pour se rafraîchir les joues rouges, un sourire nerveux paraissant sur son visage.
« Disons les choses simplement, je refuse que tu ne sois pas la reine. Tu es la seule Ré qui a fait de ton esclave Opéra un ami, tu es la seule qui prenne de ses conseils, qui rit avec lui, qui l’embête autant qu’elle l’aime. Je ne voudrais jamais personne d’autres, alors ne gâche pas tout pour une question d’orgueil et de tradition, Emi. Surtout si elle est stupide. »
Elle se mordit la lèvre inférieure, le regard fuyant, un profond agacement sur son visage. Elle avait l’impression de passer par tout le spectre des émotions à la façon d’un arc-en-ciel déréglé. La jeune femme prit le temps d’une forte inspiration, puis pinça la joue d’Armand qui se laissa faire avec un sourire complaisant.
Alors, elle se tourna vers Séon. En la voyant approcher, il releva le regard qu’il avait dirigé vers le sol, visiblement en pleine réflexion. Emily s’arrêta devant lui, le toisant de toute sa hauteur, bras croisés, regard glacial. En mouvements lents, tel un nœud que l’on défaisait, elle déliait ses bras, et, avec eux, déclara :
« Moi, Emily Anna de la maison Ré, héritière légitime du trône, condescend à accepter votre demande, Séon Ré. Avec votre aide, les Terres de Ré deviendront un lieu où le peuple pourra goûter à notre vénérable chant familial pour des utilisations plus communes à la vie et moins extravagante qu’aujourd’hui. »
Quand ces propos lui vinrent, le visage de Séon s’éclaira d’un sourire moqueur, qu’Emily ignora royalement en levant un peu plus son menton, altière. Le vieil homme tendit alors son bras, paume tendue. La tête de côté, elle prenait cette paume dans la sienne. Elle espérait qu’elle mettait dans son geste de quoi lui faire comprendre que c’était une belle fleur, qu’elle lui faisait en acceptant cette alliance.
Quoi qu’il en fût, Séon se leva d’un bond, tout sourire, poing sur les hanches, retirant les lunettes de son visage tout en parlant :
« Maintenant, faites-moi savoir ce que vous attendez de moi. »
Elle le vit ouvrir la bouche, et elle comprit qu’il venait de chanter quand murs et plafonds furent pris de tremblements, le bâtiment menaçant un instant de s’écrouler sur la tête de ceux qui se trouvaient dedans. À la place, des bras s’étirèrent en tous côtés pour disposer à hauteur de poitrine un nombre faramineux de planches de ce métal couleur vanille qu’était le cuivre-chant. Sur elles, armes, épées, revolvers, fusils à lunette, et même une « Aiguille des Ré », une longue épine qui servait aux exécutions. Les planches, au nombre de trente, si ce n’était plus en vérité, s’étendaient tant et si bien qu’il n’était désormais plus possible de traverser la salle sans se cogner contre l’une d’entre elles.
En voyant toute la panoplie d’armes qui était désormais à sa disposition, Emily porta un doigt à ses lèvres étirées en un radieux sourire.
Je vais pas revenir sur la forme, ma camarade Cléooo a déjà tout dit. Je confirme que certaines tournures de phrases sont maladroite et qu'on comprend pas bien ce que tu essayes de dire, le style se veut "ampoulé", mais j'ai l'impression que parfois tu ne maîtrises pas vraiment le lexique ou les expressions que tu emploies.
L'univers est un peu confus, parce qu'on a à la fois beaucoup de choses qui sont mentionnés, et peu de choses qui sont expliquées. De même que le plan des personnages, ce qu'ils comptent faire exactement, c'est assez confus, mais je pense que le style y est beaucoup, il rend vraiment la compréhension de l'histoire difficile.
Pour les personnages, je t'avoue que j'ai beaucoup de mal à saisir leur "essence". J'ai l'impression d'avoir affaire à des enfants ou des adolescents immatures qui ont fait leur crise et se sont amusés à fuguer pour faire enrager leurs parents par "c'est pas juste, ils sont tous méchants". Surtout Emily, je la trouve arrogante, méprisante, imbue d'elle-même, qui ne se remet jamais en question. Même quand elle cède à la demande de Séon, après que Armand l'air convaincue, j'ai l'impression qu'elle fait à contrecœur, parce qu'elle n'a pas le choix, mais qu'elle a vraiment un mépris du peuple, qu'elle ne pense qu'à ses intérêts personnels, à savoir le trône et être reine parce que c'est son "droit", mais elle se demande pas si elle mérite vraiment ce trône (par ses réelles compétences, pas en lien avec sa voix).
Au final, j'ai dû mal à compatir avec sa situation, le fait qu'elle soit sourde-muette ou même qu'elle ait été évincée du trône, j'en suis à penser qu'au final elle l'a méritée, car elle n'a pas du tout la maturité et l'étoffe d'une future reine. Armand d'ailleurs essaye de la raisonner, il est plus sensé qu'elle, mais je trouve vraiment le personnage d'Emily désagréable, ce n'est pas une héroïne que j'ai envie de soutenir.
Elle me rappelle un peu Hornet dans Hollow Knight d'ailleurs (peut-être à cause de l'histoire d'Aiguille aussi), qui est une princesse bien pénible. x) Mais on comprend ses motivations et elle se rachète à la fin quand elle aide le protagoniste.
Alors peut-être que c'est fait exprès, qu'Emily est là pour apprendre une leçon d'humilité, que ces épreuves vont la changer en bien, qu'elle est sur la voie de la rédemption, qu'elle va se rendre compte de ses propres défauts et essayer de devenir une meilleure personne. J'espère que c'est le cas et qu'il s'agit d'une sorte de voyage initiatique et de conte moral où le personnage est amené à se remettre en question et à changer sa vision du monde et son propre comportement.
Ce n'est que mon avis et mon impression bien sûr, mais je suis curieuse de lire la suite pour découvrir l'évolution (ou non) d'Emily et comment elle va se laisser influencer par son entourage et les événements.
Bah grossièrement t'as parfaitement résumé le perso. J'en ai vraiment pas fait une héroïne valeureuse bonne sous tout rapport, et tout ton commentaire sur elle me fait dire que c'est une bonne chose, au final, et que j'ai bien réussi à l'écrire comme il le fallait (même si à la rigueur j'imaginais aller jusqu'à dire "elle mérite pas son trône", c'est peut-être là que ton commentaire me fait coincer, mais en 2 chapitres, je peux admettre que c'est pas forcément si idiot qu'on pense ça alors ça me va toujours)
Je viens de lire ce second chapitre, et bien que j'ai trouvé certains passages intéressants, je dois avouer que d'autres m'ont un peu perdu.
Pour le cheminement de ce début, il est assez clair, la princesse cherche des alliés dans la bataille qui sera la sienne pour conserver son trône. Jusque-là, disons après lecture du premier chapitre, je dirai que c'est assez logique et donc pas réellement surprenant. Je pense que tu aurais pu le rendre plus intéressant / intrigant, peut-être en présentant davantage Séon. Le fait qu'il ait vécu au palais était de lui (avec son nom de famille) un des axes sur lesquels j'aurais aimé en apprendre un peu plus et je reste du ma faim.
Concernant la relation Emily / Armand, je trouve qu'on va "vite" vers quelque chose de sentimental, mais à voir comment ça évolue.
Je te fais quelques remontées au compte-goutte, tant sur la forme que sur le fond :
"Armand prononça quelques mots dans sa barbe cynique" -> je ne comprends pas à qui il parle (à lui-même peut-être?) et encore moins pourquoi c'est cynique, je n'ai pas l'impression qu'une telle réaction, devant sa princesse et le Cor du Sommeil qui semble aussi plutôt importante, soit très bien placé. Malgré la proximité évidente entre Emily et Armand, je trouvais que la situation ne se prêtait pas à ce genre de réaction de sa part.
"comment vaincre trois Cors, et potentiellement la Grande Aiguille dans le lot." -> les vaincre ? Au chapitre précédent j'avais davantage l'impression qu'il fallait les convaincre. Et c'est quoi cette Grande Aiguille ?
"Elle lui offrit un sourire intime au soleil." -> je n'ai pas compris cette expression. Et "elle", c'est Emily, ou Aria ?
"son honorable mètre soixante-quinze en et ses bras musclés." -> "en" ?
"sans doute pas de son usage personnal" -> personnel* ?
"Quand il ouvrit cette fois la bouche, ses lèvres s’agitèrent en parole, et non plus en chant" -> ce passage n'est pas très clair. Qu'est-ce qui indiquait que c'était du "chant" avant ? Moi je ne savais pas en tout cas.
Les explications en suivant, enfin la présentation de l'utilité de ce chant est bien faite. Ceci dit, tu sembles y accorder (dans ton monde je veux dire) une grande importance qui ne m'est pas aussi évidente, sinon pour mettre en relief le handicap de la princesse. Alors attention, je ne dis pas que ça sert à rien, mais en soit je ne sais pas à quoi ça sert (c'est peut-être dû à un manque d'informations sur ton monde).
"Cela m’aurait moins agacé, à tout le moins." -> redondant
"pour lorsqu’il en aura l’âge." -> un peu lourd
"jusqu’à son petit âge, je peux pas encore me prononcer." -> juste qu'à* son petit âge ?
"Elle était plus qu’heureuse de relever par sa discussion que Séon allait sans doute les soutenir sans qu’aucune négociation n’eut besoin de se faire tenir." -> je trouve que ça gâche un peu l'effet de savoir avant qu'il demande une faveur le fait qu'elle pense qu'il n'en demandera pas. Enfin c'est un peu maladroit, d'autant que malgré ça elle n'a pas l'air étonnée qu'il lui demande une faveur juste après.
"Du doute, les sourcils d’Emily se firent plus froid." -> je comprends l'idée, mais dans l'exécution... Peut-on qualifier un sourcil de "froid" ?
Je me perds un peu dans les maisons (Do, Mésurr...) beaucoup d'informations mais peu d'indication. Je ne sais pas s'ils sont des ennemis, des alliés, des rois, des nobles, s'ils vivent à côté ou loin, et je n'arrive même pas à définir quelles relations ils entretiennent à ce jour avec les Ré.
"Leur pouvoir n’est pas loin similaire au nôtre, après tout." -> loin similaire ? Je ne saisis pas.
"un manquement sur ses joues." -> un manque
"au peuple que tu lègues ton trône." -> un legs implique la mort. On veut qu'elle abdique, pas qu'elle lègue.
Voilà pour ces petites remontées au compte-goutte !
Je crois que ce récit gagnerait à ce que tu donnes une structure claire. Je ne visualise pas vraiment le monde dans lequel je me trouve. Une carte ne pourrait pas traîner par là pour que tu la décrives un peu ?
Et pour finir sur une bonne note : le caractère d'Emily se dessine de plus en plus et je trouve qu'elle est bien pensée. Fière mais pas fière au point de refuser d'écouter les autres, combative mais sans vouloir mettre le pays à feu et à sang, déterminé mais réfléchie en même temps. Sur des choses comme le fait qu'elle relègue par exemple le chant en arrière plan, qu'elle décide que ce n'est pas parce que ce n'est pas sa force que ça doit être sa faiblesse, ça c'est vraiment bien.
À bientôt !
Comme tu dis, je pense que mon majeur problème sera de donner des informations de façon cohérente sans que ça fasse exposition, mais oui c'est clair que les chapites 2 et 3 qui sont un peu plus posés, serviront à ça. J'adore l'idée de la carte, ça peut en dire beaucoup de façon efficace.
Ensuite, la structure de mon histoire est quand même faite pour ne pas répondre à tout ce qu'on dit directement. Par exemple Séon, je dirais que personnellement ça me dérange pas qu'on sache pas dès le chapitre 2 pourquoi il se trouve dans cette boutique et compagnie. En vrai je peux quand-même tenter de donner des pistes sur ce point malgré tout.
Pour la relation Armand / Emily faut dire qu'ils se connaissent depuis... Bonne question mais très longtemps haha (peut-être 10 ans dans les faits). Encore un point que je peux un peu plus expliquer, je l'avoue !
Et enfin pour l'importance du chant des Ré, hum... Oui peut-être que le comparer aux autres chants serait assez sympa pour lui donner de la valeur aussi.
Merci beaucoup pour tout ce retour, je vais en prendre grandes notes !
Déjà, quand je dis que certaines informations vont rester cachées, ça concerne aussi la Grande aiguille. On la mentionne, ce truc existe, pas besoin d'en parler ça donne juste de la vie à l'univers en mentionnant certaines choses qu'on connaît pas, et peut-être plus tard apparaitra-t-elle...?
Et concernant la relation Emily et Armand, du coup, on est d'accord que t'as pas du tout ressenti le côté "famille qui se connaît de longue date" ? Faudrait que je parvienne à l'appuyer un peu plus, mais j'avoue que là tout de suite, je saurais pas trop comment faire, arf...
Oui pour moi ça faisait très sentiments amoureux mais c'est peut-être parce que je ne connais pas bien leur passé. Le côté où le garçon a appris tout un truc sans même demander à la fille son avis, pour l'aider... C'est assez chevaleresque, et ça ouvre pas mal une dimension romantique, mais c'est mon avis après. Puis sa réaction à elle, ou on la sent perturbée jusqu'au plus profond de son âme par le contact de ses mains sur ses joues...
Ce n'est pas que ce n'est pas bon, mais ça attire vite mon attention sur leur relation alors que je peine à comprendre le reste de l'histoire. Il faut juste un peu le diluer, ou alors, qu'on ne sente pas une telle réciprocité dans les sentiments pour que ça mette la chose un peu "en suspens".
Pour les informations que tu ne souhaites pas exploiter de suite, pas de soucis, ça s'entend ! Mais si tu glisses ce genre d'informations sans vouloir les expliquer, alors il faut que le reste soit plus clair pour que ton lecteur ne s'éparpille pas. Par exemple, quand Armand a appris le chant, est-ce que ça ne vaudrait pas le coup au passage d'expliquer pourquoi il trouvait ça nécessaire ? Encore une fois, j'ai bien compris que c'était important. Mais je n'ai pas compris POURQUOI c'était important.
Voilà voilà :)
- Le style. Et c’est super rare que je mentionne ça chez toi ! mais là, c’était souvent balbutiant. Après, ça se voit que tu te cherches un peu, pour varier, justement. C’est pas mauvais, et tu vas t’améliorer ! Mais y’a quand-même des ajustements à faire pour rendre la lecture FLUIDE, car elle m’a été rigide. Et encore, je connaissais l’univers.
- Ton univers, justement. Je dirais que ce n'est pas incompréhensible non plus. Mais, pense à ne pas abandonner ton lecteur en cours de route. Ce n'est pas grave de ne pas tout comprendre… Mais le fait est que le Chant familial, par exemple, est DIRECTEMENT lié à l’intrigue ! Il faut donc comprendre direct à quoi sert le chant des Ré. Et même moi je ne suis pas sûr d’avoir 100 % saisi. Ni en quoi les armes des Ré étaient supérieures aux autres (je pense aux épées notamment), ni en quoi les Mésurr faisaient des objets moins sophistiqués. Ni en quoi l’assemblage de cuivre-chant était non lié au chant familial (vu qu’Emi ne sait pas non plus assembler c’est bizarre). Bref, y’a des ajustements, car c’est directement lié aux dialogues que tu écris. On se dit « ok, cette discussion a lieu car justement le Chant familial et son utilisation sont un enjeu ». Sauf que si on comprend pas, on pige pas l’enjeu, ni le dialogue.
Je ne listerais pas tous les soucis de style que j'ai pu croiser, ça sera plus simple en message privé. Néanmoins, je continue sans aucun frein !