Chapitre 20

Notes de l’auteur : « Ô mon Dieu, laissez-les-moi, Les beaux yeux de la mama » Kendji Girac
--> https://www.youtube.com/watch?v=YgP2whwA2Wg

- Salut mon fils préféré, me salue ma mère, un sourire illuminant son visage maigre et terne.

Je fais abstraction de son apparence, des tubes qui entrent et sortent de son corps, des machines reliées à elle, et de l’ambiance d’hôpital que malgré tous nos efforts, fleurs, photos, tableaux, décorations en tout genre, nous n’avons pas réussi à retirer.

J’endosse mon plus beau rôle d’acteur et lui décoche mon sourire ravageur.

- Salut ma mère par défaut, je lui réponds. 

Ma mère a beau être celle qui, de nous trois, se bat contre la mort depuis toutes ces années, c’est pourtant elle qui a une joie de vivre inépuisable, que seules nos larmes font parfois flancher. 

Je m’assois à ses côtés sur l’étroit lit de sa chambre aseptisée et me serre délicatement contre elle. Je lui décoche une bise sur sa joue creuse. 

- Alors, qu’est ce que tu me racontes de beau ? je lui demande. en lui prenant la main. Est-ce que tu as enfin éconduit M. Bertrand ? 

Elle sourit.

M. Bertrand est un vieil homme moustachu à la peau cuivrée, typé méditerranéen, qui est tombé amoureux de ma mère il y a de ça environ 6 mois. Il la demande en mariage tous les jours. Ma mère, d’une gentillesse démesurée, a toujours trouvé un moyen de l’éconduire sans vraiment refuser pour ne pas lui briser le cœur.

- J’ai failli dire oui, aujourd’hui. J’étais à deux doigts, me dit-elle en levant son index et son pouce pour me mimer l’expression.

- Tu lui as dit quoi, cette fois ? 

- Mon Dieu, nous ne pouvons nous permettre, je le crains, d’aller sur ce terrain-là, les médecins m’ont défendu toute émotion trop forte! Clame-t-elle de façon théâtrale.

Je ris et pose mon menton sur sa tête.

- Tu me racontes ta journée, fils ? 

- All right … Alors, je suis allé courir, pour entretenir mon corps d’Apollon. Ensuite, Simon et moi sommes allés voir l’appartement d’Antho. Il est incroyable, by the way, je te montrerai des photos. Et puis sa majesté Simon, le lourdingue, a insisté pour qu’Emilie, et surtout Elsa, nous rejoignent. On a fini par jouer une partie de Risk.

- Tu as gagné bien sûr?

- Figure-toi que je me suis fait mettre une raclée par Elsa. Elle est terrifiante. Mais Emilie m’a aussi mis pas mal de bâton dans les roues.

- Quand est-ce que tu me la présentes ? 

Je fronce les sourcils.

- Emilie ? 

- Qui d’autre ? 

- Pourquoi tu veux la rencontrer ? 

- Parce qu’elle est importante pour mon fils. 

Je ris.

- Really ? Et qui t’a dit ça, hein ? 

Elle lève son petit doigt devant mes yeux.

- Mon petit doigt ! 

Je souffle en souriant et attrape le dit-doigt avec le mien.

- Bon, si tu veux, je l’amènerais la prochaine fois. Mais ne vas pas te faire de film, je te connais. Emilie est juste une amie. 

- Juste une amie, hein ? C’est ta première véritable amie fille, mon fils. Et puis tu couches avec tes amies, toi ? 

J’ouvre la bouche, sous le choc.

- Quoi ? Qu’est-ce que … comment tu sais ça, toi? je souffle.

- Je ne le savais pas. 

Et elle se met à rire.

- Tu es une mère horrible, tu sais ça ? je la taquine.

- J’essaie de me mettre à la hauteur de mon adorable fils, réplique-t-elle tout sourire.

- Bon, ne va rien t’imaginer pour autant, hein. Tu me promets ? 

Elle lève son petit doigt. Je l’enlace avec le mien.

- Gentille fille, je lui dis.

- Tu me lis quelque chose ? 

- All right. Qu’est ce que tu veux aujourd’hui ? 

- J’ai envie de classique, de basique, de passionnel : Roméo & Juliette ! s’exclame-t-elle.

Je secoue la tête.

- Qui je suis pour juger, hein ? 

Je me penche pour attraper le livre de poche parmi la pile qui s’amoncelle à côté de son lit. Elle ne s'intéressait pas à la littérature avant de rencontrer mon père. Maintenant elle lit sûrement plus que lui.

Son exemplaire de la fameuse pièce de Shakespeare est corné et jauni. Je cherche la scène du balcon, puisque madame a demandé du classique et de la passion. Je la trouve rapidement car les plus belles scènes entre les deux protagonistes sont surlignées en rose. Les autres en jaune.

Je commence par la tirade de Roméo :

« Il rit des plaies de celui qui n’a jamais eu de blessures. […] Lève-toi beau soleil et tue l’envieuse lune, qui déjà est malade et pâle de douceur, de voir que sa servante est bien plus jolie qu’elle … »

- La version originale est bien meilleure, je ne peux m’empêcher de ronchonner.

- Chuuut ! m’intime ma mère.

Je continue donc :

« […] Elle parle et pourtant ne dit rien : qu’importe ? Ses yeux sont éloquents et je veux leur répondre … »

Quand se termine la scène, je fais une pause et ne note aucune réaction. Seule la respiration régulière de ma mère m’indique qu’elle s’est endormie. Je m’extirpe doucement du lit et la positionne mieux sur ses oreillers. Je remonte les couvertures sur elle. J’attrape un bout de papier sur la petite table et laisse un mot « A demain mère indigne. Ps : je t’aime. » et le glisse dans le livre que je mets sur le lit, à côté d’elle. J’éteins les lumières et quitte la pièce.

 

___________________________________________________________________________

 

*Emilie

- Oh…, s’extasie la mère de Martin quand elle me voit avec mon bouquet. Il ne fallait rien amener, ma chérie … 

Je souris. Ça ne m’étonne pas que sa mère soit quelqu’un d’extraverti et expressif.

- Je lui ai dit, je te jure, se défend Martin.

- On n’a jamais assez de fleurs, ou de chocolats, je réplique en sortant une boîte de mon sac. Il m’a dit que les pivoines étaient vos préférées, mais en janvier … 

- Ces anémones sont magnifiques, elle me remercie en attrapant le bouquet que j’ai choisi haut en couleurs. Elle les amène sous son nez et les hume avec délice.

- Merci mille fois. 

- Hé! Tu rouspètes toujours quand moi je t’en amène, c’est pas juste !  boude à moitié Martin.

- Va donc nous chercher quelque chose à boire au distributeur, elle lui intime.

Il la fixe quelques instants en plissant les yeux.

- Je te vois venir tu sais. Souviens-toi de ta promesse. 

Sa mère montre son petit doigt avec une tête innocente. Il souffle et quitte la pièce.

Elle m’adresse un grand sourire et je reconnais enfin Martin en elle. Elle tapote le lit à ses pieds.

- Viens t’asseoir ma chérie. 

Je m'exécute, timide.

- C’est de vous qu’il tient son sourire, je dis avec un sourire gêné.

Elle me sourit tendrement.

- C’est la seule chose qu’il tient de moi, je le crains. Physiquement, c’est le portrait craché de son père. Mais sinon, j’aime croire qu’il a pris le meilleur de nous deux. 

Je remarque les livres qui font quasiment la décoration de la pièce.

- C’est de vous qu’il tient le goût de la littérature ? 

- Oui et non. C’est son père qui m’a initié quand je l’ai rencontré. J’avais 20 ans et je ne lisais même pas de magazines. J’étais ivre de vie, à la recherche de sensations fortes. Son père était calme, terriblement sensible, romantique … il m’a fait découvrir les mots et l’amour. 

Un sourire nostalgique étire ses lèvres. Ses yeux remontent vers moi, l’air interrogateur.

- Il a beaucoup plus de vous que vous ne le pensez. 

Elle me sourit. Et expire profondément.

- Je suis soulagée qu’il t’ait rencontrée. Il ne sera pas seul quand je partirai. Il t’aime, tu sais ? 

Je rougis et baisse le regard mal à l’aise.

- Ne dites pas ça, s’il vous plaît. 

Elle étire son bras vers moi et tend sa paume vers le ciel. Elle a de longs doigts mais amaigris par la maladie. Je pose ma main dans la sienne et affronte son regard, intimidée.

- Il ne se l’avoue pas encore. Mais il t’aime. Crois-en sa mère. 

- Il ne veut pas de relation sérieuse, j’avoue.

- Quel idiot. Il a peur c’est tout. Il a vu son père souffrir de me voir mourir. Ça laisse des traces. 

Je fronce les sourcils, le cœur serré d’imaginer ce à quoi son enfance a dû ressembler.

- Je t’aime déjà, s’exclame sa mère, un grand sourire aux lèvres.

Je ris, surprise, ne comprenant pas bien ce qu’elle peut bien me trouver.

Ce bout de femme assise-là, le teint terni, la peau trop proche des os, aux yeux bleus, immenses, au sourire gigantesque, je ne la connais pas mais j’ai le sentiment que c’est une personne extraordinaire. Et soudain, la tristesse m’envahit. Les larmes perlent à mes yeux. C’est injuste que des femmes, des mères comme elle, partent si tôt, alors qu’elles apportent de la lumière autour d’elles. L’injustice me broie le cœur.

- Oh …chérie… 

- Je suis désolée …je …vous …êtes incroyable et …je suis juste triste, je larmoie.

- C’est ok d’être triste. Viens là. 

Elle me fait signe de m’asseoir à ses côtés.  Je la rejoins plus près, l’étroitesse de son lit ne me permettant pas de distance sociale. 

- Parle-moi un peu de toi. Je veux te connaître, elle me dit tendrement.

- Qu’est ce vous savez déjà de moi ? 

- Hum …il paraît que tu es très maladroite. 

Je ris entre mes larmes. Je remonte mon pantalon au-dessus de mes mollets et lui découvre ainsi les bleus verdâtres qui s’y sont installés.

- C’est impressionnant…, dit-elle.

- Ne vous-en faites pas, je ne me souviens même pas comment c’est arrivé. Je me cogne sans arrêt. La vie entière est un obstacle pour mon pauvre corps. 

- Il m’a aussi dit que tu étais très intelligente, continue-t-elle.

Je souffle légèrement.

- Il est bien plus brillant que moi, je rétorque.

- Faux. 

Martin entre avec un café et deux canettes.

- Et je t’ai dit qu’elle chantait non ?  il rajoute avec un sourire coquin.

Je le fusille du regard. Il tend à sa mère une canette de jus de pomme et me donne un soda.

- Oh oui, c’est vrai ! s’écrie sa mère. Tu voudrais bien me chanter quelque chose avant que vous partiez ? 

Elle me supplie du regard. Je me mords la lèvre.

- Vous savez très bien que je ne vais pas oser refuser, je dis avec un sourire qui tient plus de la grimace.

Son visage s’illumine, tout comme celui de Martin. En les voyant tous les deux avec cette même expression, je ne peux m’empêcher de sourire, attendrie.

- Tu étais au courant que le distributeur de ton bâtiment était HS, hein ? il demande à sa mère, un sourcil arqué, entre deux gorgées de son café.

- Vraiment ? répond-t-elle sans même feindre l’innocence.

Martin arrête son regard sur moi et me scrute, le front plissé. 

- D’habitude, tu fais rire les gens, tu ne les fais pas pleurer, dit-il à sa mère, un soupçon de reproche dans la voix.

- Et si je te dis qu’elle m’a fait pleurer de rire ? je tente avec un sourire persuasif.

Sa mère rit à gorge déployée. Je rougis. Il fait aller son regard d’elle à moi. Il paraît ému mais se ressaisit très vite. 

- Alors, j’ai le droit à ma chanson ? 

Le trac me gagne.

- Tu veux que je t’accompagne ? demande son fils en me regardant avec gentillesse.

- S’il te plaît, oui, je souffle reconnaissante.

Il rit devant mon stress. Je lui tire la langue et demande à sa mère ce qu’elle souhaiterait.

- Une chanson d’amour, dit-elle avec un sourire charmant.

Martin siffle en secouant la tête.

- Elle est dans une période romantique, en ce moment, il la taquine.

- Vous êtes plutôt langue française ou anglaise ? 

- Française, répond Martin à sa place.

- Je plaide coupable ! ajoute-t-elle.

Je sors mon téléphone de ma poche et cherche la bande son d’un classique auquel je pense. Quand je trouve, je me lève, rejoins Martin et lui montre l’écran.

- Ça me paraît parfait, tout à fait ce qu’elle aime, il dit en hochant la tête.

Je lance le son. Des notes de piano se font entendre et Martin commence :

« A m’asseoir sur un banc, cinq minutes avec toi … » il me fait un clin d’oeil, « et regarder les gens tant qu’il y en a, te parler du bon temps qui est mort ou qui reviendra, en tenant dans ma main tes petits doigts » il prend ma main dans la sienne, « [...] Et les mistrals gagnants. »

Je respire profondément et prends le relais :

« A marcher sous la pluie 5 minutes avec toi, et regarder la vie tant qu’il y en a .., [...] te parler de ta mère un petit peu » je montre sa mère d’un signe de tête en souriant, « …et entendre ton rire comme on entend la mer … [...] Et les mistrals gagnants. »

« te raconter enfin qu’il faut aimer la vie et l’aimer même si … [...] Et les mistrals gagnants.»

Le piano vient clôturer cette magnifique chanson dont les paroles me font toujours autant d’effet.

Martin m’attire contre lui et m'ébouriffe les cheveux amicalement.

Sa mère nous observe, silencieuse, mais je ne parviens pas à interpréter son regard.

Puis elle nous sourit.

- Reprends ta place auprès de moi, Emilie. Et toi, fils, rapproche une chaise. 

On obéit. Elle est plus calme, presque silencieuse maintenant.

- Tu veux que je te lise quelque chose ? lui demande Martin.

- Est-ce que j’abuse si je quémande une berceuse ? souffle celle-ci dans un sourire fatigué.

Sans lui répondre, sans plus aucune gêne, j’entame « Les lacs du Connemara » de Michel Sardou.

J’adapte la chanson pour que la mélodie reste douce et relaxante tout du long. Les paroles se déversent dans la chambre, sans aucune hésitation, je la connais par cœur. C’est une de mes chansons préférées, mais c’est la première fois que je la chante en mode berceuse et a cappella. Et les paroles n’en paraissent que plus puissantes encore.

De temps à autre, j’entends Martin chantonner dans sa barbe, et ça gonfle mon cœur d’amour. 

« …ni celle des rois d’Angleterre. »

Quand je chante les derniers mots, mon esprit est loin, très loin, dans le comté de Galway, dans l’immensité de l’Irlande que je fantasme dans ma tête.

Le silence habite la chambre. Je tourne doucement la tête, je croise le regard de Martin, qui semblait aussi perdu dans son esprit que moi. Puis je baisse le regard sur sa mère. Ses yeux sont fermés, son visage fatigué est détendu, sa poitrine se soulève doucement avec une régularité apaisante. 

Martin se lève pour l’installer plus confortablement. Je me lève à mon tour pour lui faciliter la tâche et tire doucement les couvertures jusqu’à sa poitrine. Je contourne le lit et me dirige vers la sortie, lui laissant un peu d’intimité.

Il me rejoint cinq minutes plus tard. Il ne dit rien, ne s’arrête pas, il attrape seulement ma main délicatement et me guide vers l’extérieur. Le parking s’est vidé. De la lumière artificielle se répand des lampadaires. Je suis soulagée quand on s’en éloigne et que je constate que sa voiture, elle en bordure de champs, est à peine visible dans la nuit noire naturelle. Notre souffle crée des volutes de buée lorsqu’on s’installe à l’intérieur. Je frissonne.

Martin s’empresse de mettre le contact pour allumer le chauffage. La radio s’allume en même temps, mais il baisse le volume au minimum. Il ne démarre pas. Je frotte mes mains l’une contre l’autre pour les réchauffer.

Il s’en empare, et les enferme dans ses larges paumes qui sont plus chaudes que les miennes. Quand je lève le regard sur lui, je constate qu’il me fixe, silencieux. Automatiquement, ma respiration se saccade, mon cœur prend du poids dans ma poitrine. Il se penche vers moi doucement. Je retiens mon souffle comme si on ne s’était encore jamais embrassés. Ses lèvres chaudes et pulpeuses s’écrasent avec douceur sur les miennes. C’est différent, à la fois plus chaste et plus profond, plus intense. Il se recule, me dévisage, empli de confusion. Puis il reprend son baiser qui devient langoureux. Je sens mon corps se liquéfier. Je n’ai qu’une envie, sentir ses mains sur ma peau. Quand celles-ci commencent à tirer sur mon manteau, je brise l’étreinte de nos lèvres et l’éloigne de moi.

Il me scrute, les sourcils froncés.

J’ouvre la portière, sors de l’habitacle et retire mon manteau, mes chaussures, mon pantalon, toutes mes couches de vêtements, excepté ma culotte, mon soutien-gorge et mes chaussettes. J’attrape la pile de vêtements qui gît à mes pieds et fourre le tout derrière mon siège. Le froid me happe, durcit mes tétons et me donne la chair de poule. Je me précipite sur le siège passager et referme rapidement la porte. Je regarde Martin, frissonnante, respirant avec difficulté. Sa poitrine se soulève puissamment, tandis que ses yeux se baladent sur mon corps. 

- J’ai froid, je lui dis, comme une invitation.

- Passe derrière, il m’ordonne gentiment.

Je m'exécute pendant qu’il se débarrasse avec peine de ses vêtements. Il finit par adopter la même technique que moi plus tôt et sort de la voiture. Il jette ses chaussures et ses vêtements sur le siège conducteur et referme la porte, avant d’ouvrir celle de derrière. Il me rejoint sur le siège unique comme un fauve. Ses iris foncées ne m’ont jamais regardée avec autant d’intensité, et un courant électrique me prend la colonne vertébrale, remontant jusqu’au sommet de ma tête. Quand il couche son corps chaud contre le mien frigorifié, je pousse un gémissement de satisfaction. Ses lèvres trouvent les miennes comme si elles lui étaient destinées. Sa bouche chaude fond contre la mienne. Il est le mets le plus gourmand que j’ai jamais goûté.

Sa main glisse sous mon dos, je me soulève pour qu’il puisse dégrafer mon soutien-gorge. Il m’en délivre en un seul mouvement. Quand sa paume brûlante se pose sur mon sein durci par le froid, la réaction chimique sur mon corps est incroyable. Je grogne en me cambrant. Mes mains agrippent son dos puissant et je sens la protubérance dans son sous-vêtement contre mes cuisses. Je descends mes doigts jusqu’à ses fesses musclées que je pétris avec une faim qui me consume. Je passe mes mains sous son boxer, caresse à nouveau ses fesses et n’en pouvant plus du tissu qui reste encore entre nous, j’attrape l’élastique à sa taille et le fais glisser à ses cuisses à l'aide de mes pieds. Il fait de même avec ma culotte et se dirige entre mes jambes avec impatience. 

Quand il me pénètre, on gémit dans la bouche de l’autre en chœur.

- Putain Emilie … 

Son torse est collé à ma poitrine, sa bouche ne quitte pas la mienne, mais il me paraît encore trop loin. 

- Martin …, je gémis, griffant son dos pendant que son sexe en moi me procure des sensations divines.

Je ne sais combien de temps dure notre étreinte, c’est doux et beau, comme un rêve. Quand je reprends pieds dans la réalité, je suis allongée sur son torse avec un manteau qui me recouvre. J’aimerais pouvoir passer toutes mes nuits avec son corps en guise de matelas. Je me redresse et contemple son visage endormi. Je me demande si un jour je m’en lasserais. Cette pensée me fait doucement rire, ça me semble impossible. 

Je regarde entre les deux sièges avant et constate que ça doit faire au moins deux heures qu’on est là. J’attrape les vêtements de Martin sur le siège conducteur et les déplace sur celui d’à côté. Je déniche ma culotte sur le tapis et passe derrière le volant, le plus gracieusement et silencieusement que je puisse. J’enfile mon sous-vêtement et le t-shirt de Martin. J’avance le siège, règle le rétroviseur et démarre. Je vois le front de Martin se plisser dans le rétroviseur mais il ne se réveille pas.

 

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Vous lisez