Chapitre 20 - Owen

Notes de l’auteur : Bonjour ! Voici le vingtième chapitre ! J'espère qu'il vous plaira :) Je compte sur vous pour me lire et me donner votre avis ! :)

C’est étrange de me retrouver chez elle sans que personne ne soit présent. Son père m’a laissé les clés de la maison pour que je puisse terminer les derniers préparatifs du cadeau du coach et que je veille à ce que tout soit parfait. Une fête n’est pas prévue, il ne faut pas la punir pour son anniversaire. J’ajuste son cadeau, une lueur d’excitation dans les yeux. Celui-ci repose sur la table du salon, emballé dans un papier chatoyant et se termine par un ruban délicat.

 

J’ai passé des jours à réfléchir à ce qui pourrait faire un cadeau spécial et qui lui plairait réellement. La nervosité commence à monter, je me pose sur leur canapé et regarde ma montre tout en vérifiant que je n’ai pas reçu de message du coach.

 

Dès que je reçois son top départ, je sors de la maison en prenant son cadeau et faisant attention de la verrouiller derrière moi. J’attends maintenant leurs arrivées, qui ne devraient pas tarder. Le plan est simple : dès qu’ils rentrent, je sonne pour qu’elle ne découvre pas la surprise. La camionnette du coach, inchangé depuis des années, arrive et se gare dans l’allée. Le coach parle avec sa fille qui le suit joyeusement, j’écoute leur conversation parlant de leur petit-déjeuner traditionnel spécial anniversaire.

 

- Je ne prends pas toujours les pancakes ! dit-elle de sa voix qui n’est jamais douce.

 

Son père ne prend pas la peine de répondre, il la regarde comme lorsqu’il voit que nous faisons des fautes idiotes qui nous coûtent des points en match. Sans pour autant se regarder, les deux se mettent à faire la course pour atteindre la porte en premier. Manon est devant, ouvre la porte et la referme rapidement derrière elle.

 

- Manon, ouvre-moi, lui dit son père en conservant son air amusé.

- Ce n’est pas ça le toc-toc secret ! hurle-t-elle derrière la porte.

- Manon… Je n’ai pas envie de jouer à ça, ouvre-moi.

- Je n’entends rien !

 

Le coach souffle et regarde autour de lui :

 

- Manon est la meilleure fille de la Terre, la plus gentille, la plus belle. Maintenant, ouvre-moi !

 

À ma distance, je n’entends pas le bruit de la serrure, je vois juste laporte s'ouvrir sur le visage de Manon qui est plus que ravi et se pourfend d’un sourire.

- C’est si gentil papa.

- Ça ne se passerait pas comme ça si tu n’avais pas triché.

- Ce n’est pas beau d’être mauvais perdant, la vieillesse ne te va pas.

 

Il grommelle tout en passant la porte. C’est mon moment, je sors de ma voiture avec mon bouquet et me dirige vers l’habitation. Dès que j’ai frôlé la sonnette, j’entends des pas :

- J’y vais, hurle Manon à travers toute la maison.

 

Essoufflée, elle ouvre la porte à la volée.

- Owen, qu’est-ce que tu fais là ?

- Comme si tu ne le savais pas. J’ai le droit de rentrer ?

- Bien sûr, pardon. Rentre dans mon humble demeure. Tu veux boire quelque chose ?

- Un verre d’eau serait parfait.

 

Tout en sautillant, elle se dirige dans la cuisine tandis que je la suis comme un caneton.

- Tu sais que tu as énormément de chance, avec papa on était sorti, on vient littéralement de rentrer, tu nous aurais vus j’ai fait une course parfaite pour l’enfermer dehors.

 

Je la regarde tandis qu’elle passe derrière le comptoir et s’étend pour prendre un verre dans le placard en verre. Je profite de cet instant pour poser son bouquet sur le comptoir.

- Aucun tremblement de la main lorsque j’ai ouvert la porte, ma performance augmente clairement mes chances de survie suite à la poursuite d’un serial killer, elle me tend mon verre d’eau rempli que je m’empresse de vider de moitié.

- Ce n’est pas que tes exploits sportifs ne m’impressionnent pas, mais tu ne vas pas ouvrir ton cadeau.

 

Son sourire mutin commence à se montrer :

- Je ne savais pas que c’était un cadeau.

- C’est ton anniversaire, je viens juste après ton petit-déjeuner spécial anniversaire avec ton papa où tu prends des pancakes et je viens avec un bouquet. Je pense que la question est vite répondue.

 

Je retourne le bouquet et lui tends tout en lui souhaitant : “Joyeux anniversaire, Man-Man”.

- Tu m’as fait un bouquet de fleurs et de cadeaux ? Je dois commencer par quoi ? Dis-moi tout !

- Celui que tu préfères, lui dis-je en ricanant face à sa réaction.

- Ok, ce paquet…

 

Elle arrache l’emballage et découvre le tome 3 d’Assoiffés, Convoités.

- Tu m’as acheté la suite de mon roman ! Tu sais qu’il est sorti hier ! Je n’ai pas eu le temps d’aller à la librairie et la tension à la fin du second tome, tu sais celui que l’on a acheté ensemble en allant à Cultura en mode Fast & Furious.

- Je sais, son excitation me touche, ouvre le reste, lui dis-je mon impatience prend le dessus..

 

Un second emballage tombe sur le sol lorsqu’elle découvre le roman Captive dont elle n’arrête pas de me parler. Elle marque une pause et analyse les trois autres paquets présents autour des tournesols. Sa lèvre inférieure commence à trembler :

- Tu m’as offert un bouquet de tournesol et de livres ? bégaye-t-elle.

Ça ne te plait pas ? Sa réaction me fait douter, est-ce que j’ai bien fait, j’ai pourtant vérifié sa wishlist sur Amazon et surtout sa bibliothèque sur Gleeph pour éviter les doublons.

- C’est parfait, dit-elle en se mettant à pleurer. Attends deux secondes, dit-elle en levant les yeux au ciel. Ce sont des larmes de joie s’empressa-t-elle de préciser. Diantre, je déteste quand cela fait ça.

 

Je fais rapidement le tour du comptoir et la pousse à se retourner pour s’y adosser. Je lui prends le menton pour la pousser à me regarder dans les yeux.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce qui se passe dans ta petite tête ? lui dis-je tout en lui tenant toujours le menton.

- Rien, tout va bien.

- Mensonge, je me rapproche encore plus, ressentant sa proximité dans tout mon corps.

 

Elle souffle et décide de poser enfin son regard sur moi :

- C’est juste que… Je ne sais pas comment l’expliquer.

 

Je lui laisse le temps de mettre au clair ses idées.

- Parfois je ressens tout tellement puissamment. Tu sais que je ne supporte pas les bruits forts parce que cela me prend la tête rapidement. Pour mes émotions c’est exactement pareil, j’ai parfois l’impression d’être un vampire dans Vampire Diaries, tu sais quand ils viennent d’être transformés et que toutes leurs émotions sont exacerbées. Et là, je suis tellement heureuse de t’avoir, sa voix se brise sur ses derniers mots.

 

Elle lève la tête et son regard anéanti brise mon cœur en mille morceaux.

- Man-Man… Je chuchote.

 

Plus personne n’existe pour moi, la cuisine disparait, je me rapproche un faisant un dernier pas, l’attirant dans mes bras pour la serrer contre moi. Elle enfouit son visage dans mon torse et je le sens trembler. Nous restons dans cette position, le temps qu’elle calme ses pleurs. Elle pose sa main sur mon torse pour se reculer.

- Pardon, je suis une dramaqueen.

- Manon, je vais te répéter ce que je te dis tous les jours et je te le répèterai encore demain s’il le faut : tu n’as pas à t’excuser pour les émotions que tu ressens et si une personne te critique sur ça, donne-moi son nom et il ne fera plus partie de la planète.

- Qu’est-ce que j’ai fait dans une autre vie pour mériter quelqu’un comme toi ?

 

Je n’ai toujours pas relâché ma prise sur elle, il n’y a donc que quelques centimètres qui séparent nos visages. La boule de chaleur que je ressentais après l’entraînement revient. C’est sûrement parce qu’elle vient de pleurer, mais ses yeux bleus semblent plus brillants que j’avais. Elle doit réaliser notre position puisque je la vois déglutir et fixer mes lèvres, tout en mordant les siennes. Elles semblent tellement douces… Je meurs d’envie de les embrasser.

Et puis merde. Je promène ma main sur sa joue et je saisis son menton.

 

- Regarde-moi, Man-Man. Est-ce que tu peux arrêter de te dévaloriser ? Est-ce que tu peux imaginer un monde où c’est moi qui me pose cette question ?

- Non, répond-elle lentement.

- Tu devrais pourtant, je dis en caressant sa lèvre inférieure avec mon pouce et je suis ravi de l’entendre retenir son souffle. .

 

Et soudain, j’ai de nouveau terriblement conscience d’être aussi proche d’elle et de l’ambiance chargée d’électricité. Ses pupilles sont dilatées, et je ne loupe pas que son pouls n’arrête pas de s’accélérer. Si j’en crois sa réaction, elle est autant excitée que moi, ma réponse se fait rapidement si j’en crois la réaction sous ma braguette. J’ai l’impression d’être un gamin de 15 ans à réagir comme ça à sa simple proximité.

- Man-Man… je murmure.

- Ma chérie, je dois te montrer un truc, dit le coach en approchant de la cuisine.

 

Nous sursautons tous les deux, nous séparant rapidement et mettant une distance de sécurité. Je suis appuyé sur le comptoir en face d’elle et je remets en place discrètement mon jean pour réduire ma gêne. Pense à quelque chose de triste ou de dégueu. Une charogne, c’est parfait, pense au poème de Baudelaire. Son père entre dans la pièce et ne semble pas remarquer l’ambiance électrique toujours présente.

- C’est maintenant à mon tour de t’offrir mon cadeau, il est déjà installé dans ta chambre.

 

Elle fronce les sourcils doutant de ce qu’elle vient d’entendre et se met à courir à travers la maison pour rejoindre l’étage et sa chambre. Un cri nous parvient alors que nous ne sommes que dans les escaliers. Des pas se font de nouveau entendre dans le couloir et elle nous rejoint dans le couloir donnant sur l’escalier, elle atteint le palier, nous regarde, hurle ; “Papa !” et repart en courant de nouveau dans sa chambre.

Nous la rejoignons bien assez vite et je suis ravi de voir la réaction du coach face à l’installation que j’ai réalisé ce matin. Depuis plusieurs semaines, le coach n’a pas arrêté de me demander ce que j’allais offrir à sa fille et si je n’avais pas une idée. Et j’en avais effectivement une. Cela fait des années qu’elle me parle de ça, elle n’a cependant jamais dit qu’elle souhaitait l’avoir à son anniversaire. Cela faisait juste partie de sa liste des choses à avoir dans sa vie. Une fois que j’ai transmis l’idée à son père, celui-ci l’a tout de suite adopté. Nous sommes alors partis dans la création de son rêve : une bibliothèque avec une échelle qui est inspirée de celle que l’on peut trouver dans le dessin animé, La Belle et La Bête.

 

La cave nous a servi de QG pendant des semaines et je venais en douce chez elle dès que j’en avais l’occasion pour aider. Mais ma mission concernait surtout cette matinée puisque je devais monter de la cave la bibliothèque et dégager la pile de livres qui était présente sur le sol. La mission la plus délicate était pour moi de déplacer tous ses livres, j’étais mort si j’avais le malheur d’en abîmer un seul.

- Je l’adore ! Mais comment tu as fait ?

- J’ai eu l’aide de mon capitaine ! C’est lui qui m’a donné l’idée, aidé pour la construction et surtout s’est chargé de l’installation pendant notre petit-déjeuner. Ton cadeau ne serait pas le même sans lui. 

 

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