Chapitre 21

Notes de l’auteur : Dans ce chapitre nous découvrons Calys. Certains passages peuvent être perturbants. Jeunes lecteurs s'abstenir. De manière générale l'arc concernant Noémie et Calys ne sont pas les plus faciles à lire, car ils abordent des thèmes comme l'emprisonnement, la souffrance psychique, la peur de l'abandon etc...
Malgré tout, j'affectionne ce personnage au caractère tourmenté et j’espère que vous l’apprécierez aussi.

MAJ : 16 juin, aucune modif

Domaine Dourgrenad - Brocéliande

 

A la dernière marée, une jeune humaine s'est échouée sur mon domaine.

J'ai d'abord pensé à la laisser là, se noyer dans son sang, comme tous les humains qui sont venus mourir sur nos côtes, à la recherche de trésors ou de pillages en tout genre, mais il m'était impossible de détacher mes yeux de sa frêle silhouette qui, couchée sur le flanc, incarnait la douceur même.

En m'approchant d'elle, une odeur riche et capiteuse m'est arrivée aux narines, son sang. C'était le parfum le plus exquis jamais senti, et je voulais y porter les lèvres. Étais-je devenu fou ? Est-ce que mon pouvoir se retournait contre moi ? Manger la chair des humains qui pillaient nos terres m'avait finalement fait perdre la raison...

J'avais déjà vu des femmes humaines, mais jamais je n'avais ressenti autre chose que du dégoût ou de l'indifférence. Touchant sa poitrine, je me suis aperçu que sa vie ne tenait qu'à un fil, il était hors de question que je laisse ce mystère sans réponse.

Recouvrant son corps de dihandriks, je les laissai entrer dans sa bouche, glisser sous ses vêtements pour atteindre chaque partie abîmée. Son corps était couvert de blessures, ses genoux déchirés, les os à l'air, sa poitrine à peine visible, balafrée par la morsure des rochers. La mer n'était pas tendre avec ceux qu'elle rejetait sur le rivage.

Je me suis installé pour observer son corps se réparer pendant des heures, alors que la marée remontait inexorablement. Quelques ondines et oiseaux venaient me demander ce qu'il se passait et je les chassais, concentré sur ma tâche. Retirant une fine dihandrik remontée de sa gorge, j'ai observé le mouvement de ses lèvres qui tremblaient à cause du froid, de la douleur ou autre chose, et cette vision m'était insupportable. Sans comprendre pourquoi, je me suis penché pour goûter à ses lèvres et mon corps fut parcouru d'une douleur intense.

C'était la meilleure chose que j'aie jamais goûtée de toute ma vie. Cette douceur, cette odeur et le goût de son sang explosaient jusqu'à mon échine comme la plus puissante des drogues. J'ai enveloppé la jeune humaine de mes bras pour la transporter à l'abri dans la cavité hors d'eau la plus proche. La marée remontait dangereusement et il n'était pas question qu'elle me vole ma trouvaille.

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Bleumer
Posté le 11/04/2024
Bon, ça va, Noémie (car je suppose que c'est elle, je peux me tromper) se fait soigner et ne soigne pas. Par contre, elle a eu l'air d'avoir morflé dans son voyage. Reste à savoir ce qu'est la dihandrik, la réponse arrivera sûrement plus tard.
Papayebong
Posté le 16/06/2024
C'est bien elle (mais je te spoile pas puisque tu as lu la suite) et oui, nous aurons les réponses à (toutes) tes questions !
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