Allez, réveille-toi ! Réveille-toi ! Perséphone !
J’ouvre les yeux, perdue et terrorisée à la fois. Je ne distingue presque rien dans cette pénombre. Je me demande l’instant d’une seconde si je suis morte. Une douleur aiguë derrière la tête me pousse à croire le contraire. Je n’ose pas bouger. Dans mon dos je ne sens qu’un sol dur et glacé. J’entends le clapotis de centaines de gouttes d’eau perlant tout autour. L’air empeste la moisissure.
Les souvenirs de ma course dans le palais et l’attaque du guerrier me reviennent comme un mauvais rêve. Quelle idiote j’ai été de croire que j’allais pouvoir dérober ce casque sans me faire prendre ! J’ai été aveuglée par mon arrogance et ma colère. Comment ai-je pu imaginer un seul instant que je pouvais réussir là où le dieu des voleurs n’osait pas agir ? Hermès a raison de me traiter de gamine impatiente. Mon doigt nu m’évoque la terrible solitude dans laquelle je me trouve. Je ne peux même pas l’appeler à l’aide. La peur me dévore les entrailles et je suis incapable de ressentir mon pouvoir. M’ont-ils déposé dans le tartare ? Les Erynies* vont-elles me torturer durant des siècles pour avoir eu l’audace de voler un dieu ? Enfant, les légendes sur ces créatures cauchemardesques me terrorisaient. Mais je suis une adulte maintenant et je vais devoir assumer les conséquences de mes actes.
— Perséphone, réveille-toi ! chuchote une voix douce, mais pressante.
Ce n’est pas l’idée que je me faisais de la voix d’un bourreau. Péniblement, je me redresse sur les coudes. Derrière des barreaux se distingue une silhouette féminine à peine éclairée par un flambeau sur le mur. Je suis donc enfermée dans une cellule.
— Les dieux soient loués, tu es réveillée ! Approche, je t’en prie ! dit la femme.
Intriguée, je me relève et avance de quelques pas. Mes yeux s’habituent à l’obscurité. Je reconnais la musicienne qui accompagnait Menthé et ses suivantes. Elle agrippe un voile au-dessus de sa tête certainement pour se protéger ou cacher son identité. Je suis assez surprise de la trouver ici et en même temps rassurée que ce soit elle.
— Où suis-je ? Et que me veux-tu ? je demande, méfiante.
— Tu es dans l’une des geôles du palais d’Hadès, voyons. Je veux simplement savoir qui tu es et pourquoi tu as voulu voler le casque, dit-elle d’un ton plus bas.
Je pousse un soupir de savoir que je ne suis pas prisonnière du tartare.
— Si je te réponds, tu pourras m’aider à sortir d’ici ?
— Hélas, tu m’en demandes trop. Par contre, je peux prévenir Hermès, dit-elle en vérifiant les alentours.
Le clapotis des gouttes résonne dans mon silence. Je ne peux décemment pas laisser passer cette chance, mais puis-je vraiment lui faire confiance ?
— Je n’ai pas menti, je suis bien Perséphone et je suis là pour secourir une amie, je réplique sans lui dévoiler la vérité.
— Aucune âme défunte ne peut quitter les Enfers, annonce-t-elle.
— Mais je ne suis pas encore morte, je rétorque.
Je la devine nerveuse. Elle baisse la tête et semble se mordre les lèvres. Quelque chose se passe en elle. Un bruit retentit plus loin. Le son métallique d’un trousseau de clés. Elle tressaille.
— Est-ce que c’est Orphée qui t’envoie me sauver ? s’exclame-t-elle ne pouvant plus cacher ce qui la tourmente.
Je sursaute en attendant ce nom familier.
— Tu es sa femme Eurydice ! je m’écrie à mon tour.
Mon cœur bondit dans ma poitrine et ma méfiance s’envole aussitôt. La musicienne porte une main à ses lèvres et ravale un sanglot. Elle tremble et tente désespérément de ne pas pleurer. Soudain, le bruit de pas et de cliquetis métallique se rapproche dangereusement. Je retire le collier caché sous ma tunique.
— Je ne suis pas là pour te délivrer, car Orphée arrive lui-même ! Tu ne dois pas perdre espoir, il est plus que jamais déterminé à te retrouver, je déclare rapidement en lui tendant le bijou.
Elle s’agrippe à ma main et me murmure un merci avant de s’enfuir dans la pénombre. Le doute m’envahit en la voyant disparaitre sans me promettre qu’elle ira prévenir Hermès.
Deux gardes armés de lances et tenant des flambeaux apparaissent. Je recule, effrayée. Ils m’ordonnent de n’opposer aucune résistance et de rester calme. Malgré toute ma volonté, je tremble de peur tandis qu’ils me passent les fers. Le métal est glacé et mes pauvres poignets supportent à peine la lourdeur de mes entraves. Un sac de toile est posé sur ma tête et je sens une larme couler sur ma joue. Mon esprit se perd dans les centaines de questions qui m’assaillent sur ma situation actuelle et à propos de ma survie. Je suis docilement les soldats priant qu’Eurydice aille véritablement prévenir le messager des Dieux. Si elle est l’épouse d’Orphée, elle possède forcément des valeurs morales, j’en suis certaine.
Deux mains fermes m’attrapent chacune par un bras. La pression est douloureuse, mais je ne dis rien. C’est à peine si mes pieds touchent le sol. Je suis comme un pantin qu’on ballote. Ils m’aident à gravir des marches. Cela dure un bon moment et cela me conforte dans l’idée que nous quittons les geôles pour remonter dans le palais. L’air y est d’ailleurs plus frais. À mon grand soulagement, je devine sous les fils grossiers du tissu, de la lumière ! Aussi, je perçois le bruit étouffé de l’agitation des domestiques. Je ne sais pas où on m’emmène, mais je prie pour que le trajet perdure car ainsi Eurydice aura plus de chance de trouver Hermès. Je tente de me rassurer en me disant que cette situation n’est pas si dramatique. Tant que je suis dans le palais, il pourrait me retrouver, alors que si l’on m’envoyait dans le Tartare c’en était fini de mon existence. Je continue de suivre à l’aveugle les gardes et trébuche à plusieurs reprises. Quelle terrible humiliation !
Tout à coup, nous cessons d’avancer. J’entends les gonds d’une lourde porte se refermer. Mon cœur frappe fort dans ma poitrine. Le sac est retiré tandis que l’on me pousse en avant et je manque de perdre l’équilibre. Aveuglée par la soudaine clarté et certainement effrayée par ce qui va m’arriver, je me couvre les yeux. Un petit cri s’échappe d’entre mes lèvres.
Néanmoins, à ma grande surprise, il ne se passe rien. Je me redresse et constate que je suis seule dans une salle baignée de lumière par des braseros suspendus à des colonnes. Face à moi se trouve un imposant bureau, un siège recouvert d’un tissu rouge. Il y a des centaines d’étagères chargées de rouleaux et biblos. Mais le plus remarquable, c’est cette immense table servant de support à une carte. Représente-t-elle le territoire des Enfers ou ce monde à la surface que je n’ai pas pu visiter ? Mon attention se tourne vers un plateau, garni de figues, posé sur le planisphère. Un petit couteau est resté planté dans un fruit ! Il n’a rien d’une véritable arme, pourtant, mon instinct me pousse à courir saisir l’objet.
— Repose immédiatement ce couteau, ordonne une voix grave dans la pénombre.
Je sursaute et me retourne, couteau en main dans une posture défensive malgré les chaînes qui entravent mes poignets. Les sens en alertes, mon regard cherche désespérément l’intrus. Caché dans l’obscurité d’une étagère, voilà le guerrier qui a stoppé ma fuite. Comment ai-je pu faire pour ne pas voir son imposante stature à quelques mètres ? Ce doit être un capitaine pour qu’on me laisse seule avec lui. Les bras croisés sur le torse, il est simplement appuyé avec nonchalance et m’observe. Une fraction de seconde il semblait amusé de m’avoir surpris. Cependant, ils froncent les sourcils et contractent sa mâchoire en comprenant que je n’ai pas obéi à son ordre.
Effrayée à l’idée de me battre à nouveau contre lui, c’est plus fort que moi, mes doigts restent agrippés à l’unique arme en ma possession. Sûr de lui, l’homme s’avance vers moi le regard déterminé. Je recule et me retrouve coincée entre la table et le guerrier. Je lève la lame afin de le dissuader de s’approcher. Il n’en a que faire et se rue sur moi. Le douloureux souvenir de notre combat précédent me frappe de plein fouet. Je lutte désespérément, mais face à cet animal, je n’ai aucune chance. Le plateau de fruit dégringole et déverse son contenu. Usant de sa force, il saisit mon poignet et le serre si fort que le couteau glisse entre mes doigts. D’un geste vif, il le rattrape.
C’était couru d’avance, qu’est-ce que je m’imaginais ? Je frissonne de peur. Toutefois, une fois qu’il a réussi à me désarmer, le guerrier recule. Je ne le quitte pas du regard et tente de reprendre mon souffle tout en restant sur la défensive. Il ferme les yeux et secoue la tête comme excédé par mon comportement. Puis, il me montre une clé. Je n’ai pas le temps de réfléchir qu’il attrape mes mains, mais sans me faire mal cette fois. À mon grand étonnement, l’homme retire mes chaînes. Une marque rouge encercle mes poignets que je masse avec douceur.
— Qu’est-ce que cela signifie ? je demande d’une voix un peu trop fluette.
Le guerrier se penche sur moi. Il ne dit rien. Son regard pénétrant est celui d’un prédateur qui jauge sa proie. Je me souviens de la nuit d’Henna. De ses yeux verts profonds qui ne me quittaient pas alors que je dansais dans la foule. La proximité de son visage me déstabilise. L’homme attrape une des figues sur la table et s’éloigne enfin pour prendre place sur le siège.
— J’aimerais comprendre ce qu’une nymphe des bois faisait avec mon casque dit-il en portant le fruit à ses lèvres.
« Mon casque » ? Mes yeux s’écarquillent et un hoquet de surprise s’échappe de ma bouche. Cet homme à la carrure bestiale et vêtu d’un simple exomide** gris serait le souverain des Enfers ? C’est tout bonnement impossible ! Cela voudrait dire qu’à deux reprises j’ai tenté de blesser l’un des trois grands rois ? Je l’ai griffé et mordu en moins de quelques heures ! Je sens mes joues s’empourprer de honte à l’idée de me trouver face à Hadès. Je n’avais absolument pas prévu de me retrouver devant lui. Que puis-je bien lui raconter pour justifier mes actes ? Je ne peux pas lui dire la vérité, il ne comprendrait pas. Prenant appui sur l’accoudoir, il se tient le visage et m’observe attentivement se délectant certainement de mon désarroi. Je m’incline avec respect.
— Quel est ton nom ? demande-t-il d’une voix autoritaire.
— Mon nom est Perséphone, je réponds en relevant la tête.
— Celle qui apporte la mort, un nom étrange pour une créature de la surface. Et bien Perséphone, je suis intrigué. Mais abstiens-toi de me mentir ou me faire perdre plus de temps que tu l’as déjà fait ou je te fais envoyer au Tartare, déclare-t-il d’un ton froid.
Sa voix et son regard suffisent à le rendre menaçant. Je ne sais pas comment je peux me sortir de cette impasse. Pourtant, si je prends le temps de réfléchir et d’analyser la situation, je suis dans une salle du palais et non une prison et il a aussi retiré mes chaînes. Il cherche à instaurer un climat de confiance pour que je me sente en sécurité. Il ne voit en moi qu’une nymphe terrorisée, cela veut dire qu’il ne ressent pas mon pouvoir. Néanmoins, tout dans son attitude m’effraie. Il pourrait en un claquement de doigts faire de ma vie un cauchemar.
Tout à coup, un bruissement d’ailes familières et un courant d’air aux effluves d’agrumes inondent la pièce. Hermès apparait aux côtés du roi ! Eurydice a bien tenu sa promesse ! Une vague de soulagement m’envahit. Il me tourne le dos.
— Seigneur Hadès, dieu des Enfers et roi des âmes défuntes ! Voilà des heures que je te cherche ! s’exclame le messager des dieux d’une voix enjouée.
Hadès me fixe toujours, en attente de ma réponse. Il finit par détourner son regard pour se concentrer sur le nouvel arrivant.
— Tu tombes mal Hermès, je suis au milieu d’un interrogatoire, déclare le dieu des morts.
— Si « interrogatoire » signifie recevoir seul une demoiselle dans ta salle des cartes, j’aime beaucoup ce nouveau terme ! Cela vient de Spartes ou peut-être de Crète ? répond Hermès d’un ton plein de sous-entendus.
Hadès lève les yeux au ciel et ne sourit pas, las du comportement sans gêne d’Hermès. Je suis mortifiée. Le dieu des voleurs se retourne. Je fuis son regard, trop honteuse qu’il me voit dans cette situation de détresse alors que je m’efforçais de lui prouver que j’étais capable d’agir seule.
— Si tu veux tout savoir, je cherche à comprendre comment une simple dryade a pu s’introduire dans mon royaume, pénétrer dans mes appartements privés et tenter de s’enfuir avec la kunée, déclare le roi.
Je relève la tête et aperçois Hermès écarquiller les yeux une fraction de seconde en entendant la liste de mes méfaits.
— Je te l’ai déjà répété Hadès, les Enfers sont une véritable souricière ! Il y a trop d’entrées à la surface et ce cher Cerbère ne peut pas toutes les surveiller. Il commence à se faire vieux, le pauvre animal, déclare Hermès en s’asseyant sur le bord du bureau.
— Mes gardiens ne sont pas le problème, rétorque Hadès. Non, quelque chose me dit qu’on a dû l’aider.
Le messager des dieux se retourne, et nos regards se croisent enfin. Le bleu de ses yeux m’enveloppe comme les vagues de la lagune et je me sens soudainement plus forte. Je ne suis pas seule. Il m’a tout appris. Je dois me montrer rusée, car nous avons une partie à jouer.
— Pourquoi aurais-je dû être aidée ? C’est parce que je ne suis qu’une simple dryade ? je demande en croisant les bras sur ma poitrine.
Hadès hausse des sourcils et incline la tête.
— Après avoir trouvé une des portes, il m’a suffi d’y pénétrer comme dans un garde-manger. Je dois dire que je m’attendais à plus d’épreuves pour entrer que m’engouffrer dans une brèche et ramper dans un tunnel, je continue d’un ton presque arrogant.
— Entrer n’est pas un problème, mais en sortir en est un, répond Hadès en s’adossant à son siège avec un léger sourire sur ses lèvres.
— Pour ce qui est du palais, il a suffi d’une porte de service et d’un bouquet de fleurs pour atteindre les appartements du roi. Un assassin aurait-pu vous piéger, je lui dis droit dans les yeux.
— Mais on n’assassine pas un dieu, rétorque le souverain en me fixant avec intensité.
Hadès ne peut voir le regard empli de fierté de mon ami. La colère de ce matin a disparu pour ne laisser place qu’à l’amusement. Enhardie par sa présence, je joue avec ma chevelure et bats des cils pour accentuer ma féminité.
— Pour ce qui est du casque, pardonnez-moi votre altesse, je souhaitais simplement savoir si les légendes étaient vraies. L’arrivée de votre épouse m’a perturbée et dans la panique je suis partie avec. Je vous l’aurais ramenée une fois le calme rétabli.
— Les Enfers n’ont pas de reine ! s’exclame Hermès. Oh, mais alors, cela explique le nez de Menthé que j’ai croisé en venant.
Il glousse comme un enfant. Hadès frappe d’un coup sec sur la table cessant net le rire du messager des dieux. Je tressaille sous le coup.
— Mais pourquoi avoir fait tout cela ? demande le dieu des Enfers d’un ton calme.
— Je ne désirais causer de tort à personne. Je souhaitais simplement me prouver que j’étais capable de me débrouiller seule et faire plus que ce qu’on attendait de moi. Il y a peu d’occasions de faire ses preuves pour une personne comme moi et j’ai voulu la saisir.
— Il n’y a pas de quoi te gâcher tes festivités Hadès. Regarde, ce n’est qu’une petite nymphe en manque d’aventure. À son âge, nous avons tous fait des sottises que l’on regrette. Elle a compris la leçon ! s’exclame Hermès.
Le roi des Enfers ne montre aucune émotion. Je ne saurais dire si mes réponses suffisent à le convaincre de me relâcher ou si au contraire j’aggrave ma situation. Il passe une main dans sa barbe épaisse et semble réfléchir à tout ce que je viens de lui raconter. L’homme soupire.
— J’ai envie de croire que toute cette histoire est due à la fougue et la candeur de ton âge. Pourtant, je sais que tu me mens Perséphone ou devrais-je dire… Persée la pourfendeuse de monstres.
Je déglutis péniblement et Hermès se retourne un peu trop vite. Le dieu des Enfers dépose sur son bureau un insignifiant petit objet argenté. Le messager des dieux est nerveux. Hadès le récupère entre ses doigts et l’examine. Mon anneau ! Il s’agit du bijou qui a servi de paiement à Charon pour la traversée du nourrisson. Maudit passeur !
Depuis le début, Hadès sait que je suis liée au dieu du mensonge, il sait que je suis à l’origine de la mort de Cetus et il sait que j’ai un pouvoir plus grand que celui d’une dryade. Il n’a fait que jouer avec moi. Comme l’aurait fait un prédateur avec sa proie trop naïve pour voir le piège se refermer sur elle. Ses yeux sombres me scrutent. La tension est palpable et je n’ose bouger de peur qu’il se jette sur moi et me dévore. La fierté qui émane de lui me révulse et m’effraie à la fois. Je dois lui paraitre pathétique d’avoir cru pouvoir le défier. Seul le crépitement des braseros résonne dans ce silence pesant.
— Ah mon roi ! Tu as gagné ! Décidément, ma protégée n’est pas aussi maligne que je le pensais ! s’exclame Hermès.
Hadès détourne son regard de moi tandis qu’Hermès s’avance doucement et me prend par la main. Si de l’extérieur, il se comporte comme à l’accoutumée jovial et léger, sa prise, elle, est ferme. Nous nous tenons face au roi des Enfers. Mon cœur se gonfle lorsque je comprends que sa posture n’est pas si anodine. Il montre qu’il est prêt à me défendre et certainement m’emporter avec lui, si Hadès décide de passer à l’offensive. Il y a quelque chose de primitif dans cet échange. Même si je suis reconnaissante, je n’aime pas l’idée d’être soumise à leurs instincts bestiaux.
— C’est donc ta protégée ? demande Hadès quelque peu surpris.
— Oui à l’instar d’Achille ou Ulysse, ma chère Perséphone cherche à inscrire sa légende parmi les demi-dieux au lieu de se contenter d’un bon mariage ! Descendre dans les Enfers était mon plan pour parfaire sa formation. J’ai pour ambition qu’elle surpasse les protégés d’Athéna même !
J’observe Hermès, fascinée par sa propension à pouvoir inventer n’importe quelle histoire et la faire croire aux autres. Hadès sait pertinemment qu’il aura du mal à trouver la vérité dans les propos du jeune dieu.
— Et pour cela tu lui as demandé de voler la kunée que je t’avais refusée ?
Je culpabilise en entendant cela. Il avait en effet déjà cherché à réaliser son plan pour délivrer Médusa et moi j’avais osé remettre sa parole en doute.
— Oh non mon roi ! L’ambition et la cupidité ont dominé sa raison ! Nous pourrions la sanctionner pour cela ! Pourquoi ne pas l’envoyer au service de Menthé par exemple ? s’écrie le messager des dieux en riant.
— C’est toi que je devrais punir de me faire perdre autant de temps ! répond calmement Hadès.
Le dieu des Enfers semble las de nos histoires. Il se frotte le front et ferme les yeux. J’échange un regard avec Hermès qui paraît bien trop sûr de lui. Hadès est imprévisible et je viens de l’apprendre à mes dépens. Il prend une grande inspiration et déclare :
— Qu’elle dorme cette nuit ici et demain tu la raccompagneras à la surface, annonce le souverain.
Un soupir de soulagement s’échappe d’entre mes lèvres et mes épaules se détendent à nouveau. Pourtant, ce n’est pas une victoire à qui je dois mon salut mais le bon vouloir du dieu des morts. Encore une fois, je n’ai pas été maitresse de ma destinée, d’autres s’en sont chargé et cela me terrifie. Nous nous inclinons dans le plus grand des respects. Puis, Hermès me soulève pendant que je passe mes bras autour de son cou. Nous nous envolons par une fenêtre sous le regard du roi des Enfers.
Tant de suspens! J'aime beaucoup les interactions entre Hadès et Perséphone avant qu'Hermès n'arrive (j'ai presque regretté son apparition haha)
Quelques petites remarques:
- « mon doigt nu m’évoque la terrible solitude dans laquelle je me trouve » → je n’ai pas trop compris ce que tu as voulu dire
- « Une fraction de seconde il semblait amusé de m’avoir surpris » → semble
- « ils froncent les sourcils et contractent sa mâchoire » → il fronce les sourcils et contracte…
Hâte de lire la suite ;)
A bientôt!
Lorsque je parle du doigt nu c'est parce qu'elle n'a plus l'anneau d'Hermès et qu'elle sait qu'elle ne peut plus appeler à l'aide mais peut-être faut il que je fasse un rappel !
Hâte de connaitre la suite de l'aventure!!
s'il s'agissait d'un livre papier je l'aurais certainement dévoré d'un coup au vu de l'histoire et de ta narration, bravo !!
Je voulais tellement savoir...
Certaines scènes me sont revenues en mémoire grâce à l'empreinte de ton écriture.
Et voici Hadès à la terrible réputation.
Quelle inenvisageable aventure !
Merci pour tous ces déroutants chemins !
Hadès est très énigmatique et difficile à cerner, malgré le fait qu'on sente bien l'étendue de son pouvoir sous ses airs détachés. C'est bien pensé ! J'aimais Hermès, bah voilà que j'aime aussi Hadès maintenant... :D <3
Cette rencontre est spectaculaire ! J’ai tellement hâte de voir la suite de voir si il va vraiment ramené perse là haut ;))) Wouah