Chapitre 21 : Plan

    - D'après ce que, Pawel Kruck, le chef du gang, nous a dit, nous sommes plongés au coeur d'un trafic d'enfants dont vous risquez d'être les victimes. j'annonce.

- C'était donc lui le fameux P. Kruck de la lettre ! s'exclame Yann.

Nous sommes revenus de notre entrevue avec le chef. On nous a accompagnés dans un appartement au 5ème étage. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'intérieur n'est pas miteux. Bien qu'un peu vieux, le lieu reste confortable. Mieux encore, aucun garde n'est à l'intérieur, nous pouvons parler librement. Tant que nous chuchotons, même les caméras et les micros placés dans chaque pièce ne pourront enregistrer ce que nous disons. J'ai raconté tout ce qu'il s'était passé pendant cette entrevue. J'observe Erica. Elle n'a... Aucune réaction. Elle reste parfaitement calme et garde un visage impassible alors que je viens de lui dire qu'il y a des possibilités qu'elle soit vendue à n'importe-qui d'ici une semaine. Elle semble réfléchir intensément. Soudain, elle relève la tête, comme si elle était frappée par quelque chose :

- Mais j'y panse ! s'exclame-t-elle : La conversation que tenais James Coyne quand tu étais passée devant la salle des profs Gwen ! Est-ce que ce ne serait pas Kruck qui était à l'autre bout du fil ?

Pendant une dizaine de secondes, c'est le trou noir, l'évènement dont elle parle ne me revient pas en mémoire. Soudain, je me souviens. Mais oui ! Cette conversation dans la salle des profs où Coyne parlait d'assassiner un membre du conseil des assassins ! Comment ai-je pû l'oublier ?!

- C'était sûrement lui... je réponds. D'après ce que j'ai compris, Coyne est une sorte de "bras-droit" de Pawel Kruck. Il est tout à fait possible que Kruck ait été à l'autre bout du fil. Mais pourquoi voudrait-il assassiner ce Mr. Leroy ?

- Je ne sais pas... Mais ça veut dire que les perce-ombre ne sont pas les seuls à en vouloir à la guilde unifiée des assassins...

- Comment pourrait-on savoir ce qu'il se trame ? intervient Yann avec une note de désespoir dans la voix.

- On va fouiller le bureau de Kruck. répond Illiam d'une voix posée.

Je me lève du canapé défoncé :

- Mais t'es malade ! Après le fiasco de notre dernière fouille ?! Tu veux qu'on recommence ?! Etcomment on fait pour sortir d'ici hein ?!

- Sortir ? Mais c'est simple voyons ! On passe par la fenêtre.

- Ah ouai ? Et après ? Comment on s'introduit dans le bureau de Pawel Kruck ? Si on survit jusque là.

- Par la fenêtre. Vous verrez. C'est plus simple que ça n'en a l'air. Quand on est arrivés, j'ai examiné l'extérieur du bâtimenet : Il y a beaucoup de prises, et surtout : Des balcons aux fenêtres ! Il suffit qu'on force la serrure de notre fenêtre et on peut sortir sans problème !

- Je te rappelle qu'il y a des caméras dans l'appartement. signale Yann.

Illiam pousse un rire et nous regarde comme il le ferait avec des gamins qui ne comprennent rien.

- Des caméras ? Où vois-tu des caméras mon petit Yann ?

Il pointe une des caméras en question du doigt.

- C'est ça que tu appelles des caméras ? Voyons... Tu vois bien qu'elles sont fausses ! Aucun voyant rouge clignotant, aucun signe que cet appareil est allumé ! Il n'y a pas plus du caméras qu'il n'y a de micros dans cet appartement ! C'est du bluff ! C'est suffisant pour berner une personne lambda... Mais nous ne sommes pas des personnes lambda. Personne ne nous surveille. Mis à-part les gardes à la porte. C'est simple : On vient dans le bureau on prend ce dont on a besoin et on repart. ni vu ni connu. On ne sera plus là et personne ne s'en sera rendu compte !

A mon tour, j'examine la caméra. Maintenant qu'Illiam me l'a dit, je vois bien qu'elle est fausse. Elle ne bouge pas, ne clignote pas. Son oeil reste braqué sur la porte alors que nous nous trouvons au milieu de la pièce. N'importe-quel idiot aurait dû remarquer ça... Je souffle.

- Ok. Faisons ça. Ce soir. je propose.

Yann, qui était en train d'avaler une gorgée d'eau recrache tout et lâche son verre en plastique qui atterit sur la moquette, l'éclaboussant et le bas de son pantalon avec.

- Pardon ?! s'exclame-t-il. Mais c'est du suicide ! Il faut un minimum de préparation !

- Sauf que nous n'avons pas le temps ! Toi et Erica pouvez être vendus à tout moment ! Et à ce moment là, nous, on pourra plus vous récupérer ! Il faut faire ça le plus tôt possible ! De toute façon, Kruck ne va pas dormir dans son bureau !

- Je suis d'accord avec elle. me soutient Erica : Attendre plusieurs jours nous fera perdre notre temps plus qu'autre chose. Allons-y cette nuit.

Elle se lève du  vieux fauteuil rosâtre qu'elle occupe pour venir se placer derrière moi. Illiam fait de même et bientôt, il ne reste plus que Yann, seul, face à nous. Il essaie de nous tenir tête encore un moment mais, voyant qu'on ne changera pas d'avis, il se résigne dans un bruyant soupir qui fait rire Illiam.

- Je vous préviens... dit Yann d'une voix menaçante : Si on se fait attraper, je vous tue !