Valkys :
J’ai essayé…
C’est ce que Valkys se répétait. Mais peut-être était-ce trop tard. Peut-être devait-elle convaincre Elira d’abandonner son fils.
La mère de Rhazek préférerait mourir que de le voir sombrer encore plus.
Dans les rues bondées de Mahldryl, les habitants se bousculaient pour assister au couronnement du nouveau roi de Drazyl.
L’armée entière, les chefs des cités vaincues, tous étaient rassemblés aux abords du dôme.
Au centre d’une estrade, trônait un siège de pierre. Rhazek s’y tenait debout, acceptant une à une les allégeances.
Son visage rayonnait de fierté.
Celui de Valkys, dissimulée dans la foule, était figé de dégoût. Pas envers Rhazek, mais envers l’ordre qui l’avait façonné.
Elle resta quelques instants, puis rabattit une capuche sur sa tête. Quelques mèches effleurèrent ses joues.
En jouant des coudes pour s’extraire de la foule, elle remarqua que chacun semblait joyeux, exalté.
Comme si l’évasion des esclaves, la destruction des quartiers et les morts d’il y a deux semaines n’avaient jamais existé.
Avaient-ils déjà oublié ?
Les gardes fouillaient sacs et manteaux à l’entrée. Valkys se glissa derrière un homme pour les contourner.
Son agilité et sa discrétion la servaient une fois de plus.
Elle n’avait jamais cessé de remercier les leçons apprises dans les Terres Abandonnées, avec Talkys. Là-bas, elles avaient dû voler pour survivre.
Elle dépassa les ruines calcinées, approcha d’une brèche non réparée…
…quand une voix l’arrêta net.
— Vous partez déjà ?
Elle pivota lentement.
Un Dralkhar, vêtu d’un manteau blanc, la dévisageait de ses yeux jaunes.
— Erzic m’a envoyée retrouver le groupe de chasse, répondit-elle d’un ton neutre, pour masquer l’alerte dans sa gorge.
Le mage éclata de rire. Un rire moqueur, froid.
— Je vous laisse, lança-t-elle, amorçant un pas vers la brèche.
— Erzic m’a donné un autre ordre, Valkys...
…il m’a demandé de te tuer.
Moi qui croyais avoir bien joué mon rôle.
Aucun tremblement. Aucune panique.
Un sourire fendit son visage, fin et tranchant.
— Alors dansons.
Le Dralkhar entonna aussitôt une incantation.
Le sable autour de lui se souleva en spirales menaçantes.
Tes tours de passe-passe ne marcheront pas sur moi, pensa-t-elle.
Valkys ne bougea pas.
Debout, jambes ancrées, un sabre dans chaque main — comme toutes les Zarktys.
Un… deux… trois…
Maintenant.
Elle bondit sur le côté. Le mage, déjà lancé dans son attaque, se retrouva décalé, exposé.
Une volute sablonneuse fila vers l’endroit qu’elle venait de quitter. Trop lent.
La mine grave du mage continua de la faire sourire.
Mais déjà, une seconde vague surgissait — mêlée cette fois de débris de bois, arrachés aux maisons brûlées.
Pas question de me faire empaler par ça.
Elle esquiva, roula, trancha les projectiles. Ses cheveux courts ne gênaient pas sa vision.
Elle fondit sur lui, sabres levés.
Il tenta un dernier barrage de sable. Valkys sauta au cœur du cercle, sabres croisés devant elle.
C’est fini pour toi.
En un instant, la lame de droite se posa sur la gorge du Dralkhar.
— As-tu oublié que les Zarktys sont immunisées à vos malédictions ? souffla-t-elle en dévoilant un médaillon à son cou.
Un visage féminin y était gravé, deux sabres croisés en-dessous.
Dans son œil droit brillait une petite pierre rouge. Une bille, catalyseur d’un vieux sort, transmis de Zarktys en Zarktys.
Le bouclier contre la magie.
Le mage gronda :
— Malkar te punira pour ta trai—
Sa gorge éclata en un gargouillis.
Le sang jaillit. Il s’effondra, une main tâtonnant sa blessure.
— Que la vie ne te soit pas meilleure, murmura Valkys.
Le sable, à ses pieds, se teinta de rouge.
Du métal cliqueta.
Des gardes approchaient.
Deux se postèrent devant la brèche.
Valkys jeta un dernier regard au cadavre, puis leva les yeux vers les soldats.
Un éclat de défi dans le regard.
C’est reparti, souriait-elle toujours.
Elle fonça.
Un sabre rentra dans son fourreau, remplacé par un poignard.
Elle le lança au visage du garde le plus proche.
Le bouclier s’éleva juste à temps — mais alors que le soldat parvint à dévier la lame, une douleur le cloua au sol.
Valkys venait de le transpercer au ventre.
Le second chargea.
Elle ressortit son sabre, para l’attaque, riposta.
Le bouclier tint bon, mais Valkys tourna sur elle-même et l’éventra dans le dos.
Les deux tombèrent. Le sable se teinta encore.
D’autres arrivaient. Trop.
Il est temps d’y aller.
Elle arracha son poignard du bouclier, franchit la brèche.
Devant elle : le désert.
Derrière elle : des acclamations. Le roi venait d’être couronné.
Des flèches sifflèrent. Aucune ne la toucha.
Elle courait déjà, les dunes à l’horizon.
Vers Elira.
Vers Talkys.
Vers les Alkasrims.
Erzic les traquait.
Mais Valkys les protègerait.
Ou mourait en essayant.
En revanche j'ai un peu du mal avec les prénoms. Valkys je vois bien, mais j'ai totalement oublié qui était Talkys. Comme leur noms se ressemblent, j'ai du les regrouper comme étant la meme personne.
- le soldat parvenait à dévier la lame (parvint)
Les Dralkhar et les Zarktys, je suis content que ça te plaise ^^
Oui les Zarktys c'est un peu mes sorcières dans l'apprenti épouventeur (ahaa je sais que tu les as pas lu)
je voulais que Valkys et Talkys soient vraiment deux soeurs. j'avais fait exprès de faire en sorte que leur apparence soit assez différente pour qu'on les reconnaisse. Talkys : cheveux longs et Valkys : cheveux courts. Et surtout Valkys a ses propres passages contrairement à Talkys.
Ah dommage c'était 50/50 ahaa c'était Talkys pour les esclaves, mais ne t'inquiète des les prochains passages tu arriveras bien mieux à les différencier, j'en dis pas plus.
En tout cas ça a bien toujours été deux personnes différentes. Talkys était celle qui avait fait l'embuscade au tout début contre Rhazek :)
Merci pour l'erreur, je modifie :)
C'est ça :) A voir ce que leur réserve la suite, je pense que ça devrait être assez intense ;)