Chapitre 22 : Erzic

Par Talharr

Erzic :

Le royaume de Drazyl était officiellement conquis.

Désormais, toutes les bannières ne formaient plus qu’une : une tête de serpent, crocs dévoilés, sur fond beige doré.

L’armée avait quitté Mahldryl. Cinquante mille lames, une cinquantaine de Crazstyr, environ six cents Dralkhar et Zarktys. Et encore… ce n’était là qu’une partie des forces à la disposition d’Erzic.

D’autres étaient déjà infiltrés dans les royaumes voisins, chargés d’y semer la discorde et d’y attiser les tensions jusqu’à l’explosion.

Le royaume de Balar, semble-t-il, avait déjà mordu à l’hameçon du véritable Serpent.

De son côté, Erzic devait reprendre la trace de l’Hirondelle, en fuite avec la traîtresse Elira. Une autre tête devait aussi tomber. Une Zarktys les avait trahis. Une disciple d’Elira.

Rhazek était venu lui rapporter ses paroles. Valkys. Elle avait osé révéler des vérités compromettantes.
Heureusement, le roi de Drazyl était bien trop avide de pouvoir — comme l’avait façonné Rhazlir III avant lui.

Au moins cet homme nous aura servi à quelque chose.

Rhazlir III… Un pantin intégralement reprogrammé. Tous ses souvenirs avaient été modifiés. Tout comme ceux de la population de Mahldryl. L’effort magique avait été colossal. Mais nécessaire. Il fallait que Rhazek soit reconnu comme l’héritier légitime. Sans contestation possible.

Et aujourd’hui, tout le plan avait fonctionné.

Ou presque.

Quelques imprévus continuaient d’irriter Erzic. Le Serpent ne tolérerait aucun accroc.

Il fallait vite retrouver les fuyards.

Une troupe avait déjà été envoyée à leurs trousses, quelques jours plus tôt.
Mais lui ne pouvait pas les rejoindre. Il était sollicité en permanence par les mages infiltrés dans les différents royaumes.
Ceux du comté de Baltan, dans le royaume de Cartan, avaient d’ailleurs échoué à récupérer le collier d’Elira.

Maudit Cercle de Baltan…

Et comme si cela ne suffisait pas, Prasto Llandryl lui rendait visite chaque jour pour discuter de la reconstruction de Mahldryl.
Erzic s’en fichait éperdument. Mais il fallait bien sauver les apparences.

Le conseiller avait été laissé à la tête de la cité en l’absence de Rhazek, parti à la rencontre des troupes de Balar.
Le roi, méfiant depuis l’épisode des sous-sols du dôme, l’avait placé sous surveillance. Et cette tâche, Erzic l’avait récupérée. Ou plutôt… réclamée.

Un royaume conquis. Deux autres sur le fil.
Et un dernier… encore intouchable. Mais pas pour longtemps.

Ce dernier, c’était Tyril.
Le royaume aux armes indestructibles, aux forges les plus anciennes.
Des forgerons, à première vue. Mais pas des hommes ordinaires.

Ce ne sont pas de simples artisans.

Erzic était justement en pleine communication mentale avec son agent infiltré là-bas.

    — Ils sont méfiants. Ils sentent que quelque chose cloche sur la Terre de Talharr.

    — Convaincs-les que Drazyl est une menace, Girzl. Le royaume de Balar est déjà en marche. Cartan les suivra.

    — Leur roi est têtu… mais ses conseillers fléchissent. Je poursuis.

    — Tu dois réussir. La voie doit être libre pour le Loup, l’Hirondelle et le Serpent.

    — Pour que Malkar reprenne la place qui est sienne.

    — Dray’shkar, vel'mar.

    — Zhar'ak, Erzic.

La communication s’interrompit.

Ce royaume de Tyril sera un problème. Mais il tombera comme tous les autres.

Erzic sortit du dôme.
La porte nord était presque entièrement réparée. Comme la plupart des habitations. Quelques esclaves capturés lors de la conquête travaillaient sous un soleil implacable.
Le vent soulevait des volutes de sable doré.

Soudain, des cornes retentirent au loin.
Puis celles de Mahldryl répondirent, sinistres et puissantes.

L’armée de Balar venait d’entrer sur le territoire de Drazyl.

     — Nous y voilà, dit Prasto en s’approchant. C’est maintenant que tout se joue.

Erzic esquissa un sourire.
En effet, tout se jouait maintenant.

Avec les regards tournés vers le royaume de Rhazek, personne ne verrait venir les véritables élus.
Elira et l’Hirondelle seraient bientôt ramenées à Mahldryl.
Et le Serpent, avec le Loup et Gwenn, partirait pour les Terres Abandonnées, désormais sans surveillance.

Malkar renaîtra. Et la terre sera purifiée.

Talharr n’aura plus aucun pouvoir.

La Terre de Malkar verra bientôt le jour.

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Scribilix
Posté le 12/08/2025
Ha, cette fois une grande bataille en approche. J'aime beaucoup Erzic mais j'ai l'impression que son plan ne va pas se passer comme prévu et qu'il risque de se faire doubler. on verra bien par la suite.
Sur la forme :
- Et aujourd’hui, tout le plan avait fonctionné. (leur plan avait fonctionné).
- un autre détail mais : Soudain, des cornes retentirent au loin.
Puis celles de Mahldryl répondirent, sinistres et puissantes.
L’armée de Balar venait d’entrer sur le territoire de Drazyl.
alors je ne sais pas quel est la taille de Drazyl mais si Erzic peut entendre le son des cornes depuis le centre de Mahldryl c'est que le royaume n'est pas très vaste.
A plus,
Scrib.
Talharr
Posté le 12/08/2025
Le problème d'Erzic c'est qu'il est comme Rhazek au final. Il croit tout contrôler. Qui va échouer, qui va réussir, là est la grande question de ce tome :)
Erzic c'est un personnage génial à écrire, sa méprise, son jeux avec Rhazek. Contrairement à Rhazek, justement, où je galère sur ces passages tellement ils sont froids, perdus et qu'il sombre de plus en plus.

Pour Mahldryl, Erzic y est ahaa je le mets qu'il peut pas bouger de la cité. En fait j'ai voulu faire comme LOTR mais là avec des cornes plutôt que des flammes. Il y a des cornes installées dans les différentes cités, villages, et à des avants postes. Je vais peut-être ajouter une ligne pour l'expliquer :)

Merci encore pour les fautes, je fais les modifs.

A plus ^^
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