Chapitre 23

Notes de l’auteur : Te voilà, Lecteur, sur un chapitre bien particulier... Ce qu'il se passe dedans est à l'origine même de toute l'histoire de "Flammes en Sommeil". J'avais eu deux-trois idées précises (dont celle présente ici) et j'ai construit l'histoire autour de ces idées x)

Bonne lecture !

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      Alors qu’ils se dirigeaient vers le Palais, Zhen YuJin ne pouvait s’empêcher de s’assurer qu’il était présentable en vérifiant les plis de ses vêtements et l’état de ses manches qui flottaient librement. Ils empruntèrent plusieurs rues en pente, avant de rejoindre le grand escalier qui menait à la porte principale.

     — Calme-toi, lui murmura Chan YinMai.

     Le Maître du Feu coula un regard vers lui et constata que si ce dernier lui demandait de s’apaiser, il ne paraissait pas en mener large non plus. Tournant ses yeux violets dans sa direction, le Médium hocha légèrement la tête :

     — Il n’y a aucune raison pour que ça se passe mal, pas vrai ? On est là parce qu’il faut bien avancer sur notre enquête.

     Il tâchait de se montrer rassurant tout en observant son meilleur ami et ajouta à mi-voix :

     — Et on n’allait quand même pas laisser Zhang JingXi se rendre au rendez-vous tout seul.

     Ce dernier acquiesça à ses paroles, mais garda néanmoins le silence. Chan YinMai reporta son attention devant lui, tout en gravissant les marches. Après tout, il n’avait fait aucun rêve particulier quant à cette rencontre à venir avec l’Intendant Impérial. Mais cette pensée ne lui paraissait pas vraiment fiable dans la mesure où il n’avait pas non plus été prévenu en avance du meurtre de Ping Yu. Depuis son réveil, il ressentait malgré tout une impression qu’il n’arrivait pas à mettre en mots. Cette sensation qu’il allait probablement se passer quelque chose d’important, sans qu’il ne sache de quoi il s’agissait.

     Parvenus en haut du grand escalier, ils furent accueillis par deux Gardes Impériaux qui surveillaient la porte principale. Souriant, vraisemblablement au courant de leur venue, l’un d’eux s’empressa de leur ouvrir l’accès à une cour et de les conduire dans un petit pavillon juste à côté de l’entrée. L’endroit était prévu pour recevoir les Cultivateurs qui avaient besoin de s’entretenir avec Sa Majesté ou son Intendant. Il leur assura que ce dernier n’allait sûrement pas tarder à arriver et qu’ils pouvaient s’installer pour l’attendre, puis s’éclipsa pour regagner son poste, sous les remerciements de Chan YinMai.

     Une fois à nouveau seul avec son ami d’enfance, le Médium lui adressa un sourire puis observa le pavillon avec curiosité. Une table basse avec une théière chaude et quatre tasses les attendaient. Des estampes et des peintures décoraient les murs contre lesquels se trouvaient plusieurs étagères contenant des livres divers et des cartes du pays et des territoires voisins. La pièce était petite, mais chaleureuse, agrémentée d’un effluve d’encens léger qui ne venait pas agresser l’odorat.

     — Je vais quand même me permettre de vérifier… murmura Chan YinMai en s’approchant des boissons.

     Il s’assit à table et huma le thé pour s’assurer s’il ne présentait aucune odeur suspecte. Tranquillisé sur ce point, mais guère étonné non plus ­— après tout, le verre d’eau de l’auberge ne dégageait aucune senteur particulière — il se demanda comment goûter discrètement l’infusion sans qu’on ne puisse comprendre qu’il s’était déjà servi avant même que la réunion ne commence. Son interrogation fut mise en pause lorsque la porte s’ouvrit à nouveau et il s’empressa de se remettre debout pour ne pas avoir l’air suspect.

     Zhen YuJin s’était rapproché des étagères et en inspectait le contenu avec un certain intérêt lorsqu’il entendit le battant s’ouvrir. Machinalement, il se retourna et son visage se fendit d’un sourire en reconnaissant son amant qui remerciait chaleureusement le garde qui venait de l’accompagner.

     De bonne humeur, le Cultivateur se tourna ensuite vers ses deux amis :

     — Mes excuses, je suis un peu en retard.

     — Pas tant que ça, répondit le Médium en revenant à la théière. L’Intendant n’est pas encore là.

     — Oh, parfait alors !

     Sur ces mots, Zhang JingXi se précipita jusqu’à Zhen YuJin qui le réceptionna dans ses bras et le serra contre lui avec bonheur. Il n’avait pas oublié la nouvelle rencontre mystérieuse de la veille au soir, mais pour l’instant, il préférait ne pas focaliser son attention dessus, beaucoup trop heureux de retrouver son bien-aimé. Celui-ci déposa un baiser furtif sur ses lèvres et chuchota :

     — Tu m’as manqué…

     — Tu m’ôtes les mots de la bouche, rétorqua le Maître du Feu à mi-voix.

     Même s’ils risquaient de se faire surprendre, il ne put résister à la tentation de capturer ses lèvres dans un échange un peu plus digne de ce nom, trahissant à quel point ses paroles peinaient à décrire le manque qu’il avait ressenti.

     Les mains de Zhang JingXi s’agrippèrent avec force à ses vêtements et il se retrouva le dos plaqué contre les étagères. Momentanément, il oublia où il se trouvait, l’attention toute tournée sur son amoureux qui lui faisait perdre le sens des réalités et fut rappelé à l’ordre par le raclement de gorge de Chan YinMai.

     Confus, les deux amants se séparèrent à l’instant où l’Intendant pénétrait à son tour dans le pavillon et Zhang JingXi toussota pour retenir le rire qui menaçait de lui échapper. Le teint coloré de son homme après leur baiser n’était pas vraiment de circonstance. Il s’empressa néanmoins d’imiter ses deux amis qui s’inclinaient très respectueusement devant le bras droit de l’Empereur.

     Âgé d’une soixantaine d’années, vêtu d’une robe noire sur laquelle était brodé l’écusson du Soleil Impérial, l’Intendant ferma la porte derrière lui et leur rendit machinalement leur salut, avant de se redresser :

     — Bonjour, Messieurs. Veuillez m’excuser pour cette attente, je…

     Sa voix s’éteignit brusquement et ses yeux s’écarquillèrent alors que son regard venait de se poser sur Zhen YuJin. Blême, il tituba en arrière, buta contre le battant clos et porta la main à son cœur :

     — … WangZi Huan ?!

     À son tour, le visage du Maître du Feu perdit de ses couleurs et il esquissa un mouvement de recul en entendant le nom de l’Empereur qui avait précédé Ming YanShi.

     Interloqué, Zhang JingXi regarda son amant décomposé, puis l’Intendant sous le choc, puis Chan YinMai. Il constata que ce dernier retenait son souffle et se tenait sur le qui-vive.

     Zhen YuJin plissa les yeux en observant l’homme âgé devant lui. Sans qu’il ne puisse la contrôler, sa mémoire superposa un visage plus jeune sur celui qui lui faisait face et il tressaillit.    D’une voix mal assurée, il laissa passer un murmure interrogateur :

     — … Maître YiShi… ?

     Un sourire incertain parut sur le visage de l’Intendant qui se décolla de la porte. Tremblant de tous ses membres au point que Chan YinMai s’avança, prêt à le rattraper s’il flanchait, il se rapprocha de Zhen YuJin en chuchotant :

     — Est-ce possible… ? Tu es… Vous… 

     Les larmes incontrôlables débordèrent de ses yeux, tandis qu’il posait une main sur la joue du Musivateur :

     — … WangZi… BanShui… ?

     Le Maître du Feu ferma brièvement les yeux, puis approuva d’un infime hochement de tête.

Il fit un geste en direction de son interlocuteur en le voyant chanceler, mais Chan YinMai fut plus rapide et offrit immédiatement un appui à l’Intendant. Il lui parla doucement :

     — Venez vous asseoir…

     L’homme se laissa guider jusqu’à la table, tandis que Zhang JingXi regardait toute la scène d’un air totalement stupéfait. Il se tourna finalement vers son amant :

     — Tu…

     Il se tut, ne sachant comment formuler oralement la question qui avait pourtant besoin de franchir ses lèvres. Le Maître du Feu se passa une main sur le visage, aussi chamboulé que leur hôte, et le Cultivateur eut le temps de voir de l’humidité dans ses yeux. Il se rapprocha aussitôt de lui et lui saisit le poignet. Son cœur battait à tout rompre lorsqu’il parvint à demander :

     — J’ai bien entendu ce que j’ai entendu ? Tu… C’est…. Les rumeurs disaient vrai ? Le Prince Héritier n’est pas mort, tu… ? Tu es… ? C’est toi ?

     À nouveau, Zhen YuJin hocha la tête, puis soupira :

     — Je suis désolé, A-Xi…

     Comme s’il n’était pas vraiment sûr de la réaction de son homme, il eut une hésitation avant de poser sa main libre sur son épaule, l’autre étant toujours emprisonnée autour de celles de Zhang JingXi. Il n’osa cependant pas affronter son regard et confia dans un murmure :

     — Zhen YuJin est l’identité que m’a donnée Lu Lei quand elle m’a recueilli. Je suis effectivement né sous le nom de WangZi BanShui…

     — A-Jin…

     Désemparé, il releva malgré tout les yeux pour voir à quel point la nouvelle prenait son bien-aimé de court. Il savait… il savait qu’il aurait dû avoir cette discussion bien avant, pour justement éviter qu’une scène semblable ne se produise. Mais en même temps, il avait espéré que ce secret resterait enterré à jamais. Depuis l’assassinat de ses parents, il faisait tout pour esquiver la Capitale, il ne voulait pas être rattaché à ce vieux passé. Même si revenir sur son lieu d’enfance était angoissant, le Gouvernement Impérial de Ming XiWang se composait principalement de personnes jeunes qui ne devaient avoir aucun souvenir de son défunt père. Du moins, c’était sans compter sur l’Intendant… Maintenant, il devait faire face aux conséquences de son silence et au visage tourmenté de l’homme qu’il aimait.

     — Je n’avais pas…. je ne savais pas comment aborder le sujet, avoua-t-il. C’est une identité qui n’est plus la mienne depuis si longtemps…

     Le Maître du Feu recula, libérant son poignet des mains de son compagnon et commença à s’incliner :

     — Je te présente toutes mes excuses, A-Xi, pour ne pas…

     — Mais tais-toi, idiot ! l’interrompit Zhang JingXi en se jetant contre lui pour l’enlacer avec force. Tu n’as pas besoin de t’excuser ! Je… Je peux comprendre, tu sais ? À ta place, j’aurais sûrement fait la même chose…

     Déstabilisé, Zhen YuJin resta un instant les bras ballants, avant de sourire et de les serrer autour de son homme. Pendant quelques horribles secondes, il avait craint que ce secret lui fasse perdre son bien-aimé, mais c’était plutôt le contraire ! Zhang JingXi resserra encore plus fort son étreinte durant quelques secondes, puis recula tout en le dévisageant. Il lui caressa le visage comme s’il le redécouvrait, tout en le dévorant des yeux :

     — Je ne t’en veux pas, A-Jin. Je suppose que tu as dû vivre pendant des années en ayant peur que Ming YanShi ne te retrouve. Ce n’est pas un secret facile que tu portes. Et j’admets qu’il aurait été un peu difficile de trouver un moment où tu m’aurais dit « Eh, au fait ! Tu sais quoi ? Le Prince Héritier, c’est moi ! ».

     Soulagé, le Maître du Feu sentit ses épaules se détendre. Il se laissa trainer jusqu’à la table où Chan YinMai avait fait prendre place l’Intendant qui venait de descendre d’une traite toute une tasse de thé. Encore sous le coup de l’émotion, YiShi Shen servit les autres Cultivateurs, avant de remplir sa tasse à nouveau, non sans lancer des regards ébahis, mais non moins heureux, en direction de l’ancien Prince Héritier :

     — Je me suis laissé emporter par la surprise, et visiblement j’ai trahi votre secret auprès de votre ami. J’en suis sincèrement navré…

     Il inclina la tête à l’intention de Zhen YuJin pour s’excuser, mais celui-ci agita la main pour lui signifier qu’il n’y avait pas de problème :

     — Maître YiShi, ce n’est pas de votre faute du tout, vous ne pouviez pas savoir. Et je ne m’attendais pas à vous trouver ici. Comment m’avez-vous reconnu ?

     Les sourcils de l’Intendant se froncèrent légèrement, mais il paraissait plutôt amusé :

     — Mon garçon, j’étais l’un des meilleurs amis de votre père et vous lui ressemblez énormément. Surtout avec cette coiffure.

     Étonné, le Maître du Feu ne put s’empêcher de se passer une main dans les cheveux, tout en se tournant vers Zhang JingXi qui lui retourna un sourire des plus confus :

     — Je trouvais juste que ça t’allait mieux, mais il faut croire que j’ai été animé par une intuition de génie.

     Chan YinMai aurait été le premier à vouloir laisser ce moment s’éterniser. Il sentait que leur hôte était réellement très heureux de revoir « WangZi BanShui » et mourrait d’envie de le harceler de questions. Il se résigna cependant à prendre le rôle du casseur d’ambiance :

     — Désolé de vous interrompre, mais…

     — Attends une seconde ! le coupa Zhang JingXi en s’adressant soudain à lui. Tu n’as pas été étonné une seule seconde, toi ! Tu étais au courant pour le Prince Héritier ?

     Le Médium jeta un bref coup d’œil vers Zhen YuJin, avant d’opiner du chef :

     — Oui.

     — A-Mai et Lu Lei sont les seules personnes au courant, en dehors de toi, bien sûr, et de Maître YiShi, reprit le Maître du Feu.

     Constatant que Zhang JingXi risquait d’enchaîner avec d’autres questions et que l’Intendant le suivrait, le Médium s’empressa de continuer :

     — Je sais que tout ceci donne envie de parler du passé, mais à la base, nous ne sommes pas là pour ça. Alors si on peut s’occuper des retrouvailles un peu plus tard… ? Si ça vous convient ?

     Il lança un coup d’œil interrogateur à son meilleur ami, puis à leur hôte qui se dépêcha de sortir des papiers de ses manches :

     — Ah, c’est tout à fait vrai, vous avez raison.

     Résistant à l’envie de regarder le fils de WangZi Huan, assis juste en face de lui, toutes les deux secondes, l’Intendant parcourut les quelques notes prises sur ses feuilles, tout en hochant la tête alors qu’il se remémorait les informations reçues.

     — Oui, donc… Nous avons reçu un courrier de HengXing ShanYao qui nous a parlé de votre visite. Il n’a pas pu tout raconter dans sa lettre, mais Sa Majesté a été mise au courant de l’essentiel. À l’heure où je vous parle, nous avons déjà envoyé bon nombre de missives adressées aux Cultivateurs et aux principaux Clans pour les prévenir de ne plus se déplacer seuls, afin de préserver leurs vies au maximum. Nous en avons profité pour leur demander de transmettre l’information à leurs propres contacts, dans la mesure où malheureusement notre carnet d’adresses ne répertorie pas l’intégralité des personnes capables de manier le Qi. Les Cultivateurs Itinérants, en l’occurrence, ne nous sont que très peu connus…

     Chan YinMai contempla le thé dans sa tasse, tout en écoutant les informations de YiShi Shen. Il eut un hochement du menton approbateur en apprenant que l’Empereur avait apparemment déjà commencé à prendre une partie des choses en main.

     — Si je puis me permettre, Seigneur, enchaîna-t-il. Zhen YuJin et moi-même appartenons à une Troupe, et celle-ci est principalement composée d’Itinérants. Savez-vous si les « Musivateurs » ont été prévenus, par exemple ?

     Aussitôt, l’Intendant se mit à fouiller dans ses papiers et sortit une liste de noms, avant de secouer négativement la tête :

     — Pas à ma connaissance.

     — Dans ce cas, on devrait écrire à Lu Lei, suggéra le Maître du Feu.

     Il s’empressa d’ajouter pour son ancien Précepteur :

     — C’est la responsable des Musivateurs, elle a les contacts de tous les membres de la Troupe, mais aussi de pas mal de Cultivateurs que nous avons pu rencontrer au cours de nos voyages. Si vous voulez, nous pouvons l’avertir et lui demander d’assurer le relais de son côté.

     Tout en émettant cette suggestion, Zhen YuJin songea que cette fois-ci, il n’allait pas pouvoir continuer à la tenir dans l’ignorance. Il devait se résigner à la prévenir pour le décès de Ping Yu, par écrit et non de vive voix comme il l’aurait voulu. Il espéra que la situation décrite dans la lettre qu’il lui adresserait lui ôterait toute envie de prendre la route toute seule pour les rejoindre. Cependant, il s’agissait d’une femme responsable et il savait qu’il ne devait pas s’inquiéter inutilement. Elle avait à cœur de protéger tous les membres de sa Troupe et nul doute qu’elle allait faire de son mieux pour tous les informer et s’assurer qu’il ne manquait personne à l’appel.

     — Oui, ce serait parfait, si vous pouviez faire ça ! approuva l’Intendant avec un réel soulagement. Vous nous ôteriez une belle épine du pied. Avec un peu de chance, avec votre aide, nous arriverons à mettre à peu près tout le monde en sécurité.

     Il vérifia une nouvelle fois ses papiers, avant de reporter son attention sur le trio assis autour de lui. Son regard se posa une fois de plus sur Zhen YuJin, alors qu’il se rappelait du petit gamin qui apprenait sagement et sérieusement ses leçons plusieurs années auparavant et qui à présent était devenu un bel homme. Il avait certes beaucoup hérité des traits de son père, mais ses taches de rousseur lui venaient de l’Impératrice. Essayant de ne pas se montrer trop envahissant, il orienta son attention sur le Cultivateur assis juste à côté du Prince Héritier :

     — HengXing ShanYao a également mentionné les souterrains de Jinhar et ceux de ZhenShen. Si j’ai bien suivi, vous avez trouvé des corps cachés là-bas, mais il a spécifié dans son courrier qu’il serait préférable que vous m’expliquiez de vive voix de quoi il s’agit précisément. Je pense avoir compris l’essentiel, mais j’aimerais en être sûr. Si vous voulez bien me raconter ce que vous savez et comment vous vous êtes retrouvés mêlés à tout ça, tous les trois.

     Les trois hommes échangèrent aussitôt des regards, pour savoir qui allait se lancer dans le récit de leur découverte. Finalement, le Maître du Feu attira sa tasse de thé plus près de lui et la porta à ses lèvres :

     — Commence, A-Mai, c’est toi qui racontes le mieux. On prendra le relais si besoin.

     Le Médium acquiesça, avant de se tourner un peu plus vers l’Intendant qui lui accorda une oreille des plus attentives.

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