Une certaine routine s’installe peu à peu et j’aime ça. Pour la première fois de ma vie, je peux prévoir des choses. Plus de déménagements en perspective. Mes parents apprécient cet endroit, au point d’avoir enfin trouvé leur chez soi. Leur aveu m’a rendue euphorique. Pour fêter ça, j’ai mis de la musique et j’ai dansé à m’en faire tourner la tête, le volume à fond. Quand mon père m’a demandé de baisser le son, je l’ai supplié de bouger avec moi. Il a ri et a entamé un déhanché, puis ma mère nous a rejoint, et les fous rires ont envahi la maison. Pour finir, nous sommes allés en ville manger une énorme glace. Ces moments passés en famille, je les collectionne jalousement, ils font partis de moi, et jamais je ne pourrais les oublier.
Le lendemain, j’annonce la bonne nouvelle à Lexi. Elle me prend dans ses bras et m’offre un soin du corps pour célébrer l’évènement. Qui dirait non à ça, franchement ?
Pendant notre séance de relaxation, elle m’avoue avoir essayé plusieurs stratégies pour qu’Elijah l’embrasse. J’admets n’avoir rien remarqué, tant je suis obnubilée par Kyle !
— J’ai testé le bon vieux malaise, il m’a portée jusqu’à l’infirmerie, puis il est retourné en cours, comme si de rien n’était ! Il y a quinze jours, j’ai accidentellement mouillé mon tee-shirt alors que je n’avais pas de soutien-gorge. Encore raté ! je l’aie pourtant vu serrer les dents et détourner les yeux. Mon préféré : j’ai peur dans le noir, accompagne-moi ! Il a inspecté les lieux, puis m’a laissée passer avant de partir de son côté ! J’ai même dragué un autre mec pour le rendre jaloux. Autant aller me pendre, ce qui aurait été bien plus rapide et moins douloureux !
Installées dans des sièges moelleux, en peignoir de bain, les cheveux enrubannés dans des serviettes, on attend notre tour pour un massage. Depuis le début de son monologue, je me retiens de rigoler en me mordant l’intérieur de la joue et fais semblant d’être absorbée par l’état de mes ongles. Comme elle s’est arrêtée de parler, je relève la tête. Les yeux fermés, elle sourit de toutes ses dents. Je ne peux plus me contenir, quand nos regards se télescopent, c’est l’hilarité totale.
Quelques minutes plus tard, allongée sur une table superconfortable, je somnole. À peine consciente de ce qui m’entoure, j’écoute Lexi tout en me relaxant sous les mains de la masseuse.
— Je crois que je vais arrêter de lui courir après. Je n’arrive pas à le comprendre. Il se contente de me chauffer avec ses regards intenses, son physique à tomber, ses tatouages qui n’en finissent pas, ses frôlements et ses baisers aux coins des lèvres.
Entre mes yeux mi-clos, je la vois faire une grimace de frustration.
— Je peux en parler à Kyle si tu veux, il ne me dira sans doute rien, mais ça vaut le coup d’essayer !
— Pourquoi pas ? De toute manière, au point où j’en suis, je n’ai plus rien à perdre.
Malgré moi, je lui souris, encore surprise par ces révélations désastreuses, mais tellement hilarantes. Tant bien que mal, on tente de se retenir, mais un fou rire irrépressible nous prend alors que les doigts des masseuses s’évertuent à accomplir leur travail.
Le lendemain, j’en parle à Kyle. D’après lui, Elijah a toujours été ainsi. Il y a apparemment des évènements liés à son passé bien trop douloureux pour être abordés. De toute manière, il ne peut pas m’en dire plus parce qu’il n’en connaît pas les détails.
Derek est beaucoup plus explicite :
— Elijah déteste être poussé dans ses retranchements, en plus, il n’aime pas les allumeuses !
Je fronce les sourcils, énervée qu’il ait une telle opinion de Lexi :
— Tu te trompes, elle est loin d’être comme ça, c’est une fille bien. Et tout comme moi, elle attend des réponses. Elle a peut-être raison après tout, elle devrait arrêter de le voir, avant de tomber amoureuse d’un mec qui ne sait pas ce qu’il veut.
Je lance un regard insistant à Kyle, puis, sans plus les calculer, je m’en vais, excédée par leur manque de confiance en nous. Mais enfin, c’est quoi leur problème ?
**
Le lendemain, je profite d’être seule chez moi avec Kyle, pour lui apprendre notre intention de rester définitivement ici. Il me plaque contre lui en m’embrassant.
— Tu me rends fou, Anna.
Je ferme les yeux, envahie par un désir qui me laisse toute pantelante.
Nous montons à l’étage et je n’ai pas le temps de bloquer la porte de ma chambre qu’il colle son torse contre mon dos.
— Tu sens Anna, dans quel état tu me mets. Je ne peux pas penser à toi sans bander.
Je gémis, m’arc-boute, me frotte contre lui. Il place ses bras de chaque côté de mon corps en accentuant la pression de son bas-ventre contre mes fesses. L’une de ses mains vient sur mes seins qu’il caresse à travers mon tee-shirt. Il défait mon jean, le descend, m’écarte les jambes, passe ses doigts dans mes replis. Oh ! Mon Dieu, je me cambre encore plus. Il me retourne et me souffle :
— N’aie pas peur, Anna. Ne bouge pas ma puce, je vais bien m’occuper de toi.
Mon sexe palpite à ses paroles. Il se baisse, me regarde, puis s’approche et enfouit sa tête entre mes cuisses. Au premier coup de langue, je l’agrippe par les cheveux, assez fort pour lui faire mal. Il n’a pas l’air de s’en rendre compte. Il trouve mon clitoris, le suce, le lèche lentement, comme s’il avait toute l’éternité, puis gémit contre ma vulve, ça m’excite encore plus.
— Ky-Kyle.
— Anna. Dis-moi ce que tu désires, je veux l’entendre.
Mon cœur tambourine dans ma poitrine, je suis au bord de l’orgasme.
— Fais-moi jouir, je t’en prie.
Il agrippe le derrière de mes cuisses pour m’immobiliser, me met au supplice, maintient le rythme puis accélère, et là, le temps s’arrête. Je me sens partir dans le plaisir brut de la petite mort. Il se relève, recule, ôte son tee-shirt. Ses doigts s’activent sur les boutons de son jean qu’il écarte et enlève. Tout en gardant ses yeux fixés sur moi, il se touche à travers son boxer, se mordant la lèvre pour ne pas gémir. Alors que mon souffle se fait plus court, une vague de chaleur intense s’insinue entre mes cuisses. De ses pouces passés dans l’élastique, il fait descendre le sous-vêtement et recommence à se masturber avant d’enfiler une capote, puis il s’approche de moi et me soulève, entourant mes jambes autour de sa taille. Il se positionne, me pénètre lentement en me regardant fiévreusement.
— Anna…
D’un puissant coup de reins, il s’enfonce jusqu’à la garde. C’est plus fort que moi, je pousse un cri incontrôlé. Il halète, ferme les yeux.
— Attends, ne bouge pas… c’est trop bon…
Il resserre ses bras autour de moi, m’emmène sur le lit, s’allonge. Je me retrouve au-dessus. Je retire mes derniers vêtements, place mes mains sur ses pectoraux, puis me penche, et l’embrasse, en suivant le chemin de son torse. Je me redresse et commence à monter et descendre sur sa queue. Il me laisse découvrir ce nouveau plaisir, les yeux mi-clos, il m’observe avec intensité. Ses pouces passent sur mes tétons durcis par le désir. Je comprends bien qu’il se retient pour me permettre de garder le contrôle, mais j’ai besoin de plus. Alors, j’alterne la cadence, rapide et lente. Plaçant ses mains sur mes hanches, ses coups de boutoir deviennent de plus en plus forts.
— Kyle, oh oui ! Continue.
Je pousse un cri, me cambrant brusquement.
— Anna…
Il jouit fort, renversant la tête sur l’oreiller en fermant les yeux. Haletant, il m’attire à lui, mon visage niché dans son cou.
— J’adore ton odeur, ton corps. Aucune fille ne te ressemble, pour moi tu es unique, exprime-t-il tout bas.
Je m’allonge à côté de lui et l’observe alors qu’il se lève pour enlever la capote. Il renfile son boxer et s’installe face à moi.
— Merci, j’apprécie le compliment. Et toi, es-tu unique ?
Il sourit.
— Tout à fait, je suis uniquement pour toi.
Je souris à mon tour, heureuse de l’entendre. Téméraire, je tente une question plus personnelle :
— Non, je voulais dire, tu es le seul Bolton ?
Je retiens mon souffle, parler de sa famille n’est pas son fort, mais peut-être aujourd’hui sera la bonne. J’aimerais qu’il se sente suffisamment en confiance pour le faire. Pour être franche, je suis triste de le voir aussi mal.
— Complètement libre, pas de fratrie. Pourquoi tes parents n’ont-ils pas eu d’autres enfants ? Ça marche entre eux, c’est évident, alors pourquoi ?
Devant sa réponse laconique, je cache ma déception en faisant la moue.
— On était toujours sur les routes. Ma mère adore son boulot, écrire lui prend casi tout son temps. Mon père, la boxe, les entraînements, les tournois et tout le reste. Ils voulaient tant que je m’ouvre à la vie. On ne s’est jamais séparés. Mes parents aidaient souvent les plus défavorisés. Grâce à eux, j’ai pris conscience de l’inégalité sociale et raciale, ça m’a permis de voir les choses autrement. Ils avaient l’habitude d’offrir des places pour les matchs et de reverser de l’argent aux associations. J’ai vécu dans plein d’endroits différents. C’était bien, mais contraignant. Se faire des amis dans ces conditions n’est pas facile. On ne restait jamais longtemps dans la même ville. Je rêvais, depuis un moment déjà, de poser mes valises et de faire connaissance avec des jeunes de mon âge.
Son air sérieux et concentré me met soudain mal à l’aise, m’étaler de la sorte n’était sans doute pas une très bonne idée.
— Désolée, je n’avais pas du tout l’intention de… Enfin, j’ai l’impression de me plaindre, mais ce n’est pas le cas.
Son visage est devenu grave, toute envie de plaisanter l’a déserté.
— Tu n’es pas plus responsable de ta vie que moi de la mienne, alors inutile de t’excuser.
Puis il enchaîne :
— Tu espérais rencontrer des mecs ?
— Oui, des garçons, mais des filles aussi. Pourquoi cette question ?
Je suis curieuse de savoir ce qu’il va me répondre.
— Je ne veux pas que tu t’intéresses à un autre, Anna. Tant qu’on est ensemble, tu es à moi.
Je penche la tête sur le côté, réellement étonnée par sa réaction, mais flattée et pleine d’espoir.
— Tu es sérieux ?
Il fronce les sourcils.
— Oui, évidemment.
Je m’approche, pose mes lèvres sur les siennes, le titille avec ma langue. Il émet un grognement, dévore ma bouche, me plaque sur le matelas.
— Je n’ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie et je veux ma réponse, Anna Jackson. Maintenant !
— Je ne m’intéresserai à aucun autre. Je n’en ai aucune envie. Et toi… à aucune autre fille.
— Tout ce que tu désires.
Il me dévore des yeux, et moi j’ai juste envie de lui révéler mes sentiments. Rien qu’à cette idée, mon cœur s’affole, mon corps sous tension crépite. Dois-je le lui dire maintenant ? et s’il m’envoie balader ? que dois-je faire ? aucune idée, mais si je ne le fais pas tout de suite, après je n’en aurai plus le courage, alors je me lance la boule au ventre :
— Kyle. Je suis… je suis… amoureuse de toi.
Je me mords la lèvre, anxieuse, impatiente, l’esprit enflammé de tendresse pour lui. Il déglutit, s’approche de ma bouche et m’embrasse en douceur, puis sans prononcer les mots que j’espérais tant, il s’empresse de reprendre mon corps, et mon cœur qui ne bat que pour lui.
Je suis vraiment surprise du comportement de Derek, je l'ai trouvé pas très sympathique concernant Lexi ! On pourrait penser qu'il n'a pas envie d'être le seul célibataire de ses frères, ou alors qu'il est jaloux, ce personnage me laisse perplexe alors qu'il me faisait rire les chapitres précédents. Mais on aura peut-être l'occasion (avec tes prochains chapitres) d'en apprendre plus sur le surprenant Derek !
Je trouve intéressant qu'on ait des nouvelles concernant la relation Lexi-Elijah, où ils en sont, après tout, ce sont des personnages secondaires importants, et j'ai hâte de voir si Elijah va réaliser que son comportement fait fuir Lexi. Même si je me doute bien qu'il doit avoir ses raisons :)
Concernant la scène "épicée", je n'ai pas grand chose à dire 😅 Leur discussion après leur câlin était intéressant, ça promet une évolution dans la relation Kyle-Anna, après tout, ils n'en sont qu'au début !
En route pour la suite :)
Bien que je ne le dise pas, tu as raison, Derek se sent un peu seul, mais je ne peux pas le dire car c'est le point de vu d'Anna, en plus je suis en train d'écrire l'histoire de Derek donc, on en apprendra plus sur lui.
La relation Elijah/Lexi est importante, pas autant que celle de Kyle/Anna, mais je vais écrire l'histoire d'Elijah donc, on va en apprendre plus sur lui aussi.
Merci pour ton retour, tes commentaires sont porteurs, ils me donnent envie d'écrire encore plus.
Au plaisir