Chapitre 22 : Hadjira - Transmission

Hadjira avait désormais le temps de penser, de revenir sur sa vie. Allongée dans son lit, les rideaux tirés offrant une demi-pénombre, elle regardait le lointain, bien au-delà du plafond de sa chambre.

Plusieurs crues auparavant, elle avait vu mourir Aïcha d'une maladie dont on ne guérit pas. Elle avait vu Akram, sous les ordres de sa mère, entraîner l’Égypte dans des guerres aussi sanglantes qu'inutiles. À la mort de Tiyi, d'un stupide accident de cheval, il ne fallut pas plus de trois phrases de la lune pour qu'Akram se fasse tuer par un assassin ennemi. Akram n'ayant pas eu le temps d'avoir des enfants, Hadjira avait vu un de ses demi-frères prendre la relève sans réussir à faire mieux.

Hadjira avait rendu la justice. Elle n'avait jamais failli à sa tâche, malgré le lourd poids de celle-ci. Combien de pauvres gens avait-elle rendu infirmes ou aveugles ? Combien en avait-elle fait exécuter ? À combien avait-elle dû refuser l'accès à l'éternité en interdisant l'embaumement du corps, la punition suprême ? Elle ne les comptait plus.

Finalement, à quoi tout cela avait-il servi ? Elle ne comprenait plus, elle ne voyait plus. Pourquoi avoir gâché sa vie ? Elle avait tout donné, se refusant l'amour, se refusant la joie d'être mère, se refusant de vivre parmi les siens. Voilà qu'elle allait mourir en terre égyptienne, loin des siens.

Tout cela lui semblait aujourd'hui bien futile. Elle n'était qu'une vieille femme qui allait mourir seule. Elle avait vécu longtemps, trop longtemps, se disait-elle souvent.

- Quatre-vingts crues, dit-elle à voix haute. Pourquoi ?

Elle dut arrêter pour tousser. Il lui était désormais difficile de respirer. La mort n'était pas loin, elle le savait, mais elle n'avait pas peur. C'était plutôt une délivrance. Elle serait enfin libérée de ce fardeau, de ce qu'on avait osé lui décrire comme un don.

- Je veux être libre, souffla-t-elle. Quel gâchis…

Hadjira se sentit fatiguée. Elle ferma les yeux, prête à mourir.

- Ne sois pas aussi dure envers toi-même.

Hadjira ouvrit les yeux et sourit. Elle le savait, elle l'avait toujours su. Ses yeux se mirent à briller.

- Djéfaï, mon époux, dit-elle en tendant la main vers lui.

Il lui prit la main et la baisa doucement. Il agissait de cette façon pour la première fois. Jamais il ne l’avait touchée auparavant ni posé ses lèvres sur elle. Hadjira le laissa volontiers faire. Elle allait bientôt mourir. Elle ne pouvait lui refuser ce bien maigre plaisir.

Hadjira ne put empêcher les larmes de couler sur ses joues. Il n'avait pas changé. Il avait même rajeuni. Il était plus jeune qu'au moment de sa mort. Il semblait avoir à peine vingt crues. Ses yeux étaient vivants, son sourire éclatant.

- Ta vie n'a pas été un gâchis, continua Djéfaï. Le peuple t'aime tant, ma reine. Tu as su permettre à la vérité d'éclater. Combien de fois as-tu innocenté l'accusé lors d'un tribunal ?

- C'est sans fin, c'est inutile, dit Hadjira.

- D'autres gens continueront ce travail après toi. C'est le cycle de la vie. Ta présence n'a pas été inutile, Hadjira.

- Je me sens tellement vide. Je suis seule.

- Je suis là, fit remarquer Djéfaï.

- Mais vous êtes mort, répliqua Hadjira.

- Je croyais que j'étais immortel, rétorqua-t-il en souriant.

- Vous n'avez pas honte ! Écouter les conversations alors que vous êtes censé être mort ! Vilain !

Hadjira était heureuse. Elle souriait. Djéfaï avait toujours su la réconforter, trouver les bons mots. Puis, son visage se couvrit à nouveau d'un voile de tristesse.

- Je ne suis pas à ma place ici. Je ne m'y suis jamais sentie. J'aurais tant voulu… vivre… un mari, des enfants…

Djéfaï serra sa main mais ne dit rien. Il n'y avait rien à dire. Le passé ne pouvait être changé.

- Je vais mourir et je n'aurai même pas connu l'amour, murmura Hadjira.

Elle se tourna vers Djéfaï pour constater qu’une larme coulait sur sa joue.

- Pardon, dit-elle. Je ne voulais pas…

Djéfaï ne retira pas la larme. Il ne voulait pas cacher sa tristesse.

- Je t'aime tant, Hadjira. Te voir mourir est déjà difficile pour moi. Mais te voir mourir malheureuse, c'est insoutenable. Hadjira, dis-moi, as-tu peur de mourir ?

- Non, répondit-elle. Au contraire, je veux mourir. J'ai attendu ça pendant tant de crues. Je veux être libérée de ce fardeau, de cette malédiction.

Djéfaï hocha la tête, serra plus fort la main d'Hadjira avant de la lâcher, de respirer fortement puis d'annoncer :

- Hadjira, mon amour, je ne suis pas un dieu. Je ne suis pas immortel non plus mais je n'en suis pas loin.

Son aura brillante confirmait ses mots.

- Je suis différent. Cela m'offre beaucoup de choses, entres autres, la capacité de résister au temps.

- Vous êtes trop jeune, dit-elle en souriant.

- Tu as remarqué. Tu as toujours été très perspicace, mon amour. Lorsque je suis né, je n'étais pas différent. J'étais comme tout le monde, un homme, mortel, simple, un chasseur. Un jour, je suis mort mais je me suis réveillé et j'étais différent. Le temps n'avait plus aucune emprise sur moi, pas plus que la maladie ou la fatigue. Ce don, que j'ai reçu, je peux le donner, à qui je veux.

Hadjira regarda Djéfaï. Venait-il réellement de lui proposer de faire d'elle une déesse ?

- Si je te donne ce don, tu auras tout le temps de connaître l'amour. Je sais que tu ne m'aimes pas, je l'ai compris et accepté. Je te guiderai, je t'aiderai à vivre cette éternité car évidemment, elle n'est pas gratuite.

- Comment cela ? demanda Hadjira qui sentait les forces lui manquer de plus en plus.

- Je suis le mal, Hadjira, le mal incarné, tu l'as dit toi-même. L'éternité est à ce prix. Tu deviens le mal. L'envie de meurtre t'envahit, ne te lâche jamais. Le sang, la domination, le pouvoir, tu ne désires plus que cela.

- Vous n'avez… jamais… désiré… le sang. La paix… était présente partout.

Hadjira avait désormais du mal à aligner deux mots de suite.

- Avec le temps, on apprend à se contrôler, à dominer ses pulsions et à les utiliser. Je t'apprendrai mais au début, tu seras difficilement contrôlable et d'ailleurs, je ne t'empêcherai pas de faire le mal car ça sera ta nature et je ne veux pas lutter contre elle. Si tu choisis l'éternité, ça sera dans le mal.

- J'ai… assez… donné. Le bien… a eu sa chance. Je veux…

- Hadjira, le coupa Djéfaï, je veux que tu comprennes que tu as réellement le choix. La mort est un choix raisonnable. Tu es une prêtresse du bien. Je comprendrais que tu veuilles rejoindre tes ancêtres avec l'âme pure et blanche. Je t'enterrerai sur tes terres dans les rites et rituels du peuple du bien. Je ne veux pas que tu choisisses le mal par dépit.

- Avez-vous… une âme ?

Djéfaï rit puis annonça :

- Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est que je peux aimer, haïr, souffrir, que je veux vivre, car malgré tout, je peux mourir, même si c'est assez compliqué. Je ne me suis jamais senti aussi vivant que depuis que je suis mort. Ai-je une âme ? Qu'en sais-je ? Est-ce si important ?

Hadjira secoua la tête. Non, ça ne l'était pas.

- Une dernière chose, dit Djéfaï. Si tu acceptes, sache que je ne te forcerai pas à rester à mes côtés. Je te demanderai de le faire, pour que tu apprennes car tu seras vraiment maléfique, terriblement et tu auras besoin d'être un peu contrôlée. Cependant, quand tu seras à la maîtrise de toi-même, tu pourras t'éloigner, je ne te retiendrai pas. Tu seras libre d'aller et venir, d'aimer qui tu veux, de me laisser.

Hadjira hocha la tête. Sa vue se brouilla. Elle sentit son cœur ralentir. La mort venait, elle le sentait. La décision était difficile. Hadjira ne craignait pas la mort. Elle vit Kamel lui tendre la main en souriant.

- N'aie pas peur, dit Kamel. Viens rejoindre les ancêtres.

- Non, je ne veux pas, dit Hadjira.

- Je comprends que tu préfères mourir, dit Djéfaï avec une énorme tristesse dans la voix.

- Pardon, grand-père, dit Hadjira, mais je veux vivre, je veux aimer.

Djéfaï regarda dans la direction de Kamel et sourit.

- C'est ton droit, Hadjira, dit Kamel. Puisses-tu être heureuse en donnant le mal.

Kamel disparut et Hadjira pleura puis hurla. La douleur était particulièrement intense. Son bras la brûlait. Sa peau se déchirait. De l'acide remontait de l'intérieur de son bras gauche vers son épaule.

Hadjira fut prise d'une terreur intense. Cette mort n'était ni calme, ni sereine et cela la terrifiait. L'acide continua son chemin, accompagné d'un torrent de feu et de lave liquide. La vague atteignit son cœur et elle crut qu'il explosa. L'acide monta le long de son cou pour atteindre sa bouche, son nez, ses yeux puis l'intérieur de son crâne et ce fut terminé. Hadjira ne sentit plus rien, ne vit plus rien.

 

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Quelle était cette odeur ? C'était merveilleux ! Une splendeur ! Jamais une odeur n'avait été aussi présente, aussi douce, aussi envahissante. Sur quoi se trouvait-elle qui fut aussi doux et tendre, aussi moelleux ? Quel était cet oiseau qui chantait si bien ? Le chant était si fort ! Était-il juste à côté d'elle ? Ça devait être le cas pour qu'elle le perçoive aussi bien, avec toutes ses vibrations. Elle ouvrit les yeux et un monde merveilleux de couleurs s'offrit à elle. C'était étrange, tellement différent d'avant.

- Suis-je morte ? dit-elle et sa voix fut douce et mélodieuse.

- Difficile à dire, répondit une voix subtile et nuancée.

Elle se tourna vers son interlocuteur pour découvrir Djéfaï. Elle sursauta car la voix était différente, mais également ce qu'elle voyait.

- Tes sens sont plus aiguisés. C'est pour ça que tout est si différent. Ils vont doucement se remettre à niveau.

- Les couleurs, murmura Hadjira. Tout est si coloré ! J'en suis aveuglée !

- C'est parce que tu vois davantage de couleurs qu'avant. Tu vois aussi les températures et bien d'autres choses. Il fait nuit, Hadjira.

- Non, ce n'est pas…

Djéfaï lui désigna le ciel de la main et là-haut, il n'y avait que la lune et les étoiles. Pas de soleil. Pourtant, Hadjira y voyait comme en plein jour.

- C'est merveilleux, dit-elle.

Elle se leva avec une telle aisance. Plus de douleur, plus de fatigue, plus de rhumatisme, plus d'arthrose. Elle regarda sa main et constata qu'elle était ridée.

- Je suis toujours vieille ! s'exclama Hadjira.

- Bien sûr, tu as l'âge que tu avais quand tu es morte. Je t'apprendrai à modifier ton apparence.

Hadjira hocha la tête.

- Je ne me sens pas maléfique, dit Hadjira.

Djéfaï sourit.

- Ça va venir… très vite ! Dès que ton corps aura terminé de boire ton sang.

- Pardon ? lança Hadjira qui n'avait pas bien saisi la phrase.

- Tu n'es plus obligée de manger comme avant, bien que tu puisses aussi le faire. Maintenant, ce dont tu as besoin pour vivre, c'est de sang humain. Ton corps utilise le sang qui coulait dans tes veines au moment où je t'ai transformée. Lorsqu'il aura utilisé toute l'énergie qu'il contient, il t'en demandera davantage et tu auras envie de tuer tous les gens autour de toi pour assouvir cette soif qui ne te lâchera plus.

- Je ne t'ai jamais vu tuer qui ce soit, dit Hadjira en tutoyant son mari pour la première fois.

Il n'en prit pas ombrage, au contraire, il sourit et annonça :

- Parce que je ne tue plus personne depuis fort longtemps. Je t'apprendrai. Je veux que tu sois au contrôle. Je veux faire de toi une Aar, pas une bête manipulée par ses pulsions. Avant cela, dis-moi, comment est mon aura ?

- Toujours aussi noire, pourquoi une telle question ?

- Pour deux raisons. D'abord, j'ignorais si ton don survivrait à la transformation. Visiblement, il subsiste. Ensuite la couleur dépend de ton point de vue et je pensais que peut-être, tu en avais changé, expliqua Djéfaï.

- Non, non, je pense toujours que tu es le mal incarné, annonça Hadjira.

- Comment est ta propre aura ? interrogea Djéfaï en souriant.

- Je ne la vois pas. Il me faut un miroir, lui apprit Hadjira.

Djéfaï lui fit signe de le suivre. Ils arrivèrent rapidement au Nil.

- C'est désagréable, dit Hadjira. J'entends tout, je vois tout, je suis attirée par le moindre mouvement.

- Ça va s'harmoniser, ne t'inquiète pas. Laisse le temps au temps, dit Djéfaï. Maintenant, regarde ton reflet.

Hadjira marcha dans l'eau, attendit que les vaguelettes cessent puis regarda ses pieds, dans l'eau. Elle se vit elle-même, vieille, ridée, les longs cheveux noirs lâchés tombant jusqu'à ses hanches. Elle était vêtue de cet ensemble de nuit qu'elle portait dans son lit au moment de sa mort. Ses yeux noirs brillaient plus fort que jamais.

- Alors ? lança Djéfaï qui s'impatientait. Comment est ton aura ?

- Je n'en ai pas, répondit Hadjira, elle-même surprise. C'est bizarre, j'en ai toujours eu une.

- Peut-être que tu n'arrives pas toi-même à déterminer si tu es bonne ou mauvaise, dit Djéfaï. Ton côté prêtresse du bien te veut rayonnante et ton côté Aar te considère comme maléfique.

- Aar ? répéta Hadjira.

- C'est comme ça que les hommes ont nommé ce que nous sommes.

Hadjira hocha la tête et enregistra l'information.

- Et maintenant ? lança Hadjira.

- Maintenant, je vais t'apprendre à te contrôler.

- Je ne comprends pas. Que dois-je apprendre à contrôler ? interrogea Hadjira.

Elle n'était pas une enfant incapable de contenir ses besoins. Que pouvait-il attendre d'elle ?

- Suis-moi, ordonna-t-il.

Ils marchèrent toute la nuit, sans jamais que Djéfaï ne prononce un seul mot.

Hadjira suivait silencieusement, écoutant, voyant, sentant, goûtant, touchant chaque fleur, buvant chaque cri d'animal, se délectant de chaque baie afin d'en capter tout le panel tellement nouveau que le monde offrait à ses sens sur-développés. Elle savoura l'absence d'arthrose et de rhumatisme. Du bonheur liquide coulait dans ses veines.

- Nous marchons depuis huit heures et je suis bien, annonça Hadjira.

Elle n'avait pas eu besoin de consulter un cadran solaire ni même de regarder le ciel. Elle savait le temps qui passait. Son esprit le lui indiquait. Elle aurait pu se trouver au fond d'un trou sans perdre la notion du temps.

- Tu vas bientôt perdre le contrôle, murmura Djéfaï qui menait la marche quelques pas devant elle.

- Je ne comprends pas. Je me sens bien. Qu'entends-tu par…

Hadjira se trouvait face à un cadavre dans un état étrange. La peau collait à ses os comme s'il était vide à l'intérieur. Elle avait vu beaucoup de morts mais jamais aucun qui ressembla à cela. Que s'était-il passé ? Où était Djéfaï ? Où était-elle ? Elle n'était plus sur le chemin.

Le cadavre disparut et Hadjira vit le passé se dérouler devant ses yeux. Elle voyait Djéfaï marcher devant elle, annonçant qu'elle n'allait pas tarder à perdre le contrôle. Puis le paysage défila rapidement car Hadjira courait vite, très vite, suivant son instinct, vers une délicieuse odeur de sang. Le paysan esseulé apparut et Hadjira enfonça ses dents dans sa gorge pour le vider de son sang.

Hadjira revint à la réalité et elle lui envoya une douleur fulgurante dans le torse. La main de Djéfaï entourait son cœur.

- Tu meurs si je l'arrache, précisa-t-il. Comprends-tu maintenant la perte de contrôle ? Tu n'as pas désiré tuer cet homme. Tu n'as fait que suivre ton instinct. La bête a pris le dessus. Comprends-moi bien : je me fiche que tu tues des gens. Tu as le droit de le faire. Je t'y encourage même. Cependant, je voudrais que tu le fasses volontairement. D'autant plus qu'agir de cette façon est dangereux. Vois comme cela t'a mise en danger. Tu es à ma merci. Je peux te tuer d'un geste. Ce n'est pas acceptable. Tu dois apprendre à te contrôler.

Djéfaï retira son bras du torse pour arracher le cœur du paysan dont le corps disparut en poussière. Hadjira gémit de terreur. L'âme de ce brave homme errerait à jamais dans les limbes.

- Enfin, en le mordant, tu lui as fait le don d'immortalité.

- Je ne l'ai pas…

- fais exprès ? finit Djéfaï à sa place. Tu dois apprendre à….

- me contrôler, comprit Hadjira.

- Essaye de me tuer, proposa Djéfaï sur un ton de défi. Essaye de m'arracher le cœur.

Hadjira accepta tout de suite la proposition, non par envie de tuer, mais par volonté de jouer. Ses forces renouvelées ne demandaient qu'à être exploitées.

- Arrête, ordonna Djéfaï après quelques passes pendant lesquelles l'ancien pharaon avait aisément évité chaque attaque de sa reine. Tu es sur le point de perdre le contrôle. Nourris-toi avant que cela ne se produise. Manger devrait toujours être un moment agréable. Vois, ressens, renifle, chasse ta proie.

Hadjira sourit et se concentra. Immédiatement, elle le sentit : le sang. Quelqu'un était présent, non loin. Elle pouvait entendre battre son cœur. Il devait être en train de travailler car il puait la transpiration.

Elle se dirigea vers cette odeur subtile et enivrante. Elle s'approcha, tel un prédateur, cachée, sous le vent, chassant instinctivement. Elle le voyait maintenant : un paysan seul, jeune, à peine quinze crues. Sa peau luisait. Hadjira sentit son envie exploser en elle.

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