Chapitre 22 : Le cadeau

Notes de l’auteur : Bonne lecture !

[Chapitre relu]

De l’autre côté de la salle, Jagger voyait la détresse d’Amélia et l’observa s’en aller en silence. Son regard coula alors vers ce sorcier au cheveux rouge qui venait de la quitter. Qu’avait bien pu lui dire ce Lerouge pour la mettre dans un état pareil ?

Il fronça les sourcils, inquiet.

À côté de lui, Annie Klerona l’observait. Un sourire fleurit sur ses lèvres alors qu’elle approchait d’un pas léger. Elle lui prit son plateau des mains, faisant sursauter le jeune homme qui se retourna. En découvrant la jeune femme dans sa robe d’orchidée, il se figea.

Jagger n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle le devança.

– Vas-y, lui dit-elle. Va la retrouver.

– Euh… Je… Pardon ? demanda-t-il soudain méfiant.

 L’elfe lui sourit.

– Je ne suis pas aveugle, dit-elle d’une voix douce, j’ai bien remarqué que vous vous connaissiez. Tu peux bien t’absenter quelques instants.

Son sourire se fit soudain plus triste.

– Notre princesse ne semble pas aller très bien depuis quelques jours et tu sembles être ami avec elle. Alors va.

Jagger la regarda, stupéfait, avant de sourire et de la remercier. S’il n’avait pas eu peur de se faire renvoyer ou pire, il l’aurait serré dans ses bras. Il s’inclina puis se lança à la poursuite d’Amélia dans les jardins.

Ces derniers lui semblèrent si grands que, pendant un moment, il se demanda s’il parviendrait à la trouver.

L’homme-fée erra un moment, découvrant les splendeurs du parc des Monroe, quand ses pas le guidèrent devant une roseraie de toute beauté. En y entrant, il découvrit Amélia, assise sur un banc de pierre au milieu des roses. Sa jupe, d’une mousseline blanche magnifique, étalait des pétales de fleur à ses pieds alors que les rosiers semblaient se pencher sur elle, comme pour recueillir ses pensées.

Elle était si belle à cet instant que Jagger lui trouva l’air d’une princesse de conte de fée attendant au milieu des fleurs. Un tableau splendide mais où perçait une profonde mélancolie qui lui serra étrangement le cœur.

Il s’apprêtait à ouvrir la bouche quand elle lui coupa l’herbe sous le pied.

– Aven Lerouge vient de me demander en mariage.

Jagger manqua s’étouffer. Aven Lerouge ? L’épouser ?

Elle ne le regardait toujours pas et ne lui laissa pas le temps de répliquer.

– Et je pense accepter.

– Quoi ?

Jagger la fixa, perdu. Les sourcils froncés par la concentration, elle arborait une expression sévère qu’il ne lui connaissait pas. Ses mains étaient si serrées qu’il voyait ses jointures blanchir. Et ses yeux, résolument plongés dans la contemplation des brins d’herbes sous ses escarpins, semblaient orageux.

À cet instant, il avait l’impression de pouvoir voire le poids de son héritage peser lourdement sur ses épaules. Et pourtant, pourtant, elle demeurait droite, le regard sombre mais déterminé.

– Ne te méprend pas, dit-elle d’une voix blanche, je déteste les Lerouge autant que toi et il ne fait pas exception. Mais ce mariage pourrait vraiment nous être profitable. Il pourrait me permettre de m’immiscer dans les affaires familiales et de soulager mon frère du poids de notre héritage. Sans parler du peuple des fées que je pourrais soutenir convenablement. Je pourrai commencer par les autoriser à vendre leurs créations sur le marché. Petit à petit, elles pourraient avoir une meilleure vie et…

– Mais je t’ai entendu dire à ton frère que les mariages arrangés te rebutaient !

– Ça me répugne et je me déteste encore plus de penser à lui donner une réponse favorable.

Amélia serra les lèvres et releva les yeux. Elle planta un regard sombre dans celui de l’homme-fée. Ce qu’elle lut dans celui de Jagger la troubla. Il semblait presque… souffrir ? Elle secoua la tête, non, elle devait se tromper.

– Mais, poursuivit-elle, amère, si le Tueur de Fée continu de sévir, j’ai bien peur d’être obligée d’accepter. Il n’y a que comme ça que je pourrais forcer la police à faire correctement son travail.

Amélia détourna les yeux. Elle se sentait mal. Elle avait l’impression qu’un poids lui plombait l’estomac. Sa gorge ne cessait de se serrer et le silence qui planait sur eux commençait à devenir pesant, presque douloureux.

–  Dans ce cas, dit lentement Jagger, il nous faut trouver ce tueur au plus vite.

Amélia releva la tête, perplexe. Un rire sans joie lui échappa.

– Depuis quand tu te soucie des sorcières ? demanda-t-elle avec sarcasme en se levant.

Amélia s’apprêtait à le dépasser pour rejoindre la fête lorsqu’il lui saisit le bras. Elle se retourna, surprise. Le regard de Jagger était sombre. Quelque chose d’étrange semblait briller au fond de ses prunelles, quelque chose qu’elle ne comprenait pas.

– Depuis que j’en ai trouvé une qui se soucie véritablement de nous.

Un silence. Amélia avait l’impression de se noyer dans le turquoise orageux de ses yeux. Ils étaient tellement beaux… Puis la jeune fille se détacha doucement de lui, repoussant la main de Jagger qui retomba mollement à son côté. Un sourire triste étira ses lèvres. Elle se sentait tellement fatiguée, tellement lasse.

En la voyant ainsi, le jeune homme eut la sensation de se décomposer vivant. Elle semblait si triste, si esseulée, presque… fragile. Ça ne lui ressemblait pas.

– Fais attention, tu as presque dit quelque chose de gentil.

– Je ne me permettrais pas.

Un rire échappa à Amélia. Jagger sourit. Il préférait définitivement la voir sourire.

– Nous devrions y retourner, finit-elle par dire. Ma mère va encore faire une crise si elle ne me voit pas et je crois qu’Annie et Remy ne seraient pas mécontentes de retrouver l’un de leurs serveurs.

– Bien, mademoiselle, répondit Jagger en s’inclinant dans une révérence théâtrale.

Amélia leva les yeux au ciel et prit le bras qu’il lui proposait avant de retourner vers la fête.

 

La foule était en joie, certains trinquaient, d’autres dansaient. Amélia remarqua même un homme un peu rougeaud vautré sur une chaise, un verre à la main. Visiblement, l’alcool avait coulé à flot durant sa courte absence. Beaucoup de joues étaient rougies, tant par la danse que par la boisson.

Amélia embrassa la scène du regard. Aven semblait avoir pris congé, elle en fut soulagée. Pourtant, cette sensation de légèreté qu’elle éprouva ne fut que de courte durée.

Amélia s’arrêta brusquement et son expression se fit plus triste. En suivant son regard, Jagger découvrit un Azriel complètement ailleurs. Assit dans son fauteuil, il se tenait un peu à l’écart de la foule, bien que certains membres de sa famille ne soient pas loin.

– Ton frère n’a pas l’air d’aller bien, murmura-t-il mal à l’aise. Est-ce qu’il faut que je demande à un guérisseur de venir ?

– Non… soupira-t-elle en suivant le regard de son frère. Ce ne sera pas nécessaire.

Jagger l’imita et découvrit une jeune fille magnifique parlant joyeusement avec le marié. Il reconnut tout de suite l’une des demoiselles d’honneurs.

En se tournant vers Amélia, l’incompréhension se lisait dans son regard. Elle soupira.

– C’est Jupiter Monroe, annonça sombrement la sorcière, la cadette de Mars Monroe. Elle…

Amélia se racla la gorge, repoussant les larmes qui menaçaient. Un sourire amer étira ses lèvres. Il la sentait trembler à son côté.

– Si mon frère n’avait pas contracté le syndrome de l’Œil Mort, il se serait sûrement marié avec elle. Il en a toujours été éperdument amoureux depuis le jour où Mars nous l’a présenté il y a des années.

– Que s’est-il passé ? demanda-t-il doucement.

– Les Monroe ont rompu les fiançailles peu de temps après l’annonce du diagnostic. Azriel n’était plus qu’un mourant en devenir, à leurs yeux il ne représentait plus qu’un malade condamné. Ils ne voulaient pas s’enchaîner à lui. Comme ça, Jupiter trouverait un meilleur parti. Ils n’avaient pas de mauvaises intentions dans le fond, ils voulaient juste le meilleur pour leur fille. Mais… eh bien, ils ont détruit toute illusion de vie normale à Azriel.

Le silence qui s’en suivit paraissait presque douloureux. Le regard de Jagger passa successivement d’Azriel à Jupiter puis au comte. Il eut de la peine pour lui et comprit un peu mieux la morosité d’Amélia au moment de recevoir le faire-part ce jour-là. Il l’imaginait sans mal vouloir préserver son frère de cette épreuve, comme Jagger voulait préserver ses sœurs de la misère.

Amélia se racla la gorge.

– Tu m’excuses ? Je ne veux pas le laisser seul.

– Euh… Oui, oui, bien sûr.

Amélia s’écarta et courut presque rejoindre son frère. Azriel sembla reprendre des couleurs alors que sa sœur s’agenouillait près de lui et lui prenait la main. Jagger continua de les observer. Il resta là, les yeux dans le lointain. Un lien profond les unissait, c’était indéniable. Et, en les regardant, il eut l’impression qu’ils étaient le centre de l’univers l’un de l’autre. 

Une pensée traversa soudain l’esprit du jeune homme : quand viendrait la mort du prince, comment réagirait-elle ? Jagger osait à peine y songer… Elle serait anéantie, c’était certains. Mais arriverait-elle à s’en relever ?

Finalement, la vie de ces deux héritiers n’était peut-être pas aussi rose qu’il l’avait imaginé.

Remy l’appela. Il se remit au travail.

 

***

 

Quelques heures plus tard, vers la fin des festivités, alors que le soir commençait à tomber et que les invités s’en allaient doucement, Azura vint chercher sa fille et lui demanda de la suivre.

Alors qu’elles traversaient le manoir des Monroe, Amélia sentit l’angoisse l’envelopper. Elle se demandait ce qu’elle avait bien pu faire de mal. Quand elle lui avait demandé pourquoi ils ne rentraient pas tout de suite, sa mère lui avait simplement répondu que la mariée souhaitait la voir. Cette réponse, qu’elle trouvait étrangement vague, l’inquiéta autant qu’elle l’intrigua. Bizarrement, et même si ce n’était pas vraiment le genre de Jane, elle s’imaginait déjà recevoir un sermon à cause de son comportement. La question était donc, qu’avait-elle bien pu faire de mal ?

Bon, elle savait qu’elle avait commis bon nombre d’impairs, comme observer les invités à la place du couple dans la chapelle, ou ne pas se lever avec les autres pour les applaudir à leur baiser, sans parler de leur valse qu’elle avait passé à parler avec Azriel sans leur prêter la moindre attention. Elle n’avait pas dansé, elle ne s’était pas mêlée aux autres. Allait-elle lui reprocher son inattention ?

Au vu des circonstances, elle imaginait mal Jane lui faire la morale pour cette raison, alors quoi ?

Au détour d’un long couloir, Azura s’arrêta enfin devant une porte ouvragée et toqua deux coups. De l’autre côté, une voix mélodieuse leur répondit d’entrer, ce qu’elles firent.

Quand la porte s’ouvrit, la première chose que vit Amélia fut Jane qui se levait d’une méridienne au velours bleu soyeux. Sa robe semblait scintiller dans les derniers rayons du soleil.  Elle était vraiment magnifique.

La pièce dans laquelle elle les accueillit était un petit salon fleuri qu’Amélia apprécia tout de suite. Il n’avait rien à voir avec celui de sa mère, surchargé de bibelots et d’accessoires tous plus inutiles et magnifiques les uns que les autres. Les murs étaient couverts de dessins de fleurs et d’oiseaux colorés. Dans l’ensemble, c’était un salon magnifique à l’air champêtre et chaleureux.

Pourtant, malgré le sourire de Jane et l’ambiance douce et agréable de la pièce, Amélia se sentit prise au piège, gelée. Elle n’osait pas approcher. Si bien qu’il fallut qu’Azura la pousse en avant pour la faire entrer tout à fait dans la pièce. Elle se mit à triturer nerveusement ses mains, sa robe éparpillant des pétales de roses tout autour d’elle.

– Je suis si heureuse que tu sois là, lui sourit Jane. En fait, je craignais que vous ne veniez pas, Azriel et toi.

Son sourire vacilla, incertain. Et pendant une étrange longue seconde, il lui sembla voir les beaux yeux vert clair de la mariée s’assombrir. Amélia savait que Jane éprouvait beaucoup de tendresse pour son frère et elle. Après ce qu’il s’était passé entre les Monroe et les Moonfall quelques années plus tôt, après le chagrin qui s’était écrasée sur la Première Famille, elle ne fut pas étonnée d’entendre ces mots.

– Azriel tenait à venir pour vous, expliqua sobrement Amélia. Mais… si ça n’avait tenu qu’à moi, dit-elle en jetant un regard à sa mère, je ne serais pas venue.

Azura ouvrit la bouche pour répliquer quand Jane leva une main en signe d’apaisement.

– Je comprends.

Il y eut un silence. Puis Jane alla chercher un petit coffret de bois sur un guéridon non loin et revint vers elles.

– En fait, si je voulais que tu viennes, c’est pour te donner ceci.

Et elle lui tendit le coffret.

– Hum… ce n’est pas plutôt à la mariée que l’on offre des présents ? demanda Amélia perplexe en recevant le coffret.

– Oui, s’amusa Jane, mais il y a si longtemps que je ne t’avais pas vu. Et il me semble que tu seras bientôt en âge de te marier, alors j’ai pensé que ça pourrait te servir. Vas-y, ouvre !

Amélia retint un soupire. Bientôt en âge de se marier… Elle jeta un regard oblique à sa mère, repensa aux paroles d’Aven et d’Azriel. Elle pinça les lèvres, incertaine, et finit par ouvrir le coffret. Devant elle, Jane trépignait d’impatience.

Quand ses yeux se posèrent enfin sur le contenu du coffret, Amélia ne put cacher sa surprise. Elle releva des yeux ronds sur la mariée, son regard passant du coffret à Jane plusieurs fois. Avec des doigts tremblants, elle sortit la plus belle épingle à cheveux qu’elle n’ait jamais vu.

Longue et fine, elle semblait faite en corne de narval et gravée d’arabesque somptueuses. À son sommet se trouvait une magnifique rose de cristal où reposait un papillon aux ailes si fines qu’elles semblaient faites de papier. Un pendant se balançait doucement sous la rose, un entrelacs de fils d’or joliment tressé se terminant par de petites étoiles scintillant à la lumière.

Amélia se tourna vers Jane, mal à l’aise.

– C’est trop, je ne peux pas accepter ! dit-elle très vite.

Elle avait l’impression que l’accessoire lui brûlait les doigts. Elle ne méritait pas un présent pareil, ne s’en sentait pas digne, loin de là.

– Elle ne te plaît pas ? demanda Jane l’air tout déconfit.

– Si, si, elle est magnifique ! essaya de se rattraper Amélia, paniquée. Je n’ai jamais vu pareil joyau, mais…

L’adolescente baissa les yeux. Jane l’observa un instant, puis elle se tourna vers Azura.

– Peux-tu nous laisser un moment, s’il te plait ?

Dans son dos, Amélia entendit sa mère pousser un long soupire avant de quitter la pièce en silence. À présent seules, Jane reporta son attention sur la jeune fille et la guida jusqu’à la méridienne où elle s’assit avec elle. Avec douceur, elle prit ses mains dans les siennes et chercha son regard.

– Amélia, tu es une sublime jeune sorcière et je sais bien que tu n’es pas très à l’aise avec le protocole et les règles qui régentent notre société, même si tu les respectes admirablement bien. Cette épingle, poursuivit-elle après un silence, n’est pas un accessoire ordinaire. Les femmes de ma famille se la transmettent de mère en fille depuis des générations. Une vieille histoire veut que la rose qui l’orne porterait bonheur. Elle m’a été légué par ma grand-mère il y a longtemps, ma mère n’ayant pas eu le temps de le faire, et, aujourd’hui, je te l’offre. 

– Mais… pourquoi me la donner à moi ? Je ne comprends pas.

Jane hésita, soudain mal à l’aise et afficha un pâle sourire.

– Tu n’es pas sans savoir qu’il y a quelques années, j’ai eu un grave accident, expliqua-t-elle doucement.

Amélia la vit poser une main sur son ventre. Elle eut peur de comprendre.

– Suite à cela, poursuivit-elle tristement, on m’a appris que je ne pourrais plus avoir d’enfant.

Amélia sentit son cœur se briser. Bien sûr, elle avait entendu parler de cet affreux accident d’équitation où la sorcière avait failli perdre la vie. Jane avait toujours aimé se balader à cheval dans le Parc de Lune, mais personne ne s’était douté un seul instant qu’elle courrait le moindre danger.

Malheureusement, un sleipnir sauvage s’était échappé d’une écurie où on tentait de le dresser dans une ville voisine. Il avait réussi à traverser la réserve du parc et, ivre de rage, avait fondu sur la jeune femme. Jane avait eu beaucoup de chance. Gravement blessée, elle fut sauvée par des êtres de la forêt qui alertèrent les gardiens du parc. En peu de temps, elle fut conduite à l’hôpital où elle avait été prise en charge par les meilleurs guérisseurs de la capitale. Quelques semaines plus tard, Jane ressortait de l’hôpital, convalescente, mais en vie.

Amélia ignorait que l’accident avait eu des répercutions aussi grave. Ce qui était d’autant plus tragique puisque Jane avait toujours nourri le désire d’avoir des enfants. Cette révélation finit de rendre triste la jeune fille.

Jane poursuivit.

– Je veux que tu la gardes, lui dit-elle, et que tu n’oublies pas de rester toi-même quoi qu’il advienne.

Jane repoussa une mèche rebelle derrière l’oreille de l’adolescente. Amélia était perdue.

– Ne te laisse pas dominer par les règles que régentent notre monde.

– Mais vous…

– J’étais comme toi autrefois, mais j’ai choisi de changer. Je me suis résignée pour respecter les dernières volontés de ma mère et ma grand-mère. La Cour des Sorcières n’est qu’une vaste pièce de théâtre, expliqua-t-elle comme ailleurs. Il y a ceux qui se font une raison et ceux qui choisissent de se battre pour rester eux-mêmes.

Silence.

– Je t’envie, Amélia. Tu as plus de courage que moi à l’époque.

– Vous n’aimez pas Mars Monroe ?

– Oh si, je l’aime de tout mon cœur, il est l’homme avec qui je veux partager le reste de ma vie, le seul que j’aimerai jusqu’à la fin de mes jours. Mais, jamais il ne se serait intéressé à moi si je n’avais pas joué le jeu de la cour. Alors, promets-moi de rester toi-même, quoi qu’il arrive.

Amélia regarda l’épingle à cheveux, sa fleur si belle, ses détails si incroyables. Puis elle releva les yeux sur la sorcière et hocha la tête.

– C’est promis.

– Formidable, sourit Jane en essuyant une larme au coin de l’œil. Bien, il se fait tard, tu devrais vite rejoindre Azura. Telle que je la connais, elle doit déjà attendre après toi.

– Oui.

Amélia reposa l’accessoire à cheveux dans son coffret et s’inclina humblement avant de sortir de la pièce. Dans le couloir elle retrouva sa mère et, ensemble, rejoignirent leur famille qui attendait devant les grilles du manoir.

Lorsqu’elle monta dans le fiacre qui les reconduirait chez eux, Amélia ne put s’empêcher de se rejouer sa journée. Le coffret qui reposait sur ses genoux lui semblait peser des tonnes alors qu’elle se demandait comment respecter sa promesse.

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