Chapitre 22 : Le casque

Penché sur l'établi, Orn s'appliquait à ressouder son casque sous le regard attentif de Fett et Nasha. Réparer une telle fissure n'était pas une tâche facile, et une marque allait rester définitivement sur cette pièce d'armure emblématique. À vrai dire, le chasseur, malgré le souvenir douloureux de sa défaite cuisante, admirait presque cette cassure si propre et précise. Aucun morceau ne manquait, et la fissure barrait parfaitement le casque noir de manière oblique, à l'instar de la cicatrice que le Twi’lek portait désormais au visage. Les deux observateurs étaient eux aussi surpris de voir que la fissure était aussi nette, mais aucun ne pointa ce détail par peur de perturber Orn. Pourtant, ce dernier, tout en recollant avec un soin immense les deux morceaux, ne pouvait que se demander comment Skywalker avait pu faire cela. Le tir du Rebelle n'avait même pas été précis, mais simplement dévié par un faible mouvement de sa main lorsque le chasseur avait utilisé ses blasters contre lui. Il n'avait même pas eu l'intention de tirer sur Orn, trop occupé à éviter les tirs ennemis en tentant de sauver ses amis. C'était déjà une chance inouïe que ce coup de feu l'ait atteint, alors qu'il ait réussi à briser son casque pourtant destiné au combat était encore plus incroyable. Et bien qu'il n’aimât pas ce Luke Skywalker, le Twi’lek devait admettre qu'il était intrigué par ce Rebelle.

Si ses suppositions étaient exactes, Luke partageait le même sang que celui de Vador, et cela était la raison pour laquelle le Seigneur Sith le cherchait. À travers les étincelles des éclats de soudure, Orn revoyait le visage du jeune homme sur lequel reposaient les espoirs d'une Rébellion déterminée. Il se rappelait cet air de résolution qui animait les yeux de Skywalker, et le chasseur devait bien admettre qu'il avait démontré un courage immense que lui-même ne possédait pas. Il avait l'apparence d'un simple Rebelle, mais quelque chose en Skywalker lui conférait une aura, une chance puissante et victorieuse. Et si Orn le considérait toujours comme un enfant vis-à-vis de son âge, il pouvait comprendre pourquoi tant de personnes attendaient de lui des actions extraordinaires. Après tout, le chasseur avait vu Skywalker en faire une.

Ressasser ces souvenirs et mener de telles réflexions avait amené l'esprit du Twi'lek loin de la cave, et ses mains travaillaient machinalement, habituées par de nombreux travaux de réparation d'armures et de droïdes. Plongé dans ses pensées, Orn était cependant dérangé par les regards insistants et observateurs de ses deux amis. Il les apercevait du coin de l'œil, et fut finalement obligé de reposer le casque, en poussant un soupir de fatigue. Même avec des gestes automatiques, la réparation de son casque demandait une attention particulière, et l'épuisait moralement. La curiosité de Nasha et de Fett n'était pas d'une grande aide, au contraire, et le chasseur tourna la tête brusquement vers eux, plissant légèrement les yeux. La Twi'lek sourit d'un air désolé, et commença une phrase lorsque Twik se mit à râler bruyamment. Ils se tournèrent immédiatement vers lui, et virent le droïde se tenir le bras gauche, qui n'était visiblement plus fonctionnel.

"Qu'est-ce que tu as, Twik ?" demanda Orn, inquiet.

Le robot soupira et se tourna vers eux, embarrassé de devoir expliquer ce qu'il lui était arrivé, malgré tous ses efforts pour maintenir le problème caché.

"Quelque chose dans mon bras gauche a lâché… À force de me prendre des coups, mon système devient trop endommagé pour que ce ne soit plus bénin. Mais ça, c'est de ta faute ! Si tu ne passais pas ton temps à faire des atterrissages ou décollages en catastrophe, je serais en parfait état…" dit-il, en tentant de masquer son inquiétude par des piques.

Nasha se dirigea aussitôt vers Twik, prête à enquêter sur les raisons du mauvais fonctionnement du membre cybernétique, mais le chasseur fronça les sourcils, ne trouvant pas cette réponse satisfaisante.

"Cela fait un certain temps que je n'ai pas utilisé le Vautour, Twik… Qu'as-tu fait exactement ?"

Le concerné, laissant approcher Nasha malgré son apparente méfiance, lâcha un soupir.

"Je me suis pris un mur de la grotte…" avoua-t-il de mauvaise grâce, presque dans un murmure.

Orn leva les yeux au ciel, mais il savait que Twik avait raison : son système se faisait de plus en plus endommagé à chaque impact que le droïde recevait, et le chasseur n’était pas le pilote le plus tendre ni le plus prudent. Ce n’était pas qu’il ne s’inquiétait pas pour le bien-être de son ami de toujours, mais le Twi’lek avait toujours piloté comme si son vaisseau était un module de course, bien qu’il tînt énormément au Vautour Couronné.

"Désolé… Je ferais plus attention les prochaines fois," promit-il sincèrement.

"Tu as intérêt, ou je t’interdis l’accès aux commandes de mon vaisseau !" répondit le robot, d’un ton dont une gratitude émanait malgré la menace.

Orn laissa échapper un petit rire, et ne corrigea pas Twik sur le véritable propriétaire du Vautour, sachant ce combat déjà perdu d’avance. Nasha, quant à elle, demanda la permission au droïde de le réparer, et ce dernier la lui accorda en bougonnant, n’aimant pas recevoir de l’aide. En réalité, Twik avait une confiance immense en la Twi’lek qu’il savait extrêmement talentueuse, et le chasseur s’abstint d’aller aider son co-pilote. Il savait que Nasha ferait un bien meilleur travail que lui, et il ne voulait que le meilleur pour Twik.

"Nasha, il y a des parties fonctionnelles de droïde B1 dans le vaisseau," lui informa-t-il.

La concernée hocha la tête et se dirigea vers le Vautour, suivie de près par le robot, qui commençait à râler à nouveau, exaspéré par son bras gauche qui ne bougeait plus. La Twi’lek était ravie de pouvoir se rendre utile, et avait hâte d’enfin mieux connaître le fonctionnement d’un droïde de combat. Elle n’avait que rarement eu à réparer ou améliorer d’anciens robots datant de la Guerre des Clones, et améliorer ses connaissances sur un modèle antique dont presque toutes les unités avaient été désactivées à la chute des Séparatistes était pour elle passionnant. Nasha s'imaginait déjà découvrir la raison de cette désactivation de masse mystérieuse et mettre à jour les secrets des Séparatistes. À vrai dire, toute cette époque qu'elle n'avait pas connue l'intriguait. Elle avait toujours trouvé étrange qu'une tyrannie comme l'Empire avait obtenu le pouvoir aussi facilement avec une République qui semblait pourtant puissante. La Twi'lek savait que Orn avait connu l'avènement de l'Empereur, mais n'osait pas lui poser de questions sur cela, car il était évident que trop de ses mauvais souvenirs venaient de là. Elle espérait que rejoindre la Rébellion assouvirait sa curiosité sur ce sujet, car les Fulcrum lui avaient dit que d'anciens Sénateurs et Jedi étaient une force active dans l’Alliance. En entrant dans le vaisseau, elle s'arrêta un instant, regardant l'intérieur immaculé. C'était sans doute une des dernières fois qu'elle montait dans le Vautour Couronné. Nasha poussa un soupir discret et nostalgique, avant de se tourner vers les parties de droïdes B1 amassées dans un coin. Ses yeux scintillèrent de joie en les voyant. Tous les morceaux étaient dans un parfait état, et semblaient aussi fonctionnels que leur premier jour. Elle appela Twik, qui s'approcha et lui expliqua ce qui n'allait pas. Sortant ses outils, elle se mit à le réparer avec minutie, loin des deux mercenaires restés dans la cave.

Ces deux derniers étaient plongés dans un silence léger, seulement brisé par les bruits métalliques de la réparation du casque. Les deux parties étaient presque entièrement attachées, et Orn posa un instant ses mains sur la table, tentant de calmer ses tremblements d'anticipation. Il avait hâte d'enfin revoir son casque dans sa splendeur malgré la trace de la fissure qui était toujours visible. Cependant, il n'avait pas envie de rater la moindre étape, mais le chasseur ne savait pas s'il pouvait se faire confiance pour cela. Après tout, il n'avait pas été suffisamment habile pour éviter ou prévoir le tir de Skywalker, et il avait réussi à perdre le sabre-laser de Taano dans la foulée, bien qu'il l’eût récupéré après. Peut-être n'était-il pas digne de sa réputation, peut-être était-il faible et lâche.

Face à ces réflexions, les faibles tremblements d'anticipation parcourant sa main devinrent des tremblements de doutes et de peur. Face à ce casque noir impassible, il revoyait les Clones de sa vision sur la Cité des Nuages. Le Twi'lek ne voyait pas son propre reflet, mais celui de sa sœur, dont les yeux montraient la peur et l'incompréhension des derniers instants de sa vie. Orn avait participé aux atrocités de l'Empire. Il ne méritait pas de vivre en paix, ou de bénéficier d'un anonymat protecteur. Il baissa la tête, ne sachant que penser. Puis, sans prévenir, une main se posa doucement sur la sienne. Le chasseur releva la tête, rencontrant le visage découvert de Fett, dont les yeux brillaient d'inquiétude et de bienveillance. Alors qu'il s'apprêtait à s'énerver contre le Mandalorien, Orn décida de rester silencieux, sachant parfaitement que passer sa colère envers lui-même sur quelqu'un d'autre n'aiderait personne. Alors il se contenta de fusiller Fett du regard, et voulait éloigner l'attention de ce dernier sur son état.

"J'espère avoir quelque chose sur le visage pour que tu me regardes comme ça…," dit-il d'un ton faussement accusateur.

Le concerné esquissa un sourire, comprenant que le chasseur tentait d’esquiver une discussion sur ce qui l’inquiétait. Il respectait cela, même s’il était évident que le Twi’lek ressassait à nouveau ses doutes et ses actions. Le Mandalorien ne répondit pas tout de suite, malgré le regard assassin de son collègue. Face à lui, il se rendit compte que cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu son visage. Et Orn avait changé, bien plus que mentalement. Ses yeux jaunes semblaient plus ternes, plus durs, mais avaient en même temps une lueur de détermination hésitante qui brillait doucement. Ses tâches de vitiligo s’étaient également agrandies, et leur symétrie autour des yeux et du nez du chasseur était presque parfaite, comme une œuvre d’art immaculée. Etrangement, la cicatrice encore vive qui barrait son visage ajoutait à sa beauté, lui donnant un air digne et dangereux. L’observation de Fett fut cependant perturbée par un haussement de sourcils du Twi’lek, qui commençait sérieusement à s’impatienter et à s’inquiéter.

Sa question n’avait été qu’une blague, mais il craignait la réponse. Il ne bougea pas lorsque Fett leva sa main - la même qu'il avait posé sur celle de son collègue - pour la poser sur sa joue, d’un geste lent pour lui laisser l’occasion de refuser, ce que Orn ne fit pas, n'osant à peine bouger. Un tremblement presque de peur le parcouru lorsque la main, pourtant si délicate malgré les horreurs qu'elle avait commises, rencontra tendrement sa joue. Le chasseur planta ses yeux dans ceux du Mandalorien, soutenant son regard d'un air se voulant fier et froid, mais dont un soulagement étrange ressortait. Il semblait simple de s'abandonner à cette étreinte dont la signification était tout autre que la première depuis leurs retrouvailles. Pourtant, Orn ne pouvait s'y résoudre. C'était trop compliqué, trop douloureux, trop tôt, trop facile. Ce n'était pas tourner la page, c'était oublier. Et le Twi’lek ne voulait pas oublier. Il ne voulait pas faire comme avant pour ignorer sa blessure, mais il se devait de se donner du temps pour guérir. Alors il haussa simplement un sourcil, attendant la réponse de Fett, l’air de rien.

"Non. Je me disais juste que… Je connaissais ton visage à la perfection, je me rappelle toujours de la forme des tâches de vitiligo… Mais tu as changé," souffla finalement le Mandalorien, d’un ton presque nostalgique.

Le concerné leva les yeux au ciel affectueusement, cachant sans succès le faible sourire qui se dessina sur ses lèvres. Inconsciemment, il s’était rapproché de Fett, mais finit par détourner le regard pour se concentrer sur son casque, et ce mouvement força ce dernier à retirer sa main, non sans une pointe de remords.

"C’est le principe de vieillir, j’imagine," dit Orn, qui plissa les yeux pour calculer son prochain geste.

Ce n’était pas qu’il refusait l’affection du Mandalorien, au contraire, mais il avait toujours besoin de temps, et le Twi’lek savait que son collègue respectait cela. Après tout, il n’était ici que depuis quelques jours, et savait pertinemment que les choses ne redeviendraient jamais comme avant. Croire le contraire était idiot et était d'une cruauté sans nom envers le chasseur qui ne demandait que d’avancer. Les yeux fixés sur le casque, ce dernier observa ses moindres recoins, s’assurant que tout était parfaitement placé et qu’il ne manquait rien avant de procéder à la dernière étape. Orn plaça avec précaution ses mains autour de son casque, sous le regard attentif de Fett, qui, lui aussi, vérifiait que tout était parfait. Le Twi’lek osait à peine respirer, de peur de faire un mauvais mouvement. Sa concentration était au maximum, et il s’efforçait de contrôler même les plus petits mouvements de ses mains. Le chasseur n’avait qu’à joindre les deux morceaux, mais cela était loin d’être simple, et le moindre faux pas pourrait lui faire revenir à la case départ. Il laissa échapper un faible soupir, pour tenter de se détendre et de décrisper ses mains, sans grand succès. Néanmoins, il commença à rapprocher les morceaux de son casque, lentement et sûrement, d’un geste bien plus sûr que le Twi’lek ne l’était.

À ses côtés, le Mandalorien respirait discrètement, et se forçait à paraître détendu, pour ne pas mettre davantage de pression sur son collègue déjà très concentré. Il savait que Orn allait réussir, mais il se mettait à sa place, et comprenait très bien cette inquiétude et cette appréhension. Lui-même l’avait ressentie de nombreuses fois en réparant son armure, qui lui venait de son père et dont l’histoire était ancienne. Alors il ne faisait aucun bruit, et vérifiait régulièrement l’entrée de la grotte, s’assurant que personne ne vienne perturber le chasseur dans son travail minutieux. L’antre était plongée dans un silence lourd de concentration, ponctué seulement par de faibles bourrasques de vent dehors, qui soulevaient les grains de sable et les faisaient danser. Cependant, le Twi’lek n’entendait rien de tout cela, se focalisant uniquement sur ses gestes. Il passa outre les doutes qui l’assaillaient, commençant à comprendre doucement que rien dans la mort de Taano ou dans son ignorance n'était de sa faute. Après tout, aller au Temple n’aurait pas changé le sort de sa sœur, et personne n’aurait su la vérité sur sa mort.

Orn accola enfin les deux morceaux du casque noir, qui redevint, après des mois, un unique morceau, assemblé à la perfection. Le casque de Clone semblait toujours fier et impassible, avec une visière fine et sombre, dont le milieu descendait doucement vers le bas, se divisant en deux petites pointes au niveau de la bouche. La fissure était prononcée, rendue probante par la peinture noire qui s’écaillait et qui avait disparu autour. Le blanc original du casque, sali et presque gris, était donc visible çà et là, et des marques de décompte gravées pouvaient être aperçues, comme si le propriétaire original de cette pièce d’armure avait compté ses jours. Voir ces détails d’origine rappelait au chasseur ce jour où il avait été banni de son clan et qu’il avait dû quitter sa planète. Warat’Ualin lui avait tout de même permis de retourner à Coruscant à bord d’un vaisseau d’esclaves pour qu’il puisse partir, et Orn, du haut de ses quinze ans, s’était retrouvé seul dans la capitale de la République déchue. Ressentant le besoin de se cacher, il s’était réfugié près d’un vaisseau Venator, dont le nom, le Dernier Jugement, était fièrement inscrit. Le Twi’lek avait aperçu un Clone mort à ses côtés, son casque orné de motifs noirs et de marques de décompte gisant près de lui. Sans réellement réfléchir, il avait pris le casque et gardé l’armure, lui donnant la vague impression de ne pas être démuni. Il avait également volé les deux blasters du Clone mort, éprouvant une petite culpabilité face au visage fermé tatoué du soldat.

Le chasseur, qui n’était toujours qu’un enfant, était resté plusieurs jours dans cette cachette, puis était sorti, dissimulant son visage avec le casque, qui n’avait pas encore eu besoin d’être modifié pour être adapté à sa morphologie. Orn avait erré dans les allées, évitant avec ferveur le Temple et ses souvenirs horribles. Un jour, sans doute plusieurs mois après son arrivée sur Coruscant, il s’était posé sous un vaisseau rouge, et avait paniqué en se retrouvant, le lendemain, nez à nez avec un droïde de combat désactivé. La surprise passée, le Twi’lek s’était mis en tête de remettre ce robot en état de marche, trouvant enfin un objectif après de longs jours à errer dans but. Cela lui avait pris plusieurs mois, et quasiment un an s’était passé entre son bannissement et les premiers mots de Twik, qui avait été totalement perdu à sa réactivation. À partir de ce jour, Orn n’avait plus jamais été seul, et il bénéficiait de l’aide du droïde pour voler de la nourriture et des Crédits. Il avait établi son repaire près du vaisseau rouge et s’était amusé à le crocheter pour y entrer. Ce faisant, il avait gagné ce vaisseau, qui semblait avoir appartenu à un Général. Peu de temps après, le Twi’lek s’était élancé en direction de Tatooine, près à rejoindre les mercenaires de Jabba le Hutt.

Tant de souvenirs remontaient à la surface, différents de ces visions horrifiantes qui hantaient ses nuits. La plupart étaient doux-amers, issues d’une période difficile mais qui avait connu sa naissance en tant que chasseur de primes craint et respecté. Il se souvenait de la marchande Xyrr, qui lui avait confié un poignard et une armure de Mandalorien étrange, qui lui avait appartenu mais dont elle ne voulait plus. C’était d’ailleurs cette même armure que Nasha avait modifiée et qu’elle portait désormais ; le chasseur lui avait donc donné son accord pour la modification avec joie, sachant que la vieille marchande appréciait la Twi’lek à la peau violette. Xyrr faisait toujours partie de ses meilleurs souvenirs. Cette ancienne guerrière voilée l’avait toujours traité avec tendresse, presque comme une mère, même si elle savait se montrer implacable et digne de sa réputation de personne à ne jamais froisser. Des larmes montèrent aux yeux du chasseur, face à ces réminiscences agréables et qui changeaient de ces visions incessantes qui le reprenaient depuis la Cité des Nuages. Un soulagement s’était aussi emparé de lui.

Son casque était réparé, en un seul morceau, et lui semblait plus magnifique qu’avant malgré le symbole du vautour brisé. Fett sourit avec affection face à l’expression du chasseur, qu’il savait être une expression joyeuse et émue. Il posa sa main sur son épaule, et le Twi’lek lâcha un rire sincère mêlé à un faible sanglot. Il sentait toute cette pression le quitter. Son casque, son identité, bien que changé, était de retour et lui faisait fièrement face. Il posa avec hésitation une main sur son casque, comme s’il craignait que le moindre mouvement pût le détruire. Le toucher rendit tout cela plus vrai, plus authentique et plus réel, assurant le chasseur qu’il n’était pas dans un rêve et qu’il allait enfin pouvoir quitter sa cachette. Bien sûr, il ne savait pas encore ce qu’il allait faire, mais une chose était certaine : il retournerait à Ryloth pour tout expliquer au chef de son ancien clan. Après de telles découvertes, il lui semblait finalement important et indispensable d’exposer la vérité à ce clan qui gardait la tombe de sa sœur. Orn pensait également revenir au Palais de Jabba pour faire son retour et obtenir quelques informations sur les dernières actions de l’Empire, bien qu’il n’eût pas hâte de revoir le Hutt, qui allait probablement lui demander quelques services. Avec les connaissances qu’il avait maintenant, le chasseur savait que servir cette limace était bien plus honorable que de servir l’Empereur et ses mensonges qui modifiaient l’Histoire en inversant les rôles.

"Maintenant, il ne nous reste qu'à peindre le tout, et ça devrait être parfait," commenta Fett, brisant le long silence.

Le Twi’lek ne répondit pas tout de suite, se contentant de sourire bêtement face à son casque maintenant réparé.

"Oui… Ça fait du bien," avoua-t-il d’une voix basse.

Au même moment, Nasha et Twik entrèrent dans la cave, et la future Rebelle lâcha une petite exclamation de surprise avant de se précipiter vers l’établi, et examina le casque dans ses moindres détails.

"Pas trop tôt ! J’ai bien cru que tu allais prendre plusieurs mois, au rythme où ça allait," commenta Twik, d’un ton dont pourtant une véritable joie émanait.

Nasha leva les yeux au ciel à sa remarque, puis porta son attention sur son ami.

"Je suis vraiment impressionnée ! Tu as fait un travail extraordinaire… Ton casque va être magnifique, une fois fini.

— Merci… Je crois que la peinture va être la partie la plus simple des réparations," répondit le chasseur.

La Twi’lek acquiesça, pensant exactement la même chose. Elle était contente que son ami ait enfin fini cette étape, et elle le trouvait beaucoup plus à l’aise qu’avant. Orn allait mieux, et voir cela était la meilleure chose au monde. Il avait changé, Nasha le voyait bien, mais elle voyait en ce changement une nouvelle ère approcher, comme si la Galaxie entière entrait dans une étape importante de son Histoire, et que les jours futurs seraient emplis d’une atmosphère particulière. Elle-même n’était plus celle qui avait rejoint le chasseur il y a longtemps, montant à bord de son vaisseau pour fuir Taar-Y et ses hommes. Mais bien qu’elle fût réellement heureuse pour son ami, un pincement écrasait son cœur. Les Rebelles n’allaient pas tarder à quitter Tatooine, et si elle voulait les rejoindre, elle devait partir avec eux, sans garantie de revoir l’équipage du Vautour Couronné à nouveau. Le sourire de la Twi’lek se transforma en un faible fantôme de joie, teinté d’une nostalgie prématurée. Même si elle sentait que rejoindre l’Alliance Rebelle était sa véritable vocation, elle ne voulait pas les quitter aussi tôt, sans savoir si Orn allait la rejoindre ou continuer ses chasses, sans l’Empire. Elle s’efforça tout de même de sourire à nouveau lorsque le Mandalorien annonça qu’il allait leur préparer un plat typique de son peuple en guise de récompense pour ce travail long et éprouvant, rejoignant ses amis dans leur joie et leur célébration.

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SinnaraAstaroth
Posté le 19/05/2024
On continue à explorer la psychologie de Orn, mais j'ai le sentiment que ça tourne un peu en rond quand même et qu'on ressasse les mêmes idées en boucle. Il y a énormément d'introspection, mais on stagne toujours en termes de déclic psychologique. On a parfois une ou deux informations intéressantes et nouvelles, comme sur la façon dont il s'est enfui étant jeune ou son intention de révéler la vérité à son clan pour rétablir la vérité et laver son nom, mais sinon ce ne sont que des choses qu'on sait déjà plus ou moins.

C'est un peu ma première remarque "négative" sur l'histoire, je trouve vraiment que depuis trois-quatre chapitres on tourne un peu en rond, y a beaucoup de redites, ça n'avance pas, et ça n'apporte pas grand-chose au développement des personnages ou de l'intrigue. Disons que depuis le temps, on a compris que Orn est incertain, sa peur de Vador, son opinion mitigée de Skywalker, son amitié pour Nasha et Twik, sa relation conflictuelle et ambiguë avec Boba Fett. Je pense que tout cela aurait pu être condensé en un ou deux chapitres, en conservant les scènes les plus marquantes qui apportent vraiment quelque chose de nouveaux ou des interactions nouvelles entre les personnages.

Parfois je lis des paragraphes, j'ai l'impression que c'est la même idée qui se répète, mais expliquée différemment.

Même si Orn n'a pas encore fait son choix, faut quand même que l'histoire avance, quitte à faire une ellipse, parce que si on doit attendre trois mois qu'il se morfonde dans sa grotte à pleurer dans son casque avant qu'il se bouge, on a pas le cul sorti des ronces. x)

En revanche, il y a des choses intéressantes, comme la réparation du casque, qui a clairement une portée symbolique, mais ça aussi je trouve qu'on insiste un peu trop lourdement dessus et que ça aurait pu être traité plus efficacement en quelques paragraphes concis. J'ai l'impression que cet "arc" dans la grotte est interminable, surtout après 17 chapitres assez bien rythmés, avec pas mal d'action, de découvertes, de voyages, de suspense et de tension, etc. là c'est peu l'ennui, je vais pas te mentir. x)

Twik qui s'est cassé le bras en se cognant contre un mur, mais qui a trop honte pour l'avouer, c'était drôle cela dit. x)
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