Chapitre 22 : Le pouvoir du régent
Elvire
Une grande confusion régnait dans le nouveau quartier général de la résistance. Un seigneur lié au réseau avait mis à disposition un de ses entrepôts, doté de plusieurs caves en enfilade. Il avait fallu vider le sous-sol de l’échoppe du chouvre pour transporter ici tout ce qui pouvait l’être en abandonnant le reste. L’espace était plus exigu et moins pratique, et comme il se situait dans les environs du grand marché — donc plus près des Cimiantes —, les pélégris patrouillaient souvent aux alentours. Themerid avait d’ailleurs demandé à Lancel de Kelm, pour preuve de sa bonne foi, de se débrouiller pour que les soldats se raréfient dans le voisinage.
Malgré sa conviction que Flore avait agi inconsidérément, Elvire se tenait près d’elle pour lui prodiguer son soutien sororal. Pourtant, l’aînée ne montrait aucun signe de repentir ; elle dardait ses yeux transparents sur Themerid avec le même air de défi qu’elle avait affiché en introduisant Lancel dans l’ancien repaire. Elvire en arrivait à douter qu’elle ait réalisé son erreur.
– Je sais qu’il n’y a aucune malfaisance dans ce que tu as fait, disait le prince, et que ta faute est due à un manque de discernement. Mais tu as mis en danger non seulement tous ceux qui se trouvaient là, mais aussi le réseau dans son ensemble. Que se serait-il passé si de Kelm avait ordonné à ses pélégris de vous suivre ? Ils seraient tombés sur tous nos documents, les noms des résistants à Terce et dans les provinces, nos plans pour la distribution de l’albrui et de la yérélithe…
– Mais ça ne s’est pas passé comme ça, répondit froidement Flore. J’étais certaine qu’il était sincère. Tu en as eu la preuve, d’ailleurs.
– Je sais seulement qu’il ne peut pas prétendre au trône. Ça ne suffit pas à démontrer qu’il s’oppose vraiment à l’Ordre. Je te rappelle qu’il est Maître-Érudit !
– Il a aussi veillé à ce que les viols cessent dans les écoles, tu l’as fait vérifier toi-même. Grâce à lui, les devineurs sont saufs, hors de Terce.
– C’est vrai, et c’est pourquoi je lui laisse une chance. D’autant que s’il veut effectivement se battre de notre côté, je serais sot de ne pas profiter de sa position chez l’ennemi. En attendant que j’en sois sûr, l’adresse du nouveau quartier général lui restera inconnue, par précaution, et je serai son unique interlocuteur. Je le rencontrerai au château, ainsi que lui et moi en sommes convenus. Quant à toi…
Un demi-sourire passa sur les lèvres de Flore, si bien que sa cadette ne put s’empêcher de lui donner un coup de coude en espérant qu’elle fasse enfin preuve d’un peu de contrition. Themerid rougit légèrement, mais son regard resta droit. Elvire sentait que ces remontrances lui coûtaient, surtout adressées à Flore qui lui avait déjà montré par le passé ce qu’elle pensait de son autorité. Pourtant depuis, les choses avaient changé ; il avait endossé son rôle de futur souverain et de chef de la résistance. À ce titre, sa sœur aurait dû reconnaître sa légitimité, malgré ce qu’ils avaient partagé pendant leur enfance.
– J’ai dû beaucoup insister pour que tu puisses continuer à faire partie du réseau. Il va falloir cesser tes imprudences et prouver à tout le monde que tu es digne de confiance. Et que tu sais obéir à mes instructions ou à celles du seigneur Conrad. Jusqu’à nouvel ordre, tu ne participeras plus aux actions.
Flore resta silencieuse un instant, puis se tourna vers Elvire.
– Je vais rentrer, annonça-t-elle.
– Je t’accompagne.
La cadette lança un regard d’excuse au prince, sans savoir si elle était désolée pour le comportement de Flore ou parce qu’elle s’en allait. Pourtant, elle sentait qu’elle serait plus utile auprès de sa sœur. Seule avec elle, elle pourrait tenter de la raisonner.
Deux heures plus tard, la cadette se retournait entre ses draps sans trouver le sommeil. Dans l’autre lit, Flore semblait dormir. Elle avait coupé court à la discussion qu’Elvire avait essayé d’initier par un laconique « C’est trop tard. », puis lui avait tourné le dos. Une angoisse sourde pesait sur le ventre de la jeune femme comme le signe précurseur d’un danger imminent. Elle sentait que Flore frôlait une limite au-delà de laquelle personne, pas même elle, ne pourrait plus l’atteindre. Il lui fallait la retenir, mais par quel moyen ? Fallait-il profiter de la présence de leur père à Terce ? Il faudrait alors lui parler de la résistance et c’en serait fini de sa propre participation au réseau. Et puis, Godmert n’avait jamais eu les mêmes rapports avec Flore qu’avec elle. La tension qui avait toujours existé entre eux risquait sans doute d’aggraver les choses. Si seulement Venzald était là… Elvire visualisa son visage ouvert, si semblable à celui de son frère et pourtant si différent. Sur le sien, les émotions se lisaient avec évidence, juste un instant avant qu’il les prononce sans détour. Sa sensibilité et sa franchise toucheraient probablement Flore. Quel dommage qu’il se trouve si loin. Cependant, si elle avait bien compris, tant qu’il restait au bout du monde, son frère et lui étaient protégés. Que se passerait-il à son retour ? Tout ça était si compliqué. Qui avait pu monter un plan pareil ?
Themerid et le seigneur Warin pensaient qu’il s’agissait de quelqu’un qui pouvait — ou pourrait — accéder légitimement au trône. Le Maître-Juriste avec qui ils échangeaient des informations tentait de reconstituer l’ordre de succession, mais compte tenu de la complexité de la Loi Régalienne et de la généalogie des Kellwin, la tâche était ardue. Elvire pensait surtout que l’âge du bonhomme n’aidait pas. Il devait s’endormir sur ses épais volumes, dans la pénombre des archives.
Et pourquoi n’essaierait-elle pas, elle ? Les archives n’étaient pas gardées, la nuit ; elle était passée devant assez souvent pour s’en assurer, en rejoignant le souterrain du vieux puits. Elle servirait enfin à quelque chose ! Depuis ce que lui avait infligé Bréol, elle se sentait bien incapable de participer aux actions armées du réseau, mais ça, c’était dans ses cordes. Elle se glissa hors de son lit.
L’aube approchait quand elle referma le lourd manuscrit relié de cuir en soupirant, avant de le remettre à sa place. Elle devait bien admettre que la fonction de Maître-Juriste ne s’improvisait pas. Les pages de la généalogie des familles du royaume lui étaient restées hermétiques. Tout le monde était lié en un imbroglio inextricable, parfois avec plusieurs ancêtres communs, à différentes époques, si bien que tous les nobles du pays semblaient cousins à divers degrés, ou oncles, ou arrière-petits-neveux, elle ne savait plus trop. Par acquit de conscience, elle voulut vérifier les deux ou trois noms qu’elle avait identifiés sans conviction dans le recueil de la noblesse de Cazalyne. Elle devait avoir encore du temps avant que quiconque se décide à venir s’enterrer ici.
Elle trouva bien l’histoire, les armoiries et les possessions de la famille de Berno, a priori proche des Kellwin, mais ne parvint pas à comprendre leur degré de parenté avec Einold et les jumeaux. Et puis, le seigneur Fergus de Berno était mort sans descendant. Même constat pour le seigneur de Gallec. Chez les Albonis en revanche, il y avait eu des enfants, mais la fille aînée était tombée d’une falaise une quinzaine d’années auparavant, quelques lunes après les funérailles de son père. Ça faisait beaucoup de décès, parmi les cousins du roi. Quoi qu’il en soit, ceux-là ne pouvaient plus briguer la couronne.
Déçue, elle dut chasser de son esprit l’espoir de voir le regard de Themerid rempli d’admiration pour son brillant travail. De toute façon, elle était si épuisée que ses yeux brûlaient. Elle avait même de plus en plus de mal à lire, constata-t-elle en plissant les paupières sur les lettres tracées à la plume : Aldrone, puis au-dessus, Albonis — celui-là l’avait amené sur cette page —, plus haut encore Albar, puis… Tiens, il aurait dû y avoir Albérac, à cet endroit !
Elle feuilleta le lourd volume pour vérifier si certains noms ne suivaient pas l’ordre alphabétique, mais ils étaient tous scrupuleusement classés là où on pouvait les attendre. Tout à coup, elle se souvint que Maître Elric avait grandi en Marmane. Elle replaça l’ouvrage en repensant à ce que lui avait rapporté Themerid sur la triste histoire de leur ancien précepteur ; c’était horrible de perdre un frère si jeune. Le manuscrit qui recensait les familles nobles résidant hors de Cazalyne était beaucoup moins épais. Elle l’ouvrit au début et chercha la bonne page.
Elle la fixait depuis plusieurs instants sans croire ce qu’elle y voyait, quand un bruit de pas dans le couloir la fit sursauter. Elle souffla sa bougie, prête à se cacher sous un meuble si quelqu’un entrait. Le son décrut jusqu’à se fondre dans le silence. À tâtons, elle rangea le livre, puis se faufila hors des archives, vers la tour de la Lune. Elle devait raconter immédiatement à Themerid ce qu’elle avait découvert.
***
Themerid
Le petit salon du roi n’avait pas changé. La pièce était sobre, les murs blanchis pour renvoyer la lumière des deux étroites fenêtres et les meubles robustes, bien que confortables, avaient été choisis pour leur utilité avant tout. Les fauteuils étaient disposés face à face pour les entretiens, la table de travail était cernée de coffres et d’étagères pour y ranger des livres ou des rouleaux de parchemin. Le décor, neutre à première vue, dégageait une impression de puissance contenue. La dernière fois que Themerid était entré là, c’était pour assister à l’éprouvante agonie d’Einold. Il frissonna à ce souvenir. Ce n’était peut-être pas une bonne idée d’avoir donné rendez-vous à Lancel de Kelm dans les appartements royaux, finalement. C’est vrai qu’ils occupaient tout un étage de la tour, juste en dessous de celui des princes, et que personne n’y mettait les pieds, mais la personnalité de son défunt propriétaire y apparaissait de manière si évidente que sa présence était presque palpable. Même le commandant semblait nerveux.
– Racontez-moi votre histoire, ordonna Themerid d’une voix ferme, autant pour en imposer à son interlocuteur que pour chasser le spectre qui hantait les lieux.
Lancel hocha la tête comme pour légitimer la demande du prince.
– Je me suis enrôlé dans le Haut-Savoir quand j’avais dix-neuf ans. À la disparition de mon frère Baudri, en fait. L’Ordre est implanté depuis des siècles en Altamonte ; les tours du Haut-Collège, à quelques lieues du domaine familial, m’étaient familières et la réputation d’érudition de ses membres attisait ma curiosité et mon admiration. À l’époque, tout ce qu’on pouvait leur reprocher, c’était de ne pas se montrer très généreux de leurs connaissances, ni très ouverts au monde. De ce que j’en savais, en tout cas.
Il se carra dans son fauteuil et croisa les jambes. Sa voix se modulait agréablement, son récit coulait comme un ruisseau. Il était parfaitement conscient de ses talents d’orateur, Themerid en aurait juré. Il ne se laisserait pas envoûter aussi facilement, pourtant !
– Or, en plein deuil, l’isolement et l’étude me sont apparus comme salvateurs. Ma naissance, le niveau d’instruction que je possédais déjà et les qualités d’apprentissage que j’ai montré dès mon arrivée m’ont permis de gravir rapidement les échelons. J’ai accumulé les connaissances théoriques, y compris la stratégie militaire dans laquelle j’excellais. Je n’y voyais qu’un savoir comme un autre, d’ailleurs. Dix ou douze ans plus tard, j’étais nommé Maître-Erudit et l’on m’attribuait le commandement du Haut-Collège d’Orityne.
Il s’éclaircit la gorge, un peu gêné, puis regarda de nouveau le prince.
– Pendant tout ce temps, les préceptes du Haut-Savoir se sont peu à peu modifiés. Il ne s’agissait plus seulement de science — ni même de définir à qui elle aurait dû être réservée, ce qui me hérissait déjà —, mais du rôle et des droits des individus selon leur rang de naissance, leur sexe, leur profession… Je n’y accordais que peu d’intérêt, je l’avoue. Je me suis naïvement convaincu durant des années que ça ne présentait pas de danger, puisque ça restait de la théorie, entre les murs des Hauts-Collèges. On s’arrange facilement avec sa conscience sur les sujets qui risquent de remettre en question une situation qui nous convient.
C’était humain, en effet, songea Themerid sans décider encore s’il excuserait le commandant pour ses faiblesses. Il attendait la suite.
– Quand les évènements se sont précipités, après la mort de votre père, et que j’ai compris que le Haut-Savoir avait placé des Érudits à la prévôté des provinces et du royaume, j’ai senti que ce changement n’augurait rien de bon. À mon niveau, je n’ai eu d’abord qu’à appliquer le couvre-feu, ce qui m’a encore permis de me voiler la face pendant quelque temps. Ensuite, j’ai reçu l’ordre de procéder à la confiscation des livres et des documents écrits en échange de la distribution du blé. Et puis il y a eu les premières exécutions de bouchevreux. Elles se sont déroulées sous la responsabilité du prévôt d’Orityne et non sous la mienne, mais on m’a commandé de laisser faire, voire d’aider aux arrestations. Là, c’était trop pour moi ; même avec la pire mauvaise foi du monde, je ne pouvais plus ignorer que ce qui se passait me révoltait. J’ai voulu quitter l’Ordre, et m’enfuir.
– Apparemment, vous vous êtes ravisé, ironisa le prince. Pourquoi ?
Lancel le fixa sans répondre un long moment, comme s’il évaluait ce qu’il pouvait lui dire. Ou comme s’il réfléchissait à une version des faits qui convaincrait son interlocuteur.
– J’ai revu quelqu’un, dit-il enfin, les yeux toujours plantés dans ceux de Themerid. Quelqu’un que je n’avais pas croisé depuis longtemps, mais que je connaissais depuis l’enfance. Cet homme m’a raconté en détail ce qui se déroulait à Terce et ce dont vous aviez été victimes, votre frère et vous. Il m’a rappelé les valeurs en lesquelles je croyais dans ma jeunesse, si différentes de la doctrine du Haut-Savoir. Cela a fini de me décider : je ne voulais plus appartenir à l’Ordre. Pourtant, il m’a fait remarquer que ma position pouvait m’offrir la possibilité de lutter de l’intérieur. Peu après, j’ai demandé mon transfert à Terce où j’ai été nommé commandant des pélégris. Je me suis rapproché des personnes dignes de confiance que mon ami m’avait indiquées. Les demoiselles de Hénan, notamment, et Dame Renaude.
Themerid s’était redressé, surpris.
– Qui est cet homme ?
– Elric d’Albérac.
– Mais… pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ? s’écria le prince stupéfait.
– Parce qu’il m’a fallu du temps pour gagner la confiance de vos amies. Et pour m’assurer qu’elles méritaient la mienne, car je risquais gros, moi aussi.
Themerid lui sourit, se leva et lui tendit la main.
– Il se trouve que je suis en mesure de vérifier cette information. Si vous m’avez menti, je me débrouillerai pour que vous soyez exécuté. Par la résistance, ou par l’Ordre, pour traîtrise. Je vous laisserai peut-être le choix. Si vous dites vrai, vous êtes le bienvenu dans nos rangs.
Le prince regagna ses appartements discrètement — il n’était pas censé se promener sans son fauteuil à roues — en réfléchissant à ce qu’il avait déclaré à Lancel. Bien qu’il se soit montré très affirmatif, vérifier les allégations du commandant n’allait pas s’avérer si simple, puisqu’à l’heure actuelle, il pouvait écouter Venzald, mais pas lui parler. Les quelques mots qu’il avait « envoyés » à son frère lui avaient valu une douleur à tomber à genoux. Dès ce soir, il faudrait qu’il demande à Iselmar s’il avait progressé dans l’élaboration d’un remède. Pour l’heure, il ne pensait qu’à dormir, car il était allé à son rendez-vous avec de Kelm aussitôt après son retour aux Cimiantes.
Assis sur son lit, il eut à peine le temps d’enlever sa chemise qu’on frappa à la porte. Le tout jeune valet qui entra retint tout juste un hoquet de surprise quand il posa les yeux sur l’impressionnante cicatrice de son épaule.
– Le seigneur Abzal demande à vous voir dans son cabinet, dit-il timidement en regardant le sol.
Ça alors ! Le prince n’avait pas rencontré son oncle depuis plus d’un an. Il l’avait aperçu de loin, dans la grande cour, et Elvire lui avait raconté qu’elle l’avait croisé ici même, une fois, quand il dormait encore sous l’effet des potions d’Iselmar. Son dernier souvenir remontait au début de la régence, lorsqu’Abzal leur avait rendu visite, à Venzald et à lui, pour leur annoncer qu’il les assignait à résidence dans leurs appartements, avant de s’enfuir lâchement. Cela avait d’ailleurs provoqué chez Themerid le malaise dont il ne s’était jamais réveillé. Avant cela, les princes avaient tenté de lui parler, de comprendre pourquoi il avait accepté l’ignoble marché proposé par le Haut-Savoir, mais le régent s’était défilé. Comme il n’avait pas daigné — ou pas osé — se présenter en face de lui depuis que son neveu était revenu parmi les vivants, celui-ci avait renoncé à lui trouver des raisons, encore moins des excuses. Il avait renoncé à lui tout court, maintenant qu’il y pensait ; le mentor auréolé de gloire qui avait ponctué leur enfance de ses affectueuses visites n’existait plus. Même son souvenir devenait flou.
Alors qu’est-ce qui pouvait bien motiver cette soudaine invitation ?
– Dites au seigneur Abzal que je viens dès que j’aurai passé des vêtements, répondit-il au garçon. Pourriez-vous trouver quatre hommes pour mon fauteuil, s’il vous plaît ?
Le domestique s’inclina avant de sortir en courant presque, manifestement soulagé de ne pas avoir à l’habiller.
Le prince fut amené devant l’accès au cabinet royal où ses porteurs le laissèrent. Tandis qu’un des pélégris de faction l’annonçait, il se prépara à l’affront. Il allait enfin pouvoir confronter le régent à sa félonie. Lorsque celui-ci apparut, cependant, son visage n’affichait aucune pugnacité, ni même aucune honte. En revanche, il jeta un œil nerveux dans le couloir par-dessus la tête de Themerid, contourna son fauteuil et le poussa lui-même à l’intérieur.
Une fois assis en face de lui, le regard avec lequel il le détailla des pieds à la tête fit oublier ses questions au prince. C’était celui, rempli de nostalgie et de résignation, d’un homme que ses fautes ont privé de droits sur ce qu’il chérissait le plus.
Avant qu’il se ressaisisse, Abzal prit la parole :
– Je t’ai demandé de venir pour une affaire urgente. Tu as peut-être eu connaissance de l’intention de Bréol d’épouser Elvire ?
– Quoi ? s’écria le prince, horrifié. Non, je l’ignorais. Je savais qu’il… lui avait fait du mal, mais pas ça !
– Je soupçonne qu’il l’a menacée de s’en prendre à sa famille. Peut-être a-t-elle craint que tu tentes de l’influencer ? Toujours est-il…
Il fut interrompu par un des gardes.
– Demoiselle Elvire de Hénan, annonça celui-ci.
– Parfait, qu’elle nous rejoigne.
La jeune femme pénétra dans la pièce d’un pas hésitant. Son visage s’éclaira lorsqu’elle vit Themerid.
– Asseyez-vous, Elvire. Nous sommes un peu pressés. Bréol a tendance à confondre mon cabinet avec le sien et à entrer sans y être invité. Je crois savoir qu’il tient actuellement une assemblée avec les prévôts des provinces, mais mieux vaut nous dépêcher.
– Il veut se marier avec toi ? interrogea Themerid, les yeux écarquillés d’effroi, à l’adresse d’Elvire. Pourquoi ne me l’as-tu pas dit ? J’aurais trouvé une solution, j’aurais…
– Justement, j’ai quelque chose à vous proposer, coupa Abzal. En fait, le seigneur Godmert m’a suggéré de vous épouser moi-même. Il aurait été difficile à Bréol de me refuser la préséance.
Themerid ignora le rejet que tout son corps manifestait pour jeter un coup d’œil de biais. Elvire ne disait rien, mais ses ongles s’enfonçaient dans le tissu des accoudoirs de son fauteuil. Objectivement, cette perspective valait mille fois mieux que l’autre, car il était sûr qu’Abzal ne toucherait jamais à un cheveu d’Elvire sans son consentement, mais il devait bien exister un moyen de ne pas la condamner à vivre avec le plus haut traître du royaume !
– Rassurez-vous, je refuse de vous imposer ça, poursuivit le régent avec un regard d’excuse. Cependant, vous marier reste la solution la plus sûre pour vous débarrasser de votre affreux fiancé. Il n’insistera pas, ou s’en prendra à moi. Alors que si vous vous cachez, il serait bien capable de raser la ville pour avoir le dernier mot. J’ai donc cherché…
– Je veux épouser Themerid, l’interrompit Elvire.
– Très bien, approuva Abzal en hochant la tête. C’était exactement mon idée.
Themerid entendit à peine la réponse de son oncle. Son cœur battait contre ses côtes, menaçant de se dérégler ou pire, de s’arrêter. Une foule de sentiments contradictoires se pressaient dans son esprit. D’abord une joie intense, puis la culpabilité lui interdisant de se réjouir de la situation, sa raison qui soufflait que c’était pourtant lui qui pouvait lui offrir la meilleure protection et qu’il fallait accepter même s’il savait très bien qu’elle ne l’aimait pas, et enfin, l’espoir insidieux que l’affection qui la poussait vers lui n’était pas seulement fraternelle. Perdu dans ce déferlement, il s’aperçut que les deux autres le dévisageaient, attendant sa réponse.
– On peut encore trouver quelqu’un d’autre, dit-il timidement. Quelqu’un que tu préfèrerais. Lanc… notre visiteur imprévu, par exemple.
Elvire secoua la tête avec frénésie, le regard suppliant.
– Non ! souffla-t-elle. S’il te plaît, Themerid, tu es le seul avec qui je me sens bien ! Je sais que tu ne me toucheras jamais.
L’espoir se tapit tout au fond de l’esprit du prince, en laissant une boule dans sa gorge qui l’empêcha de répondre à haute-voix. Au moins avait-il sa confiance…
Il donna son assentiment par un sourire crispé.
– Sage décision, approuva le régent, toujours aussi pressé. Et puis je pense depuis longtemps que vous êtes faits l’un pour l’autre.
– Pourquoi dites-vous que Bréol s’en prendra à vous ? demanda le prince d’une voix éraillée pour changer de sujet.
– Parce que c’est moi qui vais vous marier, expliqua Abzal en se dirigeant vers la porte. Les gouverneurs de province, les bourgmestres, les souverains et leurs régents possèdent ce pouvoir, ce qui nous arrange. Nous n’allons pas attendre une minute de plus.
Il ouvrit le battant.
– Garde, demandez à un valet d’aller chercher Demoiselle Flore de Hénan. Il nous faut un témoin, murmura-t-il en se rasseyant, et vous voulez sans doute que votre sœur assiste à cet évènement, Elvire.
La jeune femme acquiesça. Un silence crispé tomba sur eux pendant qu’Abzal rédigeait l’acte. Themerid, sous le choc, ne parvenait pas à savoir s’il était heureux ou pas. Il se focalisa sur le soulagement qu’il éprouvait pour Elvire.
– Merci, lui murmura-t-elle. Je suis désolée de te forcer la main.
– Ce n’est pas le cas, je te le promets.
Abzal apposa son sceau sur le parchemin.
– Le Conseil légaliste devra ratifier, puisqu’il s’agit d’un mariage royal, mais je ne vois pas pourquoi cela poserait problème. Il ne nous manque plus que Flore. Dès qu’elle arrivera, je prononcerai les quelques phrases rituelles, nous signerons tous et vous pourrez à nouveau respirer, Elvire. Il n’y aura plus qu’à répandre largement la nouvelle.
Le battant s’ouvrit sur le jeune valet qui avait transmis l’invitation du régent à Themerid.
– La demoiselle n’est pas dans ses appartements, Seigneur, et je ne l’ai trouvée nulle part dans le château.
Bon, je m'étais trompé, on a pas fini d'entendre parler d'Albérac (même si c'est en distanciel ^^) J'avoue que ç'aurait été un peu décevant. Suite à ce chapitre, j'imagine que son amour banni n'est pas la seule raison qui le pousse à ne pas revenir à Cazalyne, il y a sans doute autre chose...
Flore cache quelque chose c'est évident, son comportement est étrange. Elle a forcément une information qui nous manque. Sa confiance envers Lancel est assez déstabilisante, tu vas finir par me convaincre qu'il est vraiment gentil (en plus d'être beau et bon orateur et bon soldat etc... ^^) si ça continue^^ Mais je refuse encore de croire que c'est aussi simple ! Son récit est assez "banal" donc je n'y ai pas forcément trouvé d'indices sur le personnage.
L'idée d'Abzal est excellente, le régent reprend du poil de la bête, je sens une petite odeur d'arc de rédemption qui me fait très plaisir. Si c'est effectivement le cas, tu fais bien de commencer à faire tourner les choses un peu en amont et pas au dernier moment. J'ai hâte de voir la conclusion que tu vas donner à ce personnage très déconcertant.
Encore un beau cliffhanger qui nous rappelle le mystère Flore, est-elle partie de son plein grés ou ses agissements mystérieux ont-ils attiré l'attention du Haut-Savoir. Mystère... (pour changer)
"S’il te plaît, Themerid, tu es le seul avec qui je me sens bien ! Je sais que tu ne me toucheras jamais." ahahah le pauvre^^ c'est rare que je rie devant des livres mais là j'avoue tu m'as eu. Très très fort ! xD Ca fait partie à jamais du panthéon des PL ^^
Petite remarque :
"a priori proche des Kellwin," ->
(bouhouhou, il reste plus bcp de chapitres )= ça va faire vide quand ce sera fini)
A bientôt !
Flore cache des choses, ça c'est sûr. Mais peut-être pas d'infos sur Lancel. Peut-être qu'à son propos, elle fait juste preuve de naïveté (ou d'intuition) et que comme c'est une tête de mule, elle oublie sa prudence ?
Quant à Lancel, il dit peut-être la vérité ? Mais d'ici à dire qu'il est gentil... Qu'il joue franc-jeu ou pas avec Themerid, il a quand même fait partie de l'Ordre pendant des années ! Même si sa réticence était réelle, c'est difficile à excuser, non ? Après, la suite dira si son récit est vrai ou pas ;)
La rédemption d'Abzal... vaste sujet ! Ca va quand même être difficile, vu le passif...
Pour Flore, tu en sauras plus dans 2 chapitres. D'ailleurs, je préfère te prévenir à l'avance pour t'éviter la crise cardiaque, puisque tu sembles très impliqué dans ta lecture (ce qui me fait très plaisir), que le chapitre 24 contient un gros scoop, qui sert de conclusion à la partie 2.
La phrase d'Elvire "Je sais que tu ne me toucheras jamais." a eu pas mal de succès en effet XD En vrai, j'ai eu mal pour Themerid en l'écrivant !
Mais si, il reste encore plein de chapitres ! Et la partie 3 est vraiment très très dense. Je t'assure que quand tu vas arriver à la fin, tu n'en pourras plus de ma saga XD
A très vite, merci !
"le chapitre 24 contient un gros scoop, qui sert de conclusion à la partie 2." Je vais passer une bonne soirée alors (le comeback d'Einold ? xD)
"Je t'assure que quand tu vas arriver à la fin, tu n'en pourras plus de ma saga XD" J'ai beaucoup beaucoup de mal à croire mdr
A ce soir !
Les explications de Lancel me soulagent, mais je ne suis quand même pas complètement convaincue par le mélange des genres entre maître érudit et soldat, et par l’évolution du haut savoir, évolution contre laquelle Lancel aurait été immunisé (je veux dire qu’il était dedans pendant ses années de formation mais n’a pas été influencé). Bref, je ne sais pas, peut-être c’est moi qui suis une tête de mule, mais j’ai du mal à voir l’ensemble comme un tout cohérent. Il me manque probablement un truc ou un autre pour former dans ma tête une image cohérente du haut savoir entre son côté science/érudition et son côté armée. (et une image cohérente de Lancel)
Ah, ah Sadique ! voilà qu’Elvire découvre des informations sur Alberac, mais tu nous laisses en pleine expectative. Et puis voilà que Lancel dit qu’il a revu « quelqu’un… Ne serait-ce pas son frère sous le nom d’Albérac ? Bon enfin peut-être que c’est ce que tu veux nous faire croire depuis un moment, mas que tu vas nous détromper complètement.
La découverte que fait Elvire à propos d'Albérac, il faut que je la déplace : elle intervient un peu trop tôt et du coup ça me fait un truc pas trop crédible plus tard (elle "oublie" malencontreusement de transmettre cette info, ce qui est naze).
Je ne commenterai évidemment pas ta dernière hypothèse !
Quant à savoir ce que va donner le mariage de Themerid et d'Elvire... bonne question. En tout cas, le pauvre Themerid se fait gravement friendzoner : toutes les lectrices ont relevé et ça m'a à la fois amusée et désolée d'écrire ça !
Merci beaucoup pour tous tes commentaires et ta lecture ! J'espère que la suite te plaira ! La dernière partie a été trèèèès compliquée à écrire. Déjà parce que j'avais peut-être un peu trop abusé avant, je devais tirer sur la corde, et ensuite parce que j'avais une pression monstrueuse par rapport aux lectrices qui suivaient à chaque publication de chapitre. Mais j'ai survécu (même si c'est surement trèèès perfectible).
Je pense qu'elle n'a trouvé personne en Marmane (marmande ? un doute ^^).
Themerid et Lancel... le 2ème gagne la confiance, j'ai envie d'y croire, mais... je m'y refuse. A part Johan, y'a eu peu de gentils-gentils...
" Je me suis enrôlé dans le Haut-Savoir quand j’avais dix-neuf ans. À la disparition de mon frère Baudri, en fait." -> Y'a pas une scène dans le tome 1 où Baudri va voir son jeune frère Lancel, d'ailleurs ?? Tu mens, Lancel :(
" J’ai revu quelqu’un, dit-il enfin, les yeux toujours plantés dans ceux de Themerid. Quelqu’un que je n’avais pas croisé depuis longtemps, mais que je connaissais depuis l’enfance."
-> mon frérot, que j'ai renié, donc, qui n'est plus mon frère ? Il doit s'être passé un truc du genre...
"– Non ! souffla-t-elle. S’il te plaît, Themerid, tu es le seul avec qui je me sens bien ! Je sais que tu ne me toucheras jamais."
_> ça, ça fait très très mal ^^
J'aime Abzal qui prend les choses en main, on croit avec soulagement à la résolution du problème... et Flore va tout faire capoter parce qu'elle n'est pas là :p
Bravo, Flore ^^
Ceci dit... Je pense qu'un mariage ne la mettra pas à l'abri de Fréol (Bréol ? tiens, doute ^^), hélas...
Il y a en effet une scène ou Baudri va voir son frère Lancel dans son Haut-Collège de l'Ordre, dans le tome 1. Mais dans ce chapitre, on sait aussi que Baudri s'était enfui de chez lui un an avant, donc Lancel ne ment pas quand il dit que c'est à la "disparition" de son frère, qu'il est entré dans l'Ordre. Baudri avait effectivement disparu de chez eux ;)
La réplique d'Elvire "Je sais que tu ne me toucheras jamais" a effectivement fait l'unanimité dans la catégorie "phrases qui tuent" XD
Dans ce chapitre Abzal marque enfin quelques points, ça faisait longtemps :)
J'ai explosé de rire au "au moins je suis sure que tu me toucheras jamais" et vlan xDDDDDD
J'adore Elvire, purée <3
Au chapitre précédent, je trouve que Albérac prend cher, et je pense que j'aurais bien aimé le voir un peu plus vénère, je comprend que la honte emmagasinée toute sa vie fasse qu'il est plus du genre a être gêné qu'à se défendre sur son homosexualité, mais le fait qu'un gamin lui reproche de ne pas se battre plus pour un pays qui l'a toujours rejeté, et aussi qu'un gamin à qui il a voué sa vie lui dise "agneugneu t'es qu'un égoiste" -> je pense qu'Albérac a de quoi rager, et j'aurais bien aimé le voir rager un peu, se quitter sur une dispute. "il venait de perdre un ami" m'a mise en colère contre Venzald j'avoue (j'ai failli écrire "en colère contre Abzal" lol ! la force de l'habitude).
"au moins je suis sure que tu me toucheras jamais" : oui je savais que c'était cruel. Ce pauvre Themerid, je l'épargne pas (et c'est pas fini)
Tu as raison, dans le chapitre d'avant, Venzald et Alix se comporte en sales mômes égoïstes (il faut dire qu'il ne sont pas bien vieux, hein), mais ils sont relativement indéfendables.
Ceci dit, je ne sais pas si tu l'as senti dans les chapitres suivants, mais si Albérac ne se défend pas tant que ça, c'est non seulement parce que c'est un sujet honteux pour lui, comme tu l'as dit, mais aussi parce que lui-même n'est pas complètement convaincu. Ça ne lui ressemble pas de ne pas aller jusqu'au bout de l'aventure, et en plus il n'est pas si amoureux que ça de son Télérien.
Bref, personne n'a les fesses propres, dans cette histoire, pour parler de manière poétique XD
Merci pour ta lecture (contente de te voir de retour et de voir que ça te plaît toujours !)
Je n'ai point grand chose à dire si ce n'est que je les ai trouvés cool !
Moi je suis team Albérac, s'il veut rester avec son pipou, qu'il le fasse ! Ou alors il y retourne dès que l'histoire en Cazalyne est réglé, ou alors Liaran vient avec les héros en Cazalyne. Bon en vrai c'est dommage qu'il disparaisse de l'intrigue maintenant. D'ailleurs à ce propos, Lancel c'est vraiment un ami d'Albérac ? Ou alors c'est un """""ami"""""" ?
Yes, enfin Abzal se bouge les miches. Ça va lui retomber sur la mouille mais bon, il l'a mérité. Par contre le mariage fait vraiment express x) (enfin si Flore avait été là) d'ailleurs Themerid n'a pas de témoin ? C'est Abzal qui a ce rôle, il peut le cumuler avec celui de maître de cérémonie ? Ça me fait me questionner sur la religion dans ton monde, parce qu'on en entend pas parler alors que c'est important dans presque toute les société humaines.
Flore qui se barre, comme d'hab. À chaque fois qu'elle fait le coup je me dis qu'elle va s'en manger une, de conséquence, c'est peut-êtrepour maintenant.
Et el famoso manteau bleu qui est quelqu'un que l'on connait de longue date j'ai l'impression...
Vala c'est tout, bisous !
Ah mais moi aussi je suis team Albérac : Venzald et Alix se comportent en égoïstes, c'est clair ! Reste à savoir si Albérac veut rester pour de bonnes raisons... J'y ai pensé à embarquer Liaran, mais en fait, ça m'aurait encombrée plus qu'autre chose, je n'aurais pas su quoi faire de lui, alors j'ai botté en touche.
Je ne dis rien sur la relation Lancel/Albérac... ça fera partie des révélations de la troisième partie, héhé !
Pour le mariage, je suis partie du principe qu'il fallait un seul témoin, pas forcément un pour chaque époux.
Intéressante question, la religion : c'est vrai que ça n'a interpellé personne, mais justement, j'ai fait exprès de faire un monde où il n'y a pas de religion. Juste pour voir si j'y arrivais. Eh bien figure-toi que ce n'est pas si facile ! Ne serait-ce qu'en termes de vocabulaire, j'ai dû bannir tous les jurons médievaux à base de "dieu" ou de "bleu" qui en est un dérivé. Ensuite, il y a plein d'occasions où naturellement on se tourne vers une dimension spirituelle, ou au moins vers quelque chose de "plus grand que soi". Alors j'ai biaisé en faisant référence au ciel, à la nature, au hasard, voire au destin... Mais jusque là, je crois que j'ai réussi à faire passer le truc et ça n'a l'air de gêner personne...
Oui, Flore est partie... tu verras bientôt si tes craintes se confirment ou non ;)
Quant au manteau bleu, je ne dirai évidemment pas un mot XD !
Merci pour ta lecture fidèle et ton commentaire !
Tout d'abord, je ne sais toujours pas quoi penser de Lancel. Je le suspecte, puis, comme ici, je découvre quelque chose de lui qui penche en direction de son innocence. Je veux y croire mais j'ai peur de tomber dans un panneau. Quant à Abzal, on dirait qu'il a eu un gros coup de culpabilité parce que venir en aide à ses neveux et à leurs amies, durant l'année précédente, ça ne lui était pas tellement venu à l'idée. Je suis contente qu'Elvire puisse se débarrasser de Bréol, mais je trouve inquiètant que tout le monde veuille la pousser vers le premier homme venu... Le fait que Godmert propose Abzal comme possibilité m'a donné un peu froid dans le dos, je dois avouer xD Puis Elvire qui décide elle-même de se marier à Themerid...je sens qu'ils ne vont pas être très heureux, vu que :l'affection de celui-ci n'est pas réciproque... :(
Arrgh, la fin ! Déjà, on est pressés parce qu'on a l'impression que Bréol ou quelqu'un d'autre va bondir d'une cachette pour empêcher le mariage, mais en plus, Flore décide pile ce moment pour disparaître ? Je vais faire un arrêt cardiaque ! Je suis sûre qu'elle est allée faire une bêtise encore plus grande que d'habitude !
Désolée pour Lancel : c'est le personnage avec lequel je torture mes lecteurs dans ce tome... Dans le tome, c'était Abzal qui entretenait une relation d'amour-haine avec les lecteurs, là c'est Lancel qui les fait tourner en bourrique XD Bon, je dis que je suis désolée, mais en fait, je ne le suis pas vraiment... ;) Je suis sûre que tu vois très bien ce que je veux dire, vu que toi aussi tu aimes bien faire baver tes lecteurs !
Oui, Abzal a un petit regain de courage, ici. Mais il se connait bien : il sait que ça ne va pas durer, surtout pas face à Bréol. Ce qui explique qu'il propose un vrai mariage plutôt que de simples fiançailles entre lui et Elvire (c'est ça, d'ailleurs, que Godmert propose, pas un vrai mariage). Parce qu'il pense que si Elvire est mariée, elle n'intéressera plus Bréol. C'est vrai qu'il y avait peut-être d'autres solutions, hein, mais c'était urgent et ils n'ont rien trouvé d'autre (et moi ça m'arrange XD)
Flore qui disparaît pour faire une bêtise ? Possible... Je te laisserai constater par toi-même lors de ta prochaine session de lecture ;)
Le chapitre est assez chouette, pas si rythmé que ça, dans le sens où il n’est pas trépidant comme d’autres ont pu l’air, un peu plus posé, moins dense, mais il se passe des choses bien importantes. Bon vu que j’ai fait mon com au fil de ma lecture j’espère que ça va être compréhensible… Je vais finir par me faire taper sur les doigts avec mes bêtises !
L’Ordre existe depuis des siècles… est-ce que son chef est immortel et vraiment très patient pour la domination du monde ? Bon c’était une réflexion qui m’est venue comme ça mais il est clair qu’il y a eu un changement à un moment donné et c’est là que la bascule a eu lieu. La vie de Lancel, en bref : avant le Haut Savoir était gentil, maintenant il est méchant.
Toutélié ! Toutélié ! Je me souviens de l’absence d’Albérac au moment où il devait être avec Lancel. Mais ça explique taaaant ! Notamment les petites dragues nocturnes avec Elvire !
« Il se trouve que je suis en mesure de vérifier cette information » j’ai mis un moment à capter, j’ai cru qu’il voulait lui fouiller le crâne alors que Lancel s’y était fermement opposé le chapitre d’avant. Ça me fait quand même bizarre que Themerid sous entende ses talents de bouchevreux. Vu qu’il ne fait pas encore tout à fait confiance à Lancel, c’est si dangereeeeeeux. (je sais c’est Lancel donc je ne suis pas inquiète, mais sur le principe je ne trouve pas ça ultra cohérent)
J’avoue, j’avais pas pensé aux princes parce qu’ils sont dans une situation délicate, mais c’est vrai que c’est encore une bonne solution pour Elvire. Très bien fait le chambardement d’émotions de Themerid à l’écoute de la proposition, il se met en mode machine à laver.
« Themerid, tu es le seul avec qui je me sens bien ! Je sais que tu ne me toucheras jamais. » : je suis pliée de rire ! Pour un ado en chaleur, c’est la pire phrase du monde xD
Je ne m’attendais pas à ce mariage en douce ! Vu qu’il n’y a pas beaucoup de témoins, je crains que Bréol ne cherche à le contester, l’annuler, détruire les preuves… Et puis ça ne ‘empêche pas de violer Elvire.
Bon, vu que c’est un mariage de circonstance, je me dis que du coup il pourra y avoir une forte amitié entre eux et que quand ils auront envie d’uner partie de jambes en l’air, d’un commun accord ils iront voir à ailleurs… Bref, une sorte de couple libre ! (oui, je me fais mon film, chut)
Mais du coup, puisque Flore n’est pas là, y a mariage ? Prenez un garde comme témoin, n’importe qui enfin !
J'ai pensé aussi pour la première fois à ce pauvre Venzald qui risque de rentrer pour découvrir la tombe de Flore... Aie...
Plein de bisous !
Alors en effet, il y a eu un changement dans la stratégie de l'Ordre. Je ne sais pas si tu t'en souviens mais le Marmanien rencontré par Albérac et Alix explique c'est quand le Haut-Savoir a trouvé de l'or sur ses terres.
Pour la synthèse de la vie de Lancel, je dirais plutôt : il était gentil, il était méchant une fois enrôlé (par "omission", d'après ce qu'il dit) et maintenant on ne sait pas encore ce qu'il est.
Et en effet, tout est lié. Je t'avoue que j'ai eu un déclic en écrivant le chapitre, parce que tout ne se goupillait pas si bien. J'adore quand ça fait ça : ça donne l'impression que c'était déjà nickel dans ton subconscient mais l'idée n'avait pas encore émergé. C'est pas possible que les pièces du puzzle s'emboîtent si bien, sinon !
C'est beaucoup dire que Themerid sous-entend ses pouvoirs de bouchevreux : il n'est pas très explicite. Je ne vois pas ce que Lancel peut deviner avec ce qu'il dit.
Ah cool, que tu n'aies pas pensé à Themerid pour le "sauvetage" d'Elvire. Je craignais qu'on le voit venir. Quand l'as-tu deviné, du coup ? (enfin si tu t'en souviens) Quand Elvire arrive ?
Ma soeur m'a traitée de chougnasse pour avoir anéanti ses espoirs Lancel/Elvire XD (oui on s'envoie souvent des douceurs)
Pareil, tant mieux si ça marche, le mode machine à laver de Themerid. Je le sentais pas trop mal mais avec ce genre de trucs je suis jamais trop sûre.
Et j'avoue, la petite phrase qui tue "tu ne me toucheras jamais", j'ai eu mal pour Themerid en l'écrivant XD
Ca limite quand même beaucoup le risque que Bréol ne s'en prenne encore à Elvire : il a plutôt fait ça pour lui faire comprendre que ce serait lui le chef quand ils seraient mariés. Du coup s'il ne peut plus l'épouser... Mais comme tu dis, il peut encore contester la validité !
Quant aux arrangements qu'ils pourraient mettre en place, couple libre ou pas... en effet, tout est possible (sifflote...)
Enfin... s'ils sont vraiment mariés, parce qu'effectivement, l'absence de Flore a peut-être empêché le mariage !
Contente que le chapitre t'ait plu, en tout cas.
Je t'avoue que le suivant va encore me donner des sueurs froides dans la perspective de ta lecture ;)
Mais par contre, le dernier de la partie 2 va envoyer du steack, je suis impatiente de l'écrire, d'ailleurs !
Merci pour ta lecture et ton commentaire ♥
Bisouuuuuuuuus
"Quant aux arrangements qu'ils pourraient mettre en place, couple libre ou pas... en effet, tout est possible (sifflote...) --> je repense à toutes les blagues qu'on a pu faire avec la double paire des princes............. xD
COmment ça le suivant te donne des sueurs froides à l'idée que je le lise ? Parce que je vais faire un arrêt cardiaque ?
mais ou est passé flore? dans quel merdier elle est allée se fourrer?*
et qu'a donc découvert Elvire dans les archives???
elle va enfin nous réveler qui est le manteau bleu, ouiiiiiiiiii!!!!
je note qu'elle remarque que les cousins meurent tout rapidement... les méfaits du manteau bleu??
Bonne question pour Flore ;) D'ailleurs, tu te poses toujours de très bonnes questions !... Auxquelles je ne peux pas répondre pour le moment.
Mais il y aura un certain nombre de réponses dans les deux prochains chapitres (qui sont les derniers de la deuxième partie). Comme ça, on sera juste dans les bonnes dispositions pour le grand final de la troisième et dernière partie ;)
Merci pour ta lecture et ton comm !
j'ai pas eu la même frustration sur le tome 1 parcequ'il était terminé au moment de ma lecture. mais je te rassure tout est très bien géré, j'aime beaucoup!
je vais même te confier que quand j'ai commencé, le tome 1, je me disais oui c'est sympa mais j'avais pas eu un coup de coeur ... mais au fur et a mesure des pages, tu m'as complètement accrochée avec ton histoire, je me suis attachée a tous les perso même si j'ai toujours du mal à retenir leurs prénoms XD
Tu as su développer des personnalités très différentes. aucun ne ressemble à l'autre et plus on avance, plus c'est marqué. et ca j'adore parceque ca m'offre des culbut d'émotions en fonction des situations et des perso
et du coté de flore, la jeune fille effacée est en train de s'affirmer très très fort! j'ai hâte de savoir ou tout cela va nous mener :)