Chapitre 22 : Un lourd passé

Cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait pas revu son amie. Il était retourné chaque jour à leur lieu de rendez-vous, mais Natia ne se montrait pas. Son départ approchait à grand pas et il n’avait toujours pas pu éclaircir la situation avec elle. Elle lui en voulait sûrement toujours autant d’avoir inconsciemment risqué sa vie et celle de ceux qui sont venus le chercher. Comment avait-il pu être aussi insensé et irresponsable ?

Magon entra et interrompit le jeune garçon dans ses lamentations.

-Ce soir, c’est la finale, tu es prêt à supporter ton équipe ?

Heureusement, Magon semblait ne plus du tout lui en vouloir pour son excursion dans le quartier de la Chauve-souris. Pourtant, Ewin n’avait pas la tête au match de ce soir. Il ne pensait qu’à une seule chose : « Est-ce qu’il reverrait Natia avant de partir ? » Il l’avait peut-être vu pour la dernière fois quand elle était venue le sauver, et si elle ne venait pas au point de rendez-vous demain, il y avait peu d’espoir de la revoir un jour. Son instinct lui criait qu’il allait forcément la revoir, qu’elle aussi voulait lui dire au revoir. Pourtant, son esprit lui répétait sans cesse de ne pas se faire de faux espoirs.

-Oui, je sais, dit le garçon sans envie.

-Allez, montre plus d’entrain. Il faut que le Trèfle gagne ce soir pour la première fois de leur histoire.

Son ami était toujours surexcité avant un match. Il attendait le Gorun avec impatience tout au long de l’année et n’en avait jamais manqué un seul depuis son enfance. De plus, son équipe était la favorite pour gagner la compétition, alors il était encore plus excité que les autres fois. Magon entraîna son ami de toujours hors de l’hôtel et tenta par tous les moyens de lui changer les idées, sans grand succès. Abattu, Ewin le suivit jusqu’au stade. Ils occupaient, une fois encore, des places au premier rang. Elles avaient dû coûter une fortune à son grand-père, qui avait réservé l’ensemble du voyage, et malgré cela, Ewin aurait bien aimé les offrir à un autre supporter. Il ne se sentait pas d’humeur à assister au Gorun et encore moins à supporter son équipe. Pourtant, Magon affichait un tel enjouement à l’approche du coup d’envoi qu’Ewin fit l’effort de le suivre à l’intérieur du stade. Et il ne le regretta pas.

Un spectacle éblouissant les attendait dans l’enceinte du stade. Des jeux de lumière et des jets d’eau se complétaient pour former un spectacle féerique, le tout accompagné par une musique calme, mais qui incitait au combat. Un combat entre quatre équipes, qui sont prêtes à tout pour l’emporter pour la gloire de leur quartier. Et ce combat allait bientôt commencer et on pouvait déjà apercevoir les joueurs qui s’apprêtaient à fouler la pelouse pour s’échauffer. De là où était placé Ewin, il pouvait se rendre compte de la détermination des joueurs du Trèfle pendant l’échauffement. Ils étaient en train de jouer l’évènement de leur vie. Le capitaine rassembla ses coéquipiers et, concentré sur son objectif, il leur donna les dernières consignes et les plaça avant le coup de sifflet, qui arriva trop vite à son goût.

Le match débuta et l’intensité que les quatre équipes mettaient était impressionnante. La finale n’avait rien à voir avec le match de qualification. Les défenseurs plaquaient avec la rage d’une bête sauvage et les attaquants en firent très vite les frais et ce qui devait arriver arriva. Après une vingtaine de minutes, un plaquage particulièrement dangereux vint frapper de plein fouet l’attaquant du Trèfle, qui resta à terre. Un silence de mort régna soudainement dans les tribunes, particulièrement dans celle du Trèfle, où tout le monde retenait son souffle. Voyant que le joueur ne se relevait pas, les soigneurs s’approchèrent en courant et demandèrent immédiatement un brancard. Un murmure se propagea dans le stade, le joueur qui était blessé, c’était Rekan, la pépite de l’équipe. Le Trèfle menait de cinq points, mais sans son meilleur joueur, la partie était totalement relancée. Les supporters du Trèfle l’avaient bien compris et ils commencèrent à siffler le défenseur fautif et demandèrent immédiatement, dans un chant de supporter, à l’arbitre de le sanctionner. Pourtant, malgré la dangerosité de la faute et son impact sur la finale, l’arbitre choisit de ne pas exclure le défenseur, ce qui déclencha la colère des supporters, qui commencèrent à l’insulter. Le stade s’enflamma sous les cris des supporters et le match continua dans une ambiance insoutenable. Le puits des miracles ressemblait plus à une arène de gladiateur en ce moment même, avec un bruit amplifié par la ferveur des centaines de milliers de supporters venus pour encourager leur équipe.

Malgré la cohésion de sa défense et l’abnégation de son gardien, le Trèfle perdait petit à petit son avance, si bien qu’il ne lui resta plus que deux petits points d’avance à cinq minutes de la fin. Le suspens était insoutenable et Ewin, dont les pensées avait jusqu’à ce moment été loin de cette finale, ne put s’empêcher de suivre la fin du match avec la même passion que son ami. Non, peut-être pas la même passion finalement, Magon était au bord de l’hystérie quand le Trèfle avançait dans l’un des camps adverses et frôlait la crise cardiaque quand le ballon se rapprochait dangereusement des cages de son équipe.

Il ne restait plus qu’une seule minute avant le coup de sifflet final qui sacrerait enfin le Trèfle. L’attaquant de la Plume jouait sa dernière occasion et il fit une tentative désespérée du milieu de terrain. Si la balle entrait dans les cages de cette distance, son équipe marquerait trois points et c’était la seule manière de gagner le match. Son tir fut contré par un autre attaquant, dans la surface, et trompa Drahar. Il y avait bien but, mais comme il a été contré par un joueur dans la surface, il ne valait plus qu’un seul point et le Trèfle restait en tête. Drahar, le gardien de l’équipe, commença à lever les points vers la tribune du Trèfle quand l’arbitre siffla la fin du match et tous les supporters autour d’Ewin explosèrent de joie. Ils sautaient, s’embrassaient, se congratulaient, et certains pleuraient même de joie. Le Trèfle avait enfin eu ce trophée attendu et convoité par tout un quartier depuis si longtemps.

Pourtant, ils regrettèrent très vite d’avoir célébré si tôt la victoire. L’arbitre, qui n’avait pas vu que la balle avait été contré, accorda trois points à l’équipe de la Plume, et par la même occasion la victoire.

Abasourdis, les supporters du Trèfle eurent du mal à y croire. Ceux qui sautaient, peu auparavant, ne trouvaient plus la force de tenir debout. Ceux qui s’embrassaient se tenaient maintenant la tête à deux mains, et ceux qui pleuraient de joie, ne pouvaient retenir des larmes de désillusion. Tout s’écroulait autour d’eux. Il y a quelques instants, ils se voyaient déjà remporter la compétition et elle leur était à présent volée à la toute fin du match, pour une grotesque erreur d’arbitrage.

-Ce n’est pas possible, lâcha Magon encore sous le choc.

-L’arbitre est un vendu, hurla un homme deux rangées derrière eux.

-La Plume nous vole le trophée. Ce sont des tricheurs, enchérit un deuxième.

La tribune du Trèfle commença à gronder. Quelques supporters se dirigèrent vers la tribune de la Plume avec la ferme intention de leur expliquer leur mécontentement avec les mains. Heureusement, chacune des tribunes était séparée par des grillages, ce qui n’empêchait pas les insultes de fuser avec rage.

C’est alors que, par dizaines, les supporters du Trèfle et de la Plume descendirent sur le terrain pour en découdre. La sécurité tenta de les retenir du mieux qu’elle put, mais il en arrivait toujours des nouveaux et elle fut très vite débordée. Au début, les deux quartiers se firent face en s’insultant, puis l’un des supporters de la Plume lança son sac sur ses adversaires. Ces derniers répliquèrent aussitôt en lançant à leur tour ce qu’ils avaient sous la main et très vite, on put apercevoir des sacs, des bouteilles, des portables et une multitude d’autres projectiles voler dans les deux sens.

Voyant que de plus en plus de monde descendaient sur le terrain, Magon voulu y aller à son tour. Il était tellement déçu et énervé par la défaite de son équipe qu’il n’avait plus les idées claires. Ewin aussi se sentait attiré vers la pelouse du terrain. Après tout, il appartenait maintenant au Trèfle, et son cœur lui criait de soutenir la cause de son quartier. Pourtant, sa tête lui répétait que c’était trop dangereux.

Son ami, lui ne prit pas le temps de réfléchir et il se jeta dans la mêlée. Ewin n’avait plus le choix, et il enjamba la barrière qui séparait les tribunes du terrain.

L’altercation se transformait petit à petit en guerre de quartier. Les contacts se faisaient de plus en plus violents, et Ewin vit déjà des supporters gravement blessés à terre. Il s’approcha de l’un deux, il avait la tête en sang et sa jambe formait un angle droit, elle devait à coup sûr être cassée.

-Ça va ? Demanda Ewin, même si sa question était bête et qu’il connaissait déjà la réponse.

L’homme lui attrapa le bras et le tira vers lui.

-Ne les laisse pas s’en tirer indemne. Ils ont triché et nous ont volé notre premier trophée. Il doit y avoir des conséquences. Tue en le plus possible.

Il ouvra la main du jeune garçon, y mit un petit couteau puis la referma. Ewin regarda le couteau avec incrédulité. Comment se faisait-il qu’il avait pu entrer dans le stade avec ? Chaque supporter était fouillé avant d’y pénétrer. En regardant autour de lui, il se rendit vite compte qu’il n’était pas le seul à posséder un couteau. Ewin comprit à ce moment, que ce n’était pas une simple bagarre entre supporters mécontents, mais qu’il se trouvait au milieu d’une guerre et qu’il y aurait des blessés voire des morts.

La peur s’empara alors du jeune garçon. Lui qui pensait que les rivalités entre les différents quartiers de Yotr n’étaient que de simples rivalités sportives, il se rendit maintenant compte que c’était bien plus que ça. Beaucoup de gens le lui avait répété pendant son séjour ici, mais il n’avait pas voulu les croire. Il se rendait maintenant réellement compte de sa bêtise. Cependant, il n’avait plus le temps d’y penser, il devait absolument retrouver Magon et le faire sortir de là au plus vite.

En plein milieu de la mêlée, Ewin aperçu son ami se démener face à deux adversaires. Magon esquiva un coup-de-poing qui visait sa tête, puis un couteau qui essayait de le blesser à la jambe, avant de riposter et d’en emmener un au sol. Il connaissait une multitude de prises pour immobiliser son adversaire ou pour le blesser. Cependant, ce qu’il n’avait pas vu était son second adversaire qui revenait déjà à la charge, énervé d’avoir loupé sa première attaque.

Ewin n’eut pas le temps de se poser des questions, il fonça tête baissée à la rescousse de son ami, qui aurait fait de même pour lui, et sauta, un peu maladroitement sur le dos de son adversaire. Le garçon enlaça ses longs bras autour du torse du combattant adversaire, mais il se fit très vite désarçonner et il se retrouva à sa merci. L’homme qui lui faisait face avait une bedaine proéminente, mais ce qui perturba le plus Ewin, était le sourire qu’il arborait, le couteau à la main, à croire qu’il appréciait les moments d’horreur qui se déroulaient autour de lui. Le jeune garçon en eu des sueurs froides et il préféra fermer les yeux, effrayé. Quand il les rouvrit, il vit l’homme à terre maîtrisé par Magon, dont le visage était déformé par la colère.

-Tu ne t’approches plus de lui, hurla-t-il, furieux.

L’homme acquiesça rapidement puis s’enfuit le plus rapidement que ses jambes le lui permettaient quand il sentit l’emprise de Magon se relâcher.

-Tu n’as rien ? S’enquit Magon en s’approchant de son ami.

-Il faut partir, maintenant.

-Et laisser tous ses gens s’entretuer ?

-Tu n’essayais pas de les séparer Magon, tu participais à cette boucherie. Je t’en prie partons, insista Ewin.

Magon regarda les combats de plus en plus violent autour de lui, il n’arrivait pas à se résigner à partir.

-Il faut combattre le quartier de la Plume.

-Non ! Cria Ewin, en commençant à rejoindre la sortie du stade. Ils ne sont pas nos ennemis. Ce sont juste des adversaires, et le Gorun n’est qu’un sport.

Finalement, Magon décida de suivre son ami, mais il se sentait coupable d’abandonner ceux qui combattaient pour le Trèfle. Pourtant, au fond de lui, il savait qu’Ewin avait raison, ce n’était pas une guerre et la Plume n’était pas son ennemie. Les deux jeunes hommes rejoignirent en hâte leur hôtel et tentèrent d’oublier les altercations du match.

*

Le lendemain, Ewin retrouva son amie à la même place qu’habituellement, sauf que cette fois, elle n’avait pas son livre. Il s’arrêta pour l’observer. Le visage énigmatique, elle regardait droit devant elle, perdue dans ses pensées. Le chef cuisinier de la Flèche, le restaurant dans lequel Ewin avait mangé le soir de son arrivée, s’approcha de Natia avec un grand verre d’eau et des petits gâteaux. Le chef échangea quelques mots avec elle avant de repartir dans ses cuisines.

-Salut, osa le garçon en s’asseyant à côté de son amie.

Aucune réponse.

-Merci pour hier… et excuse-moi.

Elle ne daigna pas le regarder et préférait toujours fixer un vague point devant elle.

-C’est normal.

Ewin s’attendait à tout sauf à ça. Il aurait de loin préférait qu’elle laisse échapper sa colère, qu’elle l’insulte ou même qu’elle lui donne un coup-de-poing en guise de salutation. Mais l’indifférence que portait Natia à son égard le rendait malade.

Cela faisait à peine quelques jours qu’il avait rencontré la jeune fille, c’était d’ailleurs au même endroit, mais il s’était étonnamment attaché à elle. Il la comprenait et la connaissait par cœur. Pourtant, paradoxalement, il ne connaissait rien d’elle, et ses réactions totalement imprévisibles pouvaient le prendre de court.

-Qu’est-ce qui ne vas pas ?

-Rien.

-Je vois bien qu’il y a quelque chose, insista Ewin. C’est à cause de ce qui s’est passé la dernière fois ?

Elle préféra une fois de plus se terrer dans le silence.

-Je sais bien que j’ai fait une erreur en allant là-bas, on m’a assez fait la morale, tu n’as pas besoin d’en rajouter, s’impatienta le garçon.

-Ce n’est pas ça, murmura Natia.

-Ok, j’ai compris. Tu ne veux pas me parler. Je préfère rentrer à l’hôtel plutôt que de parler tout seul.

L’exaspération se faisait sentir dans son intonation et Ewin s’apprêtait réellement à partir quand la jeune fille le retint faiblement par le bras.

-Non attends. Je ne t’en veux pas. C’est juste que… ça m’a rappelé de mauvais souvenirs.

Sa voix tremblait sous le coup de l’émotion. Elle chassa une mèche de cheveux qui cachait ses yeux et Ewin put s’apercevoir qu’elle était au bord des larmes. Il voyait son amie dans cet état pour la première fois et se sentait coupable d’en avoir été la cause. De plus, il remarqua pour la première fois un profond état de détresse et de souffrance dans son regard et il comprit qu’elle avait vécu un évènement traumatisant qui l’avait détruit mentalement.

-Je ne t’en voudrai pas si tu ne veux pas en parler, la rassura Ewin qui ne voulait pas qu’elle se sente obligée de se confier à lui. Après tout, ils ne se connaissaient pas depuis longtemps et ça aurait été normal qu’elle ne lui accorde pas encore sa totale confiance. D’ailleurs Ewin, non plus, n’avait pas été totalement sincère avec elle, notamment sur son origine et sur l’immense richesse de sa famille.

-Non, ça fait trop longtemps que je garde ça sur le cœur, commença-t-elle en inspirant un grand coup. Je ne sais pas si tu t’en souviens, mais je t’avais déjà dit que quand j’étais petite, j’aimais m’aventurer dans la ville, y compris dans les quartiers dangereux. Ce que je ne t’ai pas dit en revanche, c’est que je ne le faisais pas seule. Jacob était mon complice et mon confident, je faisais tout avec lui et je lui disais tout. Il rêvait de pouvoir voyager à travers le monde et de le cartographier dans ses moindres détails, alors nous avons commencé par dessiner notre quartier, puis le quartier voisin. Au fur et à mesure, au cours des mois qui passaient, nous avons réalisé une carte qui regroupait tous les quartiers de Yotr, ce qui nous permettait de nous aventurer partout sans jamais se perdre. Jacob en était tellement fier, mais ça ne lui suffisait pas, il n’arrêtait pas de me bassiner avec sa folle idée de faire une carte du monde entier.

Replongée dans d’heureux souvenirs, Natia sourit sans s’en rendre compte. Des étoiles brillaient dans ses yeux noisette, et Ewin ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire à son tour.

-Un jour, alors que nous nous baladions dans le quartier de la Colombe avec Jacob, nous avons rencontré un garçon de notre âge. Au début, nous avions eu peur qu’il nous dénonce, mais il a finalement entamé la discussion avec nous. Nous sommes revenus plusieurs fois le voir et il a fini par rejoindre notre groupe d’expédition. Jacob, Pal et moi sommes devenus inséparables, et la rivalité de nos quartiers respectifs n’y changeait rien, on était les meilleurs amis du monde.

Son sourire s’effaça et Ewin comprit immédiatement que ce qu’elle s’apprêtait à lui dévoiler maintenant s’annonçait moins joyeux.

-Avant chacune de nos expéditions, nous nous retrouvions dans un endroit neutre, le stade. Mais un jour, sans qu’il ne nous donne aucune raison, Pal nous avait demandé de le rejoindre dans son quartier. Quand Jacob lui avait demandé pourquoi, Pal avait regardé ses ongles. Il faisait toujours ça quand il nous cachait quelque chose. Jacob sentait que quelque chose ne tournait pas rond, mais je l’ai convaincu de faire confiance à Pal et que s’il nous demandait de le rejoindre dans son quartier, c’était pour une bonne raison.

Natia leva la tête vers le ciel en fermant les yeux et une larme roula le long de sa joue.

-J’ai eu tords, dit-elle avec une voix brisée par le remords. Quand nous sommes arrivés à la Colombe, Pal nous attendait, accompagné de dix autres jeunes de son quartier. Il nous avait tendu un piège. Je n’arrivais pas à y croire et je suis restée paralysée devant la trahison de Pal. Jacob me criait de m’enfuir, mais je n’arrivais pas à bouger. Voyant qu’il n’arriverait pas à me faire bouger, il a décidé d’affronter Pal et les autres garçons en me suppliant de m’enfuir pendant qu’il les retenait. Et… Je me suis enfuie.

Elle explosa en sanglots. Le garçon ne pouvait rien dire, il savait que rien ne pourrait la consoler. Il décida alors de la prendre dans ses bras, mais regretta très vite, Natia le serra tellement fort qu’il ne pouvait plus respirer. Mais elle finit par se calmer et ça lui avait fait du bien de lâcher ce qu’elle gardait sur le cœur depuis bien trop longtemps.

-Jamais je ne pourrais me le pardonner. Tout est de ma faute et finalement nous avons été deux à trahir Jacob. Lui qui rêvait de pouvoir voyager, il se retrouve coincé chez lui pour le restant de ses jours.

-Que lui est-il arrivé ? Demanda Ewin en regrettant aussitôt : ce n’était pas à lui de demander ça.

-Il ne pourra plus jamais marcher, lâcha froidement Natia.

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