- Nous les avons trouvées, annonça Un-Fyier, interrompant l’exercice d’Ysalis, guidée par Othander. Il vaudrait mieux que vous veniez avec nous. Elles vous connaissent. La confiance sera plus facile à obtenir.
- Elles me détestent. Je suis le chat noir, rappela Ysalis.
- Vous faites partie de leur communauté. De plus, Naël réagira mieux si ça vient de vous. Nous préférerions éviter de devoir torturer un potentiel allié.
Ysalis frémit.
- Où est Yvan ? demanda-t-elle.
- Aucune idée, indiqua Un-Fyier. C’est Naël qui s’occupe de superviser les travailleuses. Les enquêteurs ont été discrets. Nul ne les a vus. Cependant, une erreur a pu être commise. Mieux vaut y aller au plus vite.
- Je ne suis pas encore capable de voler, geignit Ysalis.
- Je te transporterai, annonça Othander.
- Je suis trop lourde ! répliqua Ysalis. Mes ailes augmentent considérablement mon poids et dérégleront ton vol !
- Il va falloir les enfermer dans un filet, précisa Othander.
Ysalis frémit. Othander l’embrassa. La jeune femme hocha la tête. Elle avait confiance en son compagnon. Ysalis passa un harnais. Elle détestait tellement ça. Elle replia ses ailes. La gauche se mit en position. La droite cessa à mi-chemin. Othander dut finir lui-même. Le filet la serra avec fermeté. Ysalis se sentit terriblement vulnérable et ce alors même que ça ne changeait de toute façon rien.
- Je t’aime, dit Othander avant de se lier à elle et de prendre son envol.
Ysalis hurla de terreur en s’accrochant à son compagnon à s’en faire blanchir les phalanges.
- J’ai tellement horreur de ça ! cria-t-elle.
- Profites-en plutôt pour voir comment je fais. Ressens le vent, écoute-le. Il vibre, il chante. Je ne cherche pas à le dompter, ni à le dominer. Si tu agis de cette façon, c’est lui qui gagnera. Je ne fais qu’un avec lui. Je suis ses courants. Je profite d’un courant d’air chaud.
Ysalis hurla alors qu’ils s’élevèrent d’un coup, sans aucun coup d’ailes d’Othander.
- Tu aurais dû prévoir ceci, indiqua Othander.
- Comment as-tu fait ?
Le vol fut l’occasion d’une leçon. Ysalis admit que cela l’occupa agréablement. Son esprit en éveil à son environnement souffrit moins du vol. Finalement, la montagne aux mille plateformes fut en vue. Le groupe d’ailes noires s’approcha ostensiblement. S’il y avait combat, Othander ne pourrait pas se battre.
- Ça tombe bien, dit-il alors qu’elle lui faisait remarquer, je ne suis pas combattant. Je ne sais pas me servir d’une épée ou d’une sarbacane. Ma spécialité, à moi, c’est la torture, au cas où tu l’aurais oublié.
- Ça non, assura-t-elle, le souvenir du porphyre bien présent dans son esprit. Et je confirme : tu es doué dans ton art.
Il déposa un petit baiser dans son cou en réponse. Aucun soldat rouge ne s’interposa. Nul n’avait envie d’un bain de sang. Probablement qu’un éclaireur était allé prévenir le régnant. L’assemblée réunie était sûrement en train de prendre une décision en urgence. Les membres du commando d’ailes noires avaient un peu de temps devant eux. Si les éclaireurs rouges indiquaient que les noirs n’attaquaient personne, peut-être que le régnant choisirait l’inaction.
Ils se posèrent sur la plate-forme. Othander détacha Ysalis qui se rendit immédiatement vers le bureau du superviseur. Les travailleuses visibles – des humaines – cessèrent leur labeur pour observer la scène, entre peur et incrédulité.
- Qui ose ? commença Naël avant de se figer. Qui es-tu ?
- Je suis Ysalis. Ton oncle t’a peut-être parlé de moi.
- Oui. Il est enfermé à cause de toi.
- Enfermé ? répéta Ysalis. Où ça ?
- Je ne sais pas, indiqua Naël. Les rouges le détiennent. Ils essayent de le faire parler. Ils veulent savoir quand et comment il est entré en ta possession. Ils cherchent les tiens.
- Ils le torturent, comprit Ysalis.
- Pour l’instant, il tient bon.
Ysalis lui lança un regard perdu. Comment pouvait-il le savoir ?
- Sinon, cette plateforme serait déjà envahie de rouges ! précisa Naël.
- J’ai des alliés dehors. Ils vont emmener les miens en sécurité. J’ai besoin que tu nous guides vers les mâles suivants et que tu convainques le superviseur sur place de nous guider aux femelles d’après, et ainsi de suite.
- Des alliés de poids ?
- Plutôt, oui, indiqua Ysalis.
- Et moi ? Il m’arrive quoi ?
- Comme tu veux, répondit Ysalis. Je peux t’empoisonner afin que tu sombres dans un profond sommeil. Il te suffira de dire qu’à ton réveil, une partie de tes travailleuses avait disparu. Tu peux aussi choisir de venir avec nous. Ta famille et toi êtes les bienvenus. C’est ton choix.
- Je vous amène au suivant. Je déciderai en chemin.
- Bien sûr, répondit Ysalis.
Ils sortirent du bureau. Naël se figea en découvrant la nature des alliés.
- Des noirs ? Pourquoi vous aident-ils ?
- Pas le temps pour les longues explications, souffla Ysalis. Les rouges pourraient arriver à tout moment. Il faut y aller !
- Ysalis ! s’exclama une voix aiguë.
- Amlis ! reconnut Ysalis.
Les deux femmes s’étreignirent un instant.
- Que fais-tu là ? Que se passe-t-il ?
- Ils vont vous emmener en lieu sûr, indiqua Ysalis. Il faut faire vite. Il y a d’autres dorés à l’arrivée.
- Quoi ? Comment ?
- Il ne faut pas faire lui faire confiance. C’est un piège. Bramamm… commença Gladys, la nouvelle doyenne.
Églantine était morte de vieillesse des années auparavant, cédant sa place à la suivante.
- Je ne suis pas Bramamm, dit Ysalis d’une voix douce mais ferme. Bramamm est morte il y a bien longtemps. Elle n’est qu’un souvenir lointain, utile parfois, mais rien de plus que cela. Vous devez les suivre. Mettez les harnais : le chemin est long. Le nid contient-il des œufs ?
Gladys pinça les lèvres. Elle ne comptait visiblement pas répondre.
- Amlis ?
- Oui. Mon œuf s’y trouve, dit-elle. Je ne peux pas partir sans lui.
Une aile noire lui tendit un petit filet.
- C’est un filet de transport, spécialement adapté pour nos œufs. Et des fillettes ? Y en-a-t’il ?
- Oui, dit Amlis tandis que Gladys grondait. Elles sont trois.
- Trois ? s’écria Ysalis avant de rapidement compter les noirs présents. Nous ne sommes pas assez nombreux. Il manque deux transporteurs.
- Il faut y aller ! dit une aile noire. Les rouges rappliquent. Pas le temps d’aller chercher les suivants. Il faudra y aller plus tard. Nous rentrons à la base.
- Naël ?
- Je viens avec vous, assura le superviseur.
- Daryl ? Tu veux bien l’accompagner jusqu’à sa famille puis les amener jusqu’au point de repli ?
L’aile noire concernée hocha la tête. Daryl s’attacha une travailleuse puis prit son envol derrière Naël. Les autres travailleuses passaient les harnais en toute hâte. Ysalis accompagna Amlis jusqu’au nid. Elle aida son amie à préserver son œuf avant de s’approcher des trois enfants. La plus vieille proposait des ailes presque entièrement dorées. Ysalis était arrivée à temps.
- Personne ne t’ôtera tes ailes, indiqua Ysalis.
D’un coup sec, elle détacha le filet enserrant ses ailes et les déploya. Amlis en resta bouche bée.
- Toi aussi, tu auras ça. Vous les aurez toutes les trois.
- Par Elydriel ! jura Amlis.
- Dans ce cas-là, il vaudrait mieux dire « Par Fyier » mais bon, ce n’est pas le moment de pinailler. Venez, les petites.
Les deux plus grandes gamines sautèrent dans les bras d’Ysalis. Amlis prit la plus jeune, non marcheuse, dans ses bras. Les deux femmes rejoignirent rapidement la plateforme. Othander et deux ailes noires attendaient. Amlis et le bébé s’arrimèrent aux deux ailes noires. Ils s’envolèrent en un battement d’ailes. Il ne resta plus sur la plateforme qu’Othander, Ysalis et les deux fillettes.
- Il va falloir voler plus vite que prévu, ma chérie, s’amusa Othander.
Il arrima la plus jeune des gamines, au poids plus léger, au harnais de sa compagne. Il harnacha la seconde puis la lia à son propre harnais. Il prit la main de sa femme et l’amena au bord de la plateforme.
- Tu vas réussir, promit-il. Dans le cas contraire, non seulement tu vas t’écraser en bas, mais cette gamine avec toi ! Et moi, je ne pourrai pas t’aider. Je choisirai cette enfant, sous ma responsabilité, plutôt que toi.
- Et je t’en saurai gré, assura Ysalis.
Elle comptait bien accomplir la mission. Elle déploya ses ailes en grand.
- Écoute le vent, rappela Othander. Il te parle.
Ysalis ferma les yeux et se tourna de quelques degrés vers la droite.
- Très bien, approuva Othander. Maintenant saute !
Ysalis s’élança dans le vide. Ses épaules hurlèrent leur désapprobation mais la forte envergure permit à Ysalis de se stabiliser aisément.
- Tes grandes ailes t’obligent à voler lentement, indiqua Othander en planant à côté d’elle. En revanche, tu contrôles bien mieux ton vol. Avec ses ailes courtes, Naël peut voler beaucoup plus vite mais il y perdra en manœuvrabilité. Pour des courtes distances, tu es plus rentable. En revanche, de petites ailes consomment moins d’énergie.
- J’aurais imaginé l’inverse, indiqua Ysalis.
- Tes grandes ailes sont plus sensibles aux changements de pression. Leur taille fait que le vent influence différemment le bout de ton aile droite de celui de ton aile gauche. Il te faut sans cesse compenser.
Ysalis indiqua d’un geste qu’elle comprenait.
- C’est pourquoi il te faut être attentive à ton environnement et profiter des moindres courants d’air chaud pour remonter sans te fatiguer, les tanneries par exemple.
- On ne va pas du tout dans cette direction, fit remarquer Ysalis.
- Non, car c’est un plan de vol bien trop prévisible. Nous ferons sans. De ce fait, le vol sera dur.
- Les rouges en profiteront, eux !
- En effet, maugréa Othander. Mais cela leur demandera de réaliser un léger détour. De plus, nous savons pouvoir nous reposer à l’arrivée. Eux, devront revenir. Ils cesseront à mi-chemin, se sachant incapable de supporter le retour. Ils ne prendront pas le risque de tomber dans les marécages. Notre base est à la distance maximale atteignable par nos ailes.
- Si les colorés armaient les impurs, ils gagneraient, comprit Ysalis.
- Leurs petites ailes leur permettraient en effet de nous rejoindre sans problème, tout en ayant largement assez d’énergie pour combattre et revenir. Sauf que les impurs n’ont pas le droit de devenir combattant.
Ysalis ricana. Les castes des colorés les servaient enfin !
- Tu vas tenir ? demanda Ysalis. Tu viens de faire le trajet dans un sens !
- Nous nous sommes reposés entre temps, rappela Othander.
- À peine quelques instants.
- Nous apprenons à reprendre nos forces rapidement. Je te montrerai comment détendre au maximum les muscles de tes ailes pour une récupération ultra-rapide.
Ysalis comprit qu’elle avait encore beaucoup à apprendre.
- Alors, c’est comment de voler ? demanda-t-il, espiègle.
- Magnifique, avoua Ysalis.
Je te l’avais dit.
Ysalis ne repoussa pas Bramamm. Elle avait fait la paix avec elle.
Fierté. Force. Puissance. Joie. Bonheur. Admiration.
Ysalis puisa dans toutes ses ressources pour finalement arriver à destination complètement épuisée.
- Tu l’as fait ! s’exclama Farid en lui sautant dans les bras.
- J’ai mal partout, grimaça Ysalis tandis qu’Othander détachait l’enfant toujours liée à elle.
- Tu as besoin de te reposer.
- Tu ne grimaces même pas ! s’agaça Ysalis.
- J’ai été formé à accepter la douleur.
- Je croyais que tu savais la donner.
- Pour la donner, il faut la connaître, indiqua Othander.
Ysalis frissonna. Quand il parlait comme ça, Othander lui faisait peur.
- Othander est un excellent élément, confirma Un-Fyier. Alors ce premier vol ?
- Douloureux, ronchonna Ysalis.
- Vous avez été parfaite. Bravo !
- Naël est là ?
- Oui, avec sa famille. Leur escorte a eu du mal à les suivre mais ils sont tous sains et saufs. Il faut aller chercher les suivants. Les rouges risquent de comprendre ce que nous faisons et de nous prendre de vitesse.
- Je ne peux pas faire le trajet de nouveau, indiqua Ysalis.
Un-Fyier observa le haut du corps d’Ysalis et hocha la tête. La dorée comprit que sa position d’aile ne convenait pas. Pour se reposer, elles auraient dû être autrement. Elle observa Othander pour observer que ses ailes traînaient sur le sol. Les épaules détendues et le souffle lent, il se reposait visiblement. Tout le contraire d’Ysalis, crispée et la respiration saccadée.
- Votre présence ici ne sera pas de trop, indiqua Un-Fyier. Les dorées non volantes sont terrifiées. Elles ne comprennent pas. Allez les rejoindre. Vous êtes leur prophète. Pour la deuxième fois, vous avez côtoyé leur dieu. Vous serez écoutée.
Ysalis hocha la tête.
- Tu restes avec moi ? demanda-t-elle à Othander.
- Othander transportera les dorés non volants de la ville des colorés à ici. Sa résistance nous est précieuse. Rares sont ceux qui ont son endurance.
- Prends soin de toi, supplia-t-elle.
- Chacun de vous va boire et manger puis vous repartez avec Naël, ordonna Un-Fyier.
Les troupes s’égaillèrent. Ysalis vit Farid passer parmi les troupes, offrant à chacun de quoi se sustenter. Naël en profitait lui aussi. Une femme et deux enfants l’entouraient. Sa famille, sans aucun doute. Ils allaient voir leur père retourner en ville et risquer sa vie pour des étrangers. Ysalis plaça dans son esprit d’aller les remercier, plus tard, pas maintenant.
Maintenant, elle avait à faire, des dorés volants et non volantes à unir, un monde à inventer. Ysalis rejoignit les siens. La vie dans les marécages était rude mais au moins étaient-ils libres. Ensemble, ils avaient commencé à tresser des passerelles. Les volants transportaient les morceaux de bois. Les terrestres assemblaient, piochaient, creusaient, enfonçaient. Tous s’activaient.
Ysalis reçut un bon accueil. Elle aida comme elle put, profitant de ces travaux pour améliorer son vol. Imprécise, elle percuta souvent des confrères, créant quelques hématomes mais jamais davantage. Les rires fusèrent souvent, créant une bonne atmosphère.
Lorsque le groupe d’hommes dorés terrestres arriva, tout était prêt pour les accueillir. Ils découvrirent les femmes avec bonheur. Les explications reprirent.
Ysalis rejoignit Othander pour un tendre câlin pendant que l’aile noire reposait ses ailes fatiguées.
- Des rouges ont interpelé Naël durant son vol.
- Il a été blessé ?
- Ils ne l’ont pas attaqué. Ils ont tenté de le faire chanter. Ils l’ont sommé de cesser de nous aider, au lieu de quoi son oncle en subirait les conséquences.
Ysalis chercha Naël du regard. Sa femme le serrait dans ses bras, les yeux rouges.
- En revenant, nous avons vu le corps d’Yvan exposé sous la plateforme de l’assemblée, termina Othander.
Ysalis sentit sa gorge se serrer. Elle en eut la nausée. Yvan venait de se sacrifier pour eux. Elle ne l’oublierait jamais.
Othander repartit après un rapide baiser. Le prochain arrivage serait de nouveau composé de femmes.
Ysalis rejoignit les siens qui s’étaient couchés pour la nuit, ensemble, blottis les uns contre les autres pour ne pas avoir froid. Ysalis regarda l’horizon, craignant pour la vie d’Othander.
Tu dois transmettre la connaissance.
- Bramamm ! soupira Ysalis.
Toi et moi sommes les seules dorées à avoir vu Elydriel. Ce savoir ne peut pas être perdu.
Ysalis réfléchit. Elydriel lui avait dit que Bramamm n’était qu’un souvenir, rien de plus. Elle ne parlait que lorsque Ysalis se sentait seule. En réalité, elle se parlait à elle-même. Ce qui signifiait que depuis le départ, c’était elle qui voulait transmettre la connaissance mais qui refusait de l’admettre. Elle ne luttait que contre ses propres désirs.
Ysalis observa les nombreux dorés qui se reposaient. Certains dormaient enlacés, le nez enfoui dans les cheveux d’un autre. Les retrouvailles avaient été heureuses. Découvrir des dorés ailés avait crée un émerveillement éblouissant.
Ysalis dut admettre qu’il lui plaisait bien, le doré l’ayant soignée au Sanctuaire. Dire qu’elle ne lui avait même pas demandé son nom. Elle s’en voulut terriblement. Malgré la nuit tombée, il continuait à porter du bois. Le relai se faisait afin de limiter la fatigue. À l’aube, les travailleurs auraient besoin de matière première. Il faisait partie de l’équipe œuvrant lors de la première moitié de la nuit. Elle l’observa faire, les ailes tombantes, tentant d’imiter Othander. Elle sentit ses épaules souffler d’aise.
À la lune haute, des dorés volants sortirent des huttes où ils se reposaient dans des filets tendus. Ils échangèrent de place avec les bûcherons. Ysalis s’approcha du doré avec un seau d’eau. Il en but un peu puis le retourna sur sa tête pour se rafraîchir.
- Merci, Ysalis, dit-il. Tu ne dors pas ?
- Je t’attendais.
- Ah bon ? Pourquoi ?
- Pour transmettre la connaissance.
- Oh, souffla-t-il avant de hocher la tête. Bien sûr.
- J’aime Othander. Je ne veux pas le tromper. Je te demanderai donc de replier tes ailes le plus possible pendant l’acte.
Ysalis savait adorer les ailes. Les voir l’excitait au plus haut point. En demandant cela au doré, elle espérait limiter la casse.
- Juste transmettre la connaissance, dit le doré. Ailes repliées, je serai aussi sobre et rapide que possible.
- Je te remercie.
Il tint promesse. Ysalis sortit sous la lune dès l’acte terminé. Elle observa l’horizon, le ventre noué. Elle savait qu’Othander lui pardonnerait. Elle craignait juste de ne pas le revoir. Épuisée, elle s’endormit, avec la sensation du devoir accompli.