Encore une fois, j'allais probablement passer une grande partie du week-end en compagnie de Rey. C'était toujours assez déroutant au premier abord, mais pas désagréable.
— À force, je vais songer à te laisser un tiroir quelque part si tu passes tous tes week-ends chez moi, me lança-t-elle en m'accueillant en début d'après-midi.
— Est-ce que tu supporterais vraiment de voir mes vêtements tous identiques tous les jours ?
Un sourire en coin se dessina sur son visage et elle déposa un bref baiser sur mes lèvres.
— Bon, habille-toi pour ce soir et dès que c'est fait, je pourrais te barbouiller la gueule, m'ordonna-t-elle.
— Me barbouiller la gueule ?
— Ne te plains pas, je vais te rendre encore plus sexy que tu ne l'es déjà.
— J'espère bien...
Avant de me laisser, elle m'embrassa dans le cou. L'envie d'aller plus loin était extrêmement tentante, mais si on voulait être dans les temps pour la fameuse soirée d'Halloween, on allait devoir se retenir.
Chacun d'entre nous enfila rapidement les tenues que nous avions sélectionnées la dernière fois. Elle hésita longuement sur sa coiffure, puis elle finit par laisser ses cheveux détachés.
Elle se lança alors dans un maquillage assez sophistiqué, sous mes yeux. À la base, j'avais prévu de travailler un peu sur mon téléphone en attendant, mais mon regard ne pouvait se détacher d'elle et apprécier chacun de ses mouvements pour transformer son visage.
— Tu sais que c'est un peu intimidant que tu me regardes me maquiller ? lâcha-t-elle en me jetant un regard à travers son miroir.
— Comment pourrais-je détourner mon regard de toi ?
— Tu ne veux pas plutôt te concentrer sur mes seins ou mes fesses ? Ça m'intimiderait moins.
Un sourire malin se dessina sur ses lèvres. C'était clairement une invitation que je ne pouvais refuser.
— Tu as de la chance que je ne cherche pas à t'intimider d'une manière un peu plus... charnelle.
— À ta place, j'éviterais de me faire rater mon maquillage, parce que tu seras le suivant.
Je quittai le canapé pour m'asseoir à côté d'elle, par terre. Elle avait étalé tout son matériel de maquillage sur la table basse de son petit salon. Elle se tourna vers moi, heureuse de me voir bien plus proche d'elle physiquement mais aussi assez méfiante que je vienne la perturber.
— Déconcentre-moi et je te punis, me menaça-t-elle en approchant son visage du mien.
— Ah oui ? Tu oserais me punir ?
Je pris un de ses crayons et l'inspectai pendant un moment. En voyant que j'aurais pu déraper, elle se leva d'un bond, un sourire enjôleur sur les lèvres. Elle quitta la pièce un instant pour revenir avec des menottes.
— Je sais que tu n'as encore rien fait... Mais je ne vais pas me priver de pouvoir t'attacher.
Elle emprisonna rapidement mes poignets avec ses menottes. En même temps, je ne cherchai clairement pas à me débattre. Il y avait toujours un côté extrêmement excitant lorsqu'elle prenait le dessus. Mais c'était d'autant plus excitant lorsque je jouais avec les limites qu'elle m'imposait dans ce petit jeu.
— Comme ça tu resteras sage le temps que je me maquille et que je te maquille...
Elle poursuivit son maquillage et je l'observai, attentivement. Désormais, elle ne sentait plus oppressée par mon regard, au contraire. Le fait de m'attacher lui avait donné une telle confiance que c'en était impressionnant.
Puis avoir mis un rouge à lèvres noir, elle se tourna vers moi d'un air assuré :
— Maintenant, c'est ton tour.
Elle s'empara d'un crayon tout en me demandant de fermer les paupières. Je m'exécutai, prêt à lui faire totalement confiance pour le coup. Elle crayonna une grande partie de mes paupières en noir ainsi que le dessous de l'œil. Puis elle reprit son rouge à lèvres noir.
— Je pense que tu serais terriblement sexy avec du rouge à lèvres... T'en penses quoi ?
À travers sa question, elle se souciait réellement de mes préférences tout en l'intégrant parfaitement à notre petit jeu.
— Si c'est toi qui me le mets, ça me va.
Elle sourit, l'air victorieux, puis dessina mes lèvres lentement avec l'embout en mousse de son rouge à lèvres. Son geste était extrêmement calculé. Elle s'appliquait tellement que ça en devenait sensuel. C’était même une première pour moi : jamais on n’avait touché mes lèvres de cette manière. D’habitude, il s’agissait de ses doigts, de ses lèvres, mais jamais un petit embout en mousse qui déposait un liquide noir.
Elle appréciait vraiment de déposer ce liquide sur mes lèvres et le résultat semblait la satisfaire.
— Comme je m’en doutais, tu es bien trop sexy avec ce rouge à lèvres. J’ai bien fait de te menotter, ça en devient illégal à ce point.
— Serait-ce illégal de t’embrasser ainsi ? la taquinai-je de plus belle.
— Heureusement, nous avons le même rouge à lèvres qui n’est pas censé transférer, mais dans le doute, tu seras interdit de me rouler des grosses pelles pour la soirée.
Elle pencha sa tête, fière d’elle. Elle avait beau m’avoir menotté les mains, mes lèvres étaient bien plus emprisonnées que je ne le croyais.
Elle finit par me libérer mes poignets et rangea les menottes dans une quelconque commode de son salon. Elle aurait pu totalement les cacher, mais j’avais comme la sensation qu’elle voulait que je sois au courant de leur position.
— Alors, frustré de ne plus pouvoir utiliser tes lèvres ? me demanda-t-elle en posant ses mains sur mon cou.
— Tu crois que je vais me laisser abattre aussi facilement ?
— À voir... Mais tu n’as qu’une dizaine de minutes pour me le prouver.
Un sourire en coin et un défi que j’étais prêt à relever.
Alors, ma main droite se glissa sous sa jupe pour atteindre son entrejambe. Je me faufilai sous sa culotte et jouai avec son intimité. Elle ne s’y attendait clairement pas et un sursaut la prit. Elle posa ses bras sur mes épaules et croisa ses mains derrière mon cou.
— Je vois que monsieur est impatient, me fit-elle remarquer d’une voix sensuelle.
— Comme si madame était capable de faire mieux...
Elle laissa échapper un petit rire alors que mes doigts s’enfoncèrent dans son sexe, titillant son clitoris par moment. Un soupir lui échappa et elle posa sa tête sur mon épaule droite. A priori, elle appréciait mon audace et me laissa jouer avec ses parties les plus intimes.
— Couleur ? lui demandai-je, juste pour être sûr.
— Violet.
— C’est censé dire quoi ça ?
— Je viens de l’inventer pour dire "j’adore ça et continue aussi fort que tu veux".
Je hochai la tête et repris de plus belle à la suite de sa confirmation. Des mains se posèrent dans mon dos, ses doigts s’enfoncèrent dans ma chair et je sentais qu’elle y prenait vraiment du plaisir.
En plus de ses dires, je la sentais être bien plus humide. Mes doigts étaient plongés dans ce liquide qui enivrait son vagin.
— Serais-tu capable de mettre tes doigts dans ta bouche maintenant ? me demanda-t-elle dans un murmure.
— J’ai déjà posé les lèvres sur ta chatte, qu’est-ce que ça changerait ?
— Tes lèvres n’ont pas été à l’intérieur... Mais tu as le droit de refuser.
Elle se recula un instant pour poser son regard dans le mien et jauger de ma réaction alors que mes doigts étaient encore en elle.
— J’accepte totalement ce défi.
Je retirai mes doigts de son vagin pour les glisser à ma bouche. Je suçai mes doigts lentement, ce qui semblait la satisfaire. Elle prit alors mes doigts pour les placer à son tour dans sa bouche.
— Tu es un bon garçon Ben Solo. Peut-être que tu mérites une récompense un peu pimentée.
Ses mains se posèrent sur ma taille. Elle croisa un instant mon regard puis défit ma ceinture pour descendre mon pantalon et mon boxer.
En comprenant où elle voulait en venir, je jetai un bref coup d’œil sur mes doigts. Il n’y avait pas de traces de rouge à lèvres, ou presque. En effet, il était vraiment sans transfert.
— En théorie, on devrait se faire dépister si on veut faire ça sans capote, m’annonça-t-elle en se relevant légèrement.
— Tout était ok de mon côté depuis la dernière fois et j’ai pas eu de rapports non protégés depuis la dernière fois, lui assurai-je honnêtement.
— Pareil pour moi.
Notre discussion aurait pu nous sortir de l’acte, mais j’avais au contraire l’impression qu’elle nous avait rapprochés.
— Faudra quand même qu’on se fasse dépister, peu importe qu’on utilise des capotes ou non.
J'acquiesçai à ses propos par un simple hochement de tête.
Elle posa ensuite ses lèvres sur le bout de mon sexe et le lécha délicatement avant de le prendre à pleine bouche. Alors qu’elle jouait avec sa langue sur l'extrémité, une de ses mains venait y faire des gestes de va-et-vient.
Pendant de longues secondes, j’appréciais son geste entre quelques soupirs lourds. Elle savait jouer à la perfection avec cette partie du sensible de mon corps. J’ignorais si elle avait l’habitude ou seulement si parce que c’était elle, mais c’était clairement efficace.
— Rey, je vais pas tenir longtemps, la prévins-je.
Elle s’arrêta pour poser son regard sur moi. Il y avait un air si doux et délicat dans son regard que c'en était perturbant.
— Très bien, on finira ça après la soirée, m’annonça-t-elle en me rhabillant.
— Ça a un côté un peu criminel ce que tu me fais là...
— Tout comme toi avec ce rouge à lèvres.
— Devrais-je te rappeler que c’était ton initiative mademoiselle ?
— Serais-tu en train de dire que je te pousse à être un mauvais garçon ? ironisa-t-elle en rapprochant dangereusement ses lèvres des miennes.
— Suis-je vraiment en train de devenir un mauvais garçon ?
— Tu l’étais déjà Ben... ou devrais-je dire... Kylo Ren ?
Elle déposa un bref baiser sur mes lèvres, un contact qui pouvait rapidement s’oublier a priori, mais pas pour moi.
Son index se glissa sur mon cou alors qu’un sourire se dessinait sur son visage. Elle était incroyablement sexy alors qu’elle mélangeait assurance et innocence. Il y avait vraiment quelque chose de si particulier qui me plaisait dans cette femme. Elle était une rebelle des codes et de cette société qui ne pouvait que me satisfaire.
— T’es au courant qu’on va rendre tous les couples terriblement jaloux de nous vu comment on est sexy ? me lança-t-elle, l’air amusé.
— Et comment... Je n’attends que ça.
Elle prit dans ses bras un instant. Juste un moment de douceur après notre échange qui, même s’il avait pu être doux, pouvait ne pas l’être tant que ça. À chaque fois, nous devions faire attention à ne pas transgresser les limites de l’autre et à faire attention d’être toujours présent pour l’autre. La confiance était ce qui primait quoi qu’il arrive.
— On ferait mieux d’y aller avant d’arriver en retard...
— En effet.
Elle se releva d’un bond et elle me prit les mains pour m’aider à me lever avec elle. Encore une fois, elle m’adresse un grand sourire et si nous avions plus de temps, nous en aurions clairement profité pour aller plus loin.
Et encore une fois, ce moment à la fois doux et intense fut perturbé par la même pensée : je lui avais menti sur mes intentions à la base.
Est-ce que je serais capable de passer une soirée en oubliant cet élément ?
Désormais, je commençais à en douter...