Valiente poursuivit sa route, de collines verdoyantes en villes bourdonnantes, de villages accueillants en forêts sombres. Il croisa de nombreuses patrouilles impériales assurant la sécurité de chacun.
À la nuit tombée, comme d’habitude, Valiente contacta Kaïna. Il ressentit la connexion mais les pensées de la jeune femme tourbillonnaient. Impossible de saisir le moindre fil directeur.
- Kaïna ? Je ne comprends rien. Qu’est-ce qui se passe ?
Il fut soulevé dans une tornade, enseveli sous des tonnes de roches, sauta du haut d’une cascade gigantesque. Le prince finit par couper la connexion. Sa sœur subissait un tourment émotionnel et ne parvenait pas à se calmer. Il culpabilisait à mort de l’avoir laissée derrière lui. Il secoua la tête. Il ne pouvait pas s’opposer à Ash. Quant à l’empereur, Valiente venait pour l’accuser de ne pas faire respecter la loi. Autant ne pas se le mettre à dos en bafouant soi-même un ordre.
Valiente dormit mal cette nuit-là et toute la journée, il observa la progression du soleil dans le ciel, ne l’ayant jamais trouvée aussi lente.
- Kaïna ? appela-t-il dès la nuit tombée.
- Je suis là, répondit sa sœur.
Valiente soupira d’aise. Il avait eu tellement peur de l’avoir perdue.
- Que t’est-il arrivé ? Kermilla t’a-t-elle fait du mal ?
- Elle n’est pas au domaine, lui annonça la jeune femme. La moitié de la famille a disparu.
Bon débarras, pensa Valiente pour lui-même.
- Que s’est-il passé hier soir ? interrogea-t-il.
- J’ai fait ce que tu m’as demandé et je crois que je suis devenue un tout petit trop douée à ce jeu.
- Quel jeu ? s’enquit Valiente, abasourdi.
- L’espionnage, indiqua Kaïna. Il est des propos qui ne m’étaient pas destinés et que je n’aurais pas dû entendre.
- Entre qui et qui ?
- Ash et Anne, annonça Kaïna.
Le roi et sa suivante, la préceptrice de Valiente et Kaïna. Anne n’appartenait pas à la famille Valdorienne. Valiente ignorait ses origines, la femme un peu âgée que Ash ne s’étendant jamais dessus.
- Quel était le sujet de la conversation ? demanda Valiente en mesurant ses mots.
Il fallait amener Kaïna à parler sans la brusquer. Les propos tenus l’avaient choquée. Mieux valait avancer à pas de velours.
- Toi et moi, répondit la jeune femme.
Valiente s’en figea, physiquement et mentalement. Avait-il envie de savoir ce que Ash avait dit de lui à Anne ? Il prit sur lui. Il ne pouvait pas laisser Kaïna seule à porter ce poids.
- Raconte, demanda le prince et ce bien qu’il n’eut aucune envie de savoir.
- Il culpabilisait et avait besoin de soulager sa conscience. Anne a recueilli son mal-être avec toute la bienveillance dont tu la sais capable.
Anne savait y faire, sans aucun doute. Valiente ne s’opposa pas.
- Il se sentait coupable de quoi ? s’enquit Valiente.
- Tu n’as pas du tout envie de le savoir, assura Kaïna.
- Dis-moi, insista Valiente.
- Il s’en voulait de… ne pas réussir à t’aimer. « Il est parti et son absence ne me fait rien », a-t-il dit.
La gorge serrée, Valiente eut du mal à respirer.
- « La famille le poursuit. Il est en danger et je m’en fous », a-t-il poursuivi, raconta Kaïna.
Valiente ne put empêcher une larme de couler.
- « Il va confronter l’empereur et je ne lui ai pas prodigué le moindre conseil parce que la réussite de sa mission m’indiffère ». Oh Val ! Je suis tellement désolée. Je ne voulais pas. Tu as insisté !
- Merci, répondit le prince. Je préfère l’honnêteté. Ash m’exècre.
- Je ne crois pas, nuança Kaïna. Il ne parvient pas à t’aimer mais il ne te déteste pas non plus.
- Tu as dit qu’il avait parlé de toi.
Kaïna resta silencieuse.
- Kaïna ! hurla Valiente en pensées.
Nul doute qu’il venait de faire souffrir sa sœur. Il s’en voulut et serra les poings avant de maîtriser sa respiration erratique.
- Pardonne-moi. Je ne voulais pas te faire de mal. Excuse-moi, ma sœur adorée. S’il te plaît ! Qu’a-t-il dit sur toi ?
- Tu ne veux vraiment pas l’entendre, assura Kaïna.
- Je ne suis pas un gamin. J’ai besoin de savoir. Je vais voir l’empereur pour l’accuser de ne pas respecter son serment. Il semblerait que des dizaines de sorciers et sorcières me traquent. J’ai tout, sauf besoin de compassion, là, tout de suite. Je ne suis pas fait en sucre alors balance la sauce, Kaïna !
Il y eut un silence puis Kaïna envoya :
- « Son sort m’indiffère mais voir la fille de mon amour être mise à l’écart, obligée de dormir en dehors des murs du château, retenue prisonnière… Mon cœur saigne. ».
Valiente clignait des paupières tout en fronçant les sourcils. Il tentait de mettre un sens aux propos prononcés.
- « Elle a ses yeux et son nez. Et ce don pour la musique ! J’ai l’impression de l’entendre. Ça me fait tellement mal. »
Ash ne pouvait parler que de Kaïna pourtant, Valiente ne parvenait pas à coller les morceaux. Les paroles lui semblaient incohérentes.
- « J’ai toujours fait en sorte de tout lui offrir sans regarder à la dépense. Les cadeaux ne remplaceront jamais sa présence, j’en suis conscient. Je ne peux pas la voir sans pleurer, l’entendre sans que mon cœur s’effrite. »
Valiente comprit pourquoi sa sœur s’était retrouvée dans une telle tourmente après avoir entendu de tels propos.
- Je suis désolée, termina Kaïna.
- Tu n’as aucune raison de l’être, la rassura Valiente. Tu n’y es pour rien si Ash t’aime et moi pas.
- Je lui rappelle son amour perdu mais pas toi. Je ne comprends pas. N’avons-nous pas la même mère ?
Un lien se fit dans l’esprit de Valiente. Il ouvrit de grands yeux et mit ses mains devant sa bouche.
- Kaïna… Ash est homosexuel.
- Quoi ? s’exclama Kaïna.
- Toutes les rumeurs au château disent qu’il n’aime que les hommes. Je n’y ai guère porté de crédits parce que Ash est abstinent mais par les dieux ! Son amour n’est pas notre mère, mais ton père !
- Mon père ? répéta Kaïna.
- Ash est amoureux de ton père.
- Mon père ? répéta encore Kaïna. Mais… Mon père n’est personne. Tout le monde s’en fout de lui.
- C’est ce qu’on a voulu te faire croire. Putain de mensonges de merde ! s’exclama Valiente en se levant d’un bond pour faire les cents pas dans sa chambre.
- J’ignore totalement qui était mon père. Je suis la bâtarde, la fille d’une coucherie hors mariage de la reine parvenue, la putain qui baise à tout va. Mon père n’est qu’un de ses nombreux amants de passage.
- Putain de menteurs ! cracha Valiente. Salopards ! Ils savent très bien qui est ton père et ils ne t’en ont rien dit. Ash ne garde pas le silence par dégoût mais par amour, parce que parler de lui lui fait trop de peine.
- Ton père est amoureux du mien ? chuchota Kaïna, choquée.
Valiente ferma les yeux tout en marchant, tentant de déterminer les implications de cette découverte.
- Quel rapport avec le fait que tu ne doives pas sortir du domaine ? lâcha Valiente.
- C’est peut-être un autre mensonge. Ash a dit que m’imaginer en danger lui brisait le cœur. Il me tient prisonnière pour me protéger. Si ça se trouve, l’empereur n’a donné aucun ordre me concernant.
Valiente réfléchit puis souffla :
- Il a dit à Anne que te savoir prisonnière lui brisait le cœur alors je ne crois pas que l’interdiction de sortie vienne de lui. Tu es la fille de la reine et de l’amoureux du roi. Pas étonnant que toute la famille te haïsse.
Kaïna choisit de ne pas répondre. Il la sentit lasse et triste.
- Je ne peux pas aller voir l’empereur sans avoir toutes les informations, maugréa Valiente. J’ai besoin d’avoir un maximum de cartes en main afin de ne pas me fourvoyer. Je m’en veux de te demander ça mais Kaïna, je t’en prie, continue à fouiner.
- Je ne crois pas avoir envie d’en apprendre davantage. Chaque information supplémentaire me plonge dans un océan de désarroi. Je n’ai jamais désiré connaître l’identité de mon père. Ash s’est toujours bien occupé de moi. Un peu lointain, certes, mais j’ai toujours mis ça sur son rôle de roi et le fait que je n’étais qu’une bâtarde. Et voilà que je me découvre un père.
- Musicien, murmura Valiente.
- Quoi ?
- Ash a dit que ton don pour la musique venait de ton père. Il devait être barde.
Valiente observa la lune à demi dans l’obscurité. Le petit village où il avait élu domicile pour la nuit dormait paisiblement. Seuls les hululements de quelques chouettes résonnaient derrière les carreaux.
- Je ne sais pas si je continuerai à fouiller, annonça Kaïna. J’ai besoin de temps pour réfléchir à tout ça.
Valiente voulut lui répondre mais Kaïna avait fermé son esprit. Valiente aurait pu forcer la conversation mais il ne voulait pas blesser sa sœur. Il respecta sa volonté de demeurer seule.
La marche vers Sylvaris se poursuivit. Valiente peinait à admirer les paysages, les étangs brillant ou les châteaux merveilleux. Le chant des oiseaux l’atteignait à peine. Il ressassait.
« Mon père est amoureux du père de Kaïna. Qui peut-il bien être ? Où est-il aujourd’hui ? À quel point l’empereur est-il impliqué dans tout ça ? Qui pourrait fournir les réponses ? »
Valiente ne brusqua pas Kaïna. Pendant plusieurs soirs, ils échangèrent comme avant, comme si rien de tout cela n’avait été exposé. Ils parlaient de la pluie et du beau temps. Kaïna racontait ses exploits à la flûte et se moquait d’une cousine prétentieuse ayant raté son entrée voulue extravagante dans la salle à manger. Valiente narrait quelques anecdotes de route, des rencontres étranges, des boutiques biscornues et des odeurs enivrantes.
Ce fut Kaïna qui revint sur le sujet brûlant.
- J’ai posé la question aujourd’hui à mon maître de musique, annonça Kaïna.
Valiente la laissa poursuivre.
- Alors que je venais d’achever un morceau particulièrement difficile sans la moindre fausse note, j’ai demandé si j’étais meilleure ou moins bonne que mon père.
- Qu’a-t-il répondu ? s’enquit Valiente, le cœur battant à tout rompre.
- Je ne l’ai jamais côtoyé silencieux et pourtant… Il a blêmi, s’est muré dans un silence profond avant de me dire « Je n’ai plus rien à vous apprendre, mademoiselle ». Il a pris ses affaires et il est parti.
Valiente en grimaça de dégoût.
- Quand je dis parti, c’est parti, insista Kaïna. Il a quitté le domaine.
Valiente n’en revenait pas. Une simple question de son apprentie et le maître de musique était limogé. Valiente fut vert de rage face à cette injustice.
- J’ai demandé une audience privée au roi, indiqua Kaïna. Je l’ai obtenue.
Valiente se concentra pour ne pas rater la moindre pensée de sa sœur. Sa narration l’intéressait au plus haut point.
- J’ai requis un nouveau maître de musique. Il m’a répondu que je n’en avais plus besoin.
Valiente eut un rictus agacé.
- Quand j’ai demandé si cela était lié à la question concernant mon père, il m’a transpercée du regard avant de me dire : « Tu n’aborderas plus jamais ce sujet en ma présence. » Je ne l’avais jamais entendu user d’une voix aussi tranchante. J’ai été glacée jusqu’aux os. Je ne parlerai plus jamais de mon père devant Ash, tu peux me croire.
Valiente en serra les poings de rage. Si le maître de musique avait été congédié et que Ash refusait de répondre, vers qui se tourner ?
- Je suis allée voir Géraldine, indiqua Kaïna.
La mère de Ash. Une femme dont Ash avait fait en sorte que son fils ne s’approche pas. Elle aurait dû être la grand-mère du prince et pourtant, Valiente ne la voyait que comme une étrangère.
- Tu imagines combien cela m’a coûté… murmura Kaïna.
C’était peu dire. La mère du roi insultait ouvertement la bâtarde, y compris pendant ses représentations, n’hésitant pas à se moquer et à railler la jeune femme depuis sa plus tendre enfance.
- Je lui ai demandé si ma représentation du déjeuner était supérieure à celles de mon père.
- Gros coup de bluff, reconnut Valiente. Ça a payé ?
- Elle a saisi l’occasion de me mettre à terre et putain, elle a réussi.
- Comment ça ? s’inquiéta Valiente.
- Elle a explosé de rire et ses amies autour d’elles l’ont accompagnée. Des rires sincères, venant du cœur. « Ma petite, tu ne lui arrives pas à la cheville. Ses représentations étaient des spectacles vivants d’une beauté incommensurable. » m’a-t-elle indiqué et les dindes autour d’elle ont vigoureusement hoché la tête. Et dire que je me croyais douée…
- Tu es douée, assura Valiente mais il sentit que le compliment sonnait faux.
Après tout, il n’y connaissait rien en musique. Cela dit, il croisait souvent des troubadours durant son épopée et il les trouvait toujours plus mauvais que Kaïna. Vu son ignorance en musique, cela ne signifiait pas grand-chose.
- Cela signifie surtout que mon père vivait au domaine. Il y a donné des représentations. Il y a passé du temps. Ils le connaissent. Ils savent tous qui il est.
Valiente retint son souffle. Kaïna avait-elle osé poser la question ? La vieille avait-elle répondu ?
- Je lui ai demandé où se trouvait mon père aujourd’hui.
Valiente se mit à trembler de toutes ses forces. Ash avait dû donner des ordres pour que nul ne parle jamais de son amant, surtout à Kaïna. La vieille avait-elle choisi d’ignorer l’ordre du roi pour griffer sa bouc émissaire préférée ?
- « Là où il mérite d’être », m’a-t-elle répondu. « Il a brûlé aux côtés de ta mère. Après tout, c’est lui qui l’a entraînée dans ce sacrilège. ». Ensuite, elles ont commencé à discourir pour savoir si être brûlé vif se révélait être un châtiment suffisant ou s’il aurait fallu le torturer avant. Je t’avoue avoir eu ma dose. Je suis partie.
- Je te comprends, assura Valiente.
Valiente dut s’admettre paumé. Plus il recevait d’informations, et plus il avait l’impression de se noyer. Le père de Kaïna avait suivi leur mère dans la mort ? Il aurait été l’élément déclencheur ? Pouvait-on croire les propos de la vieille folle ?
En même temps, elle ne raterait pas l’occasion d’anéantir sa souffre douleur favorite. Que les propos soient vrais ne faisait qu’aggraver le malheur de la bâtarde. Pourquoi s’en priver ?
Valiente ne comprenait pas. Un simple barde aurait entraîné une reine à mal utiliser la magie ? Comment ? Pourquoi ? Rien n’avait de sens. Le prince ne pouvait pas se présenter devant l’empereur sans réponse à ces questions. Il risquait bien trop de passer pour un ignorant et cela, il fallait l’éviter à tout prix. Avoir un maximum de cartes en main, voilà la règle pour remporter un duel politique.
Le soir-même, il offrit au barde de l’auberge un repas complet avec bière à volonté. Après quelques pintes et des tartines de flatterie, Valiente estima le vieil homme fin prêt à subir un interrogatoire en règle.
- Un barde brûlé sur un bûcher, ça te parle ? demanda Valiente.
- M’en parle pas ! siffla le troubadour avant de cracher par terre. Quel déshonneur ! Il a nui à notre réputation. Pendant des années, tout le monde nous regardait de travers. Certains bourgeois ont réalisé des mariages sans musique. Sans musique ! Tu te rends compte !
Valiente fit mine de trouver cela alarmant. Il utilisa tout le savoir transmis par Ash et Anne. Le barde n’y vit que du feu.
- Qu’avait-il fait de mal ?
- Harmonies enchantées, murmura le barde comme si le dire suffirait à faire renaître le crime.
- J’ignore ce que cela signifie, indiqua Valiente.
- Usage conjoint de la magie et de la musique, chuchota le troubadour encore plus bas.
Valiente se figea. Il revit son père poser sa main sur la sienne alors qu’il tapait en rythme avec une ode de Kaïna. Il le revit le fusiller du regard alors qu’il fredonnait tout en travaillant. Le prince avala sa salive. Sa mère avait été brûlée vive pour avoir oser utiliser en même temps la magie et la musique. La mère du roi avait sous-entendu que c’était la faute du barde. Lui avait-il enseigné la musique, savoir interdit à une magicienne, l’amenant au crime ? Valiente commençait à comprendre.
Il imagina aisément la scène. Ash découvrant que sa femme apprenait la musique auprès de son amant. Le roi se retrouvant obliger de dénoncer son épouse – une manière de s’en débarrasser ? La sentence de l’empereur tombant, désignant la fautive autant que son professeur, privant Ash de son amour. Comme le roi avait dû s’en vouloir. Cela expliquait pourquoi Ash refusait de dénoncer les siens. Il l’avait fait par le passé et s’en était mordu les doigts.
Valiente se sentit vide. Un froid glacial s’insinua en lui. Sa mission, jusque là si claire, se brouillait. Aller voir l’empereur ne lui semblait plus du tout une bonne idée. Le prince avait l’impression d’avoir vieilli d’un coup. Ses épaules s’affaissèrent sous le poids d’un terrible fardeau.
- Tu vas bien, mon gars ? demanda le barde.
Valiente sentit son estomac se nouer tandis que la vérité se dévoilait. La culpabilité et le doute s'entremêlaient, formant un poids presque insupportable sur sa poitrine.
Le prince leva les yeux autour de lui. La vie poursuivait son chemin. Les clients riaient, mangeaient, buvaient, ignorant du terrible dilemme dans le cœur du jeune prince. L'odeur âcre de la bière et la fumée des pipes flottaient dans l'air, créant un contraste saisissant avec la gravité des révélations que Valiente venait de recevoir.
Depuis une fenêtre, il observa la lune haute. Kaïna devait s’inquiéter de ne pas recevoir son appel. Valiente n’osa pas la contacter. Que lui dire ? Que Ash avait probablement dénoncé leur mère dans l’espoir de vivre ouvertement son amour avec son père ?
- Comment s’appelait ce barde ? interrogea Valiente.
- Fynn, répondit le vieux troubadour.
Voilà une information qui ferait plaisir à Kaïna. Heureux d’avoir ce cadeau à lui offrir, le prince prit congé du barde puis contacta sa sœur. Elle le remercia d’avoir cherché, d’avoir trouvé, de lui avoir transmis. Elle avait enfin un nom à mettre sur son père. Valiente se contenta de cela. Il jugea inutile d’accabler davantage sa sœur. Ce soir-là, il se coucha le cœur lourd et l’esprit tourmenté.