Chapitre 24 : Défier l’armada Anglaise

Le plan était prêt et sur le point d’être exécuté. Tapis dans le fond de l’océan ils essayèrent de repérer le navire des hauts gradés. William s’y connaissant un peu plus là-dessus les aida. Une fois repéré, Lokian s’en approcha doucement pour éviter les remous, tout en restant à distance pour éviter de se faire repérer par l’armada. Ils revirent une dernière fois leur plan pour être bien sûrs. Une fois fait le Léviathan les propulsa à la surface par le mouvement de sa tête. Dès qu’ils émergèrent, ils retrouvèrent leur apparence d’Homme et également leurs habits précédant la transformation. Le pouvoir de la mer mais également toute sa magie était d’une grande puissance et ne devait pas finir entre de mauvaises mains. C’est pour ça qu’ensemble ils allaient empêcher Christian d’avoir le collier et ainsi sauver l’océan qui courrait sûrement à sa perte. Ils arrivèrent sur le pont du navire et se firent rapidement remarquer puis entourer par des tuniques rouges. Cela rappelait de mauvais souvenirs à Morgan. Mais cette fois il n’était pas seul. Toutefois il ne parlait pas leur langue et depuis la dernière fois il ne l’avait pas travaillée. Il se sentit stupide sur le coup de ne pas y avoir pensé et commença à se dire que leur plan allait tomber à l’eau.

-Hands up !

-We would like to talk to your commodore.

C’était le brun qui avait parlé. Même si son anglais était hésitant, les soldats semblaient comprendre sa requête. Un homme un peu plus décoré et en tunique bleue
s’approcha pour parler.

-It’s me. What do you want ?

Il s’adressa à celui qui savait parler leur langue. Il ne manqua pas de répondre rapidement pour ne pas que les soldats autour d’eux ne s’impatientent.

-Do you speak French ?

-Oui je sais parler Français, simple formalité.

-Parfait. Maintenant je vais pouvoir comprendre la conversation et commencer mes négociations.

-Vos négociations ?

Il se mit à rire pendant une bonne minute avant de reprendre son sérieux.

-Pardonnez-moi mais tous les deux vous êtes en mauvaise position pour négocier.

-Il a parfaitement raison. On dit même qu’on va vous arrêter.

Le commodore parla dans sa langue à ses soldats, répétant ce que venait de leur dire le plus vieux des deux. Une fois le message assimilé, tous se mirent à rire. Leur chef dit aux
deux hommes qu’ils étaient toute une armée et eux seulement deux. Ils se regardèrent, complices, et William hocha la tête donnant le signal.

-Bien, vous l’aurez cherché.

Morgan siffla, donnant à son tour le signal à Lokian qui se mit instantanément en chasse. Un à un plusieurs bateau sombrèrent par le fond sans crier gare. Cela surprit le second du commodore, qui lui rapporta l’information seulement deux minutes après le sifflement du châtain. Leurs visages devinrent alors pâles face à cet événement qui détruisait leur armada. Qui était pourtant la plus puissante du monde.

-Vous ne riez plus maintenant, commodore.

-Nous contrairement à vous nous avons l’océan de notre côté. Alors vous pouvez être des milliers, lui, le Léviathan, il s’en fiche car il vous exterminera coûte que coûte. Telle est la
mission qu'on lui a confié.

Lokian émergea alors que cette phrase était prononcée, dévoilant aux Anglais que les deux jeunes hommes avaient raison. Il tomba ensuite sur un navire, le brisant en deux sous son poids. Le commodore ne pouvait y croire et traita ensuite les deux hommes de démons, denmonstres.

-Nous, des monstres ? Jamais. Ce sont vous les monstres, avec ce que vous faites aux autres pays. Nous sommes là pour vous arrêter et faire en sorte à ce que vous mettiez les voiles.

-Soldiers ! I want these demons dead ! Right now !

Les soldats se mirent donc à charger dans leur direction afin de les tuer, espérant ainsi arrêter la créature qui détruisait littéralement leur armada. William, rapide comme l'éclair, dégaina son épée pour blesser aux jambes les soldats approchant trop près à son goût.

-Au fait, où sont mes bonnes manières ?

Dit-il en regardant le commodore droit dans les yeux.

-Je suis William Vans Barbe Noir et lui Morgan Iros Jones, petit-fils de Davy Jones et de Calypso, déesse des mers. Ravis de vous rencontrer aux portes de la mort.

Dit-il avec un regard glacial renforcé par ses yeux couleurs gris tempête. Tous se stoppèrent en entendant ces noms connus. Mais leur chef leur cria de ne pas en tenir rigueur et de les attaquer coûte que coûte. Alors obéissant les tuniques rouges relancèrent l’attaque. Le brun prit des couteaux cachés dans ses vêtements, qu’il lança dans le poitrail de certains qui tombèrent au sol par la douleur. Il en blessa d’autres avec son épée dans son autre main. Morgan était derrière, n’ayant pas d’arme pour se défendre. Il espérait réussir à activer son pouvoir mais cela ne vint pas à lui. Ne réussissant pas à le contrôler il se fit vite encercler par des soldats ayant échappé à la vigilance de William. Le remarquant, ce dernier lui cria :

-Utilise tes pouvoirs !

-Je…je n’y arrive pas !

Entendant ça, William fit une énorme entaille à l’homme face à lui. Il manquait de temps pour l’épargner. Il devait sauver le jeune homme, lui qui était sans arme et à la merci de l’ennemi. Certes, il voulait sa mort au début de leurs aventures, mais avec leur but à portée de main et suites aux révélations faites ce n'était plus le cas. Peu importe le nombre d’ennemis, il le sauverait. Morgan essaya encore et encore mais rien ne vint. Il commença à paniquer face à cette situation qui s’annonçait finalement plus compliquée que prévu. Elle était presque désespérée, avec ces hommes autour de lui ayant la simple intention de le tuer pour arrêter cette mascarade. William était déjà bien occupé avec les autres soldats, qui lui barraient le passage afin éviter qu’il ne revienne à temps. Allait-il vraiment y rester ? Tout s’arrêterait-il là ? Non, car il l’entendit, cette voix si douce, si belle. Celle qu’il admirait était avec lui. Il se pencha alors vers l’océan où il vit des remous et de l’écume se former. Dans sa tête, elle lui parla à lui et seulement à lui.

-Utilise ça en attendant de te contrôler.

Quelque chose sortit de l’eau et le châtain l’attrapa au vol sans savoir de quoi il s’agissait. Il approcha l’objet et le regarda. Il s’agissait d’une épée. Pas n’importe laquelle,
c'était celle de son grand père Davy Jones. Il pouvait maintenant combattre et rien n’allait l’arrêter car il avait un plan en tête et il comptait s’y tenir. Le châtain remercia sa grand-mère par la pensée et se concentra de nouveau sur le combat. L’épée maintenant en main il ressentait quelque chose. Il ne saurait le décrire parfaitement, mais c’était comme si une part de son grand père était liée à l’épée et qu'il le guidait. Il se sentait aidé et bien plus fort pour les affronter. Il était encerclé, bien que les soldats fussent encore choqués de ce qu’il venait de se passer sous leurs yeux. Ils se reprirent et l’attaquèrent. Il en esquiva certains et commença à donner des coups, blessant gravement ou non, tout dépendait de leur agressivité. Une fois tous à terre le brun le regarda, surpris, et le plus jeune lui montra son épée en prononçant Calypso. L’ex capitaine comprit vite et cette fois ce
fut à deux qu’ils reprirent le combat. Il l’avait vu dans ces yeux couleur océan. Il était confiant et fort. Il avoua qu’il se débrouillait bien. On aurait pu croire à certain moment qu’ils étaient en symbiose parfaite.

Toutefois ils restaient différents par leurs manières d’agir et leurs pensées. Mais ils étaient en accord sur une chose, le plan. Il devait se dérouler comme ils le voulaient, sinon ils seraient en danger pour la suite. Avec un Morgan maintenant sérieux et non peureux, ils étaient sûrs que tout allait bien se passer. Sinon, ils avaient un autre moyen de pression et il était de taille, se nommant Lokian. Un à un les soldats ornés de rouge tombèrent, blessés, sauf quelques-uns dont ils ne pouvaient éviter la mort. Ils arrivèrent donc assez vite au commodore qui se trouvait maintenant derrière la barre afin de s’y cacher. Mais ce n’était pas vraiment une bonne cachette, disons-le. Il ne pouvait leur échapper. Même s’il avait sauté il y avait le Léviathan, donc il était perdu quoi qu’il arrive. Les navires tombèrent aussi peu à peu sous les coups et les crocs de Lokian, qui s’amusait quelque peu à les détruire. Même si les autres lui tiraient dessus, le blessant un peu par endroits mais rien de vraiment alarmant. Cela guérirait avec le temps. Une fois face au commodore ils tendirent leurs épées dans sa direction pour l'empêcher de bouger. Mais celui-ci commença à devenir fou en disant que tout cela était impossible. Que tout avait été calculé, que rien n’aurait pu intervenir là-dedans. Il déclara que tout était parfait et que ça n’aurait pas dû arriver. William s’agenouilla face à lui et déclara ensuite à ce commodore dont le mental était désastreux :

-Christian et Marin avaient tout prévu, certes. Mais ils ont oublié le fait que Calypso pouvait accorder sa bonté à quelqu’un qu’elle jugeait digne. C’est le cas de Morgan, son petit-fils. S’ils voulaient vraiment que tout se passe comme ils l’avaient prévu, ils auraient dû nous exécuter comme Christian le souhaitait au départ. Il a fait le mauvais choix et maintenant il va
payer sa trahison.

Il avait dit cela avec un regard tellement froid et empli de haine intérieure que Morgan dut l’arrêter, voyant bien que le commodore était à bout.

-Arrête, tu lui fais peur.

Il tourna la tête vers le plus jeune afin de lui répondre.

-Et alors ? Il devrait pourtant avoir du courage au vu de son statut. Vraiment, les chefs c’est plus ce que c’était de nos jours.

Le commodore profita de ce moment de déconcentration de la part de ses assaillants pour prendre son pistolet en main. Il visa Morgan qui était face à lui, debout contrairement au
brun. Ils le remarquèrent rapidement et William dévia le tir au dernier moment. Le projectile ne fit qu'effleurer la joue du châtain, qui n’avait pas bougé. Morgan se toucha ensuite la joue et sa main se tâcha de sang, mais il savait que la blessure n'était que superficielle, que ça guérirait. Peut-être aurait-il une cicatrice. Le commodore prit un autre pistolet avec son autre main et cette fois se le mit sur la tempe. Il voulait se donner la mort pour éviter l’humiliation. Une armada vaincue par deux hommes et une créature de légende. Il serait la risée de l’Angleterre. Il ne le voulait pas. Quand le brun le vit, il dit en prenant rapidement l’arme en main :

-Oh non, non. On a encore besoin de toi mon cher commodore. D’ailleurs quel est ton nom ? C’est chiant de dire commodore alors que tu ne le vaux pas.

-E-Éric.

-Bien, Éric. Tu vois ton pistolet ?

Il hocha la tête et le plus vieux le jeta par-dessus bord. Le premier suivit. Une fois de nouveau calme, Morgan put l’attacher solidement avec une corde afin qu’il ne s’échappe pas
durant les négociations.

-Bien. Maintenant parlons sérieusement.

-De quoi ?

-Des négociations voyons. Tu as déjà oublié ?

-On veut juste que vous mettiez les voiles. Rien de plus si tu acceptes Éric…

Le châtain se mit à la hauteur du jeune commodore pour continuer sa phrase :

-Je m’engage à rappeler mon ami le Léviathan. Qui évidemment vous suivra sans que vous ne le voyiez pour qu’on soit sûrs que vous ne reviendriez pas dans nos pattes.

-Il va arrêter de détruire notre armée ?

-Oui. Mais bon, on doit dire que ce n’est pas de ça que vous manquez avec votre colonisation du monde.

-Alors, ta réponse Éric ? Plus tu attendras, plus de vies seront perdues sous les attaques du Léviathan.

Il mit un peu de temps à répondre mais finit par accepter en voyant peu à peu les bateaux sombrer. Il exigea cependant une condition. Celle de repêcher les survivants des navires attaqués par la créature. Les deux hommes acceptèrent mais ils n’avaient que peu de temps. Ensuite le châtain siffla pour rappeler Lokian et ainsi arrêter cette destruction de masse. Avec tout cela, l’armada avait été divisée de moitié et il y avait quelques morts à déplorer. Cependant moins que si le chaos avait été complet. Ils détachèrent le commodore et se mirent au bord du navire, attendant Lokian. Celui-ci arriva et émergea, ce qui effraya Éric sur le coup. William continuait de penser qu’il n’avait vraiment pas l’étoffe pour être de ce rang. Un rien l’effrayait et le rendait fou. Le Léviathan s'approcha et les deux hommes montèrent sur sa tête, s’accrochant une nouvelle fois à ses
cornes.

Le châtain répéta au commodore leur arrangement et que s’il les trahissait, la créature avait carte blanche pour leur destruction. Au vu de la réaction d’Éric, ils savaient qu’il n’allait pas tenter de faire demi-tour. Il avait bien trop peur de se faire dévorer. Ils ne purent s’empêcher de se dire qu’on ne connaissait pas vraiment les personnes. C’était vraiment dans la mort et le chaos que l’on voyait le vrai visage des gens. Le commodore paraissait si sûr de lui avant, cela avait été réduit à néant par eux et leur ami le Léviathan, qui avait encore une mission. Celle de suivre les Anglais pendant un certain temps pour être sûr qu’ils ne reviennent pas à la charge pour ruiner tous leurs efforts. Les deux hommes se concentrèrent au maximum, car leur seconde mission débutait également. Celle de traquer et d’arrêter le traite à la recherche du trésor et de pouvoir, à cause de son passé tragique.

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