Marlène sortit dans la rue où l’attendait une nuée de journalistes.
- Mademoiselle Norris ? Pensez-vous être prise bien que n’ayant jamais joué au PBM de votre vie ?
- Maître Gilain vous a-t-il offert vos années d’étude ?
- Comment comptez-vous jouer et rembourser votre scolarité en même temps ?
- Savez-vous où se trouve le voleur de magie ? Vous a-t-il contactée ?
- Pensez-vous vraiment que la France gagnera la coupe du monde de PBM grâce à vous ?
Marlène ignora toutes les questions. Elle monta dans un bus, puis un train et enfin marcha jusqu’aux arènes de PBM. Les journalistes furent priés par des vigiles de rester dehors.
Marlène traversa un couloir pour atterrir en bas des gradins, le sable devant elle. Elle se figea. Une foule l’emplissait entièrement. Des centaines de personnes discutaient, bavardaient, échangeaient passionnément.
- Mademoiselle Norris ? Venez. Nous allons vous escorter, proposa un vigile accompagné de cinq de ses collègues.
- C’est gentil. Je vous remercie. Il y a toujours autant de monde ?
- Non, mademoiselle Norris. Ils sont tous là pour vous.
Marlène grimaça. Elle n’avait aucune envie d’être ainsi sous le feu des projecteurs. Accompagnée de ses gardes du corps improvisés, Marlène traversa la foule de curieux qui tentaient de la toucher pour se retrouver directement face à Patrick Balia, l’entraîneur de l’équipe de France, qu’elle reconnut, suivant tous les matchs.
Pendant de longues minutes, la foule enfla encore. Les vigiles peinaient à retenir les assauts des fans, mettant Marlène très mal à l’aise.
- Tous les inscrits sont arrivés, monsieur, annonça un vigile.
- C’est pas trop tôt, maugréa l’entraîneur. Bien ! lança-t-il d’une voix amplifiée dans la gnosie. Nous allons commencer par éliminer les curieux. Prouvez-moi que vous êtes capables de faire du PBM.
Marlène réalisa les même actes que devant maître Gourdon six mois plus tôt. Elle lévita, fit apparaître trois boucliers et créa une bille de peinture, rouge cette fois.
- Restez où vous êtes mademoiselle Norris, indiqua le vigile.
Ses collègues et lui s’éloignèrent, obligeant la masse de curieux à sortir. Après dix longues minutes, onze candidats restèrent sur le terrain. Les vigiles revenaient à peine qu’un des candidats s’écroula, vidé.
- Un match de PBM peut durer bien plus de dix minutes, indiqua l’entraîneur. Vous n’avez pas assez d’énergie pour supporter le choc.
Le mec sortit, un sourire complet sur les lèvres. Il avait pu approcher la néomage, c’était tout ce qui comptait. Maintenant que le recrutement pouvait vraiment commencer, Anaëlle Mariel, la meilleure joueuse féminine de l'équipe, rejoignit l’entraîneur. Marlène fut enchantée de se trouver devant cette femme dont elle suivait les exploits depuis tant d’années.
- Bienvenue à vous, lança amicalement monsieur Balia. Vous pouvez revenir au sol. Nous allons vérifier que vous avez assez d’énergie pour soutenir un match classique de PBM. Veuillez remplir la pile qu’Anaëlle vous donne.
Trois kum, estima Marlène. Rien de bien compliqué pour elle. Six candidats ne furent pas capables de la remplir et furent renvoyés après que tout le monde ait récupéré son énergie et qu’Anaëlle ait repris les piles vides.
- La cible devant vous est protégée par un bouclier protecteur. Faites en sorte de la toucher.
Marlène ne chercha même pas à connaître la puissance du bouclier. Elle créa une bille surpuissante qui traversa comme dans du beurre. Quatre cibles se teintèrent de rouge.
Peter Fucci fit son entrée sur les arènes. Il semblait mal réveillé et au regard noir qu'il se prit de l'entraîneur, il était en retard mais le jeune homme haussa les épaules, comme si ça n'avait pas la moindre importance.
Marlène sentit son excitation monter au fur et à mesure que se présentaient les joueurs tant applaudis. Henriette aurait déjà sauté sur tout le monde en hurlant. La néomage s’obligea à se calmer en jouant sur sa respiration. Il s’agissait de ne pas perdre sa concentration ! Elle aurait tout le temps après son admission pour se pâmer devant eux et profiter de leur présence.
- Vous allez maintenant devoir monter un bouclier autour de vous, annonça monsieur Balia aux candidats. Monsieur Fucci, enfin présent, va vous attaquer avec des billes de peinture et elles ne vont pas devoir vous atteindre.
Le bouclier était ce que Marlène craignait le plus car elle avait mis beaucoup de temps à le maîtriser lorsqu'elle s'était entraînée avec maître Gourdon. Elle fut vite rassurée. Les trois billes de peinture lancées par le joueur des Tuniques rouges s'écrasèrent sur ses boucliers. Elles passèrent à travers deux boucliers et les candidats correspondant furent raccompagnés à la sortie. Ne restèrent que Marlène et un homme d’une vingtaine d’années.
- Vous avez tous les deux passé le bouclier protecteur de la cible à puissance maximale. Pourriez-vous ajuster cette fois, s’il vous plaît ?
Marlène plongea dans la gnosie pour étudier le bouclier alors que son voisin traversait le bouclier apparemment sans difficulté. Marlène peinait à déterminer le niveau exact de la protection. Ayant énormément d’énergie à disposition, elle ne cherchait jamais vraiment à économiser si bien que cette demande la mettait en défaut.
L’entraîneur ne la pressa pas. Marlène ne lâcha pas l’affaire et après un long moment, elle finit par déterminer le niveau du bouclier et envoya sa bille qui le traversa. En réponse, l’entraîneur cocha quelques cases sur un papier devant lui.
- Vous allez maintenant jouer au PBM l’un contre l’autre, annonça Patrick Balia.
Marlène se tourna vers l’autre candidat avec appréhension. Elle n’avait jamais joué au PBM, s’étant toujours entraînée seule. Maître Gourdon ne simulait jamais un vrai match, s’attendant à ce que la jeune femme reste une année supplémentaire à l’école et intègre l’équipe scolaire du Mistral. Il ne faisait aucun doute que l’autre candidat, lui, avait déjà joué au moins une saison entière.
- N'oubliez pas : ce n'est pas un concours. Faites de votre mieux, c'est tout. Vous serez peut-être tous les deux éliminés, ou tous les deux pris. Il se peut que je prenne celui qui perdra et que j’exclus celui qui aura gagné. Montrez-moi ce dont vous êtes capable, finit l'entraîneur. Marlène, Thierry, bonne chance !
L’entraîneur quitta le sable pour rejoindre les gradins où l’attendait le reste de l’équipe des Tuniques rouges. Elle croisa le regard de Nicolas Patriol, le capitaine de l’équipe, lui aussi néomage. Soudain prise de panique, Marlène se força à se calmer. Elle serait prise. Il le fallait. Pour Lycronus.
Peter tendit un équipement simplifié de PBM à Thierry tandis qu’Anaëlle s’occupait de Marlène.
- Fais de ton mieux, c’est tout, d’accord ? lança gentiment Anaëlle.
Marlène hocha la tête. Son angoisse montait. Anaëlle et Peter rejoignirent à leur tour les gradins. Marlène resta seule face à l’autre candidat. Les deux magiciens étaient concentrés et prêts à en découdre. Ils voulaient tout deux avoir l'honneur de faire partie de l’équipe française de PBM.
Thierry arborait un sourire magnifique. Probablement savait-il que Marlène n’avait jamais joué au PBM de sa vie. Il tenait l’occasion de battre une néomage et ne comptait pas s’en priver.
- Ce jeu se déroulera avec les règles classiques du PBM, annonça l'entraîneur. Bon courage à tous les deux.
À ces mots, le noir se fit dans l'arène. Marlène n’avait jamais connu de l’intérieur le noir intense des arènes de jeu. Elle se sentit oppressée. Dans cet environnement, les joueurs ne pouvaient pas compter sur leurs sens classiques. Seule la gnosie pouvait les renseigner. Marlène la maîtrisait à merveille mais l’obscurité augmenta encore sa nervosité.
Elle s’éleva à trois mètres du sol. Un sifflement retentit. Thierry réagit à la demi-seconde. Il créa des billes qui s’écrasèrent sur des cibles mouvantes. Marlène n’en créa qu’une, très puissante, qui vint éclabousser de rouge le ventre de son concurrent.
L’attaque de Marlène le prit par surprise. Normalement, on commençait toujours par gagner des points, seule façon de gagner. Il rompit sa concentration une seconde, permettant à Marlène d’assombrir son épaule droite.
Thierry passa en mode attaque à son tour. Marlène se désintéressa de lui pour marquer des points. Ses boucliers éteints, elle se contentait d’esquiver les billes de peinture à la dernière seconde. Maître Gourdon lui avait enseigné cette technique, jamais utilisée en véritable match car les billes, très nombreuses et de sources multiples, étaient impossibles à éviter. Mais en un contre un, cela s’avérait efficace et peu coûteux. De plus, cela avait tendance à mettre l’adversaire hors de lui. Maître Gourdon avait raison. Thierry était fou de rage.
Marlène se savait plus inexpérimentée que son adversaire mais en le prenant par surprise par un PBM non classique, elle le mettait en porte-à-faux. Ainsi, lorsqu’une bille se retrouva à deux millimètres de percuter la cible sur l’épaule droite de Marlène, Thierry eut la désagréable surprise de la voir se désintégrer.
Personne n’agissait jamais de cette façon même si rien ne l’interdisait strictement. Détruire une bille de peinture était simplement extrêmement coûteux en énergie. Marlène en avait beaucoup en réserve. Elle pouvait se le permettre.
Thierry fut totalement déboussolé. Personne ne jouait ainsi au PBM. Il se retrouva incapable de réagir. Son jeu devint brouillon tandis que Marlène, calmement, marquait des points. La néomage avait cent points d’avance sur son adversaire lorsqu’il reprit contenance. Quatre billes visèrent son ventre et Marlène les laissa passer. Elle savait admettre lorsqu’elle avait perdu une bataille. Elle suivait rigoureusement les conseils de maître Gourdon qui avait joué pendant dix ans au sein des Tuniques rouges.
Thierry jubila et Marlène se mit à l’attaquer. Elle monta des boucliers autour de ses deux cibles restantes et attaqua la seule et unique de Thierry encore blanche. Naturellement, le magicien stoppait chaque attaque et le duel fut enragé. Marlène tentait de toucher Thierry qui absorbait aisément ses attaques. Marlène se défendait aisément contre les attaques pourtant véloces du magicien expérimenté. Elle dépensait sans compter et finalement, ses boucliers tombèrent pour être teintés de rouge.
Marlène s’écrasa au sol en gémissant. Thierry descendit, tout sourire.
- Jolie victoire, Marlène, annonça l’entraîneur.
- Merci, monsieur, répondit-elle tandis que Thierry, dégoûté, découvrait le score que, dans son empressement à battre une néomage, il avait omis de suivre.
Marlène étant en tête, elle gagnait. Thierry accepta sa défaite avec le sourire. Il proposa sa main à Marlène qui s’en saisit volontiers pour se relever. Il sourit encore davantage. Il venait de toucher la néomage. Il était aux anges.
- Thierry, commença l’entraîneur, vous êtes doué. Votre PBM est de qualité mais très classique. La moindre surprise vous déstabilise complètement. En match, il n’y aura pas qu’un seul adversaire mais plusieurs. Il faudra sans cesse vous adapter sans perdre votre concentration et vous ne m’en semblez pas capable. De plus, vous vous êtes laissé submerger par vos émotions, perdant de vue le but du jeu, vous amenant à perdre. Pour toutes ces raisons, je vais refuser votre candidature.
- Je comprends, monsieur, assura Thierry qui souriait.
Visiblement, il s’attendait à ne pas être pris. Il était juste heureux d’être allé jusque-là et d’avoir pu se battre contre la néomage. Il était aux anges. Peter lui proposa de le suivre dehors, laissant Marlène seule avec l’entraîneur et les Tuniques rouges, toujours dans les gradins.
- J’ai un problème, Marlène, annonça-t-il sans détour. Tu es vidée ?
- Non, monsieur, répondit Marlène.
- Pourquoi t’es-tu écroulée en ce cas ?
- Parce que je garde le reste de mon énergie pour payer mon école, monsieur.
- Je comprends et c’est un problème. J’ai besoin que mes joueurs donnent leur maximum.
- Vous m’avez trouvée si peu investie que ça ? répliqua Marlène.
- Non, Marlène, ce n’est pas le problème. Je préfère savoir mes joueurs à fond dans le travail. Reviens quand tu auras terminé ton remboursement.
- Je ne vous décevrai pas, monsieur. Vous pouvez me croire. Cette année, avec moi dans l’équipe, les Tuniques rouges gagneront la coupe du monde.
Les joueurs dans l’arène ricanèrent.
- On a trouvé plus prétentieux que toi, murmura Anaëlle à Nicolas Patriol, le néomage capitaine de l’équipe.
- C’est un exploit, s’amusa Garcia Sanchez.
- Mon dernier remboursement se fera le 17 mars, annonça Marlène. Je me consacrerai donc totalement à la coupe du monde qui débute en avril.
L’entraîneur grimaça. Il semblait indécis.
- Voilà ce que je te propose : trois mois à l’essai. Si pendant ces trois mois, ton investissement est insuffisant, tu repars. Pendant cette durée, tu ne seras pas payée mais tu auras accès à nos installations. Tu ne participeras à aucun match. Uniquement aux entraînements. Dans trois mois, si tu réponds à mes critères de qualité, tu seras engagée avec un salaire de dix mille euros par mois.
- Vos conditions me conviennent, monsieur, assura Marlène qui hurlait de joie intérieurement.
- Bienvenue à l’essai dans notre équipe, annonça l’entraîneur en levant les yeux au ciel.
Il s’éloigna tandis que les sept membres actuels des Tuniques rouges venaient à sa rencontre.
- Je vais te faire visiter, proposa Anaëlle et Marlène la suivit volontiers, toutes ses pensées tournées vers Lycronus.
À côté des arènes, les installations réservées aux joueurs s’étendaient sur des hectares.
- Tout est sécurisé. Nul ne peut voir ou entendre ce qui se passe ici, précisa Anaëlle. Ça fait du bien d’avoir un endroit tranquille, loin des journalistes et des fans.
Marlène sourit. Cela, elle voulait bien le croire.
- Voici ta chambre, annonça Anaëlle.
La porte dévoila une grande pièce meublée d’un lit et d’une armoire. Une porte ouvrait sur une salle de bain petite mais fonctionnelle. Le mobilier était sobre mais accueillant. Une immense baie vitrée dévoilait un parc parcouru de chemin de graviers, de haies, d’arbres majestueux et de fleurs multicolores.
- Il est interdit d’amener de la nourriture dans les chambres, précisa Anaëlle.
Marlène trouva surprenante cette règle. Les joueurs étaient-ils traités comme des enfants ? Anaëlle dut sentir sa réticence car elle précisa :
- Patrick y tient beaucoup. Il veut créer un esprit de groupe et d’après lui, manger est le moment où les êtres humains adoptent le plus de comportements sociaux. Donc, on doit toujours manger ensemble. Non pas que tu n’aies pas le droit d’aller grignoter un morceau quand tu veux, mais tu verras que Patrick te fera sentir qu’il n’apprécie pas et que tu es priée, si tu as faim, de proposer à l’un de nous de t’accompagner.
Marlène hocha la tête. Cela se tenait.
- De même, tu fais du sport ?
- Jogging et piscine, annonça Marlène.
- Antoine va apprécier. Il apprécie la course à pied et n’a pas le droit d’en faire étant seul. Il va sauter de joie. La piscine, on est plusieurs à y aller régulièrement alors tu trouveras aisément des partenaires mais Nicolas est le plus assidu.
- Je ne dois jamais être seule ? demanda Marlène que cette idée dérangeait.
- Le moins possible, répondit Anaëlle. Le but est de créer une cohésion, de nous unir tant pendant les matchs qu’en dehors. Tu n’as pas l’air d’apprécier.
- En fait, je ne sais pas, admit Marlène. Au collège classique, je n’avais pas d’ami parce que je me sentais… différente, à part. Au collège magique, j’étais adorée pour ce que je suis. Finalement, je n’ai qu’une seule amie.
Elle ne comptait pas Lycronus. Lui, c’était différent.
- Tu n’es pas certaine d’avoir été seule par obligation ou parce que tu es réellement solitaire, comprit Anaëlle. Laisse-toi du temps.
- Je n’ai que trois mois pour faire mes preuves, rappela Marlène.
- Patrick ne va pas te demander de devenir proche de nous en trois mois, mais de faire tes preuves lors des entraînements. La cohésion prend du temps. Il le sait. C’est un excellent entraîneur.
Marlène espéra que la joueuse disait la vérité. Anaëlle continua la visite. Marlène découvrit le mess des joueurs, les parcs, les installations sportives, les salles de détente et les salles de cours.
- On nous apprend la communication, précisa Anaëlle. Comment répondre aux journalistes, comment se tenir, quels termes utiliser ou bannir, les postures, les gestes. Tu verras, c’est très utile. Tu vas devenir une icône publique. Soigner ton apparence sera essentiel.
On allait lui apprendre à prendre la parole en public ? Voilà des cours auxquels elle allait prêter une attention toute particulière.
- Bon, aux arènes ! Entraînement !
Marlène suivit Anaëlle jusqu’aux vestiaires où elle passa sa combinaison rouge avec les cibles. Marlène n’en ayant pas, elle resta en jean et en tee-shirt.
- Marlène, dans les gradins. Tu regardes et tu apprends, ordonna Patrick.
- Oui, monsieur, répondit-elle.
Elle s’assit et observa en silence. Les sept titulaires combattaient à quatre contre trois. Ceux qui étaient trois devaient réussir à gagner malgré leur infériorité numérique. Patrick arrêtait souvent le jeu pour intervenir, donner des conseils à certains, repositionner, revenir sur un geste, préciser un point.
L’équipe de quatre gagna. Nicolas et Antoine restèrent seuls sur le sable tandis que les autres se rendaient dans les vestiaires se changer. Les deux hommes restèrent au sol. Nicolas lançait des billes sur Antoine qui se défendait. Le reste de l’équipe, changée, rejoignit Marlène dans les gradins.
- Que font-ils ? demanda la néomage.
- Ils sont les seuls à ne pas être vidés. Nicolas s’entraîne à tirer tandis qu’Antoine se défend. Nicolas est notre tireur. Il est toujours l’attaquant. Ses billes sont d’une précision remarquable mais il a besoin de s’entraîner beaucoup pour maintenir son niveau. Antoine est toujours marqueur et doit donc protéger ses cibles.
- Je comprends.
- Comme tu n’es pas douée en perçage, je te conseille de te concentrer sur la puissance que Nicolas met dans ses billes par rapport au bouclier d’Antoine. Regarde comme il tente d’ajuster. Antoine ne se laisse pas faire évidemment. Il augmente ses protections aussi. Tout est une question d’économie d’énergie. Si tu montes des boucliers surpuissants, tu arrêteras toute attaque mais tu ne tiendras pas plus d’une minute. Si tu mets trop faible, tu te fais éliminer. Il faut trouver le juste milieu. Antoine n’a pas beaucoup d’énergie. Il monte un bouclier faible pour tenter de leurrer Nicolas. Le capitaine crée une bille et l’envoie. À partir de là, il n’a plus la possibilité de changer sa puissance car c’est interdit par le règlement.
Marlène hocha la tête. Elle connaissait sur le bout des doigts les règles du PBM.
- Le truc étant : quelle puissance Nicolas a-t-il mis dans sa bille ? Antoine tente de le déterminer mais la bille est rapide. Il faut une immense réactivité pour ajuster.
- Pour le moment, Nicolas ne passe pas Antoine.
- Parce qu’il a encore de l’énergie mais plus on va avancer, plus il va devoir économiser et ça va devenir intéressant car ils vont aussi perdre en concentration.
Marlène sourit. Le duel dura une bonne demi-heure et soudain, Antoine se mit à grimacer. Sa cible centrale se couvrit de rouge. Nicolas s’attaqua sans attendre à l’épaule gauche. Une minute lui suffit pour la tâcher et quelques secondes seulement pour la dernière.
- Super les gars. Bel entraînement. Allez vous reposer, proposa l’entraîneur.
- Nicolas est vidé ? demanda Marlène.
- Le connaissant, j’en doute, pourquoi ? demanda Anaëlle.
- Monsieur ? Je peux prendre la place d’Antoine ?