Chapitre 25 - Axel et quatre mains

Après le départ de Mélanie, je pris une douche et fis quelques soins féminins : masque, épilation, baume nourrissant pour mes cheveux, vernis transparent sur mes ongles…  J’avais quasiment terminé le travail lié à mes cours, et pris deux heures pour tout finir. En début d’après-midi, j’appelai Charlotte.

 

-Salut Léa.

-Salut ma chérie, tu vas bien ?

-Marre des cours.

-En pleines révisions ?

-Oui, sauf hier, j’avais une soirée chez une meuf de ma classe. Je suis rentrée à deux heures, je me suis fait engueuler.

-Ils exagèrent, c’est quand même les vacances.

-C’est pas grave.

-T’as revu Loïck depuis ton séjour chez moi ?

-Il est parti en vacances avec ses parents, ils rentrent demain, on se voit demain soir.

-A la maison ?

-Oui, papa et maman sont invités chez leurs amis chez qui ils font des tournois de bridge, tu sais, et donc ils vont rentrer au petit matin.

-Je sens que t’as un plan.

-Bah disons que je vais peut-être voir quel effet le cache-cœur et les escarpins vont lui faire.

-Très bonne idée. Tu vas mettre quoi en bas ? Un jean, comme quand tu les as essayés ?

-Oui je pense, mais je verrai, je déciderai au dernier moment.

-T’as raison, n’anticipe pas trop les choses.

-Tu te sens comment ?

-Comme tu m’as dit : j’essaye de ne pas me mettre la pression. Je ne me dis pas « c’est pour samedi ». Je verrai comment je me sentirai.

-Super. Si t’as une question, un doute, une envie de parler …

-J’appelle Super-Léa.

-Voilà !

-Bon faut que je retourne bosser ma physique.

-Allez je t’embrasse Charlotte.

-Moi aussi. A plus.

 

J’arrivai au local vers 17h30 et y trouvai Mélanie.

 

-Dix minutes plus tôt et tu tombais en pleine finition, ma poulette !

-Ah mais tu bossais cet après-midi ?

-Oui pour une fois, compte-tenu du rendez-vous avec Axel j’ai fait mes massages en deuxième partie d’après-midi. Comme ce sont les vacances c’était possible de modifier un peu les horaires.

-Et alors j’ai failli tomber sur quelqu’un que je connais ?

-Claude.

-Ah oui le gars qui bandait à nouveau en sortant de la douche !

-Sérieux ?

-Bah oui ! Il m’avait d’ailleurs dit qu’il était intéressé par un quatre mains.

-En effet, et on a déjà fixé lundi 19 mars à 18 heures.

-Dans dix jours, ok. Tu l’as mis dans l’agenda partagé ?

-Oui.

-Il te demande à chaque fois de relever le dossier ?

-Oui j’avais oublié de te prévenir que ça arrive de temps en temps, ce genre de souhait.

-C’est bon j’ai trouvé comment faire.

-C’est les mecs qui aiment bien te cajoler pendant que tu les fais jouir, qui demandent ça.

-D’ailleurs il est étrange ce moment de la finition, tu ne trouves pas ?

-Qu’est-ce que tu veux dire par « étrange » ?

-Difficile à expliquer. C’est sexuel, ça d’accord, mais il se passe plein d’autre trucs. Enfin pas avec tous les mecs, mais disons que ceux avec qui le courant est bien passé, et quand t’as vraiment un climat de confiance qui s’est installé. Quand tu arrives à ces derniers instants, je trouve que t’as un rapport un peu maternel avec eux.

-Maternel alors que tu les masturbes ?

-Bah je suis sûre que l’ambiguïté n’est pas étrangère à leur excitation, figure-toi. Tu vois, ceux qui relèvent le dossier, par exemple, ils sont là, tu es dans leurs bras, ils t’enlacent, un peu voûtés dans une espèce de position fœtale plus ou moins assise…

-Moi j’y vois plutôt une sorte de soumission. Ils s’en remettent à nous pour les délivrer de ce trop-plein d’excitation, pour leur apporter le plaisir suprême.

-Je suis d’accord aussi.

-En tout cas t’as raison ce moment est parfois très particulier. Un jour j’ai eu un client qui a voulu être à quatre pattes sur la table de massage au moment de la finition.

-Non ?

-Si, si, juré ! Je trouvais ça un peu glauque mais bon c’était sa finition, après tout, moi je suis là pour lui faire plaisir dans les limites que je me suis fixées, et là ma foi, pourquoi pas ?

-Et donc ?

-He bien il s’est mis en position, les fesses relevées, un peu penché vers l’avant, le visage presque contre la table, et je l’ai masturbé par en-dessous.

-Mais t’as pu faire une vraie finition, sensuelle ?

-Non là c’était forcément plus simpliste, vu la position. J’avais l’impression de traire une vache. Mais c’est ce qu’il voulait !

-Bizarre. Il est revenu ?

-Il a essayé une fois mais je l’ai zappé.

-Pourquoi ?

-Il m’avait dit que cette fois-ci il aimerait que je lui mette un doigt derrière…

-Oulah !

-Comme tu dis. Mais y’a des filles qui savent le faire. Un vrai massage de la prostate.

-J’en ai déjà entendu parler. C’est quoi exactement ?

-C’est super délicat à faire, et si tu le fais de travers ça peut faire mal, donc je ne me suis jamais aventurée là-dedans. Il s’agit de faire entrer un ou plusieurs doigts dans l’anus du mec, très profondément, jusqu’à ce qu’ils touchent la surface de sa prostate, et là tu déclenches l’éjaculation directement.

-C’est l’interrupteur, en quelque sorte.

-C’est exactement ça. Et à ce qu’il parait les sensations sont intenses, et en plus elles sont décuplées par celles de la pénétration anale.

-Je vois. Enfin non j’imagine, plutôt …

-T’as jamais essayé ?

-De quoi ?

-Par derrière…

-Avec un client ?

-Non, toi, dans ta vie sexuelle à toi !

-Ah ok j’ai pigé. Euh non je dois t’avouer que je n’ai jamais essayé la sodomie puisque c’est de ça que tu me parles. Et toi ?

-Quelques fois, pas souvent. Mais je comprends assez bien l’idée du cumul des deux plaisirs.

-C’est-à-dire ?

-La fois où j’ai vraiment pris mon pied, quand un mec m’a prise par derrière, il y allait tout doucement, et en même temps il me caressait abondamment devant. Tu vois ?

-Très bien.

-Il m’a suffisamment caressée pour me faire jouir, et en même temps il était en moi. Derrière. Ben voilà, là tu cumules les deux plaisirs.

-D’accord.

-Bon tout ça pour dire que les mecs qui se font faire un massage de la prostate, apparemment, ils décollent grave !

-Ça s’apprend ?

-Oui mais m’enfoncer comme ça dans un cul de mec, ça ne me dit rien.

-C’est clair que je préfère moi aussi comme je fais. Je ne m’y vois pas non plus.

 

Axel arriva avec un léger retard. C’était un homme de taille moyenne, un peu enveloppé, en bon sédentaire masculin qui n’a plus le temps de pratiquer une activité sportive régulière et accumule le snacking et la malbouffe à midi au bureau. Du haut de mes talons, je dus me pencher pour lui faire la bise quand il vint me saluer avec un grand sourire chaleureux. Un peu plus proche des quarante ans que des trente, il semblait intimidé par la situation, mais ses yeux brillants suggéraient que cette intimidation se sublimerait vite en excitation. Il se dépêcha sous la douche et revint le dos mal essuyé. Mélanie s’en chargea en le grondant.

 

-Alors t’es tellement pressé de rencontrer ma copine Lola que t’en oublies de t’essuyer le dos ?

-Ce quatre-mains, j’y pense depuis plusieurs jours !

-Tu m’étonnes. Alors elle te plait, Lola ?

 

Déjà allongé sur la table, Axel se tourna vers moi et répondit en me dévorant des yeux.

 

-Il faudrait vraiment être stupide pour répondre non.

-T’es toujours aussi doué pour les compliments, ironisa Mélanie.

-Désolé Alessia, tu sais bien qu’entre tes mains je perds tous mes moyens. Alors entre quatre…

 

Mélanie et moi étions en string et seins nus, comme convenu. Elle commença du côté de la tête et moi des jambes. Quand Axel fut en confiance et le massage lancé, nous tournâmes et je me retrouvai ventre à nez avec le trentenaire. Jusque-là, le quatre-mains était simplement un dédoublement arithmétique. Chaque zone normalement massée lors d’une séance avec une fille l’était deux fois, par deux filles différentes. Il me sembla que le vrai changement était dans l’atmosphère que créait cette double présence. J’interrogeai Axel sur la question.

 

-Alors Axel, ce premier quart d’heure à quatre mains ?

-C’est très agréable. Il y a quelque chose d’un peu intimidant d’être en infériorité numérique, si je puis dire, mais c’est un sentiment assez délicieux. Et puis ressentir le massage, comme ce que vous faites là, à la fois sur les épaules et sur les jambes, c’est pas seulement que ça fait deux fois plus de sensations, c’est plutôt troublant, le cerveau ne peut plus se concentrer sur la zone massée, donc y’a plein d’informations et de sensations qui arrivent et s’emmêlent… Ca me donne l’impression de ne plus rien maîtriser du tout et c’est très grisant.

-C’est parfait alors. Il faut juste s’en remettre à nous.

 

Nous tournâmes à nouveau et, pendant qu’à une extrémité de la table, Mélanie massait le crâne d’Axel, je m’intéressai à son fessier, qui avait dû être musclé il y a quelques années mais avait un peu perdu de sa superbe. Mes doigts se firent moins sages et effleurèrent la peau, glissèrent dans l’ouverture, griffèrent le bas du dos. Visiblement tactile, Axel écarta les bras qu’il avait jusque-là gardés le long de son corps, et les enroula autour de Mélanie. Amusée, elle lui chuchota à l’oreille.

-T’es au courant que tu ne pelotes pas celle qui te fait des petites coquineries ?

-Et c’est encore plus excitant comme ça !

 

J’intervins dans la conversation.

 

-Vu d’où je suis, je peux confirmer que ça a l’air excitant.

 

Mélanie m’adressa un clin d’œil. Le pénis d’Axel avait en effet doublé de volume, coincé entre les deux jambes de son propriétaire totalement à notre merci. J’huilai à nouveau mes mains et caressai le membre avec seulement deux doigts, courant sur la hampe qui se dessinait dans l’érection naissante. Quand celle-ci fût pleine, j’introduisis ma main gauche entre les jambes entr’ouvertes, paume vers le haut et dos contre la table, et remontai pour qu’elle passe sous le sexe gonflé autour duquel mes doigts se refermèrent dans une étreinte pleine de promesses. Mélanie continuait, imperturbable, de masser le cuir chevelu d’Axel. Echaudé par mes initiatives charnelles, celui-ci explorait réciproquement le postérieur de Mélanie, en quête de sensations grivoises.

Délaissant la zone érogène que je venais d’enflammer, je procédai au massage des pieds et Mélanie redescendit vers le dos, en jetant un coup d’œil en direction du bilan de mes activités.

 

-Axel, si tu voyais dans quel état Lola t’a mis. C’est indécent. Tu es un très vilain garçon.

-Je mérite la fessée, c’est ça ?

-Exactement.

 

Joignant le geste à la parole, Mélanie fit claquer sa paume sur le postérieur d’Axel mais, maligne, la laissa ensuite chuter entre les deux fesses pour arriver sur la verge que j’avais réveillée et dont elle poursuivit le travail d’excitation. La partie sensuelle du massage avait commencé. Emprisonnant la raideur entre ses paumes, Mélanie fit quelques rotations qui créèrent de voluptueuses torsions en faisant coulisser la peau de la verge. Axel frissonna de plaisir. Il était à point pour se retourner.

 

Affalé sur le dos, le phallus érigé vers deux femmes, Axel était tel un pacha dépendant du bon vouloir de celles qui gardaient la clé du plaisir à donner. Mélanie et moi ressentions implicitement cette toute-puissance qui, au lieu de se diluer entre nos deux personnes, s’en trouvait dédoublée. L’envie d’en jouer était irrésistible. Pendant les trente minutes de la deuxième partie du massage, Mélanie et moi conservâmes Axel dans un état d’ivresse permanente, toutes ses énergies convergeant vers le pénis et les bourses qui se gonflaient de semence ne demandant qu’à se déverser enfin. Ce fut comme une finition d’une demi-heure. Nous ne lui laissâmes de répit que par moments, pour éviter que l’orgasme ne vienne trop tôt, mais qu’il soit une délivrance absolue, au moment précis où nous le déciderions.

Je massai d’abord son ventre, jouant par à-coups avec la hampe du pénis que je maintenais dure et ferme par quelques attouchements indolents, pendant que Mélanie, les deux seins écrasés sur le visage ébaubi, pétrissait son torse. Puis je la remplaçai sur le devant de la scène, corps offert aux mains hystériques d’Axel qui, perdant tout contrôle d’une situation qui lui échappait exquisément, abondait de gestes fripons traduisant l’emprise que nous avions sur lui. Pendant que, positionnée juste à côté de ses épaules, je massai les trapèzes et le haut du torse, les mains en roue libre cherchèrent mes fesses, les écartèrent doucement pour sentir la petite bande du string noir, alors que sa bouche se referma sur le téton à sa portée qu’il suça et lécha. Je regardai Mélanie décalotter le gland et en démarrer avec une infinie douceur le plus long et le plus enivrant des harcèlements.

Puis nous tournâmes à nouveau et ce fût à Mélanie de subir les assauts luxurieux d’Axel-aux-abois, qui s’empiffra des mamelles magnifiques, jouant avec les mamelons, gobant les lobes, léchant les aréoles, le nez écrasé contre les petites pointes rosées. Tournant mes mains huilées sur le gland, je sentais le désir monter dans la verge. Les testicules étaient gonflés comme des balles de golf, mais semblaient rétractés, comme un coureur dans les starting-blocks qui s’apprête à jaillir. Je fis doucement, guettant les signes d’un point de non-retour qu’il était encore un peu trop tôt pour franchir, menant le pauvre mâle juste au bord du gouffre pour finalement le retenir de justesse. A un moment Axel cru qu’il allait jouir et se cambra, emprisonnant Mélanie dans l’étreinte, le visage enfoui entre les deux seins hâlés qui s’écartèrent pour l’envelopper d’une noyade onirique. Mais j’avais stoppé mes doigts juste avant le précipice, sentant le pénis tressaillir, pour le laisser en équilibre instable juste au bord, dans l’inhumaine incertitude de cette seconde où l’on ne sait pas si le corps va basculer dans le vide ou rester sur la terre ferme. Il y resta. Axel desserra ses bras autour de Mélanie, son dos se rabattit sur la table et, haletant, tenta de retrouver de l’air alors que déjà mes mains remontaient sur la base du sexe turgescent pour en refaire l’escalade, encore et encore.

Nous échangeâmes une nouvelle fois nos places. La question me vint, de savoir si Axel était conscient du rôle de chaque masseuse, s’il savait qui était où, et ce qu’elle faisait, ou si Alessia et Lola s’étaient fondues en une seule entité mythologique qui eût possédé quatre bras et quatre mains. Cette impression de fusion entre Mélanie et moi était assez troublante. J’avais imperceptiblement l’impression que nous ne faisions plus qu’une, que cette poitrine lourde et magnifique était pour quelques minutes la mienne, que je pouvais ressentir l’arrogance enivrante d’arborer deux seins aussi voluptueux et de les mettre à la disposition de la canaille qui jouait à nouveau avec eux.

Mélanie avait entouré le sexe d’Axel entre son pouce et son index, créant un cercle imaginaire qui remontait lentement sur toute la longueur nervurée de veines prêtes à exploser, arrivant sous la base du gland pour redescendre, tel un ascenseur sollicité de toutes parts multiplie les allers et retour sur son gratte-ciel. La caresse était légère. Mélanie parvenait à encercler le cylindre en feu quasiment sans le toucher, ses allers et retour incessants se traduisant par des effleurements, comme on promet une caresse dont l’avant-goût est encore plus envoûtant, et cette caresse ininterrompue, inlassablement répétée de bas en haut, de haut en bas, de bas en haut, de haut en bas, était comme une interminable séance d’hypnose licencieuse.

A mon tour, placée derrière le visage d’Axel, je me courbai pour étirer mes mains en direction de la place de la Concorde où l’obélisque subissait les assauts siciliens. Ma poitrine griffa avec tendresse le visage alangui et des mains me retinrent dans mon dos pour figer cet instant de grâce. Je sentis à nouveau la langue chercher mes seins, les trouver, et deux lèvres pincèrent mes tétons avec un mélange de douceur et d’impatience. Je repris ma glissade et mes mains rencontrèrent celles de Mélanie sur le sommet du monument de Louxor.

 

Ne lâchant pas ma proie, je tournai autour de la table pour me mettre face à ma partenaire de jeu. Ivre de bonheur et de lubricité incontrôlable, Axel posa une main sur chacune de ses masseuses, dont il put caresser les corps à volonté…

Ne sachant plus si c’étaient les mains de Mélanie que je caressais ou la verge fébrile, je parcourus le membre en compagnie de deux autres jolies menottes que je chevauchai, qui me chevauchèrent à leur tour, et à elles quatre nos mains sonnèrent le tocsin d’un Axel contorsionné de plaisir. Mélanie empoigna généreusement le gland et le massa dans la totalité de sa paume refermée. Axel cessa de respirer puis Mélanie relâcha l’emprise du prédateur. Je posai alors une main sur les bourses qui commençaient à déborder, et entamai de l’autre l’ascension caressante du phallus sur toute sa longueur, remontant l’escalier marche par marche, imprimant mon passage à chaque étape, comme si j’avais voulu laisser un détail féminin sur le palier de chaque étage du building en flammes, ici un soutien-gorge, là un escarpin, plus haut un bas noir, enfin un tube de rouge à lèvres… Millimètre par millimètre je progressai vers le haut, alternant les fortes pressions et les instants où mes doigts desserraient l’étreinte, laissant la bête respirer encore quelques secondes avant la mise à mort. Il me vint à l’esprit que Jimmy Page et Robert Plant auraient pu écrire « Stairway to heaven » en subissant l’infernale montée que j’infligeai à Axel, dont la tête dodelinait de gauche et de droite, comme pour implorer et hurler que cela suffisait.

En arrivant aux Cieux, mes mains furent recouvertes par celle de Mélanie qui eût l’idée lumineuse de démarrer la descente alors que j’avais à peine terminé l’irrespirable montée. Je sentis ses paumes huilées passer sur mes doigts comprimés autour du vît à notre merci, et ce fut comme une caresse que je reçus à mon tour. Nous échangeâmes elle et moi un regard qui donna tout son sens au mot complicité. Nous savions quoi faire.

Elle glissa vers le bas, libérant mes mains enfin arrivées sur le gland et mes doigts en prirent possession. Alors que je jouai avec le beau champignon masculin, Mélanie descendit le long de la colonne. Je vis le visage crispé d’Axel chercher une issue comme s’il voulait s’échapper, ses dents se serrèrent et se découvrirent dans un rictus de doute, le condamné étant conscient qu’arrivait l’instant où les deux femmes devenues maîtresses de lui et de la situation, allaient décider de lever le pouce ou de le baisser. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Je sentis le bulbe se mettre à palpiter et l’entourai avec tendresse de mes dix doigts, une main de chaque côté comme pour célébrer la venue imminente de la semence libératoire, les pouces caressant une dernière fois la circonférence cramoisie pour que jusqu’à l’ultime fraction de seconde les sensations torrides en accompagnassent la délivrance.

Axel gémit bruyamment, la longue plainte rauque suivant la brutale montée de sève dans la tige amoureusement entourée de vingt doigts féminins. Une quantité incroyable de sperme se déversa, d’abord en un premier jet prémonitoire, puis un deuxième suivit, puissant, volumineux, envoyant la semence masculine par paquets dans les airs, qui recouvrirent mes doigts situés au premier plan sous l’averse. Puis un flot continu de liquide transparent s’écoula du méat pendant d’interminables secondes d’agonie durant lesquelles l’homme au bout du pénis sembla ne plus jamais vouloir respirer. Mélanie et moi relâchâmes notre emprise, enfin, rendant à Axel ce pénis que nous nous étions approprié, et son cœur reprit sa course de vie, palpitant à toute allure pour oxygéner dans l’urgence un corps désorienté. Je sentis le sexe flétrir, abandonnant à plus tard sa dignité, et se tapir entre mes doigts victorieux, comme un esclave remercie pour l’octroi du droit à vivre encore, à jouir encore.

 

Après avoir essuyé Axel, Mélanie me rejoignit à la salle de bains où je me lavais les mains, éliminant les quantités spectaculaires de sperme que nous venions d’extraire des entrailles de l’homme qui gisait sur la table de massage. Il fallut quelques minutes à Axel pour s’en remettre. Il finit par se lever et chercha son équilibre en direction de la salle de bains, incapable de prononcer un mot. Mélanie et moi restâmes silencieuses en attendant qu’il revienne de la douche. L’atmosphère était encore chargée d’électricité, et nous sentions que nous venions d’atteindre des sommets dans l’art de donner du plaisir.

Axel revint et s’habilla, le front perlant à nouveau. Mélanie arrêta le chauffage électrique et ouvrit la fenêtre, pour que l’air frais des prémisses du printemps qui s’annonçait, balaye le visage échauffé. Prêt à sortir, il resta un moment debout à nous regarder, dans les peignoirs que nous avions enfilés.

 

-Je ne sais pas quoi vous dire, les filles. C’était… immense.

 

Nous lui fîmes la bise.

 

-Je me permettrai d’alterner entre vous deux. Ça ne vous pose pas de problème ?

-Bien sûr que non, répondit Mélanie.

-Tu m’appelles quand tu veux, précisai-je.

-A très bientôt.

 

Sa dernière phrase fût envoyée à la cantonade, mais Mélanie et moi savions qu’elle était adressée à chacune d’entre nous, de même que l’invraisemblable séance qu’il venait de vivre lui avait été offerte par chacune d’entre nous.  

 

Your head is humming and it won’t go, in case you don’t know

The piper’s calling you to join him

Dear lady, can you hear the wind blow, and did you know

Your stairway lies on the whispering wind

 

And she’s buying a stairway to heaven

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