Le Baroudeur se goinfra joyeusement sous les yeux amusés de Sora qui avait pris le soin de leur commander un repas. Ils s’étaient isolés dans un couloir, un peu à l’écart du tintamarre qui régnait dans les cuisines. Une fois repu, il se vautra sur un banc et poussa un long soupir. Toute la tension de ses muscles se relâchait, il eut l’impression de fondre. La nuit qu’il avait passé suspendu au-dessus d’un fleuve avait été plus difficile qu’il l’aurait cru. Kotla, plus mesuré, finit de manger après lui.
- Je suis fatigué, souffla-t-il. Je n’ai presque pas dormi.
- Tu peux prendre ma chambre, proposa Sora, je ne compte pas y retourner avant ce soir.
Le visage du Pokla s’illumina malgré ses traits tirés.
- Ce serait vraiment gentil, merci.
- Pas de problème, viens je vais te montrer où c’est.
Le Baroudeur observa d’un œil distrait ses deux amis disparaître. La démarche de Sora était plus assurée que la veille. Un vague sourire se dessina sur ses lèvres. Mais sa satisfaction fut vite coupée par les méandres tortueux de ses réflexions.
La reine voulait qu’il lui présente un plan mais à vrai dire, il n’avait pas vraiment réfléchi à un plan précis pour vaincre la Compagnie. Il était d’abord nécessaire de connaître les effectifs de la Fédération de Nouvelleterre. Cent vingt mille hommes, des centaines canons en touts genres… Plus il y réfléchissait, plus il pensait que la victoire était incertaine. Il allait falloir unir toutes leur forces et leur qualités pour triompher.
- Baroudeur.
Il releva la tête vers une garde affublée en plus de son uniforme d’une couronne de crâne d’oiseaux, symbole de puissance. Il supposa donc qu’elle était la commandante des gardes et lui adressa un signe de tête poli.
- Sa Majesté vous attend dans son bureau. Veuillez me suivre.
Il retint un grognement et se leva difficile pour suivre la guerrière d’un pas traînant. Après une série d’escaliers et de couloirs interminables, ils s’arrêtèrent face à une noble porte sculptée de deux caguars montrant les crocs. La commandante toqua, l’air rigide.
- Entrez, fit la voix de la reine, étouffée par l’épaisseur du battant.
Le Baroudeur fut introduit dans la pièce et dans un silence lourd. Loin du faste hautain de la salle du trône, le bureau était plutôt étroit, presque exempte de décoration. Tout en bois comme le reste du palais, il se permettait pour toute parure un rideau blanc donnant une terrasse qui surplombait Marova et ses alentours. La souveraine était face à ce paysage grandiose, immobile. Ses cheveux éclatants étaient lâchés et ondulaient doucement sous la brise humide de la mangrove. La commandante sortit et referma silencieusement la porte, laissant le Baroudeur baigner seul dans ce calme contemplatif des lieux.
- Approchez, souffla doucement la reine.
Il obéit, surpris par ce changement de ton. Il se plaça aux côtés de son hôte et posa les yeux sur la cité grouillante d’activité. D’ici, on pouvait admirer les entassements de ruelles, de passerelles et de maisonnettes de bois parées de rubans multicolores et leurs habitants gesticulants non moins colorés. Des éclats de voix, des rires, des chansons leur parvenaient au milieu de la mélodie plus lointaine de la forêt. Plus, loin, au-delà de la confluence mouchetée de bateau, la mer et le fleuve se rencontraient une bataille furieuse d’eau écumante incarnée en un dégradé brun et bleu. Les couleurs jetées aléatoirement formaient une peinture aux mille nuances dans l’union de ces deux mondes.
- Dites-moi, Baroudeur, dit soudain la reine, pour vous quel est le principal devoir d’un souverain ?
Totalement pris de court, il chercha ses mots. Mais son interlocutrice ne lui laissa pas le temps de réfléchir.
- C’est de s’assurer de l’intégrité de son peuple.
Saktia se détourna du paysage et alla s’asseoir à son bureau. Muet, le Baroudeur la suivit et se plaça sur un tabouret de bois face à elle. Les prunelles vives de la souveraine étaient perdues dans le vague, il avait l’impression qu’elle n’était pas vraiment là.
- Si je m’engage dans cette guerre, que j’appelle tous ceux qui peuvent se battre, il y aura des morts, il y aura des deuils, des familles déchirées. Tout ça pour une alliance qui m’a l’air bien incertaine.
- Votre Majesté, si je puis me permettre, vous aurez plus de chance de triompher si vous unissez vos forces à celles…
Elle le stoppa net d’un geste de la main.
- J’ai compris, Baroudeur. J’ai décidé de vous aider.
Il ne put s’empêcher d’afficher un grand sourire auquel elle coupa court par un regard acéré.
- Néanmoins mon support ne vous est pas acquis. Je ne vous connais pas, rien ne me garantit que vous ne mentez pas. Ni que vous serez efficace pour fédérer tous ces peuples.
Elle prit une ample inspiration et changea de position.
- Je suppose que vous comptez repartir sous peu.
Il hocha lentement la tête, ne sachant pas trop où elle voulait en venir.
- Nous nous rendons à Savnaha pour rassembler les tribus locales et les colons. Normalement, la rumeur du soulèvement a dû leur parvenir. Après ça, nous parcourrons le reste de Nouvelleterre pour former une armée afin d’aller libérer Topia, en premier lieu.
- Très bien. Mais vous ne repartirez pas seuls. Neska vous accompagnera.
Le Baroudeur retint maladroitement le grognement qui lui venait.
- Elle observera votre œuvre et vous surveillera. Je pourrai ainsi savoir si ce que vous prétendez et vrai.
Il poussa un soupire.
- C’est d’accord, soupira-t-il malgré lui.
- Ce n’était pas une proposition, c’était un ordre.
Il serra les dents.
- Autre chose, j’aimerais garder Sora avec moi.
Il se redressa vivement.
- Pourquoi donc ?
- Parce qu’elle me l’a demandé, hier.
Il arrondit les yeux d’un air trahi.
- Elle dit qu’elle veut apprendre de moi. Mais elle n’ose pas vous en parlez, et à voir votre tête, je comprends pourquoi.
- Moi je ne comprends pas.
- Et ce n’est pas surprenant.
Saktia se leva, dardant sur lui un regard sanglant, son collier d’os cliqueta sinistrement.
- Mais vous n’avez pas besoin de comprendre. Elle a choisi qu’elle allait rester, elle restera. Ne vous en faites pas pour elle, elle sera placée sous mon entière protection.
Le Baroudeur se retint de dire que c’était exactement ce qui l’inquiétait. Il se contenta de grincer des dents.
- Je vous confie Neska, vous veillez à ce qu’il ne lui arrive rien, et moi je m’occupe de Sora.
Un échange d’otages, songea-t-il sombrement.
- Neska n’est presque jamais sortie du palais, il faudra donc prendre soin d’elle.
- Je ne veux pas d’un boulet.
La reine claqua bruyamment sa langue contre son palet.
- Je vous conseille de baisser d’un ton, Baroudeur, avant qu’il ne me prenne l’envie de vous renvoyer aux cachots.
Elle se tourna sèchement vers lui.
- Neska sera l’ambassadrice du Marêt auprès de tous ceux que vous rencontrerez, son rôle sera primordial.
- C’est d’accord, grinça-t-il. Je veillerai sur lui.
- Sur elle, corrigea la souveraine.
- Mais c’est un hom…
- C’est une femme. La prochaine fois que je vous entends l’appeler au masculin je vous fait pendre aux racines du palétuvier par les testicules.
Il ravala ses protestations, les sourcils enfoncés sur ses yeux.
- Bien. Nous en avons donc fini. Reposez-vous le temps qu’il vous faudra. Prévenez-moi quand vous souhaitez partir, je vous ferai apprêter un bateau.
- Merci, grinça-t-il.
Il se fendit d’une courbette raide et quitta la pièce en martelant le sol de ses bottes. Il aspira une grande bouffée d’air. Retenir ses remarques acerbes était très pénible pour lui.
Mais ça avait valu le coup.
***
Sora s’avança sur le ponton, les lèvres tremblantes et l’air incertain. Elle contempla le bateau que les serviteurs de la reine chargeaient de vivres. Il s’agissait d’une large pirogue surmontée d’une tente de tissu aux couleurs de Marova.
- T’as l’air d’hésiter, remarqua le Baroudeur, débout près de la proue.
Elle baissa les yeux, enroulant nerveusement une de ses nattes autour de son doigt.
- C’est que… je ne veux pas vous quitter.
- Faut partir avec nous, alors.
Elle secoua la tête. Son regard remonta vers lui, emprunt de détermination.
- J’ai choisi de rester parce que j’ai senti que j’y gagnerai quelque chose.
- C’est-à-dire ? s’enquit-il, sceptique.
- De la force. Je veux être aussi forte que la reine Saktia.
- Mouais. Ne deviens pas aussi despote qu’elle, quand même. Y a forte et forte.
La jeune femme s’esclaffa doucement.
- Ne t’en fais pas.
Elle tendit une main hésitante vers lui et la posa sur son épaule.
- Merci… merci d’avoir été là pour moi.
Il se gratta l’arrière du crâne avec une moue dubitative.
- J’ai pas fait grand chose.
Elle lui sourit.
- Plus que tu le crois. Grâce à toi, j’ai pu découvrir ce monde qui me narguait et devenir autre chose que la vendue, la mère du Sang-Mêlé. Même si…
Sa main retomba.
- Même si j’aurais aimé que Manino n’ait pas à payer pour ça…
Ses lèvres se tordirent en sanglot qu’elle refoula maladroitement. Pris d’un élan empathique, le Baroudeur la serra maladroitement dans ses bras. Ce fut ce moment que choisit Kotla pour débarquer sur le quai, accompagné de Neska. Le Pokla avait adopté en trois jours la mode de Marova et avait paré ses deux tresses de rubans verts, rouges et jaunes. Neska, en ce jour de départ, avait enroulé autour de son corps noueux une mue de jeune titanoboa. La reine n’était décidément pas la seule à avoir des goûts douteux.
Kotla s’approcha de Sora avec un sourire teinté de tristesse.
- Tu vas me manquer, Soso.
- Toi aussi, Kou.
Ils s’étreignirent longuement sous le regard scrutateur de Neska.
- La reine va arriver sous peu, nous pourrons ensuite partir, indiqua le crâne rasé en se tournant brièvement vers le Baroudeur.
Ce dernier hocha distraitement la tête en balayant la cité du regard. La rumeur de la guerre prochaine avait fuité du palais, et celle de leur rôle dans toute cette histoire aussi. Depuis les hauteurs de la ville, les visages d’habitants se tendaient vers eux, curieux et anxieux. Ils étaient ensevelis sous les œillades avides qui tombaient en trombe sur le ponton royal situé au creux des racines du palétuvier. Cela faisait peser une pression supplémentaire sur les épaules du Baroudeur qui préféra détourner les yeux.
Ceux-ci tombèrent sur une tache claire qui se démarchait sur les escaliers menant au quai de la couronne. Saktia arriva, accompagnée de son escorte de gardes féminines parmi laquelle figurait la commandante. Elle avait repris son attitude méprisante et avança à pas lents jusqu’à Neska, le menton si relevé qu’elle devait probablement se faire mal aux yeux pour regarder les gens en face.
- Je te confie l’avenir de notre peuple, je sais que tu accompliras ta tâche à la mesure de tes pouvoirs. Mais je sais aussi que cette mission est dangereuse. C’est pourquoi je dois te demander de t’armer de courage et d’abnégation. Je place ta vie dans les mains d’un autre, j’espère qu’il saura la défendre.
Elle jeta un coup d’œil vif au Baroudeur.
- Désormais, pars, mon amie. Puisse les Esprits t’accorder leur faveur.
Neska s’inclina tandis qu’elle déposait sur ses épaules un collier de crâne d’oiseaux et de plumes bleus d’aras, symbole des diplomates.
- Quant à vous.
Elle pivota vers le Baroudeur et Kotla.
- J’ose espérer que vous saurez respecter notre accord et œuvrer pour la réussite de notre alliance.
Les deux intéressés firent une révérence polie en signe d’acquiescement.
- Bien, partez, maintenant. Puisse les Esprits vous guider sur le chemin le plus juste.
Ils étreignirent une dernière fois Sora qui retenait avec peine ses larmes malgré son sourire éclatant puis montèrent dans la pirogue. Six serviteurs devaient remonter à la rame le courant jusqu’à Savnaha. Neska étant le capitaine désigné, elle se plaça debout à la proue. Kotla et le Baroudeur s’assirent du côté tribord pour saluer Sora qui leur faisait de grand gestes de la main. Saktia se dressait, raide, sur le ponton, elle resta immobile comme une statue jusqu’à ce qu’ils soient passés sous une première racine. Là, elle fit demi-tour, et la Kapla la suivit non sans jeter encore quelques regards dans leur direction. Finalement, ils ne distinguèrent d’elles de la tache pâle qu’était la souveraine avant qu’ils ne perdent le ponton de vue.
Ils piquèrent vers le nord au rythme des coups de rames réguliers des serviteurs. Le grand palétuvier prit l’allure d’un arbre normal alors qu’ils étaient peu à peu entourés par une forêt bruissante.
Marova disparut derrière la courbure alambiquée du fleuve Moa.
***
L’auberge de Molly était connue par tous les voyageurs. Cette grande maison de bois surplombant le fleuve était aussi solitaire qu’accueillante. Elle était le passage obligé pour tous ceux qui voulaient se rendre à Marova ou gagner Topia, plus au nord, disposant d’une écurie et d’un petit port dont les bateaux et les chevaux étaient à louer. De ce fait, les voyageurs de tous horizons se croisaient ici. Barbares, Estiens, hors-la-loi ou chasseurs de prime, Molly tolérait tout le monde, sauf ceux qui avaient l’impolitesse de faire une remarque sur son tour de taille. Ceux-là disaient qu’elle était remplie de graisse, elle leur répondait qu’elle était remplie d’amour, non sans leur avoir faire goûter sous ragoût spécial au purin. Et le Baroudeur, au-delà de toute considération biologique, devait avouer que c’était plutôt vrai.
Molly était une métisse, une personne que l’on aurait donc pas pensé trouver dans une aussi bonne situation. Elle s’était débrouillée, à peine sortie de l’adolescence, pour bâtir de ses mains ce point de relais qui était vite devenu incontournable. Elle en avait sué, le Baroudeur pouvait en témoigner, mais elle s’était imposée au milieu de la savane, entre les Estiens et les Ouestiens. Elle s’était construite une place douillette dans ce monde qui la rejetait. Voilà pourquoi il prenait plaisir, à chaque fois qu’il se rendait au Marêt ou qu’il en revenait, à passer par chez elle.
Cette fois également, malgré la curieuse escorte dont il était affublé, elle l’accueillit avec un sourire et une bourrade amicale.
- Eh bien, qu’est devenu mon grizzly solitaire ? s’exclama-t-elle en voyant rentrer un à un ses compagnons de voyage. T’as décidé de vivre en meute ?
- On va dire ça, grinça-t-il avec un demi-sourire.
Il était content d’être enfin arrivé, ces deux semaines passées en compagnie de l’insupportable Neska avaient mis ses nerfs à vif. L’ambassadrice était aussi dédaigneusement guindée que sa reine et ne cessait de lui lancer un regard réprobateur et scrutateur. Une attention inquisitrice dont il se serait bien passé.
- Bonjour Madame, déclara Kotla d’un air affable. Merci de nous accueillir dans votre maison.
- Il est mignon, çui-la, commenta la gérante avec un léger rire. Mais t’en fais pas, petit, je fais pas ça gratuitement.
- Il n’empêche, votre auberge tombe à point nommé, dit Neska avec une courbette.
Son estien haché et rocailleux ne parut pas gêner Molly qui répondit en élargissant encore son immense sourire.
- Vous devez avoir faim, venez, asseyez-vous.
Elle leur désigna l’unique table de l’auberge. Elle était en réalité composée de plusieurs meubles agencés en un large carré afin que tous les convives puissent se voir. Molly aimait beaucoup rassembler les gens ainsi.
- J’ai préparer du ragoût de zèbre, ça vous dit ?
- Avec plaisir ! s’exclama le Baroudeur en prenant place, imité par ses compagnons.
- Mmmh, pourquoi pas, fit Neska.
- Je vais plutôt prendre de votre salade, là-bas, déclara Kotla.
- Et les six muets, ils disent quoi ?
- Ils prendront la même chose, indiqua l’ambassadrice après un bref regard à ses subordonnés qui ne bitaient rien à la conversation.
Tandis que Molly se dirigeait de sa démarche chaloupée vers la cheminée crépitante, le Baroudeur promena son attention autour de la table. Un groupe de marchands finissait son repas en silence, ils provenaient visiblement de Topia, la capitale estienne de Nouvelleterre. Des guerriers samaïs discutaient dans le fond, ils étaient originaires de la même tribu que le père de Molly. Grands et sombres, leur attitude mesurée leur donnait un air sinistre. L’aubergiste avait héritée de leur couleur de peau, mais heureusement pas de leur comportement triste qui n’aurait pas manqué de faire fuir la clientèle.
Le dernier groupe qui se tenait dans la grande salle de l’auberge était un couple d’Estiens habillés tout en noir. Une femme aux cheveux blonds qui mastiquait son pain, le nez dans son écuelle et un homme à la crinière brune qui disséquait les nouveaux arrivants du regard. Un bandeau tout aussi tristement noir que le reste de sa tenue barrait son visage, cachant son œil droit. Il n’avait pourtant pas l’air d’un pirate avec son visage juvénile aux traits épurés.
- Voilàààà, annonça gaiement Molly en revenant les bras chargés d’écuelles.
Elle distribua la nourriture à l’odeur exquise que ses clients entamèrent avec un enthousiasme partagé.
Le Baroudeur engloutit le ragoût et en redemanda à la gérante qui eut une rire bref.
- T’as toujours un appétit d’ours, en tout cas, commenta-t-elle.
Elle lui reprit son écuelle, et dans le même geste lui glissait un papier dans la main. Il croisa l’espace d’un instant un coup d’œil sérieux. Il retint l’air intrigué qui lui venait. Il gratta ses cheveux et en profita pour faire tomber le morceau de papier sur ses genoux. Personne autour de lui ne semblait avoir remarqué le manège. Tout en ajustant sa ceinture, il ouvrit le message et lut son contenu avant de le faire glisser entre ses cuisses.
La réserve de bouffe est juste à côté des toilettes. La porte est ouverte, disait l’écriture maladroite de Molly.
Il fronça imperceptiblement les sourcils. À cet instant la gérante lui ramena sa deuxième platée qu’il s’empressa de faire disparaître.
- Il y a de la tarte au dessert, annonça l’aubergiste d’un air tout à fait normal.
- De la tarte à quoi ? s’enquit Kotla qui avait soigneusement trié les morceaux de viandes, ne mangeant que les reliquats de légumes.
- Wangues de Marova.
- J’en prendrai avec plaisir, fit Neska.
- De même, dit le Pokla avec un air gourmand.
- Moi aussi mais je dois d’abord me soulager, déclara le Baroudeur en se levant.
Il sentit le regard peu discret de l’homme au bandeau sur ses épaules alors qu’il disparaissait au détour du couloir qui débouchait sur la porte de derrière. Celle-ci menait aux commodités, une petite cabane qui se trouvait à quelques pas de l’auberge, mais aussi à la réserve, un bâtiment annexe tassé contre la maison principale, à moitié enfoncé dans la terre pour garder une température stable.
Normalement le garde-manger était fermé à clés, mais quand le Baroudeur poussa la porte, elle s’ouvre docilement comme promis sur une petite volée de marche qui s’enfonçait dans une pièce sombre. Après un regard alentours, il saisit une barre de loupiote qu’il craqua et referma derrière lui. Il descendit quelques marches tandis qu’une lumière orangeâtre se diffusait lentement dans la réserve.
Il perçut un froissement de tissu dans le fond. Le cœur battant, il jeta ses iris sur une masse qui remuait dans la pénombre, derrière un rideau de saucissons. Le son du cran de sécurité d’une arme qui sautait résonna comme un gong, il saisit son propre pistol avec un juron.
- Ah, c’est toi, remarqua une voix lasse.
Le canon de l’arme scintilla, coincé entre les genoux d’une personne recroquevillé contre le mur. Le Baroudeur baissa la sienne, médusé. Il s’approcha et éclaira une chevelure pourpre et sale qui tombait en mèche grasses sur un visage recouvert d’ecchymoses.
Furie leva les deux moignons cerclés de métal qu’elle avait pour bras d’un air groggy.
- Tu t’en es mieux sorti que moi, on dirait.
Trois chouettes chapitres ! j'ai beaucoup aimé le flashback (zut je l'ai lu il y a un certain temps je n'ai plus les noms xD) sur le passé de Barou dans le gang ! c'était chouette d'imaginer un Chibi Barou xD !!
La reine du Marêt a pas l'air commode... mais je l'ai beaucoup aimée ! tu fais toujours des personnages hauts en couleurs, en quelques lignes, Molly c'est pareil, un petit paragraphe mais on a une image très nette du personnage !
J'étais trop triste que Sora les quitte ;_; jespère qu'on la reverra. Pour être honnête, je pense que j'aurais fait pareil à sa place.
J'étais par contre super contente de l'arrivée de Neshka qui m'intrigue beaucoup !
Très intriguée aussi par la fin de ce chapitre ! Qui est cette pauvre Furie ? Un personnage des chapitre précécdents que j'ai oublié ? un nouveau ?
Je veux la suite !
Contente que ça t’aies plu ^^
Aah merci ça me fait très plaisir ce que tu dis là (*´꒳`*)parce que justement c’est ce que j’essaie de faire, dresser des portraits haut en couleur en quelques lignes ! Je m’amuse beaucoup avec ces perso !
Ah bon pourquoi t’aurais fait pareil ? X)
^^
Alors la réponse est : un perso que tu as oublié XD Mais siiii, elle apparaît dans le chapitre 18 « un louka au citron » c’est la rivale de Barou-Bichou. Bon je te l’accorde sa présence est assez brève x)
Ah bah ça tombe bien parce qu’on dimanche et que du coup je poste la suite !
Tu as pu réglé ton problème technique sur PA ?
À bientôt (((o(*゚▽゚*)o)))♡