Alexander allait détruire Elaran. Il prouverait sa culpabilité, le mettrait à genoux, et le tuerait de ses propres mains. Il plissa les yeux, enragé, lorsque la lumière du soleil l’éblouit à l’instant où il posa un pied à l’extérieur du Grand Temple. Les mots de la prêtresse avaient déchiré le voile qui l’avait tenu à distance si longtemps du souvenir de la nuit du régicide, de la silhouette qu’il avait aperçue emporter Altaïs. La magie d’Elaran avait affaibli l’esprit de son compagnon depuis son plus jeune âge, scellé ses souvenirs, peut-être permis le meurtre du roi.
Pourquoi n’avait-il pas été capable de se remémorer le visage d’Elaran plus tôt ? Et pourquoi celui-ci aurait-il souhaité la mort de Thorvald, lui qui ne serait jamais monté sur le trône ?
pourquoi pourquoi pourquoi
Le silence qui vous a été imposé, celui que vous vous êtes imposé, est en train de vous tuer. La magie de votre oncle est en train de vous tuer.
NON
— Attends !
Il ne ralentit pas en entendant Altaïs l’appeler, quelques pas derrière lui. Il ne pouvait pas ; il craquerait dès qu’il croiserait son regard.
— Alexander !
Les doigts fins d’Altaïs se refermèrent autour de son poignet et le forcèrent à s’arrêter en bas des marches menant au Grand Temple. Alexander pivota brusquement. Des larmes embuèrent ses yeux verts. Altaïs ouvrit la bouche, mais ses mots restèrent coincés au fond de sa gorge. Alexander n’aurait pas su dire ce que ressentait le jeune homme, ce qui traversait son esprit à cet instant, mais ses pupilles rétrécies étaient noyées par le lac que formaient ses iris.
— Laisse-moi ! gronda Alexander. Je vais trouver Elaran et…
— Non, déglutit Altaïs.
Un pli creusa le front d’Alexander. La détresse et le douloureux sentiment d’injustice qui lui serrait le cœur s’étiolèrent, écrasés par sa colère.
— C’est une plaisanterie ?
Altaïs le foudroya du regard.
— Tu sais bien que non.
— Merveilleux ! siffla Alexander. Laissons-le donc agir comme bon lui semble ! Et sa magie continuera de te tuer à petit feu !
Altaïs tressaillit, mais son compagnon poursuivit d’une voix furieuse en le voyant prêt à répliquer :
— Et ne t’avise pas de nier ! Ne fais pas comme si de rien n’était ! Pas cette fois !
— Et qu’est-ce que cela changera ? cria Altaïs. Tu veux t’en prendre à lui ? Tu as été témoin des dernières semaines, des morts de Nils et d’Evald, du procès ! Il t’écrasera toi aussi, comme il m’a écrasé pendant des années, comme il m’écrase toujours aujourd’hui !
Alexander écarquilla les yeux, meurtri par la réponse d’Altaïs.
— Alors tu préfères m’écarter ? répliqua-t-il. Comme lorsque tu as profité de mon absence pour aller affronter Dagmar ?
L’expression d’Altaïs se durcit.
— C’était différent.
— Vraiment ? Tu imagines ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris où tu étais ? J’étais terrifié ! Terrifié à l’idée de ce qui avait pu t’arriver, terrifié à l’idée de te perdre !
— Et tu aurais voulu m’accompagner ? cracha Altaïs. Tu aurais voulu voir Dagmar me parler ? me regarder ? me toucher ?
— Tu es mon compagnon ! rugit Alexander. Je ferais n’importe quoi pour te protéger ! Et si tu m’écartes…
— MAIS JE VEUX TE PROTÉGER MOI AUSSI !
L’éclat de voix d’Altaïs se répercuta dans la rue, attirant sur eux les regards curieux.
— Je veux te protéger de ma famille ! Je veux te protéger d’Harald, d’Elaran, parce que je sais mieux que n’importe qui ce dont ils sont capables et que je ne supporterais pas qu’ils s’en prennent à toi !
Des larmes affleurèrent à la lisière de ses cils, ses poings crispés tremblaient contre ses cuisses. Alexander aurait fait n’importe quoi pour effacer ce mélange de peur et de fureur dans son regard…
Le silence qui vous a été imposé, celui que vous vous êtes imposé, est en train de vous tuer.
celui que vous vous êtes imposé
la magie de votre oncle
de votre oncle.
S’il acceptait maintenant ce qu’Altaïs lui demandait, cela reviendrait à le laisser mourir, et Alexander s’y refusait.
— Je tuerai Elaran s’il le faut. Et je n’attends pas ta permission. Si c’est le seul moyen…
Altaïs releva le menton avec une expression glaciale.
— Il vaut mieux que tu t’en ailles dans ce cas, le coupa-t-il. Je n’ai pas besoin de toi.
Alexander cilla.
— Quoi ?
— Va-t’en.
L’air se refroidit autour d’eux. Un flocon flotta devant le visage d’Alexander, qui se crispa en comprenant qu’Altaïs était sérieux.
— Va-t’en, répéta-t-il. Ne m’oblige pas à utiliser la force.
Alexander réduisit la distance entre eux. La colère glaçait le regard d’Altaïs, tandis qu’Alexander peinait à apaiser la fureur explosive qui bouillonnait en lui.
— Tu ne le feras pas. Et si tu penses que je vais t’abandonner après tout ce que nous avons traversé ensemble, tu te trompes lourdement. Tu ne m’écarteras pas, je n’ai pas besoin que tu me protèges. Mais j’ai besoin de toi.
Il effleura la joue d’Altaïs du bout des doigts.
— Je ne vais pas retourner au palais avec toi. J’ai des choses à faire avant cela, mais lorsque je reviendrai, je te promets de faire tomber Elaran de son piédestal et de briser le sort qui scelle tes souvenirs.
Alexander sentit Altaïs frémir lorsqu’il se détourna, le cœur battant à tout rompre. Déterminé à trouver un moyen de prouver la culpabilité d’Elaran, il s’élança en direction de la ville basse.
◊
Altaïs traversa le hall du palais comme une tempête.
Elaran savait.
Il savait que sa magie était en train de le tuer.
Ton cadavre pourrira bientôt sous terre.
Altaïs s’était trop souvent écrasé, terrifié par le pouvoir que son oncle avait sur lui. Aujourd’hui, plus rien ne le retenait d’en finir avec Elaran ; il était déjà condamné.
Il s’engagea dans un escalier, rejoignit rapidement l’étage supérieur et bifurqua en direction de l’aile sud, où se trouvait le bureau de son oncle. Il remonta plusieurs corridors sans tenir compte des regards effrayés qui se posaient sur lui, atteignit une porte qu’il ouvrit si brusquement qu’elle cogna le mur. Elaran était installé dans un fauteuil derrière un large bureau en bois de pin, des parchemins étalés devant lui. Il releva la tête avec une lenteur calculée pour observer son neveu, sans que la moindre émotion vienne troubler son visage.
— Altaïs. Je ne m’attendais pas à te voir.
Altaïs traversa la pièce en quelques enjambées et balaya d’un geste rageur ce qui se trouvait sur le bureau. Les parchemins volèrent, une coupelle remplie d’une encre sombre explosa en touchant le sol.
— Tu savais ! rugit-il. Tu savais ce que ta magie provoquait !
Elaran se releva lentement. Il ne jeta pas le moindre coup d’œil aux affaires qui gisaient par terre. Altaïs frappa violemment le bureau, et ses doigts laissèrent des traînées de givre sur le bois.
— Tu croyais qu’il te suffisait d’attendre pour te débarrasser de moi sans te salir les mains ?
L’air se refroidit dans la pièce, du givre émailla la vitre en verre.
— Ton existence m’appartient, Altaïs.
Les mots d’Elaran s’enfoncèrent cruellement dans sa poitrine. Il avait espéré si longtemps trouver un moyen de rompre le sceau qui pesait sur son esprit, de briser le silence qui l’étouffait. Même si la prêtresse, la Magie peut-être même, avait brièvement créé une brèche dans le sort, tout n’avait jamais dépendu que de la volonté d’Elaran, qui annihilait la sienne, qui l’avait meurtri année après année. Altaïs avait toujours été impuissant face à la toute-puissance de son oncle.
— J’aurais pu te tuer quand je le souhaitais. Il y a deux ans, ou bien dans le Nord, ou lorsque tu as décidé de t’échapper du palais pour affronter Dagmar.
— Il le méritait, siffla Altaïs.
— À quoi pensais-tu ? Croyais-tu m’affaiblir ? Me défier ?
— Arrête ! ARRÊTE !
Il reprit un instant son souffle avant de poursuivre avec hargne :
— Tu sais pourquoi je voulais le tuer ! Tu sais ce qu’il m’a fait ! Et tu es tout aussi coupable que lui !
Un pli creusa le front d’Elaran alors qu’il le dévisageait, prenant son temps pour répondre, comme s’il cherchait à percer le sens de ses paroles.
— Tu as raison : je suis responsable de ton emprisonnement, des tortures que ces mercenaires t’ont infligées. Mais tu ne parles pas seulement de cela, n’est-ce pas ?
Altaïs serra les poings à s’en briser les doigts. Elaran savait, devait savoir. Mais ses mots restaient coincés dans sa gorge, prisonniers de la barrière que formaient ses lèvres, du silence si profondément ancré en lui.
Un frisson remonta soudain le long de son dos alors que la magie d’Elaran effleurait son esprit. Elle n’était pas aussi agressive qu’à son habitude, mais Altaïs eut l’impression de se pétrifier. Ses ongles s’enfoncèrent dans sa paume. La douleur le ranima, la fureur explosa dans sa poitrine.
Elaran voulait voir ? Il verrait. Altaïs lui jeta le souvenir de sa confrontation avec Dagmar à la figure, avec toute la rage qui l’étouffait.
Regarde ! aurait-il voulu hurler. Regarde ce que tu as fait, ce que tu as causé !
Elaran recula d’un pas sous l’effet de la surprise. Pour la première fois depuis qu’Altaïs était en âge de s’en souvenir, l’expression de son oncle se métamorphosa, moins implacable, plus lasse peut-être.
— Je l’ignorais, avoua-t-il.
— Menteur ! Tu as mutilé mon esprit !
— Ce n’est pas aussi simple, le coupa Elaran.
Altaïs écarquilla les yeux.
— J’ai mutilé ton esprit, mais personne n’a le pouvoir de sceller entièrement la mémoire d’une personne.
Elaran tapota sa tempe du bout des doigts.
— En principe, l’esprit d’une personne se construit sur une seule strate. J’en ai créé une deuxième en scellant une partie de tes souvenirs. Puis tu en as créé toi-même une troisième en refoulant certaines choses si profondément que personne n’aurait pu y accéder. Tu as forgé ta propre prison, Altaïs, tu t’es contraint au silence par tes propres moyens.
Altaïs recula d’un pas, le souffle coupé.
Elaran mentait.
Elaran mentait, il ne pouvait pas en être autrement.
— C’est faux, murmura-t-il.
— Je me suis montré impitoyable sur bien des choses, mais je n’aurais jamais laissé Dagmar agir comme il l’a fait si je l’avais su.
— Tu mens, trembla Altaïs. Tu l’as choisi pour… pour…
Une grimace déforma ses traits, puis la magie d’Elaran effleura de nouveau son esprit et le sceau qui pesait sur ses souvenirs s’allégea. Il eut l’impression de respirer plus facilement.
— Tu l’as choisi pour me surveiller dans cette tour effacée ! Tu prétends ne pas avoir su, mais tu as toi-même tissé ce piège ! Et même si tu disais la vérité en affirmant avoir ignoré le fait que Dagmar m’a… qu’il m’a… qu’il m’a…
Ses yeux le brûlèrent.
Pourquoi n’arrivait-il pas à le dire ? Pourquoi se sentait-il emprisonné ?
Il manqua de fondre en larmes en comprenant qu’Elaran disait vrai, en partie tout du moins. Qu’il n’était pas entièrement responsable du silence qu’Altaïs s’était imposé.
Tu as forgé ta propre prison, tu t’es contraint au silence par tes propres moyens.
Pourquoi ne parvenait-il pas à s’exprimer ?
Quelque chose de chaud roula entre son nez et sa lèvre supérieure, un goût métallique piqua sa langue. Il passa un doigt sur sa peau ; écarlate, le mince filet de sang. Il l’essuya d’un revers de bras sous le regard attentif d’Elaran.
Je peux t’assurer que ton cadavre pourrira bientôt sous terre.
— Qu’est-ce que tout cela t’apporte à toi ? Tu n’auras jamais le pouvoir ! Tu n’auras jamais le pouvoir, et ces soi-disant traditions que tu veux voir perdurer finiront par mourir, la royauté par disparaître !
— Vraiment ?
Altaïs se figea. Comment une question pouvait-elle receler une telle certitude ?
— Le pouvoir ne se réduit pas à une couronne, Altaïs. Je ne suis peut-être pas roi, mais j’existe dans l’ombre du trône.
La voix d’Altaïs resta coincée dans sa gorge. Les décisions d’Harald et d’Elaran avaient toujours été inextricablement liées. Leur oncle semblait se plier à son allégeance envers le roi, mais qui avait réellement le pouvoir ? Qui régnait comme un souverain tout-puissant ? Je ne suis peut-être pas roi, mais j’existe dans l’ombre du trône. Altaïs avait cru qu’Adela essayait de manipuler Harald, mais si la reine avait en réalité tenter de contrer l’influence d’Elaran ?
— Tu gouvernes depuis si longtemps…
pourquoi pourquoi pourquoi
Depuis son retour au palais, il n’avait cessé de fuir son oncle, mais aujourd’hui, il avait besoin d’obtenir les réponses qui lui manquaient, de comprendre pourquoi Elaran avait préféré le réduire au silence plutôt que de le tuer.
— Pourquoi m’avoir gardé en vie ces deux dernières années ?
Elaran ne répondit pas ; il exsudait un tel mépris, une telle violence qu’Altaïs se serait écrasé s’il avait encore eu quelque chose à perdre. je te hais. Face à son oncle, sa magie se déploya, glaciale, cristallisant la moindre particule d’humidité dans l’air, comme des dizaines de diamants acérés.
— Réponds-moi, espèce de lâche !
Elaran plissa les yeux. Le givre se répandit jusqu’à couvrir entièrement la surface du bureau. À cet instant, des bruits de pas retentirent dans le corridor.
— Altaïs !
La voix d’Aalis claqua dans son dos, mais il ne lui accorda pas la moindre considération.
Il tuerait Elaran, gèlerait ce palais et détruirait cette famille qui n’avait eu de cesse de le briser. Il leva une main ; des flammes embrasèrent le bout de ses doigts.
— Assez, siffla Elaran.
Avant que les flammes ne puissent s’épanouir dans l’air, la magie d’Elaran transperça son esprit, l’écrasa, l’asphyxia. Les jambes d’Altaïs cédèrent et ses genoux percutèrent le sol. Son cri de rage résonna dans la pièce, alors que le givre rongeait les dalles jusqu’à former une étoile blanche autour de lui.
— Elaran ! Arrête !
Broyé par la souffrance, Altaïs sentit à peine la magie d’Aalis essayer de tisser une protection autour de son esprit, présence douce et légère comme la brise.
Elle ne pourrait rien face à la tempête qu’incarnait Elaran.
Il entendit un choc sourd, un cri douloureux, et comprit que leur oncle l’avait repoussée. Était-elle tombée ? Il voulut tourner la tête pour vérifier qu’elle n’était pas blessée, mais la magie d’Elaran l’écrasa si violemment qu’elle le courba en deux. Un haut-le-cœur souleva son estomac. Il aperçut les bottes de son oncle s’arrêter près de lui, puis sa poigne de fer attrapa ses cheveux pour l’obliger à relever la tête. Un gémissement se coinça dans sa gorge.
— Regarde-toi, Altaïs.
— Lâche-le, Elaran ! cria Aalis. C’était toi, n’est-ce pas ? Tout ce temps, c’était toi ! Tu ne peux plus cacher ce que tu lui as fait !
Elaran laissa échapper un ricanement glaçant.
— Mais vous continuerez de vous taire, comme vous l’avez toujours fait. Personne ne l’aidera. Personne ne voudra l’aider.
— C’est faux ! ragea Aalis.
— Vraiment ? Qu’as-tu fait jusque-là ? Lui avais-tu dit que sa vie ne tenait qu’à un fil ?
Altaïs laissa échapper un grondement rageur. Le givre qui couvrait le sol se fissura sous ses doigts. La vitre explosa en une multitude d’éclats de verre.
Qu’Aalis l’ait su ne le surprenait pas ; qu’elle ait gardé le silence non plus. Il pressentait pourtant qu’elle avait essayé, dans la bibliothèque, en cherchant comment vaincre le sort.
Elle avait essayé.
Et lui refusait qu’Elaran s’en prenne encore une fois à ceux qui l’aidaient.
Il leva laborieusement une main. S’il parvenait à toucher Elaran comme il l’avait fait avec Dagmar…
Le revers de bras qui cingla son visage le sonna.
— Arrête ! hurla Aalis. C’est fini, Elaran ! Tu m’entends ?
Deuxième coup. Il se mordit la langue, un goût métallique envahit sa bouche. Ses doigts effleurèrent le bras de son oncle… et la douleur déchira les derniers lambeaux de sa volonté, courba son corps, étouffa sa magie.
je veux te tuer
Et la douleur grandit, grandit, grandit jusqu’à le rendre fou.
alors pourquoi en suis-je incapable ?
— La raison pour laquelle je ne t’ai pas encore tué, c’est que je n’en pas vois l’intérêt, susurra Elaran. J’ai d’ores et déjà gagné, et tu es d’ores et déjà mort. Pourquoi devrais-je me salir les mains ?
Il se redressa alors que sa magie se résorbait.
— Ma seule erreur a été de croire si longtemps que je pourrais faire quelque chose de toi.
Altaïs ne trouva pas la force de répondre, plié en deux par la douleur qui s’insinuait jusque dans ses nerfs et dans ses os. Des larmes roulèrent sur ses joues, gelèrent avant de tomber sur le sol.
— Quant à toi, Aalis, ne te mêle pas de cela, à moins que tu ne souhaites qu’Harald ait vent de ton misérable secret. Et que ce soit ton garde, Aalis, ou ton Protecteur, Altaïs, je les éliminerais sans remord s’ils tentaient de se mettre en travers de ma route.
Aalis émit un hoquet étranglé. Lorsque Elaran quitta enfin la pièce, Altaïs lutta encore quelques instants, mais un sanglot s’échappa de sa gorge, puis un deuxième.
Il voulait tuer son oncle. et protéger Alexander.
Il sentit les doigts d’Aalis effleurer son épaule, et pour une fois, il ne la repoussa pas. Il se laissa aller contre elle alors qu’elle balbutiait des excuses sans queue ni tête et qu’il pleurait sans pouvoir s’arrêter.
Il ne voulait pas mourir.
◊
Alexander ouvrit la porte de la taverne d’un geste trop brusque. Son regard croisa celui d’un homme derrière le comptoir, qui le jaugea avec méfiance, puis dévia vers le reste de la salle envahie par les cris et les rires gras. Des chopes tintèrent, des gouttes d’alcool éclaboussèrent les tables en bois. Il s’agissait de la troisième taverne qu’il visitait, et il ne supportait plus cette odeur écœurante qui flottait dans l’air, encore moins les voix qui ricochaient contre les murs et lui donnaient des envies de meurtre. Quelques hommes lui jetèrent des coups d’œil curieux avant de reprendre leurs occupations. Un rictus tordit les lèvres d’Alexander à la vue de leurs cicatrices et des armes effilées qu’il apercevait çà et là.
Il s’avança jusqu’au comptoir, et sortit de sa bourse une pièce dorée qu’il fit jouer entre ses doigts. Le tavernier lui adressa un regard peu avenant.
— Je cherche quelqu’un, déclara Alexander. Des mercenaires qui auraient travaillé avec Dagmar.
Une lueur étrange étincela dans les prunelles de l’homme.
— Pas mes affaires, grogna-t-il.
Alexander brandit une deuxième couronne sans le quitter des yeux, puis une troisième. Il les posa sur le comptoir.
— Table au fond à gauche, marmonna le tavernier en faisant disparaître les pièces. J’veux pas de grabuge.
Alexander tourna les talons sans lui répondre pour se diriger vers la table indiquée, où siégeaient deux hommes carrés d’épaule. Ils portaient une longue épée dans leur dos, tandis qu’une rangée de poignards pendait à leur ceinture. L’un d’entre eux leva un visage couturé de cicatrices dans sa direction et adressa un signe de la main à son comparse pour attirer son attention.
— Vous connaissez Dagmar ? aboya Alexander.
L’un d’entre eux haussa un sourcil avec irritation.
— Tu lui veux quoi, à Dagmar ?
Alexander s’arrêta près de la table et les toisa d’un regard sombre. Ces hommes avaient-ils un jour croisé la route d’Altaïs ? Faisaient-ils partie de ceux qui l’avaient torturé dans sa cellule ?
— On lui a confié la surveillance d’un prisonnier pendant deux ans.
Ses poings se crispèrent lorsque l’un des mercenaires étouffa un ricanement.
— J’me souviens… Un gamin… Il paraît qu’il lui a donné du fil à retordre, mais personne savait grand-chose.
— Qui donnait les ordres ? siffla Alexander.
— En quoi ça t’intéresse ?
— Réponds, et je me retiendrai de te trancher la gorge.
Le visage du mercenaire s’assombrit. Il se leva en faisant racler sa chaise sur le sol, se redressant de toute sa hauteur. Alexander lui offrit un rictus glacial. D’un geste parfaitement calculé, il renversa la chope de bière. Un liquide ambré se répandit sur la table, goutta sur les vieilles lattes en bois.
— Réponds, répéta-t-il.
Le mercenaire posa une main sur le manche de l’un de ses poignards. Alexander dégaina à moitié le sien.
— Du calme, soupira l’homme resté assis avec un désintérêt évident. Pas envie de me retrouver à la porte.
— Ce sale…
— Qu’est-ce que ça peut nous foutre qu’il ait ses réponses ?
— Dagmar…
— Dagmar est mort, riposta Alexander. Et vous le rejoindrez rapidement si vous ne me dites pas ce qu’il en est !
Son éclat de voix attira l’attention sur eux tandis qu’un silence pesant tombait sur les tables avoisinantes.
— Seul Dagmar savait de qui v’nait les ordres. Même ceux qui travaillaient pour lui l’ignoraient. Sans lui, tu retrouveras jamais le commanditaire.
Les doigts d’Alexander serrèrent si fort le manche de son poignard que ses articulations blanchirent. Le mercenaire mentait ; quelqu’un d’autre avait forcément des informations, un moyen de prouver la culpabilité d’Elaran autrement qu’avec les souvenirs d’Altaïs, un moyen de le condamner et de sauver son compagnon. Si Elaran mourait, plus rien n’emprisonnerait l’esprit d’Altaïs, n’est-ce pas ?
— Menteur !
Du coin de l’œil, il aperçut le tavernier se frayer un chemin entre les tables.
— Fous le camp, gronda-t-il. J’avais dit pas d’grabuge !
Sa mâchoire se crispa.
— Je veux des réponses, rétorqua-t-il. Quelqu’un d’autre savait forcément !
Le mercenaire debout face à lui laissa échapper un nouveau ricanement. Ses doigts tapotèrent le bord de la table.
— Son prisonnier ! railla-t-il. Paraît que Dagmar savait s’amuser avec lui, et qu’il le faisait souvent crier…
Un voile rouge fureur troubla le regard d’Alexander. La digue qu’il avait érigée pour contenir sa colère céda, et toute la hargne qu’il avait retenue jusque-là déferla dans sa poitrine. Il dégaina son poignard d’un geste si vif que le mercenaire n’eut pas le temps de s’écarter ; la lame s’enfonça dans le dos de sa main jusqu’à la garde, lui arracha un hurlement alors qu’il se retrouvait cloué à la table.
Il voulait faire mal.
Il voulait briser comme on avait brisé Altaïs.
Il voulait tuer, détruire le sort qui scellait l’esprit de son compagnon.
Il fit volte-face en comprenant qu’il perdait son temps dans cette taverne miteuse. Dans son dos, le mercenaire hurlait de rage et de douleur ; il méritait bien pire. Alexander luttait contre l’envie de l’achever. On s’écarta avec méfiance sur son passage. Malgré la façade glaciale qu’il affichait, son cœur se morcela peu à peu dans sa poitrine.
Il ne voulait pas voir Altaïs mourir.
◊
Altaïs entra sans un bruit dans le mausolée situé au fond des jardins du palais. En sortant du bureau dévasté d’Elaran, il avait erré dans les corridors avec le besoin étouffant de s’éloigner de tout et de tout le monde. Alors que le crépuscule tombait sur la ville, ses pas l’avaient mené jusque-là sans qu’il ne sache pourquoi. Aucun ornement, seul ce mur en pierre blanche couvert de noms de membres décédés de la famille royale.
Une place qui serait bientôt la sienne.
Il ne voulait pas mourir.
Plus maintenant.
Mais plus rien ne pouvait le sauver. Elaran avait soufflé les dernières braises de sa colère au cours de leur brève confrontation. Son oncle avait gagné, et peut-être qu’au fond, Altaïs avait lui-même renoncé à se battre. Il s’approcha des noms gravés au burin.
Eigil Issdraumr til Issheimr
Ellinor til Frostarel
Et tant d’autres…
L’émotion lui noua la gorge. À cet instant, il aurait donné n’importe quoi pour avoir connu ses parents, pour se souvenir d’eux. Pour découvrir ce père rêveur et idéaliste et cette mère fougueuse et passionnée que lui avait décrit Evald. Les retrouverait-il auprès de la Magie ? Parfois, des bribes lui revenaient en mémoire. Le visage doux de son père, son étreinte rassurante, cette fois où il l’avait installé sur ses genoux pour lui montrer comment jouer de la harpe. Il baissa son regard sur ses mains ; à une époque, des cales durcissaient le bout de ses doigts à force de pincer les cordes de l’instrument, d’autres ses paumes à force de manier son épée.
Aurait-il été différent si ses parents avaient pu l’élever ?
Altaïs s’était toujours efforcé de ne pas y penser, mais aujourd’hui, le poids de leur absence l’écrasait. Il effleura les lettres qui formaient le nom de son père.
Eigil Issdraumr.
Eigil « Rêve de glace ».
Avec Ellinor, ils avaient nommé leur enfant Altaïs Isstarna : Altaïs « Étoile de glace ». Mais Altaïs n’avait rien d’une étoile, ou alors peut-être une étoile à l’agonie… Il ferma les yeux, le visage figé dans une expression douloureuse. S’il mourait il serait libéré des émotions qui le torturaient jour après jour, nuit après nuit, de sa souffrance, de sa fureur et de sa peur. Et Alexander serait libéré du poids auquel il s’était enchaîné.
— Je suis désolé, souffla-t-il.
La prêtresse lui avait dit qu’il avait la clé de son esprit, mais il avait déjà lutté si longtemps…
Il recula d’un pas, parcourut les noms d’un air lointain. Son regard s’arrêta sur un endroit où la pierre avait été lacérée jusqu’à rendre les lettres méconnaissables. Deux noms effacés. Il leva un bras pour caresser les plaies du mur.
Les cicatrices de sa famille.
étoile-givre dont l’éclat perdu perdure
Il sursauta, se retourna brusquement mais ne trouva personne derrière lui. La voix n’existait que dans son esprit, mais lui semblait pourtant étrangement familière…
Où l’avait-il entendue ?
tu es l’héritier de notre peur, de notre douleur
tu es le fracas de notre fureur
Il écarquilla les yeux. Des volutes d’une magie ancienne ondulèrent autour de lui, résonnèrent dans sa poitrine, ravivant la flamme soufflée par Elaran.
Ces noms effacés… Cette voix de femme qu’il entendait…
Qu’ont-ils fait de ta voix ?
Un frisson remonta le long de son dos. La prêtresse lui avait appris que sa prédécesseuse ne s’était pas contentée d’affronter le roi Arnvald ; elle et son frère faisaient également partie de sa famille.
Leur sang était le sien, leur histoire devenait la sienne.
Qu’ont-ils fait de ton corps, de ton esprit, de tes souvenirs ?
Cette famille qui se déchirait depuis des générations…
Que feras-tu de notre mémoire ? de nos espoirs ?
Qui avait brisé les siens… tué les siens…
entre tes mains notre héritage
Et lui, qui était-il au milieu de toute cette violence ?
— Qui es-tu ?
Il avait besoin d’aide. Il avait besoin de comprendre ce qu’il était, ce qu’il avait vécu, de comprendre ces fantômes qui jalonnaient son passé et celui de sa famille.
prince déchu mais pas vaincu
Une chaleur rassurante envahit son esprit, sa poitrine et son ventre, comme si quelqu’un voulait lui dire à travers les âges : « Tu n’es pas seul. »
la Magie ne mourra pas.
Il avait survécu pendant des années, à son oncle, à sa famille aveugle, à Dagmar et à ses mercenaires. Il avait survécu à la haine des autres. Il avait survécu lorsqu’on lui avait volé ses souvenirs, sa magie et sa liberté.
Il avait survécu.
Des bruits de pas résonnèrent dans son dos. Il fit volte-face pour croiser le regard vert d’Alexander. Celui-ci esquissa un sourire peiné, toujours aussi tendre. Altaïs se força à ne pas baisser les yeux en se remémorant les paroles qu’il lui avait jetées à la figure.
— Comment m’as-tu trouvé ? chuchota-t-il.
— Je n’ai eu qu’à suivre le fil de ta magie.
Altaïs ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n’en sortit.
— Je ne te laisserai pas, reprit Alexander avec douceur.
— J’ai eu tort, avoua Altaïs. Tout ce que j’ai dit…
Alexander effaça la distance qui les séparait, ses bras l’enveloppèrent, chauds et rassurants. Altaïs se laissa aller contre lui en fermant les yeux, apaisé par sa familière odeur de pin.
— Je sais.
Il releva le visage d’Altaïs avec une infinie tendresse, mais un éclat déterminé étincelait dans ses prunelles.
— Je suis tombé amoureux de toi il y a deux ans, et je suis retombé amoureux de toi au fil des semaines que nous avons passées ensemble depuis nos retrouvailles. Je t’aime, Altaïs. Jusqu’au jour où les étoiles tomberont.
Ses lèvres tremblèrent alors qu’il achevait dans un souffle :
— Et je te fais le serment que nous ferons chuter Elaran avant que ce jour n’arrive.
C'est probablement dû à ma lecture (très^^) espacée mais j'ai eu un peu de mal à suivre les explications historiques de la déesse. Le nom de Thorvald a fait légèrement écho, je crois qu'il avait déjà été évoqué plus tôt mais franchement plus grand souvenir. Ceci dit, j'ai quand même compris l'essentiel pour l'histoire.
Les scènes entre Alexander et Altaïs m'investissent de plus en plus, je suis de plus en plus "convaincu" (c'est pas vraiment le mot mais t'as l'idée) par leur relation. Celle de ce chapitre-ci m'a vraiment touché !
Je poursuis...
Un chapitre fort en émotion. Altaïs revient, plus fort grâce à Alexander à ses côtés. Quelques alliés, des ennemis, une prêtresse qui semble tout savoir sur tout, rien que de classique mais ça marche toujours et tu fais ça très bien !
Ravie que tu apprécies ce chapitre ! :)
M'enfin, si Altaïs s'auto-tue de l'intérieur, en plus de tout ce qui veut le tuer à l'extérieur... y-a-t-il quelque chose dans ce pays qui ne veut pas sa mort ? (oui, Alex, mais sinon ? :p)
Beaucoup de révélations, j'ai eu très peur pour Alex quand le roi a voulu jouer...
Encore un chapitre qui nous en apprend beaucoup, tout en cachant encore l'essentiel.
je suis de nouveau accro et j'ai du temps, je continue :D
Oui Harald a toujours les derniers évènements en travers de la gorge et ça ne risque pas de s'arranger ^^'
Tes commentaires me font vraiment chaud au coeur <3
L'histoire avance et on en apprend davantage sur ce fameux verrou qui bloque l'accès aux souvenirs d'Altaïs. Je ne vais pas m’appesantir sur la jolie scène où Alexander dessine Altaïs dans la bibliothèque, ça apporte une légèreté bienvenue après les évènements durs des précédents chapitres et c'est, comme d'habitude, bien écrit.
Le combat contre Harald est très sympa aussi, on sent qu'il bascule de plus en plus dans la folie, ou en tout cas que cette histoire lui fait totalement perdre les pédales. Il mentionne quelques passes d'armes pour un entraînement mais tu parviens à installer suffisamment de tension dans ce combat pour qu'on comprenne que le roi n'a plus de limites, qu'il aurait sans doute blessé gravement ou tué Alexander sans hésiter si Altaïs n'était pas intervenu.
Enfin, il y a cette scène dans le grand temple avec une prêtresse d'un autre âge qui révèle à Altaïs que les précédents fordaedarn étaient aussi ses ancêtres. Décidément, cette famille... x)
La révélation semble somme toute logique, j'ai presque envie de dire que je m'attendais à quelque-chose du genre après tous les indices que tu avais semés. C'eut été étrange qu'une magie aussi puissante apparaisse soudainement dans une lignée sans explication. Attention peut-être aux répétitions que tu emploies pour exprimer les pensées d'Altaïs dans ce passage ; autant j'ai trouvé que quand on parlait du viol et du combat contre Dagmar elles étaient très pertinentes, autant je trouve qu'ici elles alourdissent inutilement le style.
Je pense notamment à
"je sais
je sais, mais je ne sais plus comment vivre sans", et au "tuer tuer tuer" qui suit juste après.
Heureuse que la scène dans la bibliothèque te plaise, j'ai beaucoup aimé l'écrire (je l'attendais avec impatience quand j'écrivais les chapitres précédents étonnamment...) ^^
Je suis ravie qu'on perçoive bien le basculement progressif d'Harald ! Il perd complètement les pédales et n'aurait clairement eu aucun remord à blesser gravement Alexander...
Chouette famille, n'est-ce pas ? Tu m'étonnes qu'elle soit aussi dysfonctionnelle maintenant x) C'est bien noté pour les répétitions, je vais alléger un peu !
Merci beaucoup pour ton retour :D
Voici ce que tu me forces à faire au lieu de corriger des copies, monstre :'(
Bon, la scène du début est vraiment beaucoup trop choupi, c'est incroyable <3 On sent vraiment bien la complicité entre les deux ^^ Et Alex, ce dragueur quoi xD En même temps, quelqu'un d'un peu plus "rentre dedans", ça va bien avec Altaïs qui est plus réservé, même si bon, il sait prendre des initiatives ma brave choupette <3 Je suis si fière de ma choupette ! Bref, passage mims/20, c'était vraiment trop adorable et ça fait du bien un peu de choupinitude ! Même si bon, faut vraiment qu'Altaïs prenne confiance en lui, bien sûr qu'il mérite d'aimer et d'être aimé cette choupette !
Bon, Aalis, choupette bis qui veut tellement aider mais qui est pas très l'efficacité ='D CRACHE LE MORCEAU ! Dis lui qu'il est en train de crever, ou dis le à Alex, chais pas, mais ça serait bien que le principal intéressé soit au courant quoi ='D Bon, je comprends, c'est pas fun à dire, mais quand même quoi. Puis bon, elle leur parle du bouclier mental qu'Alex peut faire, ça au moins c'est la pertinence, c'est bien ^^ Reste plus qu'à s'entraîner, et en vrai, elle peut aider pour ça =D
Bon, même s'il a reçu un entraînement et tout, le combat à l'épée, c'est vraiment pas le point fort d'Alex ='D En même temps, le jour om Altaïs redevient pleinement fonctionnel (et j'ai l'impression qu'on en est pas loin là), il reste derrière avec une tasse de thé à faire des boucliers pendant qu'Altaïs met le royaume à feu et à sang, non ? C'est pas ça la fin de l'histoire ? N'empêche, je l'avais pas vu venir le coup d'Harald qui vient foutre la merde, mais c'est vraiment un ptit con x) Pour le coup, je le trouve plus crétin d'Elaran, dans le sens où on sent qu'il fonctionne beaucoup plus au coup de sang, avec parfois moins de réflexions, et que ça risque surtout de le déverser ^^" Parce que bon, tenter d'énerver au max Alex dans un entraînement pour le pousser à la faute et le punir, ok. Pourquoi pas. Mais commencer à l'attaquer avec de la magie et le blesser, c'était le meilleur moyen pour se mettre Altaïs à dos et même si Alex avait fini par déconner, genre, c'était limite justifié par les blessures physiques qui sont des preuves qui restent quoi ^^" Efin bon, c'est cool de voir Altaïs bolosser son cousin pour protéger Alex \o/ Ah non, mais choupette, faut tellement pas toucher à son doudou sinon elle crame le royaume ='D RIP
Et le passage au temple \o/ Bon, la prêtresse, elle existe vraiment ou c'est "juste" une émanation de la magie ? Vu son âge, j'ai des doutes, mais vu qu'elle parle "de son vivant" ça laisse penser que c'est pas qu'une émanation de la magie. Tant de question. En tout cas, elle en sait beaucoup et balance enfin les infos à Altaïs, même si ça fait bobo ^^" Comme ça, il a déjà la clé pour se défaire de son silence ? C'est genre, affronter ses souvenirs ? Ca a l'air FUN. Tu m'étonnes que choupette fuie dans l'autre direction ^^' Mais bon, ça m'arrangerait qu'il le fasse, parce que bon, Alex tout seul risque pas de vivre sa meilleure vie, ou même de survivre longtemps ^^' Je ne m'attendais pas du tout que la prédécesseure d'Altaïs soit aussi de la famille royale =o Ca rend tout encore tellement plus maudit, c'est ouf ^^' Genre, l'arrière grand père, il rigolait vraiment pas ce con. Et Altaïs qui a donc pout mission de réconcilier sa famille ='D Genre, c'est pas un type avec de la super magie qu'il faut, c'est une armée de psy ^^" Surtout que bon, ça a rendu la situation encore plus explosive, mais bon, au moins, c'est sûr que ça pète, dans un sens ou dans l'autre. Je suis quand même très curieuse de voir comment il doit arranger les choses, parce que là, à part en butant Elaran et Harald (parce qu'il admettra jamais avoir fait de la merde), je vois pas trop comment ça va s'arranger ^^'
"où il se plongeait dans des ouvrages sur la magie de l’esprit, sans jamais s’octroyer le droit de sortir" En même temps, Alex le sait qu'Altaïs a pas le droit de sortir, non ?
"Mais lorsque moi je te regarde, je te vois ce que tu es." Ya un souci avec la fin de la phrase, tu as mixé deux expressions.
"Tu as tendance à projeter les boucliers que tu créais autour du corps pour le protéger," La conjugaison de créais me paraît bizarre, mais étant une quiche en accord des temps, je parierais pas grand chose sur mon instinct ^^"
"Et puis s’il gelait le palais par inadvertance, serait-ce vraiment un problème ?" Alex, j'aimerai te rappeler que tu es aussi dans le palais et que tu finirais en surgelé Picard aussi ='D
"Alexander foudroya Harald du regard et riposta d’une fente vers l’avent." vers l'avant, non ?
"— Cela te plaît vraiment de le sauter comme une femme ?" Ces a priori, c'est peut-être l'inverse ou les deux hein :unamused:
"Quelque chose se brisa dans sa poitrine." Quel drama queen franchement, il a déjà accepté qu'Harald le tue plus tard pour protéger Alex, franchement, ça change quoi une menace de mort en plus ?
Et c'est là que je me rappelle qu'écrire dans le train, ça me rend malade. MONSTRE !
Fais pas genre, t’étais bien contente de lire un chapitre plutôt que de corriger tes copies :p (je sais tout)
Oui ils sont tellement mignons dans la première scène, vraiment une des scènes que j’ai préférées écrire <3 Haha oui Alex qui drague c’est pas mal pour aider Altaïs à reprendre un peu confiance en lui xD
Aalis fait ce qu’elle peut mais c’est pas évident d’annoncer à quelqu’un qui vient d’être épargné qu’il va mourir en fait, rip. Mais cela dit elle leur donne quand même des solutions et les oriente vers le Grand Temple alors est-ce qu’on peut vraiment lui en vouloir ?
Non c’est pas le point fort d’Alexander le combat à l’épée, surtout face à un gars surentraîné dont le pouvoir est lié aux armes xD Mais clairement il va vivre sa meilleure quand Altaïs sera 100% fonctionnel ! Haha, Harald rater une occasion de foutre la merde (et de faire chier Altaïs) ? C’est mal le connaître lol. Bon après c’était pas absurde dans le sens où la dernière fois qu’Altaïs et lui se sont faits face il avait complètement l’ascendant sur Altaïs… et il sait très bien qu’Alex est son plus gros point faible. Mais bon à force de chercher Altaïs il a fini par le trouver hein, bien fait pour lui xD
La prêtresse existe vraiment oui :p Mais elle est particulière ^^ Et dit enfin les choses merci bien, s’il fallait compter sur sa famille on y serait encore dans 18 tomes xD Et pour la clé, bah tu verras lol.
Hehe, je suis contente que tu aies été prise par surprise sur le fait que sa prédécesseuse était elle aussi de la famille royale ! Finalement, le problème vient de là à l’origine… Famille maudite sur plusieurs générations, est-ce qu’Altaïs parviendra à briser ce cycle ? ^^
« En même temps, Alex le sait qu'Altaïs a pas le droit de sortir, non ? »
=> Il pourrait aller dans les jardins prendre l’air par exemple x)
« Alex, j'aimerai te rappeler que tu es aussi dans le palais et que tu finirais en surgelé Picard aussi =‘D »
=> Mais nan parce qu’Altaïs sera là pour le réchauffer avec ses flammes après enfin
« c'est peut-être l'inverse »
=> Le sous-entendu c’était « comme s’il était » mais c’est vrai que du coup ça prête à confusion x)
« Quel drama queen franchement, il a déjà accepté qu'Harald le tue plus tard pour protéger Alex, franchement, ça change quoi une menace de mort en plus ? »
=> T’as pas de coeur Flammy, tu es un monstre.
Merci pour les coquilles, je corrige tout de suite !
Donc si j’ai bien compris je dois poster le prochain chapitre pour ton trajet retour c’est ça ? xD
Merci pour ton retour <3