Une fois libéré de son devoir d’élève, Thalion ne perdit pas de temps pour filer jusqu’à la bibliothèque. Il ne savait pas en combien de temps les révélations de M. Miche feraient le tour de l’académie, ni le nombre d’élèves qui parviendraient aux mêmes conclusions que lui. Eris et Nohan assistaient au cours de M. Pradel donc il ne pouvait pas leur faire part de ses avancées. Récupérer toutes les œuvres que Shayn Mézon avait publié après avoir perdu la voix ne fut pas une partie de plaisir. L’âme aventureuse du poète avait dû contaminer les livres car ces derniers faisaient partie des quelques groupes de livres volants qui se baladaient dans la salle. Ces fauteurs de troubles en papier s’amusaient à le faire courir partout, et lorsqu’il fut sur le point d’en attraper un, les étagères vivantes saisirent cette occasion pour bouger de concert, le coinçant entre quatre murs. Nom d’un grimoire poussiéreux, cette bibliothèque se moquait de lui ! Thalion avait envie de hurler. D’ailleurs, c’est ce qu’il fit. Il était hors de question d’attendre plus d’une heure qu’on vienne le chercher comme pour Léosus.
— Madame la bibliothécaire !
Ses mots retentirent dans le silence comme une explosion sonore. La bibliothèque entière semblait sonnée par son appel. C’était un peu osé, surtout qu’il ne connaissait pas son nom. Thalion avait peut-être un peu abusé sur l’intonation, mais il voulait absolument être entendu. L’écho fut sa seule réponse, jusqu’à ce que la sensation d’un regard perçant dans sa nuque le fit frémir. Il se retourna brusquement pour tomber sur une femme à l’allure intimidante, tatouée de partout, et assurément agacée, d’après sa posture tendue. Coincée entre ses quatre murs improvisés avec lui, le regard de la bibliothécaire était si déstabilisant que Thalion se força pour ne pas détourner les yeux.
Bon, ce n’était pas le coup le plus malin de sa part, mais au moins, il n’allait pas attendre avant d’être tiré d’affaire.
Le Dragon s’avança avec la grâce d’un serpent en même temps que le magérien reculait. Il peinait à soutenir son regard, et si son aura puissante l’avait émerveillé la première fois, actuellement, elle lui donnait plutôt des sueurs froides. La colère donnait une teinte particulière à ses yeux violets qui ne le lâchaient pas. Quand Thalion sentit le coin des livres s’enfoncer dans son dos, il bredouilla quelques explications devant le visage indéchiffrable de la bibliothécaire. Elle avait à peine quelques centimètres de plus que lui, pourtant, il se sentait minuscule.
Après quelques secondes de silence durant lesquels il se demanda si elle allait lui arracher les cordes vocales en guise de punition, elle ferma les yeux. D’abord dérouté, il sursauta quand les étagères se déplacèrent pour retrouver leur place initiale, libérant le magérien. Elle était donc capable de communiquer avec la bibliothèque ? Fascinant.
Son regard perçant se détacha de Thalion pour se fixer sur les trublions de papier. Ils frémirent et, comme des chiots bien dressés, ils s’empressèrent de s’empiler aux pieds du maudit. S’il n’avait pas été aussi désemparé par la présence du Dragon, il se serait moqué d’eux. Comme quoi, même des livres ne résistaient pas à son autorité silencieuse mais implacable.
Thalion voulut la remercier, mais elle disparut aussi vite qu’elle était apparue, sans un bruit. Sa peau marquée et ses yeux de reptiles l’interloquaient, mais il décida de ne pas s’y attarder plus longtemps. Il prit dans ses bras les livres, rebroussa le chemin en passant sous une arche d’ouvrages, et les posa sur une table, à l’abri des regards. Il se laissa tomber dans le fauteuil et saisit le premier ouvrage de la pile. Comme les autres, sa reliure brune était abimée au niveau des pliures à force d’avoir été ouvert. Thalion n’était pas le premier magérien à passer par là. Depuis la création de l’académie, la rumeur sur cette bibliothèque secrète circulait. Certains élèves, que ce soit par hasard ou non, avait dû faire le lien entre le mystère de l’école et ces textes. Quelque part, c’était rassurant : il était sur la bonne voie.
La poésie n’était définitivement pas son genre littéraire de prédilection. Heureusement, la plume de l’écrivain n’était pas des plus élaborées, donc il n’avait pas à se prendre la tête pour la comprendre. Dans son recueil Seul dans le noir qui annonçait clairement la couleur, un poème retint son attention. Quelques vers en particulier, l’intriguaient.
« À la lueur de cette nuit éternelle
Située bien loin du firmament
Toile noire aux mille éclats
Recèle autant de secrets que d’étoiles
Éclaire nos âmes ignorantes
Magnanimes sont les astres
Implacable est la vérité. »
En lisant ces mots, Thalion avait le sentiment qu’ils dissimulaient un indice important sur la bibliothèque secrète. Enfin, c’était surtout le vers « située bien loin du firmament » qui lui mettait la puce à l’oreille. Pouvait-il évoquer l’emplacement de l’Antre du savoir ? C’était peut-être tiré par les cheveux, mais ce poème était le seul qui avait attiré son attention. Sa forme se distinguait des autres qui contenaient des rimes et possédaient un titre, ce qui n’était pas le cas ici. Il avait l’impression d’être tombé sur des vers perdus qui déambulaient sans but dans l’ouvrage. Il pouvait bien s’y attarder, même si ça ne menait à rien. Il fallait bien commencer quelque part.
Thalion se tritura les méninges en analysant chacun des mots. Les vers feraient donc référence à un lieu puisqu’il y avait le verbe « situer ». Un lieu qui incarnait une « nuit éternelle » tout en étant « loin du firmament ». Ça pourrait être une représentation métaphorique du mal-être de Shayn, et dans ce cas-là, Thalion se fourvoyait complètement. Ce ne serait qu’un poème d’un écrivain malheureux. Le magérien hésita à laisser tomber pour passer à un autre texte, mais son pressentiment persistait. Il n’était pas le plus doué pour les analyses littéraires, trouver l’implicite dans les mots l’agaçait, mais comme il faisait confiance à son instinct et que l’indice dans les poèmes ne se révélerait tout seul, il fit l’effort de creuser plus profondément.
En admettant que ce ne soit pas une métaphore et que les vers seraient donc à prendre au sens littéral, Shayn évoquait un endroit dans « une nuit éternelle ». Après réflexion, ça ne pouvait pas désigner le ciel puisque le jour se levait. Il songea au plafond étoilé de M. Glavin, au cours d’astronomie, mais lui aussi n’était pas permanent. Quand le professeur quittait la salle, les étoiles disparaissaient.
Thalion s’enfonça dans son fauteuil en soufflant. Cette « Toile noire aux milles éclats » lui tapait sur le système. Où sur Terre pouvait-on trouver une nuit éternelle ? À part la salle d’Astrémi, il n’y avait pas…
Le magérien se figea, dérouté par sa propre pensée. Un rire incrédule s’échappa de ses lèvres quand il prit conscience qu’il connaissait la réponse depuis le début. Bon, sang, il avait failli l’oublier ! La salle d’Astrémi. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Heureusement que Mme Luciphella lui avait montré cette salle. Les élèves qui étaient arrivés jusque-là avant lui n’avaient pas eu cette chance puisqu’elle était interdite aux apprentis et s’étaient retrouvés coincés. Pour une fois qu’il avait un avantage !
En revanche, pourquoi la bibliothèque secrète se trouverait-elle là-bas ? Il y était retourné plusieurs fois lors de son temps libre, sans jamais voir quoi que ce soit qui y était lié. Son entrée devait être cachée. C’était d’ailleurs le plus probable. Il ne faudrait pas que des professeurs tombent dessus par hasard. Mais dans ce cas, que devrait-il faire une fois dans la salle ? Le texte portait uniquement sur le lieu d’accès.
Thalion enchaîna les recueils, écumant les textes et les décortiquant jusqu’à finir avec le cerveau en bouilli. Au bout d’un moment, son regard s’attarda sur un autre poème. Il avait un titre, « Destinée », et des rimes. Même si sa forme n’était pas différente des autres, on comprenait aisément que Shayn faisait référence à l’Antre du savoir. Contrairement au texte précédent, il sonnait davantage comme un avertissement :
« Victime ignorée, sacrifice oublié
Toi qui lis les vers d’un damné
Estime-toi heureux, mes mots cris ce que ma voix tait
Toi qui cherches entre les lignes mon secret
Risqueras-tu de vivre un destin misérable que le mien ?
Iras-tu où réside le savoir divin ?
Tu trouveras la vérité sous le ciel étoilé
Libère ton érudition recelée
Et quand la flèche te guidera
À jamais ta vie changera. »
Le ton du poème n’était pas aussi poétique et délicat que le premier. Ses mots étaient empreints de colère et de rancœur. Thalion ignorait si Shayn voulait encourager ceux qui suivait son exemple, ou bien les dissuader. Quelque part, ce n’était pas plus mal. Seuls les plus ambitieux et déterminés à tout risquer pour atteindre leur but continueraient. Cependant, Thalion n’avait pas besoin de ça pour affermir sa volonté. Ce qu’il voulait, c’était des indications. Des démarches à suivre. Mais c’était trop demandé. Il ne faudrait pas qu’on lui mâche le travail ! Le mieux était donc d’y aller et de voir par lui-même ce qu’il en était.
Thalion aurait pu y aller en plein jour, mais son absence finirait par être remarquée et poser problème. Il préférait disposer d’autant de temps que possible. Il se retrouva donc à déambuler dans les couloirs de l’académie en pleine nuit. Inutile de préciser que c’était complètement interdit et que le couvre-feu était dépassé depuis longtemps. Éclairé par la faible lueur au bout de sa baguette, il marchait le plus silencieusement possible vers la salle d’Astrémi. Le cœur battant, tous ses sens étaient en alerte.
L’académie n’avait décidément pas la même allure qu’en journée. En l’absence de lumière solaire, le château de contes de fée devenait digne d’un film d’horreur où les personnages isolés se faisaient massacrés par un tueur en série. Des craquements et autres bruits douteux rompaient parfois le silence oppressant, faisant sursauter Thalion. Le courant d’air frais qui se faufilait à travers les fenêtres mal fermées lui donnait la chair de poule. Les rideaux opaques empêchaient les rayons argentés d’éclairer le couloir. Obligé d’utiliser la magie pour obtenir un peu de visibilité, le magérien augmentait les risques de se faire repérer par un surveillant. Cerise sur le gâteau, il ne maîtrisait pas le sortilège d’invisibilité. Pour mettre les chances de son côté, il avait choisi un itinéraire plus long mais qui passait par des couloirs peu empruntés. Il n’avait plus qu’à prier les dieux de ne pas tout faire foirer.
Outre les surveillants qui patrouillaient en se relayant, Thalion ne savait pas si l’académie utilisait des créatures magiques pour prendre en flagrant délit les élèves désobéissants. Elle en serait tout à fait capable. Le jeune homme redoutait qu’un monstre tapi dans l’ombre lui saute dessus. Mais à choisir, il préférait ce genre d’assaut pour avoir une chance de vaincre la bête et de s’enfuir que de se faire prendre par un surveillant. À bien y réfléchir, c’était paradoxale de redouter des êtres humains plutôt qu’une créature magique dangereuse. Mais c’était l’histoire de sa vie.
Thalion ne regrettait pas de ne pas avoir averti Nohan et Eris de sa sortie au clair de lune. Il souhaitait d’abord explorer cette salle seul avec les indices récoltés. Égoïstement, il voulait la garder secrète. C’était sa bulle, son lien avec son père, et appréhendait de la dévoiler à ses amis. Si son investigation se révélait concluante, ça lui permettrait d’accomplir sa quête sans les mettre en danger inutilement. Sinon, il leur en parlerait demain.
Thalion avait attendu que ses deux colocs dorment profondément avant de quitter la chambre. Il ne voulait pas réveiller Nohan, et surtout pas Camille qui aurait directement averti les professeurs. Pour l’instant, il n’avait croisé personne sur son chemin, ce qui était bon signe. Le magérien craignait à tort que M. Miche n’ait prévenu quelqu’un de ses intentions. Thalion ne comptait pas se relâcher pour autant. Moins il traînerait, mieux ce serait.
Soudain, des bruits de pas retentirent. D’abord légers, ils devenaient de plus en plus audibles à mesure qu’ils se rapprochaient de Thalion. Il éteignit immédiatement la lumière de sa baguette pour ne pas se faire remarquer, mais une boule de lumière semblable à une petite fée apparue subitement et virevolta autour de lui, éclairant tout le couloir. D’où venait-elle ? Les bruits de pas s’accélèrent. La personne alertée se dépêchait. Thalion jura intérieurement en étouffant la sphère lumineuse dans sa main. En voyant les rideaux sombres qui encadraient les fenêtres et traînaient jusqu’au sol, il se rua dessus pour se dissimuler derrière. Ainsi caché, Thalion ne pouvait pas voir où était situé l’individu, mais il devinait sans mal sa proximité.
— Bizarre, je suis persuadée d’avoir vu de la lumière… résonna la voix de la surveillante.
Thalion retint son souffle, aussi figé qu’une statue. Il espéra qu’elle n’ait pas l’idée de regarder derrière le rideau.
Après ce qui lui parut une éternité, un bruit résonna un peu plus loin, attirant l’attention de la magérienne. Thalion remercia les dieux pour cette diversion car elle s’éloigna enfin. Il sortit prudemment de sa cachette. Devant l’absence de surveillant, il relâcha la pression en soufflant, mais son soulagement fut de courte durée.
— On peut dire que tu as eu de la chance.
Thalion eut si peur qu’il frôla la crise cardiaque. Il était persuadé d’avoir senti son cœur louper un battement pendant une fraction de seconde avant de réaliser que la voix appartenait à Nohan. Le maudit se tourna vers son ami qui le fixait avec sévérité. On aurait dit une maman sur le point de gronder son enfant.
— Par les dieux, Nohan ! Ne me fait pas des frayeurs pareilles.
— Je pourrais en dire autant quand j’ai vu ton lit vide, dit-il en croisant les bras, l’air accusateur.
Thalion n’eut pas le temps de fournir une explication car quelqu’un le frappa sur la tête.
— Aïe ! gémit-il en se frottant la tête.
Thalion chercha autour de lui la seule personne capable de le frapper aussi impunément, mais il ne vit que Nohan. Puis Eris surgit juste à côté de lui. Thalion comprit qu’ils avaient utilisé un sortilège d’invisibilité pour venir jusqu’ici.
— Espèce d’idiot ! Crétin ! Triple andouille ! l’insultait-elle sans retenue. Estime-toi heureux qu’on ait été là pour faire diversion !
— Oui, oui, d’accord, mais par pitié, baisse d’un ton ! l’implora-t-il alors que son regard meurtrier le fusillait.
Thalion observa ses deux amis qui se tenaient face à lui. Il ne fallait pas chercher midi à quatorze heures pour comprendre qu’ils étaient furieux contre lui.
— Pourquoi vous-êtes ici ?
— On se doutait que tu préparais quelque chose, expliqua Nohan. On te connaît suffisamment pour le deviner. Et comme tu ne nous en parlais pas, on a compris que tu allais prendre certains risques.
— Tu t’es pris pour qui en voulant te débrouiller seul ? siffla Eris, plus remontée que jamais.
— Je devais rester debout pour te surveiller, mais je… me suis endormi. Quand je me suis rendu compte que tu étais parti, je suis allée chercher Eris pour la réveiller…
— T’as failli réveiller mes colocs, au passage.
— Puis on a lancé un sort de localisation.
— La boule de lumière, marmonna Thalion. C’est à cause de vous que je me suis fait repérer.
— On n’avait pas trop le choix, figure-toi, lui reprocha la magérienne. On aurait évité ça si tu nous avais mis au courant que tu avais trouvé la bibliothèque secrète. C’est bien pour ça que tu es sorti ?
— Non. Enfin, si. En gros.
Thalion leur résuma ce que M. Miche lui avait appris et les indices du poème.
— Ça fait plaisir de voir des profs comme lui. Même s’il est un peu naïf, dit Eris. Tu aurais pu avoir des intentions malveillantes…
— Oui. Enfin bref, je voulais simplement aller dans la salle d’Astrémi pour voir ce que ça donnait. Je vous en aurais parlé demain…
— Tu parles ! Tu voulais trouver la bibliothèque seul !
— Je ne tiens pas à vous mettre en danger. Vous allez vraiment me le reprocher ?
— Oui, parce que toi, tu n’as aucun scrupule à prendre des risques, répliqua Nohan.
— Je…
— De toute façon, maintenant, on est là que tu le veuilles ou non, le coupa Eris.
— Oui. En plus, nous, on sait lancer des sortilèges d’invisibilité.
— C’est bas, ça, grommela Thalion.
— Peut-être, mais c’est vrai.
Thalion soupira, agacé. Il ne pouvait pas leur donner tort. Se balader en dehors du couvre-feu sans maîtriser le sortilège d’invisibilité, c’était risqué. Leur aide lui était précieuse. Sans la diversion d’Eris, les choses auraient pu mal finir pour lui.
— J’espère au moins que personne ne vous a repérés.
— Évidemment. On a fait attention, confirma Nohan.
— Tu nous prends pour qui ? s’agaça Eris.
— Alors, comment dire… retentit une petite voix qui les fit tous sursauter.
Les trois magériens regardèrent autour d’eux, désemparés. Mais l’intru devait également utiliser un sortilège d’invisibilité. Thalion brandit sa baguette, prêt à se battre.
— Attendez, intervint Eris en fronçant les sourcils. Cette voix… Cally ?
La magérienne se dévoila sous leurs yeux, un sourire embarrassé sur les lèvres. Le soulagement les envahit en l’apercevant. Thalion abaissa sa baguette.
— Désolée de vous avoir fait peur… chuchota-t-elle en se triturant les doigts.
— Qu’est-ce que tu fais là ? demanda sa meilleure amie, confuse.
— Nohan m’a aussi réveillée en venant te chercher. Curieuse, j’ai voulu savoir ce que vous trafiquiez au milieu de la nuit.
Ce dernier esquissa une moue désolée, embêté de s’être fait repérer.
— Toi qui voulais éviter les ennuis, tu es consciente que tu viens d’y sauter à pieds joints ? gronda Thalion, fâché qu’un invité surprise de plus s’ajoute à sa virée nocturne.
Calysse planta son regard dans le sien. Ses yeux vert d’eau qui, habituellement, cherchaient à le fuir, brillaient d’une détermination nouvelle.
— Oui. À défaut de donner ma vie pour toi, j’accepte d’encourir les mêmes risques que vous.
Thalion soupira en se passant une main au visage. Il n’avait pas pensé que la magérienne prendrait ses provocations durant le cours d’astronomie au sérieux. Thalion n’avait jamais voulu qu’elle mette sa vie en jeu pour être pardonnée.
— Cally… Il ne fallait pas prendre ça au pied de la lettre.
Elle s’apprêtait à répondre, mais Eris la pris dans ses bras.
— Je suis trop contente que tu sois venue ! Ça me faisait de la peine de te voir à l’écart du groupe.
— Qu’est ce qui t’as fait changer d’avis à propos de Corvus ? s’enquit Nohan.
— Quand il faisait tout pour me blesser, comme s’il voulait me montrer que j’avais raison de rester loin de lui.
— Si je m’étais comporté comme un gentil garçon, ça t’aurait mieux dissuadé ? ronchonna le concerné.
— Tu n’aurais jamais tenu, décréta Eris avec un sourire railleur. Le naturel revient toujours au galop.
Ses amis s’empêchèrent de rire devant son air blasé. En plus de ne pas être discret, ce n’étaient pas le bon moment pour papoter et se moquer de lui.
— Bon, Cally, on t’expliquera en chemin. Je vais vous guider à…
— Ta main, l’interrompit Nohan en lui tendant la sienne.
Thalion dévisagea son ami, dérouté par sa soudaine demande.
— Donne-là moi, précisa-t-il devant l’incompréhension qui se lisait sur son visage.
— Euh… Non ? Pourquoi je devrais te tenir la main ? T’as peur ?
— Bien sûr que non. C’est pour le sortilège d’invisibilité.
Ah. Oui. Thalion comprenait mieux. Ses amis allaient de nouveau utiliser le sortilège sur eux. Pour lui faire bénéficier du sort, le plus simple était d’établir un contact physique avec l’un d’eux pour que le charme s’étende jusqu’à lui. L’idée de tenir la main de Nohan le rendait… nerveux, étrangement. Et pas seulement parce qu’il appréciait peu les contacts physiques.
— Allez, le pressa-t-il, on n’a pas toute la nuit.
Thalion grommela face à son insistance, avant de céder en saisissant sa main, mal à l’aise. Les deux magériennes étaient déjà redevenues invisibles, mais pas pour autant muettes puisqu’il entendit un rire étouffé – sans doute celui d’Eris – suivi d’une remarque de Calysse.
— Ça va ? Tu vas supporter le contact ? Je demande parce que moi, au cours d’astronomie…
— La ferme, l’interrompit-il à voix basse en dissimulant son embarras derrière une mine renfrognée, alors que Nohan affichait une mine perplexe. Je vais vous guider jusqu’à la salle d’Astrémi. Faira foss !
Une petite sphère à peine lumineuse naquit du bout de sa baguette avant de s’en détacher pour léviter dans les airs. Possédant une baguette, il était obligé d’utiliser un autre sort que Foss pour produire cet effet. Grâce à ça, les filles parviendront à les suivre malgré leur invisibilité. Thalion entama la marche sans lâcher la main de son ami. Pendant que les filles semblaient amusées par cette situation, il s’interdit de penser à quel point la main de Nohan était douce.
Mot manquant :
Risqueras-tu de vivre un destin (aussi) misérable que le mien ?
Répétition :
— Je devais rester debout pour te surveiller(te tenir à l'oeil), mais je… me suis endormi. Quand je me suis rendu compte que tu étais parti, je suis allée chercher Eris pour la réveiller (la sortir du lit ou la tirer du sommeil)…
— T’as failli réveiller mes colocs, au passage.
A bientôt !
Je suis contente que mes descriptions te plaisent, je fais de mon mieux pour bien les travailler !
Merci pour tes remarques, je vais corriger ça !
A bientôt !
Sinon, le fait qu'ils soient tous les quatre pour aller dans la salle d'Astremi, va-t-il s'y passer quelque chose de dangereux ? J'ai hâte d'aller lire la suite.
Beau poème aussi ! Bien trouvé. J'ai aussi remarqué que les premières lettres de chaque ligne formaient le mot Astremi. C'est génial ! Mettre un détail que Thalion n'a pas remarqué je trouve que c'est super !!!
Toujours une très bonne description je n'ai aucun mal à comprendre l'histoire, c'est super !!!!!!
Ah, se rendre à l'antre du savoir et obtenir un souhait ne peut pas être une tâche aisé !
Merci du compliment ! Il fut un temps où j'écrivais des poèmes, j'ai essayé de réutiliser mon expérience même si ça faisait un moment que je n'avais pas écrit de poème x) Je suis agréablement surprise que tu aies remarqué ce détail ! Je me demandais si quelqu'un le remarquerait ^^
Tant mieux, je vais de mon mieux pour bien travailler les descriptions qui ne sont pas mon fort alors je suis contente que ça te plaise !
O_O ma tête lorsque Thalion appelle la bibliothécaire en hurlant. Je me souviens parfaitement de la dernière fois qu'on a vu le dragon.. À sa place, je n'aurais jamais osé xD
J'aime beaucoup les descriptions de la bibliothèque, les livres volants, les étagères qui bougent ! Par contre, j'ai eu un peu de mal à visualiser l'espace entre les étagères où Thalion est enfermé. Est-ce que le dragon le regarde depuis l'autre côté (à travers les livres) ou s'est-elle téléportée entre les « quatre murs » formés par les étagères pour être face à lui ? J'avais l'impression qu'il était vraiment bloqué entre les étagères.
Ah, je suis contente qu'ils soient tous les quatre ! Les choses sérieuses commencent !! Et on dirait bien que les sentiments de Thalion sont en train d'évoluer ! Hâte de voir s'ils vont vraiment réussir à trouver la voie vers cette fameuse bibliothèque ! (Et pourquoi ne pas demander au dragon d'abord?...elle me rappelle une certaine créature mentionnée plus tôt...^^)
Un dernier petit chipotage pour la route, si Thalion parle de son côté protecteur, ce serait mieux qu'Eris utilise un autre mot pour en parler à son tour et éviter une répétition.
À très vite :)
Je n'aurai pas osé non plus, mais Thalion n'est pas du genre à faire comme tout le monde xD
Thalion était vraiment bloqué entre les étagères qui formaient un espace clos, et la bibliothècaire s'est téléporté face à lui entre "les quatre murs". Je vais précisé la description de ce passage dans ce cas.
Ils ne demandent pas à la bibliothécaire car il est pas aisé de communiquer avec elle, généralement on est pas très à l'aise face à elle x) et puis ils évitent d'en parler aux adultes pour plus de discrétion.
Merci pour la remarque, je vais modifier ça !
J'espère que la suite te plaira, à très vite ^^ !
Oui je pense que quelques mots suffisent pour qu'on comprenne qu'elle se téléporte dans l'espace près de lui :)
Je disais ça pour rire de demander à la bibliothécaire ^^, au cas où Thalion ferait le rapprochement avec la légende !
Bon, cette fois ça y est, on est plongés dans le cœur de l'intrigue. Je me demande bien ce qui les attend dans cette salle d'Astremi, mais si tu as choisi de les rassembler tous les quatre, c'est forcément un passage décisif de ton roman.
Au passage, je pense que tu devrais trouver un moyen de faire apparaître cette salle à plusieurs reprises pour t'assurer que le lecteur n'ait pas oublié son existence. Elle semble essentielle à ton histoire, donc c'est fondamental que le lecteur sache bien de quelle pièce on parle. Tu dis que Thalion s'y rend souvent quand il est seul, mais au final on ne l'a vu qu'une fois au tout début quand Mme Luciphella l'y conduit pour la première fois. Ce pourrait être intéressant de nous raconter un épisode où il va s'y réfugier pour retrouver son calme et sa solitude (par exemple après le club de duel, quand il craint les Ombres ? Ou après avoir cassé la tronche de Camille dans les toilettes ?). Ou alors il faudrait juste l'évoquer si tu as peur d'être rébarbative. Mais en tout cas, on doit absolument en entendre parler entre sa première visite et ce chapitre, c'est indispensable à mon sens.
Sinon j'ai noté quelques longueurs dans la narration, notamment quand Thalion explique au lecteur pourquoi il n'a pas voulu emmener Nohan et Eris avec lui. Si tu avais évoqué la salle d'Astremi plus tôt, on comprendrait sans avoir besoin d'explication qu'il la considère comme son sanctuaire et qu'il ne veuille pas partager ce secret.
En tout cas, ces quelques derniers chapitres ont totalement ravivé mon intérêt pour l'intrigue de ton histoire. J'ai hâte de connaître la suite !
Ori'
C'est clair que pour l'intrigue, tu es en plein dedans !
Tu n'as pas tort. Jusque là, je ne l'ai pas davantage mentionné car j'avais peur que ce soit trop insistant ou trop lourd, mais c'est vrai que si je l'évoque pas plus souvent, le lecteur va oublier. Je vais y réfléchir. Et effectivement, si j'inclus un passage où il y retourne, je pourrai éviter la longueur que tu as relevé.
Contente que ces derniers chapitres aient ravivés ton intérêt ! J'espère que l'histoire continuera de te plaire ^^
J'adoooore les bibliothèques magiques et l'effet du concentré de magie que contiennent les livres sur leur environnement... ces bibliothèques peuvent être des pièges mortels si on y réfléchit bien XD.
Sinon, pauvre Thalion lui qui voulait se la jouer solitaire et discret, c'est raté! XD Mais bon, on voit du coup bien l'évolution du personnage de solitaire et asocial au début, il a toute une bande d'amis fidèles maintenant sans que ça le gène outre mesure.
Sinon, visiblement j'avais eu le nez creux avec la relation Thalion/Nohan... ;)
Bon, ben maintenant faut attendre une semaine pour avoir la suite, pffff, que c'est long!
Ravie que cette bibliothèque te plaise ! J’avoue que ça pourrait être un tantinet dangereux xD
Les plans de base de Thalion ont souvent tendance à foirer à cause d’un imprévu xD Mais effectivement ça montre bien son évolution ! Vu d’où il est parti, on peut dire qu’il a fait du chemin ( j’ai l’impression d’être fier de montrer à quel point mon enfant a bien grandit xD )
Oui, il se pourrait que tu ais bien deviné.. ;)
Courage, ça va vite passer !
Merci de prendre le temps de laisser un commentaire à chaque fois ! ^^
finalement Thalion n'aurait pas un peu le beguin pour Nohan?? :-)
Sinon, le chapitre est sympa, j'ai bien aimé le passage de la biliotheque et de la bibliothequaire. Dans un premlier temps j'ai trouvé que Thalion avait deviné assez vite pour la salle d'Astremi puis finalement vu que le poeme parle d'etoiles moi meme j'aivite pensé à cela .donc c'est vraiment pertinent que Thamion fasse cette déduction. La salle d'Astremi est bien la salle d'astronomie, ote moi d'un doute?!
quelques coquilles:
- atteindre plus d'une heure----- attendre
- des livres s'enfoncé----s'enfoncer
- son inspection ne revelèrent pas ...concluantes------ tout au singulier
A bientot pour la suite
Ahah, peut-être bien... ;)
Contente que ce passage t'ait plu ! Surtout que j'ai rajouté la bibliothécaire dans un instant d'inspiration juste avant de publier le chapitre x)
Non, ce sont deux salles bien distinctes ! La salle d'astronomie est la salle ou l'on fait cours, et la salle d'Astrémie est peu utilisée sauf par les prof d'astronomie, et méconnue des élèves !
Merci pour les coquilles, je vais corriger ça !
A bientôt !
désolé si des fois j'oublie des infos au passage....
Thalion connait cette salle grâce à son père c'est ça? ohlala un jour faudra que je relise tout depuis le début :-) hihi
A bientot
Nop, c'est Luciphella qui lui a montré (chapitre 9 je crois) mais son père y allait souvent quand il était jeune.
Ahah, si tu relis tout, je serai ravie d'avoir un de tes retours après ! Tu es la première personne à avoir régulièrement suivie la publication des chapitres dès le début, et depuis, j'ai pratiquement retravaillé tous les chapitres ! Il y a beaucoup de choses qui ont été modifiées entre temps :)
A bientôt !