C’était Bothik, le Prêtre d’Orssanc, qui avait eu l’idée de leur infiltration. Les renseignements du Seigneur Jahyr l’avaient confirmé : les Stolisters disposaient de trois camps principaux. Le plus important, sur Druus, en occupant le Palais Impérial. Le deuxième, sur Ciryatan, le monde dédié à Orssanc, où ils imposaient le culte d’Orhim. Le troisième, sur Bereth, où Dame Anka leur avait accordé une mince place pour protéger son monde d’un bombardement. Les Stolisters savaient-ils que la loyauté de Dame Anka à leur égard était fragile ? En tout cas, d’après Jahyr, ils mettaient la pression sur la Famille dirigeante de Bereth.
D’un commun accord, ils avaient décidé d’opter pour le camp de Ciryatan. Le plus logique était que les Stolisters gardent l’Éveillé proche d’un lieu de culte. Surielle espéra qu’ils aient raison. Sur la carte de Ciryatan que le Prêtre avait déployée devant eux, Rayad lui avait expliqué que le Quatrième Monde était peu peuplé, et quelque peu tombé en disgrâce, ces dernières années, du fait de la traitrise de l’Arköm Samuel envers le trône impérial. Depuis l’invasion des Stolisters, ils n’avaient aucune nouvelle de la Famille censée représenter Ciryatan. Bothik penchait pour une extermination totale, comme les Stolisters avaient essayé avec le clergé d’Orssanc. A l’heure actuelle, leur révéla-t-il, il devait y avoir moins d’une cinquantaine de Prêtres encore en vie, aspirants compris.
Même Alistair avait paru surpris par l’opiniâtreté des Stolisters. Il n’était pas croyant, de là à tuer des gens simplement parce que eux vénéraient une divinité en laquelle il ne croyait pas, il y avait un pas qu’il ne franchirait pas.
Le gros des troupes Stolisters était stationné sur Druus ; ils s’attendaient clairement à un assaut sur la capitale, et Surielle savait que Rayad en était chagriné car il en avait fait son second objectif. D’un autre côté, cela leur laissait le champ libre sur Ciryatan. Leur camp était situé au Sud des Montagnes de la Source ; ils y embrigadaient des “volontaires” pour renforcer le culte d’Orhim. C’était donc leur objectif. S’immiscer dans le camp, trouver l’Éveillé, évacuer.
C’est la gorge nouée par l’appréhension que Surielle grimpa dans la Navette. On lui avait fourni des vêtements pratiques et confortables ; ainsi qu’une cape qui permettrait de masquer ses ailes. Surielle doutait de l’efficacité du camouflage. Il faudrait vraiment qu’ils fassent vite. Mettre la main sur l’Éveillé, repartir illico.
Jamais elle ne passerait pour l’un des locaux.
Pour éviter d’attirer l’attention, Rayad avait mis des lentilles. C’était vraiment étrange de le voir avec des yeux marron. Surielle avait encore du mal à s’y faire.
Alistair était avec eux, malgré le désaccord qui l’opposait à Rayad. Surielle avait cru que les deux hommes allaient en venir aux mains. Un instant, Surielle avait cru qu’Alistair ne céderait pas. Mais même s’il avait sa fierté, Rayad était le futur Empereur, son employeur, et s’il souhaitait rester au sein des Maagoïs, il devait se plier à la hiérarchie.
Elle doutait qu’il soit allé parler à son père. Le Commandeur lui avait paru bien plus strict que son père ou son oncle Aioros. Et Alistair était l’ainé. De ce qu’elle avait vu, Surielle devinait que son père attendait de lui une conduite irréprochable.
Ses parents lui manquaient d’autant plus. Son père s’était toujours montré compréhensif avec elle. Il parlait peu, mais chacune de ses attitudes transmettait ce qu’il attendait d’elle.
Le trajet lui parut très long. Alistair, maussade, ne décrocha pas un mot. Rayad était sombre, lui aussi. Alistair restait son meilleur ami ; il savait que l’avoir ainsi poussé dans ses retranchements pouvait lui coûter son amitié.
Cinq soldats Maagoïs les accompagnaient. Ils étaient placés sous les ordres d’Alistair. Surielle les trouvait menaçants.
Quant à Bothik, le Prêtre d’Orssanc… les yeux fermés, il semblait marmonner une prière à Orssanc, effectuait régulièrement ce qu’elle devinait être des gestes de protection.
Rien qui ne rassure Surielle.
Elle tenta de se rappeler quelques exercices de respiration que son père lui avait enseignés. Le stress lui nouait la gorge, tétanisait ses muscles, transformait son estomac en un sac de nœuds.
Qu’aurait fait sa mère ? Qu’aurait dit son père ?
Et la présence de Shaniel lui manquait. La princesse était terriblement superficielle par moments, mais Surielle se sentait isolée au milieu de tous ces hommes. Une autre présence féminine n’aurait pas été de trop.
Surielle reporta son regard sur l’habitacle. Comment cette… chose parvenait-elle à voler ? Rayad avait tenté de lui expliquer. Des moteurs, de l’énergie, de la portance… C’était tellement contre sa nature de faire confiance à cette grosse structure de métal alors qu’elle possédait des ailes.
Dire que Rayad et les autres terrestres s’étaient équipés de parachutes « au cas où ». Eraïm soit remercié, on leur avait épargné cet accoutrement, à Alistair et à elle.
Surielle posa sa main sur le métal froid autour de son siège. La paroi tremblait. Elle déglutit, croisa le regard de Rayad qui sortit de sa réserve pour la rassurer d’un sourire. Apparemment, la situation était normale. Elle espérait que le Commandeur se soit occupé de la flotte des Stolisters. S’ils leur tombaient dessus dans l’espace, ils n’avaient aucune chance. Si le manque d’oxygène ne les tuait pas, le froid mortel de l’espace intersidéral s’en chargerait.
Dans le silence qui régnait à bord, Surielle sentait la tension qui s’amplifiait, seconde après seconde.
Tension entre Rayad et Alistair. Tension entre elle et Alistair. Tension entre Alistair et ses hommes.
Tension entre les pilotes de la navette et leurs occupants. Tension entre Alistair et Wakuo.
Eraïm, les Stolisters n’auraient peut-être pas à faire grand-chose pour que la mission soit un désastre.
Ils allaient se saborder eux-mêmes.
Surielle fut brutalement tirée de ses pensées moroses lorsque la navette fut ballottée dans tous les sens.
— Qu’est-ce que c’est, ça ? s’affola-t-elle.
— Des turbulences, répondit calmement Rayad. Tu ne crains rien.
Alistair ne dit rien, mais un léger sourire qui flottait sur ses lèvres. Surielle lui décocha un regard noir. Comment osait-il ! Elle serra les poings. Il paierait pour cet affront !
— Si cela peut vous rassurer, demoiselle Surielle, les cieux sont sûrs, intervint Wakao. Le Commandeur n’aurait jamais autorisé le décollage d’une navette avec à son bord le prince héritier s’il avait eu le moindre doute pour sa sécurité.
— Appelez-moi simplement Surielle, lui répondit-elle avec un sourire. Et merci.
Il était évident qu’ils étaient partis sur de mauvaises bases. Encore la faute à Alistair, d’ailleurs, qui l’avait utilisée. Rayad lui avait expliqué que Dame Anka leur avait envoyé une délégation, dont le seigneur Kota sy Reysuri était le représentant. La fameuse cape bleue de leur première réunion. Et le capitaine Wakao commandait les quelques soldats de son escorte. Qu’il se joigne à eux pour cette recherche de l’Éveillé était de bon augure, selon Rayad.
Wakao inclina légèrement la tête en lui rendant son sourire. Si Rayad approuva silencieusement, Alistair détourna ostensiblement le regard. Surielle retint un soupir et espéra que Rayad et Alistair se réconcilient rapidement. Elle venait à peine d’apprendre à apprécier son cousin et voilà qu’il redevenait l’individu hautain et arrogant qu’elle avait découvert en premier lieu. A quoi jouait-il ?
*****
La navette les déposa sur Ciryatan quelques heures plus tard,en pleine nuit, après avoir passé la ville de Néamis. Pour l’instant, tout se déroulait comme prévu. Les pilotes camouflèrent la navette en étendant de grands filets de camouflage. Ils resteraient aux aguets, prêts à venir les chercher dès qu’ils auraient accompli leur mission.
Surielle trouvait décidément très pratiques ces communicateurs qui permettaient de prévenir du moindre accroc dans le déroulement d’un plan. Un peu comme s’ils étaient tous Liés, sans en avoir les inconvénients.
Ils s’étaient posé dans une petite clairière, au coeur d’une vaste forêt. La hauteur des conifères et leur circonférence impressionnante apprirent à Surielle que les arbres n’étaient pas exploités. Une preuve supplémentaire que leurs renseignements avaient vu juste. Personne ne viendraient s’amuser à scanner des zones inhabitées, et sur ce Quatrième Monde, elles étaient nombreuses, d’après Bothik. Sous la domination de l’Arköm Samuel, de nombreux habitants avaient préféré quitter les lieux. Vingt ans plus tard, malgré un travail acharné des Prêtres d’Orssanc, Ciryatan restait la planète impériale la moins peuplée. Et Surielle percevait combien Bothik s’en voulait de leur manque de vigilance. Les adeptes d’Orhim avaient infiltré le clergé avant d’en convertir les initiés, sans jamais chercher à rejoindre les plus hauts rangs du culte où ils auraient été démasqués. Pour Surielle, il était clair que Bothik et ses pairs avaient fait de leur mieux. Comment redorer le blason d’un culte démantelé, reconstruit uniquement pour permettre l’utilisation d’une Porte avec leurs nouveaux alliés ? Ils avaient été trop peu nombreux, la population trop méfiante. Bothik tenait à retrouver l’Éveillé, souhaitait que l’ordinaire de la population s’améliore, que les gens retrouvent confiance en leur déesse.
Ils n’avaient plus qu’à rejoindre Némès, tout proche, à quelques heures de marche après la sortie de la forêt. Bothik leur avait déjà réservé des chambres dans la seule auberge du village. Surielle avait demandé s’il était vraiment raisonnable de débarquer ainsi, à un peu plus d’une douzaine, dans un coin perdu où personne ne devait s’aventurer pour le plaisir. Wakao lui avait répondu que les Stolisters recrutaient à tour de bras, et que les volontaires n’étaient pas si rares. Une révélation qui avait amené Rayad à grincer des dents. Il était facile d’allécher les plus influençables de ses sujets avec de belles promesses….
Après avoir grignoté une barre de céréales, ils se mirent en route. Alistair ouvrait la voie. Sa vision de nuit était sans égale parmi leur groupe ; il les prévenait de chaque obstacle. Surielle ne comprenait pas comment il pouvait voir aussi bien sans être lié, et ce n’était que l’une des nombreuses questions sans réponse qu’elle se posait à propos de son cousin. Elle aurait aimé le questionner davantage, mais avec cette nouvelle distance qu’il avait mise entre eux, elle n’osait pas. Elle regrettait l’ébauche de complicité qui s’était instaurée entre eux ; qu’il se soit fâché avec Rayad, d’accord, elle pouvait le comprendre, mais pourquoi devait-elle être la cible de sa mauvaise humeur ?
Le jour se levait quand ils sortirent enfin de la forêt. Surielle n’en pouvait plus du feuillage qui fouettait ses bras et son visage, quand elle ne trébuchait pas sur une racine. Elle avait juste envie de maudire Alistair.
Ils marchèrent encore et encore, longtemps, dans un silence maussade, troublé par le chant matinal des oiseaux qu’ils croisaient çà et là, perchés sur les branches d’arbres isolés. Il n’y avait pas de chemin, alors ils traçaient leur route au milieu des herbes hautes de la prairie. Surielle espérait qu’aucun grand prédateur ne s’y trouve, mais ses compagnons n’avaient pas l’air inquiet.
Le soleil était haut dans le ciel quand ils atteignirent le petit village de Némès. Curieuse, Surielle chercha à noter les différences avec les maisons de son univers. Et elles étaient moins nombreuses qu’elle ne l’aurait cru. Certes, le matériau semblait être différent ; mais la taille était similaire, avec un ou deux étages, une rue principale bordée de rues secondaires plus étroites, des commerces au rez-de-chaussée, et des odeurs alléchantes de pain chaud qui lui rappelèrent qu’elle n’avait pas mangé depuis fort longtemps.
Certaines fenêtres n’avaient pas de volets, les façades étaient sombres, et les rares passants plutôt pressés. Surielle se demanda quelle allure ils avaient, avec les soldats qui les accompagnaient. Ils n’étaient pas en uniforme, pour éviter de se faire remarquer, mais ils ne pouvaient s’empêcher d’avoir une certaine raideur dans leur posture. Elle rajusta la large cape qui camouflait ses ailes et s’obligea à rester vigilante malgré sa fatigue. Ses ailes étaient moins connues que celles d’Alistair, mais les ailés restaient rares sur le sol impérial, et susciteraient immanquablement la curiosité.
Bothik consulta sa tablette avant de les conduire jusqu’à l’auberge ; leur réservation s’était faite plus tôt, sur Iwar. Surielle, exténuée, fut heureuse de s’asseoir enfin. Elle n’avait pas l’habitude de marcher autant. Quel intérêt, quand on avait des ailes ?
L’aubergiste, une femme affable d’une quarantaine d’années prénommée Amélia, les accueillit avec un sourire qui ne se reflétait pas dans ses yeux gris. Ses cheveux noirs étaient remontés en un chignon impeccable d’où ne s’échappait aucune mèche, et le tablier qui ceignait sa taille était impeccablement blanc. Bothik sortit de nouveau sa tablette, discuta de leurs arrangements. Amélia acquiesça plusieurs fois, lui confia un pass électronique avant de disparaitre dans les cuisines.
Sur un geste du Prêtre, le groupe monta les escaliers et se retrouva dans un salon privatisé. Ils étaient à peine installé qu’Amélia reparut avec deux lourds plateaux. Surielle se rendit compte qu’elle était affamée. Le fumet qui s’échappait des plats lui mettait l’eau à la bouche. Pourtant, elle attendit que l’aubergiste ferme la porte derrière elle pour oser s’asseoir. La meilleure des capes montrait ses limites en position assise ; il était inévitable que ses ailes dépassent.
— Pas trop fourbus ? commenta Rayad avec un sourire.
Surielle lui retourna un regard noir, Alistair parut furieux d’être d’accord avec elle et Bothik étira ses jambes.
— Nous avons l’habitude de parcourir des distances bien plus grandes, dit Wakao tandis que ses hommes acquiesçaient.
Un brin de suffisance suintait de ses paroles et Surielle oublia toute sa gentillesse précédente.
— Mes Maagoïs sont parfaitement capables de couvrir la même distance que tes hommes en deux fois moins de temps, siffla Alistair.
Wakao croisa les bras.
— Permets-moi d’en douter. Vous vous êtes ramollis, depuis que nous sommes en paix.
— Je ne veux pas de compétition entre vous, intervint Rayad. Nous sommes là pour trouver l’Éveillé, pas pour comparer Bereth et Iwar. Si vous n’êtes pas capables de mettre vos dissensions de côté, vous pouvez rentrer. Est-ce clair ?
— Très clair, majesté, marmonnèrent les deux hommes à l’unisson.
Le ragoût n’avait rien d’exceptionnel, songea Surielle, mais sa faim était telle qu’elle n’en laissa pas une miette. Ses compagnons l’avaient imitée, utilisant un quignon de pain pour saucer les derniers morceaux sur leurs assiettes.
— Rappelle-nous à quoi ressemble l’Éveillé, Surielle ?
Mal à l’aise alors que tous les regards se braquaient sur elle, ses ailes s’agitèrent sous le lourd tissu de sa cape brodée.
— Une plume est tatouée sur sa nuque. Et d’après Bothik, les Stolisters auront remarqué sa singularité. Il doit être bien gardé, au minimum.
Alistair ricana.
— La belle affaire. On est censé pénétrer leur camp comme ça, l’air de rien ?
— Mes hommes en seront capables, dit Wakao.
— Rien ne t’obligeait à venir, Alistair, rétorqua Surielle.
— Je suis là pour Rayad, répondit-il sèchement.
— Parfait, riposta Surielle. Je n’aurais pas besoin de toi, de toute manière.
— Nous sommes une équipe, rappela Rayad pour tenter d’apaiser les tensions. Nous devons agir ensemble.
Alistair croisa les bras et se détourna ostensiblement. Rayad soupira. Orssanc le préserve de l’obstination des ailés, et de leur sens de l’honneur !
— Vous allez faire ce que je dis, grinça-t-il.
Il détestait contraindre ainsi son ami. Lui en voulait-il encore d’être séparé de Shaniel ? Ce n’était pourtant pas la première fois et ce serait loin d’être la dernière. Son rang de lieutenant au sein des Maagoïs l’amenait à des missions fréquentes, loin du Palais Impérial où se vivait Shaniel.
Le Prêtre sortir sa tablette, la posa sur la table après avoir empilé leurs assiettes vides.
— Le camp est tout proche de Némès, précisa-t-il. Peut-être pourrions-nous louer un véhicule pour nous y rendre ?
— Il va être difficile d’en trouver un assez grand pour tout notre groupe dans ce coin paumé, nota Wakao.
A contrecoeur, Alistair acquiesça.
— Que font-ils dans ce camp ? questionna Rayad avec curiosité.
Bothik haussa les épaules.
— Mes renseignements ne vont pas jusque-là. Je crois qu’ils sont en train de construire un complexe à la gloire de leur dieu.
— Repérons les lieux discrètement cet après-midi, alors, dit Rayad. Alistair, Wakao, je veux que vos hommes aillent jusqu’au camp, sans se faire repérer. Je veux des informations concrètes sur la taille de ce campement, le nombre d’hommes, leur fonction… et surtout,que tout le monde revienne sain et sauf. Nous en reparlons ce soir, et nous agirons demain, après une bonne nuit de sommeil.
A son soulagement, Alistair et Wakao acquiescèrent avant de s’empresser de donner leurs consignes à leurs hommes, lesquels se retirèrent.
L’après-midi passa dans une longue attente. Surielle tournait en rond, tandis que Rayad et Bothik compulsaient les nouvelles sur leurs tablettes.
— Les troupes sur Iwar se replient, semble-t-il, marmonna Rayad.
— N’est-ce pas une bonne chose ?
— S’ils se regroupent pour submerger Aranel, qui ne pourra se défendre, c’est très mauvais.
— Aranel… le Sixième Monde ? hasarda Surielle.
— Oui. C’est là-bas qu’on extrait les cristaux Kloris pour les armes des Maagoïs, et c’est la planète qui a le meilleur climat pour l’agriculture. Il va falloir que Dame Anka se décide, cette fois, s’agaça Rayad. J’ai besoin de ses troupes.
— Pourquoi ne pas les contacter directement ? questionna Surielle, perplexe.
— Il est mal vu de contester frontalement la domination d’un Seigneur, expliqua Bothik. Cette décision pourrait lui coûter la fidélité de Dame Anka.
Surielle soupira. La politique, c’était vraiment bien trop compliqué à son goût. Peut-être ferait-elle mieux de se consacrer à la voie des armes, comme Alistair, comme son frère. Tout était plus simple, avec une épée.
— Il va quand même falloir que je prenne une décision, dit Rayad, contrarié.
— Tu ne peux pas contenter tout le monde, tu sais, avança Surielle. Quelle que soit ta décision, certains la mettront en doute.
Bothik acquiesça.
— Votre père n’a jamais hésité à écraser ceux qui s’opposaient à lui. Ne craignez pas de vous montrer trop exigeant.
*****
Les soldats revinrent le soir, peu après le coucher du soleil, Wakao et Alistair à leur tête. Les deux groupes ne se mélangeaient pas, nota Surielle.
— Nous n’avons rien trouvé de concret, commença le capitaine Wakao. Néanmoins, il y a beaucoup trop de rumeurs pour les tenir comme négligeables.
— Quelles rumeurs ? demanda Rayad en fronçant les sourcils.
— Une silhouette encapuchonnée qui leur donne la victoire, apparemment, répondit Alistair. Personne n’aurait jamais vu son visage.
Wakao hocha la tête.
— Elle est toujours encadrée par des Prêtres Stolisters. Je doute qu’il s’agisse d’une coïncidence.
— Nous n’aurons qu’une seule chance, rappela Rayad. Une fois que nous serons découverts…
— Qu’est-ce que tu décides ? demanda Alistair.
Surpris, Wakao considéra les deux hommes. Le ton sur lequel Alistair s’adressait à son prince était à la limite de la civilité, alors que leur amitié était de notoriété publique. Il y avait là matière à creuser, et il se promit d’ouvrir l’oeil.
Tout renseignement était bon à prendre, après tout, et si Iwar était en disgrâce, il y aurait peut-être des opportunités à saisir.
Bothik penchait pour une extermination totale
→ Pourquoi préférer un dieu par rapport à un autre ? Pourquoi l’un serait-il meilleur que l’autre ? Je déteste tellement les guerres de religion pour ça. Une cohabitation, des pourparlers ? Non ? On massacre et on voit après ? Ah bon… Tant pis…
Même Alistair avait paru surpris par l’opiniâtreté des Stolisters. Il n’était pas croyant, de là à tuer des gens simplement parce que eux vénéraient une divinité en laquelle il ne croyait pas, il y avait un pas qu’il ne franchirait pas.
→ N’est-ce pas exactement ce que Bothik vient de proposer ?
C’est la gorge nouée par l’appréhension que Surielle grimpa dans la Navette.
→ Ce fut la gorge nouée (et je suis surprise par la majuscule à « Navette », c’est un vaisseau si important et unique qu’il ait droit à un tel honneur ?)
ainsi qu’une cape qui permettrait de masquer ses ailes.
→ mais qui l’empêche de s’envoler rapidement en cas d’urgence, non ? Surielle, aîlée, devrait au moins s’en inquiéter.
Rien qui ne rassure Surielle.
→ rassurait ou rassura
Tension entre Alistair et Wakuo.
→ Wakao
La navette les déposa sur Ciryatan quelques heures plus tard,en pleine nuit,
→ il manque un espace entre la virgule et « en pleine nuit »
Les pilotes camouflèrent la navette en étendant de grands filets de camouflage.
→ répétition de « camoufler ». Proposition : « les pilotes dissimulèrent la navette »
Ils s’étaient posé dans une petite clairière,
→ posés
Personne ne viendraient s’amuser à scanner des zones inhabitées
→ viendrait
Bothik leur avait déjà réservé des chambres dans la seule auberge du village.
→ le mot « auberge » ne fait pas du tout technologique. Surielle pourrait dire hotel et tu précises : un mot qu’elle venait d’apprendre être synonyme d’auberge dans l’Empire.
Pourtant, elle attendit que l’aubergiste ferme la porte derrière elle pour oser s’asseoir.
→ pareil : aubergiste ? C’est une femme de chambre. D’ailleurs, dans un hotel, ce n’est pas la même personne qui accueille les clients, qui leur trouve une chambre, qui les mène et qui leur apporte à manger.
Le ragoût n’avait rien d’exceptionnel, songea Surielle
→ peut-être pourrait-elle se demander ce qu’il contenait, probablement des animaux et des plantes n’existant que sur ce monde… Peut-être un goût pourrait-il lui rappeler chez elle ou au contraire lui rappeler à quel point son monde et sa cuisine lui manquait.
Je n’aurais pas besoin de toi, de toute manière
→ je n’aurai pas
loin du Palais Impérial où se vivait Shaniel.
→ le « se » est de trop
Le Prêtre sortir sa tablette,
→ sortit
et surtout,que tout le monde revienne sain et sauf.
→ il manque un espace entre la virgule et « que tout »
Ah, je suis tellement d'accord pour les guerres de croyance...
Là c'est plutôt pour montrer que les partisans de Orhim sont vraiment méchants (ok mais qui en doutait ?) . Vrai que c'est aussi une solution "facile" (plutôt que de chercher les bonnes grâces de la Famille, hop on tue tout le monde...).
Après je me suis peut-être mal exprimée dans le texte, parce que Bothik suppose que la Famille dirigeante de la planète a été exterminé, et n'est pas lui favorable à l'extermination de tous ceux qui ne pensent pas comme lui.
J'étais partie sur une auberge parce que c'est vraiment un petit village rural, on va dire. Mais ça pourrait être un petit hôtel miteux, d'ailleurs, qui montrerait que tout n'est pas top et nickel côté impérial. Et faut que j'appuie davantage sur les réactions de Surielle face à tout ça. Idem pour la cuisine.
Merci aussi pour les coquilles :)