CHAPITRE 27

CHAPTER 27

 

1.

Libby ne manque pas d’air ! En soi, c’est une bonne chose, surtout quand on a été poignardé récemment. Mais l’irritation me gagne.

Depuis que je l’ai sortie d’affaire, je l’ai contactée pour que nous puissions nous retrouver, parler à cœur ouvert des Semblables qui nous entourent.

Qu’elle n’ait pas le temps, je peux le comprendre, même si, entre nous, trouver un quart d’heure pour partager un Frappuccino à Starbucks, j’ai du mal à croire que ce soit impossible. J’ai laissé des messages empreints de compréhension, elle ne m’a même pas rappelée.

Amy me dit que des secousses sismiques traversent Trinity depuis que Rob a annoncé subitement qu’il prenait sa retraite, une décision que personne n’a vue venir. Je suis pétrie de patience mais depuis que je sais Guillain et maintenant Bergaud dans la région, je vis mal de ne pas pouvoir parler à Libby. Les connaît-elle ? Se connaissent-ils ? Si Bergaud est un Semblable, qu’en est-il de ses sombres comparses ? Et si ce n’était pas Bergaud mais quelqu’un qui lui ressemble ? … Je ne cesse de tourner les hypothèses dans mon esprit, nuit et jour, et c’est dur de ne pas pouvoir les partager avec la seule personne qui peut comprendre mes tourments.

Je l’appelle à nouveau et j’aboutis sur sa boîte vocale, une fois de plus. Son message promet de rappeler “dès que possible”. Sa voix est douce, convaincante.

- Tu te fous de ma gueule ! dis-je quand c’est mon tour de parler.

A ma propre surprise, voilà qu’une tirade furieuse, toute en Italien, la langue qui me vient toujours quand je suis en colère, émane de ma personne. Je lui reproche de ne pas avoir eu la politesse minimale de me rappeler. Je lance dans la foulée :

- Je t’ai aidée sans rien attendre en retour, et heureusement, parce que c’est exactement ce que j’ai reçu !

Et puis, encore bruissante d'énergie furieuse, je me mets à préparer ce poulet au curry pour le dîner de demain soir.

 

2.

Les jumeaux ont choisi de célébrer l’anniversaire de leur mère en organisant un dîner dans le jardin. Ça ne me surprend pas que Katherine soit du signe du Lion, puissante, généreuse, protectrice des siens, et ne craignant pas d'égratigner les autres pour qu’ils se tiennent à distance respectueuse. Une grande fête est prévue le weekend prochain avec ses frères et sœur et tous les cousins. Cette célébration en plus petit comité a lieu le jour précis de sa naissance.

Jackson m’a demandé de préparer quelque chose de bon, et j’ai compris à son choix de mots et à son air un peu embarrassé qu’il préfère que Katherine ne sache pas que je suis aux fourneaux. Il semble qu’il n’ose pas enfreindre une sorte d’embargo maternel. J’ai proposé un plat exotique que tous aiment et qui est meilleur réchauffé le lendemain. Jackson viendra le chercher tout à l’heure, avant que sa mère ne revienne de Boeing.

Pour Greg, c’est une date qui compte : le premier anniversaire de Katherine qu’il célèbre en homme libre depuis 17 ans, et cela arrive alors qu’il prend ses marques à son nouveau travail, à plein temps cette fois. Je m’habitue à son absence du matin au soir. Il est ravi, un peu fébrile, son enthousiasme fait plaisir à voir. Parfois, selon l’organisation de sa journée, nous pouvons déjeuner ensemble.

L’odeur du poulet saisi dans le ghee se répand. Ça va devenir divin quand j’ajouterai les épices, grains de moutarde, coriandre, cumin et cardamome, que j’ai frit dans une petite poêle, ce qu’en Inde on appelle le Takda, puis concassées. Je râpe l’ail et le gingembre frais que j’ajouterai ensuite.

Ces effluves ragaillardissent mes sens, tout comme cette activité si familière qui me remet debout quel que soit les circonstances. Toutefois, la perspective de prendre l’avion dans 48 heures me tourmente constamment. J’essaie d’ignorer l’angoisse qui s’est installée le soir de ma prise de billets et s'accroît de jour en jour.

Le carillon résonne et je souris. C’est Jackson. Il a pris l’habitude de me rendre visite dans la journée, son IPad sous le bras. Il dit que ma présence stimule sa créativité. Nous bavardons et parfois le silence s’installe, tandis qu’il utilise sa tablette, et que je suis devant mon portable ou dans la cuisine. Il m’a demandé plusieurs fois de masser ses pieds. J’ai ri et refusé tout net. 

Là, il vient chercher le dîner de demain, qu’il prétendra avoir ramené de “Gateway to India'', un des restaurants préférés de Katherine. Il est en avance, le poulet et sa sauce épicée, qui attend encore des ingrédients essentiels, doivent continuer leur fréquentation intime sur le feu pendant un moment, et je prépare un riz pour les accompagner. J’aime prévoir un dîner abondant : chacun peut se servir largement. Souvent, des restes sont disponibles pour le lendemain.

Jackson va s’installer sur le divan, jouer avec les chats, surtout Guimel qui a une façon irrésistible de sauter sur place quand il bouge le ruban attaché à son porte-clefs. Il va boire un thé glacé ou une limonade aux fraises fraîches, et nous bavarderons. C’est un fait, sa présence atténue mes peurs de me trouver 10 000 mètres au-dessus du sol. Son optimisme, la confiance qui émane de sa personne me rassérènent.

Je lance, tout en ajoutant le lait de coco dans la sauce :

- Entre ! C’est ouvert.

A ma surprise, à la place de Jackson, je vois le visage de Libby et ses épaules se glisser dans l'entrebâillement de la porte. Elle a un sourire incertain et dès que nos regards se rencontrent, elle agite un long crayon auquel elle a accroché un mouchoir : un drapeau blanc improvisé.

- Je peux entrer ?

J'éclate de rire et je lui fais signe de me rejoindre.

 

3.

Les femmes en position d’autorité arborent souvent des vestes ou des blazers stricts dans des tons sombres. Mais j’ai toujours vu Libby porter des robes très colorées souvent décorées de motifs floraux. Aujourd’hui, elle semble flotter dans un nuage rose pâle, tant le tissu semble léger, composé de ce qui ressemble à des vagues successives qui descendent jusqu'à ses genoux. La couleur contraste avec celle de ses bras et jambes, d’un doré sombre, ce que les américains appellent “golden brown”, un terme le plus souvent utilisé pour décrire le stade idéal de cuisson d’un gâteau.

Voyant mon regard sur son vêtement, elle baisse les yeux sur le camaïeu de couleurs tendres et sourit.

- Oui, c’est ma façon de montrer à la congrégation que nous traversons une période de changements, mais que ce n’est pas une tragédie. Rob a été le pasteur de Trinity pendant presque 30 ans, son départ est un deuil pour certains. Ils sont un peu perdus, ils se sentent presque coupables de préparer son remplacement…

Libby présente alors des excuses de ne pas m’avoir rappelée - une profusion de mots - j'apprécie le geste mais je m’impatiente. Nous avons peu de temps pour parler à cœur ouvert, Jackson va venir. Je veux l'interrompre, mais elle se perche sur un des tabourets hauts de la cuisine et contemple avec un grand sourire le contenu de ma poêle.  Soudain elle se trouble.

- C’est pour le dîner ? Demain, pas ce soir - je ne me trompe pas ?

- C’est bien demain. Ma recette gagne à être réchauffée. 

- Ah bon… je commençais à douter de moi ! J’ai des rendez-vous tout à l'heure…

Je prends ma respiration pour lui poser une question sur Guillain mais elle me devance.

- Tu sais que Greg m’aide beaucoup ? Il est parfait pour écouter les uns et les autres et calmer les esprits - officiellement, il est mon assistant administratif, mais ce qu’il fait, c’est déjà un ministère. Il est parfois un peu impatient. Quelqu’un donne un avis, pose une question, il veut répondre immédiatement, alors que parfois ce n’est pas une mauvaise chose de laisser passer un peu de temps…

Je pose ma cuillère en bois et lui jette un regard goguenard. Je marmonne :

- Sans blague…

Libby fait une petite grimace. Elle poursuit rapidement :

- Je sais, je sais…. Mais pour lui, garde ça à l'esprit, s’il te demande conseil… D’ailleurs, il te mentionne souvent, “ma girlfriend Max dit toujours…” ce qui est une bonne chose, il fait savoir qu’il n’est pas disponible, certaines dames peuvent facilement s’infatuer… tu as vu l’effet qu’il a sur Molly ! Elle ne rate pas un seul de ses cours de yoga.

Elle s’interrompt un instant et cette fois, je réussis à changer de sujet. 

- Celui qui t’a frappée, tu le connais ? Je l’ai vu sans foulard quand il prenait la fuite. Il m’a fallu du temps mais à présent, je suis à peu près sûre…

Libby prend une respiration rapide, et lève un index, un geste qui, pour les Américains, demande une pause immédiate.

- Je ne veux pas parler de ça maintenant.

Je m'interromps, stupéfaite. Si nous n’en discutons pas maintenant, quand ? N’est-il pas urgent de réfléchir à cette menace ?

Evidemment, je ne peux pas la faire parler contre son gré. Elle évite mon regard et je perçois pour la première fois un mélange d’obstination et d’autorité qui émane d’elle. Elle a plusieurs siècles de plus que moi - dans le monde Semblable telle qu’elle le connaît, cela signifie-t-il qu’elle a droit au dernier mot ? Je n’ai jamais senti qu’elle exigeait obéissance ou respect de par sa position dans l'église. Le ton définitif de sa déclaration et son visage soudain fermé me donnent un aperçu différent. Je connais Libby l’amie, la pasteure. Je viens de rencontrer Libby la Semblable.

Déjà sa posture s’assouplit.

- Milo va venir, annonce-t-elle. Quand il sera là, on mettra tout sur la table, je te promets.

Elle parle comme s’il s’agissait d’apaiser une exigence un peu déraisonnable de ma part, un comble. Mais je ne relève pas. Milo ! Ça c’est une bonne nouvelle, une vraie ! Je ne peux pas dire que Milo soit un de mes frères - la fraternité, ça requiert de vivre sous le même toit, souvent dans des circonstances difficiles, pendant plusieurs années. Milo et moi ne nous connaissons pas depuis très longtemps, moins d’un siècle, mais nous nous apprécions. Nos chemins se sont croisés plusieurs fois depuis 1918. Il m’intimide et sa présence, en même temps, me calme. La simple promesse de sa venue m’apaise - il connaît Guillain, il aura certainement beaucoup à m'apprendre.

- Je ne risque pas de le rater ? Il arrive quand ?

- Non. Il m’a demandé plusieurs fois les dates de ton voyage. (Elle sourit avec une lassitude amusée) Il veut que tu sois là.

Je me sens honorée et un peu inquiète. A-t-il des choses spécifiques à me dire ?

- Alors qui vas-tu voir au Japon ? Amy me dit que tu as un frère là- bas ?

- Oui, Akira. Je l’appelle Akira, c’était son nom quand je l’ai rencontré au Moyen Age. Vous vous connaissez, il était le pianiste à l’Oranje Hotel à Singapour au début de la guerre…

Libby pousse un petit cri.

- Diego ? Diego di Angelo ? Le Chinois avec un nom Italien ? Il était très… si suave, charmant. Il plaisait beaucoup. On a quitté le pays ensemble. Oh, j’aimerais bien le revoir ! Alors c’est ton frère ? Raconte !

Je la soupçonne de m’orienter vers mon passé pour m'éloigner de notre conversation sur les événements présents. Peu importe, je me plonge dans mes souvenirs avec plaisir, même si je m’en tiens à l’essentiel. Libby m'écoute avec attention.

- Tu n’es pas trop inquiète à l'idée du voyage ? demande-t-elle finalement.

Je reste silencieuse un instant.

- Si. C’est ridicule, je sais mais…

- Ce n’est pas ridicule du tout ! J’ai horreur de prendre l’avion. Nous y sommes complètement vulnérables. Tu as un accident de voiture, tu cicatrices. Mais si un avion explose en vol, ton corps est pulvérisé… et c’est terminé.

Je frissonne.

- Exactement. Le risque d'être détruit…

Nous ne mourons pas. Mais nos corps ne sont pas indestructibles. Si nous sommes en miettes, nos vies s’interrompent pour toujours. Et que devenons-nous alors ? Où allons-nous ? Existe-t-il un au-delà pour nous ? J’imagine ma petite Sainte, sa mission terminée, bailler longuement et s'éloigner.

- En plus, ajoute Libby, ça a failli t’arriver avec cette bombe, dans ton restaurant à Paris… Ça doit te poursuivre, un choc pareil.

Elle pose sa main sur la mienne. Je proteste.  

- Ce n’était pas forcément une bombe ! Rien n’est sûr. Quand j’ai quitté la France, on parlait d’une explosion au gaz. La cuisine était ancienne…

Une expression confuse apparaît sur le visage de la pasteure.

- Tu n’as pas suivi les développements de l’enquête ? C’était une bombe, ils le savent à présent. C’est devenu une enquête criminelle, ça fait un moment !

J'éteins le feu sous mon curry et me mets à marcher de long en large pour essayer d'échapper à l’oppression qui me gagne.

- Ils ont dû enquêter sur moi… Nathalie Duval n’a vécu que huit ans !

- D'après ce que je sais, ils pensent que tu étais dans une sorte de “witness protection program”, que les services secrets d’un autre pays ou Interpol t’ont donné une nouvelle identité pour te protéger. Ils se demandent si ton passé t’a rattrapée.

Je reste silencieuse un moment. Mon passé m’a-t-il rattrapée ? Je pense au magicien qui savait si bien créer des bombes en toutes circonstances : Guillain, assis près de Milo trois jours avant l’explosion, … Et Bergaud…  Se connaissent-ils? Agissent-ils ensemble ? Bergaud était-il présent à Paris, dans je ne sais quelles coulisses, près de chez moi ? L'idée me révulse.

J’ouvre la bouche pour poser une de ces questions qui bouillonnent en moi mais Libby, qui m’observe, me devance.

- Je ne sais rien de plus.

Le ton de sa voix indique que c’est une conclusion, elle n’ajoutera rien, et elle se prépare déjà à prendre congé.

- Ca fait longtemps que je n’ai pas vu Aemouna, dis-je. Où est-elle ? Tu le sais?

J'espère prolonger notre conversation. Qui sait, sa réponse va peut-être me couper le souffle ? Rêvons un peu, Aemouna vit peut-être à Seattle ou dans l'île de Vancouver toute proche…  Ou alors vais-je apprendre qu’elle est de passage au Japon ?

- Je ne sais pas où Aemouna se trouve, répond Libby sombrement. De quand date votre dernière rencontre ? 

Je réfléchis.

- C’était au 18eme siècle. J'étais flûtiste dans un orchestre. Nous avons joué dans un château et parmi les invités, j’ai reconnu Aemouna. Mais nous n’avons pas pu être seules donc nous avons échangé des sourires de loin, c’est tout.

Libby s’est assise sur le divan et regarde droit devant elle, perdue dans ses pensées. Le silence devient si profond que j’imagine qu’elle n’ajoutera rien de plus. Mais finalement elle dit doucement :

- Je n’ai pas vu Aemouna depuis le début de ce siècle. Ce n’est jamais arrivé. D'habitude, nous savons toujours où est l’autre. Ça m'inquiète. Tu comprends, Milo, Aemouna et moi sommes les trois plus anciens Semblables. Nous avons un peu un rôle de guide pour les nouveaux. Au hasard de nos rencontres, nous leur expliquons ce qui fait notre existence, l’absence de vieillissement. Nous les accueillons, dans un sens. C’est ce qu’Aemouna a fait avec toi, je crois.

Je hoche la tête. Elle poursuit :

- Milo m’a parlé de la façon dont tu invitais les Semblables dans ton restaurant. C’est le genre d’esprit que nous encourageons. Milo a rencontré Sylvie grâce à toi et le moment venu, il l’a l'aidée à préparer ton départ.

Je la regarde avec surprise. Je ne savais pas ! Bien sûr, dans les jours qui ont suivi l’explosion, je n'étais guère consciente de mon entourage, la douleur était intense, je dormais beaucoup… mais je me souviens bien de Sylvie affirmant faire le nécessaire de son propre chef. Libby sourit.

- Milo a suggéré la région de Seattle parce qu’il savait que j’y étais. Ainsi, je pouvais m’assurer de loin que tu atterrissais en douceur dans cette nouvelle vie. Je n’imaginais pas que nous allions nous rencontrer si vite… Tacoma, une ville agréable, mais où les touristes européens n’ont pas de raison de venir. Tu as bien choisi quand tu es arrivée.

- Tu parles de Sylvie… Tu la connais ?

- Oui, je lui ai parlé - au 17eme siècle je crois ? quand elle a commencé à réaliser qu’elle ne mourait pas comme tout le monde. Je m’appelais Cassandra à l'époque.

- Cassandra ? Je croyais que c’était un des noms d’Aemouna…

- Non, non ! Cassandra, c’est moi ! Aemouna…

Elle a un sourire rapide, tendre, avant de continuer.

- Aemouna, c’est le nom que je lui ai donné, et elle l’utilise régulièrement, tu sais, tous les deux ou trois siècles, elle le reprend. Elle a vécu au temps de Jésus, et elle est presque sûre de l’avoir rencontré. Ce n’est pas si facile d'être certain. Les prophètes itinérants étaient nombreux à l'époque. C’est pour ça que je l’ai appelée ainsi, ça veut dire “la foi” en hébreu, même racine que “Amen”. Et aujourd’hui, je ne sais pas où elle est… dans un siècle où il est si facile de se faire signe.

Elle a un rapide mouvement des épaules, comme pour montrer son impuissance, puis se lève, s’approche rapidement, pose un baiser sur ma joue et se dirige vers la porte d'entrée. D’une voix toute différente, elle déclare :

- Ça sent très bon, on va se régaler demain !

 

4.

Peut-on éprouver simultanément un bonheur profond et des tourments de grande intensité ? Oh, je connais la réponse à cette question-là. Oui, tout à fait possible. C’est ce que j’ai fait pendant toute la soirée d'anniversaire de Katherine.

De retour à la maison, j'enlève mes sandales et, pieds nus, je me pose au bout de notre lit, les yeux dans le vague. Greg me rejoint, il s’assoit près de moi tout en déboutonnant sa chemise.

- Je crois qu’elle était vraiment contente, commente-t-il. Amy m’a dit qu’elle est parfois sarcastique ou triste ce jour-là. Et ton dîner était délicieux ! Le gâteau, là, avec des fraises, c’est aussi toi qui l’as fait ?

Je ne peux m'empêcher de sourire.

- Le fraisier ? Oui, je me suis appliquée, il fallait que ça ait l’air pro !

La concentration requise pour réaliser le dessert a été bienvenue, aligner les moitiés de fraises pour qu’elles forment une façade parfaitement lisse, cela m’a permis de vivre un après-midi loin des avions qui se brisent en plein vol.

- C’était une merveille ! affirme Greg en m’embrassant sur la tempe. Mais Jackson a poussé le bouchon un peu loin quand il a dit que ça venait de cette nouvelle pâtisserie “Chez Ma Voisine”...

Je soupire.

- Oui, ce n’était pas malin. Katherine est très perspicace. Si elle se doute que tout le diner est venu de ma cuisine mais que j’ai laissé Jackson prétendre le contraire, ça va la renforcer dans l'idée qu’elle ne peut pas me faire confiance… Je ne sais même pas pourquoi j’ai accepté de jouer le jeu.

C’est difficile de dire non à Jackson, voilà pourquoi. Instinctivement, on répond ce qu’il espère entendre et ensuite, c’est trop tard.

-  En tout cas, enchaîne Greg, elle était très contente de leur cadeau.

Je souris. Une enveloppe toute simple, fermée d’un ruban mauve. Katherine l’a ouverte et a poussé un cri de surprise et de joie.

- Tu savais que Barbara était enceinte ? demande Greg.

-  Non, bien sûr que non ! C’est le tout début de la grossesse, d’ailleurs, c’est peut-être imprudent de l’annoncer si tôt…

- Oh… Je suppose qu’ils savent ce qu’ils font… Évidemment, nos cadeaux, après ça, c’était un peu…

Il fait un geste de la main. Je ris en caressant doucement la surface de la bague qui s’est ajustée parfaitement à mon annulaire.

- En tout cas, mon cadeau à moi, je l’aime beaucoup.

- Montre-moi ta main…

Greg sourit en regardant la bague qui couvre la première phalange de mon doigt. Elle m’a tout de suite plu : un anneau surmonté d’un cloisonné où le lapis lazuli, la turquoise et le corail se côtoient en minuscules figures géométriques, créant une petite mosaïque. Quand je l’ai vue pour la première fois, des images ont surgi dans mon esprit. Cluny, le bleu du ciel créé à partir de lapis écrasé sur les immenses fresques de l’Abbaye, mon mariage impromptu et une certaine bague qui m’a tant manquée...   Je murmure :

- On dirait un vitrail…

Greg sourit. Quand il me l’a donnée, il m’a dit :

- Ce n’est pas vraiment une bague de fiançailles… enfin si, mais je ne veux pas que ça t’effraie, nous allons prendre tout notre temps. Si tu es d’accord… une façon d’indiquer que nous sommes en route ensemble vers… vers quelque chose de concret, tous les deux.

En route ensemble. Ça me plaît. Mais voici ma dernière nuit avant le départ. Une fois de plus, je ressens ce déchirement.  Penser au vol me donne mal au cœur - un malaise physique, un abîme sous mes pieds, prêt à m’aspirer. Je me sens tirée dans des directions contraires - vers l’avant, avec cette relation heureuse pleine d’avenir, et en chute libre vers le néant.

J’ai envisagé d’annuler mes billets. Akira comprendrait - il est dans sa propre lune de miel, nous n’avons pas vraiment besoin de nous voir. Il veut me parler de quelque chose. On peut faire ça par téléphone. En revanche, Greg vit une période de transition importante. Est-ce le moment de le laisser seul ? Dans l'obscurité de la nuit, j’ai même rédigé mentalement l’email expliquant mon revirement.

Mais au matin, l'équilibre intérieur de mes décisions a toujours basculé. Oui, j’ai peur de l’avion, surtout quand j’ai beaucoup à perdre. En provenance d’Europe, dans le désarroi de ma vie parisienne anéantie, mes craintes étaient marginales. Disparaître ? Une contrariété de plus, c’est tout.

Aujourd’hui, la peur est tangible, mais elle n’aura pas le dernier mot. D’un siècle à l’autre, j’ai avancé cahin-caha, sans que les conséquences de mes traumatismes, souvent gênants, ne me ferment de route. Et l'élément central de ma décision, c’est l’envie de revoir Akira, connaître son univers, rencontrer son boyfriend. Je n’ai jamais laissé passer une occasion de retrouver mon frère, surtout quand c’est lui qui me demande de le rejoindre.

La séparation va être difficile pour Greg et moi, mais trois semaines seront vite passées. Greg est si occupé à Trinity pendant qu’il s’investit dans son nouveau boulot, soucieux de ne pas décevoir la confiance de Libby et du conseil presbytéral, qu’il ne verra pas le temps passer. Se retrouver sans moi dans le duplex sera une expérience nouvelle pour lui : il n’a jamais vécu seul. Il est allé de la maison familiale, où tous les frères partageaient deux petites chambres, à la prison et sa promiscuité. Je le sens intrigué, impatient presque. Cette séparation peut se révéler fructueuse finalement. Je ne voudrais pas que l'appréhension d'être seul motive son attachement pour moi.

Et puis Bergaud. N’est-ce pas le moment ou jamais de quitter la région, même temporairement ? Où est-il ? Maintenant qu’il m’a reconnue, me cherche-t-il ? Il me sait connectée à Trinity, heureusement je n’y suis pas connue - sauf de Libby et maintenant Greg. Que peut lui dire Guillain, s’il le connaît, de ma vie américaine ? Pas grand-chose… Je ne veux pas que Greg soit en danger à cause de moi. Greg, et le reste de la famille… Que sait Libby de toute cette situation ? Pourquoi ne veut-elle pas en parler ?

Pendant le dîner, la pasteure était parfaitement détendue, assise entre Amy et moi, dans une petite robe bleu marine avec un col claudine. Katherine la considère avec froideur mais cela n’a aucun effet sur l’aisance de Libby. Il me faut peut-être quelques siècles de plus pour parvenir à ce degré de confort mental. Je suis toujours chagrinée que Katherine me montre sa désapprobation – je le perçois par mille détails. Par exemple, quand nous sommes arrivés pour le dîner, Greg m’a demandé aussitôt de lui montrer la bague et elle lui a jeté un regard distrait, en disant, comme si elle voulait gommer tout potentiel du bijou à concrétiser des fiançailles :

- Oui, c’est une gentille petite bague…

Greg n’a pas eu l’air de se formaliser. Je l’ai entendu expliquer à Vilma qu’elle avait été créée par un artiste Zuni, une tribu du Nouveau Mexique. Katherine, dans le même temps, accueillait Jackson et Barbara avec de grands transports d’affection.

Lors du dîner, si elle s'intéressa à ce que disait Libby sur le travail à l'église, ce fut pour demander, comme si elle était un parent d'élève s’adressant à une institutrice :

- Est-ce que Greg se conduit bien ? Il est sage ? Il vous donne satisfaction ?

Cela fit rire autour de la table, Greg semblait le plus amusé, mais je n’ai pas trouvé ça très drôle.

- Mais qu’est-ce qui va se passer à Trinity à présent ? a demandé Barbara. Tu vas prendre la place de Rob ?

- Oh, ce n’est pas si simple que ça ! s’est exclamé Libby en se servant de riz et en faisant circuler le plat. La recherche d’un nouveau pasteur, chez les Presbytériens, c’est aussi compliqué que de lancer une fusée dans l’espace! Un comité spécial est formé, toute la congrégation doit réfléchir à la mission de leur église, décrire leur vision d’avenir...des rapports doivent être écrits… ça prend plus d’un an. En attendant, ils ont besoin d’un pasteur intérimaire. Pour le moment, c’est moi. Avec l’aide de Greg.

Une fois dans notre lit, Greg et moi commentons le dîner tout en nous serrant l’un contre l’autre. La séparation imminente nous impressionne dans toute sa réalité prochaine.

- Tu sais, je peux vraiment t’emmener à l'aéroport…

- Mon chéri, qu’on se dise au revoir un peu plus tôt ou un peu plus tard, ça ne fait pas une vraie différence ! Et je sais comme cette réunion te tient à cœur.

Cela fait plusieurs jours qu’il se prépare à rencontrer les trustees qui ont la charge du patrimoine de l'église.  Il a préparé des petites fiches sur chacun d’entre eux et une liste détaillée de sujets dont il sera question. J’ajoute :

- Nous allons nous dire au revoir à la maison, entre nous, et ensuite ces trois semaines vont passer à la vitesse de l'éclair.

Je ne suis pas complètement sincère. J’aimerais que, sans me le dire, sans me poser la question, il décide de prendre le temps de me conduire. Libby lui a dit qu’il aurait bien le temps de rencontrer les trustees plus tard. 

Qui sait ? Peut-être qu’il aimerait que je lui dise que j’ai besoin de lui, que j’insiste pour qu’il soit à mes côtés dans ce moment de stress. Mais je sens qu’il est investi dans cette réunion à venir. Il aspire tant à être à la hauteur, digne de confiance.

La journée a été longue, et rapidement, Greg s’endort. Dans le couloir, les deux chatons se poursuivent.

Je revois le visage de Katherine alors qu’elle dépliait le foulard que Greg et moi lui offrons, une reproduction de la dame à la Licorne en provenance de la boutique du Musée du Louvre. Elle s’habille souvent en couleurs claires. Ce rouge profond peut s’harmoniser avec beaucoup de ses tenues.

Certes, ce n’est pas l’annonce d’un petit-enfant à venir (accompagnée de la promesse d’un mariage prochain, formulée en termes prudents par Jackson et Barbara) mais elle a hoché la tête avec appréciation et a montré le cadeau à sa mère.

Greg, qui la regardait avec attention, m’a jeté un coup d'œil ravi. Vilma fit compliment du cadeau mais évita de tourner le visage dans ma direction. Depuis le début du dîner, elle prenait soin de ne pas noter ma présence, un peu comme Jackson lors du barbecue du 4 juillet.

J'étais traversée par trop d'émotions pour en être frappée, mais je me souvins avec une certaine nostalgie de la façon dont elle m’avait accueillie dans la chambre d'hôpital d’Amy, m’embrassant avec affection puis tenant ma main dans la sienne pendant la conversation qui avait suivi.

Et puis, dans le moment de silence qui avait accompagné la dégustation du fraisier (comprenant les mimiques de Jackson à mon endroit, mimant l’extase en levant les yeux au ciel à plusieurs reprises) Katherine avait saisi son téléphone portable en pleines vibrations et s’était éloignée jusque dans la maison. En quelques chuchotements, les jumeaux avaient échangé des informations avec la tablée sur le nouveau gentleman-friend de leur mère.

Dès que Katherine eut le dos tourné, Vilma me regarda avec insistance, le visage illuminé d’un large sourire. Je compris : elle m’ignorait en présence de sa fille pour ne pas m’attirer d’ennui !

Ce sourire va me permettre de partir au Japon l’esprit un peu apaisé… 

Je ne peux pas dormir. Je n’ai même pas sommeil. Je discerne la silhouette d’Alpha, qui me considère du bout du lit, ce qu’elle fait souvent lors de ces nuits sans repos. Ils vont être seuls toute la journée, ces chats. Ils ont tellement l’habitude de ma présence du matin au soir… Combien de temps Alpha boudera-t-elle à mon retour ? Sent-elle que je suis sur le départ ? Je n’ai pas fait mes valises - je veux dire MA valise, je ne vais emporter que quelques vêtements et les deux, trois objets que je veux avoir avec moi si, pour une raison ou une autre, je décide de ne pas revenir.   

 

5.

Le diner d’anniversaire vient de prendre fin. Libby se tient debout près de sa voiture. Elle a dit au revoir quelques minutes plus tôt, mais elle est toujours là, quand Greg et moi nous apprêtons à faire les quelques pas qui nous séparent de notre porte d'entrée.

- Greg, puis-je te voler Max quelques instants ? Pour une petite bénédiction de dernière minute avant son voyage…

Greg lui sourit, lâche ma main et, avec discrétion, continue de marcher jusqu'à notre maison. Libby soulève ma main gauche et la tourne de façon à contempler le bijou.

- Je ne voulais pas avoir l’air trop curieuse… Alors, tu es baguée ?

- Baguée…

Je ne suis pas sûre de la comprendre.

-  Oui, baguée, comme les pigeons voyageurs ! Pour qu’on sache, au Japon, que tu n’es pas disponible ! C’est une très jolie bague, d’ailleurs, beaucoup plus intéressante qu’un diamant tout bête…

Je lui souris, un sourire qui doit aussi ressembler à une petite grimace, parce que je ne comprends pas où elle veut en venir. Tout en continuant de regarder ma main, qu’elle tient toujours dans la sienne, Libby poursuit :

- Tu lui as dit… ? que tu étais une Semblable ?

Je pousse un soupir.

- Non… J’y viendrai, je suppose. A mon retour, peut-être ? Et toi, Amy ? Tu m’as dit que vous pensiez vous marier… Elle sait ?

Libby lâche ma main.

- Non. J’ai mentionné qu’un jour, j’aurai quelque chose à lui dire. En fait, j'espérais qu’elle me poserait des questions, mais au contraire, elle n’a pas relevé. Peut-être, à ton retour… on pourrait leur parler ensemble ? Enfin, pas ensemble, mais au même moment. Comme ça, ils pourront en parler entre eux, ça pourra les aider à absorber le concept ? 

Je hoche la tête. Pourquoi pas. Tout ce qui peut advenir à mon retour du Japon semble appartenir à un avenir improbable, vaguement chimérique. Ma survie semble si incertaine dans mes pensées actuelles.

- Tu comprends, poursuit Libby, les mariages gays sont légaux depuis quelques mois dans notre Etat. Donc, à la limite, on pourrait se marier demain ! Mais je préfère attendre que l'église presbytérienne saute le pas. Dans un an ou deux, je pense qu’ils accepteront ces unions. Je voudrais une belle cérémonie officielle, autant dans ma vie professionnelle que privée. Et Amy n’est pas pressée. Mais c’est le moment de commencer à lui parler, je veux qu’elle soit vraiment à l'aise avec ce que je suis.

Là aussi, je hoche la tête. J’ai un peu de mal à être complètement en phase avec Libby et ses espoirs - après tout elle m’a laissée en plan quand j’avais des questions angoissées à lui poser sur Bergaud et Guillain.

- Ton cas est plus délicat que le mien… ajoute-t-elle en levant les yeux vers moi. Greg… tu as compris comme moi, n’est-ce pas ?

Je me sens rougir.

-  Rien n’est sûr…

- “Rien n’est sûr ", c’est la réponse à tout ce que tu ne veux pas affronter, on dirait !

La colère me parcourt avec la rapidité d’une langue de feu. Je rétorque aussitôt :

- A propos de “ne pas vouloir affronter", si nous revenions sur le sujet de…

Libby m'interrompt aussitôt et lève ses deux mains, paumes face à moi, comme pour prévenir un assaut.

- Pardon, je n’aurais pas dû dire ça. Ce que tu dis à Greg, et quand, c’est toi qui le décides. C’est toi qui le connais le mieux. Et j’ai beaucoup de respect pour ta sagesse. Peut-être quand Milo sera là ?

Je soupire. Je ne veux pas me disputer avec Libby avant de partir - et peut-être de disparaître à tout jamais. De plus, sa suggestion au sujet de Milo est excellente, je dois bien l’admettre.

Libby pose ses deux mains sur ma tête, ce qui demande un petit effort de sa part car je suis plus grande qu’elle. Elle ferme les yeux et chuchote presque.

May vobiscum Deum Patrem, Deum Filium, et Deum Spiritum Sanctum ut custodiat te a latere tuo. Dominus protector eius et erit dux eius ex quo itinere.
Custodiet et filia tua. Se custodire ab accidentibus, a cunctis adversitatibus liberemure in corpore et anima. Suscipe eam, cum est pressit. Auxilium patientes estote omni tribulationis ea quae forte in eas incident. Custodi illam haud esse coram te, et amorem tuum. Amen[1].

Je suis touchée qu’elle ait utilisé une prière en Latin, avec une aisance qui nous a certainement fait toutes deux remonter plusieurs siècles dans nos passés respectifs. L'émotion m’envahit. Elle sourit. Ses lèvres tremblent.

- Tu vas me manquer, dit-elle. Fais mes amitiés à Diego…

Libby ne manque pas d’air, c’est vrai. Elle m'évite et ensuite prétend que je vais lui manquer ? Mais comment lui en vouloir quand elle sait faire si bon usage d’un souffle et d’un murmure…

 

 

[1] Puisse Dieu le Père être avec toi, Dieu le Fils te protéger et Dieu le Saint Esprit être à tes cotés.  Seigneur, sois son guide et son protecteur pendant ce voyage. Veille sur elle. Protège-la des accidents, de tout mal à son corps et à son âme. Soutiens-la quand elle est fatiguée. Aide-la à être patiente en présence du moindre trouble qui pourrait survenir. Garde-la dans la pleine conscience de ta présence et de ton amour. Amen. 

 

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Edouard PArle
Posté le 01/09/2022
Coucou !
J'aime bien Libby, c'est un peu un électron libre. Elle a son caractère à elle et reste imprévisible. Pareil pour Jackson, on sent bien son aura assez décontracté, il influence facilement les gens. En fait, tes personnages en général font très "vrai", ils nous rappellent des personnes réelles (en tout cas dans mon cas) et c'est une grande force de cette histoire. D'ailleurs, je me suis posé la question plusieurs fois de savoir à quel point ils étaient inspirés de personnes existantes mais je ne l'avais jamais écrit. Voilà qui est fait xD
Au niveau du scénario, c'est plutôt un chapitre de transition mais un passage en particulier m'a interpellé. C'est celui où ils évoquent le fait qu'ils prévoient de dévoiler leur nature de semblable à leur conjoint. Ca m'intéresse beaucoup et en même temps j'ai peur que ça "casse" quelque chose dans la relation entre Max et Greg. Enfin, disons que j'ai du mal à imaginer quelle va être sa réaction. Va-t-il seulement croire Max ? C'est quand même dur à avaler. Bref, hâte et en même temps stressé de découvrir cette scène.
Plusieurs semblables sont évoqués en début de chapitre. J'espère qu'on en rencontrera plus tard, que ce soit dans la temporalité présente ou passé. Ca sera intéressant.
Mes remarques :
"avec ses frères et sœur et tous les cousins." -> sœurs
". Soudain elle se trouble." espace en trop et virgule après soudain ?
Un plaisir,
A bientôt !
annececile
Posté le 02/09/2022
Ce que tu me dis des personnages me fait vraiment plaisir. Ils sont sortis de mon imagination tels quels, je n'ai pas pris de modele dans la vie reelle. Mais parfois, un de mes proches dit quelque chose ou a une reaction qui me rappelle l'un d'entre eux.
La difficulte de parler de sa vraie nature a l'homme qu'on aime : oui pas facile, tu vois juste !
Merci de ton retour et de tes remarques !
Yannick
Posté le 22/07/2021
Salut Anne Cécile,
Content de retrouver le petit monde de Max. L’écriture est toujours très propre et l’histoire plaisante. Les personnages sont bien construits.

Comme je l’avais déjà souligné, il manque à mon gout un but à l’héroïne, du coup je trouve parfois que ça « ronronne » un peu. J’ai beaucoup de mal à me situer dans l’histoire : est-on encore au début, s’approche-t-on de la fin ? Cette absence de fil directeur me perturbe un peu.

Ce chapitre est dupliqué sur le forum, je crois qu’il faut que tu en effaces un.
A+
annececile
Posté le 22/07/2021
Merci de ton commentaire, qui m'est tres utile. On est a peu pres a la moitie de l'histoire.. J'entends ce que tu dis a propos d'un fil directeur, et j'y pense. Merci aussi de me prevenir pour le Forum, je n'avais aucune idee ! Je vais m'en occuper. Merci mille fois !
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