Théo pensa qu'un bon repas chaud calmerait les tensions, il nous installa donc au salon, mit le couvert et s'éclipsa dans la cuisine pour nous préparer une de ses spécialités.
Pendant ce temps la Gamine parlait à son frère, elle semblait le comprendre malgré son mutisme et quelquefois, même avant qu'il ne fasse un signe quelconque. Ils se comprenaient à demi-mot.
« Oui je comprends que tu n'aimes pas les humains, ils te font peur. Moi non plus je ne les aime pas. Mais ils nous ont soignés, on leur doit au moins ça. Oui ! Moi aussi j'étais malade. En te cherchant de la nourriture j'ai mangé des baies et j'ai eu très mal au ventre. Ça me brûlait et je vomissais et je me vidais. Si un jour tu croises des petites boules rouges et noirs dans un buisson avec des feuilles velues, surtout ne les mange pas. »
Là-dessus, le Gamin sourit à pleine dent, il fut pris d’une espèce de hoquet, il pointa son doigt vers sa sœur, puis se frotta le ventre avec ses mains. La Gamine poursuivit :
« Non, je ne pense pas que manger des feuilles velues te fasse pousser des poils sur le ventre. Ni les cheveux d'ailleurs... D'accord je demanderai à l'Homme Noir pourquoi il a autant de cheveux. Je ne crois pas que ce soit une maladie, on a rien à craindre. Il doit juste avoir froid à la tête l'hiver. »
Le gosse frotta son menton, tira ses cheveux roux et les plaqua contre ses joues.
« Non, ça ne marche pas comme ça. Il ne peut pas se couper les cheveux pour s'en faire une barbe. Il en aurait une beaucoup trop grande de toutes façons. Comme celle du Vieux Gamin d'ailleurs. » dit-elle en m'observant. Ils dévisagèrent ma longue barbe grise et se regardèrent dans le blanc des yeux. « Non, il n'y a aucun trésor dans sa barbe, pas besoin de lui couper. »
« Vous me coupez la barbe, je vous coupe la main. Vous êtes prévenus. »
Le Gamin se recroquevilla immédiatement et sa sœur se serra fermement contre lui.
« Ne craint rien mon frère, il sera bon avec nous. Il ne nous fera rien. »
« Bon peut-être, mais juste : si vous faites des conneries, les baffes vont pleuvoir. Et ma patience est très fine. Alors ne tirez pas sur cette corde, elle se cassera très vite. Je n'ai aucune envie de m'occuper de vous en premier lieu. Alors je dis et vous faites. Respectez-moi et je vous respecterai.
Avant que la Gamine ne réplique, Théo apparut dans l'encadrement de la porte. À sa main droite : un plat fumant, et à sa main gauche : une bouteille de Riton.
« À table tout le monde ! J'ai fait une quiche aux vers de farine, au fromage de chèvre et aux oignons confits. J'espère que vous aimerez ! »
Pendant que la Gamine me fixait méchamment, son frère me regarda dans les yeux, et puis, timidement, il hocha la tête. Il ne me lâcha pas du regard pendant tout le repas.
« Homme noir, pourquoi vous avez des cheveux aussi bizarres ? »
« Pourquoi ? Pour qu'ils puissent me servir d'oreiller la nuit voyons ! »
« Ah, je me disais aussi... »
Tu y mêles des touches de fantastique, que je n'avais pas prévu au départ. Je me demande si c'est juste des légendes / de la mythologie (que les gens reconstruisent car le reste du monde est tombé en désuéttudes, et que cela permet de 'se rassurer'/ de 'comprendre' une part du monde), ou effectivement une vrai force 'surnaturelle'. Je préférerais la permière solution. Mais si tu arrives à laisser le doute entre les deux, à ce que le lecteur ne sache pas si il doit croire ou non, ça pourrait être super.
En tout cas très belle histoire qui donne toujours autant envie.
En tout cas, cette histoire est prévue pour durer. J'ai la fin, mais j'ai un milliard de truc à raconter avant. Ce monde n'a pas encore livré tous ses secrets... J'espère qu'ils te plairont.