Les entrailles de Bérénice se tordaient, sa tête tournait et ses membres étaient ankylosés à force de s’accrocher. Monter dans une montgolfière, passe encore, mais voler à dos d’emblème, c’était une autre affaire !
Et les bâtiments de l’exposition universelle se rapprochaient à une vitesse affolante.
L’aigle les menait tout droit vers l’immense globe d’Élisée Reclus qui surplombait la Seine et ne cessait de tourner sur lui-même. Il faisait plus de deux cents mètres de hauteur et quasiment autant de diamètre. Difficile de le contourner.
— Dimitri, on va tomber !
L'emblème se débattait, fendait l'air pour se débarrasser d’eux. Son corps en acier produisait des bruits déchirants, comme des gémissements. Dimitri luttait pour en conserver le contrôle, tirant de toutes ses forces sur le cou de l'animal.
— On tombe ! On tombe !
L’emblème plongea vers le sol, les entrainant avec lui dans sa chute. Le ventre métallique de leur monture dérapa et frotta contre l’énorme globe d’Élisée Reclus, arrachant plusieurs éléments de sa surface en relief. Bérénice eut un haut-le-cœur.
Plusieurs plumes mécaniques se détachèrent du corps massif de l’aigle et durant un instant Dimitri lâcha le cou de l’animal. Cela suffit pour le propulser dans les airs. Bérénice se retourna et parvint à rattraper son bras de justesse. Dimitri était suspendu dans le vide et le vent battait contre son corps comme s'il souhaitait le voir chavirer.
— Je… je ne tiens pas. Dimitri, il faut que vous sautiez sur le globe !
L’Habile s’accrochait à elle avec force, refusant d’accepter l’inévitable alors que l’aigle continuait de se tordre dans tous les sens au-dessus de l’énorme sphère. Dimitri détourna la tête, jetant un coup d’œil vers le sol. A une centaine de mètres, la foule s’était agglutinée, certains visiteurs de l’exposition hurlaient de terreur. Dimitri se cramponna encore davantage à la main de Bérénice :
— Il faut le faire ! Je ne tiens…
— Bérénice ! cria Dimitri alors que l’aigle dans un dernier sursaut le fit tomber.
Dimitri disparut de la vue de Bérénice que déjà l’emblème repartait, fou de colère. Les yeux fermés de peur, Bérénice, à califourchon sur son dos, tenait son cou métallique entre ses bras, sa propre tête jouxtant celle de l’animal. Elle ne savait pas dans quel état se trouvait Dimitri, mais à présent, elle devait sauver sa propre peau.
Avec les tourbillonnements de l’aigle, elle perdait tout repère. Elle se força à ouvrir les yeux et lâcher d’une main le cou de l’emblème. Elle attrapa sa dague, coincée dans son fourreau et la planta de toutes ses forces dans l’un des interstices entre deux plumes métalliques. L’arme rebondit dans un tintement. Bérénice répéta son geste sans succès. L’aigle, sans ressentir de douleur, redoublait ses efforts pour la faire tomber. Elle devait changer de stratégie.
L’œil de Bérénice croisa celui de l’aigle, aveugle et malfaisant. Il ne la voyait pas, mais percevait sa présence. Elle protégea son visage et planta de toutes ses forces son arme dans le cœur de l’emblème, où reposait la pierre diorite visible.
Il y eu un cri déchirant, épouvantable et inhumain. L’emblème se figea en plein vol. Bérénice pencha tout son poids sur un côté pour pousser l’animal à descendre. L’emblème se laissa tomber vers la Seine. L’avait-elle détruit ?
Bérénice se laissa choir, tétanisée par son propre geste.
— Bérénice ! Détachez-vous ! s’écria la voix de Dimitri.
Bérénice reprit conscience. L’emblème fonçait vers le pont de l’Alma. Elle inspira un grand coup et lâcha prise.
Bérénice chuta. Son dos percuta violemment la surface plane de la Seine.
L’eau l’enveloppa dans une bulle de silence. Elle ouvrit les yeux dans le noir et la lumière du jour l’attira vers la surface du fleuve. Soudain, un énorme mouvement d’eau la propulsa dans tous les sens. L’aigle des Harcourt avait lui aussi rejoint le fond de la Seine. Elle poussa de toutes ses forces sur l’eau pour se rapprocher de la surface, sans succès. Ses gestes étaient longs, trop laborieux, ses membres tétanisés.
Dans un clignement d’œil, Bérénice aperçut du mouvement autour d’elle. Puis un coup de bec contre sa joue. Icare avait plongé pour lui venir en aide ! L’oiseau mécanique attrapa vivement sa chemise et la tira loin des profondeurs de la Seine. Bérénice, poussée par ce nouvel élan, battit des jambes furieusement. Lorsque la jeune femme prit son premier bol d’air, elle sentit ses poumons brûler. Sa tête tournait et elle fut prise de toux.
— Bérénice ! Bérénice !
Sur la rive l'appelait Armand en s’agitant dans tous les sens. Avec l'aide d'Icare, elle atteignit les bords de Seine. Armand la hissa hors de l’eau et elle se laissa tomber dans ses bras, épuisée :
— Je crois qu’aucun Parisien n’a manqué votre spectacle ! L’Empereur et Harcourt doivent s’en tordre les boyaux de rage ! dit-il alors que Bérénice se redressait, dégageant ses cheveux noirs loin de son visage et essorant les pans de sa chemise.
Icare battait des ailes furieusement autour de Bérénice :
— Ai-je détruit l’emblème ? Où est Dimitri ?
Armand retira sa veste et la déposa sur les épaules de Bérénice, glacée jusqu'aux os. Entre deux claquements de dents, elle le remercia. Il répondit :
— Je l'ignore... Ce serait la première fois qu'un emblème est vraiment détruit ! Et en plus à main nue…
— C'est un peu exagéré… Mais d’où lui venait cette force ?
— C’est un miracle que vous ayez survécu… Dimitri… Il a eu de la chance. Il est tombé sur le globe ! Je l'ai quitté pour vous rejoindre.
— Allons-y. On doit rapidement partir. L’empereur doit avoir dépêché tous les gardes de la capitale pour m’arrêter. Et je ne parle pas de Harcourt…
Armand courut après elle. Soudainement, elle s'arrêta sur sa lancée. Il faillit la bousculer :
— Avez-vous ma besace ?
— Oui, fit Armand. Tenez.
Bérénice en sortit le cryptex, tandis qu'ils reprenaient leur route vers le globe.
— « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme… » Cette phrase découverte dans le sarcophage… je suis persuadée qu’elle ouvre le cryptex.
— Possible, votre père était un érudit autant qu'un Habile.
— Rabelais dans cette phrase incite les scientifiques et les Habiles à se méfier du progrès. Le progrès peut être destructeur pour les hommes, pour la planète. … Il faut que l’Habile utilise sa raison. La raison ! Ce mot peut fonctionner. Non, plutôt en latin. Cogito. Cela fonctionne aussi.
— Il y a bien six lettres, déclara Armand. Mais, pourquoi en latin ? Ce n’est pas notre langue.
— C’est celle des érudits !
— Bérénice, ne vous précipitez pas. Cela pourrait être n’importe quoi. Nous avons une infinie de possibilités, soupira Armand.
A une centaine de mètres, le globe tournait dans tous les sens. Il était posé sur un socle immense, une plateforme qui surplombait les individus. Des escaliers permettaient d’atteindre l’énorme sphère. Armand et Bérénice pressèrent le pas en apercevant l’uniforme de la garde impériale. A l’approche du globe, une main attrapa avec force l'avant-bras d'Armand :
— Je suis là ! chuchota Dimitri, avant de les diriger sous le porche d'un immeuble. Attention, il y des gardes partout ! J’ai réussi à les éviter, mais il faut fuir.
— Dimitri ! Comment allez-vous ? s’exclama Bérénice en l'attrapant fermement et le scrutant de la tête aux pieds.
Il avait l’air intact si ce n’était ses mains violacées et écorchées. Dimitri releva ses paumes vers le ciel, puis les rabattit contre son corps en se tournant vers Bérénice :
— Je vais bien… Rien que des soins et du repos ne puissent résoudre ! Et vous, Armand ? Bérénice ?
Bérénice répondit, ses yeux rivés sur le cryptex :
— Je suis sûre que je peux trouver le code du cryptex. Quelques instants et…
— Pourquoi Icare fait-il une tête pareille ? la coupa Dimitri en apercevant Icare qui leur tournait ostensiblement le plumage.
— Je crois qu’il ne digère pas notre mésaventure, murmura Bérénice.
Dimitri hocha la tête :
— Nous essayerons de décoder le cryptex plus tard ! Les gardes vont quadriller le périmètre, c'est une affaire de quelques minutes. Nous devrons passer devant le globe, mais soyons discrets.
Dimitri et Armand reprirent la route. Bérénice les suivit en listant tous les mots en six lettres qui lui venaient à l’esprit. Les yeux en l'air, elle se laissait guider par les deux Habiles sur l’esplanade qui entourait le globe. Ceux-ci s'arrêtèrent un instant, lorsqu'ils constatèrent son manège :
— Bérénice ? lança Armand.
— Ce n’est pas le globe d’Elisée Reclus, lâcha-t-elle, les yeux rivés sur l'énorme sphère. Quelque chose ne va pas avec ce globe-là.
— Ah bon ? fit Armand.
— Vous pensez cela, parce qu'il manque l'Himalaya ? En tombant, je crains de ne l'avoir arrachée. Je crois qu'une partie de l'Everest s'est d'ailleurs imprimée dans mon dos, reprit Dimitri, embarrassé.
— Non ! Ce n'est pas ce que je veux dire… Regardez, expliqua Bérénice en pointant le doigt sur un cours d’eau…Je n'y crois pas… Ce globe est vraiment un faux ! Et il est terriblement faux ! Ici est écrit « Détroit de Suez »…
— Et alors ? fit Armand, sceptique.
— C’est le canal de Suez ! s’exclama Dimitri.
— Élisée Reclus est un des plus grands géographes. Je ne pense pas qu’il puisse être assez négligeant pour confondre un détroit et un canal, expliqua Bérénice. Regardez ! Une autre erreur : L'Antarctique et l'Arctique sont inversées !
— Tout comme les tropiques du cancer et du capricorne, lança Armand cherchant lui aussi les autres erreurs. Mais comment ne l'avons-nous pas vu plus tôt ?
— Il faut y retourner ! fit Bérénice les poings serrés. On doit inspecter ce globe ! Je l'ai bien regardée la première fois que je suis venue à l'exposition avec Héloïse. Il était parfait ! On l'a remplacé !
— C’est une folie ! chuchota Armand. Vous avez vu le nombre de gardes autour ?
— Justement, répliqua Dimitri. C’est une preuve en soi. Pourquoi mettre autant de gardes autour d'une simple attraction touristique ? Venez !
— Je rêve… gémit Armand alors que Dimitri emboitait le pas de Bérénice, le premier en haillons, la seconde trempée.
Des gardes accouraient vers le globe et l'encerclaient. A chaque pas, Bérénice sentait son cœur battre un peu plus fort :
— Comment l'atteindre en passant inaperçus ?
— J'ai peut-être une idée, fit Armand, hésitant. Dimitri, viens !
Armand s'approcha de deux gardes qui accouraient vers le globe et leur demanda avec un air naïf si authentique que Dimitri se demanda s'il jouait vraiment la comédie :
— Messieurs, je voudrais monter en haut du globe, quel chemin dois-je emprunter ?
— L'attraction est momentanément fermée…
Le garde n'eut pas achevé sa phrase qu'il s'écroula, suivi de près par son collègue. Les deux Habiles chancelèrent sous le poids des gardes. Discrètement, ils transportèrent les corps dans une cour et les déshabillèrent. Armand rangea l’étrange revolver qui les avait neutralisés :
— C’est un hypnos. Il est chargé d’électricité. Ils vont faire une belle sieste !
Dimitri et Armand ouvrirent une bouche d'égout et y firent glisser les deux corps. Lorsqu'ils se retournèrent, ils aperçurent Bérénice en train de revêtir une tenue des gardes. Armand se précipita sur le second tas de vêtements et Dimitri balbutia à l'intention de Bérénice :
— Mais que faites-vous ? Vous êtes à moitié nue !
— Pas plus qu’Armand ! lança-t-elle en levant les yeux au ciel tout en enfilant l'uniforme sur sa chemise mouillée. Et je ne resterai pas à vous attendre ici ! Trouvez-vous un autre garde, celui-ci est à moi.
Bérénice s’assura de cacher sa féminité et Icare plongea dans l’uniforme. Une fois tous vêtus, ils s’élancèrent vers le globe. Ils gravirent les escaliers menant sur la terrasse qui l’entourait. Sous l’immense structure mouvante, tous trois avaient l’impression qu’elle progressait vers eux.
— Regardez, s’écria Armand. La réplique du traineau de Monsieur Hawkins a été arrachée.
— Oui, je crois que c’est ce qui a amorti ma chute, soupira Dimitri, les mains sur les hanches, en constant les dégâts causés par sa lutte avec l’emblème des Harcourt.
— Monsieur Hawkins serait ravi de savoir que ce traineau est mort de sa belle mort ! chuchota Bérénice.
— Halte ! s’exclama un garde qui apparaissait de derrière la rotondité du globe, le bras tendu vers l’avant. Nous avons ordre d’empêcher tout passage ! Vous devez retourner à vos postes sur l’esplanade.
Bérénice sentit ses entrailles se resserrer. Elle aurait voulu prendre la parole qu’elle n’aurait pas pu, tant sa mâchoire était contractée. Dimitri répondit :
— Pourtant notre capitaine nous envoie pour assister monsieur Decas. Nous avons été mandatés par Oscar.
Bérénice retenait son souffle, tandis que devant l’hésitation du capitaine, Dimitri ajouta :
— Nous pouvons l’appeler si …
— Non, allez-y, mais si vous voulez pouvoir entrer, faites attention… la porte arrive !
Bérénice n’eut pas le temps de s’arrêter sur la curieuse formule que Dimitri se précipita au bord la sphère.
— C’est vrai ! souffla Armand. Il y a bien une porte cachée dans l’Amazonie.
Les contours de l’entrée se devinaient. La porte s’approchait au fur et à mesure que le globe tournait. Une fois qu’elle atteignit leur hauteur, Dimitri l’ouvrit sans hésitation et ils s’engouffrèrent d’un saut dans l’antre de la Terre.
Une fois la porte refermée, Bérénice s’attendit à perdre son équilibre, ballottée dans tous les sens, alors que la porte repartait. Il n’en fut rien.
Médusée, elle toucha les murs bruts, sans peinture, humides à certains endroits et poussiéreux à d’autres. Le concepteur ne s’était pas soucié du décor interne. Bérénice s’empressa de demander :
— Pourquoi le globe ne tourne-t-il pas à l’intérieur ?
Elle avait l’impression que les Habiles avaient réalisé un nouveau prodige. Ils avaient vaincu la pesanteur.
— Il a été construit comme une poupée russe. La couche externe peut se mouvoir, tandis que la couche interne reste fixe.
Leurs yeux s’acclimatèrent lentement à la faible lumière. Ils se trouvaient dans une sorte de hall d’entrée. Ils montèrent un escalier et atteignirent un étage avec une salle plus grande, mais peu spacieuse. Des échafaudages, des fils électriques, des flaques d’eau… le cœur de la structure était lugubre. Quelques ouvriers se retournèrent en les apercevant et reprirent leur travail.
— Ils sont déjà en train de réparer les destructions causées par mon passage, souffla Dimitri, surpris.
— Nous devons comprendre pourquoi ce faux globe a remplacé celui d’Élisée Reclus. Et surtout, pourquoi il est sous si bonne garde, murmura Bérénice,
— D’autant plus que le capitaine n’a pas cillé lorsque j’ai évoqué la présence d’Emilien Decas, cela signifie que celui-ci est déjà dans le globe. Soyez vigilants, je n’ai pas très envie de refaire un tour à la Conciergerie.
— Moi non plus, acquiesça Bérénice.
Ils progressèrent ensemble, à l’affut du moindre indice. Ils gravirent un étage de plus, puis un troisième et un quatrième. A chaque fois, un étage correspondait à une latitude précise du globe. Au cinquième, des répliques des plaques qui avaient permis de constituer la couche externe du globe s’enchevêtraient sans logique. De partout s’amoncelaient les paysages les plus exotiques.
Le sixième étage fit de la résistance, puisqu’une porte barricadée empêchait le passage.
— Qu’est-ce ? demanda Bérénice.
— C’est un passage des correspondances. Des Habiles ont travaillé pour Decas.
— Vraiment ? Ce serait grave ! De la corruption chez les Habiles !
— C’est fort possible. Mais est-ce vraiment de la corruption ? Après tout Decas est notre ministre.
Dimitri empoigna la porte et Bérénice s’écria en l’arrêtant :
— Attendez ! Et si c’était un piège ?
— Qu’un seul moyen de le savoir…
Bérénice n’eut pas le temps d’attraper la poignée à contre sens que Dimitri actionnait le mécanisme de la porte. Elle s’ouvrit sur une pièce tamisée.
Sous leurs yeux s’étendait la caverne d’Ali baba. Bérénice se croyait dans le conte des Mille et une nuit. Des rubis et des pierres diorites s’amoncelaient au-dessus de caisses déjà remplies à ras-bord. Avec la lumière des lampes, chaque facette réfléchissait la lumière, projetant des ombres pourpres et bleus sur tous les murs. Armand et Bérénice se précipitèrent vers les pierres, tandis que Dimitri en attrapait une brassée dans ses mains jointes. Armand souffla :
— Avec le passage des correspondances, nous pourrions être dans la cave d’une maison ou dans les catacombes. Aucun moyen de savoir où nous avons atterri.
— Ces pierres, je sais d’où elles proviennent, articula Bérénice accroupie, hantée par l’écriture arabe sur les caisses de pierres précieuses. D’Égypte.
Alors que Dimitri s’approchait, le cliquetis de la porte retentit. Sans réaliser ce qu’il arrivait, ils se retournèrent pour faire face à Emilien Decas, accompagné d’un autre homme. Au même moment, ce dernier et Dimitri dégainaient leur arme, se faisant face avec hostilité. Bérénice, s’approcha, bouche bée :
— Marco ! Qu’est-ce que cette histoire ? s’écria-t-elle.
Son cœur se fissura en reconnaissant l’assistant d’Hippolyte Loiseaux :
— Voilà un trio qui commence sacrément à me fatiguer, soupira Decas en se frottant les mains.
Marco surveillait Bérénice, le sourire aux lèvres, toute trace de bonté disparue :
— Bérénice ! Serviable et naïve, Bérénice ! Tu ne pourras pas dire que je n’ai pas fait tout ce qui était en mon pouvoir pour t’éviter cette situation. Si seulement tu n’avais pas tant farfouillé !
Bérénice réalisa l’étendue de la supercherie de Marco. Lui qui avait participé aux fouilles archéologiques avec eux, lui qui l’avait aidée à l’ambassade…Un traitre ? Elle finit par cracher :
— Comment as-tu osé ? Comment as-tu pu trahir celui qui s’est occupé de toi comme d’un fils. Alors c’est toi qui a prévenu Harcourt de la présence de pierres diorites en Égypte ! C’est toi qui est à l’origine du meurtre d’Hippolyte et tu m’as fait croire que l’empereur était responsable ! Tout ça pour Harcourt !
Dimitri et Armand échangèrent un coup d’œil stupéfait, tandis que Bérénice comprenait enfin l’étendue de la machination déployée par Harcourt. Marco l’écouta attentivement, comme l’aurait fait un instituteur et l’applaudit avec ironie :
— Bravo ! Tu n’y as vu que du feu…Toi qui voulait prévenir l’empereur que des hommes utilisaient l’uniforme impérial pour piller des tombes. Tu as failli briser ma couverture !
— Et Gabrielle …Est-ce toi qui est à l’origine de son arrestation ? Il y avait une de tes photographies d’Hippolyte dans la bibliothèque d’Égyptologie.
— Bien sûr, il fallait bien que je garde un œil sur la sœur. Après tout, je suis bien placé pour savoir qu’il y a quelque chose d’indéfectible dans les liens du sang. Gabrielle est comme son frère, toujours pleine de bons sentiments.
— De quoi parlez-vous ? le coupa Dimitri, en s’approchant, suspicieux.
Marco brandit avec plus de vigueur l’arme, l’œil rivé sur Dimitri et les deux mains arrimées à son pistolet :
— Doucement Marco … fit Decas en ouvrant la porte. Oscar ! Viens ici quelques instants. Je crois que tu n’as plus besoin d’être présenté.
Bérénice recula sous l’effet du choc. L’un à côté de l’autre, la ressemblance, sans être frappante, était perceptible. Oscar et Marco. Les deux frères avaient cette même silhouette fine, petite, nerveuse et cette chevelure auburn indomptable. En revanche, Marco parvenait à revêtir un air bien plus affable qu’Oscar. Ce dernier affichait sur sa mine sombre les stigmates de son combat avec Dimitri et Bérénice dans l’église des Invalides : vêtements déchirés, jambe boiteuse et écorchures sur le visage. Bérénice ne cacha pas sa satisfaction à le voir dans cet état.
Marco reprit :
— Bérénice. Mon frère se plaignait d’une épine dans le pied. Et de suite, je t’ai reconnue ! Tu n’as pas changé, toujours à fourrer ton nez là où il ne faut pas.
— Quelle élégance ! siffla Armand, les poings serrés, les joues rouges de colère.
— Decas m’a appris que tu étais une Savary… Sa théorie, bien qu’abracadabrante au premier abord, me semble aujourd’hui prendre du relief.
— Ça suffit Marco ! le coupa Oscar. Qu’y avait-il au ministère dans la plaque mortuaire d’Antoine Savary ? Donnez-le-nous et vous laissons repartir.
— Qu’est-ce que Harcourt compte faire avec toutes ces pierres diorites ? lança Dimitri.
— Vous savez …. Je travaille avec Harcourt depuis le début du règne de l’empereur. Nous savons tous qui tient véritablement les rennes du pays. Il est temps que Harcourt ait le trône, badina Decas.
— Il veut les aérotilus, n’est-ce pas ? Il veut les alimenter avec ces pierres pour partir en guerre contre l’empereur et Lysandre, réalisa Dimitri.
— C’est pour cela que son emblème était si puissant ! Harcourt a mis ces nouvelles pierres diorites dans son emblème ! reprit Bérénice. Sans que cela soit parfait, l’emblème est plus fort.
— Rejoignez-nous Dimitri ! Nous ne demandons pas son avis à mademoiselle Savary… C’est une petite ingrate, fit Decas de sa voix grave. Votre frère nous importe peu, tant qu’il s’exile, il pourra garder la vie. Mais vous, vous pourriez rejoindre nos rangs et prendre place parmi les proches d’Harcourt.
— Vous avez essayé de m’acheter à la Conciergerie ! A présent, Dimitri ! Nous ne sommes pas tous corruptibles ! s’écria Bérénice.
Oscar prit le pistolet des mains de son frère. Seulement, Dimitri tira en premier. La balle se logea directement dans sa jambe. Oscar tomba au sol dans un cri de douleur, tandis que son frère se jeta sur Bérénice. Decas sortit son arme alors que Dimitri le tenait déjà en joue, la bouche du canon directement pointée sur son front.
— Marco ! Arrête de suite !
Penché sur Bérénice, ce dernier retenait d’une main les bras de la jeune femme et de l’autre le cryptex. Une maladresse de Marco et le cryptex tombait. C’en serait fini de son secret. Armand retenait Marco par le cou et le tirait en arrière pour le faire lâcher prise. Pris dans la mêlée, il leur fallut quelques instants pour comprendre la situation : Decas était à la merci de Dimitri.
Dimitri ordonna :
— Armand, lâche Marco et récupère l’arme au pied d’Oscar, veux-tu.
— Je crois que le temps de la négociation est arrivé, mon garçon. Lâche ton pistolet. Même si vous sortez d’ici, tous les gardes se jetteront sur vous. Le bruit a déjà dû les alerter.
Le globe qui sert de cachette pour les pierres, je trouve que c’est une excellente idée : elles sont cachées devant les yeux de tous. Pour le passage de correspondances, en revanche, je suis d’accord avec celles qui disent qu’il vaudrait mieux le placer à un endroit plus discret et je trouve aussi bizarre qu’il y ait autant d’erreurs de géographie sur cette réplique du globe. Si c’est voulu, je ne vois pas l’intérêt, si c’est de l’incompétence, elle est trop énorme.
Quant à ce traître de Marco, je dois avouer que je l’avais aussi un peu oublié, mais du moment que tu nous rappelles qui il est, ça ne me dérange pas plus que ça.
Certaines commentatrices réclament une romance. Ça pourrait être sympa d’en avoir, en effet, mais ce n’est pas une chose à laquelle je pense en lisant ton histoire. Je ne ressens ni manque ni impatience à cet égard. Qui lira verra… ;-)
Coquilles et remarques :
— Monter dans une montgolfière, passe encore, mais voler à dos d’emblème, c’était une autre affaire ! [Le présent dans « passe encore » m’a fait tiquer. Je propose « ça passait encore ».]
— L’aigle les menait tout droit vers l’immense globe d’Élisée Reclus qui surplombait la Seine et ne cessait de tourner sur lui-même. [J’ai d’abord compris que c’était l’aigle qui tournait sur lui-même. D’après les photos que j’ai vues, le globe ne surplombe pas vraiment la Seine. Je te propose de mentionner la Seine avec les bâtiments de l’exposition, dans la phrase précédente.]
— Plusieurs plumes mécaniques se détachèrent du corps massif de l’aigle et durant un instant Dimitri lâcha le cou de l’animal. [Il faudrait placer « durant un instant » entre deux virgules.]
— A une centaine de mètres, la foule s’était agglutinée [À]
— Bérénice ! cria Dimitri alors que l’aigle dans un dernier sursaut le fit tomber [alors que l’aigle, dans un dernier sursaut, le faisait tomber]
— Dimitri disparut de la vue de Bérénice que déjà l’emblème repartait, fou de colère. [Concordance des temps ; je propose « À peine Dimitri eut-il disparu de la vue de Bérénice que déjà l’emblème repartait ».]
— L’aigle, sans ressentir de douleur, redoublait ses efforts pour la faire tomber [redoublait d’efforts]
— Il y eu un cri déchirant, épouvantable et inhumain. [Il y eut]
— Bérénice pencha tout son poids sur un côté [se pencha de tout son poids]
— Bérénice reprit conscience. [Si elle s’est évanouie un court instant, il faut dire « reprit connaissance » ; si elle était simplement ailleurs, je propose « reprit conscience de la réalité. »
— Ses gestes étaient longs, trop laborieux, ses membres tétanisés. [Il y a déjà « tétanisée » un peu plus haut ; je propose « engourdis ».]
— Sa tête tournait et elle fut prise de toux [« d’une quinte de toux », peut-être ?]
— Sur la rive l'appelait Armand en s’agitant dans tous les sens. [Pourquoi cette inversion ? Sur la rive, Armand l'appelait » serait plus clair.]
— L’Empereur et Harcourt doivent s’en tordre les boyaux de rage ! [l’empereur]
— Ce serait la première fois qu'un emblème est vraiment détruit ! [serait vraiment détruit]
— Rabelais dans cette phrase incite les scientifiques et les Habiles à se méfier du progrès. [Il faudrait placer « dans cette phrase » entre deux virgules ; pour plus de fluidité, je propose : « Dans cette phrase, Rabelais incite les scientifiques »]
— Le progrès peut être destructeur pour les hommes, pour la planète. … Il faut que l’Habile utilise sa raison. [On se demande un peu ce que font ces ponts de suspension là au milieu. Si tu veux dire qu’elle marque un temps de réflexion, il faut passer à la ligne après « la planète », ajouter une phrase de narration, et repasser à la ligne pour la suite de son discours.]
— Nous avons une infinie de possibilités, soupira Armand. [La première fois, j’ai cru à une faute de frappe ; mais là, je vois que c’est volontaire. Il existe deux expressions : « une infinité de possibilités » et « un infini de possibilités ».]
— A une centaine de mètres, le globe tournait dans tous les sens. [À / Il tourne vraiment dans tous les sens ? Il est déréglé, hors de contrôle ?]
— A l’approche du globe, une main attrapa avec force [À]
— Attention, il y des gardes partout ! [il y a]
— Pourquoi Icare fait-il une tête pareille ? la coupa Dimitri en apercevant Icare [Pas de COD dans une incise ; « coupa Dimitri ».]
— Nous essayerons de décoder le cryptex plus tard ! [Le verbe « décoder » n’existait pas ; je propose « déchiffrer ».]
— Ceux-ci s'arrêtèrent un instant, lorsqu'ils constatèrent son manège [Pas de virgule avant « lorsqu’ils ».]
— Vous pensez cela, parce qu'il manque l'Himalaya ? En tombant, je crains de ne l'avoir arrachée. [Pas de virgule après « cela » / « je crains de l'avoir arrachée » ; ici, le « ne » explétif ne passe pas.]
— Ici est écrit « Détroit de Suez »… [Minuscule à « détroit ».]
— Et alors ? fit Armand, sceptique. [Il y a déjà « fit Armand » dans sa réplique précédente.]
— Je ne pense pas qu’il puisse être assez négligeant pour confondre un détroit et un canal [négligent ; « négligeant » est le participe présent]
— L'Antarctique et l'Arctique sont inversées ! [inversés]
— On doit inspecter ce globe ! Je l'ai bien regardée la première fois [regardé]
— Je rêve… gémit Armand alors que Dimitri emboitait le pas de Bérénice [à Bérénice ; on emboîte le pas à qqn]
— A chaque pas, Bérénice sentait son cœur battre un peu plus fort [À]
— Armand s'approcha de deux gardes qui accouraient vers le globe et leur demanda avec un air naïf si authentique que Dimitri se demanda s'il jouait vraiment la comédie [Il y a deux fois « demanda » ; je propose « et les questionna ».]
— Le garde n'eut pas achevé sa phrase qu'il s'écroula, suivi de près par son collègue. [Concordance des temps : « n’avait pas achevé ».]
— soupira Dimitri, les mains sur les hanches, en constant les dégâts [constatant]
— Et surtout, pourquoi il est sous si bonne garde, murmura Bérénice, [Il y a une virgule à la place du point.]
— A chaque fois, un étage correspondait [À]
— De partout s’amoncelaient les paysages les plus exotiques. [Je ne comprends pas. Ce sont des images de paysages entassées ? De toute façon, il faudrait dire « Partout » et pas « De partout » (qui indique une provenance).]
— Après tout Decas est notre ministre. [Virgule avant « Decas ».]
— Bérénice n’eut pas le temps d’attraper la poignée à contre sens [contresens ; en un mot]
— Sous leurs yeux s’étendait la caverne d’Ali baba. Bérénice se croyait dans le conte des Mille et une nuit. [Ali Baba / Mille et une nuits.]
— Des rubis et des pierres diorites s’amoncelaient au-dessus de caisses déjà remplies à ras-bord [à ras bord ; sans trait d’union]
— Avec la lumière des lampes, chaque facette réfléchissait la lumière, projetant des ombres pourpres et bleus sur tous les murs. [Il y a deux fois « lumière » ; « Sous les lampes » ou « Avec l’éclairage des lampes », peut-être ? / bleues (on parle des ombres).]
— Sans réaliser ce qu’il arrivait, ils se retournèrent pour faire face à Emilien Decas, accompagné d’un autre homme. [« Sans comprendre » plutôt que « Sans réaliser » / Je dirais « ce qui arrivait ».]
— Bérénice, s’approcha, bouche bée [Pas de virgule après « Bérénice ».]
— Bérénice réalisa l’étendue de la supercherie de Marco. [Bérénice saisit, considéra ou se rendit compte (de) ; il y a bien assez de verbes pour remplacer l’anglicisme « réaliser ».]
— Comment as-tu pu trahir celui qui s’est occupé de toi comme d’un fils. [Point d’interrogation.]
– Alors c’est toi qui a prévenu Harcourt / C’est toi qui est à l’origine du meurtre d’Hippolyte [toi qui as / toi qui es (dans les deux cas, « qui » est mis pour « toi »)]
— Marco l’écouta attentivement, comme l’aurait fait un instituteur et l’applaudit avec ironie [Placer « comme l’aurait fait un instituteur » entre deux virgules ou enlever les deux virgules.]
— Toi qui voulait prévenir l’empereur que des hommes utilisaient l’uniforme [Toi qui voulais]
— Est-ce toi qui est à l’origine de son arrestation ? [toi qui es]
— Il y avait une de tes photographies d’Hippolyte dans la bibliothèque d’Égyptologie [d’égyptologie ; minuscule]
— De quoi parlez-vous ? le coupa Dimitri, en s’approchant, suspicieux.[Il ne lui coupe pas la parole et il ne faut pas mettre de COD dans une incise, puisque c’est la citation qui tient lieu de COD au verbe d’incise. Je propose « demanda Dimitri ».]
— Marco brandit avec plus de vigueur l’arme, l’œil rivé sur Dimitri et les deux mains arrimées à son pistolet [Cette phrase me semble particulièrement mal construite. D’abord à cause de l’ordre des compléments dans la première partie, ensuite parce que tu pars de l’arme pour aller à l’œil et revenir à l’arme, ce qui t’oblige à employer deux noms pour un même objet. En plus, tu répètes le prénom « Dimitri ». Je propose : « L’œil rivé sur son interlocuteur, Marco arrima ses deux mains à son pistolet (ou « son arme ») pour le (ou « la ») brandir avec plus de vigueur. »]
— Doucement Marco … fit Decas en ouvrant la porte. [Virgule avant « Marco ».]
— Bérénice ne cacha pas sa satisfaction à le voir dans cet état [de le voir]
— Et de suite, je t’ai reconnue ! [tout de suite]
— Ça suffit Marco ! le coupa Oscar. [Virgule avant « Marco » / « s’écria Oscar » ou « (inter)jeta Oscar ».]
— Vous savez …. Je travaille avec Harcourt depuis le début du règne de l’empereur [Minuscule à « je », parce que s’il n’hésitait pas, on mettrait une virgule.]
— Nous savons tous qui tient véritablement les rennes du pays [les rênes du pays ; à ne pas confondre avec les rennes du père Noël]
— Il veut les aérotilus, n’est-ce pas ? Il veut les alimenter avec ces pierres pour partir en guerre contre l’empereur et Lysandre, réalisa Dimitri. [Le verbe « réaliser » n’est pas adéquat pour une incise ; je propose « déduisit » ou « conclut ».]
— C’est pour cela que son emblème était si puissant ! Harcourt a mis ces nouvelles pierres diorites dans son emblème ! reprit Bérénice. Sans que cela soit parfait, l’emblème est plus fort. [Trois fois « emblème » dans une même réplique, c’est beaucoup. Je propose « que son aigle » / « dans son emblème » / « il est plus fort » (ou « ça l’a rendu plus fort ».]
— Votre frère nous importe peu, tant qu’il s’exile, il pourra garder la vie. [Point ou point-virgule après « importe peu ».]
— Vous avez essayé de m’acheter à la Conciergerie ! A présent, Dimitri ! [À présent]
— Oscar tomba au sol dans un cri de douleur, tandis que son frère se jeta sur Bérénice.[Concordance des temps : « tandis que son frère se jetait ».]
— Marco ! Arrête de suite ! [Arrête tout de suite !]
— Armand, lâche Marco et récupère l’arme au pied d’Oscar, veux-tu [aux pieds]
J'ai trouvé l'idée de la cachette dans le globe très sympa, mais un petit détail m'interroge : pourquoi avoir pris la peine de faire autant d'erreurs dans le reconstitution du globe ? Certes, cela sert à nos héros pour comprendre qu'il ne s'agit pas du globe d'origine, mais finalement cela n'attire-t-il pas inutilement l'attention des gens sur leur cachette ?
Autre micro-détail (et c'est vraiment pour chipoter) : lorsque Bérénice tombe dans la Seine, elle percute la surface de l'eau assez violemment avec son dos. Je ne sais pas bien de quelle hauteur elle tombe, mais il me semble qu'on peut se faire très mal en n'entrant pas dans l'eau sous le bon angle. Et après, elle ne semble souffrir que du froid finalement. Je me doute que Bérénice est solide, mais là c'est une vraie warrior ;)
Autrement, ce fut une vraie révélation l'apparition de Marco ! Encore un de tes fameux rebondissements que je n'avais pas vu venir mais qui fait sens. Et j'aime beaucoup la proximité des noms des deux frères : Oscar et Marco. Quand on voit ça on se dit "mais ouiiiii, évidemment !"
Ah, il y a donc un rôle particulier que le globe doit jouer ! J’avoue que je ne vois pas bien qu’elle est sa fonction, à quoi il sert vraiment, et pourquoi les persos s’y précipitent.
D’ailleurs, j’ai trouvé quand même bizarre que juste après leur mésaventure, ils se précipitent vers ce globe sans plus tergiverser et aillent jusqu’à estourbir des gardes. Depuis le chapitre précédent, il est un peu difficile pour moi de comprendre la suite d’actions téméraires et limite irréfléchies des persos. Ils étaient plus calculateurs avant, là on dirait qu’ils agissent en dépit du danger comme des super-héros invincibles. Il me semble que c’est un peu « too much ». Le danger, c’est qu’on se désintéresse de l’action si on ne comprend pas la logique des actions des persos et leurs motivations profondes. Bérénice est téméraire, certes, mais il y a une nuance entre être téméraire et foncer au devant du danger. En gros je dirais qu’il faut que le lecteur comprenne bien pourquoi telle action téméraire est indispensable, c’est la condition pour qu’il y suive les persos.
Un mot sur Marco : c’est donc lui le traître à l’origine de la mort d’hippolyte ? Si je ne m’abuse, on n’a plus entendu parler de lui depuis les premiers chapitres, et du coup, je ne suis pas sûre qu’on se souvienne bien de lui. Il n’y aurait pas moyen de l’évoquer au moins une fois un peu avant, en faisant parler de l’égypte à Bérénice, par exemple, pour qu’on se remette en tête son existence ?
Détails
Dimitri disparut de la vue de Bérénice que déjà l’emblème repartait : il y a un truc qui ne va pas dans cette phrase (à peine dimitri avait-il disparu de la vue de berénice que dejà l’emblème repartait ?)
dégageant ses cheveux noirs loin de son visage : dégageant ses cheveux noirs de son visage ?
le globe tournait dans tous les sens : c’est curieux cette tournure, elle donne l’impression qu’il est hors de contrôle
Bérénice reprit conscience : connaissance ?
qu’il puisse être assez négligeant : négligent
en constant les dégâts : constatant
repet : avec la lumière des lampes, chaque facette réfléchissait la lumière
repet : La balle se logea directement dans sa jambe. (…) la bouche du canon directement
Pour l’histoire, peut-être que la lecture des précédents chapitres est un peu lointaine, du coup tu ne te souviens pas, mais il reste quelques jours avant qu’Harcourt fasse un coup d’Etat et Lysandre est aux portes de Paris. Il y a urgence comme Dimitri est très loin d’avoir trouvé comment faire un emblème et que l’empereur et Harcourt rassemblent leur force.
Et puis c’est un choix d’écriture de faire que les choses se bousculent j’aime les histoires qui sont une fuite en avant, une urgence et chaque chapitre a un objectif très précis…même les premiers qui sont plus longs, ont une utilité et ont permis d’arriver à ce qu’un moment il y ait une augmentation de l’aventure, des actions. Peut-être devrais-je accentuer cette urgence justement ?
J’ai déjà des persos qui sont parfaits, dans le sens où j’ai du mal à leur donner des défauts, etc là je voulais les voir un peu fonceur et à écouter leur instinct dans le cas précis du globe.
Pour Marco, ce n’est pas le grand méchant. Il est l’un des traitres, mais je ne dis pas qu’il a tué Hippolyte. Mais il est de mèche avec le méchant, c’est sûr.
Pour les détails et répétitions, merci je vais pouvoir corriger. :)
Oui, tu as raison, je n'avais pas forcément très à l'esprit cette urgence avant le coup d'Etat. Cela dit, pour moi, il n'y a pas de problème à ce qu'il y ait une fuite en avant, mais il faut qu'on sente plus la nécessité des actions des personnages, et aussi leurs espoirs ou au contraire leur sentiment de désespoir si ça rate, lequel désespoir peut les pousser à prendre des risques qui peuvent paraître inconsidérés.
Je crois que si je résume finalement ce qui m'a gêné ici, c'est le fait qu'on a un enchaînement d'actions sans trop entrer dans le ressenti des personnages. Que se passe-t-il dans leur cœur (et pas seulement dans leur tête) surtout celui de Bérénice, puisqu'on a accès à ses pensées /sentiments/son ressenti ?
Par exemple : "Bérénice ne cacha pas sa satisfaction à le voir dans cet état." est une phrase descriptive où l'on voit l'expression de Bérénice, alors que tu as accès à ses sentiments (colère, contentement, petite vengeance satisfaite...) et que le lecteur pourrait ressentir avec elle ces sentiments et se réjouir avec elle. Si tu cherches des défauts à Bérénice, eh bien l'un pourrait par exemple cette propension à se réjouir et à rechercher la vengeance (enfin, c'est juste une idée, ce que je veux dire c'est que les défauts peuvent se dévoiler aussi dans le coeur des personnages et pas seulement dans leurs actions. )
bizz
Trop triste qu'il ne reste que 10 chapitres par contre!
Et je suis toujours aux aguets pour la romance annoncée héhé ;) j'aime beaucoup qu'elle ne soit pas évidente, j'aime être surprise!
Et oui, je suis une lectrice rapide de base, et en plus je suis confinée ^^.
J'attends la suite avec impatience, tu fais un boulot génial !!
Encore merci mille fois, j'ai vu ton histoire et j'ai hâte de te découvrir, j'ai l'impression que nos univers sont assez similaires. Au fait, je crois que tu es nouvelle, n'hésite pas à t'inscrire sur le discord si ce n'est pas déjà fait. Il est lié à plume d'argent (comme le forum n'est plus disponible) c'est un moyen pour échanger, papoter entre nous. Le lien est sur le site je crois :)
Oui je suis nouvelle! Hâte d'avoir ton avis sur mon histoire! Je vais aller jeter un coup d'oeil au discord alors; je ne connais pas trop mais go pour découvrir!
Merci beaucoup et à très très bientôt ;) !