Chapitre 28 [NOUVELLE VERSION]

Notes de l’auteur : MAJ : 23/11/2024

Les mains appuyées contre son crâne, Altaïs ne parvenait plus à respirer. Ses souvenirs hurlaient sur les plaques de givre qui recouvraient les murs, le plafond et le sol, jusqu’à se fracturer pour ne laisser que le visage d’Eigil, puis la rosace ensanglantée qui fleurissait sur son dos…

Taisez-vous. Taisez-vous. Taisez-vous.

La glace se fissura peu à peu, explosa en une gerbe d’éclats tranchants qui chutèrent à terre avec fracas.

Plus maintenant. Le sceau est brisé, ils savent désormais.

Altaïs releva la tête, les yeux écarquillés. Le givre sur sa joue s’effrita. Il croisa le regard d’Alexander, dont les larmes traçaient des sillons salés sur ses pommettes. Il n’avait pas souhaité que son compagnon découvre tout cela,

toute cette violence,

tout ce qu’il avait causé.

— Altaïs…

Il n’arrivait plus à réfléchir. Quelque chose s’était brisé dans son esprit à l’instant où il s’était souvenu de la mort de son père. Son regard balaya le carnage qu’il avait engendré dans la salle du trône.

Aalis…

Harald…

Soren…

Tous immobiles. Tous horrifiés.

Leur silence l’effraya encore plus.

Un mouvement près des portes de la salle du trône attira son attention. Elaran amorçait un geste dans sa direction, mais ses traits étaient aussi figés que ceux d’une statue et sa peau pâle comme le marbre. Sa bouche se tordit légèrement. Pourtant, il eut l’impression que ce n’était pas le signe de son mépris coutumier, davantage celui d’une tristesse sourde, malgré la haine qui assombrissait ses yeux.

Il réduisit soudain la distance qui le séparait d’Altaïs. Non loin de lui, Soren sursauta en le voyant bouger. Ses lèvres s’entrouvrirent, mais aucun son n’en sortit tandis qu’Elaran s’arrêtait à quelques pas de son neveu, qui réprima un mouvement de recul.

Tu me terrifies depuis si longtemps…

Alexander se plaça brusquement entre eux, le regard rivé sur Elaran.

— Ne vous approchez pas ! gronda-t-il.

— Alex…

Altaïs aurait voulu bouger, mais tous ses muscles semblaient paralysés. Dans son esprit, les visages de ceux qu’il avait tués, de Thorvald et de son père se superposaient. Était-il responsable ? Sa main avait porté le coup, sous l’influence de la magie d’Elaran. Les choses auraient-elles été différentes s’il avait lutté davantage ?

Non…

Il avait fait un serment avec sa magie, et la Magie avait reconnu son innocence.

— Assez !

Altaïs sursauta en entendant la voix d’Harald claquer dans son dos, mais lorsqu’il tourna la tête pour l’observer, il constata que toute l’attention de son cousin était dirigée vers Elaran.

— Tout ce temps… Je ne peux pas croire que tu aies causé la mort de mon père…

— Grâce à cela, tu es monté sur le trône, répliqua Elaran.

Harald écarquilla les yeux, la réponse d’Elaran anéantissant ses dernières certitudes.

— Je te faisais confiance… Tout ce temps, je te faisais confiance ! Adela a essayé de me prévenir, mais je ne l’ai pas écoutée… Que lui as-tu fait pour qu’elle se taise ?

— Elle est en vie. Pour l’instant.

— Que lui as-tu fait ? hurla Harald.

Elaran ne lui offrit en réponse qu’un regard indéchiffrable. Une pointe de pitié traversa Altaïs, malgré tout ce que lui avait fait subir Harald. Lui aussi savait ce que cela faisait d’être soumis au bon vouloir d’un autre. Harald avait cru tout contrôler mais n’avait été que la marionnette d’un homme plus puissant. Toutefois, Elaran avait commis l’erreur de s’attaquer à la mauvaise personne ; Adela avait incarné le mince équilibre qui les avait empêchés de basculer dans un conflit sanglant.

— Libère-la ! cracha Aalis.

Un rictus tordit les lèvres d’Elaran. Aalis plissa les yeux avec colère alors que sa magie coulait autour d’elle. Altaïs se recroquevilla ; magie de l’esprit, toujours… Alexander forma aussitôt un bouclier pour les protéger.

— Tu penses pouvoir prendre l’ascendant sur moi, Aalis ?

Pour seule réponse, Aalis projeta sa magie vers Elaran. Celui-ci esquissa un geste de la main pour la repousser, mais Harald bondit à cet instant dans sa direction, une longue épée en main, tandis que plusieurs dagues se matérialisaient autour de lui. Altaïs écarquilla les yeux, voulut crier, mais sa voix resta prisonnière de sa gorge. Son esprit peinait à assimiler la scène qui se déroulait devant lui. La mâchoire d’Elaran se crispa alors qu’il formait un bouclier sur lequel ricochèrent les dagues, juste avant de dégainer son épée pour parer l’offensive d’Harald.

— Traître !

La magie d’Elaran repoussa brutalement celle d’Aalis et attaqua Harald dans la foulée. La jeune femme tituba en arrière, les mains plaquées contre ses tempes, tandis que son frère aîné tombait à genoux avec un grognement de douleur.

— L’un comme l’autre, tenez-vous tranquilles si vous espérez que je vous épargne.

— Va te faire voir ! cracha Aalis.

Sa grimace trahissait les efforts qu’elle mettait en œuvre pour se défaire de l’emprise de son oncle.

— Tu n’as jamais su rester à ta place, Aalis.

Elle laissa échapper un cri, le corps secoué de tremblements.

— Ne t’avise pas de t’en prendre à elle ! rugit Harald. Tu…

Ses mots se coincèrent derrière ses dents alors que sa main grimpait de manière incontrôlable jusqu’à sa gorge. Puis ses doigts serrèrent, serrèrent, serrèrent… Altaïs l’observa d’un air horrifié, paralysé par la peur que lui inspirait Elaran, à cet instant plus que jamais. Seul le rempart que formait Alexander le protégeait de son oncle, tandis que Harald suffoquait jusqu’aux portes de l’inconscience. Sa main relâcha soudainement son emprise sur sa gorge, et il s’effondra comme une poupée désarticulée.

— Nous reparlerons de la couronne lorsque tout cela sera réglé.

— C’est la potence qui t’attend ! ragea Aalis.

Du coin de l’œil, Altaïs aperçut une ombre se mouvoir près des portes. Il crut un instant que Soren comptait fuir, mais celui-ci s’approcha au contraire de son père sans un bruit. Ses pas semblaient se brouiller, comme si son corps devenait plus vaporeux. Il dégaina un petit poignard d’une main tremblante.

— Je n’ai pas d’intérêt particulier à te garder en vie, Aalis, répliqua Elaran. Tu peux choisir de rester silencieuse comme vous l’avez fait si longtemps, et je t’épargnerai peut-être, ou tu peux…

Il se retourna brusquement en sentant la présence de son fils dans son dos alors que celui-ci bondissait d’un geste vif.

— Attention !

L’épée d’Elaran fendit l’air ; le poignard de Soren frôla son visage… et le jeune homme s’écroula avec un hoquet de douleur. Son arme tinta sur le sol, tandis qu’il pressait ses mains contre son ventre dans l’espoir de compresser la plaie. Du sang coulait entre ses doigts, gouttait sur le sol.

— Le mal que tu as causé ne t’a pas suffi ? s’étrangla-t-il en relevant difficilement la tête vers son père.

— Imbécile ! siffla Elaran. Vous pensez pouvoir prendre l’ascendant sur moi ? Après tout ce temps ?

Quelque chose dans la voix d’Elaran trahissait autre chose qu’un simple mépris. De l’inquiétude ? Qu’importe, Elaran s’était engagé sur un chemin sans retour, prêt à achever ce qu’il restait de leur famille. C’était un carnage ; Harald hors d’état de nuire, Aalis impuissante et Soren grièvement blessé. Et Altaïs, si terrifié qu’il tremblait sans pouvoir s’en empêcher…

Elaran avait tué son père.

Elaran avait fait de lui sa marionnette.

Que pouvait-il faire face à un pouvoir qui avait grandi dans l’ombre depuis tant d’années, utilisé contre chacun des membres de cette famille sans que jamais aucun ne s’en aperçoive ?

— Aucun de vous ne me défiera. Je suis et resterai le roi dans l’ombre.

La magie d’Elaran écrasa soudain l’espace, si agressive qu’Aalis tomba à genoux avec un cri et qu’un spasme souleva les épaules de Soren. Les genoux d’Alexander ployèrent alors qu’il s’efforçait de maintenir son bouclier, et une douleur fulgurante transperça le crâne d’Altaïs.

— Regardez-vous, vous n’êtes que des enfants persuadés d’avoir du pouvoir.

— C’est… ce que tu as fait… de nous, articula Altaïs.

Il leva difficilement ses iris bleu pâle vers Elaran.

— Tu m’as… obligé à tuer Thorvald… Tu as tué mon père… en voulant m’ôter la vie…

— Thorvald était un imbécile qui n’aurait jamais dû monter sur le trône. Quant à Eigil…

La mâchoire d’Elaran se crispa.

— Il n’aurait jamais dû te protéger ainsi, il savait aussi bien que moi le danger que tu représentais. Mais il valait un peu mieux que le reste de notre famille. C’est pour lui que j’ai accepté de t’épargner. Puis j’ai réalisé que tu pouvais devenir plus que ce que j’avais imaginé ; tu aurais fait une arme parfaite pour protéger ce royaume, si tu avais été plus docile. Peut-être qu’Arnvald se trompait lorsqu’il pensait qu’il fallait vous tuer l’un après l’autre, puisque votre engeance reviendra toujours comme les hivers trop rudes. Toi comme ta prédécesseuse êtes nés dans notre famille malgré votre difformité : votre vie nous appartient, vous n’existez que pour devenir les fantoches de la royauté.

— Je ne serai jamais ce que tu as voulu faire de moi !

— Vraiment ? Alors pourquoi ont-ils si peur de toi ? De ce que tu es ?

Elaran engloba la salle du trône d’un geste de la main.

— C’est faux, rétorqua Aalis, des larmes ruisselant sur ses joues. Nous avions peur du reflet que tu as créé, pas de la réalité ! Altaïs est ma famille, plus que tu ne le seras jamais, plus que tu ne l’as jamais été.

Elaran leva une main ; le sort qui pesait sur la salle du trône s’accentua.

Les genoux d’Alexander heurtèrent le sol. Le cri d’Altaïs déchira l’espace.

Elaran allait-il tous les tuer ?

Il serra les dents ; il avait supporté la magie d’Elaran pendant des années. Il pouvait…

Les portes s’ouvrirent avec fracas pour laisser apparaître une cohorte de gardes, attirés par le bruit et les émanations de magie qui envahissaient la salle. Maximilien en tête, ils découvrirent la scène avec effarement. La concentration d’Elaran se fissura, le sort perdit de son intensité, permettant à Alexander et Aalis de se redresser. Les tremblements d’Altaïs s’atténuèrent en même temps que la douleur qui lui vrillait le crâne. Les gardes royaux étaient trop nombreux pour qu’Elaran puisse les mettre tous hors-jeux, et il ne pouvait désormais plus cacher les actes qu’il avait commis.

— Arrêtez-le ! ordonna Aalis. Arrêtez le régicide !

Maximilien fut le plus prompt à réagir, les prunelles assombries par la colère. Mais alors qu’il s’élançait, le sort qui pesait sur l’esprit de la famille royale se déchaîna pour paralyser les nouveaux arrivants. Maximilien s’immobilisa en plein mouvement, et son épée tomba sur le sol. Altaïs aperçut Elaran réprimer un spasme ; si son visage ne révélait rien, l’emprise qu’il exerçait sur sa famille et sur la dizaine de gardes lui coûtait une énergie folle. Il fit pourtant un pas en direction de la sortie. Ses yeux glissèrent un bref instant sur Soren, dont la peau blafarde lui donnait une apparence spectrale.

— Aucun de vous n’est fait pour régner, prophétisa Elaran. Vous le découvrirez bien assez vite lorsque ce royaume tombera en ruines.

Il contourna les gardes immobilisés pour rejoindre les portes, jeta un dernier regard à Altaïs.

« N’espère pas que je te laisserai en vie. »

Il disparut dans le corridor. Quelques instants plus tard, le sort se dissipait, libérant ceux qu’il immobilisait. Aalis se précipita vers Soren en trébuchant. Elle tomba à genoux près de lui, plaquant ses mains contre son ventre pour empêcher l’écoulement du sang.

— Faites venir un Guérisseur !

Altaïs se redressa en vacillant. Il adressa un coup d’œil hésitant à la jeune femme, dévia vers Alexander qui pivota vers lui…

— Je suis désolé, souffla-t-il.

Et il se mit à courir, ramassa au passage l’épée de Maximilien qui gisait sur le sol, puis se précipita dans le corridor à la recherche d’Elaran.

— Altaïs !

Il entendit Alexander se lancer à sa poursuite, mais ne ralentit pas. Il ne pouvait pas laisser Elaran s’échapper. Son oncle devait payer pour les crimes qu’il avait commis. Tant qu’il serait en vie, Altaïs ne pourrait jamais avancer, même si la vérité avait enfin éclaté au grand jour.

Il bouscula une domestique dans sa course, croisa des gardes qui se dirigeaient vers la salle du trône. L’un d’entre eux voulut l’arrêter, mais il le repoussa brutalement en poursuivant sa course effrénée.

— Elaran ! s’époumona-t-il.

Il ralentit à l’intersection de deux couloirs, hésita une poignée de secondes. Vers où Elaran fuirait-il ? Fuyait-il seulement ? Il ne mit qu’un instant de plus à se décider sur la direction à suivre ; si son oncle envisageait de quitter le palais, il rejoindrait sans doute la cour et la traverserait en vainqueur. S’il avait fait un autre choix, Altaïs pourrait le retrouver après.

— Altaïs ! l’appela Alexander.

Il s’engagea dans le grand escalier qu’il dévala à toute allure.

Je suis désolé.

Il ne pouvait pas renoncer.

Il perçut les émanations de la magie d’Elaran à l’extérieur, dans la cour du palais. Il serra les dents en constatant qu’il avait vu juste. Mais cela lui paraissait presque trop simple… Elaran n’agissait jamais sans raison, il avait forcément quelque chose derrière la tête.

Peu importe.

Altaïs traversa le hall sans ralentir, les poumons en feu. D’une poussée de magie, il ouvrit les épais battants en bois menant dehors.

— Elaran ! Montre-toi, lâche !

Il tressaillit en découvrant la cour déserte, elle qui croulait d’ordinaire sous les allées et venues. Les portes qui donnaient sur la ville étaient closes. Un courant d’air le fit frémir ; il se retourna brusquement pour aviser les portes du palais grincer sur leurs gonds. Alexander eut tout juste le temps d’en franchir le seuil avant qu’elles ne se referment en claquant, soulevant un nuage de poussière.

— Je ne te laisserai pas, haleta-t-il.

Altaïs voulut répondre, mais ses mots s’étranglèrent dans sa gorge.

« La stupidité ne vaut pas mieux que la lâcheté », susurra une voix dans son esprit.

Il plaqua ses paumes contre ses tempes avec un cri de rage. Son épée tomba sur le sol avec un tintement.

— Sors de ma tête ! hurla-t-il.

« C’est si facile de te piéger. Une fois que je me serai débarrassé de toi, ton skoldr ne survivra pas longtemps… »

Alexander attrapa brusquement sa main en comprenant la situation.

— Fais-moi confiance.

Il dégaina son poignard et entailla sa peau. Altaïs sursauta, mais ne se dégagea pas. Alexander réitéra le geste sur sa propre paume pour dessiner une rune.

« Tu penses qu’il te protégera ? Comme ton père ? Comme Evald ? »

Alexander plaqua les runes tracées dans leur chair l’une contre l’autre, mêlant leur sang brûlant. Sa magie crépita dans l’air, vibra dans la poitrine d’Altaïs, enveloppa son esprit comme un voile protecteur.

— Tu ne seras jamais seul.

Alexander s’affaissa soudain. Altaïs le rattrapa de justesse et l’accompagna jusqu’au sol. Il sentait que son compagnon n’était pas inconscient, mais il n’était plus vraiment présent pour autant.

Il protégeait son esprit ; Altaïs protégerait son corps.

« Je suis avec toi », souffla la voix d’Alexander dans son esprit. « Finissons-en. »

— Le lien entre les fordaedarn et leur skoldr m’étonnera toujours…

Altaïs se redressa en pivotant. Elaran sortit de l’ombre de l’une des colonnes cernant la cour avec son arrogance coutumière. L’effort qu’il avait fourni dans la salle du trône pour tous les immobiliser semblait appartenir au passé. Son court répit avait dû lui permettre de reprendre possession de sa magie.

— Tais-toi, siffla Altaïs. Tout le monde sait ce que tu as fait ! Tu ne peux plus me contraindre au silence !

Il était prêt à tout pour enfin se libérer de son emprise.

Il ramassa prudemment l’épée de Maximilien qui gisait sur les pavés. La magie d’Alexander courait dans ses veines. Pendant des années, Altaïs s’était débattu seul, avait sombré face à la toute-puissance de son oncle. Aujourd’hui, les choses avaient changé.

Altaïs n’était plus seul.

Il n’était plus réduit au silence.

Il n’était plus un paria ou un moins que rien.

— Quelle que soit l’issue de cet affrontement, tu as perdu.

Elaran haussa un sourcil.

— Vraiment ? Une fois que tu seras mort, qu’est-ce qui m’empêchera de raffermir l’emprise que j’exerçais sur notre famille ? Harald pliera parce que je tiens son épouse en mon pouvoir, Aalis ne pourra rien faire parce qu’elle est une femme, et mon imbécile de fils s’écrasera une fois que je lui aurai rappelé où est sa place.

Les doigts d’Altaïs se crispèrent autour de la poignée de son épée.

— Ils te condamneront ! rétorqua-t-il.

— Comme ils l’ont fait toutes ces années ?

Altaïs bondit en brandissant son épée. Elaran dégaina son arme si vite qu’il le vit à peine bouger. Leurs lames s’entrechoquèrent, glissèrent l’une contre l’autre, et Altaïs se déroba pour mieux revenir vers son oncle.

— Tu aurais dû me tuer lorsque tu en as eu l’occasion ! rugit-il.

Des courants d’air enveloppèrent ses pieds alors qu’il se fendait vers l’avant. Elaran se trompait ; il pouvait l’affronter, il pouvait le vaincre, il pouvait…

Comme s’il avait anticipé son mouvement, Elaran glissa sur le côté avec souplesse, écarta l’épée d’Altaïs. Son bras percuta violemment son visage, le faisant reculer en titubant.

— Je me suis chargé de ton entraînement. Comment crois-tu pouvoir me vaincre ?

— Tais-toi ! enragea Altaïs. Je ne serai plus jamais ta marionnette !

— Que tu crois, susurra Elaran.

L’épée d’Altaïs frôla la joue de son oncle avant que celui-ci ne le repousse brutalement. Des courants d’air naissaient sous ses pieds, des bourrasques tournoyaient autour de son corps. Des étincelles crépitèrent au bout de ses doigts. Sa lame parvint enfin à riper sur la cuirasse de son adversaire, à se glisser dans un interstice pour taillader son bras. En représailles, Elaran lui asséna un violent coup de pied qui lui coupa le souffle, suivi d’une estocade qui l’obligea à reculer de plusieurs pas, laissant une profonde entaille qui courait de son poignet jusqu’au coude.

Alexander gronda dans son esprit. La mâchoire d’Altaïs se crispa de douleur et de frustration. Il était devenu un épéiste d’exception parce qu’Elaran l’avait éduqué ainsi. Comment pouvait-il le vaincre alors qu’il lui avait tout appris ?

Peu importait.

Il n’avait pas la possibilité de douter, seulement celle de se battre et de le vaincre. Altaïs asséna à son oncle une estocade que celui-ci repoussa sans difficulté. Une flamme remonta le long de son bras, grandit, grandit…

Un coup percuta violemment son nez. Altaïs recula d’un pas, sonné par le choc, porta par réflexe une main à son visage, grimaça en sentant un filet de sang couler entre ses doigts.

Sans même avoir besoin d’écraser son esprit, Elaran le dominait.

Pourquoi ?

« Il te l’a fait croire pendant des années », chuchota la voix d’Alexander.

Altaïs avait eu tort ; il n’était pas capable d’affronter Elaran.

La magie de son oncle effleura son esprit à la recherche de la moindre faille, mais il ne parvint pas à passer la barrière que formait Alexander.

— Tu peux me vaincre moi, mais tu ne le vaincras pas lui ! gronda Altaïs.

— Je vous vaincrai tous les deux, persifla Elaran. Un skoldr n’est rien sans celui qu’il doit protéger.

Une nouvelle passe d’armes le repoussa vers l’arrière. Il n’eut pas le temps d’esquiver l’offensive suivante ; la lame de son oncle s’abaissa vers lui, et il ne put que lever le bras pour se protéger. Du givre enveloppa sa peau comme une armure, des morceaux cristallins volèrent alors que le choc vibrait jusque dans ses os. Des flammèches crépitèrent au bout de ses doigts, léchèrent la lame de son épée alors qu’il tentait une feinte…

Elaran esquissa un geste de la main, et sa magie se densifia pour percuter sa cheville. Altaïs laissa échapper un hurlement en sentant son appui céder. Son épée tomba sur le sol dans sa chute.

Relève-toi, s’invectiva-t-il.

Sa cheville…

Elle n’est pas brisée.

Pourquoi avait-il si peur malgré sa colère ? Pourquoi ses coups ne touchaient-ils pas Elaran ? Pourquoi ses flammes n’étaient-elles pas assez brûlantes ?

Il avait le sentiment que sa magie se retranchait au fond de lui. Sa magie qu’il avait si longtemps appris à contenir pour échapper à un énième châtiment, à une énième insulte ou humiliation… Il n’avait pourtant eu aucun état d’âme lorsqu’il avait affronté Harald dans la salle du trône, mais face à Elaran, ses flammes ne crépitaient pas comme les brasiers qu’il savait créer, le givre était trop fragile pour devenir un danger, la brise n’était qu’un courant d’air.

Seule la protection d’Alexander empêchait Elaran de l’achever.

Pour l’instant.

Un coup le projeta si violemment sur les pavés qu’il roula sur plusieurs pas, le corps meurtri par les attaques répétées de son oncle.

« Ne renonce pas… »

Elaran s’approcha. Altaïs voulut attraper son épée tombée non loin, mais son adversaire écrasa sa main avec sa botte. Une douleur vive explosa dans ses doigts.

— Tu n’as jamais rien pu faire face à moi.

— Je t’ai échappé, haleta Altaïs.

— Regarde où cela vous a tous menés, ce que ta naissance a provoqué.

— Non, c’est toi qui as provoqué tout cela ! Toi et tes désirs de pouvoir, de grandeur, et de je ne sais quoi d’autre !

Son visage percuta violemment le sol. Il émit une plainte étouffée.

— C’était une promesse, répliqua Elaran.

Altaïs hoqueta.

Une promesse ?

Il serra les dents. Le vent se densifia autour d’eux, s’amassa pour créer les prémisses d’une tornade.

— Regarde, susurra Elaran. Ton skoldr est aussi inoffensif qu’un nourrisson.

Altaïs écarquilla les yeux.

— Non, balbutia-t-il.

Elaran se redressa. Sa magie le plaqua au sol pour l’empêcher de se relever, se répandit autour d’eux, se densifia jusqu’à former une masse invisible qui percuta le corps d’Alexander de plein fouet. Celui-ci s’écrasa si violemment contre une colonne de pierre que le bruit se répercuta dans la cour.

— Non ! hurla Altaïs.

Elaran fit un nouveau geste de la main, et la pierre se fendilla peu à peu… La colonne s’écroula sur Alexander dans un fracas assourdissant. La rune sur la paume d’Altaïs le brûla alors que la présence protectrice de son compagnon se volatilisait de son esprit. Il ne reprit pourtant pas conscience.

— Alex !

La magie d’Elaran s’insinua soudain dans son esprit avec une telle violence qu’il ne put réprimer un hurlement. Altaïs dut faire un effort surhumain pour se redresser, le regard brouillé par ses larmes.

— Le souvenir de mon frère ne te sauvera pas aujourd’hui. Je t’aurais épargné si tu ne t’étais pas enfui, je ne serais pas intervenu après le procès si tu t’étais laissé mourir en silence, mais tu ne cesses de menacer ce que notre famille a édifié.

Paralysé par sa magie, Altaïs ne put esquisser le moindre geste de recul lorsque Elaran dégaina un poignard. Un bref instant, son esprit dériva vers Alexander, puis il revint vers Elaran et la haine absolue qu’ils se vouaient.

Tu ne me tueras pas.

Son cœur sombra.

Il ne voulait pas mourir. Pas alors qu’il avait enfin brisé le sceau.

Il ne voulait pas mourir. Il devait s’assurer qu’Alexander allait bien.

Il ne voulait pas mourir…

— Ek domanera din med Fordae, souffla-t-il d’une voix rauque.

Je te maudis au nom de la Magie.

Elaran s’agenouilla devant lui. Il le dévisagea un long moment, à la recherche de quelque chose qu’il paraissait ne pas trouver. Derrière lui, les gravats de la colonne effondrée s’agitèrent, une pierre roula sur les pavés.

— Tu n’as jamais ressemblé à ton père, mais je voyais parfois son souvenir en toi. Lui était le printemps, trop doux pour son propre bien. Alors que toi…

L’une de ses mains se posa sur la nuque de son neveu. La terreur glaça Altaïs jusqu’au plus profond de son âme.

— Tu es l’hiver, Altaïs. Celui dont tout le monde attend la fin.

Le poignard d’Elaran s’enfonça dans son ventre jusqu’à la garde.

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Edouard PArle
Posté le 07/02/2024
Coucou Mathilde !
Un des meilleurs chapitres de ce roman ! Pourtant je dois dire que j'étais un peu sceptique lors des premières lignes, en me demandant quel était l'intérêt de couper la narration à trois chapitres de la fin, me disant que ces souvenirs auraient pu être casés avant. Mais clairement, ce chapitre va bien au-delà. On sent carrément bien la déferlante de souvenirs qui jaillissent dans l'esprit d'Altais, c'est très réussi ! On comprend mieux sa détresse en début de roman. Savoir qu'il a subi / vécu des choses horribles sans savoir comment cela s'est passé exactement.
Mais les réponses viennent surtout éclairer le personnage d'Elaran. Il a utilisé Altais pour tuer Thorald. C'est bien vu de montrer "l'entraînement" à tuer qu'il lui fait subir avant ce geste. Sa relation avec le père d'Altais n'est qu'esquissée mais on devine qu'il y était attaché puisqu'il respecte sa parole malgré sa détestation pour Altais. D'ailleurs, ce serait intéressant d'explorer encore davantage l'histoire familiale pour comprendre encore plus ces personnages. Peut-être pour un prequel ahah
Bon tout ça ne dit pas comment ton roman va se finir... J'attaque la suite de ce pas !
MarieSch
Posté le 02/09/2023
Tant de révélations ! On comprend enfin pourquoi Elaran le garde en vie... Incroyable qu'un homme comme lui ait assez d'honneur pour respecter la demande de son frère mort depuis des années!

Quant à la mort du roi... je me demande bien comment Altaïs va pouvoir dire la vérité sans se retrouver accusé (de nouveau) d'être l'assassin! Puisque techniquement, c'est bien lui qui a tué le roi...
Nathalie
Posté le 02/04/2023
Bonjour Mathilde Blue

Tout ça à cause de la peur, la peur d’un pouvoir, d’une possibilité, d’un avenir probable. Quelle tristesse…

Propositions de correction :

ponctue la discussion de quelques remarques qui lui vaut parfois des coups d’œil approbateurs de son père
→ qui lui valent parfois
Mathilde Blue
Posté le 08/05/2023
Bonjour Nathalie,

En effet, la peur est à l'origine de beaucoup de drames, je dirais...

Merci pour la coquille.
AlodieCreations
Posté le 28/03/2023
Oh wow, ce chapitre à souvenirs...

Nom d'un chien, j'avais deviné certains d'entre eux, mais avoir la confirmation c'est quelque chose.... C'était extrêmement prenant !

Bon je vais m'empresser d'enchainer sur la suite.
Mathilde Blue
Posté le 01/04/2023
Je suis vraiment contente que le chapitre soit prenant malgré sa structure particulière ! Ton retour me fait très plaisir !
MrOriendo
Posté le 28/03/2023
Hello Mathilde !

Wow, par où commencer ce commentaire ?

Ce chapitre est une succession de souvenirs, accolés les uns aux autres sans véritable transition, sinon quelques pensées très brèves d'Altaïs. En termes de structure, à première vue ça ne tient pas debout. On pourrait se dire qu'il manque un liant entre ces fragments, que tout ça n'a pas vraiment de cohérence.

Et pourtant, ça marche du tonnerre.

Le fait que tu nous balances ces souvenirs les uns derrière les autres, sans fioriture, sans digression, sans longue transition, juste la vérité crue, dure, cruelle, provoque un double effet que je trouve incroyablement pertinent ici.

D'abord, il y a ce côté "déferlante". Pardonne mon expression, mais on se prend littéralement ces souvenirs en pleine tronche sans vraiment comprendre ce qui nous arrive, on passe d'un chapitre 27 avec une gradation d'intensité très structurée et maîtrisée à un chapitre 28 où... c'est juste le chaos, en fait. Et c'est là que ça devient vraiment intéressant, car au final on encaisse ces souvenirs avec la même violence qu'Altaïs, on ne se contente pas de lire et de découvrir ce qui lui est arrivé, on a vraiment ce sentiment de lâcher prise, de perdre pied, de ne rien contrôler, de se faire emporter dans la lecture. L'absence de transition entre les fragments, c'est finalement la glue qui fait tenir tout le chapitre : on imagine bien qu'une fois le sceau rompu, tous les souvenirs si longtemps refrénés déferlent sur ce pauvre Altaïs comme un torrent incontrôlable, à tel point que lui-même ne comprend pas totalement ce qui lui arrive.

Et j'en arrive au deuxième point fort de ce choix narratif : l'immersion.
Ça peut sembler paradoxal car jusqu'ici, tu nous a offert des chapitres super bien construits, où tout était fait pour qu'on comprenne bien le parcours d'Altaïs et Alexander, ce qu'il a subi, l'évolution psychologique du personnage, etc... Et là, d'un seul coup, tu nous balances une tempête chaotique et décousue de fragments mémoriels très sombres. Et non seulement ça ne ruine pas du tout l'immersion dans ton histoire, mais au contraire ça l'amplifie au centuple. Parce-que là, tout du long de ce chapitre, on se retrouve clairement dans la peau de cet Altaïs du présent qui encaisse cette déferlante et redécouvre ses souvenirs et toute l'horreur qu'il a vécu.

Si j'étais l'auteur de cette histoire, j'aurais probablement fait le choix ici d'un point de vue externe pour raconter une jolie scène, où les souvenirs d'Altaïs rejaillissent grâce à la magie et se reflètent sur des piliers de glace comme un film, un peu à l'image de ce que je dépeins lorsque Galar récite ses poèmes au coin du feu dans le prologue du Sildaros.
Et je me serais lourdement trompé. Tu as tellement fait le bon choix ici, je n'ai même pas besoin de lire cette autre version imaginaire pour comprendre à quel point elle aurait été inférieure à celle-ci.
Bref, je vais arrêter d'en faire des montagnes sur cette narration décousue, ça marche super bien, ça m'a foutu une claque de malade, next.

Ah. Le next est encore pire, en fait.
Parce que oui, la dernière chose dont je voulais parler, c'est cette réplique qui tue.

« Tu oublieras. Tu te tairas. Tu exécuteras chacun de mes ordres. »
Sa magie frappe l’esprit d’Altaïs comme une lame.
« Et je te haïrai. »

Bordel. "Et je te haïrai".
MEILLEURE FIN DE CHAPITRE DE TOUT LE ROMAN.
Point final.

Quelques remarques :

- "Il serra les dents pour réprimer ses larmes ; Elaran savait où viser pour faire mal." --> serre/sait, pour garder la concordance des temps ;)
- "de quelques remarques qui lui vaut parfois des coups d’œil" --> qui lui valent
- "Notre grand-père s’est laissé aveuglé par le pouvoir !" --> aveugler
- "dans ses prunelles d’un bleu plus foncé que celle de son fils" --> que celles
MrOriendo
Posté le 28/03/2023
Bon, ok.
Je reviens 5min après, à "tête reposée", et je me rends compte que j'étais tellement à fond dans la narration incroyable du chapitre que j'ai oublié la moitié de mon commentaire.

Je ne vais pas refaire un pavé, promis, je vais aller vite.
Trois gros plus que je n'ai pas évoqués sur le fond de l'histoire, cette fois :

1 - Le fait qu'Altaïs ait bien tué Harald, mais sous l'influence d'Elaran. Ça rajoute un poids de dingue à l'histoire, c'est super bien vu. Très bon choix.

2/ La décision de mettre la mort d'Eigil à la fin. C'est un peu la cerise sur le gâteau des horreurs, mais ça apporte un punch incroyable à la fin du chapitre.

3/ L'effet "Elaran organise une répétition du meurtre du roi" sur le condamné. J'ai adoré l'idée.

Voilà, je ne vais pas plus loin, sinon je vais y passer des heures x)
Mathilde Blue
Posté le 29/03/2023
Hello Ori !

Wow, ton commentaire est tellement adorable ^^ Je suis super contente que ça marche à ce point !

Parce que la vérité, c’est qu’il fait en fait partie des chapitres qui m’a demandé le plus de réflexion sur la structure… J’appelle ça du chaos organisé x) J’ai d’abord établi la liste des souvenirs que je voulais écrire pour expliquer ce qu’avait été la vie d’Altaïs, ceux qui étaient le plus à même d’expliquer son cheminement, sa souffrance et ses choix. Ensuite il a fallu les agencer (bon au moins c’était chronologique), et s’est posée la question des transitions. Je me voyais mal faire des pavés entre chaque souvenir, qui aurait complètement cassé le rythme, et finalement je me suis rendue compte que les souvenirs étaient leurs propres transitions puisqu’ils avaient ce fil conducteur qui suffisait en réalité.

Pour l’anecdote, j’ai fait pire dans un autre roman en terme de destructuration x) C’était le cas d’un personnage amnésique qui avait complètement oublié une partie de son enfance (les enjeux n’étaient pas vraiment les mêmes du coup), et j’avais écrit un chapitre où il retrouve ses souvenirs entièrement à la deuxième personne du singulier en alternant des passages narratifs et des passages en vers libres. En comparaison je trouve ce chapitre-ci très structuré xD

En revanche, je ne me suis pas posée de questions sur comment j’allais mettre ce déferlement de souvenirs en scène, je savais parfaitement que je voulais une plongée dans l’esprit d’Altaïs, qu’on puisse se mettre à sa place et à la place de ceux qui découvrent enfin ce qu’il s’est passé. Je suis vraiment heureuse de savoir que l’immersion fonctionne aussi bien. Je craignais que ce soit trop long ou que ça fasse trop succession de bribes détachées les unes des autres, mais je voulais en même temps vraiment pouvoir faire ce panorama de la vie d’Altaïs.

Ravie que la dernière phrase ait autant d’effet :p Ça résumait bien le roman xD

« serre/sait, pour garder la concordance des temps ;) »
=> Bien vu ^^ Je te raconte pas le nombre d’erreurs de concordance des temps que j’ai faites en repassant d’un coup au passé xD

Merci pour les coquilles !

« Le fait qu'Altaïs ait bien tué Harald, mais sous l'influence d'Elaran. Ça rajoute un poids de dingue à l'histoire, c'est super bien vu. Très bon choix. »
=> Je ne te cache pas que ce choix était un peu une épine dans le paix quand j’ai cherché comment innocenter Altaïs sans raconter la vérité x)

« La décision de mettre la mort d'Eigil à la fin. C'est un peu la cerise sur le gâteau des horreurs, mais ça apporte un punch incroyable à la fin du chapitre. »
=> La cerise sur le gâteau des horreurs xD C’est si bien trouvé. Je m’étais pas mal questionnée sur ce fragment aussi et son positionnement dans le chapitre. Chronologiquement il aurait dû arriver en premier MAIS c’était une autre strate que les souvenirs scellés donc c’était finalement bien plus pertinent de le mettre à la fin ^^

« L'effet "Elaran organise une répétition du meurtre du roi" sur le condamné. J'ai adoré l'idée. »
=> On peut lui reconnaître qu’il est patient et pédagogue… (ahem)

Merci pour ton long retour, il me fait vraiment chaud au coeur !
Feydra
Posté le 27/03/2023
Ces souvenirs sont terribles et poignants !
J'aime beaucoup la manière dont il a brisé le sceau, par la puissance de sa fureur.
D'ailleurs, ton roman contient beaucoup beaucoup de fureur, pas seulement chez Altaïs. 😉
Ta façon de les raconter par fragments avec toutes ces pensées qui s'insinuent, c'est vraiment chouette. J'aime aussi beaucoup que la glace les réfléchissent. Tout est très visuel.
Mathilde Blue
Posté le 28/03/2023
Coucou !

Je suis heureuse que le chapitre t'ait plu, qu'on ressente bien les émotions d'Altaïs et la manière dont il s'est construit au fil de sa vie à travers ses souvenirs.

Quand tu dis qu'il y a beaucoup de fureur et pas seulement chez Altaïs, tu penses à d'autres personnages ou c'est un constat plus général ? ^^

Merci pour ton retour :)
Feydra
Posté le 28/03/2023
Je pense à Harald et à Alexander à certains moments.
Mathilde Blue
Posté le 30/03/2023
Oui c'est vrai !
espritdepapier
Posté le 26/03/2023
On t'avait surement pas dit : Altaïs a le droit de pas cocher toutes les cases au bingo de la vie de merde, hein. Genre, tu peux ne pas en cocher juste une ? Stp, pour lui, parce que mon coeur a moi est déjà en bouillie, mais lui, malgré toute cette me*de, il a une micro chance de pas juste se rouler en boule au sol. Je sais pas comment il fait.
(C'est affreux toute cette histoire ! Pauvre p'tit Chat :( )
Mathilde Blue
Posté le 28/03/2023
En même temps, j'ai tendance à penser que si Altaïs s'était contenté d'une case, l'impact du texte n'aurait pas été le même x) Et puis on va pas se mentir, la majorité de ce qui ne va pas découle de la même raison malheureusement x) Mais le fait que ses souvenirs révèlent enfin ce qu'il a vécu est une belle avancée pour lui cela dit !
espritdepapier
Posté le 30/03/2023
Oui, m'enfin, il pouvait cocher 2 ou 3 cases, pas les 1287 que comporte le bingo d'la vie de merde x)
Oui, maintenant il se souvient des horreurs vécues, et bizarrement, c'est un pas en avant ! ^^
Mathilde Blue
Posté le 30/03/2023
Techniquement, il s'en souvenait déjà, il ne pouvait juste pas en parler :p
Flammy
Posté le 13/03/2023
Coucou !

Bon, ya vraiment absolument rien qui va dans ce chapitre, c'est merveilleux ='D Vraiment, Altaïs a eu une belle vie de merde, et jamais on aurait dû confier un enfant à Elaran x) Pire idée du monde quoi. D'ailleurs, je me demande, bon, Aalis était un peu jeune pour comprendre, Soren faisait style de rien pour avoir la paix, mais du coup, comment Harald pouvait admirer sa liberté farouche (il dit ça dans un chapitre je crois) et ne pas capter qu'Altaïs s'est fait battre et maltraiter comme pas possible ? Les marques devaient pas être méga discrètes ^^' A moins qu'il trouvait ça normal ? Bon, c'est encore pire ='D Mais oui, ya vraiment tellement rien qui va.

Eigil, petit ange parti trop tôt ='D Bon, il pouvait pas tenter de fuir discrètement dans le royaume d'à côté avec son fils plutôt que de rester là ? Bon, en vrai, la magie d'Altaïs devait être méga facile à pister enfant donc c'était clairement infaisable, maiiiiiis, mais voilà quoi. Tiens d'ailleurs, Elaran a pas eu d'emmerdes pour avoir tué par erreur Eigil ? Ou il a fait croire que c'était Altaïs ? Ou Thorvald en avait vraiment absolument rien à faire de son petit frère ? Parce qu'en relisant je me suis fait la réflexion que Thorvald pourrait justement se servir de cette vieille histoire quand il cherche à mettre Elaran à la porte. Ou lui faire une réflexion comme quoi il a l'habitude des fratricides. Bon, ça casse du coup le côté révélation de qui a tué Eigil à la fin, mais je me demandais du coup comme Thorvald avait réagi.

Bref. Altaïs marionnette, c'est glaçant quand même, que la magie permette de faire des trucs aussi violents x) Genre Elaran est vraiment très puissant ^^' (Enfin, j'espère et que ce n'est pas random personne qui peut faire ça quoi). Ca aurait tellement donné n'importe quoi si ça avait été lui le roi, yaurait jamais eu de contestation, il aurait manipulé les gens en face ^^' "Heureusement", c'était un bâtard. Mais oui, effectivement, le garder sous la main pour ça, ça se comprend. Yavait une peur d'une guerre/opposition avec quelqu'un d'autre ou Elaran est juste très prévoyant ? Parce que bon, garder Altaïs au cas où ya besoin d'une arme, ok, mais vu comment il était triaté dans la tour, il aurait fallu quand même un petit délais pour le remettre en état avant de l'utiliser, pas méga pertinent du coup ^^' Pareil pour la magie, pourquoi ne pas juste le garder enchaîner ? Vu que la décoction, ça fait qu'il a besoin de pas mal de temps avant de retrouver ses pouvoirs (et il me semble même me souvenir que Dagmar avait l'air de dire que ça finirait par être définitif). Mais bon, c'est sûr qu'il est plus facile à garder dans cet état.

Bon, et vu l'entraînement qu'il a eu, tu m'étonnes qu'Altaïs soit bon à l'épée et qu'il tienne bien la douleur, ahem. Ca aurait été bien pour lui mine de rien qu'il arrive à fuir, même si bon, il aurait peut-être jamais rencontré Alex ^^' N'empêche, tout est bien écrit. C'est poignant, c'est terrible, on suit bien les pensées d'Altaïs à travers les âges, mais c'est vraiment pas le fun ^^' Mais ça rend bien, et on voit bien l'évolution du gamin terrifié au jeune adulte qui pète des câbles, tout en restant le gamin terrifié en vrai. Franchement, c'est bien fait.

Bon, maintenant, faut voir comment les autres vont réagir à ça, parce que bon, voilà quoi ^^'

PS : Heureusement que la magie est sympa et l'a déclaré non coupable, parce que bon, j'ai envie de dire, Harald avait raison, Altaïs est impliqué dans la mort de son père, c'est même lui qui a planté la dague ='D
Mathilde Blue
Posté le 13/03/2023
Coucou !

Je te réponds parce qu’il faut bien que je m’occupe en attendant mon RER… Pas du tout parce que je l’attendais avec impatience évidemment.

Haha oui, elle est fun la vie d’Altaïs hein ? T_T Personne n’aurait dû refiler de gamin à Elaran mais en même temps personne n’en voulait et Elaran s’est gentiment porté volontaire, comment lui en vouloir ? Pour Harald, c’est plus l’aspect « Il cherche en même temps », et puis vu le temps qu’Altaïs passait à s’entraîner ce n’était pas forcément choquant qu’il ait parfois des marques visibles (sinon Elaran faisait tout de même en sorte qu’elle ne se voit pas trop, sauf quand il pétait vraiment un plomb). Mais dans tous les cas y a rien qui va en effet x)

Pour la fuite d’Eigil c’était compliqué avec son statut, il se serait retrouvé avec l’armée à ses trousses et un gamin ^^’ Et non Elaran a pas eu d’emmerdes vu qu’il a fait passer ça pour un suicide (avec sa magie c’était pas super compliqué de convaincre les personnes à convaincre comme Thorvald), RIP. Mais il faudrait peut-être que je trouve un autre chapitre où le re-mentionner puisque tu fais la réflexion !

Je confirme qu’Elaran est vraiment très puissant (pas pour rien que le grand-père y a vu un intérêt) et que n’importe qui ne peut pas manipuler des personnes comme il le fait ^^’ Et puis il y a des facteurs divers qui jouent, il est âgé, il a de l’expérience, il a largement eu le temps de peaufiner son emprise sur Altaïs… La raison pour laquelle Elaran agit ainsi c’est surtout qu’il est très prévoyant et qu’il sait que ça lui servira un jour ou l’autre (donc autant en profiter vu qu’il a eu la bêtise de faire une promesse à son frère mourant à cause des remords mdr). Et oui pour le petit délai une fois qu’Altaïs est enfermé, mais s’il avait senti qu’il avait besoin de lui, ça serait sans doute pas sur un coup de tête ^^’ Juste garder Altaïs enchaîner sans museler sa magie, ça aurait forcément dégénérer à un moment (autant prendre un max de précautions vu la situation) x) Après quand Dagmar disait que ce serait définitif c’était plus une menace parce qu’à part en tuant la personne tu ne peux pas faire disparaître sa magie directement ! Mais je vais peut-être virer la phrase pour éviter tout doute du coup x) Donc en résumé, le délai n’était pas forcément un problème parce qu’Elaran aurait pu anticiper à priori (ou régler lui-même le problème si c’était vraiment urgent).

En tout cas je suis heureuse qu’on suive bien l’évolution d’Altaïs au fil du chapitre et des différentes scènes ! Je voulais vraiment mettre en évidence ce basculement, avec ce changement progressif d’attitude à cause de ce qu’il subit, de sa solitude, de sa souffrance et de sa colère.

(Ouaip la Magie est pas bête elle, ni aveugle)

Merci pour ton commentaire, ça me fait vraiment chaud au coeur <3
Taranee
Posté le 12/03/2023
Oh non ! C'est trop triste !
Tout ce qu'Elaran a fait faire à Altaïs... C'est tellement dégoûtant ! Ce n'est pas Altaïs qui est dangereux ! C'est sa famille ! C'est Thorvald, Harald, Elaran, tous ces gens qui lui empoisonnent l'existence !
Au moins, Altaïs a enfin réussi à libérer ses souvenirs... Y a-t-il un autre chapitre après ? Si oui, j'ai hâte de voir comment la famille royale va réagir...
Je trouve que la dernière phrase de ce chapitre en jette... C'est le genre de phrase qu'on retient, le genre de phrase qui pourrait résumer l'entièreté de ton roman...
Mathilde Blue
Posté le 13/03/2023
Coucou !

Oui, Altaïs a eu une vie horrible à cause de sa famille (enfin surtout la partie masculine, ahem)… Mais il a enfin réussi à briser le sceau !
Il reste trois chapitres et l’épilogue ! Donc le temps de voir comment chacun va réagir face à ces révélations :)
Je suis ravie si la dernière phrase reste en mémoire, elle résume assez bien le roman en effet ^^’

Merci pour ton retour !
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