Chapitre 29 - L'expérience

Noémie poussa violemment la porte de l’école qui résistait.

— Attends, dit Aube en la rejoignant.

Elle se concentra sur le mécanisme de fermeture automatique. Le déclic caractéristique se fit entendre. Les deux amies avaient couru après avoir laissé Jeanne chez elle. Elles avaient dévalé la colline pour arriver à l’école avant d’être découvertes et que la sonnerie ne résonne. Préoccupées et excitées, elles se glissèrent à l’intérieur.

— Attention !

Ce n’était pas Max qui les attendait derrière la porte, mais son instituteur, Monsieur Pierre.

— Il était temps, Mesdemoiselles.

— Bonjour, Monsieur, commença Noémie sans se démonter. C’est Madame Claire qui nous a envoyées.

— Ne vous fatiguez pas.

— On se dépêchait, continua-t-elle. On doit rentrer en classe.

— Max m’a tout raconté.

— Oh non !

Aube serra la main de son amie pour la rassurer.

« Écoute-le. Il a des choses à nous dire. »

L’enseignant entraîna les deux fillettes dans le couloir.

— Je ne veux pas savoir comment vous parvenez à ouvrir la porte, prévint-il. Mais vous avez raison de ne pas laisser détruire la colline.

Noémie sentit la pression se relâcher dans ses mâchoires. Aube lui sourit en coin. Monsieur Pierre ne comptait pas les emmener chez le directeur dont ils venaient de dépasser le bureau. Mais alors pourquoi ne les ramenait-il pas en classe ? Où allait-il ?

— Cependant, enchaîna l’enseignant, je ne peux me permettre que vous le fassiez au lieu d’aller à l’école. Vous êtes sous notre responsabilité.

« Il va nous aider » glissa Aube dans l’esprit de son amie.

« Qu’est-ce que tu en sais ? »

« Écoute et aie confiance. »

— J’aimerais une réponse, mesdemoiselles. S’il est interdit pour vous de sortir, pour moi qui suis responsable de votre sécurité, il ne m’est pas permis de vous laisser agir à votre guise. Même si je voulais vous aider. Est-ce que vous comprenez ?

— Oui, monsieur, répondit Aube pour en finir et passer à la suite.

— Ah. Très bien, continua Monsieur Pierre. Alors, puisque Max a eu cette excellente idée de vous inventer une expérience scientifique, je vais vous prendre au mot. Vous allez la réaliser. Max a déjà commencé. Il vous attend.

— Oh ! Merci, monsieur, s’écria Noémie.

Elle comprenait qu’elles évitaient ainsi la punition et les foudres de Madame Claire.

— Mais... s’énerva Aube.

Elle ne saisissait pas l’intérêt de la proposition pour empêcher la construction de l’antenne.

— Vous avez engagé votre parole devant votre institutrice, précisa l’adulte. Je vous demande de vous y tenir. C’est à cette condition que j’accepte de vous aider.

— Je ne vois pas en quoi vous nous aidez, s’entêta Aube.

Elle sentait que les pensées de l’instituteur étaient plus complexes que ce que son discours laissait paraître.

— Il y aura bientôt une réunion d’information à l’école concernant ce projet, continua-t-il.

— Comment est-ce que vous le savez ?

— Je vous l’ai dit, votre frère m’a raconté vos aventures. J’avoue que j’ai pris la peine de vérifier sur internet. Cette séance est bien prévue par la ville. J’y serai.

— Et alors ? s’énerva Aube.

— Alors ? J’y défendrai votre pétition et vos arguments publiquement.

Il venait d’ouvrir la porte d’un local où Max les attendait penché sur un livre de sciences.

— Max !

Le garçon retrouva le sourire en même temps que les filles.

— J’ai une idée ! s’écria-t-il en les prenant dans ses bras.

— Une idée ?

— Pour l’expérience qu’on va réaliser tous les trois.

— Mais l’antenne ? Et les arbres ?

— Aube ! Arrête ! On ne peut pas tout régler seuls.

— Demain, ils reviennent avec la tronçonneuse.

— Tu trouveras encore un moyen de la saboter.

— Mais je serai coincée ici !

— Et Éfflam ?

— Tais-toi !

« Les adultes ne doivent pas savoir pour Éfflam ! Tu lui as tout raconté ? » s’inquiéta Aube.

Le silence se fit entre eux. L’instituteur les regardait interloqué.

— Je ne comprends pas toutes vos histoires, jeunes gens. Mais à présent vous avez du travail. Votre curiosité devrait vous aider à y arriver. La mienne me pousse à vous aider. Ne me décevez pas.

« Je ne lui ai dit que ce qui était nécessaire » la rassura silencieusement Max.

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Elly Rose
Posté le 27/11/2022
Bonjour Michael,
Hier je déplorais de ne pas avoir eu le temps de lire mais je me trouve aujourd'hui avec deux chapitres à lire pour mon plus grand bonheur.
Cette intervention de Monsieur Pierre, l'aide qu'il apporte aux enfants tombe comme une véritable bénédiction.
Je vais poursuivre de ce pas ma lecture en espérant découvrir quel est le projet sur lequel il les fait travailler et surtout pour voir cette fameuse réunion de la ville qui commence à me glacer le sang!
MichaelLambert
Posté le 27/11/2022
Bonjour Elly !
C'est amusant ! Nous nous croisons pour nos lectures du dimanche matin !
Patience pour l'expérience de Monsieur Pierre et la réunion de la ville, ça arrive plus tard, car entre temps il y a plus urgent : que faire pour protéger les arbres qui sont menacés ! Aube n'est pas au bout de ses surprises ! Et j'espère que ce seront de bonnes surprises pour mes lecteurs et lectrices aussi !
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