Un étang au milieu d’un parc d’acacias. Quelques bancs le long d’une allée ombragée, des canards qui se promènent sur une eau presque transparente, le vent dans les arbres et le clapotis des remous contre les rochers qui bordent l’étang. David assis sur un rocher.
David ?
Je cligne des yeux à plusieurs reprises, ma vue s’ajuste. David ! C’est bien lui ! Nous avons atterri au bon endroit ! Dès que le message parvient à mon cerveau, je lâche Yi et Diego et me précipite vers mon meilleur ami. Il me serre dans ses bras et je lui rends son étreinte, si fort que je n’entends plus du tout ce qu’il essaye de marmonner dans mes cheveux. La voix de Yi finit par nous forcer à nous séparer. Un immense sourire sur le visage, David veut serrer tout le monde dans ses bras. Il n’y a que Diego qui se laisse faire.
- Paul était persuadé que vous alliez nous retrouver !
- Où est-il ?, lui demande Yi en regardant autour de nous.
- Avec Kari, à l’hôtel.
- À l’hôtel ?
- Oui.
- Hum.
En effet, hum. On dirait que nous avons fini par monter en grade. De la grange à l’hôtel, je ne dis pas non, surtout vu l’état dans lequel nous sommes. David nous invite à le suivre. Pendant que nous parcourons le bon kilomètre qui nous sépare de l’hôtel, il nous raconte leur arrivée ici et ce qu’ils ont fait en nous attendant. Je m’étonne qu’ils se soient contentés de nous attendre et qu’ils ne nous aient pas vraiment cherchés, puis je repense à ce qui s’est passé chez Kari avec Sacha et Yi. Peut-être que cette fois Paul a simplement décidé de leur faire confiance, ou en tout cas de faire confiance à Yi puisqu’il était le seul à savoir où nous devions aller. Heureusement qu’il a commencé par nous retrouver.
David n’arrête pas de parler. C’est bien lui, à cacher son soulagement de nous voir derrière un babillage interminable. Sacha et Yi ne l’écoutent pas, ils concentrent leur force à aider Diego à avancer. Lorsque nous atteignons le parking de l’hôtel, David ne nous a même pas demandé où nous étions depuis hier…
L’endroit ne paye pas de mine et le calme alentour inspire confiance. Nous passons devant l’accueil, David salue la standardiste comme s’il avait toujours habité là et il s’empresse de nous diriger vers une chambre où nous retrouvons Paul et Kari. Elle me serre dans ses bras et fait une accolade à Diego. Les autres se contentent de hochements de tête et de légers sourires. Pour une soi-disant famille, les marques d’affection ne sont franchement pas notre point fort, ce sera à travailler.
Diego, resté sans béquille humaine, s’approche d’un fauteuil pour s’y adosser, mais il perd l’équilibre et parvient à s’asseoir tant bien que mal en grimaçant. Trop distraite par les retrouvailles, je ne remarque que maintenant l’absence quasi-totale de couleur sur son visage. Ses paupières se ferment et sa tête se fait lourde. Il va perdre connaissance.
Je m’approche de lui et lui attrape la main.
- Diego ! Diego, reste éveillé !
Paul semble seulement se rappeler à l’instant de sa jambe blessée et la panique s’installe subitement. Il se baisse sur Diego et prend son pouls.
- Il a perdu beaucoup de sang ?
- Oui.
- Et vous ne pouviez pas le dire avant ??, s’énerve-t-il en se tournant vers Yi et Sacha. Il faut s’occuper de ça tout de suite !
Yi garde son calme et va droit au but.
- La balle est juste au-dessus de son genou. Nous avons ralenti le saignement et nettoyé ce qu’on pouvait. Aucun de nous n’est chirurgien et on peut difficilement aller à l’hôpital…
- Pas besoin d’aller à l’hôpital.
Paul ignore complètement nos regards interrogatifs fixés sur lui.
- David, va chercher Jimmy. Explique-lui qu’on a un blessé. Pas la peine de le faire venir ici, dis-lui d’aller directement au sous-sol, on le rejoint.
- Au sous-sol ?
- Ne pose pas de questions, il comprendra.
Alors que David sort remplir sa mission, Paul continue sur sa lancée.
- Kari, tu peux finaliser rapidement les potions que tu as commencées ? Le but est qu’il se rétablisse le plus vite possible.
- Il me faut une heure maximum.
- Ok.
Kari s’assoit en tailleur sur le lit derrière elle où est étalé tout son matériel.
- Sacha, Yi et Marina, vous allez m’aider à porter Diego jusqu’en bas.
- On peut savoir qui est Jimmy avant ?
Il n’a pas intérêt à éviter cette question. On ne peut pas se permettre de laisser l’un des nôtres dans les mains de n’importe qui. Paul me répond.
- Le propriétaire de cet hôtel.
- Et comment il est censé aider Diego ?
Yi et Sacha ont eux aussi l’air d’attendre plus d’informations.
- En retirant la balle de sa jambe et en lui faisant une transfusion de sang.
- David est parti demander au propriétaire d’opérer Diego au sous-sol de son hôtel ?, résume Yi comme pour être sûr d’avoir bien compris.
- Oui. C’est exactement ça. Maintenant, fini l’interrogatoire, aidez-moi à le porter, on n’a pas de temps à perdre.
Paul signale à Yi d’attraper Diego par une épaule pendant qu’il prend l’autre, mais Sacha intervient, les points sur les hanches et le regard dur.
- Tu prends les pieds avec Marina.
Yi la fixe sans rien dire. Sacha s’adresse à Paul.
- Il a une balle dans le coude.
Paul soupire.
- Tu aides Marina à porter les pieds et dès que Jimmy aura fini avec Diego, il s’occupera de toi.
Seules les directions de Paul ponctuent le trajet pour rejoindre le sous-sol. Il ne s’agit clairement pas de sa première visite ici, il nous indique le chemin sans aucune hésitation. Après avoir passé une porte derrière l’accueil, nous suivons un long couloir au bout duquel il nous fait tourner à droite et passer une autre porte qui s’ouvre sur une cage d’escalier. La descente est lente et j’ai le temps d’observer l’environnement de plus en plus sinistre. Visiblement, après la première volée de marches, la peinture n’a pas été refaite depuis des lustres et personne ne se soucie plus de la décoration.
La voix de David résonne à proximité et je ressens une sorte de soulagement. Je commençais à me demander dans quel mauvais film nous étions partis. Paul continue à nous guider entre les murs grisâtres jusqu’à une porte laissée ouverte.
- Salut les jeunes !, s’exclame Jimmy en nous voyant entrer dans la pièce.
Il sourit beaucoup trop, on voit toutes ses dents. On dirait qu’il est presque heureux de nous voir ici. Et ce type ressemble plus au patron d’un restaurant italien bon marché qu’à un propriétaire d’hôtel. Aucun de nous ne lui répond et Paul se contente de lui faire un signe de tête vers Diego.
- Posez le petit gars sur la table, je vais m’occuper de lui !
Il sourit encore. Et toujours avec la bouche grand ouverte. Est-ce qu’on est vraiment en train de lui confier Diego pour qu’il retire une balle de sa jambe ? J’ai du mal à y croire. Sacha aussi visiblement. Les sourcils froncés, elle fixe ce chirurgien improbable comme si elle essayait de voir derrière son sourire tout en étant éblouie par la blancheur de ses dents.
Paul donne à Jimmy les détails concernant la blessure de Diego et l’informe que Yi a besoin de soins aussi. Ce dernier est resté de marbre depuis que nous avons pénétré cette salle d’opération secrète. Son regard scrute en permanence les moindres recoins de la pièce, en s’arrêtant parfois, plein d’incrédulité, sur la figure du propriétaire. Le voir aussi dérouté que moi me soulage un peu. Il n’y a que David qui semble à peu près à l’aise dans cette situation, mais ça ne me surprend pas vraiment, il se dit sûrement que c’est encore mieux que dans ses livres.
Pendant que Paul termine ses explications, Jimmy acquiesce à plusieurs reprises, puis dès qu’il a toutes les informations, il attrape une paire de gants en latex qu’il enfile en s’exclamant :
- On ne s’ennuie jamais avec toi, mon Paulo ! J’adore !
Paul sourit à son tour et ce face à face de dentitions me fait froid dans le dos. Comment se connaissent-ils exactement ? Et comment est-ce que Paul peut faire confiance à ce type ?
- Vous restez tous pour le spectacle ?, nous demande Jimmy comme si nous attendions devant le chapiteau d’un cirque.
Je dois avouer que j’hésite un instant. Est-ce que nous ne devrions pas tous rester pour nous assurer que Diego et Yi ressortent entiers ? Paul annonce qu’il va assister Jimmy et nous invite à remonter, mais Sacha n’est pas décidée à obéir.
- Je reste aussi.
Paul l’interroge du regard.
- Il faut bien que quelqu’un apprenne à retirer des balles. Nous n’allons certainement pas emmener ce type avec nous pour la suite du voyage.
Elle a accompagné « ce type » d’un geste de la main qui en disait très long vers l’hôtelier chirurgien, qui pour sa part ne réagit qu’en élargissant son sourire. Il me fait réellement peur, j’admire le courage de Sacha. Paul accepte et Jimmy s’en réjouit encore plus.
- Parfait ! Si l’aimable demoiselle veut bien enfiler des gants et prendre place à mes côtés, nous allons commencer.
Sacha maintient un visage inexpressif tandis que David se rapproche de moi en retenant son rire et m’entraîne vers la porte.
Nos rires s’éteignent alors que nous rejoignons l’accueil et le visage de David reprend une expression sérieuse.
- J’ai l’impression de ne pas avoir ri autant depuis une éternité.
- Ce type est effrayant, il ne devrait vraiment pas nous faire rire.
- Jimmy ? Il ne nous fera pas de mal.
- Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Tu le connais depuis hier !
- Paul lui fait entièrement confiance. Et je fais confiance à Paul.
Je soupire. Cette question de confiance encore une fois… David n’ajoute rien et nous marchons en silence jusqu’à la chambre où Kari est en train de travailler sur des remèdes pour Yi et Diego. Elle lève à peine la tête de ses flacons lorsque nous entrons et plutôt que de la déranger, nous nous installons à même le sol à l’autre bout de la pièce et échangeons sur les évènements des dernières heures.
Quand la porte s’ouvre de nouveau sur Sacha un peu plus tard, je me rends compte que j’ai complètement perdu la notion du temps depuis quelques jours. Je serais incapable de dire si plusieurs heures se sont écoulées pendant que David et moi discutions assis par terre.
Diego entre à cloche-pied, appuyé sur Paul. Un bandage propre enveloppe son genou et son visage a retrouvé des couleurs. Le coude de Yi est lui aussi dans un bandage tout frais et la blancheur de la gaze tranche assez violemment avec la saleté qui recouvre le reste de leur corps. En baissant le regard sur mes propres vêtements, je ne peux pas vraiment critiquer leur état, je suis loin d’avoir meilleure allure.
Kari rassemble ses affaires sur un côté du lit pour que Diego puisse s’installer de l’autre côté. Il s’allonge et Kari place un oreiller sous sa jambe avant de lui faire boire un mélange qu’elle vient de préparer. Elle donne également une tasse à Yi qui s’assoit à son tour. Paul se laisse tomber dans un fauteuil en soupirant et David me sourit.
- Tu vois, je t’avais dit qu’on pouvait faire confiance à Jimmy !
Je saute sur l’occasion.
- Paul, on peut savoir qui est Jimmy exactement ?
Il se masse les tempes et garde les yeux fermés.
- On se connaît depuis longtemps. Il m’a aidé à plusieurs reprises et il sera toujours là quand on aura besoin de lui.
- Est-ce qu’il sait qui nous sommes ?
- Je ne crois pas. Nous n’en avons jamais parlé et qu’il sache ou pas, il ne posera pas de questions, c’est certain. Vous n’avez rien à craindre ici, nous sommes en sécurité.
Il ne me laisse pas le temps de répondre et enchaîne :
- Nous avons d’autres choses plus importantes à discuter dans l’immédiat.
Il nous explique qu’avant notre arrivée, il avait commencé à chercher sur le web des signes de regroupements suspects en suivant une méthode que David lui a montrée. Selon lui, en sachant où se trouvent les démons, ils ne pourront plus nous prendre par surprise. Je n’arrête pas de me dire que personne ne nous a encore demandé où nous étions avant de les retrouver ici. Je m’apprête à dire quelque chose mais Yi me devance.
- Je suis retombé dans le camp de démons et j’ai fait un peu de repérage.
Il nous laisse tous sans voix. Paul réagit le premier.
- Vous n’étiez pas tous les quatre ?
- Non. Je me suis retrouvé seul et je les ai rejoints dans la nuit.
Sacha explique à Paul que Diego, elle et moi avons atterri dans un champ de moutons au milieu de nulle part et que nous nous sommes réfugiés dans une grange le temps que Diego reprenne des forces. Elle raconte brièvement sa visite au village et insiste bien sur le fait qu’aucun de nous trois ne sait se téléporter. Son regard reproche clairement à Paul de ne pas s’être soucié de nous plus que cela. Elle précise aussi que c’est grâce à Yi que nous sommes arrivés là. Paul commence à répondre, mais Yi le coupe.
- Nous avons dû nous occuper un minimum de nos blessures avant de pouvoir repartir. C’est ce qui a perturbé la première téléportation.
Paul se passe une main sur le visage et soupire avant de prendre la parole.
- Je suis désolé. C’est pour vous quatre que je le dis, précise-t-il en posant son regard sur Yi, Sacha, Diego et moi. Je ne pensais pas que vous seriez séparés et je ne réalisais surtout pas que vous étiez si mal en point.
Il se lève, ouvre un placard plein de ravitaillement et nous donne à boire et à manger, comme s’il essayait de se rattraper en s’occupant de nous comme d’enfants auxquels il aurait oublié de distribuer leur goûter. Il n’arrête pas de s’excuser.
- Je suis vraiment désolé. Je vous vois et vous êtes si forts, capables d’endurer tellement sans réellement savoir pourquoi. Vous ne vous connaissez pas et je vous demande de vous battre côte-à-côte et les uns pour les autres. Je me laisse emporter par votre détermination et j’oublie que je vous ai tirés de vos maisons et de vos familles il y a à peine une semaine. J’oublie aussi que je suis là pour vous guider. Ce combat, nous le menons ensemble et je me suis engagé à vous y préparer. Hier et aujourd’hui, j’ai clairement échoué dans la réalisation de cette mission.
Paul a raison, il nous a sortis de nos maisons, parfois un peu de force, mais une fois ensemble, nous avons agi comme si nous étions prêts pour ce qui nous attendait, alors que nous ne savons pas encore vraiment ce qui nous attend. Paul reprend la parole.
- Yi, tu veux bien nous parler de ce que tu as vu dans cette base de démons où tu es arrivé ?
- Il y avait six bâtiments. Un garage rempli de Jeeps comme celles que nous avons croisées en Afrique. Et cinq autres bâtiments avec des bureaux et des logements. Je n’ai pas pu regarder par toutes les fenêtres, il y avait trop de monde à l’intérieur.
- Ils étaient nombreux ?, demande David.
- Difficile à dire. Vu le nombre de Jeeps et de chambres, au moins cinquante. Probablement plus.
- Armés ?
- Ceux que j’ai vus ne portaient pas d’armes visibles, mais ça ne veut pas dire qu’ils n’en avaient pas. Par contre, j’ai trouvé que la base manquait un peu de sécurité, je n’ai eu qu’à sauter par-dessus un grillage électrifié pour en sortir.
- Rien que ça ?, ironise David.
- Oui, ça m’a un peu surpris pour une base de cette taille, lui répond Yi qui n’a pas saisi l’ironie.
- Et comment est l’entrée ?, questionne Paul, qui décide lui d’ignorer complètement le ton de David.
- Une simple barrière. Il y a grand de terrain autour des bâtiments. Depuis le garage, les traces du passage des Jeeps étaient visibles vers l’extrémité de la zone, avec la barrière et une route au bout. Il y a aussi une trappe au sol au milieu de la cour. Je ne pense pas que ce soit un moyen de sortir de la base, mais deux types se tenaient debout en train de discuter à côté.
- Une trappe au sol ? C’est-à-dire ?, interroge David.
- Comme l’entrée d’un cellier.
- Suffisamment grande pour y passer un être humain ?
- Au moins.
- Leur base est souterraine. Ils mettent les bureaux et les habitations en haut, les choses « normales », et ils cachent le reste en-dessous.
- Quel reste ?, lui demande Sacha dans un haussement de sourcil.
- Je ne sais pas, tout ce qu’ils ont à cacher ! Leurs plans pour détruire le monde, …
- Leurs prisonniers, ajoute Yi.
Paul le regarde lorsqu’il dit ça. Je n’arrive pas à lire son expression. De l’espoir ou de la curiosité ?
David reprend.
- À leur place, c’est ce que je ferais. Aux yeux de tout le monde, ça pourrait être une simple base militaire ou un truc du genre et en-dessous se passe tout ce que personne ne doit voir et savoir.
- Il y avait quand même quelque chose que j’aurais préféré ne pas voir à la surface, poursuit Yi.
- Quoi donc ?
- Dans un bureau, il y avait une chaise posée sur une bâche en plastique. Ça m’avait tout l’air d’être une salle réservée à des interrogatoires plutôt violents.
- D’où l’idée des prisonniers en sous-sol. Ça tient la route, conclut David.
- Comment tu as fait pour arriver deux fois dans cette base ?, demande soudain Kari qui était restée silencieuse jusque-là.
- La première fois, je ne sais pas du tout ce qui s’est passé. Cette fois-ci, je pense que ma blessure a joué un rôle. Je manquais de concentration et je me suis retrouvé physiquement séparé de vous à cause de mon bras. Tout ce que j’avais en tête, c’était cette douleur physique et une haine incontrôlable envers ceux qui l’avaient causée. Rien de plus logique donc que d’arriver au cœur d’une base de démons.
- Donc théoriquement, tu serais en mesure de t’y téléporter de nouveau ?
- Je pense que oui. J’ai eu suffisamment de temps pour repérer les lieux lors de ma deuxième visite.
- Où veux-tu en venir, Kari ?, demande Paul d’un air interrogateur.
- S’il y a bel et bien des prisonniers, nous pourrions peut-être aller les secourir.
- En arrivant en plein milieu de la base ?
- Non, mais à proximité.
- Je pourrais retourner à l’endroit d’où je me suis téléporté pour rejoindre Sacha, Marina et Diego, mais c’était déjà loin de la base et je ne sais pas si je saurais retrouver la bonne direction. Il faisait nuit et j’ai simplement couru droit devant moi le plus vite possible.
- Pour l’instant, il n’est pas question de mettre les pieds là-bas, affirme Paul d’un ton ferme. C’est beaucoup trop dangereux et ça n’a aucun sens tant que nous ne savons pas s’il y a réellement des prisonniers. Notre priorité pour le moment est de trouver Alex.
- Qui n’est pas là où il devrait être, c’est bien ça ?, questionne Sacha.
- Disons que son emplacement n’est pas clair et que je n’ai pas réussi à retrouver sa trace la dernière fois que je suis venu ici.
- Et sa famille ?
- Aucun signe non plus, mais c’est par là que nous allons commencer. J’ai plusieurs adresses où nous irons après-demain. Aujourd’hui et demain, nous restons ici. Certains d’entre vous ont besoin de se remettre sur pieds et pour les autres, entraînement obligatoire. Si nous continuons à rencontrer des démons au même rythme que jusqu’à maintenant, il va falloir que vous puissiez tous vous défendre.
Difficile de dire le contraire. Vu les résultats des combats jusqu’à aujourd’hui, nous avons plutôt intérêt à améliorer notre score.
- L’étang où je vous ai fait arriver est en quelque sorte absent des cartes. Ils ne nous trouveront jamais ici.
Absent des cartes ? Je regarde mes camarades et constate qu’il y a plusieurs sourcils levés, mais personne n’ose demander plus de détails. Paul lance une clef à Sacha qui l’attrape au vol. Il se tourne vers Diego, puis vers moi.
- David et Kari ont les vôtres. Allez vous refaire une beauté. L’entraînement commence dans une heure. Les blessés, n’oubliez pas de prendre ce que Kari vous a préparé.
Diego et Yi repartent chacun avec deux petits flacons : un remède à boire et une pommade à appliquer. Kari me donne aussi un sirop en me garantissant que je n’aurai plus mal aux côtes d’ici la fin de la journée. Je laisse Diego prendre appui sur moi et nous suivons David vers nos chambres. Il installe Diego dans la sienne, Kari m’ouvre la nôtre et Sacha et Yi se rendent soudain compte qu’ils doivent partager la même chambre. C’est reparti pour un échange de regards en coin et d’expressions gênées.
Et j'adore le fait qu'ils aient compris que la personne qu'ils cherchent a des ennuis et est sans doute prisonnière. Donc l'identité du jeune qui est enfermé est Alex ?
Ah j'ai hate de voir à quel moment ils seront réunis. Je m'interroge aussi sur le fait que les mauvais traitements qu'il a pu subir vont peut être l'avoir traumatisé, et donc je sais pas il y aura peut être un problème avec son pouvoir, voir même un stress post-traumatique... Bref, j'attends de voir ça...
Et merci pour ton commentaire !
"ce face à face de dentitions" : J'adore cette expression !
J'ai remarqué quelques répétitions dans ton texte (il faut dire que je les chasse tellement dans le mien que j'y suis sans doute plus attentive que la moyenne...). Est-ce que tu as Antidote ou un logiciel équivalent pour les traquer ? Rien de grave, si jamais, mais ça pourrait encore parfaire ton récit.
Sinon, ça fait du bien de les revoir tout ensemble ! Bon, ce Jimmy est vraiment flippant, on est d'accord, mais il a plus l'air d'être un bon bougre qu'un psychopathe. Enfin, j'espère...
Kari est à peine arrivée qu'elle est déjà indispensable, c'est un bon moyen de l'intégrer rapidement. Je trouve donc particulièrement malin que tu l'aies fait intervenir en dernier (elle trouve sa place tout de suite, tant pour le groupe que pour le lecteur).
Bref, toujours un plaisir de suivre ton histoire !
Merci pour ton commentaire !
Je ne connais pas du tout Antidote, ni aucun logiciel pour traquer les répétitions d'ailleurs, je ne savais même pas que ça existait !! Je n'utilise que mes petits yeux qui au bout d'un moment ne voient plus rien et ne repèrent pas qu'il y a trois fois le même mot dans un paragraphe de cinq lignes... Donc merci beaucoup pour cette info, ça me sera bien utile !
Jimmy n'existe que depuis peu (suite à l'incohérence trouvée récemment), mais je suis bien contente de l'avoir ajouté, c'est une petite distraction sympa : )
Et tu as entièrement raison sur le caractère indispensable de Kari. Il ne faudrait juste pas que ce soit à elle qu'il arrive quelque chose...
Bonne lecture pour la suite !
P.S. Je viens de voir que tu avais publié le début de ton tome 2 !! Quelle excellente surprise !!! Tu fais ma journée : )
Je te conseille de l'essayer 30 jours gratuitement et de voir si ça te convient.
Et merci beaucoup pour ta dernière remarque <3