Sacha tourne la clef dans la serrure et ouvre la porte. À la vue des deux lits, tout mon corps se relâche de soulagement. Ils sont collés l’un à l’autre, mais il y en a bien deux. J’étais franchement effrayé à l’idée de devoir partager un matelas avec Sacha. Je sais aussi qu’une part de moi espérait bien qu’il n’y ait qu’un lit, mais j’essaye de la repousser. On n’est pas là pour ça.
La longue douche chaude me fait un bien fou. Mes pensées repartent automatiquement vers le sous-sol de cet hôtel, où contre toute attente, Jimmy s’est révélé réellement utile. Ses doigts courts et grossiers ont manié les instruments avec finesse. J’ai tout de même été rassuré quand il a demandé à Sacha de s’occuper de la couture. Le souvenir du contact électrifiant de ses doigts contre ma peau me fait frissonner.
Je sors de la salle de bain torse nu et je remarque avec surprise que Sacha n’a pas décalé son lit du mien. Allongée sur le dos, les mains derrière la tête, elle a les yeux fixés au plafond. Pas si fixés que ça, je vois bien qu’elle me regarde du coin de l’œil.
- Tu n’as plus de vêtements ?
- Il faut que je lave mes tee-shirts.
Elle se met debout en un rien de temps et s’approche de moi. Ce ne sont pas mes yeux qu’elle regarde.
- Passe-les moi. C’est plus facile avec deux mains.
Elle attrape les tee-shirts et le gilet que je lui tends, cherche dans son sac celui qui est recouvert du sang de Diego et se dirige vers la salle de bain. Je lui apporte son pull que j’ai utilisé pour mon bras.
- Garde-le. Tu en as encore besoin.
Je mets une seconde de trop avant de réagir.
- Merci.
Pendant qu’elle lave nos vêtements, je m’installe en tailleur sur mon lit pour m’occuper de mon bras. J’ai déjà avalé la moitié du remède selon les recommandations de Kari et maintenant je retire le bandage pour appliquer la pommade. Le contact frais de la crème se fait tout de suite sentir.
Sacha fait des va et vient entre la salle de bain et la chambre pour étendre les vêtements mouillés sur les deux chaises que nous avons à disposition. À chaque passage, elle me regarde en coin et ne dit rien. Quand elle ferme la porte derrière elle pour aller prendre sa douche, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle a une capacité exceptionnelle à me mettre mal à l’aise. Personne ne m’a jamais aussi facilement laissé sans voix. Je n’arrive pas non plus à ignorer le fait qu’elle a laissé ses vêtements propres sur son lit… Je baisse les yeux sur mon bras. Je suis en train d’étaler la pommade complètement à côté de la blessure.
J’essaye de me concentrer, mais je n’y arrive pas. Sacha sort de la salle de bain enroulée dans une serviette, ses longs cheveux mouillés lui encadrant le visage. Elle se contente d’attraper ses vêtements et referme bien derrière elle. Mon regard reste fixé sur la porte fermée. Il faut que je me ressaisisse. Elle ressort tout habillée, en débardeur et en short et ses cheveux peignés qu’elle a gardé détachés lui tombent sur les épaules. Elle est magnifique.
- Tu as besoin d’aide pour refaire le bandage ?
Sa voix me sort de ma rêverie.
- Je veux bien.
Elle s’assied face à moi en tailleur sur le lit. Nos genoux se frôlent, le contact de sa peau m’envoie des frissons dans les jambes. Elle remonte ses cheveux en queue de cheval et les mots sortent de ma bouche sans que je puisse les retenir.
- J’aimais bien quand tu avais les cheveux détachés.
Ses mains qui venaient d’attraper le bandage se sont arrêtées. Elle garde la tête baissée. Je sens mon cœur qui bat à cent à l’heure. Lorsqu’elle prend la parole, ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. En même temps, avec elle, ce n’est jamais ce à quoi je m’attendais.
- Ils me gêneraient pour faire ce que j’ai à faire.
Elle m’attrape le poignet pour me faire tendre le bras. Le contact de sa main glaciale m’envoie une décharge électrique. Je sais qu’elle l’a ressentie aussi, elle a légèrement sursauté.
Je commence par la regarder faire, fasciné par la minutie de ses mains qui savent aussi bien manier une aiguille qu’un poignard. Et puis mes yeux remontent le long de ses bras et je me rends compte que personne ne s’est soucié de l’état de son épaule blessée. J’ai soudain envie de prendre soin d’elle comme elle prend soin de moi en ce moment même.
- Tu peux arrêter de me reluquer, j’ai fini.
- Comment va ton épaule ?
Surprise par ma question, elle répond dans un souffle, les yeux baissés.
- Ça va.
Je pose ma main droite sur son bras pour la forcer à me regarder.
- Passe-moi la crème que la grand-mère de Marina t’a donnée.
Sans rien dire, elle se lève et va chercher la crème dans son sac. Elle revient vers le lit et je lui prends le pot des mains en lui faisant signe de s’asseoir devant moi. Elle me fixe pendant une seconde de trop à mon goût et finit par se remettre en tailleur sur le lit, son dos face à moi. Je la sens se raidir lorsque je déplace les bretelles de son débardeur et de son soutien-gorge. Ses muscles se relâchent peu à peu quand je commence à lui masser l’épaule.
La porte de notre chambre s’ouvre subitement et David casse complètement le moment. Son regard passe plusieurs fois de Sacha à moi et de moi à Sacha avant qu’il ne prenne enfin la parole.
- Paul veut tous nous voir dans la cour arrière de l’hôtel dans cinq minutes. Et il m’a dit de t’apporter ça.
Il lance un tee-shirt jaune à mes côtés et repart en m’adressant un haussement de sourcils que je ne comprends pas. Sacha se lève et va mettre un gilet. Je déplie le tee-shirt devant moi et elle me regarde d’un air amusé. Il y a une tête de kangourou en plein milieu, entourée du slogan « Australia, the right place for you ». Je grimace en l’enfilant. Mon bras gauche a beau être recousu, il me fait toujours mal. Sacha m’aide à repasser son pull en bandoulière.
Nous sommes les derniers à rejoindre Paul dans la cour et David recommence avec ses haussements de sourcils. Paul le regarde d’un air interrogateur et je décide de l’ignorer. Les autres se moquent ouvertement de mon tee-shirt.
- Trêve de plaisanterie, on a du travail !
Paul nous explique le programme : il va s’occuper d’aider Diego et Marina à développer leurs dons pendant que Sacha et moi serons chargés d’enseigner à Kari et David des notions de combat.
- C’est le programme pour les deux prochaines heures, précise-t-il. Ensuite, pendant les deux heures suivantes, repos pour Diego. David et Kari, vous travaillerez au développement de potions nuisibles et guérisseuses. Sacha et Marina, entraînement au corps-à-corps. Yi, tu seras avec moi pour planifier les jours à venir. Des questions ?
David lève la main.
- Oui, David. Pas besoin de lever la main.
- On mange quand ?
Ce type a le don de savoir changer l’atmosphère en l’espace d’une seconde. Paul regarde sa montre avant de répondre.
- Treize heures. Et oui, vous avez le droit de prendre des pauses pipi. D’autres questions ?
Tout le monde fait non de la tête.
- Alors c’est parti ! S’il y a le moindre problème, vous venez me voir.
La cour s'ouvre sur un petit bois vers lequel nous nous dirigeons tous. Une fois suffisamment avancés pour que personne ne puisse nous voir depuis les fenêtres de l’hôtel, nous nous séparons en deux groupes.
Sacha et moi découvrons bien vite qu’entraîner quelqu’un est bien plus difficile que s’entraîner soi-même. David et Kari n’ont strictement aucune notion de combat, mais au moins, ils prennent la situation au sérieux. On sent qu’ils n’ont pas envie d’être ceux qu’il faut toujours protéger. Nous leur enseignons plusieurs mouvements de base d’auto-défense. Le plus important est qu’ils soient capables de se défendre un minimum, sachant qu’ils n’ont pas d’arme. Pour éviter de faire travailler mon bras, je décris les prises et Sacha fait les démonstrations. J’ai l’impression qu’elle prend un malin plaisir à les mettre au sol. Au bout de deux heures, David et Kari maîtrisent assez bien trois ou quatre prises.
Nous rejoignons les autres. Diego et Marina ont l’air tout aussi épuisé que nos deux novices. Nous laissons Sacha et Marina dans les bois pour leur entraînement au corps-à -corps et nous rentrons vers l’hôtel. Diego va se reposer dans sa chambre tandis que David et Kari s’installent dans la chambre des filles pour travailler son don. J’accompagne Paul dans la sienne.
Une fois installés au bureau, devant l’ordinateur, je m’attends à ce qu’il m’explique sa stratégie, mais à la place, il me pose une question qui me surprend un peu.
- Comment tu as fait pour te téléporter jusqu’à Marina, Sacha et Diego ?
Après un instant de réflexion, je lui explique.
- J’avais le sac de Sacha avec moi et avec mon bras, je n’étais pas certain de pouvoir me téléporter jusqu’au lieu que tu m’avais décrit. Ça restait un lieu que je ne connaissais pas. Du coup, j’ai pensé que je pouvais me téléporter vers une personne plutôt que vers un lieu.
- Je n’avais jamais pensé que c’était possible. Comment tu as fait ?
- Euh… C’est difficile à décrire.
- Est-ce que c’était différent de la téléportation vers un lieu ?
- Pas tellement. Au lieu de m’imaginer être quelque part, je me suis concentré sur le fait d’être avec quelqu’un.
- Décris-moi le processus.
J’hésite un instant. J’ai l’impression que c’est quelque chose de très personnel et aussi quelque chose d’intérieur, qui ne se décrit pas vraiment. Paul lit le doute sur mon visage.
- Je sais que c’est difficile à décrire, mais essaye de repenser à ce que tu as ressenti sur le moment, aux sensations qui te parcouraient. C’est ça qui te permet de te téléporter.
- Euh… Au départ, j’ai imaginé le visage de Sacha en face de moi. Mais ce visage commençait à me parler et ça ne marchait pas. Alors, … euh…
- Alors quoi ?
- Alors j’ai fermé les yeux et j’ai juste imaginé être avec elle.
- C’est-à-dire ?
- Euh… Son contact, sa présence, son énergie. Je sentais mon corps qui s’allégeait et la seule chose à laquelle je pensais, c’était d’être avec elle.
Paul ne dit rien, il semble réfléchir. Et moi j’ai l’impression de m'être étalé sur la table. Paul fronce les sourcils et continue son interrogatoire.
- Est-ce que tu crois que la téléportation a réussi parce que tu as un lien particulier avec la personne vers laquelle tu te téléportais ?
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- On parle de Sacha. Est-ce que tu crois que tu as pu te téléporter vers elle parce que justement c’était elle ?
- Je ne comprends pas bien où tu veux en venir. Est-ce que tu veux dire que si j’avais voulu me téléporter vers Diego ou Marina, ça n’aurait pas marché ?
- C’est exactement ma question.
- J’avais son sac, quelque chose qui lui appartenait. Je pense que c’est pour ça que j’ai pu me téléporter vers Sacha.
Paul me regarde soudain avec un petit sourire en coin.
- Je pense qu’il y a plus que ça.
Grimace d’incompréhension de ma part. Ma version est bien plus logique que la sienne. Il poursuit.
- L’objet doit forcément jouer un rôle quand même.
Il se lève tout à coup et attrape son pistolet dans son sac.
- Tiens. Prends ça, va dans ta chambre et essaye de te téléporter vers moi.
Je reste un instant sans bouger, son arme dans la main.
- Maintenant ? Dans cet hôtel ?
- Oui. La distance est courte et personne ne nous verra si nous restons dans les chambres.
Je suis en train de passer la porte lorsqu’il ajoute :
- Tant que tu ne finis pas dans la cour…
Une fois dans ma chambre, je ferme les rideaux et me positionne face au mur, l’arme de Paul fermement calée dans ma main droite. Cette session avec lui promet au moins d’être intéressante.
Je me concentre sur Paul. J’essaye de l’imaginer debout à m’attendre. Il ne se passe rien pendant au moins cinq minutes. Je repense à ce qu’il vient de me dire, au fait qu’il me faut peut-être un lien avec les personnes vers lesquelles je veux me téléporter. Son arme. Je m’imagine que je dois lui rendre, que je dois la lui remettre en main propre. Il ne se passe toujours rien. L’arme n’est pas ce qui nous lie. Je la garde tout de même en main et comme pour Sacha, je ferme les yeux et je laisse les souvenirs m’envahirent. La première fois que j’ai rencontré Paul. Cet inconnu qui m’a tout de suite regardé avec tellement d’espoir dans les yeux. Notre aventure en Sibérie, quand nous cherchions le village de Sacha. Ses gestes protecteurs toujours, sa manière de passer devant dès qu’il y a le moindre danger. Un sentiment de légèreté m’envahit juste avant que quelqu’un me secoue par les épaules en criant.
- Tu as réussi ! Tu as mis le temps mais tu as réussi ! Alors, comment tu as fait cette fois ?
J’ai besoin de plusieurs secondes pour reprendre mes esprits. Je ne m’étais même pas rendu compte que je m’étais téléporté.
- Est-ce que l’objet a suffi ?
- Je ne pense pas. Je t’ai imaginé en train d’attendre que je te ramène ton pistolet, mais ça ne marchait pas. Du coup, j’ai mobilisé des souvenirs avec toi.
- Donc c’est comme avec Sacha. Il faut que tu connaisses la personne, que tu l’aies déjà rencontrée pour que la téléportation fonctionne.
- Alors ça marcherait sans objet ?
- Pas sûr. Il est clair que l’objet doit aider à créer une connexion.
- Tu as l’air déçu. Pourquoi ?
- Je ne suis pas déçu, c’est juste que j’avais une idée en tête, mais ça ne va pas le faire.
- Quelle idée ?
- Le dernier membre, Alex ?
- Oui.
- On ne sait pas où il se trouve. Quand tu as dit que tu avais retrouvé les autres en te téléportant vers eux, j’ai pensé qu’on pourrait peut-être essayer de se téléporter vers Alex.
- Mais on ne le connait pas.
- Exactement. On va aller faire un tour chez lui dans les prochains jours, on pourra sûrement se procurer quelque chose qui lui appartient, mais ça n’empêche qu’aucun d’entre vous n’a de souvenirs avec lui. Et moi non plus d’ailleurs.
C’était une bonne idée. Et ça nous aurait drôlement facilité la tâche. Je repense à cette espèce de loi de l’Assemblée qui nous déconseille de nous regrouper en dehors d’une crise. Dans le cas présent, on aurait vraiment bénéficié de connaître Alex.
- Et tu ne connais pas ses parents ?
- Pas personnellement. Je ne les ai jamais rencontrés non plus, si c’est ce à quoi tu pensais. Et ils sont complètement hors radar. La dernière fois que je suis venu, je n’ai trouvé aucune trace de leur existence nulle part. Et ses grands-parents sont décédés.
Toute cette situation autour d’Alex et de sa famille se révèle vraiment intrigante. Finalement jusque-là, nous regrouper s’est avéré relativement simple. En tout cas, nous nous trouvions plus ou moins là où nous étions censés être, tandis qu’Alex semble s’être évaporé dans la nature avec toute sa famille. Je garde en tête ma théorie de l’emprisonnement, mais il y a plusieurs éléments qui ne collent pas. Pourquoi est-ce que toute sa famille reste introuvable ? Les démons n’auraient aucune raison de kidnapper ses parents, ça n’a pas de sens. La deuxième théorie, celle à laquelle Paul se rattache, voudrait qu’ils soient simplement extrêmement bien cachés. Mais là encore, il y a des incohérences. Pourquoi se cacher des autres membres de l’Assemblée ? Pourquoi se cacher de Paul ? Je repense à la famille de Marina et au fait qu’elle ne savait rien avant que nous allions la chercher. Est-ce que les parents d’Alex auraient opté pour la même stratégie, en allant jusqu’à rendre leur famille complètement introuvable ? Ça me semble un peu surprenant.
- Tu as parlé d’aller chez eux. C’est encore chez eux ?
- A priori, oui. J’ai deux adresses, celle d’une maison et celle d’un appartement. Les deux encore à leur nom.
- Comment tu as eu ces adresses ?
- La Voix. Ce ne sont jamais que des bribes d’informations, mais censées m’aider à vous retrouver. Jusque-là, elles étaient toutes véridiques et elles m’ont facilité la tâche. Pour Alex, soit les informations sont fausses, soit la Voix ne sait pas non plus où il se trouve.
- C’est possible ?
- Je pense que oui. Je serais incapable de te dire qui est derrière la Voix ou si c’est même simplement une personne. Alors te dire que c’est une entité puissante qui vous suit à la trace, ce serait un peu exagéré.
Nous continuons à discuter de la situation d’Alex, mais sans vraiment avancer. Les hypothèses se multiplient et si nous devons toutes les suivre, nous risquons de passer plusieurs mois en Australie. La Voix n’a fourni à Paul qu’une image vague du visage d’Alex. Il ne sait même pas s’il est entraîné, s’il connaît la vérité ou si son don s’est déjà développé. Le flou règne autour de lui.
Nos deux heures de travail touchent à leur fin lorsque Paul revient sur le sujet de la téléportation vers d’autres personnes.
- Il y a un truc que je n’arrive pas à me sortir de la tête… Juste avant le moment où tu te téléportes, est-ce que tu vois la personne devant toi, telle qu’elle est là où tu veux te téléporter ?
- Quand je l’ai fait avec toi, c’est un peu dur à dire parce que je venais de te quitter cinq minutes plus tôt.
- Et avec Sacha ?
- Est-ce que j’ai vu où elle était avant d’y être, c’est ça ?
- Oui, c’est l’idée.
- J’avais les yeux fermés. Je me suis rendu compte que j’étais devant elle seulement quand je les ai ouverts.
- Ok, alors on va essayer de travailler ça cet après-midi. Si tu pouvais visualiser où tu vas juste avant d’y aller, on pourrait peut-être voir Alex sans nous retrouver dans un lieu dangereux. En partant du principe que la téléportation fonctionne avec seulement un objet lui appartenant.
Nous retrouvons les autres pour une pause déjeuner bien méritée, puis l’après-midi continue avec de nouveau des entraînements physiques et le développement des dons de Marina, Diego et Kari. Avec Paul, nous travaillons la téléportation l’un vers l’autre et essayons de voir si sa théorie fonctionne. Sans grand succès. Le processus est trop rapide. Nous arrivons l’un devant l’autre sans avoir eu le temps de visualiser l’autre avant. Voilà une piste qui ne nous mènera sûrement pas très loin…
David et Kari sont physiquement épuisés, mais pour des novices, ils ont fait des progrès remarquables. Kari fait preuve d’une extrême souplesse et même si elle a du mal à donner des coups, je ne peux qu’admirer sa capacité à les esquiver. Lorsqu’ils nous rejoignent dans la cour, David a le visage recouvert de poussière et les cheveux en bataille. Kari nous explique d’un air gêné qu’un de ses mélanges a explosé… Marina semble elle aussi sur les rotules, alors que Sacha serait prête à courir un marathon.
Paul nous fait part de la suite des événements. Nous poursuivrons les entraînements demain matin et l’après-midi nous resterons tous ensemble pour que chacun apprenne à se téléporter. Selon lui, il faudrait qu’au moins trois d’entre nous maîtrisent parfaitement le don pour qu’il n’y ait plus aucun risque de séparation lorsque nous utilisons ce moyen de transport. Il termine son speech en nous disant qu’il est fier de nous. Pour ma part, je reste un peu frustré. Je n’ai pas l’impression d’avoir progressé dans une direction précise.
Je trouve que le suspense monte tranquillement...
J'aime beaucoup la relation avec Sacha qui se tisse lentement, à travers les échanges de regards etc...
Tu as saisi l'idée générale, ils foncent dans le tas, mais ils ne savent pas où est le tas ni vraiment de quoi il est constitué..., ce qui est un peu leur problème majeur aussi.
Tout se démêle plutôt lentement dans mon texte, il ne faut pas être pressé !
C'est la première fois que je lis "j'essaye". D'habitude, je vois "j'essaie"... Amusant !
Sinon, le début du chapitre m'a collé un sourire tout du long. Ah, il est tellement mimi Yi. Et tellement maladroit. C'était touchant, adorable, et assez amusant par moment.
Quant à Sacha, difficile de savoir ce qu'elle pense, mais j'imagine qu'elle n'est pas indifférente. Enfin, j'espère.
Le coup du T-shirt m'a fait penser à ce pauvre Arthur lorsqu'il est habillé par Luke ! Ça leur fait au moins un point commun ;-)
Je trouve très intéressant tous ces essais et toutes ces questions sur la téléportation. Du coup, maintenant qu'il sait cela, est-ce que Paul va tenter de se téléporter vers sa fille ? Elle a certes bien grandi, mais cela reste "elle". On verra ce qu'ils vont pouvoir faire de cette information.
C'est vrai qu'on ne voit pas souvent "essaye"... C'est l'influence directe de la prononciation à laquelle je suis habituée. Chez moi, on essaye et on paye !
J'adore ce point commun que tu as trouvé entre nos textes ! En même temps, c'est marrant d'habiller les gens n'importe comment, non ? ; )
Garde en tête ta supposition concernant Paul, elle pourrait s'avérer vraie...