Une douleur vive dans ma tête qui me donnait l’impression que mon crâne allait exploser me réveilla. Mon corps était lourd et endolori. Je peinais à courir les yeux éblouis par la lumière du jour. Je sentais que j’étais un lit. Pensant être chez moi, j’appelais Baldo.
- Baldo… ma voix était faible comme un soupir.
Je répétais encore une fois.
- Baldo… cette fois ma voix fut plus forte.
Pas de réponse, j'essayai tant bien que mal d'ouvrir les yeux, il me fallut quelques instants à mes yeux pour s’habituer à la lumière. Quand, ma vue fut nette, je fus surprise de découvrir que je n’étais pas chez moi mais dans une chambre qui m’était inconnue. La pièce était pauvre en décoration, il y avait seulement une table avec deux chaises, un lit, une armoire et une cheminée. Je me demandais où j’étais, ne reconnaissant pas cet endroit. Je ne portais plus mes vêtements mais une blouse de nuit toute blanche, elle était belle et douce. Je n’avais pas l’habitude d’un tel confort. Cette pièce restait malgré tout plus luxueuse que la maison où je vivais. J’essayai de sortir du lit tant bien que mal passant une jambe après l’autre en dehors. Je réussis au bout de quelques instants à m’asseoir.
J’essayai de me mettre debout mais mes jambes me lâchèrent aussitôt, me retrouvant à même le sol. C’est alors que la porte s’ouvrit sur une jeune fille aux cheveux blonds noués et portant une robe de domestique. Elle se précipita vers moi. Quand elle fut à ma hauteur, j’eus un mouvement de recul qu’elle perçut immédiatement, se retenant de me toucher.
- Mademoiselle, vous ne devriez pas essayer de marcher dans votre état, je vais vous aider, vous le voulez bien ? me demanda-t-elle.
- Je…Je…
Je ne réussis pas à répondre qui que ce soit, ne sachant que dire et si je pouvais lui faire confiance.
- Je ne vous veux aucun mal, n’ayez pas peur, mademoiselle.
J'acquiesçai de la tête, elle passa délicatement son bras sous le mien et réussi à me replacer dans le lit non sans difficulté.
- Excusez-moi mais qui êtes-vous et où suis-je ? demandais-je.
Elle se rendit à la table et ramassa une assiette bien garnie et me l’a tendu.
- Je suis Lia, mademoiselle. Et vous êtes dans ma chambre. Tenez-vous devriez manger.
- Merci et moi c’est Op.
Je saisis aussitôt l’assiette, j’avais si faim.
- Je peux vous poser une question ? me demanda-t-elle.
- Bien sûr.
- Depuis quand n’avez-vous pas mangé un vrai repas ?
- Je ne sais pas, j’ai appris à vivre avec la faim depuis très longtemps. Vous savez, dans la rue, on survit. J'aurais pu manger de nombreuses fois mais je préférais donner aux autres.
- Même si cela vous mettait en danger ?
- Oui. Pour être honnête, je n’ai pas mangé depuis une semaine.
- Une semaine, mais c’est énorme.
- Je sais.
Quand j’eus fini mon assiette, Lia sortit de la chambre. A peine eut-elle sortie de la chambre que je l'entendis discuter avec quelqu’un.
- Comment va-t-elle ? demanda une voix grave.
- Mieux. Mais si elle continue de mal s’alimenter son état va empirer. Elle n’avait rien mangé depuis une semaine, monsieur.
- Je vois, veillez à ce qu’elle ne manque de rien et que personne ne découvre qu’elle est ici.
- Bien.
Durant les jours suivants, je dormais énormément, me réveillant seulement pour manger ou quand Lia était là.
Je profitais de la nourriture tant que je pouvais avant de devoir partir. Mais quelque chose me perturbait, Lia ne voulait pas me dire où j’étais, ni qui était l’homme à qui elle parlait de moi. Alors quand je fus suffisamment rétabli, je sortis discrètement de la chambre et découvris un long couloir avec plein de portes, toutes identiques, seuls des noms inscrits sur chacune d'entre elles les différencient. Je traversais le couloir jusqu’à des escaliers qui descendaient jusqu’à une nouvelle porte. J’ouvris discrètement celle-ci et ce que je vis me surprit. Je découvris à nouveau un couloir mais cette fois magnifique, rempli de tableaux et de moulures dorées sur les murs. Mais où étais-je tombé ?
J'aperçus une fenêtre et décidai d’y regarder afin de voir ce qui entourait ce bâtiment. Dans un premier temps, je découvris de magnifiques jardins, une grande cour où des soldats s'entraînaient. Un peu plus loin, on pouvait apercevoir les vergers de pommiers. Puis, tout au fond, la ville. Je pouvais voir cette vue seulement d’un endroit : le palais. L’inquiétude monta en moi, comment se faisait-il que je me trouvais içi et qui me cachait. Je décidai de remonter dans la chambre de Lia et d’attendre son retour, je ne pouvais pas sortir du château sans aide et surtout sans être vu.
Quelques heures plus tard, alors que j’attendais Lia, celle-ci arriva enfin dans la chambre.
Je ne lui laissais pas le temps de dire quoi que ce soit que je la questionnais.
- Lia, que fais-je dans le palais ? demandais-je.
- Je…Je ne peux rien voir dire, mademoiselle. Mais comment savez-vous où nous sommes ?
- Cela n’est pas la question, Lia. Réponds-moi !
- Je ne peux pas… On m’a ordonné de ne rien vous dire.
- Mais qui ?
Lia ne répondit pas et sortit de la chambre. J'ai décidé de la suivre mais de loin. J’espérais devenir à qui elle parlait en douce. Elle marchait rapidement à travers les couloirs. Quand enfin, elle s'arrêta devant une porte à laquelle elle toqua. Quelques instants plus tard, elle y entra. Je me précipitai, collant mon oreille à la porte pour essayer d’entendre. Et par chance, j’arrivai à distinguer une conversation.
- Qu’il y a-t-il, Lia ? demanda une voix masculine qui me semblait étrangement familière.
- La jeune fille ne cesse de poser des questions. Elle a découvert qu’elle était dans le palais. Cela m’inquiète. De plus, elle est parfaitement rétablie, sa famille doit la chercher. Et si votre père l’apprenait…
- Je comprends ton inquiétude. Je ne peux pas lui dire qui je suis. Et en toute honnêteté, je n'ai guère envie qu’elle retourne chez elle. Je n’ose imaginer dans quelles conditions elle vivait.
Qu’est-ce qu’il croyait ? Que j’allais rester enfermer comme une princesse ici. Hors de question. La vie dans la rue m’avait appris depuis mon plus jeune âge qu’il ne fallait dépendre de personne car c’est chaque pas, chaque confiance accordée, chaque instant est une brèche à une potentielle attaque. La vie est une guerre remplie de batailles ne prenant jamais réellement fin.
Je devais partir, je pensais à Baldo et ses parents qui devaient être mort d'inquiétude depuis le jour dans le verger, cela remonte à il y a une semaine déjà.
Je continuai le long couloir où j’avais suivi Lia espérant tomber sur une sortie. Au détour d’un couloir, je tombais nez à nez avec deux gardes.
- Qui êtes-vous ! cria l’un deux.
Mais je ne pris pas la peine de répondre et m’enfuiai. Je courais, cherchant désespérément une sortie, essayant de me cacher, j'aperçus une domestique sortir d’une porte dans le mur à peine visible. Les palais en étant remplis des portes invisibles permettant aux domestiques d’aller et venir dans le château sans forcément être vu. Je m’y précipitais, semant ainsi les deux gardes.
Une fois dans les quartiers des domestiques, je pus souffler quelques instants avant de continuer ma fuite. J’errais dans les couloirs jusqu’à enfin arriver aux cuisines. Je me fondis dans la masse de domestiques et trouva la sortie menant à l'extérieur des cuisines. Mais la partie n’était pas finie, j'étais arrivé à sortir du palais mais je devais encore traverser les jardins. Cela risquait d’être compliqué car je me doutais que les deux gardes avaient poussé l’alerte. Effectivement, j’avais vu juste, caché derrière des buissons, je pouvais voir de nombreux gardes dans les jardins cherchant quelqu’un, me cherchant.
Je me faufilais tant bien que mal dans les buissons, m’écorchant à de nombreuses reprises mais je ne sentais pas ce genre de petites douleurs. Je réussi à parvenir au pied du mur, au fond du verger. Je commençais à escalader le mur qu’une voix me fit sursauter me faisant presque lâcher ma prise au mur.
- Comment on se retrouve ? annonça la voix
Je décidais de l'ignorer en continuant mon ascension. Je devais m’enfuir rapidement avant que des gardes arrivent.
- Je vois, tu préfères t’enfuir comme cette nuit-là, princesse, continua-t-il.
Sa remarque me piqua dans mon égo mais je n’en fis rien. Je finis par arriver en haut du mur et m’y assis à califourchon en regardant le jeune homme. Sa beauté me frappa, il était grand et fort, avec de grands yeux verts et des cheveux noirs assez courts. Tout en lui respirait la confiance.
Je ne voulais pas répondre à ses dits mais j’avais tout de même une question pour lui.
- Pourquoi ? demandais-je simplement.
- Car j’aime sauver les demoiselles en détresse, répondit-il avec un sourire arrogant.
- Pfff… Je suis loin d’être une demoiselle en détresse.
- Ce n’est pas ce que j’ai vu cette nuit-là.
- Ah bon, qu’as-tu vu ?
- Je t’ai vu toi, t'effondrant dans mes bras. Tu pourrais au moins me remercier.
Piqué, pensais-je.
Il n’avait pas tort mais je ne pouvais lui laisser le plaisir de cette victoire.
- Merci et à Dieu, affirmais-je.
- Je te retrouverais, Op, lança-t-il.
J’attends de voir ça, affirmais-je avec un son de défi avant de sauter de l’autre côté du mur.
Un conseil que je peux te donner, c'est de te relire à haute voix. Ainsi, tu pourras déceler rapidement les phrases bancales et celles qui ne veulent pas dire grand chose.
Sur le fond, les codes de la romance sont plutôt bien respectés. Voyons voir où cela nous mène ^^
J'aime bien l'idée effectivement de peut être me relire à haute voix, cela pourrait m'aider.