_ Elle revient à elle !
Alex ouvrit un œil difficilement, puis le deuxième. Elle ne voyait rien, une lumière au dessus d’elle l’éblouissait. Après quelques minutes elle réussit à s’habituer à cette forte luminosité.
En regardant autour d’elle, elle vit qu’elle était dans une pièce blanche, il y avait beaucoup de machines autour d’elle, des hommes et des femmes en blouses. Il y en avait un, au dessus d’elle, qui la regardait de ses yeux verts.
Il ressemblait étrangement à l’homme qui était venu dans sa chambre. Ses cheveux blancs, ses yeux, et ce regard impénétrable et rassurant à la fois.
Alex voulu dire quelque chose, bouger, mais tous ses membres lui faisaient mal. Elle voulait se réveiller de ce même cauchemar, elle détestait les hôpitaux. Et lorsqu’elle ouvrit à nouveau les yeux, elle était dans sa chambre où rien n’avait changé, le chat sur son coussin, le bureau, les rideaux à moitié tirés sur la grande fenêtre. La douleur avait disparut, elle se leva et alla se regarder dans le miroir dans le coin de la pièce. Elle n’avait pas bonne mine : elle se trouvait maigre, l’air triste, ses yeux gris étaient ternes et ses jolies boucles brunes avaient laissé place à une masse de mèches emmêlées.
Ce qui retint plus particulièrement son attention, ce fut la cicatrice qui lui barrait la joue gauche de l’œil vers l’oreille. Elle la toucha du bout des doigts et une larme coula dessus. Elle ne l’avait jamais vu auparavant. En fait, cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas regardée dans un miroir, qu’elle ne faisait plus attention à son image. Ses joues étaient devenues creuses, des cernes noirs soulignaient ses yeux, un peu rouges. Ses ongles étaient cassés ou rongés. Elle aperçut des hématomes un peu partout sur son corps, sur ses épaules, ses bras, et en soulevant son tee-shirt, sur son ventre.
_ Pourquoi pleurs-tu ?
Alex sursauta et, en rabaissant son tee-shirt, se retourna. Nat se tenait devant elle, le regard perplexe. Il avait grandit, ses yeux étaient définitivement bleus ; ses cheveux, châtains clairs, s’était raccourcit et tombait juste sur le haut du front, en bataille. Il n’avait plus de taches de rousseur, juste un grain de beauté sous l’œil droit.
_ Ce n’est rien, répondit-elle en essuyant rapidement ses yeux humides.
_ …
_ Je t’assure, tout va bien. Elle esquissa un sourire peu convainquant.
_ Si tu le dis, Nat n’était vraiment pas convaincu. Viens, ajouta-t-il, je voudrai te montrer autre chose.
Alex le suivit sans dire un mot. Ils sortirent de la chambre et se retrouvèrent dans un couloir étroit qui menait à un escalier. Alex appuya machinalement sur un interrupteur pour éclairer les marches et se prit un coup de jus.
_ Aïe ! s’écria-t-elle en portant son doigt à sa bouche.
_ C’est une vielle maison, expliqua Nat.
Celui-ci l’emmena au sous-sol de la maison. C’était une petite pièce, l’air y était humide et le peu de luminosité venait d’une ampoule au plafond et d’une petite fenêtre. Sous l’escalier, il y avait un vieux canapé abîmé.
_ C’est comme dans mon rêve, s’exclama la jeune fille.
A la différence de son rêve, la pièce semblait habitée, plus vivante. En face du canapé, il y avait une vieille télévision avec des piles de cassettes vidéo, de DVD, de livres, de BD, de manga. Les murs étaient décorés de dessin d’enfants, de posters de groupes de musique et de films. Et dans un coin, un mini frigo, ouvert, supportait une jolie guitare. Alex s’en approcha.
_ Je connais cette guitare, pensa-t-elle à voix haute. Un ami en jouait, je crois.
Sans répondre, Nat s’en empara, s’assit sur un pouf et commença à jouer un morceau mélancolique. C’est alors qu’Alex se souvint. Elle était déjà venue ici, en fait, elle y venait presque tous les jours depuis son enfance. Et depuis l’école primaire elle n’était plus venue seule. Un garçon, qui était devenu son meilleur ami, qui jouait si bien de la guitare, qui aimait les mêmes films qu’elle et qui lisait des mangas, l’accompagnait toujours. Ils étaient inséparables.
Emplie de mélancolie, elle s’approcha de la télévision et passa la main derrière. Elle attrapa un petit objet et, en sortant la main, se prit à nouveau un coup d’électricité.
La douleur passée, elle observa dans sa main la petite étoile en bois. Abîmée par les âges, c’était le premier cadeau que les deux amis s’étaient fait. Comme une promesse. Leur initiale était gravée dessus et au dos, il y avait un trait pour chaque année passé dans ce lieu qui était leur cachette, leur secret à eux seuls.
Alex leva les yeux. Au dessus de sa tête, des poutres supportaient le plafond. Elles étaient assez basses pour qu’on puisse les toucher en sautant. Deux cordes en pendaient. Elle se rappelait les fois où ils avaient grimpé sur les poutres dans leur enfance. Elle prit une corde dans sa main, la tira pour tester la solidité de la poutre, qui sous la pression fit un bruit de craquement, mais Alex ne l’entendit pas. Elle sauta, attrapa la poutre de ses deux mains et essaya de se tracter pour s’asseoir dessus. Nat se leva brusquement, affolé :
_ Non Alex !
***
Le décor de chambre d’hôpital qui revient suggère que la réalité doit être là. Comme il y a plusieurs lieux qui reviennent régulièrement, les autres scènes semblent être un méli-mélo de rêves et de souvenirs.
Coquilles et remarques :
— une lumière au dessus d’elle l’éblouissait / Il y en avait un, au dessus d’elle [au-dessus]
— Après quelques minutes elle réussit à s’habituer à cette forte luminosité. [Je mettrais une virgule après « quelques minutes ».]
— Alex voulu dire quelque chose [voulut]
— La douleur avait disparut, elle se leva [avait disparu]
— Elle ne l’avait jamais vu auparavant [vue]
— Pourquoi pleurs-tu ? [pleures-tu]
— Il avait grandit, ses yeux étaient [avait grandi]
— ses cheveux, châtains clairs, s’était raccourcit et tombait juste sur le haut du front [s’étaient raccourcis / et tombaient]
— Elle esquissa un sourire peu convainquant [convaincant ; l’adjectif s’écrit « convaincant » et le participe présent s’écrit « convainquant »]
— Si tu le dis, Nat n’était vraiment pas convaincu. Viens, ajouta-t-il, je voudrai te montrer autre chose. [je voudrais / Là, les paroles du personnage et la narration ne sont pas clairement délimitées. Il faudrait tourner ça autrement.]
— C’est une vielle maison, expliqua Nat [vieille]
— A la différence de son rêve [À]
— Les murs étaient décorés de dessin d’enfants [dessins]
— Et dans un coin, un mini frigo [mini-frigo ou minifrigo]
— Au dessus de sa tête, des poutres [Au-dessus]
Y a du travail ! Encore merci tu es géniale !
Je pense que c'est un genre de voyage dans sa tête (à Alex) et qu'elle refoule une histoire traumatisante... j'ai peur :x
Merci pour tes commentaires :D