Chapitre 3

Cela faisait deux mois que Laurie avait emménagé, elle aimait appeler sa demeure « son petit château ». Avec l'aide de Frédérick, elle acheta une petite Twingo bleue pour ses aller-retours en ville afin d'effectuer ses achats. En plus des meubles qui lui tenaient à cœur et qu'elle avait fait venir d'Australie, Frédérick et elle avaient fait le tour des antiquaires du coin pour la décoration des chambres d'hôtes et des pièces communes.

Dans cette démarche, elle avait mis la main sur un objet qui lui tenait particulièrement à cœur. Une magnifique petite boite à musique en porcelaine qui jouait Canon de Pachelbel. Cette mélodie l'apaisait depuis sa plus tendre enfance. Sans se préoccuper de son prix, elle l'acheta. En rentrant chez elle, elle installa la boîte à musique sur sa table de chevet, à portée de main. Elle l'écoutait chaque soir avant de s'endormir, après sa longue journée de labeur.

 

Elle espérait ouvrir ses portes juste avant les fêtes de fin d'année, dans l'espoir que les touristes ou les proches des familles des environs viennent passer la nuit dans sa maison d'hôte. Elle avait usé de tous les moyens de communication en sa possession, et de son expérience en tant qu'agent de publicité, pour attirer la clientèle. Elle avait créé son site internet qu'elle enrichissait avec des photos de la maison et l'Histoire de la ville de Toulouse et de sa région. Elle utilisait également les réseaux sociaux, tels que facebook, twitter, et elle s'était inscrite sur les sites qui recommandaient des chambres d'hôtes. Elle distribua des prospectus dans tous les commerces de la région. De plus elle comptait énormément sur le bouche à oreille grâce aux amis et connaissances qu'elle s'était fait.

Noël était dans une vingtaine de jours et elle avait déjà deux réservations. Elle ferait tout pour que cela soit parfait.

 

Alors qu'elle était dans le salon à ranger la bibliothèque pour la centième fois tout en écoutant la radio, son téléphone sonna. C'était un message de Frédérick. « Rejoins-moi dehors ». elle regarda par la fenêtre et vit la voiture de Frédérick avec sur le toit un magnifique sapin de Noël. Elle sortit à la hâte pour le rejoindre.

– Qu'est-ce qui t'a pris ?, lui demanda-t-elle.

– Ne me regarde pas comme ça. Ce n'est pas toi qui voulait commencer les décorations de Noël ? Plus tu attends, plus tu vas être en retard.

– Si, bien sûr que si. Je pensais y aller cet après-midi mais je ne m'attendais pas à ce que TU achètes un sapin, surtout un tel sapin.

– Alors, comment tu le trouves ?

Laurie regarda le sapin, puis se tourna de nouveau vers Frédérick. Elle était un peu gênée. Frédérick et elle étaient devenus très proches ces derniers mois, du moins plus qu'elle ne le désirait au début. Mais l'attraction qu'elle ressentait en sa présence était si forte, qu'elle avait du mal à lutter. Ils n'avaient pas encore couché ensembles, Frédérick comprenait qu'elle veuille attendre et il la laissait patiemment prendre les rênes. Mais cela ne les empêchait pas de passer de bons moments tous les deux et elle ne voulait pas que cela s'arrête.

Elle s'approcha de lui, le prit dans ses bras et l'embrassa tendrement. Cela la réchauffa instantanément.

– Dois-je prendre ceci comme « merci tu es un ange » ?

– Ça veut dire merci. 

Sans le voir venir, elle le frappa à l'épaule de son poing, pas assez fort pour qu'il s'en plaigne du matin au soir, mais assez pour qu'il s'en souvienne.

– Aïe ! C'était pour quoi ça ?

– C'était pour l'avoir choisi sans moi.

Il s'écarta de Laurie et fit un, puis deux pas en arrière.

– D'accord, donc j'imagine que je vais recevoir la fessée pour le reste.

Elle le regarda de ses yeux ronds, puis le fixa avec méfiance.

– Ne me dis pas que tu as...

– Acheté les décorations pour le sapin et la maison ? Oui je l'ai fait.

Elle le frappa de nouveau, mais plus violemment cette fois.

– J'avais envie de le faire. Puis c'est mon premier Noël ici. Je tenais à faire tout par moi-même.

– Dis-toi que je t'ai évité l'attente dans les magasins et leurs infernales mais toujours aussi ringardes chansons de Noël. Et puis, ça ne fait pas de mal d'avoir un peu d'aide parfois. Elle le regarda un moment sans rien dire puis ajouta.

– Très bien. Tu as raison, mais j'insiste pour payer tous ces achats.

– Tu es une vraie tête de mule . On te l'a déjà dit ?

– Oui, très souvent. De plus les chants de Noël ne sont pas ringards, ils sont....Authentiques.

– C'est une façon de voir.

– Ouais ! Dans tous les cas, tu te débrouilles tout seul pour rentrer le sapin.

Elle l'écarta de son chemin et alla ouvrir le coffre de la voiture. Elle s'étonna de découvrir cinq cartons de décoration plein à craquer.

– Tu as dévalisé les magasins ou je rêve ?

– Non, mais j'aurai pu.

– Je n'en doute pas, mais pour l'heure, viens plutôt m'aider à rentrer tout ça d'abord.

Elle se retourna pour lui donner un carton mais il traversait la rue.

– Mais où vas-tu ?, lui demanda-t-elle.

– Je vais demander l'aide de Ludo pour le sapin, lui répondit-il tout en courant.

Il se dirigeait à petite foulée vers la maison de Ludovic et Aurore, voisins et son premier couple d'amis depuis son arrivée.

- Demande à Aurore de venir par la même occasion. Je suis sûre qu'elle va adorer, lui cria-t-elle alors qu'il était déjà très loin de l'autre côté de la rue. 

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