Chapitre 3

Notes de l’auteur : Bonjour ou bonsoir à vous qui lisez mon histoire. J'aimerai énormément avoir votre avis sur plusieurs point : l'écriture, la fluidité, le fil conducteur, ce que vous ressentez en lissant, votre avis sur les personnages, ou autre chose d'on vous voudriez parler.

Je sais que cette histoire est encore au permise de sa version final, et vous lecteur pouvez m'aider à avance dans son ensemble.

Petit plus si l'histoire vous plait et que vous ne voulais pas attendre que de nouveau chapitre sorte sur cette plateforme, l'histoire est disponible également sur wattpad, sous le même nom.

En attente de vos retours.

Nuah

Sébastian avoue qu’il a un peu le trac. Là, assis dans le bus qu’il a l’habitude de prendre presque tous les jours pour se rendre au lycée, avec Eden assis à ses côtés.

Hier il est monté in extremis dans le bus, remerciant le chauffeur de l’avoir attendu. Il avait filé de son dernier cours à la bibliothèque de l'établissement, pour rendre un livre d'astrophysique, le détour avait fait qu’il avait failli ne pas avoir le transport scolaire. Mais il était monté, avait croisé le regard de Eden assis à côté d’un gars de leur classe. Le blond lui avait sourit et il avait essayé de le lui rendre, mais ça devait plus ressembler à une grimace. On a bien dit essayer. Les choses étant qu’ils sont, vous vous doutez bien, descendus au même arrêt. 

Alors prenant la même route, le même chemin, le même trottoir. Eden avait essayé de lui taper la discute, en lui parlant du lycée, des gens qu’il voyait tous les jours, mais connaissait à peine, et de la neige. En fait Eden avait fait la discussion tout seul jusque devant chez eux, Sébastian se contentait de répondre par des hochements de tête ou des petits bruits de gorge. Eden ne s’en plaint pas. Et c’est en arrivant devant la maison de Sébastian, que Eden comprit. 

– Tu vis là ? nouveau hochement de tête de la part du mexicain. Mais c’est génial !!! On est voisins ! 

L’enthousiasme d’ Eden le fit sourire. Il rentre dans sa maison,  salue sa sœur. Cette dernière lui dit que pour le repas du soir ils mangeraient un fabuleux repas constitué de pâtes, car la plus jeune avait la flemme de faire à manger. Il lui  dépose un baiser sur le front avant de monter à l’étage, regagnant sa chambre, posant son sac à côté de son bureau. Puis vient se poster à sa fenêtre. En regardant dehors, il aperçoit Eden sur son patio en train de fouiller dans ses poches de manière frénétique, avant de le voir lever les yeux au ciel, soupirer, puis balancer son sac quelque part dans le jardin. Puis le plus naturellement du monde se laisse tomber sur la neige. Avec le blond allongé ainsi, le sol recouvert de neige poudreuse semble être le lit le plus confortable du monde.  

Eden avait oublié ses clés en partant ce matin, et forcément, son père n’avait pas encore caché un double dehors, il pourrait aller voir si la porte de derrière était ouverte, mais il y avait peu de chance, de plus il était bien installé là. Et il est resté jusqu’à ce que son père rentre. En le trouvant dehors William ne comprenait pas pourquoi son fils était encore en train de barbouiller dans cette eau gelée. Eden lui a sorti l’excuse qu’il n’avait pu profité de la journée, alors il se rattrapait, mais une fois la porte ouverte il fila prendre une douche bien chaude.Il était tout de même vingt deux heures. 

Ne pensez pas que Sébastian est resté collé à la fenêtre autant de temps, il a dû observer le blond une quinzaine de minutes, se moquant légèrement de lui. Il avait passé la plupart du temps à se demander s'il ne serait pas mieux de l'inviter à entrer plutôt que de le laisser dans le froid. Il avait bien compris la bourde de son nouveau voisin, mais il s’était découragé la main sur la poignée de la protection en verre. Il fit ses devoirs à la place.

Il mange finalement avec sa sœur, l’écoutant raconter sa journée de cours, puis ils se mettent devant la télé. La jeune fille de quinze ans, se dit que pour une fois son frère n'est pas de mauvaise humeur. Et elle se doute que ce n'est pas dû au temps dehors, qui commence à être franchement déprimant à ses yeux. 

Mais les voilà donc tous les deux assis au fond du bus pour le chemin aller. En montant, Eden a salué quelques personnes, puis il s’est assis à côté de lui, sans rien lui demander. Il le voit souffler dans son écharpe bleue, le nez enfoui dedans. 

Leurs genoux se tapent l’un contre l’autre à chaque virage du bus, et aucun d’eux ne dit quoi que ce soit à ce sujet. Eden éternue, renifle puis s'affaisse dans son siège. Sébastian ricane discrètement. Mais Eden n'échappe pas à cette réaction. 

– Pourquoi tu te moques de moi ? boude-t-il.

– Désolé, mais quelle idée de rester tout le temps dehors… ricane-t-il.   

– J’ai juste oublié mes clés hier….

Eden se remémore les mots de Sébastian… Il avait bien dit “ tout le temps” ? 

Il tourne la tête rapidement dans sa direction, le fixant avec insistance. Oups, Sébastian a fait une boulette, il tente en vain de se soustraire au regard interrogatoire du blond. Se penchant en direction de la vitre, le regard fixé sur ce qui se passe dehors, plus il se penche, plus Eden arrive sur lui. Et l'inévitable arriva, dans un virage Eden s'écrase sur Sébastian, son coude dans les côtes de son voisin. Il s'empresse de se redresser.

– Désolé !! s'empresse-t-il de dire en voyant le brun appuyer sur son côté. 

Le mal est fait, mais paniquant Eden en a oublié pourquoi il s’était penché sur Sébastian. Ils arrivent cependant au Vérone High School, se mêlant aux autres élèves. Le blond perd rapidement les larges boucles brunes de l'espanique. 

Les salutations se poursuivent pour Eden entre les camarades de sa classe et d'autres élèves, des gars de l’équipe de basket, en compétition avec les gars de l’équipe de hockey, une histoire de fierté masculine. Ce qui fait pas mal de monde autour de lui à seulement 7 heures et demi du matin. Même si le jeune homme est de manière assez sociable, tout ce beau monde l’étouffe légèrement. Comment des gens qu'il ne connaît pas du tout et qui ne savent rien sur lui, peuvent en si peu de temps faire comme s'ils étaient des amis de longue date, et tout cela sans savoir où est passé Sébastian. 

Il voit réapparaître le brun juste après la sonnerie, ce dernier s'assoit à ses côtés, en fait il semble que ce soit leur place attitrée. 

Eden vivra chaque jour à côté de Sébastian; cette pensée le fait sourire.

La matinée se passe comme n’importe quelle matinée de cours dans un lycée. La classe se divise entre ceux qui écoute attentivement tout en participant et ceux qui dorment, sans oublier ceux qui sont juste là. Le jeune Campbell ne sait pas dans quelle catégorie mettre Sébastian, il semble même faire partie de celle où on ne se présente pas au cours. Sur cette première semaine Eden en a vu des vertes et des pas mûres, entre les salutations, les présentations, les demandes d'adhésion à tel ou tel club, activités, sorties, ... Il ne sait plus où donner de la tête. Il est content de ce flot d'informations qui lui arrive aux oreilles, mais son cerveau semble ne pas vouloir coopérer. 

S'il a croisé son voisin, ce n'est que sur le chemin de l’aller, le matin. Lorsque l’un et l’autre ne sont pas bien réveillés, et que réfléchir demande un échauffement trop intense. La plupart du trajet se passe avec un Eden qui contemple le paysage par la fenêtre, place que Sébastian lui a cédé, pendant que lui digère doucement son petit déjeuner. 

Si les deux garçons ne se voient que dans ces rares moments, ce n'est pas parce que le brun fuit le blond, mais parce qu’il passe son temps à essayer de concilier deux vies qui ne vont pas ensemble. Il a même dû rater des cours pour les affaires de son père. Rien d'étonnant lorsqu’on est le fils d’Enriques Mendoza, mais quand même, il aimerait vivre une vie d’adolescent normal comme chacun de ses camarades. Avoir une famille à peu près normale aussi, où les engueulades sont portées sur autre chose que des trafics de produits illégaux qui se règlent sous la menace de la mort. Mais autant ne pas prendre ses rêves pour une réalité. 

Sébastian n’a pas brisé la glace avec son nouveau voisin, à part les quelques mots qu'ils ont échangés rien n’a vraiment été dit. Rien de transcendant du moins: bonjour, au revoir; ce n'est pas la plus grande des discussions philosophiques de notre ère, ou peut être que si. Mais dans tous les cas Sébastian veut en apprendre plus sur le petit blond, qui soit dit en passant n’est pas si petit que ça. Mais la difficulté est là, comment approcher le californien, comment être à la hauteur de son attention. Rien que d’y penser cette situation le stresse. Généralement les gens ne lui parlent pas, et voilà qu’une petite bouille qui saute dans la neige du matin jusqu’au soir, et qui lui dit deux trois mots le fait douter de lui.  

Le doute, sentiment connu chez le brun. Doute sur ce qu’il fait, ou ce qu'il fera ou ne fera pas. Doute sur ce qu’il est, ou du moins plus maintenant. Ce point a été traité lorsqu’ à 14 ans, à peine entré au lycée, il a partagé une salade de langues avec un jeune garçon à sa première soirée. Bon ce n’est peut être pas le meilleur souvenir des 3 dernières années. Doute sur que faire plus tard, après ce diplôme qu’il veut à tout prix avoir. Et voilà qu'aujourd’hui Eden lui insuffle un nouveau doute. Qui lui paralyse les entrailles et réchauffe son coeur, qui lui rend les mains moites et fait naître une boule dans sa gorge. Doute qui le fait se pencher à sa fenêtre dans l'espoir d'apercevoir quelque chose. Et de préférence une chose au boucle blonde et au sourire communicatif. 

Par contre, il ne s'attend pas à voir ladite tête blonde sortir de chez lui pour se diriger vers la parcelle de neige devant la maison Mendoza. De voir les pas d’Eden y laisser des traces sur ce tapis immaculé, entrant dans un nouveau territoire. Et il ne s'attend pas à entendre la sonnette résonner. Pour le coup il ne se doutait absolument pas que ça arriverait un jour.  

Sébastian se précipite donc pour aller ouvrir, mais il semble que la jeune femme, avec qui il partage les même cheveux bouclés et bruns, l’ait devancé. Il observe les deux discuter joyeusement, tout en restant en retrait. Qu’est ce que Eden fait chez lui ?

Il le voit entrer et se débarrasser de son manteau et de cette foutue écharpe bleue. Il regarde sa sœur poser le tout sur le porte-manteau avant de lui dire de faire comme chez lui. 

En s'avançant, le blond tombe naturellement sur le regard brun de son camarade. Il lui adresse un sourire, comme à son habitude, et voit son homologue déglutir. Sébastian semble nerveux. Si Eden peut comprendre que le mexicain ne s'attende pas à le voir débarquer chez lui, il ne comprend pas vraiment sa réaction. La seule dame présente coud leur échange un peu bancal en s’adressant à son frère.

– Ah! Seb, j’allais t’appeler, tu peux nous préparer ton chocolat chaud? 

Sébastian ne comprend pas tout de suite ce que lui demande sa cadette. C’est les yeux toujours fixés sur deux billes bleues que son cerveau trie l’information. Chocolat chaud, d’accord, pour sa sœur, ok, comme tous les samedis,  été comme hiver. Et Eden dans l'équation. 

– Allo ! Séb ? Por favor… 

–  Si yo voy… 

– Gracias ! 

Cette petite n’a vraiment aucune patience, heureusement que Sébastian l’aime… Il paraît qu’il n’a pas trop le choix, c’est sa sœur. Et il l’écoute entraîner le blond dans le salon lorsqu’il se met en mouvement vers la cuisine. 

Même si l’espace de vie est ouvert, le nez dans les placards, il n'entend pas bien les échanges qui se passent depuis le canapé. Dénichant finalement la tablette de chocolat qu’il cherchait, Sébastian doute d’un coup… doit-il réaliser la recette qu’il fait d’habitude… Il ne connaît pas les habitudes alimentaires du blond dans son salon… l'expérience pourrait mal se passer, mais à y réfléchir il préfère que Eden lui fasse un peu la tête plutôt que sa sœur. Mieux vaut ne pas tenter le diable.

C’est en revenant les mains chargées d’un plateau contenant trois tasses fumantes que Sébastian remarque sur la table une boîte ouverte contenant des cookies. Il n’avait pas remarqué la boîte dans les mains du blond lorsqu’il est arrivé.

Sans lui prêter attention Carmen continue son monologue, et Eden semble être passionnée par ce qu’elle raconte. Il faut dire que l’adolescente sait capter l’attention, même s'il n’en faut pas beaucoup à son interlocuteur pour être captivé. 

Il s’installe donc dans un fauteuil en face d'eux, les écoutant d’une oreille. Relevant la tête vers l'horloge au mur, Sébastian voit qu’il est déjà onze heures trente passées. Bon s'ils mangent les gâteaux maintenant il y a peu de chance qu’ils aient faim à midi, ça lui laisse plus de temps pour réfléchir à ce qu’il va préparer pour manger.      

Mais le problème réside là… Que faire à manger ? Quelque chose de simple ? Ou au contraire quelque chose qui pourrait impressionner le jeune Campbell ? Qu'a-t-il dans ses placards ? Et voilà qu'une angoisse sourde se place sous la peau de Sébastian, peut-être qu'il ferait mieux de commander ce que le blond voudrait manger, ou aller faire un tour dans un fast-food.  Mauvaise idée… 

Tout ce qui lui passe par la tête semble être une mauvaise idée.  Son pied tape alors sur le sol de façon frénétique et plus aucun son n'arrive à ses oreilles. 

Il n'entend donc pas Carmen lui dire d'arrêter, d'abord en anglais, puis en espagnol…. De façon polie, puis moins gentiment, avant de limite lui hurler dessus.  C'est seulement quand une main se pose sur sa rotule qu'il cesse tout mouvement. Reprenant son souffle. Il tombe alors sur le regard inquiet de Eden.

– Ça va ? Lui demande-t-il. 

Sébastian lui dit que oui, que ce n'est rien, et commence à se lever pour quitter la pièce, en ignorant sa sœur qui l'interpelle. Se dirigeant vers les escaliers, montant les marches quatre par quatre, dans le but précis de se calfeutrer dans sa chambre et espérer que le monde s'évanouisse. 

Il a là, dans l'immédiat, besoin d’un calmant, pour ses nerfs et son esprit. Son premier réflexe est de fouiller dans le tiroir de son bureau, avant de se souvenir qu’il n’a plus le petit sachet de beuh qu’il gardait. 

Le week-end de l'arrivée des Campbell, après sa sublime dérivation, sa petite sœur a débarqué dans sa chambre. La jeune femme voulait lui faire part d’une énieme aventure, et est rentré dans une colère monstrueuse en le trouvant conplétement stone. Il lui avait alors promis d'arrêter, et avaient jeté ensemble le stock personnelle du jeune homme. Après la colère Carmen avait fondu en larmes, l’insultant au passage, et il s’était promis de ne plus jamais la mettre dans un état pareil. 

Dès le lendemain Carmen avait fait comme si rien ne s’était passé, l’orage semblait loin. Mais l'ouragan le touche depuis 15 jours. Et il se souvient pourquoi il avait commencé ses consommations illicites, c’était mieux que de sortir en boîte à chaque fois qu’il avait besoin de se défouler. 

Le voilà donc dans sa chambre à deux doigts de péter un câble, pour pas grand chose qui plus est, laissant sa tasse toujours pleine et un Eden totalement démuni. 

Eden se tourne alors vers l’autre membre de la famille Mendoza présent dans cette maison. L’adolescente qui était précédemment en colère, sirote dorénavant tranquillement le fond de son chocolat chaud épicé, c’est vraiment l’une des meilleures choses au monde, soit béni.e l’inventeur.euse du mariage entre le chocolat et le piment. 

Eden ne comprend pas ce qui se passe en réalité. Carmen l’embarque dans une nouvelle conversation et son esprit reste tout de même concentré sur le brun qui vient de prendre la poudre d'escampette. Il coupe alors le discours de la jeune femme.

– Qu’est qui lui arrive à ton frère ?

– Fais pas attention, ça lui passera, fit-elle. C'est le temps que son cerveau revoit comme traité toutes ses émotions, finit-elle de façon nonchalante. 

Ce n'est pas comme si elle venait de lui lancer une toute petite info de rien du tout. Eden se retrouve à cogiter encore plus. 

– Ça lui apprendra à prendre toute cette merde, marmmone-t-elle le nez dans la tasse de son frère,  surtout ne pas gâcher. 

Le blond s'interroge,  ne serait-il pas plus sûr de savoir si le jeune homme à l'étage va bien. Et c'est pour répondre à tout ce qui lui trotte dans la tête qu'il monte à son tour les escaliers. Suivant les indications de Carmen pour le guider jusqu'à l'antre de l'aîné. Cette dernière n'a pas manqué de rajouter qu'elle commencera les cookies sans eux. Elle a faim, il est tout de même midi vingt trois. 

Eden se sent familier aux murs qui l'entourent. Et rien de plus normal à cela, ils sont tous identiques aux murs de chez lui. Mais la maison Mendoza à ce truc que la sienne n'a pas. Les murs regorgent d'histoire. Bien sûr il se doute que quelqu'un a vécu dans sa maison avant lui et son père, mais à leur arrivée la maison sentait encore la peinture fraîche. Ici il peut voir des traces sur les murs, un bout de moquette un peu usé, une tâche,  tout un tas de petites choses auxquelles on ne porte pas attention,  mais qui montrent la vie. 

Alors il avance en retraçant les contours de la vie avec les yeux, s'imaginant des versions miniatures du frère et de la sœur sillonner ces murs. 

Lorsqu'il arrive devant la porte convoitée, un sourire se dessine sur ses lèvres. Les décorations présentes sur la porte sont composées de stickers en tout genre, avec des slogans ou des représentations astronomiques. Bizarrement cela lui ressemble assez.  Eden pense au hoodie que Sébastian a porté mercredi, le pull noir avait sur les manches des dessins d'étoiles, sûrement fait à l’eau de javel. 

Il toque finalement à la porte. 

– J'arrive Carmen ! Entend-il à travers la barrière en bois. 

Mais il n'est pas la jeune fille, alors il prend ça comme une invitation à pousser la porte et entre dans l'espace privé du brun. Il le découvre de dos, regardant par la fenêtre, bras levés, les mains dans les cheveux. Il semble qu’Eden ne se soit pas fait remarquer, alors avançant calmement, regardant ces chaussettes dépareillées avancer sur la moquette grise, il s'approche de Sébastian. En arrivant à son niveau, il perçoit le souffle anarchique de ce dernier. Dans un mouvement qui a pour but de calmer l’angoisse visible du blond, il vient attraper les points serrés sur la tignasse brune. Tentant doucement de faire baisser la tension contenue dans les articulations. Doucement, docilement, Sébastian obéit à la demande sourde, relâchant lentement ses cheveux.

Suivant le mouvement, il se retrouve les bras le long de son corps, les mains d' Eden toujours arrimées aux siennes. Il perçoit enfin la respiration calme du jeune homme derrière lui, et se met à la suivre. Apaisant petit à petit les battements de son cœur. Et c’est seulement lorsqu'ils reviennent à la normal qu’Eden le lâche et recule d’un pas, lui rendant son espace personnel. 

– Tu veux bien me dire ce qui se passe ? 

Sébastian se retourne vers son interlocuteur les yeux fixés sur le sol… Il cherche ses mots, par où commencer… Tout lui paraît flou. Il s’est enfui, alors qu’il avait un invité, sa famille a beau ne pas être respectable, il est tout de même éduqué. Et cette crise d’angoisse, bien que calmé, est loin d’être passée. 

– Qu’est ce que tu fais là ? 

Démarrer par une réponse à ses questions peut être une bonne approche, une sécurité. A voir où ils iront après. 

– Là ? Dans ta chambre, ou dans ta maison ? demande toujours calmement Eden. 

Il sait qu’il marche sur des œufs, mais le mexicain lui parle , c’est un bon début. Ça aurait pu être pire, Sébastian  aurait pu lui gueuler de déguerpir et de ne plus jamais l’approcher. Ce qui aurait été compliqué, et qui aurait très franchement plombé l’ambiance au lycée, ce qui n’était pas vraiment dans les projets d’Eden. Il regarde le brun prendre deux respirations avant de lui répondre ,pas vraiment sûr de lui. 

– Les deux…

– Ben alors, pourquoi je suis ici, dans ta maison… 

Eden lui explique alors l’invitation de la jeune fille. Lorsque jeudi en rentrant il l’a croisée, ils ont discuté un peu, et de fil en aiguille Carmen lui a demandé ce qu’il faisait de son week-end. Et comme il n'y avait rien de prévu, cette rencontre à était organisée. Histoire de lui souhaiter la bienvenue et de faire plus ample connaissance. 

Le deal était de faire ça sans stress, Eden devait venir chez eux une fois levé et préparé. Mais bon, vu qu’il s’est réveillé à dix heures vingt-huit, naturellement il n’était chez eux que sur les coups de onze heures. 

Le discours d’Eden détend Sébastian, le jeune homme a remarqué ça au cours de cette semaine, lorsqu’il écoute le californien parler de tout et de rien il se détend. Alors bien souvent Eden débite à la minute et Sébastian ne suis pas trop, mais le flux de parole l’apaise. Comme c’est le cas en ce moment. 

– Quant à pourquoi je suis dans ta chambre,.. et bien je m'inquiétais, dit-il simplement. Tu es parti tel une fusée et on t’a plus entendu. Je suis venu voir si tu allais bien. 

Sébastian fut frappé par la gentillesse du blond, bien sûr que Eden est gentil, avec sa peau parfaite, ses boucles blondes, et ses polos estampillés de marque. 

Alors la discussion reprend, et les garçons entament une conversation plus légère et finalement le cœur de Sébastian se retrouve apaiser. Ils parlent des cours, du temps, de la ville, des gens de leur classe… 

En se déplaçant dans la chambre vient commenter la décoration de la chambre, il ne fait cependant aucun commentaire au petit drapeau lgbtqia+ qu’il voit au milieu d’un tableau en liége où sont accrochés tout un tas de photos et dessins. 

Fatalement, Eden se retrouve devant la fenêtre à observer la vue que celle-ci donne. Sébastian vient se poser à côté de lui s’asseyant sur le rebord intérieur. 

– Ah! Tu sais que ma chambre est juste en face ? 

Sébastian tante de rester inpasible, et fait non de la tête, mais biensur qu’il le sais, a cause de l’arbre, il ne peut pas  voir ce que Eden y fait. Par contre, la lumière traverse jusqu'à sa chambre à lui le soir, jusqu'à ce que le blond aille se coucher sur les coups de vingt-deux, vingt-trois heures. 

C’est après cet échange qu’ils descendent, retrouvant la jeune fille dans la cuisine. Voyant son frère arrivé tel un sauveur, elle l'appelle pour que son aîné prépare des mac and cheese. C’est en discutant joyeusement que les trois adolescents mangent sur l'îlot central de cette pièce. 

Ils passent leurs après-midi dans le jardin, à faire une bataille de boules de neige, c’est bien évidemment Eden qui a proposé cette activité. Vers dix-sept heures ils mangent enfin les cookies qu'Eden a fait vendredi soir, trois chocolats, parce que Carmen lui a dit que c’était les préférés de son frère, accompagné du chocolats chauds au piments de Sébastian. Qu’Eden décrit d’ailleurs comme le meilleur chocolat chaud qu’il n'ait jamais dégusté. Et c’est vers vingt heures que le jeune Campbell rentre chez lui après avoir manger les restes de midi avec les deux Mendoza.

En fin de soirée lorsque William rentre chez lui, il trouve son fils avachis dans leur canapé devant un film. Il pose ses affaires et vient s’installer à ses côtés. Le jeune se réinstalle, mettant sa tête sur l'épaule de son paternel. Ils regardent alors la télévision ensemble, le père jouant discrètement avec les boucles de son fils. Une demi-heure plus tard, le générique de fin apparaît à l’écran. 

– Ça a été ta journée ? demande le père de famille. 

Eden répond positivement avant de lui poser la même question, restant avachie sur son père, il l’écoute lui raconter les événements de sa journée au poste, les quelques conneries de ses agents, les blagues pas vraiment drôle des ses lieutenant, et les misères que cause Théo aux nouvelles recrues. La vie du poste 51 a été agitée aujourd’hui, mais Eden sait que la légèreté de certains moments sert à compenser avec les moments plus durs. Eden ne l'avouera jamais, mais il ne peut pas s’endormir sans savoir que son père est rentré, même s' il est tard. Depuis petit, il attend le bruit de la porte d’entrée qui s'ouvre et se referme avant de pouvoir se laisser aller dans les bras de morphé. 

Le calme de la situation laisse supposer à William que c’est peut-être le moment de parler d'une certaine chose à son petit. Une chose qui lui est resté dans la tête toute la semaine. Il prend alors une grande inspiration et se lance. 

– Fiston, Paxton a appelé le week-end dernier. 

 

 

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