Chapitre 3

Notes de l’auteur : Le troisième chapitre pointe le bout de son nez ! Bonne lecture :)

« L’ancienne civilisation ténéenne a disparu suite à un terrible cataclysme qui a ravagé l’Archipel. Ses descendants se sont installés sur le continent, où prospère depuis la nouvelle civilisation ténéenne. »

Histoire de la civilisation ténéenne, Akilas Delos, 1846 ap. le Cataclysme

 

— Tu as fait du bon travail, Héméra.

Héméra sentit ses joues rosir. Ariana était la première à complimenter son travail et, surtout, à reconnaître sa valeur. Lorsqu’elle était en maîtrise, tout était plus froid, plus impersonnel, et les quelques enseignants à qui Héméra avait eu affaire, en quatrième année essentiellement, l’avaient toujours jaugée avec une pointe de mépris malgré ses notes excellentes.

Ariana confia à Héméra la liasse de feuilles que celle-ci lui avait rendue la semaine passée. La jeune femme jeta un coup d’œil au papier noirci par l’encre avec curiosité. Les annotations de sa directrice de thèse couraient le long des paragraphes, pointaient les défauts des schémas d’anciens édifices religieux qui avaient été déterrés dans la province Ouest du pays.

— Comment se déroulent les préparatifs de l’expédition ?

Ariana se cala contre le dossier de son siège en croisant les doigts.

— Les prochains jours s’annoncent intenses, surtout que je vais devoir trouver un terrain d’entente avec Vaios… Nous avons une réunion ce matin avec le directeur de la faculté et le doyen de l’Université pour faire le point sur les préparatifs et établir la liste officielle des membres de l’expédition.

Une moue froissa son habituelle expression sévère et Héméra ne put réprimer un sourire. L’inimitié entre Ariana et Vaios était connue de tous et remontait, d’après les rumeurs, à l’époque où ils étaient eux-mêmes en maîtrise et se disputaient la place de meilleur étudiant de la faculté. Désormais, ils faisaient partie des archéomages les plus réputés de leur génération. Parfois, Héméra avait envie de questionner sa directrice de thèse sur cette période de sa vie, se demandait ce qu’elle-même serait dans douze ans, lorsqu’elle aurait son âge, mais quelque chose la retenait toujours. Peut-être la peur qu’Ariana finisse par lui dire : « Idiote, tu n’atteindras jamais ce niveau. » Ou tout simplement qu’elle la rabroue parce qu’Héméra se montrait trop familière, enivrée par cette chaleur à laquelle elle n’avait pas eu le droit depuis des années.

— Mais c’est enthousiasmant, ajouta Ariana, l’air mutin. Tu devais être un nourrisson lorsque la dernière expédition a eu lieu ! Tu retireras beaucoup de cette expérience, autant pour tes recherches qu’en tant qu’archéomage. Ce voyage te suivra tout au long de ta carrière.

Héméra cilla, maudissant les larmes qui lui piquaient les yeux.

— Merci, balbutia-t-elle. De me laisser ma chance et… de croire en moi.

— C’est mon rôle en tant que directrice de thèse, Héméra. Je t’ai choisie parce que je suis certaine que tu iras loin, et je suis là pour te permettre d’exploiter tout ton potentiel, pour te pousser vers les sommets auxquels tu as le droit de prétendre.

Héméra acquiesça, déterminée. Jamais elle ne décevrait Ariana.

Celle-ci se leva et rassembla plusieurs dossiers éparpillés sur son bureau.

— Tu as un séminaire ce matin, n’est-ce pas ?

— Avec les premières et deuxièmes années, acquiesça Héméra. Un séminaire d’archéologie antique sur les sites ténéens précataclysme.

— Bien, celui-ci te sera utile.

— Et les autres non ?

Ariana haussa les épaules avec un sourire en coin.

— Je te laisse te faire ton propre avis.

Héméra étouffa un rire derrière sa paume en quittant le bureau d’Ariana. Elle se sentait incroyablement légère ce matin. Les astres s’alignaient et elle se promit de faire une offrande à la Triade ce soir, quand elle serait seule dans sa chambre, pour la remercier de veiller sur elle. Un instant, elle songea à se rendre dans l’un des petits sanctuaires disséminés dans la ville, mais elle cachait presque honteusement les croyances auxquelles elle se raccrochait depuis qu’elle avait quitté sa région natale. Ici, à Ténéa, les trois divinités qui composaient la Triade appartenaient aux légendes ancestrales qu’étudiaient les archéomages, et ceux qui y croyaient encore étaient considérés comme des campagnards rustres et superstitieux.

Elle l’acceptait et, sans doute qu’un jour, elle finirait par délaisser ses vieilles habitudes pour devenir une fille de l’Université à part entière. Après tout, les siens l’avaient reniée bien avant qu’elle ne le fasse.

Elle sortit de la poche de son chemisier une montre à gousset en bronze, noircie par le temps, qui avait appartenu à son grand-père – l’un des seuls souvenirs qu’elle avait emportés avec elle en quittant la montagne. Il lui restait un peu de temps avant le début de son séminaire, peut-être pouvait-elle en profiter pour faire un détour et s’acheter un en-cas.

Elle dévala l’escalier menant au hall de l’université pour rejoindre le parvis à l’extérieur. Une brise tiède et parfumée gonfla sa jupe et emplit ses poumons. Il faisait beau aujourd’hui, comme souvent à cette période de l’année, peut-être même un peu plus chaud que d’ordinaire. Les dernières traces de l’hiver avaient disparu au cours des dernières semaines. D’un pas vif, elle gagna la place centrale de Ténéa, surplombée par l’université et aussi animée qu’à son habitude, se fondit dans la foule pour accoster l’un des nombreux petits stands qui prospéraient çà et là et huma l’odeur de pain grillé qui s’en dégageait. Le marchand, un petit bonhomme moustachu, claironnait pour attirer les passants :

— Les meilleurs tiganopsoma de la ville !

— J’en voudrais un ! demanda Héméra en élevant la voix pour se faire entendre.

Elle tendit une petite pièce en cuivre au marchand – grâce au Ciel, depuis son entrée en doctorat, elle avait le droit à une bourse suffisamment conséquente pour ne plus avoir besoin de travailler en parallèle de ses études. L’homme attrapa un petit pain fourré à la fêta et le plongea dans un sachet en papier. Son regard s’attarda sur les pommettes d’Héméra, qui rougit en récupérant son dû en échange de la monnaie. Elle détestait qu’on la dévisage ainsi, qu’on scrute les tatouages encrés sur ses joues, ces deux traits verticaux qu’elle arborait depuis sa plus tendre enfance.

Si elle l’avait pu, elle s’en serait débarrassée.

Elle s’empressa de faire demi-tour pour regagner l’université tout en sortant le tiganopsomo du sachet. Il était encore chaud et sentait bon l’huile et l’origan. Elle savoura une première bouchée en montant les escaliers, une deuxième en traversant le hall, une troisième en arpentant un couloir… Elle froissait le sachet vide lorsqu’elle arriva devant le petit amphithéâtre où se tiendrait le séminaire durant les trois prochaines heures.

Peu d’étudiants avaient déjà pris place sur les confortables sièges rembourrés, l’avantage de cette salle réservée aux doctorants. Héméra s’installa au deuxième rang et sortit de son sac un épais carnet dont les coins étaient cornés à force d’être manipulé. Elle noua ensuite ses cheveux blonds et vaporeux en un chignon lâche pour ne pas être dérangée lorsqu’elle prendrait des notes.

Quelqu’un se laissa tomber sur le fauteuil à côté d’elle avec un soupir. Elle jeta un coup d’œil contrarié au nouvel arrivant. Un peu de tenue n’aurait pas fait de mal à Tadeo… Pourtant, elle retint sa remarque caustique en apercevant les cernes qui soulignaient son regard vert céladon et son expression inhabituellement fermée. Était-ce à cause de sa récente dispute avec Andrea ? Ceci expliquerait également pourquoi ils n’étaient pas arrivés ensemble…

— Vous êtes toujours brouillés ?

Autant lui poser directement la question. Après tout, Tadeo n’était pas le genre à s’offusquer pour si peu, et il était le seul étudiant de son année avec qui elle s’entendait suffisamment bien pour se le permettre.

— Pas vraiment, marmonna-t-il. Mais ça ne va pas tarder à se reproduire s’il ne se pointe pas rapidement.

Héméra haussa un sourcil, et Tadeo ajouta en passant une main nerveuse dans ses cheveux bruns :

— Andrea n’est pas rentré cette nuit.

— C’est quelque chose d’assez courant à notre âge, répliqua-t-elle. Andrea est un grand garçon, il a peut-être simplement décidé de passer du bon temps avec quelqu’un.

Un rictus retroussa les lèvres de Tadeo.

— Ça, j’en doute.

Héméra ne trouva rien à répondre, et un silence inconfortable les enveloppa, entrecoupé du bourdonnement des étudiants s’installant à leur tour dans l’amphithéâtre, du bruissement des feuilles de papier, du tintement des encriers que l’on pose sur les tables.

— Que penses-tu de Vaios Erodia ? demanda abruptement Tadeo.

Elle réfléchit un instant, surprise par la question.

— C’est l’un des meilleurs archéomages de l’Université, en particulier en archéologie des écritures anciennes et en toichographologie.

Spécialisé en épigraphie, discipline découlant de l’archéologie des écritures anciennes qui étudiait les inscriptions gravées sur des matières durables comme la pierre ou le métal, Andrea avait naturellement sollicité Vaios pour diriger sa thèse. Personne ne s’en était étonné, et certainement pas Héméra.

— Mmh…

— Je n’ai jamais eu affaire à lui mais Ariana ne…

Elle fut interrompue par l’arrivée de leur maître de conférences, un cinquantenaire aux cheveux poivre et sel, qui monta sur l’estrade et se racla la gorge pour réclamer le silence. Dans la salle, ils étaient dix doctorants de première et de deuxième année.

Andrea n’était toujours pas arrivé.

— Messieurs, bonjour à tous.

Héméra se mordit la lèvre pour contenir sa frustration. Elle était la seule femme dans cet amphithéâtre, et c’était visiblement une raison suffisante pour effacer sa présence d’une simple phrase.

— Le séminaire du jour visera à étudier les sites archéologiques de l’ère préténéenne. Je vous invite tous à être particulièrement attentifs, car je ne doute pas que ce cours sera utile à ceux qui prendront part à l’expédition.

Elle sentit Tadeo s’agiter en jetant une œillade vers l’entrée de l’amphithéâtre.

— Les anciennes cités ténéennes…

La porte en bois s’ouvrit brusquement et un claquement sec résonna contre les dalles. Héméra n’eut pas besoin de se retourner ; elle reconnaîtrait le son de la canne d’Andrea entre mille. Le jeune homme avait une façon bien à lui de s’appuyer sur l’objet, une régularité parfaite entre chacun de ses pas.

— Pardonnez mon retard, professeur.

— Installez-vous, répondit l’homme d’un ton sec, les traits plissés par l’agacement.

Andrea se glissa au premier rang, devant Tadeo et Héméra, et sortit ses affaires en silence. Un fantôme presque. Elle n’avait qu’entraperçu son visage, mais Andrea avait l’air hagard de ceux qui n’ont pas dormi depuis plusieurs jours, la chemise froissée et les pupilles étrécies. Pendant un court instant – un très court instant –, Héméra ressentit une pointe d’inquiétude en le voyant ainsi.

Tadeo se pencha soudain vers l’avant :

— An…

Héméra lui donna un discret coup de coude dans les côtes en surprenant le regard contrarié du professeur. Tadeo se tut, mais il paraissait sur le point d’exploser, les dents serrées et le pied battant le sol par saccades.

— Les anciennes cités ténéennes, reprit le professeur, ont toutes été englouties par le cataclysme qui s’est abattu sur l’Archipel il y a presque deux mille ans. Si avec le temps nous avons pu découvrir l’emplacement de certaines de ces cités grâce aux vestiges de leurs fondations, nous n’avons jamais pu percer les mystères qu’elles renferment. Jusqu’à aujourd’hui.

Avec des gestes précautionneux, il posa un coffret en bois clair devant lui. Héméra se redressa, son porte-plume suspendu au-dessus de son carnet.

— Vous vivez quelque chose d’exceptionnel, jeunes gens. Certains d’entre vous auront l’honneur de vous rendre sur l’Archipel durant les prochains mois.

Le silence était tel qu’Héméra entendit le léger déclic du coffret lorsque le professeur l’ouvrit, révélant une simple pierre couleur miel aux bords effrités par le temps. Aussitôt, un flux d’énergie se répandit dans les veines de la jeune femme et crépita jusqu’au bout de ses doigts. Sans avoir besoin de le toucher, elle devinait l’ancienneté de ce fragment rocheux, entendait presque les murmures venus du passé. Le professeur passa une main sur la surface rugueuse et soudain, l’espace se distordit, brouillant les contours de l’amphithéâtre. À la place de l’estrade s’élevèrent des colonnes doriques, encadrant de larges portes en pierre sur lesquelles étaient gravés des mots en ancien ténéen :

 

dēmiare théani tegare théani théanare théani

 

Héméra sentit son cœur s’emballer dans sa poitrine.

Ce devait être la façade d’un temple ou, du moins, d’un édifice religieux.

— Une idée de ce que cette phrase signifie ?

Elle se concentra sur les mots gravés dans la pierre. Comme tous ses camarades, elle avait suivi pendant sa maîtrise des cours d’ancien ténéen, mais peu continuaient cet apprentissage aujourd’hui et il lui fallut quelques secondes pour se remémorer ce qu’on lui avait inculqué. Elle amorça un geste pour lever la main…

— Les divinités créent, les divinités protègent, les divinités choisissent, répondit Andrea d’une voix tranquille. Mais en réalité, il est impossible de traduire théanare dans notre langue, nous n’avons pas d’équivalent. Nous pouvons seulement employer des mots dont le sens s’en rapproche, mais il nous manque la dimension religieuse accompagnant ce terme qui partage une racine commune avec théana, la divinité.

Le professeur lui adressa un hochement de tête approbateur.

Alors qu’Héméra s’adossait contre le dossier de son siège, Andrea inclina la tête dans sa direction, l’ébauche d’un sourire moqueur accroché aux lèvres. Elle le foudroya du regard en réponse, regrettant amèrement de s’être inquiétée à son sujet. Dans la plupart des matières, leurs résultats avaient toujours été trop serrés pour que l’un ou l’autre se démarque réellement, mais en archéologie des écritures anciennes, Andrea les surpassait tous. Il comprenait et traduisait l’ancien ténéen comme s’il l’avait toujours parlé.

— Ce que vous voyez là n’est qu’un aperçu de ce qui vous attend sur l’Archipel.

Lentement, les colonnes et les portes en pierre s’estompèrent, et Héméra contempla un long moment la roche qui avait permis l’apparition de cette illusion. Là-bas, sur l’Archipel, les archéomages pourraient redonner corps à des villes entières, faire parler les vestiges, les tessons et les os.

Les ruines ténéennes révèleraient enfin leurs secrets.

Le séminaire se poursuivit sans qu’Héméra parvienne à se concentrer, l’esprit obnubilé par l’idée qu’elle poserait bientôt un pied sur l’Archipel. Les trois heures s’écoulèrent avec une lenteur exaspérante, et lorsqu’enfin Héméra crut pouvoir ranger ses affaires et filer à la bibliothèque, elle fut stoppée par l’arrivée du directeur de la faculté d’archéomagie, accompagné d’Ariana et de Vaios Erodia. Elle échangea un coup d’œil troublé avec Tadeo, tandis qu’Andrea se raidissait devant eux.

— Nous ne vous retiendrons pas longtemps, assura le directeur de la faculté en montant sur l’estrade aux côtés du maître de conférences.

Légèrement en retrait, Ariana esquissa une grimace, et Héméra sentit une vague d’anxiété grimper dans sa poitrine. Que signifiait leur présence dans cet amphithéâtre pour clore un simple séminaire ?

— J’ai conscience que vous attendez tous la liste officielle des membres de l’expédition qui partira bientôt pour l’Archipel. Toutefois, celle-ci ne sera pas établie aujourd’hui. En accord avec Vaios Erodia et Ariana Syris, qui coordonneront cette mission, nous avons décidé d’instaurer un test pour déterminer quels doctorants les accompagneront. Bien entendu, vos sujets de recherche seront également pris en compte.

Des murmures résonnèrent dans la salle, réjouis pour la plupart. Ceux qui ne travaillaient pas avec Ariana ou Vaios venaient de décupler leurs chances d’obtenir une place dans l’expédition. Héméra agrippa le rebord de la table pour empêcher ses doigts de trembler. Il aurait pourtant été logique que les doctorants accompagnent leur directeur de thèse afin de les appuyer dans leurs recherches. La part rationnelle de son esprit lui soufflait que c’était plus équitable ainsi, mais l’autre, celle qui s’était battue pour gravir les échelons au sein de l’université, savait qu’en tant que femme, elle serait défavorisée lors d’un examen devant un jury.

— Vous serez informés du déroulement de ce test au cours des prochains jours, et les résultats seront annoncés dans la foulée.

Le directeur de la faculté les salua et échangea quelques mots avec le maître de conférences, Ariana et Vaios. Héméra les observa sans bouger, hébétée.

Ses chances de faire partie de l’expédition venaient de s’effondrer.

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Cléooo
Posté le 11/12/2024
Et re-coucou !

Ce début d'histoire m'a ENCORE PLUS plu ! J'ai vraiment été happée. J'aime quand le réalisme se mêle à l'histoire dans l'imaginaire. J'ai lu les trois chapitres d'une traite et je les ai trouvé très équilibrés, tant dans la description des personnages que dans la présentation du lore et des enjeux. C'était vraiment un plaisir à découvrir.

J'ai noté une petite chose au cours de ma lecture : quand il est annoncé que depuis plusieurs mois, des perturbations temporelles bouleversent le pays, il est dit "comme vous le savez". Pourtant, le paragraphe suivant, Héméra a l'air un peu surprise. Donc le "vous le savez" me semble superflu. C'est un détail mais je me suis dit que ça valait le coup de te le faire remonter.

Quoi qu'il en soit, j'ai adoré l'histoire ! La plume est fluide, et j'ai super envie de connaître la suite des aventures pour Héméra, Andrea et Tadeo.

Je te dis à très vite sur cette histoire !
Mathilde Blue
Posté le 16/12/2024
Coucou !

(Ne t'étonne pas si je ne réponds pas tout de suite sur Le Prince déchu, j'ai environ 12000 commentaires de retard ahem)

Trop contente que ce début t'ait plu ! D'habitude je suis plutôt adepte des débuts in medias res comme dans Le Prince donc ici c'était un petit challenge pour moi de partir sur un début beaucoup plus tranquille (en apparence) et de prendre le temps d'exposer l'univers, les personnages et les enjeux.

Ah oui je vois ce que tu veux dire, dans ma tête Héméra délaissait plutôt l'enthousiasme au profit de la gravité lorsqu'on parle des perturbations temporelles, mais ça peut prêter à confusion, je me note de corriger ça !

Merci pour ton commentaire et à très vite !

Mathilde
Isapass
Posté le 11/12/2024
Ta plume est un vrai plaisir, comme dans mon souvenir !
Ce chapitre est très agréable à suivre. Je dirais qu'il termine l'exposition et qu'à présent on est en possession des enjeux collectifs et individuels (les principaux en tout cas). Et on a également un bon tableau des relations entre les principaux persos.
J'ai quand même une mini frustration, d'une part parce que j'aimerais en savoir plus sur ton système de magie (qu'on ne fait qu'effleurer jusque ici). Mais c'est peut-être l'objet du fameux test auquel les doctorants vont être soumis ? D'autre part, je suis comme une ado, j'aime bien qu'on me donne une belle carotte pour avancer, c'est à dire un beau cliffhanger. Or, je trouve que ce chapitre se termine un peu timidement. Je sais que ce n'est pas facile à gérer avec l'alternance des points de vue, mais justement, je trouve ça encore plus sympa en général, de laisser des cliffhanger qui sont récupérer par l'autre pdv.
Ceci dit, je pinaille, parce que ton histoire va bien entendu filer dans ma PaL (qui est en fait devenue 2 ou 3 PaL) et je reviendrais bientôt avec plaisir.
Merci pour ce moment de lecture.
Mathilde Blue
Posté le 16/12/2024
Ça me touche que tu trouves la plume toujours agréable à lire !
Tu as raison concernant l'exposition, ce chapitre apporte les derniers éléments manquants pour entrer dans l'histoire avec toutes les cartes en main. Je comprends ta frustration à propos de la magie, c'est mon problème avec ce début car elle se déploie vraiment avec la présence de ruines (donc sera plus présente sur l'Archipel) mais je voulais qu'on voit son fonctionnement avant, donc comme tu l'as supposé, ce sera bien l'objet du test :)
Et pour la fin du chapitre, je suis d'accord avec toi, j'ai eu de mal à le terminer d'une manière satisfaisante, mais il y a une ellipse avec le début du chapitre suivant donc je ne voyais pas vraiment comment couper autrement...

Merci beaucoup pour tes commentaires et à bientôt !

Mathilde
Artichaut
Posté le 03/12/2024
Re -

J'ai enchaîné les deux chapitres avec plaisir.
Tout me semble clair jusqu'ici, sans doute parce que les éléments du world-building sont dilués progressivement à bon escient.
Petit questionnement avec le recul : je me demande si ton premier chapitre n'en révèle pas un peu trop d'un coup. Les chapitres 2 et 3 m'ont semblé mieux proportionnés en dévoilement d'infos.

Les personnages demeurent intéressants. J'ai apprécié le chapitre sur Andrea (et ses pensées intérieures) qui offre un contraste intéressant avec le POV d'Héméra.
Je me permets une petite remarque sur le parallèle Héméra/Ariana et Andrea/Vaios. Je trouve - peut-être à tort - que la rivalité entre les profs, identique à celles de leur élève ; et leurs tempéraments approchants (filles gentilles / garçons méchants) lisse un peu les relations.

Un plaisir en tout cas de découvrir ta plume par le biais des Histoires d'Or.

À bientôt
Artichaut
Mathilde Blue
Posté le 06/12/2024
Hello !

J'envisage de basculer quelques infos du premier chapitre dans le suivant, mais je ne sais pas encore lesquelles ni comment haha x)

Ravie que tu aies apprécié le point de vue d'Andrea. En revanche, concernant le parallèle entre les duos, je ne suis pas tout à fait d'accord même si je vois ce que tu veux dire. Andrea est loin d'être méchant et souffre plus qu'autre chose de travailler avec Vaios :)

Merci pour ton commentaire !

Mathilde
Edouard PArle
Posté le 01/12/2024
Coucou Mathilde !
C'est un choix intéressant de venir remettre en cause les certitudes d'Héméra, même si on a du mal à croire en tant que lecteur qu'elle puisse manquer l'expédition. Ca serait un choix audacieux de ta part, potentiellement intéressant mais ça paraît improbable.
J'ai bien aimé avoir le pdv d'Héméra sur Andrea après ce qu'on a vu dans le précédent chapitre. Leur rivalité, la peur d'Héméra de perdre sa place en tant que femme font qu'elle ne va pas l'aider alors qu'elle aurait pu être un support précieux, au contraire leur compétition va continuer de faire du mal à Andrea... Tadeo est notre espoir d'apaisement. Bref, c'est très intéressant de voir les liens tissés entre tes personnages.
On voit enfin Ariana d'un peu plus près, elle confirme être une bonne personne. Je me demande comment tu l'as nuancée (ou pas ?), quelles sont ses faiblesses et ses doutes. En tout cas, un perso à potentiel !
Mes remarques :
"— C’est mon rôle en tant que directrice de thèse," couper à rôle ? Héméra comme le lecteur sait que c'est sa directrice de thèse
"Je t’ai choisie parce que je suis certaine que tu iras loin, et je suis là pour te permettre d’exploiter tout ton potentiel, pour te pousser vers les sommets auxquels tu as le droit de prétendre." je me demande si elle ne peut pas être plus directe ? Quelque chose comme -> Je t'ai choisie parce que je sais que tu iras loin. Très loin.
"qu’elle avait emportés avec elle en quittant la montagne." -> qu'elle avait gardés de la montagne ? (pour alléger)
"Son regard s’attarda sur les pommettes d’Héméra, qui rougit en récupérant son dû en échange de la monnaie. Elle détestait qu’on la dévisage ainsi, qu’on scrute les tatouages encrés sur ses joues," subtilement amené !
"où se tiendrait le séminaire durant les trois prochaines heures." -> où débuterait le séminaire ? pour simplifier
"dont les coins étaient cornés à force d’être manipulé." -> manipulés
"C’est quelque chose d’assez courant à notre âge, répliqua-t-elle." je trouve ce passage pas très naturel dans un dialogue
"— Messieurs, bonjour à tous. Héméra se mordit la lèvre pour contenir sa frustration." bien vu ce genre de détails, qui en disent long
"sa frustration. Elle était la seule femme dans cet amphithéâtre, et c’était visiblement une raison suffisante pour effacer sa présence d’une simple phrase." je me demande si tu ne peux pas couper à frustration ? on devine assez facilement ses pensées je trouve^^
"Un fantôme presque." couper le presque ? c'est dommage d'atténuer cette image parlante je trouve
Je continue !
Mathilde Blue
Posté le 03/12/2024
Coucou Edouard !

J’avais hésité à introduire ce test (mais que ce soit dans le chapitre 1 ou le chapitre 3 ça ne changeait finalement pas grand-chose je pense, et ça me paraissait plus cohérent que les modalités de sélection s’affinent après l’annonce). Ce qui m’intéressait ce n’était pas forcément qu’on ait peur qu’Héméra ne parte pas mais plutôt les conséquences que peuvent avoir ce test sur les personnages, aussi bien pour Héméra qu’Andrea.

Et effectivement, Héméra n’est pas en position d’aider Andrea parce que sa propre place est fragile malgré le soutien d’Ariana. Ça montre bien la pression que tous subissent dans le système universitaire ^^’ Et pour Ariana, on en apprendra évidemment plus sur le personnage et son histoire, car elle aussi a des secrets bien cachés haha.

Merci pour tes remarques, je note tout ça !

À tout de suite :)
Poissond'Argent
Posté le 01/12/2024
Lu,
j'aurai aimé que l'histoire commence directement sur l'Archipel.

Depuis le premier chapitre, avec l'évocation des perturbations temporelles, et le second avec l'archéomagie qui semble déclencher de la schizophrénie (Si un objet te parle, soit tu regardes la belle et la bête, ou tu as un oedème), et chaque petite citation intrigante au début, j'étais au taquet pour m'immerger dans ce monde, mais à chaque fois les feux reviennent sur les personnages.

Je dis pas ça pour critiquer les personnages, mais pour souligner que un manque de description du monde. Bien entendu, c'est purement un goût personnel, et c'est peut être ton intention de garder la surprise pour plus tard.

Sur ce, à dans quelques chapitres.
Mathilde Blue
Posté le 03/12/2024
Bonjour,

J'avoue que je n'ai absolument jamais envisagé de commencer l'histoire directement sur l'Archipel haha. À mes yeux, on aurait perdu trop d'éléments de l'univers sur le fonctionnement de l'université et la place des personnages (qui sera déterminante pour la suite justement). C'est pour cette raisons que je trouvais important de planter le décor de l'université avant leur départ pour l'Archipel, mais bien entendu le décor va évoluer au fil de l'histoire ^^

Merci pour ton retour.
Raza
Posté le 26/11/2024
Hello, je continue sur ma lancée.
Alors, ce chapitre montre de la magie, j'aime la magie, merci d'avoir bien rendu l'effet de cette étrange pierre ! <3
A la lecture, j'ai buté sur cette phrase :
"Parfois, Héméra avait envie de questionner sa directrice de thèse sur cette période de sa vie, se demandait ce qu’elle-même serait dans douze ans, lorsqu’elle aurait son âge, mais quelque chose la retenait toujours."
Sinon, dans l'ensemble c'est un joli chapitre, qui rappelle les enjeux entre les personnages puis pose le nouveau défi.
Je suis perturbé par 2 choses :
1) dans le 1er chapitre, on mentionne la triade. Or, ce 1er chapitre est assez centré en point de vue sur Héméra, alors que landescription de lanTriade est plutôt faite d'un oeil méprisant. Ça ne colle pas bien avec ce qui se passe ici, je trouve.
2) sur le test, le problème que j'ai ici c'est que... nah je n'y crois pas. Je ne vois pas ton histoire devenir "Héméra reste à quai". Elle va partir, c'est la promesse que tu m'as faite chapitre 1. Donc si elle part, il y a pas d'enjeu sur le test, et si elle part pas, tu m'as promis une histoire que tu ne me raconteras jamais snif snif.
Ça n'enlève rien à la qualité de ton écriture et à l'originalité de ton univers, j'espère bien lire la suite <3
Mathilde Blue
Posté le 27/11/2024
Hello !

Ce n’est que le début, sur l’Archipel il y aura des ruines partout et ça va être trop cool hehe.

Pour répondre aux points qui t’ont perturbé :
1) Concernant la Triade, Héméra a elle-même une position très ambivalente à ce sujet. Ça fait partie de sa culture, mais elle veut s’en détacher pour se fondre dans le moule. Donc dans le premier chapitre, elle admire les représentations qui sont faites de la Triade, dans celui-ci, elle souhaite faire une offrande tout en se persuadant qu’elle finira par oublier ses croyances…
2) Pour le test, Héméra n’est pas la seule étudiante à le passer, c’est aussi le cas d’Andrea, Tadeo, etc ^^ Et même en admettant qu’ils soient retenus pour l’expédition, cela ne signifie pas que le test n’aura aucune conséquence… Je préfère ne pas t’en dire trop, mais si l’envie te poursuivre ta lecture te pousse à lire la suite, tu me diras si tu es davantage convaincu par le déroulé des évènements !

Merci pour ton commentaire <3
Saskia
Posté le 26/11/2024
Coucou Mathilde !

Encore un chapitre intéressant ! Ça fait du bien de voir la façon dont Ariana soutien Héméra ^^ Surtout après le chapitre précédent avec l’horrible Vaios… Je suis également intriguée par les traits verticaux tatoués sur les joues d’Héméra. Et c’était super intéressant le passage avec la pierre couleur miel et l’illusion que fait apparaître le professeur ! Hâte de voir de nouvelles scènes de ce genre ^^

Par contre, c’est vraiment abusé de leur faire passer des tests pour être sélectionné dans l’expédition ! Ça va bien les stresser ça encore… Même si on sait bien qu’au final Héméra et Andrea finiront par aller sur l’Archipel.

Hâte de lire la suite !
A bientôt ^^

Petite remarque :
« Personne ne s’en était pas étonné »
> il y a un « pas » en trop
Mathilde Blue
Posté le 27/11/2024
Coucou !

C’était important pour moi qu’il y ait quand même des directeurs de thèse bienveillants, surtout dans la mesure où ce sont toutes les deux des femmes donc elles galèrent déjà plus que les mecs ^^’ Quant au tatouage d’Héméra, on en apprendra plus, mais pas dans l’immédiat haha.

Clairement, le but premier du test vise à les mettre sous pression… Plus à potentiellement faire un petit écrémage.

Merci pour la coquille !

À bientôt :)
Contesse
Posté le 24/11/2024
PREMS AVANT EDOUARD.

"— Tu as fait du bon travail, Héméra.
Héméra sentit ses joues rosir." -> okay c'est bon t'as gagné, je les shippe :)

"Héméra étouffa un rire derrière sa paume en quittant le bureau d’Ariana. Elle se sentait incroyablement légère ce matin." --> ET OUI C'EST ÇA L'AMOUR.
Lol.

Ptdr n'empêche cette idée de test, c'est bien une idée de vieux mec misogyne, merci Vaios mdr. Trop la haine pour Héméra, même si on sait déjà qu'elle le réussira ce test mais quand même RRRRRH.

Et Andrea qui arrive en retard défoncé mais qui quand même arrive à balancer la réponse plus vite qu'Héméré pfff. #TeamHéméra #TeamHémériana (jpp)

Sinon plus sérieusement j'ai beaucoup aimé le moment où le prof touche la pierre et fait apparaitre les images du passé, c'est notre première vision de l'archéomagie comment ça fonctionne et comment ça se matérialise et c'est vraiment chouette !! Ça donne envie de voir comment ça va se passer pendant l'expédition, y aura sans doute plein de choses à toucher et à découvrir qui déclencheront des visions comme ça !

Voilà voilà, Ariana kiss kiss love.
Bisous.

Et à bientôt, avant Edouard ;)
Mathilde Blue
Posté le 27/11/2024
COUCOU TOI

ALLEZ GO ÉCRIRE UNE ROMANCE HÉMÉRIANA (j’ai déjà reçu des doléances à ce sujet donc c’est pas impossible que ça se concrétise mdr)

Ah non mais c’est complètement une idée de mec misogyne, clairement Ariana est contre mdr.

Pour Andrea, disons qu’il a des facilités en langue ancienne, c’est son sujet de thèse donc encore heureux qu’il soit capable de donner la réponse rapidement x)

Oui, ça va être trop chouette pendant l'expédition avec toutes ces ruines à portée de main hehe. On va découvrir pleiiiiiiin de choses sur l’histoire passée.

Ariana kiss kiss love <3
Contesse
Posté le 27/11/2024
I need Hémériana. Clearly. Lol

Zoubi !
MrOriendo
Posté le 24/11/2024
Hello Mathilde !

On sent que tu marques de plus en plus l'opposition entre Hemera et Andrea dans ce chapitre, j'imagine que cette rivalité entre eux va être encore exacerbée avec l'épreuve pour prendre part à l'expédition. Du reste, je trouve ça chouette la manière dont ils peuvent visualiser l'apparence des ruines à partir d'un simple fragment de roche, ça rappelle les reconstitutions 3D qui se font aujourd'hui de certains bâtiments anciens comme l'abbaye de Cluny par exemple. C'est une super idée de réutiliser ça en l'adaptant à ton univers et c'est très visuel pour le lecteur.

Au plaisir,
Ori'
Mathilde Blue
Posté le 27/11/2024
Coucou Ori !

Haha oui, j’aime beaucoup écrire la rivalité entre Andrea et Héméra xD

Initialement, je n’avais pas pensé aux représentations 3D que permet la technologie actuelle, mais c’est vrai que finalement ça illustre bien ce que j’ai en tête ! C’est intéressant comme comparaison en tout cas.

À bientôt :)
Mathilde
Flammy
Posté le 24/11/2024
YEAH.

Une idée de Vaios, il a l'air vraiment charmant x) Je sais pas s'il a fait ça pour plomber Andrea encore plus ou si c'était une pique envers les étudiants d'Ariana, dont Héméra. J'espère au moins que la nuit blanche qu'il a fait passer à Andrea était pour réviser ce qui allait tomber à l'exam, même si j'en doute, ça a vraiment l'air d'être une personne fort peu pertinente x)

J'avoue que même si c'est plus équitable comme ça, ça a l'air fort peu pertinent d'envoyer avec des chercheurs des thésards qui sont pas les leurs. A part refoutre un coup de pression et la merde, ça sert à quoi ? Ca m'énerve déjà, c'est beau ='D Ca manque de coup de boule et de coup de genoux bien placé dans ce roman, c'est moi qui le dit !

Bon, elle est où la suite ? Bouge toi un peu, feignasse
Mathilde Blue
Posté le 24/11/2024
YEAH.

Ptdr, disons que Vaios a peut-être suggéré l'idée... Pour autant, lui et Ariana resteront en partie décisionnaires du choix des membres qui partent avec eux, donc il y a des chances qu'ils favorisent leurs étudiants en raison de leurs sujets (même si l'on pourrait mettre des bâtons dans les roues d'Ariana qui a eu la bonne idée de suivre deux filles).

Le but du test est de les mettre sous pression et de les pousser dans leurs retranchements concernant l'utilisation de leur magie. Et ils ont besoin de diversifier les profils des membres de l'expédition pour avoir une palette de compétences la plus complète possible !

La suite arrivera après les HO, je voudrais pas submerger les lecteurs <3
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