on toqua. Maëlle se redressa et regarda la porte, suspicieuse.
" Oui?" miaula-t-elle lorsque la porte s’entrouva.
Une silhouette se dessina sur le sol.
"qui est-ce?" dit-elle d'une voix rauque cette fois-ci.
La silhouette s'avança et la lumière éclaira le visage parfait du jeune homme aillant accompagné Marjorie se faire soigner après l'incident. La jeune fille se leva de son lit et plongea son regard dans les yeux brun de l'homme.
"je viens de te poser une question. et je ne crois pas que tu sois assez bien placé pour ne pas y répondre," cingla Maëlle.
Mais il n'en fit rien. Strictement rien.
" serais-tu stupide à ce point? dois-je te rappeler qui je suis?" dit-elle en s’approchant de lui.
"aurais-tu perdu ta langue ?" minauda-t-elle en entrouvrant la bouche de l’homme avec ses longs doigts.
Soudain, comme la garde s’y attendait, il dégaina un poignard et tenta de le lui planter dans le foie. Malheureusement pour lui, Maëlle avait l’oreille fine et avait entendu la lame grincer dès son arrivé. Elle eut donc tout le plaisir de lui empoigner le poignet, de lui casser le coude et de lui mettre quelques coups de genou dans ses parties intimes, bien qu’il ne soit déjà plié de douleur. Il tenait à présent son bras et gisait au sol, le visage crispé de douleur.
Elle s’agenouilla et ramassa le couteau. La cheffe des gardes s’approcha du visage de l’homme, caressant la lame du bout des doigts.
"alors comme ça on veut venger sa copine. Mon pauvre garçon, tu n’avais sans doute pas compris à qui tu avais affaire… Marjorie est au courant ? malheureusement pour elle, si elle ne m’a pas prévenu, elle est considérée comme complice, non ? murmura-t-elle, les yeux brillants. Tu ne crois pas qu’elle ait déjà assez souffert ?"
Le jeune homme se raidit. Ses yeux étaient emplis d’effarement. Il tremblait pour sa campagne. Ha… l’amour faisait faire de tel chose…
"tu sais… (Maëlle regarda la carte d’identité rangée dans la poche de l’agent)… Rodrigo, j’avais remarqué les regards que vous vous jetiez depuis un moment. Et de lui couper la main m’a confirmé mes soupçons. Pourtant toutes relations est interdite ici. Je vais te donner un conseil. Ecoute le bien et je passerais tout cela sous silence. (elle glissa sa lame contre la joue de l’homme) n’aime plus jamais personne. C’est dangereux pour toi et pour ses gens. Alors n’aime plus jamais qui que ce soit ou cela se retournera contre toi et ta bien aimée. Ce serait dommage Rodrigo. "
Elle se redressa et rangea son couteau dans une cuirasse vide. Elle lui fit signe de partir et elle le vit se relever à grande peine.
L’amour était décidément mortelle.
Une femme d’une cinquantaine d’année la regarda approcher. Son teint bronzé et maquillé rendait ses cheveux blond coiffés en chignon plus claire qu’il ne l’était déjà. Sa bouche peinte d’un rose violacé formait un sourire faux mais qui convenait à tous sauf à Maëlle, beaucoup trop observatrice.
Les deux femmes se saluèrent en posant une main sur leur jambe droite et en tapant du pied pour l’une et en s’inclinant pour l’autre.
"pourquoi m’avoir appelé ?" demanda la jeune fille.
Le sourire de la femme changea et devint mauvais, fière et diabolique. Cela ne plut aucunement à la garde. Elle n’en laissa néanmoins rien laisser paraitre.
"Hard a demandé à se voir. "
Elle tressaillit. Depuis son exploit il ne l’avait pas convoqué, que lui voulait-il donc ?
"je n’ai pas accepté que vous me tutoyez " répliqua-t-elle devant l’aire de supériorité que ce donnait la secrétaire.
Maëlle tourna les talons et se rendit dans la salle où l’attendait Hard.
Son air suffisant acheva mentalement la garde. Ce qu’il allait lui annoncer n’allait pas lui plaire, elle en était certaine. Cette journée commençât sérieusement à la fatiguer.
La cheffe des gardes s’inclina et fixa le fameux point connut de elle seule.
"te souviens-tu de la fois ou je t’avais demandé d’aller chercher la sorcière ? " dit Hard d’une voix qui glaçait les os.
Maëlle s’empêcha de serrer les points. Bien sûr qu’elle se rappelait. Elle avait arrêté des centaines de jeunes filles innocentes au critère anormale et arrachant à leur famille en pleure. Elle ne souhaitait vraiment pas recommencer.
"et bien j’ai profondément réfléchis. Tu étais la seule dirigeante de cette quête et elle a échoué."
Elle ne put s’empêcher de tressaillir.
"bien que j’ai beaucoup d’estime pour toi (son regard n’était plus professionnelle mais tout simplement malsain) j’ai décidé de te donner un coéquipier," s’exclama-t-il ravi.
Pourquoi avait-t-elle besoin d’une aide ? elle pouvait pourtant se débrouiller toute seule ! elle respira profondément. Si elle se rebellait, cela se retournerait contre elle mais si elle ne faisait rien elle devrait se trimbaler quelqu’un pendant des lustres. Le risque était à prendre.
"mais pourtant je suis assez forte physiquement et mentalement à cela. Je me suis renseigné et amélioré depuis.
- Ho je n’en doute pas ! j’ai eu vent des blessures physiques et mentales que tu as causé ! et pour ses fameuses compétences tu les lui enseigneras !" s’écria-t-il en claquant de la langue, ce qui fit entrer son nouvel associé.
Le souffle de Maëlle se coupa définitivement sous le coup de l’émotion qui la traverça. Ses doigts c’étaient détendu aussi vite qu’ils s’étaient crispés. La fille sût bien avant que Hard ne prononce son nom qui était le jeune homme blond qui lui faisait à présent face.
"je te présente Noah Cabestant."
Les yeux bleus du garçon la transpercèrent. La jeune fille cligna des yeux plusieurs fois sous le choc. Elle savait parfaitement que la manière dont son visage était déformé trahissait sa nervosité. Mais quel était le but de Hard de ramener lui et pas un autre ? connaissait-il leur passé ? était-ce un test ? elle se ressaisit. Si s’en était un, le moindre signe de faiblesse ferait plaisir à Hard. Autant jouer dans son camp.
"quels sont les instructions ? " demanda-t-elle d’une voix égale.
Un sourire sinistre se dessina sur le visage du chef. Il n’était pas dupe.
" forme le pour qu’il soit aussi fort que toi. Physiquement, intellectuellement et mentalement. Tu as un mois. Après quoi, vous partirez en mission."
Maëlle hocha la tête. Noah n’avait pas détaché son regard d’elle. Cela la mettait étrangement mal à l’aise.
"à vos ordres, dit-elle. Il serra prêt. (puis ce tournant vers le garçon.) suis moi. Je vais te montrer le système de cette base."
Maëlle s’apprêta à sortir quand Hard la rappela. Seule. La jeune fille s’approcha à bonne distance de cette énergumène. Mais le chef ne s’en contenta pas. Il lui fit signe de s’approcher d’avantage. D’approcher encore et encore jusqu’à ce qu’elle ne soit qu’à quelques centimètres de son visage. L’homme cola sa bouche déformée par un rictus obséquieux contre l’oreille de la garde.
" cela fait bien longtemps que l’on ne s’est pas vu le soir seul à seul… murmura-t-il. Alors on se dit 21h dans ma chambre ?"
Elle acquiesça, refroidit et partit rejoindre son passé qui remontait dangereusement à la surface.