Chapitre 3

Par Anais

on toqua. Maëlle se redressa et regarda la porte, suspicieuse.

" Oui?" miaula-t-elle lorsque la porte s’entrouva.

Une silhouette se dessina sur le sol.

"qui est-ce?" dit-elle d'une voix rauque cette fois-ci.

La silhouette s'avança et la lumière éclaira le visage parfait du jeune homme aillant accompagné Marjorie se faire soigner après l'incident. La jeune fille se leva de son lit et plongea son regard dans les yeux brun de l'homme.

"je viens de te poser une question. et je ne crois pas que tu sois assez bien placé pour ne pas y répondre," cingla Maëlle.

Mais il n'en fit rien. Strictement rien.

" serais-tu stupide à ce point? dois-je te rappeler qui je suis?" dit-elle en s’approchant de lui.

"aurais-tu perdu ta langue ?" minauda-t-elle en entrouvrant la bouche de l’homme avec ses longs doigts.

Soudain, comme la garde s’y attendait, il dégaina un poignard et tenta de le lui planter dans le foie. Malheureusement pour lui, Maëlle avait l’oreille fine et avait entendu la lame grincer dès son arrivé. Elle eut donc tout le plaisir de lui empoigner le poignet, de lui casser le coude et de lui mettre quelques coups de genou dans ses parties intimes, bien qu’il ne soit déjà plié de douleur. Il tenait à présent son bras et gisait au sol, le visage crispé de douleur.

Elle s’agenouilla et ramassa le couteau. La cheffe des gardes s’approcha du visage de l’homme, caressant la lame du bout des doigts.

"alors comme  ça on veut venger sa copine. Mon pauvre garçon, tu n’avais sans doute pas compris à qui tu avais affaire… Marjorie est au courant ? malheureusement pour elle, si elle ne m’a pas prévenu, elle est considérée comme complice, non ? murmura-t-elle, les yeux brillants. Tu ne crois pas qu’elle ait déjà assez souffert ?"

Le jeune homme se raidit. Ses yeux étaient emplis d’effarement. Il tremblait pour sa campagne. Ha… l’amour faisait faire de tel chose…

"tu sais… (Maëlle regarda la carte d’identité rangée dans la poche de l’agent)… Rodrigo, j’avais remarqué les regards que vous vous jetiez depuis un moment. Et de lui couper la main m’a confirmé mes soupçons. Pourtant toutes relations est interdite ici. Je vais te donner un conseil. Ecoute le bien et je passerais tout cela sous silence. (elle glissa sa lame contre la joue de l’homme) n’aime plus jamais personne. C’est dangereux pour toi et pour ses gens. Alors n’aime plus jamais qui que ce soit ou cela se retournera contre toi et ta bien aimée. Ce serait dommage Rodrigo. "

Elle se redressa et rangea son couteau dans une cuirasse vide. Elle lui fit signe de partir et elle le vit se relever à grande peine.

L’amour était décidément mortelle.

 

Une femme d’une cinquantaine d’année la regarda approcher. Son teint bronzé et maquillé rendait ses cheveux blond coiffés en chignon plus claire qu’il ne l’était déjà. Sa bouche peinte d’un rose violacé formait un sourire faux mais qui convenait à tous sauf à Maëlle, beaucoup trop observatrice.

Les deux femmes se saluèrent en posant une main sur leur jambe droite et en tapant du pied pour l’une et en s’inclinant pour l’autre.

"pourquoi m’avoir appelé ?" demanda la jeune fille.

Le sourire de la femme changea et devint mauvais, fière et diabolique. Cela ne plut aucunement à la garde. Elle n’en laissa néanmoins rien laisser paraitre.

"Hard a demandé à se voir. "

Elle tressaillit. Depuis son exploit il ne l’avait pas convoqué, que lui voulait-il donc ?

"je n’ai pas accepté que vous me tutoyez " répliqua-t-elle devant l’aire de supériorité que ce donnait la secrétaire.

Maëlle tourna les talons et se rendit dans la salle où l’attendait Hard.

Son air suffisant acheva mentalement la garde. Ce qu’il allait lui annoncer n’allait pas lui plaire, elle en était certaine. Cette journée commençât sérieusement à la fatiguer.

La cheffe des gardes s’inclina et fixa le fameux point connut de elle seule.

"te souviens-tu de la fois ou je t’avais demandé d’aller chercher la sorcière ? " dit Hard d’une voix qui glaçait les os.

Maëlle s’empêcha de serrer les points. Bien sûr qu’elle se rappelait. Elle avait arrêté des centaines de jeunes filles innocentes au critère anormale et arrachant à leur famille en pleure. Elle ne souhaitait vraiment pas recommencer.

"et bien j’ai profondément réfléchis. Tu étais la seule dirigeante de cette quête et elle a échoué."

Elle ne put s’empêcher de tressaillir.

 "bien que j’ai beaucoup d’estime pour toi (son regard n’était plus professionnelle mais tout simplement malsain) j’ai décidé de te donner un coéquipier," s’exclama-t-il ravi.

Pourquoi avait-t-elle besoin d’une aide ? elle pouvait pourtant se débrouiller toute seule ! elle respira profondément. Si elle se rebellait, cela se retournerait contre elle mais si elle ne faisait rien elle devrait se trimbaler quelqu’un pendant des lustres. Le risque était à prendre.

"mais pourtant je suis assez forte physiquement et mentalement à cela. Je me suis renseigné et amélioré depuis.

  • Ho je n’en doute pas ! j’ai eu vent des blessures physiques et mentales que tu as causé ! et pour ses fameuses compétences tu les lui enseigneras !" s’écria-t-il en claquant de la langue, ce qui fit entrer son nouvel associé.

Le souffle de Maëlle se coupa définitivement sous le coup de l’émotion qui la traverça. Ses doigts c’étaient détendu aussi vite qu’ils s’étaient crispés. La fille sût bien avant que Hard ne prononce son nom qui était le jeune homme blond qui lui faisait à présent face.

"je te présente Noah Cabestant."

Les yeux bleus du garçon la transpercèrent. La jeune fille cligna des yeux plusieurs fois sous le choc. Elle savait parfaitement que la manière dont son visage était déformé trahissait sa nervosité. Mais quel était le but de Hard de ramener lui et pas un autre ? connaissait-il leur passé ? était-ce un test ? elle se ressaisit. Si s’en était un, le moindre signe de faiblesse ferait plaisir à Hard. Autant jouer dans son camp.

 "quels sont les instructions ? " demanda-t-elle d’une voix égale.

Un sourire sinistre se dessina sur le visage du chef. Il n’était pas dupe.

" forme le pour qu’il soit aussi fort que toi. Physiquement, intellectuellement et mentalement. Tu as un mois. Après quoi, vous partirez en mission."

Maëlle hocha la tête. Noah n’avait pas détaché son regard d’elle. Cela la mettait étrangement mal à l’aise.

"à vos ordres, dit-elle. Il serra prêt. (puis ce tournant vers le garçon.) suis moi. Je vais te montrer le système de cette base."

Maëlle s’apprêta à sortir quand Hard la rappela. Seule. La jeune fille s’approcha à bonne distance de cette énergumène. Mais le chef ne s’en contenta pas. Il lui fit signe de s’approcher d’avantage. D’approcher encore et encore jusqu’à ce qu’elle ne soit qu’à quelques centimètres de son visage. L’homme cola sa bouche déformée par un rictus obséquieux contre l’oreille de la garde.

" cela fait bien longtemps que l’on ne s’est pas vu le soir seul à seul… murmura-t-il. Alors on se dit 21h dans ma chambre ?"

Elle acquiesça, refroidit et partit rejoindre son passé qui remontait dangereusement à la surface.

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James Baker
Posté le 20/07/2025
Salut Anaïs!

Je ne vais pas pointer les erreurs dans ce chapitre-ci, mais plutôt te poser une question. Quel logiciel de traitement de texte utilises-tu? Je pose cette question maintenant parce que je n'ai présentement pas accès à mon clavier habituel et qu'un commentaire abondant est plus compliqué.

Quelques commentaires : au début du chapitre, tu utilises un registre particulier de mots afin d'éviter de répéter "dire" et d'ajouter des variations concernant les marqueurs de dialogue. Le problème, c'est que l'enchaînement "miauler" et "parler d'une voix rauque" touche plutôt au registre de la séduction. Oh, le mot "rauque" peut être utilisé pour transmettre beaucoup d'autres émotions (peur, tension, etc.), mais l'association des deux mots donne la mauvaise impression.

Une silhouette qui se dessine sur le sol devrait normalement être couchée. Dans le cas présent, la silhouette devrait plutôt se dessiner dans l'embrasure de la porte, je suppose.

J'ai aussi un problème avec le garde totalement inactif qui ne dit pas un mot avant que Maëlle ne soit "assez proche". Il manque un réalisme. Une fois remarqué, le garde devrait chercher à se donner une meilleure chance d'arriver à portée sans qu'elle ne donne l'alarme; pas s'assurer qu'elle la donne. Également un problème avec le fait qu'elle s'approche de quelqu'un d'aussi louche plutôt que d'appeler à l'aide. Elle ignore s'il a des complices dans le couloir, si d'autres gens s'apprêtent à attenter à sa vie, etc. Maëlle est supposée être badass, mais les vrais badass ne sont pas arrivés au sommet par hasard. Ils se sont pris des coups, ont frôlé la mort et savent qu'ils ne sont pas invincibles. Ils peuvent se montrer arrogants dans des circonstances contrôlées; rarement dans des circonstances inconnues.

Le combat avec l'assassin silencieux aurait intérêt à être étoffé. On le sent résumé. "Empoigner le poignet" constitue une répétitition qui pourrait être évitée. Elle lui casse le bras au niveau du coude; il devrait hurler. Il devrait chercher à s'échapper comme à se protéger, éloigner son bras blessé de son agresseuse dans la mesure du possible, etc. Il tombera rapidement; chez l'humain (comme les animaux, d'ailleurs), l'équilibre est très lié aux membres. Plier un doigt différemment apporte une différence notable de stabilité chez un combattant, alors imagine un bras qu'on ne contrôle pratiquement plus, qu'on doit tenir pour l'épargner et qui fait souffrir le martyr. L'assassin tombera rapidement et les coups dans les noix, si souffrant qu'ils puissent être à eux seuls, le feront sans doute rouler dans des positions où son bras se prendra de nouveaux chocs. Dans de telles circonstances, ses réactions au monologue qui suit seront très difficiles à lire et ça devrait se ressentir chez Maëlle. Elle devrait trouver de petits indices dans un changement de sa grimace, pas dans "de grands yeux effarés" qui sont la seule émotion qu'il exprime.

"Hard a demandé à se voir. " --> c'est plutôt "te voir", je crois.

L’homme cola sa bouche déformée par un rictus obséquieux contre l’oreille de la garde. --> obséquieux indique la servilité; Hard n'est pas servile. Ce mot ne convient pas à la situation.

J'aurais une recommandation à faire. Chaque scène doit servir l'histoire ou l'intrigue, ou les deux. La partie de ce chapitre qui semble servir l'évolution de l'histoire est la seconde, où l'on a même l'impression que Hard ne s'est pas contenté de la regarder par le passé. La première ne semble vouée qu'à ajouter une scène d'action qui brise l'enchaînement sombre. Je ne suis présentement pas en mesure de dire si elle sert l'histoire (car si elle le fait, ça ne sera évident que dans d'autres chapitres plus tardifs), mais si tu te poses la question et que la réponse est non, il vaudrait mieux l'enlever. Des personnages dégoûtants comme Hard propulsent l'histoire en avant; l'action et la violence devraient le faire aussi (de même que la romance, dans les cas où cela s'applique).

Je réserve mon opinion globale concernant ce chapitre. Si je découvre plus tard que la scène de l'assassinat sert l'histoire, il est bien; sinon, il comporte une grande portion "gratuite".

Dans tous les cas, je m'interroge sur Noah. Rien n'est clair à son sujet présentement. Si les révélations sont intéressantes, c'est bien; il ne faut just pas tomber à l'eau :P

Si ça t'intéresse, j'ai une nouvelle en ligne jusqu'à ce soir. Après, je la retire. J'essaie d'avoir quelques retours avant de la soumettre à un appel à texte. Ça s'appelle le Hurlevent.

À bientôt!
Anais
Posté le 24/07/2025
Bonjour !
Une nouvelle fois merci pour ce commentaire ! J'aime beaucoup ton aide !
Je suis navré de ne pas avoir vu ton message plus rapidement et donc de ne pas avoir pu lire ta nouvelle... Dommage... J'espère que tu as tout de même eux des commentaires !
A bientôt !
James Baker
Posté le 24/07/2025
Il n'y a pas de quoi!

J'ai eu des retours d'une personne, qui l'a lu deux fois. D'autres retours de mes beta lecteurs réguliers. Je crois que j'ai de bonnes chances pour l'appel à textes.

J'ai une autre nouvelle en cours, je ne sais pas encore à quel âge je la limiterai. Le Hurlvent pouvait passer "tout public", mais je suis moins convaincu pour l'autre. Et je crois avoir mis Ligne de Cendre (mon roman en cours) à 16 ans et plus. J'aborde des thèmes potentiellement un peu lourds. pour ton âge. Je trouve que les histoires les plus facinantes sont rarement les plus légères. Cela dit, tu n'es pas dans le léger non plus. C'est la raison de base pour laquelle je te lis :P

À bientôt!
Anais
Posté le 27/07/2025
Et bien je suis ravie pour toi !
Et bien j'attendrais que j'ai l'âge pour lire tes nouvelles !
À bientôt !
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