Chapitre 3

Notes de l’auteur : En espérant que la suite vous plaise :)

Anastae poussa le portail de sa demeure, ou du moins de celle de son père, Luciana, sur ses talons. Cette dernière, bien qu’issue d’une petite famille de noble, ne put s’empêcher de pousser un sifflement d’admiration. Pourtant, elle s’accordait à merveille avec le décor : elle aurait pu être la fille de son père, si jolie, puissante, le regard déterminé et sans faille. 

Sa longue robe traînait sur les dalles en pierre parfaitement propres, et ses pieds de nouveau chaussés de hauts talons lui donnaient l’allure d’une princesse. Anastae se demanda pendant un instant comment elle avait pu lui prêter si peu d’attention, elle rayonnait littéralement et si elle écoutait sa partie humaine, elle serait déjà à ses genoux en train de lui demander allégeance. 

Sa mâchoire se crispa. Elle détestait cette partie de son instinct qui lui soufflait chaque jour de s’incliner car elle était inférieure à eux. Avant, elle luttait chaque jour, chaque soir, pour ne pas se donner une image si pitoyable. Parfois, elle en avait même un goût de sang dans la bouche tellement elle se mordait la langue pour échapper à cette idée. 

Elle aimait se dire que cela n’avait pas été vain et qu’elle avait su reprendre le dessus sur ce que son corps lui hurlait. 

La jeune fée regarda pendant un instant les grands jardins fleuris, la fontaine qui crachait de l’eau magnifiquement turquoise, et l’immense demeure d’une architecture incroyable qui se dressait devant elles. Parfois, elle avait du mal à se dire que tout cela était son nouveau chez elle : 

- Je savais que la demeure de l’ancien général de l’armée du royaume était incroyable, mais cela dépasse toutes mes attentes. 

- Tu ne l’avais jamais vue, demanda Anastae en saluant d’un mouvement de la tête un serviteur.  

Luciana renversa sa tête vers elle, lui offrit son sourire doucereux : 

- Je ne suis pas issue de la grande noblesse, je n’avais aucune raison valable de m’aventurer ici.

Anastae tiqua sur le "valable" : cela signifiait qu’elle en avait d’autres, mais qui étaient bien moins acceptables. Luciana était maligne, perfide peut-être même, mais cela passait au second plan en songeant qu’elle se rapprochait un peu de ce que sa vie aurait pu être : 

- Anastae, l’interpella une voix. 

Cette dernière se tourna vers son frère Meludiz, dont la peau luisait d’une fine couche de transpiration : il s’entraînait tous les jours pour devenir un chevalier à l’Académie. Visiblement pertubé de la voir avec quelqu’un, il fronça ses sourcils et demanda d’une voix sourde : 

- Qui est-ce ? 

Si elle pensait en retirer de la satisfaction à lui voir un air surpris, elle ne ressentit rien. Meludiz était celui qu’elle préférait dans cette famille, ils échangeaient quelques paroles et avec un certain respect, et parfois, il se montrait gentil avec elle. 

Elle ne se sentait pas coupable pour autant, mais cette rencontre ne lui procurait… rien. Sans doute devrait-elle y être habituée désormais : le vide de ses sentiments ne l'effrayait plus autant qu’avant. Malheureusement, voir que ses espoirs de se sentir supérieure à eux s’effaçaient aussi rapidement qu’ils étaient apparus, la plongeait juste un peu plus dans ce néant qu’était devenu sa vie. 

D’un geste rapide, elle désigna Luciana de sa main : 

- Voici mon amie, Luciana. Luciana il s’agit de mon frère, Meludiz. 

Sa nouvelle amie étira ses lèvres dans un beau sourire, le regarda sous un nouvel œil désormais qu’elle savait de qui il s’agissait, et commença à se baisser d’une grâce impressionnante. Toujours sous cette dernière, elle s’inclina légèrement et ses yeux s’accrochèrent aux siens. 

Anastae songea une nouvelle fois que cette Luciana ne cherchait que l’ascension dans le rang social par son amitié, mais son non véhément qui était sorti de ses lèvres pour démentir cette idée la perturbait. Pensait-elle vraiment qu’elle était quelqu’un qui méritait d’être connue ? : 

- Ravie de te rencontrer, sourit Luciana. 

- De même, répondit-il distraitement, visiblement peu intéressé par elle. Anastae, mère veut que tu te prépares rapidement pour la soirée, elle m’a chargé de te dire que Zelia t’avait laissé une nouvelle robe sur ton lit. 

- A ce propos, commença la jeune fée aux cheveux blancs. Luciana va nous rejoindre pour cette soirée. 

Meludiz lui lança un regard qui indiquait qu’elle était folle. Même s’il était son véritable fils, il n’était pas sans savoir que sa mère était quelqu’un de très à cheval sur les conventions, qui n’acceptait que tout soit dérangé, et qui souriait seulement quand tout ce qu’elle voulait se trouvait devant elle. Quand elle apprendrait que Anastae comptait ramener une fée non invitée à cette soirée, elle allait voir rouge. 

Après tout, pour elle, Anastae était sa fille. Son père l’avait persuadé grâce à un charme très ancien qui n'existait désormais plus, cadeau de la Reine pour avoir conduit le Royaume à son apogée, qu’elle avait elle-même mis au monde Anastae. En tant que sa descendance, elle devait donc se forger à son image, bien que cela la répugne. 

Son frère finit par hausser ses épaules, considérant que cela ne le concernait pas, et après une dernière salutation auprès de Luciana, tourna les talons pour rejoindre les écuries. 

Sa nouvelle amie haussa ses sourcils : 

- Ton frère est assez mystérieux.

- Tu trouves, soupira-t-elle. Il est assez simple. 

- Oh que non… 

Elle s’accrocha subitement à ses épaules : 

- Tu m’avais caché que tu avais un si beau frère… 

- Savais-tu seulement que j’avais un frère, la taquina légèrement Anastae. 

Lucina ouvrit de grands yeux : 

- Tu vois que tu peux aussi être drôle ! 

Anasate secoua sa tête, légèrement amusée, et ouvrit la grande porte qui devait peser elle ne savait combien de kilos mais allégée grâce à un sort. Elle dévoila ainsi la grande entrée dont un lustre en diamant pendait,  fierté de sa belle-mère, et le parquet luisait alors qu’une pauvre pixis tentait encore de rendre encore plus luisant. Une autre lubie de la femme qui lui servait de mère.  

Agissant par habitude, elle s’apprêta à lui dire que cela en était assez avant de se rendre compte que, cette fois-ci, peut-être même pour la première fois, elle n’était pas seule. Se conformant aux règles, elle se contenta de refermer la porte et de pousser Luciana qui avait la bouche grande ouverte, lui donnant un air presque enfantin : 

- Monte vite avant que ma mère ne remarque que j’ai invité quelqu’un au bal… 

- Eh bien, remarqua-t-elle. Elle le saura bien à un moment ou à un autre. 

- Il vaut mieux que ce soit plus tard, elle n’aura pas le temps de me convaincre de te laisser ici.

Elle jeta un bref coup d'œil dans le long couloir qui se dessinait devant elles. Finalement, elle conduisit Luciana dans sa chambre et s’empressa de refermer la porte derrière elle. Une robe était bien posée sur son lit, rouge sang où de l’or couvrait le début des jupes.  A la simple vue de cette tenue, elle comprit que son père comptait bien lui trouver un fiancé: cette robe avait tout pour la rendre irrésistible, partant  du décolleté plongeant jusqu’aux épaules dénudées. Malgré elle, elle grimaça : elle n’aimait pas les robes légères : 

- Cette robe est magnifique, souffla Luciana en la coupant dans ses pensées. Je n’ose imaginer le temps que cela a pris pour la faire. 

- Tu peux la prendre, déclara-t-elle sans réfléchir. 

Elle allait sans doute se faire battre pour cela, sa belle-mère allait lui hurler dessus, personne ne viendra l’aider mais… Elle avait besoin de les contredire. Son père voulait lui trouver un mari pour ensuite la tuer après qu’elle lui aurait servie, elle n’avait aucune envie de continuer de vivre sous ses ordres.

Cette petite rébellion lui donnait le sentiment de ne pas perdre de vue la petite fille qu’elle était auparavant. Seulement, Luciana secoua sa tête et lui offrit un sourire beaucoup plus sincère que les précédents : 

- Porte-la, elle sera magnifique sur toi. Je suis sûre que ton armoire est remplie de très belles choses… 

- Mais avant ça, souffla Anasate. J’ai des questions. 

Luciana perdit quelque peu de son sourire et pencha sa tête sur le côté : 

- Pourquoi d’un seul coup tu te rapproches de moi, demanda la jeune sang-mêlée. Tu veux quelque chose ? 

- Je t’ai… 

- Offert des tartines de miel, d’accord. Mais il doit bien y avoir autre chose. 

Ses yeux dorés se roulèrent lentement et elle étendit ses jambes sur le drap de son lit, dévoilant sa peau tachetée d’or. Pendant un instant, elle ne fit rien à part fixer le plafond et ses moulures. Anastae pensa tout d’abord qu’elle essayait de trouver un moyen de s’en sortir mais finalement, elle se confia juste : 

- Je ne sais pas si tu as remarqué mais ça fait deux ans que nous sommes dans la même classe. Deux ans que j’essaye de t’approcher et deux ans que j’ai l’impression de me confronter à un mur passif agressif. Je voyais bien que t’étais une fille géniale, comme quand tu parles des elfes élémentaires, tu t’éveilles totalement. J’aime ta façon de te comporter, de regarder, de t’intégrer à ta façon. Mais je dois t’avouer que parfois, tu m'intimidais, sans doute est-ce pourquoi je n’avais jamais osé te faire comprendre aussi franchement que je souhaitais être ton amie. 

Les fées ne pouvaient pas mentir, c’était ainsi qu’elle trouvait un peu de pouvoir sur eux depuis toutes ces années, mais elle ne connaissait pas vraiment Luciana : parfois, elles parlaient toutes les deux, se mettaient ensemble pour des travaux en binômes et mangeaient ensemble, mais Anastae ne l’avait jamais vraiment regardé. 

Elle soupira : 

- Eh bien, je suppose que je n’ai pas d’autres choix que de te croire. Mais tu pourrais être déçue, je ne suis pas si amusante que tu le penses. 

- Je ne pourrais alors m’en prendre qu’à moi-même. 

Soudain, quelqu’un tapa sur la porte. La jeune fée saisit rapidement qu’il s’agissait du pixis de ce matin qui venait de se faire recruter. Peut-être à cause d’une dette, les pixis ne savaient pas faire dans le raisonnable. Anastae,d’un geste de la main, fit signe à Luciana de se taire et de ne pas se montrer. 

Elle ouvrit ensuite légèrement sa porte. Devant elle, se trouvait bien le pixis de ce matin, l’air encore plus énervé, et il tenait dans ses mains des épingles et du maquillage. Anastae ne pouvait pas le laisser rentrer pour le moment, bien qu’elle devait être l’une des maîtresses de cette demeure, elle n’était pas dupe. Sa belle-mère lui était supérieure et de ce fait ne se gênait pas pour obliger les servants à l’espionner et à lui relater ses moindres faits et gestes : 

- C’est pour ? 

- Je dois vous préparer pour le bal de ce soir, déclara t-il, la mâchoire tremblante.

- Je te remercie, souffla-t-elle. Mais je compte me débrouiller seule ce soir. 

Elle referma sa porte. Mais le pied du Pixis s’interposa entre le mur et l’encadrement de cette dernière. De suite, Anastae soupira alors que Luciana se demandait avec des grands yeux ce qu’il se passait : 

- Enlève ton pied, s’il te plaît, demanda-t-elle poliment. 

- Je dois vous préparer, c’est un ordre de votre mère. 

Une once de colère la saisit, comme à chaque fois que l’on employait ce terme pour la désigner. Elle n’avait pas l’habitude de ressentir ce genre de sentiments, elle ne savait donc comment les gérer correctement. Si elle s’était toujours tu car il s’agissait de son père et qu’elle n’avait aucun pouvoir sur lui, voir un pixis lui dire cela de cette manière… 

Malgré tout, elle se rendit compte qu’elle avait adopté les habitudes des fées : ce garçon était inférieur à elle selon la logique du rang social, et à cause de cela, sa colère lui semblait plus justifiée et apte à être délivrée. Elle avait trop longtemps tenté de faire les choses bien que tout ce qu’elle avait toujours prôné commençait doucement à disparaître. 

Et pourtant, cela ne l’empêcha pas de refermer la porte derrière, de se confronter au Pixis, le menton relevé et le regard froid alors que ses pupilles tressaillaient sous la colère. Mais cela, seulement elle le savait. 

Le jeune pixis fronça ses sourcils mais avant qu’il ne puisse dire un seul mot, elle l'arrêta : 

- Qui es-tu, demanda-t-elle d’une voix blanche. 

- Qu’est ce que…  

Il ne comprenait pas ce qu’il lui prenait. Les bruits couraient vite entre serviteurs, ils savaient tous que Anastae était la plus gentille dans cette demeure, qu’elle prenait le temps de les saluer d’un mouvement de tête et qu’elle ne leur demandait rien de plus que le nécessaire : elle les respectait. Jamais elle ne les prenait de haut, usait de son rang social pour les forcer à faire des choses qu’ils ne voulaient pas… 

Encore aujourd’hui elle tenait à conserver cette morale mais il en était assez. Le simple fait que quelqu’un lui dise que cette femme était sa mère et exigeait d’elle d’être sa parfaite progéniture la plongeait dans une colère noire : 

- Réponds simplement à la question. 

- Je suis un pixis nommé Antan. 

- Tu es un pixis, lui expliqua-t-elle. Bien que je déteste cet ordre de rang social, il faut s’y accoutumer. Il faut que tu comprennes que tu ne peux pas me forcer à faire des choses que je ne souhaite pas. Si j’ai eu la délicatesse de ne pas user de ce pouvoir sur toi, je te conseillerais de ne pas prendre ma gentillesse pour une liberté. 

Elle planta son regard dans le sien : 

-  Désormais, tu vas repartir dire à ma mère que je souhaite m’habiller seule.

Le pixis se détourna immédiatement. Mais si son expression semblait totalement neutre, Anastae lut dans ses yeux une légère lueur de déception qui lui pinça le cœur, bien malgré elle. 

Mais avant qu’elle ne puisse y penser, la main de Luciana qui avait surgit de la porte l’attira de force dans sa chambre, claquant la porte par la même occasion. De suite, elle s’accrocha à ses épaules et gloussa à son oreille : 

- Plus les serviteurs servent des personnes importantes, plus ils souhaitent de libertés… Incroyable, n’est ce pas? 

- Ils n’en n’ont seulement pas assez, répliqua la jeune fée aux cheveux blancs. 

Luciana laissa ses épaules en paix et haussa ses sourcils, l’air de ne pas comprendre. Bien entendu qu’elle ne comprenait pas, elle-même avait du mal à retrouver ses souvenirs d’avant. Luciana avait beau ne pas faire partie d’une famille très influente, elle était tout de même riche et avait sans doute sa petite armée de serviteurs depuis son plus jeune âge. Il était dans la nature des fées de martyriser les plus faibles qu’eux, personne ne pouvait échapper à cela, pas même Anastae : 

- C’est barbant, coupa court Luciana la conversation. Viens, prête moi une robe qui me mettra en valeur. 

La jeune fée ne répliqua pas et se contenta d’ouvrir son armoire pour en inspecter son contenu. Anastae n’aimait pas les robes provocatrices et se contentait donc de tenues simples, habillées. Celles qu’elle mettait lors des rares fois où on la forçait à venir à des bals, étaient très habillées et ne conviendraient sans doute pas à ce que Luciana souhaitait. 

Puis, au fond de son placard, elle en trouva une qui devait sans doute lui plaire. Sans plus attendre, elle la sortit et la tendit devant elle : cette robe était dorée, fendue au niveau de la jambe, des manches bouffantes mais qui dénudaient les épaules et avait un début de décolleté. Les jupes n’étaient pas très épaisses et allaient certainement moulées chaque courbe de son corps. 

Anastae ne se souvenait pas l’avoir un jour mise et en déduit donc qu’elle avait dû la jeter dans le fond de l’armoire sans y prêter plus d’attention : 

- Par la reine, elle est faite pour moi, s’exclama sa nouvelle amie en la saisissant rapidement. 

Contente de cette trouvaille, elle la plaqua contre son corps et tournoya pendant un instant, les yeux brillants d'excitation. Trouvant que cette tenue lui allait à merveille, elle s’empressa d’enlever sa propre robe et de la jeter sur le lit de Anastae. 

Cette dernière fixa sa peau tachetée d’or et qui semblait briller comme de l’or. Les fées n’avaient pas de soucis avec la nudité, et elle n’en n’avait pas vraiment non plus, mais celle de Luciana était si… parfaite, qu’il était impossible de s’en détacher. 

Elle avait de si longues jambes, fines comme il le fallait, un ventre plat, des seins parfaits, une taille de guêpe et des épaules, clavicules, délicates. Luciane se détourna et, surprenant son regard, lui offrit un petit sourire malicieux : 

- Tu n’as presque rien à m’envier. 

- Merci ? 

Elle ricana. 

Quelques secondes plus tard, la robe se trouvait sur son corps et Anastae n’avait pas eu tort : cette tenue s’accordait à merveille avec sa peau blanche tachetée d’or et ses yeux de la même couleur, faisait ressortir ses longs cheveux de jais et elle mettait tout en valeur chez elle.

Luciana, visiblement satisfaite, tourna un instant sur elle-même : 

- Comment me trouves-tu ? 

- Très bien, répondit la jeune fée aux cheveux blancs. Mais tu aurais besoin de bijoux. Cherche sur ma coiffeuse pendant que je m’habille. 

Anastae contempla pendant un instant cette robe et se décida finalement à la revêtir, ne voulant pas énerver sa famille plus que nécessaire. 

Un seul regard à son reflet confirma ce qu’elle appréhendait : cette robe était bien “trop” pour elle et elle avait l’air si différente… Au moins, les robes était épaisses et ne moulaient pas trop ses hanches. Perdue dans ses pensées, elle ne se rendit pas compte que Luciana se postait à côté d’elle et souriait à leur reflet : 

- Regarde nous. 

Anastae jeta un petit regard pour finalement s’y désintéresser en tournant sa tête. Seulement, sa nouvelle amie saisit son menton et la força à tourner son regard vers le miroir. Anastae tenta de s’en dégager : 

- Arrête de faire ta difficile, la supplia Luciana avec un petit sourire. 

Anastae céda et regarda leur reflet. 

Malgré elle, elle fut agréablement surprise de l’effet que les deux jeunes filles renvoyaient. Luciana était magnifique, vêtue de cette façon on aurait pu la prendre pour la fille de la Reine. Elle avait cette façon d’être attirante et cette robe ne faisait que de l’accentuer ainsi que les bijoux riches qu’elle avait mis qui illuminait sa peau. 

Anastae était provocante dans cette tenue, sa peau habituellement couverte ressortait à merveille dans cette étendue de rouge et il en allait de même pour sa chevelure : elle était peut-être même jolie. Ses bras et ses épaules dénudés étaient plus délicats qu’elle ne le pensait et le début de son décolleté lui donnait un air supérieur. 

L’ensemble de ces deux reflets lui donnait le sentiment de tenir enfin quelque chose de spécial dans ses mains. Bien que cette amitié était sans doute à moitié faussée, qu’elle n’avait commencé que quelques heures auparavant bien que cela faisait des années qu’elles se cotoyaient, elle avait envie d’y croire, seulement un peu. Elle ne s’était pas rendue compte à quel point la solitude accumulée dans les années l’avait rendue si sensible à un peu d’attention : elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même : 

- Alors, demanda Luciana. Tu en penses quoi ? 

- On est bien, sourit-elle doucement. 

Sa nouvelle amie lui planta un baiser sur sa joue : 

- Et ce n’est que le début. 

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Elly Rose
Posté le 18/11/2022
Je lis, je lis et j'attends le moment où tout va partir en drama ;)
On sent bien que l'inspiration est là et que tout ton univers est façonné pour nous emmener là où tu le souhaites!
Amberly
Posté le 24/10/2022
Je dois avouer que j'aime beaucoup ton style d'écriture, même si certaines phrases ont des tournures étranges, on sent qu'il y a un véritable potentiel derrière tout ça.
L'amitié qui s'installe tout doucement entre les deux filles est plaisante, on ressent bien la fluidité, et j'ose espérer que le bal serait à la même hauteur que ce chapitre !
Isahorah Torys
Posté le 18/09/2022
Pour ne pas t'écrire de longs pavés à chaque fois, je ne relèverai plus comme les fois précédentes, je me contenterai d'un petit rappel ;) Si cela te convient !

Tout d'abord, j'ai trouvé ce chapitre bien mieux écrit que les précédents. J'ai apprécié cette amitié qui s'installe doucement entre les deux filles et je dois avouer que je suis curieuse de comment va se dérouler le bal !

Sinon dans l'ensemble, je mets juste un petit warning pour tes adverbes et les mots qui reflètent la notion du temps présent ou futur qui n'ont pas leur place dans un texte au passé (sauf dialogue). Il y a un mot où tes lettres cafouillent dans le prénom de ton personnage principal.

Cette dernière fixa sa peau tachetée d’or et qui semblait briller comme de l’or. (répétition d'idées ici ^^)

Lecture agréable, comme d'habitude ^^
Marlee2212
Posté le 18/09/2022
Contente que les prémisses de cette amitié te semblent agréables, Luciana est un personnage que j'affectionne particulièrement. De ce fait, l'amitié qu'elle entretient avec Anastae me tient à coeur.
Pour revenir au cafouillage par rapport à ce personnage, mon ordi ne veut absolument pas prendre le prénom Anastae ( à croire qu'il est trop original ) et prend la liberté, parfois, de le corriger à sa façon. J'essayerai de me pencher dessus assez rapidement pour régler ce soucis.
Merci pour ta dernière remarque, je vais aller le corriger de ce pas.
La scène du bal marquera un grand tournant dans la vie d'Anastae, j'espère donc qu'il sera à la hauteur de tes attentes :)
En espérant te revoir bientôt !
Isahorah Torys
Posté le 18/09/2022
Je pense reprendre ma lecture demain ;)
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