Chapitre 3 : Erzic

Par Talharr

À Drazyl, les préparatifs du nouveau monde suivaient leur cours — dans l’ombre.

Erzic visionnait régulièrement les avancées du front. Rhazek poursuivait sa conquête, la dernière cité plierait bientôt.

En attendant que le seigneur de Mahldryl devienne roi, Erzic avait activé ses pions. Ses alliés, disséminés dans les quatre royaumes — et au-delà — n’attendaient qu’un signal.

Tout était prêt. Il ne manquait plus que l’étincelle.

Mais une pièce du puzzle refusait de se placer.

Le collier d’Elira.

Sa fille le détenait. Un mage avait tenté de le lui dérober. Il était mort.

Comment ? Erzic l’ignorait. Et cela le rendait fou. Mourir face à une enfant ? Inacceptable.

Il n’avait plus le choix. Il devait se rendre à Lordal, récupérer ce qui permettrait le retour de Malkar.

L’Hirondelle lui appartenait déjà. Une fois le collier en main, le Serpent n’aurait plus qu’à ramener le Loup.

Depuis l’assassinat de Rhazlir III orchestré avec Rhazek, Erzic s’était installé dans les profondeurs du dôme.

La maison de l’Enfer.

Un lieu à son image.

Mais il n’était pas là pour le décor.

Ce qui l’intéressait, c’étaient les prisonnières.

Elira.

Elle jouerait un rôle important dans la suite. Même si elle résistait encore.

Bientôt, mère et fille se retrouveraient.

Et Elira céderait. Elle céderait devant la menace. Devant la mort de sa propre fille. Devant sa propre impuissance.

Puis Gwenn. L’Hirondelle qui était cachée à Krieg. C’est elle qui ouvrira la porte à Arnitan, pour la libération de Malkar.

Un sourire glacé se dessina sur ses lèvres tandis qu’il descendait vers elles.

Il atteignait la mi-pente de l’escalier sombre quand il s’arrêta net.

Un frisson le traversa.

De la peur.

Mais pas la sienne.

Pas celle d’Elira ou de l’Hirondelle.

Non… quelque chose de plus lointain.

Un choc de peur. Brutal. Inattendu.

Merde.

Il tendit la main. La matière répondit aussitôt.

Un cercle d’eau mêlé de roche se forma devant lui.

L’image prit forme : Rhazek.

Son armée.

Des bêtes immenses les encerclaient.

Et, à l’arrière-plan… des silhouettes humaines.

Aucune chance.

Je lui avais pourtant dit de prendre des Crazstyr.

Il devait intervenir. Il ne pouvait laisser Rhazek mourir. Pas maintenant.

Plus tard.

Il leva de nouveau la main, et psalmodia :

      — Dralkhar, sharr torekh !

L’image ne changea pas. Mais une énergie étrange se propagea dans les souterrains.

Autour de lui, des dizaines de cercles s’ouvrirent.

Des silhouettes émergèrent. Hommes et femmes. 

Les mages Dralkhar. Et leurs compagnes de combat : les Zarktys.

Mortelles.

Créations de Malkar. Nées pour tuer. Et prêtes à se battre de nouveau.

Lorsque les Dralkhar avaient prêté allégeance à leur dieu, elles avaient mis leurs lames à leur service. Leur loyauté n’avait jamais flanché.

L’un des mages, vêtu comme les autres d’une robe blanche, s’avança.

     — Pourquoi nous as-tu appelé, Erzic ?

Le ton hautain le piqua.

     — Pour lui, répondit-il en montrant le cercle. Le seigneur de Mahldryl. Le futur roi de Drazyl.

Tous observèrent la scène. Rhazek, encerclé par des créatures.

     — Des Tyrgrill, souffla une Zarktys. Je suppose que tu veux qu’on lui vienne en aide.

Sa voix était douce, presque calme. Inattendue, venant d’une tueuse.

Elle avait les cheveux bruns coupés court, quelques mèches lui tombaient sur les yeux.

Erzic resta un instant figé.

Mortelle.

     — En effet. Après tous nos préparatifs, nous ne pouvons pas le laisser mourir. Tous les regards doivent être tournés vers lui.

L’assemblée sembla hésiter.

     — C’est toi qui as voulu que ce bon à rien mène la conquête, lança un mage.

     — Oui. Et si nous avions pris le pouvoir directement… que se serait-il passé ?

     — Nous ne serions plus là, répondit un autre.

Silence.

Aucun Dralkhar ni aucune Zarktys n’avait oublié leur dernier échec.

Ils avaient voulu faire tomber le monde.

Tous les royaumes s’étaient alliés contre eux. Leur armée avait été décimée.

Les survivants s’étaient repliés dans les Terres abandonnées, là où personne n’osait vivre.

Mais l’heure était venue.

     — Alors allons prendre notre revanche, déclara la guerrière aux yeux sombres.

Erzic sourit.

Tous s’avancèrent vers le cercle.

Prêts à se battre.

Prêts à reprendre le monde qui leur revenait.

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Scribilix
Posté le 03/08/2025
Re, chapitre court mais qui développe un point intéressant du lore. J'aime beaucoup le duo mage/lame que l'on avait déja croisé au t1. C'est une idée originale et content que tu la développe.

Deux trois petit points sur la forme :

- Puis Gwenn. L’Hirondelle qui était caché à Krieg. ( cachée)
- Et, à l’arrière-plan… des silhouettes. Humaines. ( je trouve que le . avant humaines est en trop).
- Des silhouettes émergèrent. Hommes et femmes. * (je ne sais pas ce que signifie l'asterix)
A la prochaine,
Scrib.
Talharr
Posté le 03/08/2025
Re :)
Oui, j'attendais le bon le moment pour bien intégrer cette partie du lore :)
Elle va continuer à se développer :)

Ah oui pour l'astérix je sais pas ce qu'il fait là aha Merci pour les fautes :)

J'arrive dans la suite de Ignis :)
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