Chapitre 3 : Haine et enjeux

Par Malodcr
Notes de l’auteur : L'histoire n'est pas finie et est loin d'avoir commencé, je posterai quand elle avancera, je pense qu'à chaque chapitre fini elle aura droit à sa publication :) (la publication sera très irrégulière !!)
Ce n'est pas mon histoire principale, c'est très clairement un challenge personnel ! J'espère cependant qu'elle plaira

Plongée dans ce noir total, Endolémé dépend uniquement de Khonsou et c’en est un tel soulagement car de toute part les cris fusent, les gens se rentrent dedans, d’autres ont tout simplement peur du noir. Fort heureusement, le cheval ailé ne semble avoir percuté personne avec ses ailes surdimensionnées, ce qui implique une conclusion : ils sont passés devant alors qu’ils étaient dans les derniers à avoir pénétré dans le passage.

Plus ils avancent, plus les bruits reculent, ils prennent de la vitesse, Khonsou est puissant et est dans son élément, tout comme Emy qui ne semble pas dérangée par cette obscurité qui représente tout bonnement ce qu’elle a connu tout au long de sa vie.

Une lumière apparaît au long, d’abord petite comme un point, si bien que la distance est impossible à estimer, cela peut autant être un simple trou microscopique qu’une entrée de plus de dix mètres de diamètre. Elle sent des muscles se contracter sous elle, Khonsou accélère encore. Endolémé se sent elle aussi puissante, avec lui elle pourrait tout accomplir.

La sortie approche, elle talonne le cheval pour qu’il aille encore plus vite, elle sait qu’il n’a pas atteint sa limite. À présent plaquée sur l’encolure du cheval, elle garde un œil sur ce trou qui s’agrandit. Il est gigantesque, il fait au moins cinquante mètres de diamètres alors pour qu’il ai autant grossi en peu de temps, la distance qui les séparaient à l’origine devait être d’au moins cinq kilomètres, distance que l’équidé a couverte en moins d’une minute.

D’abord, la lumière est blanche si bien qu’elle éblouie les deux compères. Puis, un tonnerre d’applaudissement fuse, mêlé a des cris euphoriques, Endolémé ouvre les yeux et aperçoit des centaine, non, des milliers de personnes postés juste à la sortie du chemin, des îles volantes tout autour accueil tellement de monde, elle en a le tournis. Le cheval vole encore un peu en rond puis se stabilise, vraisemblablement plus perturbé par cette foule que le noir dans lequel il progressait.

Endolémé se déconnecte des bruits et observe l’environnement, là d’où elle sorte est creusé dans une montagne ressemblant à une immense barrière, elle monte jusqu’en haut, sans doute jusqu’au lac. Juste au-dessus elle remarque une sorte de télévision géante installée, les spectateurs observent l’avancée des élèves, leur course, et il semble qu’ils aient même faits des paris. Endolémé laisse paraître une mine de dégoût en comprenant qu’ils n’ont été qu’une distraction pour eux, certains élèves sont en paniques mais leur intérêt est de voir qui arrivera premier, c’est d’un répugnant qu’elle a du mal à dissimuler. Dos au monde dans lequel elle vient d’attérir, elle ne pourra pas encore le contempler puisqu’elle vient de remarquer qu’une femme vêtue d’une grande tunique violette lui adressait de grands signes de mains, sous le regard désapprobateur du voisin qui balance son regard noir entre la cavalière et la gesticulante.

Endolémé ordonne alors à sa monture de perdre de l’altitude et de rejoindre la personne qui l’appelle. Lorsque Khonsou dépose ses quatre sabots au sol, les deux personnes vinrent la voir.

— Eh bien, Mademoiselle Nighe, cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas eu de concurrent aussi rapide ! l’accueil joyeusement la personne en tunique.

— Concurrent ? reprit-elle sèchement.

— Une initiation si vous préférez, la remarque accompagnée d’un haussement d’épaule fit tiquer Endolémé mais elle s’abstint de tout commentaire supplémentaire, consciente de sa situation délicate.

— Je sais que je manque de notion de base, comprenez qu’il me faudra un temps d’adaptation pour assimiler toute votre… Gestion.

Endolémé se surprit elle-même à répondre avec autant d’aplomb, peut-être est-ce un trait de caractère chez elle, une sorte d’impulsivité ou le rejet du manque de respect.

— Bien évidemment, sachez tout de même que vous avez battu bien des records et que nous allons devoir encore attendre plus de trente minutes avant l’arrivée du prochain concur...élève. Si cela vous dit, nous pouvons discuter quelques instants, notamment au sujet de votre Illus ?

Le fait que des jeunes sorciers, pas encore habitués à cet univers subissent ainsi le premier jour de leur rentrée révolte Endolémé. Qu’aurait-elle fait si c’était un balais qui était apparue ? Elle caresse son cheval et s’en va rejoindre la personne habillé de violet qui s’est installé à une jolie table en pierre grise sur laquelle est prévu des petit gâteaux et une boisson. Le regard de l’homme ne la lâche pas, sa tenue noire, ses yeux qui paraissent sans iris et son pourpoint noir n’apporte rien de rassurant chez lui.

— N’y faites pas attention, M. Tillard est un peu effrayant mais pas méchant.

— Facile à dire, ce n’est pas vous qu’il regarde.

— Je vous trouve bien effrontée pour une adolescente privée du monde pendant quasiment toute sa vie.

Endolémé s’installe à la table en sentant ses muscles se contracter : cette personne ne lui veut pas du bien. Elle en est sûre, c’est un piège, elle est tombée dedans, elle n’en sortira pas, elle est coincée dans ce monde, elle est naïve. Elle est condamnée.

— Mlle Nighe, je vous connais mais je me dois aussi de me présenter, je suis Mme Ennix, la directrice de l’établissement scolaire que vous allez fréquenter aussi longtemps qu’il sera nécessaire.
Endolémé tente de se contrôler et de contenir la peur qui se saisit d’elle, c’est une sorte de menace, elle en est consciente. Elle se sent ridicule d’avoir cru, au travers de cette lettre qu’elle avait été accepté par une personne.

— Au lieu de tergiverser, venez en au fait, Mme Ennix. Je vais être franche avec vous, le monde m’a rejeté avant même que je ne le côtoie, je deviendrai un monstre si on me force à le devenir. Je suis naïve mais ne me croyez pas idiote, je tâcherai de faire ma place dans cette univers, mon nom traversera les époques et ma magie sera grandiose, les Ombres vous prouveront qu’elles ne sont pas folles.

— Quand est-il de leur manipulatrice ?

Un regarde méchant accompagnait cette question mais il était surtout provocateur.

— Elle vous emmerde.

Endolémé pioche dans les biscuits et en croque un, signifiant clairement que l’autorité ne s’adresse pas à elle. Maintenant, elle est sûre que l’impulsivité est un trait de caractère qui lui est propre, le problème c’est qu’elle n’a jamais pu apprendre à le contrôler ou même à la manipuler, elle en ressent aujourd’hui les conséquences.

— Vous êtes un drôle de phénomène.

La jeune fille prit le temps de détailler la femme assise en face d’elle avant de répondre, ses cheveux étaient d’un magnifique gris doux, parsemé de mèches blanche ramenés en un chignon assez lâche où quelques mèches rebelles dépassaient. Son regard était intrusif et cette sensation est décuplé par ses iris d’un bleu azur qui paraît tout sauf naturel.

— Nous ne serons jamais sur la même longueur d’onde mais puisque nous sommes ici, il me semble que vous vouliez me parler de Khonsou.

— Khonsou ? elle leva un sourcil, ah oui, l’Illus. En effet, j’ai besoin de vous en parler., elle croisa ses mains en geste de maîtrise de la situation, un frisson traversa Endolémé. Tout sorcier est conditionné à aimer les balais volant, quoi de mieux ? Mais vous, vous n’avez pas eu la même éducation, vous n’avez pas été conditionné à aimer quoi que ce soit, de ce fait l’apparition d’un Illus autre qu’un balai volant à susciter quelques murmures supplémentaires à votre personne.

Elle croit que t’es pas courant ou c’est comment ?

Azgoramun, s’il te plaît pas maintenant.

Étonnamment, il se tait.

— Un Illus est supposé être une illusion, quelque chose d’éphémère. C’est-à-dire que les balais de ces jeunes gens disparaîtront et que votre canasson ridicule aussi. Enfin, je le pensais. Car voyez-vous, il aurai déjà dû disparaître. Je pense que vous avez apporté votre petite touche personnelle à ce sort. Vous dites que vos Ombres sont inoffensives ? Dans ce cas, elles se sont infiltrées dans le corps de cet Illus sans vous le dire. Je crois que vous en étiez arrivée à la même conclusion n’est-ce pas ?

Paniquée, Endolémé bascula son regard vers Khonsou qui broutait l’herbe.

— Et dans ce cas vous n’avez pas créée un Illus mais un Illustro, un être vivant ou un objet, à part entière, utilisant ressource et vivacité de la Terre Magique pour se créer. Nous ne devrions pas vous craindre ? Mais Mlle Nighe, vous avez utilisé une magie que peu savent manipuler, comment ne pas être effrayée par quelqu’un d’aussi puissant alors qu’il vient de sortir de son cocon ?

Sur ce, la directrice se lève et rejoint le professeur – simple déduction d’Endolémé - Tillard .

Si la directrice a tant tenu à ce qu’elle intègre l’école, ce n’était pas par bonté mais pour la tester, Endolémé n’avait pas connaissance du but recherché et elle n’avait pas très envie de le savoir. Elle prend un autre biscuit qui lui paraît avoir une saveur beaucoup plus amer que le précédent.

« Votre rentrée s’annonce nuageuse mais sachez rester forte. » lui avait-elle écrit, et ce n’était qu’un doux euphémisme de ce qui allait lui arriver, sans nul doute.

 

Les minutes passèrent quand enfin un autre élèves surgit à dos de son balais, en un coup d’oeil, Endolémé vit l’air ahuri du garçon blond, sous les acclamations du public il continua à voler avant de se stabiliser, ne saisissant pas forcément la situation et espérant être le premier arrivé, il leva son poing en un signe victorieux, geste salué par une nouvelle salve de cris.

Un spectacle qui semblait ne pas concernée Endolémé, l’impression d’être totalement étrangère à ce monde bien que ce soit le cas, ces pratiques lui paraissaient tellement étranges.

— Théo Milton, notre deuxième concurrent vient de faire une entrée fracassante ! Tu peux aller te poser dans la zone prévue à cet effet, là où il y a la chose noire qui mange de l’herbe.

La voix était parfaitement audible, comme si c’était une personne juste à côté de soi qui parlait mais absolument pas forte et pourtant il est clair qu’elle provient d’une source lointaine qui a dû se faire entendre. Mais ce n’est pas cette magie qui arracha une grimace à la jeune fille mais la façon dont Khonsou était présenté et en plus elle en est persuadée : elle n'a pas eu de félicitations concernant son arrivée. Au lieu de l’attristée, cette différence l’a mis en colère, elle serra ses poings prête à les utiliser si nécessaire.

Endolémé, que croyais-tu ? Ta liberté à un prix, tu n’es qu’une distraction pour eux.

— Ah, lâcha-t-elle soufflée dans l’énervement, que pensent-ils obtenir ? Je ne deviendrai pas le monstre qu’ils se sont imaginés.

Il n’est pas question de ça, ils est possible qu’il te détruisent par tous les moyens possibles avant même que cela arrie.

Elle n’avait pas envisagé les choses ainsi, elle ne pensait pas qu’on puisse lui vouloir du mal. Mais pourtant, n’est-ce-pas le cas depuis l’enfance ? Aujourd’hui, c’est leur chance de détruire leur menace potentielle, au moindre faux-pas, l’Enfant Folle deviendra le nom maudit.

Elle rejoint son cheval qui à sa vue, va à sa rencontre. Endolémé monte dessus, se tient droite sur lui et pour répondre à cette demande de soudaine montée en charisme, Khonsou étend ses ailes de toute leur amplitude. Qu’ils la voient, c’est tout ce qu’elle veut.

Sympa ta rentrée, tu vas te faire arrêter.

— T’as pas idée, Azgoramun.

Si ils t’entendent, ils vont être sûr que tu es folle.

— Au mieux je meurs, au pire dans d’atroces souffrance.

Dans tous les cas j’éviterai que ça arrive.

Le blond se posa sur la plateforme en herbe juste devant Endolémé, il ne la vit pas tout de suite, et les bruits continuaient faisant comme si ils ne voyaient pas la cavalière, évitant de regarder une vérité en face : en cet instant quiconque croisait le regard de la jeune fille, se sentait minuscule.

Quand le garçon la regarda enfin, il se tétanise, ses yeux écarquillés par la peur, une ascendance totale donnée par Endolémé. Une menace implicite, celle de quelqu’un qui se battra.

Est-elle donc la représentation de la terreur qu’ils se sont imaginés d’elle ?

Quoiqu’il en soit, les bruits ont légèrement diminués à la vue de cette scène, le charisme qui se dégageait de la cavalière et de son destrier effrayait, la foule comprend qu’elle est énervée, les murmures reprennent, on ne salue que part de légers applaudissements les élèves qui arrivent.

Tous attendent le prochain geste d’Endolémé, l’ont-ils reconnu au moins ?

En promenant son regard, la jeune fille rencontre celui de la directrice, emplie d’une malice malsaine, qu’Endolémé lui rend.

Quand enfin la dernière sorcière se pose, Endolémé prend son envol et se place au-dessus de tous ces gens. Vêtue d’un sweat bordeau et d’un jean ample noir, on ne l’aurai pas écouté en une autre circonstance, mais la voilà maintenant debout sur le dos de Khonsou, ses cheveux noirs coupé au carré alignant parfaitement son visage.

Elle a l’attention de tout le monde.

En arrivant ici elle craignait d’être reconnue, maintenant elle a peur d’être assassinée par un inconnu.

Impulsive, un brin idiote mais au moins téméraire.

Un silence s’installe, il est clair que certains savent qui il est, tous les nouveaux étudiants sont braqués sur elle, sur cette élève faisant preuve d’un culot sans nom.

Même elle est surprise de sa propre prise de décision, mais elle n’a pas le droit de se faire marcher dessus.

Elle repense à la formule de matérialisation d’un transport et l’adapte à sa situation, cette formule se plie à la volonté de l’invocateur, alors elle fera apparaître un mégaphone, peu importe si les Ombres s’y incrustent ou non.

Un mégaphone apparaît, elle arrive peu à peu à assimiler ce qu’elle appris derrière les murs de sa maison à la vraie. Il est basique, de couleur blanche. Mais elle sait que si elle en fait la demande il deviendra noir.

Une rafale de vent la fait osciller mais elle reste debout en contractant autant que possible ses muscles. Elle ramène son outil à sa bouche.

— Vous pensez savoir qui je suis ? la voix porta loin et résonna même jusque dans la grotte, provocant l’arrêt des discussions qui perduraient, vous m’avez imaginé, jugé et même estimé responsable de tout malheur existant. Vous craignez que je sois un monstre ? Vous ne m’avez jamais parlé ! Alors maintenant, écoutez moi : je suis qu’une gamine ! Votre peur infondée a détruit…

Infondée ? Pas trop.

PAS MAINTENANT.

— À détruit ma vie, reprit-elle. Que croyez-vous ? On ne devient un monstre que si le monde nous y contraint ! La facilité ? Vous n’avez pas vécu ce que j’ai subi toute ma vie ! Alors, guys, n’oubliez pas : je suis Endolémé Nighe, l’Enfant Folle, je ne suis pas un monstre et ma magie ne vous veut pas de mal.

Maintenant que son discours est fini, elle attend quelques instants pour observer les réactions.

Il ne se passe rien. Personne ne bouge, personne ne crie de terreur.

Ce serait-elle trompée ? Pourtant dans les journaux qu’elle recevait, les articles n’étaient pas élogieux à son sujet. Qu’attendaient-ils pour la huer ?

Elle se rassois sur Khonsou et il amorce la descente vers la troupe d’élèves, là où la directrice s’est rendue, telle une mère protectrice.

— Quel discours épatant, Mlle Nighe. Vous avez peut-être mal interprété notre discussio Ne soyez pas aussi vigilante face aux bonnes actions.

— Et vous, prenez gare à votre ombre que je peux faire disparaître à tout moment.

Une guerre implicite venait de s’enclencher, chacune répondant aux provocations de l’autre, l’une avec autorité et influence, et l’autre avec rejet et démence.

Une pure folie destructrice.

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