Chapitre 2 : Obsession

Par Malodcr
Notes de l’auteur : L'histoire n'est pas finie et est loin d'avoir commencé, je posterai quand elle avancera, je pense qu'à chaque chapitre fini elle aura droit à sa publication :) (la publication sera très irrégulière !!)
Ce n'est pas mon histoire principale, c'est très clairement un challenge personnel ! J'espère cependant qu'elle plaira

Elle sentait ce vent unique, ce vent qu’elle n’avait plus connu depuis que ses parents ne la montraient plus au monde, soit depuis ses setpt ans. Huit ans que ce monde vivait sans elle, huit ans enfermée avec elle-même. Huit années à se détruire, à tenter de tuer ce qu’elle était. Aujourd’hui elle revivait, une part d’elle acceptait ce plaisir, comme une pure et magnifique libération.
Endolémé espérait que ses parent la voit sortir, qu’ils la regardent, elle, se monstre qu’ils se sont efforcés d’éloigner. Que c’est délectable mais frustrant, car elle ne peut pas imagine leurs visages : elle les a oublié, complétement et eux, ne l’avaient pas vu grandir, mûrir, changer. Pour eux, elle resterait à jamais l’Enfant Folle, peut-être qu’ils avaient raison mais elle se sentait seule.

Je veux pas te presser, gamine, mais tu devrais pas te rendre à ton académie ?

— Qu’est-ce que je ferai sans toi ?

Beaucoup trop choses heureuses. Sinon, au lieu de fermer les yeux et inspirer de l’air comme si t’en avais jamais goûté, y’a un tas de bagage à gauche et un papier dessus.

— T’es pas censé voir ce que je vois ?

Ca fait au moins cinq minutes que tu regardais par là, Endolémé.

Le ton était sarcastique, le Démon prenait un certain plaisir à embêter la jeune fille chose qu’elle lui faisait aussi. Même si il y avait une animosité entre eux c’était tout de même aussi une relation obligatoire qui leur nuirait mutuellement si ils venaient à se haïr concrètement. Même si Azgoramun ne l’avait jamais confié à Endolémé, à force de vivre en elle il avait pu entrevoir la puissance magique qu’elle possédait et celle-ci l’avait effrayé.

— Je vois que tu perds pas le sens de l’humour mais tu peux essayer de perdre l’usage de la parole ?

Et toi aussi tu devrais, si tes parents te regardent ils se diront qu’ils ont eu raison de t’enfermer.

— Ah, qu’elle est belle l’ironie du sort.

D’un pas plus déterminé, Endolémé se retrouva devant le tas d’affaires qui lui était destiné au vu de son nom écrit en toute lettre sur le papier plié.
La pile était composé de deux valises, d’un sac de cours et d’un manteau. Outre le fait que ce soit ses affaires, elle n’avait aucun idée de ce que pouvaient contenir ces rangements. Elle déplia le papier et y découvrit une écriture délicate, même luxueuse, sur laquelle elle s’attarda avant de lire, comme une subjugation. Elle voyait des lettres littéralement dessinées, pour elle cela ressemblait en tout points à de l’art. Endolémé se reconcentra et entreprit sa lecture.

À destination d’Endolémé Nighe, manipulatrice de la magie des Ombres.

Chère Endolémé,

Nous sommes heureux de vous compter parmis nos élèves pour cette nouvelle année et les quatre prochaines à venir.
Vous suivrez un cursus scolaire avec, nous l’espérons, assiduité, écoute, discrétion et courage. Vous allez découvrir de nouvelles choses et être terrifiée par d’autre, telle est la vie de tout humain.
Nous savons que vous avez été privé du monde de longues années, mais le Directeur de l’Académie ReadMary, moi-même, a décidé de vous intégrer physiquement à l’école. Les rumeurs existent mais ne sont pas fondées, vous avez droit à votre chance. Le Conseil des Mages a été difficile à convaincre mais il leur était encore plus difficile de trouver des arguments à l’encontre de votre arrivée. Et pour vos parents, cela s’est avéré assez simple, ma foi, je vous expliquerai tout si vous le souhaitez.

Pour en revenir à ce qui nous intéresse, votre rentrée s’annonce nuageuse mais sachez rester forte.

Dans vos affaire vous trouverez votre uniforme d’été et d’hiver, quelques vêtements et tout ce qui vous sera utile pour vos cours (ce sont vos parents qui ont financé tout ceci ne vous méprenez pas).

Pour vous rendre à l’université, il vous suffit d’invoquer le moyen de transport indiqué ci-dessous, il prendra la forme que son invocateur souhaite au plus profond de lui :
Transvoluntas.

 

Avec la hâte de vous rencontrer, je vous adresse mes salutations,

A.Ennix

Directeur de l’Académie de ReadMary

 

Le point final lu, Endolémé reposa la lettre, une pointe d’euphorie l’envahissait, entremêlé à de la peur. Les gens la connaissent de son horrible surnom mais ne savent rien, et pourtant, quelqu’un la soutient, de près ou de loin, cette personne l’accueil comme étant normale.

Tu sais que ce directeur n’a clairement pas conscience que tu es réellement possédé par un démon millénaire, à la puissance magique dévastatrice, qui contrôle les Enfers et, qui plus est, est craint par à peu près quatre-vingt cinq pourcent des sorciers et cent pour cent des Dénués ?

— Tu adores casser l’ambiance ?

C’est un talent durement développé.

Endolémé revu mentalement la formule magique, se concentra et fit circuler tout son pouvoir dans son corps, jusqu’a le ressentir à la racine de ses cheveux.

Transvoluntas.
La voix qui était sortie de sa bouche ne semblait pas lui appartenir, comme désincarnée, sortie de nul part. Un frisson de terreur s’éprit d’elle.

Après quelques millièmes de secondes qui semblèrent interminables, il y eut du mouvement, des milliards de minuscules illumination apparurent devant elle, ébahie de voir autant de magie en peu de temps. Semblables à des étoiles ayant rétrécies, ces lumières se collaient les unes aux autres, rapidement, elles prenaient forme, elles dessinaient ce qu’Endolémé souhaitait comme moyen de transport, au plus profond d’elle. Une magie de Création (sous-axe de la magie de Métamorphose), elle l’avait lu dans un livre en cinquième, lorsqu’elle apprenait les magies de naissance et les magies enseignées. Quand le tout arrêta de bouger, Endolémé tenta de reconnaître ce que c’était, qu’elle était la chose devant elle. Elle n’avait que peu de connaissance du monde, alors elle fouilla dans sa mémoire, pour revoir des images, des photos, un souvenir d’un manuel. Elle eut alors un éclair.

— Pégase, le cheval mythologique grecque.

À l’instant même où elle a cité le nom de la créature, les lumières ont toutes disparues pour laisser place au magnfique animal qui se présentait devant ses yeux émerveillés.
Réel ou non, elle voyait un cheval pour la première fois, à la différence que celui-ci portait des ailes majestueuses. Tous les chevaux dégagent-ils une prestance pareille à celle qu’il lui inspirait ? Combien de choses avait-elle raté à être privée du monde ?
Elle contempla d’abord la bête, puis toucha sa magnifique robe blanche, douce, soyeuse et lumineuse.

— La magie peut faire de belles choses, oui, elle ne doit servir qu’à ça.

À la bonne heure ! Tu comptes regarder cet animal encore longtemps ou tu peux régler le problème de tes bagages ?

— Ah oui, les bagages.

Au début, elle réfléchit à faire apparaître ce qu’on appelle une calèche mais elle ne savait ni à quoi cela ressemble ni la formule.

— J’ai qu’a manipuler l’ombre du tas, ça doit fonctionner, si je fais disparaître la masse et que je ne garde que l’ombre je devrai pouvoir tout porter et les faire réapparaître en arrivant.

Tu comptes vraiment utiliser deux sorts en même temps, celui du transport et de tes Ombres ? Mais ma parole, t’es vraiment perchée, tu tiendras pas tout le voyage !

— Encore faut-il que ce voyage commence tient !

Endolémé ferma ses yeux, comme avec la porte et se concentra pour faire venir à elle la magie des Ombres, elle la sentait débordante d’énergie, n’attendant que de sortir, ce qui fit sourire la sorcière. Elle n’avait jamais pratiqué ce pouvoir mais elle le maitrisait presque à la perfection. Elle tendit sa main, vers le tas et l’abaissa pour symboliser la disparition de la masse. Lorsqu’elle rouvrit ses yeux, il ne restait plus que les Ombres de ces affaires et le pégase qui attendait patiemment.

Sache Endolémé, que je suis tout de même impressioné que tu n’aies pas besoin de dire d’incantation, sortilège ou ce que tu veux, pour utiliser ta magie, c’est incroyable.

— C’est trop flatteur venant de toi. Mais cela fait plaisir, merci Azgoramun.

Les Ombres des objets convertis deviennent pliables et donc plus facile à utiliser, c’est ce qu’Endolémé constata en les prenant en main, elle réussi à plier toutes les Ombres en un format suffisamment petit pour tenir dans sa poche de veste. La perméabilité ou non, d'un objet est définie selon les conditions qu'impose la personne à l'instant où elle lance le sort, d'où le fait que l'ombre de la porte ai été perméable et l'ombre des bagades, imperméable.

Avec autant de grâce et d’aisance possible, elle monta sur le cheval ailé.

— Azgoramun, tu penses qu’il a un nom ?

Il n’est même pas réel, pourquoi l’encombrer d’un nom ?

— Il faudrait pourtant, elle posa une main sur l’encolure, et il serait quand même plus classe en noir.

Répondant à sa demande, le pégase passa du blanc au noir, sans prévenir.

Manipulation des Ombres, utilisation de la sous-magie de Création et là, invocation de la Métamorphose physique ? Et tu t’es toujours pas évanouie ?

— C’est trop la classe.

Elle émit un légère pression dans ses mollets et l’animal y répondit immédiatemment, il étendit ses géantes ailes et, sentant que quelque chose allait arriver, Endolémé s’accrocha vigoureusement à la crinière du cheval. Sur le bitume, le pégase s’élanca au galop, ses ailes écartées et d’un coup, il poussa sur ses postérieurs pour s’envoler, une puissance indéniable se dégageait de lui. Il battait des ailes pour se lancer toujours plus haut, plus loin et plus vite. Puis tout se stabilisa, il avait quitté la veticalité pour se remettre à l’horizontal du sol, celui-ci bien en-dessous d’elle à approximativement, trois-cent cinquante mètres. Cette perspective l’effraya, une simple perte d’équilibre pourrait entrainer sa mort.

— Khonsou, tu t’appelleras Khonsou, dieu de la lune en Égypte. Ce nom te va mieux que Pégase.

Super, tu t’es attachée à un animal fictif.

— C’est mieux que d’être attachée à un démon.

Azgoramun ne prit pas la peine de répondre, ce qui contenta Endolémé, le sentiment d’avoir gagné une petite bataille.
Le cheval battait des ailes de façon régulières, une brise se glissait entre crins et cheveux, la vision brouillée par le vent asséchant ses yeux. Sur le dos de Khonsou, elle ressentait de nouvelles choses, une liberté jamais atteinte et même oubliée. Maintenant, elle défiait le vent de la battre à la course, le soleil projetait ses rayons sur elle, comme si elle était la seule à pouvoir en bénéficier. De nouveau sens, un nouvel instinct. Elle en voulait plus, elle voulait gagner quelque chose. Alors, elle se pencha en avant, reserra ses mains dans la crinière et contracta ses muscles.

— Khonsou, s’il te plaît, bat le vent, défie les étoiles filantes, détruit les espoirs des balais volants et prouve moi ta fougue.

Répondant à sa demande, le pégase battit des ailes plus régulièrement avec plus de force pour résister au vent. Endolémé était maintenant plaquée contre l’encolure de l’animal, pour se protéger de la pression de l'air. L’adrénaline le prenait entièrement, une hilarité totale, elle était heureuse comme elle ne l’avait jamais été. Un bonheur pur et simple, donné par la chose la plus fictive au monde. Durant ces instants, Azgoramun n’existait plus, sa captivité n’était qu’un mauvais souvenir et sa magie inquiétante était source de gaieté. Cette liberté, elle la savourait, cette éphémérité qu’elle aurai voulu éternelle. Khonsou volait avec grâce mais puissance, emmenant avec lui une enfant qui découvrait un monde qui lui était interdit.

Progressivement, le cheval ralentit ce qui permit à Endolémé de se redresser et d’observer le décors dans lequel ils venaient d’arriver. Elle faillit en tomber de cheval : quand elle s’était cachée dans les crins, ils avaient parcourus quarante-cinq kilomètres à vol d’oiseaux et le sol était encore remplit de champs, de routes et des habitations irrégulières. Mais là, tout était différent, ils étaient au-dessus d’un lac – source d’eau généralement artificielle mais qui peut être naturelle, pensa-t-elle – mais surtout, ils n’étaient pas seuls : facilement une centaine d’élèves patientaient immobiles dans les airs comme elle à présent. Khonsou s’était placé plus haut que les autres ce qui facilitait Endolémé qui observait ses futurs camarades. Contre toute attente, ils étaient tous, vraiment tous, installés sur des balais volants, leurs bagages flottant, accrochés sans doute par un fil invisible à leur balai. Personne n’avait d’autre moyen de locomotion, c’est donc ça leur transport favori à tous ces sorciers ?

— Quel manque de goût, se dit-elle.

Ne leur en veux pas, c’est ce qu’on leur a appris.

— Genre t’es vivant toi ?

Je t’ai laissé profité de tes instants de paix, je te devais ça.

Pour simple réponse, Endolémé esquissa un sourire.

— Khonsou, peux-tu nous descendre un peu ? J’aimerai pouvoir détailler ces visages qui me détesteront bientôt quand ils sauront qui je suis.

Bien qu’elle ne l’ai pas avouée, elle le redoutait, cette rencontre avec le monde social et ses règles qu’elle ne connaissaient pas. Elle était vulnérable dans ce milieu dont les protagonistes se postaient en dessous.

— Woah ! Trop la classe ! Tu as pu invoquer Pégase !

Une voix de fille fit sursauter Endolémé, soudainement perturbée. Quelqu’un lui parlait ! Quelqu’un s’adressait à elle ! Que doit-on dire dans ce genre de situation ?

— Ah, euh… Merci, faut croire que c’est mon moyen de transport préféré, bafouilla-t-elle.

— Mais normalement, il est pas blanc ? cette fois, c’est un garçon qui intervint, il les avaient rejoint en entendant la jeune fille s’exclamer.

— Il l’était quand il est apparu mais je lui ai fait changé de couleur, je..je le trouvais plus classe comme ça.

Elle n’en revenait pas, elle parlait, elle y arrivait, elle formulait des phrases avec d’autres gens.

— Faire changer de couleur à un Illus c’est quand même fort ! Et d’ailleurs, ils sont où tes bagages ? demanda la première fille.

Répondre signifiait qu’il saurai qui elle est, parce qu’il n’y qu’elle qui manipule la magie des Ombres dans sa génération, il n’y a qu’elle : l’Enfant Folle. Même si il finirait par le savoir, elle ne voulait pas le dire maintenant, pas tout de suite, pas lorsqu’elle venait de s’accommoder d’une petite discussion. Comme pour répondre à sa détresse, la surface du lac se mit à vibrer, apportant un son très sourd, d’abord doucement, ressemblant à un caillou projeté à la surface mais progressivement, les vibration devinrent un tourbillon dont le centre s’agrandit à mesure qu’il prenait de l’ampleur. Les élèves regardaient la scène avec la même passion qu’Endolémé en cet instant, parce que ce n’était pas un simple phénomène naturel, tout le monde l’avait compris d’instinct, c’est une porte, une sécurité, une barrière, l’entrée dans le monde des sorciers.
Là où quelques instant auparavant se tenait un lac, il ne restait qu’un trou béant , l’eau fut repoussé aux bords du lac et s’écoulait dans les profondeurs, cela ressemblait maintenant à une cavité au fond de la mer.
Installés sur leurs balais, les élèves passèrent de l’observation à l’action et se lancèrent dans ce néant avec apparemment aucune crainte. Endolémé hésita quelques instants puis talonna sa monture qui fonça à son tour. Les deux personnes avec lesquelles elle avaient discuté se perdirent dans cette foule, à cela s’ajoutait l’obscurité qui prenait le pas sur la lumière. Quand le noir fut total, elle se demandait comment ils pouvaient encore avancer et surtout pourquoi Khonsou ne semblait pas être perturbé. Au contraire, elle avait la sensation qu’il était mieux dans ce noir, mieux dans l’obscurité, mieux dans l’ombre.

Ce constat lui fit parcourir un petit frisson, Khonsou n’était pas qu’un simple Illus, une matérialisation de la magie de la Création. Non, elle a fait apparaître un être-vivant particulier, s’apparentant à la matérialisation de l’Ombre. En clair, le sort qu’elle a utilisé a simplement matérialiser l’ombre qu’elle souhaitait avoir en tant que transport.

Endolémé est possédée par les Ombres jusqu’à les rendre vivante.

À suivre

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