Chapitre 3 : in memoriam

Par OEL

La nuit qui suivit fut un véritable tourment pour Gabriel. Il arpentait sa chambre, incapable de rester en place, ses pensées tourbillonnant sans relâche. Il marmonnait pour lui-même, essayant de mettre de l’ordre dans ce chaos intérieur, mais chaque réflexion semblait en amener une autre plus déroutante encore. Sans qu’il ne s’en rende compte, le ciel nocturne s’était teinté d’un bleu pâle, annonçant l’aube. Le cadran de la montre au-dessus de la porte affichait déjà neuf heures.
Lorsqu’il aperçut la lumière du jour filtrer à travers les rideaux, il s’écroula sur son lit, épuisé, les yeux fixés sur l’ampoule suspendue au plafond. C’était la même ampoule qui, quelques jours auparavant, l’avait tiré de ce qu’il avait cru être un coma sans fin. Un soupir lui échappa. Aujourd’hui marquait la fin de son séjour ici. Sa "libération", comme il se disait à lui-même. Car pour Gabriel, il n’y avait guère de différence entre cette chambre d’hôpital et une prison. Il se mit même à ressentir de la compassion pour  tout ceux qu’il avait arrêté.
En parcourant nerveusement la pièce au cours de la nuit, il avait jeté un coup d’œil par la fenêtre. Là, il avait aperçu des journalistes rassemblés devant le bâtiment, caméras en main, prêts à immortaliser sa sortie. Cette simple vision lui avait noué l’estomac. L’idée de devenir un objet de curiosité, un "phénomène de foire" pour les habitants du coin, le révoltait. Encore moins voulait-il être transformé en symbole ou en héros. Non, tout ce qu’il avait fait lui, se disait-il, c’était survivre. Survivre à une nuit qu’il aurait préféré oublier.
Il revoyait encore cette scène, malgré lui : le "loup-garou", les coups de feu qu’il avait tirés, inutiles. Rien n’avait fonctionné. Rien. Et si cela devait se reproduire ? Que ferait-il ?
Agatha avait mentionné vouloir l’entraîner, lui apprendre à se défendre contre la magie et ces créatures monstrueuses qui semblaient tout droit sorties d’un cauchemar. Mais il peinait à comprendre ce qu’elle espérait accomplir. Elle-même l’avait dit : seuls ceux qui descendaient de familles dotées de capacités magiques pouvaient utiliser ce genre de pouvoir. Et Gabriel en était absolument certain : sa famille n’avait rien de magique. Si cela avait été le cas, ses pouvoirs auraient fait surface lorsqu’il avait eu quinze ans, provoquant des désastres autour de lui. Agatha l’avait assuré. Mais rien de tel ne s’était produit.
Il retourna encore et encore ses pensées dans son esprit, comme un puzzle dont les pièces refusaient de s’emboîter. Tout cela le dépassait. Pourtant, il dut admettre qu’il n’y savait strictement rien à tout ça contrairement à la femme capable de faire jaillir des lumières dans une chambre d’un simple geste. Peut-être devait-il lui faire simplement confiance.
Après quelques minutes à marmonner pour lui-même, Gabriel sursauta en entendant la porte de sa chambre s’ouvrir. Un homme, grand d’environ un mètre quatre-vingts, moustache soignée et blouse blanche, se tenait sur le seuil.
– Alors, êtes-vous prêt ? demanda le médecin d’un ton jovial. C’est le grand jour, aujourd’hui. Vous allez enfin pouvoir sortir. Vous savez, c’est toujours la même chose avec les patients : on fait tout pour vous guérir, et vous êtes pressés de nous quitter ! ajouta-t-il avec un sourire amusé.
Sans attendre une réponse, le médecin entra dans la pièce et procéda à quelques examens de routine, ses gestes précis et méthodiques.
– Notez bien, Monsieur Strauss, que vous n’êtes pas totalement rétabli. Veillez à ne pas trop en faire, ou vos blessures risquent de se rouvrir. Je vais vous attendre ici pendant que vous vous changez et récupérez vos affaires. Je vous accompagnerai ensuite jusqu’à la sortie.
Gabriel hocha la tête sans vraiment écouter. Son esprit était ailleurs, préoccupé par les journalistes qu’il savait massés devant le bâtiment. Il se demandait comment il allait pouvoir leur échapper. En tant que policier, il avait souvent été confronté à leur insistance, mais jamais il n’avait été dans la position de la victime qu’ils traquent sans relâche.
Merci beaucoup docteur dit Gabriel. 
Je vous en prie  monsieur Strauss je n’ai fait que mon travail.  
Arrivé dans le couloir, Gabriel se tourna en direction du docteur et dit :  
– Docteur, connaissez-vous un moyen de sortir du bâtiment sans croiser les journalistes ? demanda-t-il avec une pointe d’espoir.
Le médecin sembla réfléchir un moment et Gabriel se disait que le bâtiment devrait être cerné de partout 
-Je suis désolé monsieur Strauss, mais…
Gabriel soupira. Je comprends répondit-il, ce n’est pas grave je ne pourrais pas les éviter éternellement de toute façon. 
– Je peux peut-être aller leur parler, leur demander de vous ménager un peu… proposa le médecin, hésitant.
Gabriel esquissa un sourire amer.
– Ce sont des journaliste répondit Gabriel avec un soupir encore plus fort, ils ne ménagent personnes. Ils vont tous se rué pour avoir leur image. Nous vous inquiété pas ajouta-t-il d’un ton fatigué 
–Ne vous inquiété pas dit une voix Grave et posée venant de derrière les deux hommes. Je connais le moyen de sortir d’ici et je peux vous garantir qu’aucun journaliste n’y sera. 
Gabriel et le médecin se sont tournée en direction de la voix et vit un Viel homme portant un long manteau marron, un pantalon et des bottes noir. Sa tête était en partie masqué par la capuche du pull vert sombre qu’il portait sous son manteau ne laissant voir que sa bouche, son nez long et pointu et ses yeux gris couleur argent
–Qui êtes-vous ? demanda Gabriel 
–De quel sorti parlez-vous ? enchaina le médecin 
– Ça n’a aucune importance. Répondit le vieil homme en s’adressant au médecin. Et pour répondre à votre question lieutenant Strauss, c’est Agatha qui m’a très gentiment demandé de vous aider en anticipant cette situation 
–Ah, je vois dit Gabriel d’un  ton calme. Merci  beaucoup alors 
–Vous m’en direz tant dit le Vieil homme avec sarcasme. Je penses, que vous pouvez nous aider ajoutât l’homme en s’adressant au médecin. 
–J’ai des patient à aller voir, mais d’accord je ferais de mon mieux pour vous aider 
Très bien ! s’exclama le Vieil homme voilà qui accélère les choses.  Vous allez vous déguiser en ce très cher monsieur Strauss et brouiller les piste avec les journalistes. 
–D’ac…d’accord, avait répondu le médecin 
Gabriel semblait avoir vu une lueur se refléter dans les yeux du médecin et su que l’homme venait de faire quelque chose. Le médecin fit alors un pats chantant en direction des vestiaires sans doute pour obéir à l’homme. 
–Que l’avez-vous fait demanda Gabriel d’un ton grave 
Rien de bien grave ne vous inquiétez pas mon enfant avait dit l’homme avec une voix calme. Venez, il est temps de partir sinon tout ça n’aura servi à rien, suivez-moi lieutenant Strauss
Le silence s’installa alors entre les deux hommes ne laissant retentir que le son habituel des hôpitaux. 
Où allons-nous ? fini par demander Gabriel après deux minutes de marche.il trouva toute cette situation étrange. En tant que policier, il savait que suivre un inconnue à capuche dans un lieu lui aussi inconnu était non seulement risqué mas aussi d’une idiotie sans limites. Ce qui l’intriguait c’est qu’il avait été envoyé par Agatha, il pensait en apprendre d’avantage sur « l’autre monde ». Mais une autre parti de lui se demandait si n’était pas plutôt le monstre lui-même qui était venu pour en finir avec lui. 
–Ha c’est par là, il y’a trop de virage par ci par là dans vos bâtiment chez vous les mortels 
–Pace que vous vous êtes immortel ? demanda Gabriel 
–Façon de parler mon Garçon, nous allons prendre maintenant par là. Ils venaient de franchir une porte marqué département de chirurgie 
–Je ne sais pas ce que vous cherchez par ici, mais il n’y a aucune sortie par ici dit Gabriel d’une voix rauque. 
–Vous êtes beaucoup trop tendu jeune homme calmez-vous je ne suis pas ici pour vous manger mais pour vous faire échapper à des journaliste ; quel horreur des journalistes ajouta-t-il avec sarcasme. 
Nous sommes arrivés  
–Où somme nous arriver ? demanda Gabriel surpris de voir qu’ils venait de s’arrêter devant un bloc opératoire
Sans le répondre l’homme ouvrit la porte sur laquelle il était écrit bloc numéro cinq en lette rouge. 
–Entrer donc cher lieutenant, entrer 
Sans poser plus de questions Gabriel suivi l’homme dans la pièce 
–Vous comptez m’opérer ? demanda Gabriel 
–Non mais  non répondit l’homme de sa voix grave. Je n’ai pas besoin de toute vos pratique barbare  consistant  à ouvrir et refermer les gens pour les guérir de simple blessure physique 
Il avait dit tout ça toute en  retirant  sa capuche. Gabriel vit alors que l’homme  avait une longue chevelure Argent brillant qui s’harmonisait bien avec le gris de ses yeux. Mais, ce qui a le plus  retenu son  regard fut les oreilles de l’homme. Elle était longue, pointu comme la pointe d’une flèche. De telles oreilles ne pouvait pas appartenir à un humain cet homme ne devait être qu’un...
–Elfe a dit Gabriel à voix haute. Vous êtes un elfes ?  avait-il fini par demander 
–Finement observé  et vous, vous êtes un humain. Ai-je bon ? dit l’homme avec sarcasme. 
Il se mit à chercher  quelque chose dans sa poche qui semblait visiblement plus grande qu’une poche normal vu la quantité et la taille des objets qui en sortait. L’air ébahi, Gabriel demanda de nouveau : 
–que faisons-nous  dans  un bloc opératoire ? 
–oh ! c’est juste pour rester à l’abri des regard. J’ai fait en sorte que  chaque personne de l’hôpital oubli son existence le temps de quelque minutes 
–vous avez ensorcelé des gens ? demanda Gabriel avec horreur lui-même surpris par les mots qu’il venait de prononcer.  Vous ne m’avez toujours pas dit qui vous étiez 
l’homme émit un soupir puis dit : je comprends que vous soyez méfiant après ce qu’il vous est arrivé. Pour commencer, je me nomme Ardin Vandglaver, et j’étais autre fois marié à notre cher Agatha Cole. Dit-il en sortant une sorte de bille de sa poche qui semblait  contenir un sorte de pièce. Ah ! la voilà s’exclama-t-il 
–vous êtes le père d’Alex ? 
–je me demande bien ce qui  vous fait dire une tel chose ? avait-il dit en regardant la bille comme pour voir si elle n’était pas cassée. Vous devez avoir été policier dans une autre vie ajouta  monsieur Vandglaver avec ironie et en posant la bille doucement au sol. 
–Bon, nous devons y aller. Prenez donc ma mains dit il on lui tendant sa mains droite. 
–Je vous demande pardon ? 
–Et, je vous pardonne avait répondu monsieur Vandglaver en regardant une montre qu’il venait de sortir de sa poche. 
–prenez ma mains la brume que j’ai lancer sur les différente personnes du bâtiment va bientôt se dissiper. 
–Que voulez faire ? demanda à nouveau Gabriel 
–Vous allez prendre ma main oui ou non demanda monsieur Vandglaver la voix perdant de patience.
Gabriel serra alors sa mains et le Vieil elfe écrasa la bille qu’il avait posé au sol avec son pied gauche. L’instant d’après, un halo de lumière a traversé le plafond et s’est abattu sur eux. Gabriel se senti aspiré comme dans le siphon du cuvette de toilette. Il s’est senti  décoller du sol et se sentait transformer en spaghetti, se tortilla dans tous les sens comme dans des montagne russe  propulsé à plus de mille kilomètre heure. La seconde d’après, il se senti cette fois ci propulser vers le sol à la même vitesse et tout à coup il était immobilisé face contre terre. Quand la lumière éblouissante qui l’enveloppais disparue il vit qu’il se trouvait au milieu de son salon. 
Le salon du lieutenant Strauss respirait la sobriété et l’ordre. Les murs gris perle, parsemés de quelques photos de paysages et d'une équipe de policiers en uniforme, baignaient dans une lumière douce filtrée par des rideaux blancs. Au centre trônait un canapé en cuir noir usé, flanqué de fauteuils assortis et d'une table basse encombrée d'un mug et de quelques magazines.
Face à cet espace, une télévision sur un meuble en bois sombre côtoyait des piles de dossiers bien ordonnés. Une bibliothèque débordante de livres sur le droit et la criminologie occupait un mur entier. Une grande plante verte égayait discrètement l'ensemble. L'air portait une légère odeur de café, et le parquet marqué de quelques traces de passage ajoutait une touche familière.
Simple mais fonctionnel, ce lieu incarnait la dévotion à son métier, mêlée à une quête de tranquillité.
–vous semblez être une personne qui aimes énormément se retrouver face contre terre Lieutenant Strauss 
— Vous avez la même attitude énervante que votre fils, toujours à trouver les mots pour rire, dit Gabriel avec un soupir désabusé.
— Oh ! s’exclama Monsieur Vandglaver avec un sourire en coin. J’en connais un qui n’aurait pas aimé entendre quelqu’un dire une telle chose.
À ces mots, un silence pesant s’installa dans la pièce. Le souvenir d'Alex, disparu trop tôt, semblait planer au-dessus d’eux, ramenant une tristesse qu'ils avaient du mal à écarter.
— Bon, ce n’est pas tout ça, marmonna Monsieur Vandglaver en se redressant brusquement.
Il se mit à arpenter la pièce, murmurant des paroles incompréhensibles pour Gabriel. Puis, après un dernier geste, il frappa dans ses mains. La maison vibra doucement, comme si elle lui répondait.
— Voilà qui est fait, dit-il avec calme.
— Qu’avez-vous fait exactement ? demanda Gabriel, intrigué.
— Une protection magique, expliqua Vandglaver, semblable à celle autour de la maison d’Agatha, et de votre poste de police. Je suppose que c’est Alexandre qui l’avait dressée celle-là.
— Une protection ? répéta Gabriel, un peu perdu.
— Oui. Elle empêche toute personne ou créature magique de pénétrer dans un lieu  sans y être invitée.
— Il y avait une telle protection autour du poste de police ? demanda Gabriel, soudain alarmé.
— Oui, confirma Vandglaver. Je l’ai remarqué quand je suis allée examiner les lieu.
Un frisson glacial parcourut Gabriel. Il se souvint de  l’expression qu’avait afficher l’homme quand il l’avait demander d’entrer dans le bâtiment cette nuit-là. C’est donc lui qui avait permis à cet homme de faire ce carnage, lui qui avait mis la vie de ses collègue en jeu, lui qui avait donc causé la mort d’Alex, lui qui avait privé Jordan de son père. Il se senti paniquer, dégouté de lui-même. S’il avait seulement écouté Alex, s’il n’avait pas été si borné… Son ignorance avait coûté la vie à tant de gens. Il se laissa tomber lourdement sur le canapé, complètement épuisé.
— Ce n’était pas votre faute, dit doucement Vandglaver, comme s’il lisait dans ses pensées. Personne de votre monde n’aurait su comment réagir, et personne n’aurait pris les avertissements d’Alexander au sérieux… Mais gardez bien en mémoire ce que vous avez ressenti ce jour-là et donnez-vous les moyens de lutter.
Après une pause, il ajouta :
— Agatha m’a fait savoir qu’elle souhaitait vous enseigner à vous défendre, pour protéger nos petits-enfants un jour.
Gabriel acquiesça timidement.
— Le seul problème, poursuivit Vandglaver avec un sourire amusé, c’est que ça ne plaira probablement pas au Conseil. Entre Agatha et eux, ce n’est déjà pas la grande entente.
— Pourquoi cela leur poserait-il problème ? demanda Gabriel, d’un ton las.
— je suppose qu’elle vous a parlé de ce qui a conduit à la séparation de nos monde ? 
— oui, Agatha m’a parler d’une Guerre si c’est ce que vous voulez dire 
— Exactement. Depuis, le Conseil garde un œil sur l’évolution de votre monde dans l’art de la guerre. Ils surveillent également ceux parmi vous qui pourraient représenter une menace.
— Ils ne seraient pas un peu paranoïaques, votre « Conseil » ? demanda Gabriel toujours avec son ton las.
— on pourrait dire que oui  et en même temps non. Répondit-il. il y’a eu des moment où son né de véritable menace venant de votre monde mais bon, vous concernant j’essaierai de discuter avec le conseil.
— d’accord… je vous…en remercie.
— vous semblez être compétemment dépasser par les évènements. Je vous comprend, ça fait beaucoup à comprendre et  à digérer en si peu de temps. 
Gabriel ne répondit pas. Il s’allongea simplement sur le canapé, une main posée sur son front.
— Bon, il est temps pour moi de vous laisser. Nous nous verrons sans doute demain pour les obsèques.
— Oui… d’accord, murmura Gabriel sans grande conviction.
Monsieur Vandglaver sortit une autre petite bille de sa poche, la posa au sol et l’écrasa en murmurant :
— On se dit donc à plus tard. Un halo de lumière est apparu  et disparu avec lui.
Gabriel resta là sur son canapé à tourner sa tête regardant la lumière poursuive sa course pour éclairer l’après-midi, se coucher vers 17 heure et réapparaitre vers 8 heure du matin afin d’éclairer la journée du 3 janvier 2001.
Il eut du mal à se lever, comme si son corps refusait de suivre. La journée promettait d’être épuisante. Il devrait affronter les obsèques, faire face à la conséquence de son ignorance. Les journalistes seraient certainement présents, à l’affût et cette fois il ne pourrait pas les éviter
Après un nième soupir, il se leva, se dirigea en premier vers la cafetière qu’il mit à chauffer, il avança ensuite le long du couloir en direction de la salle de bain pour effectuer sa toilette. Il se dirigea ensuite vers sa chambre pour enfiler son uniforme de cérémonie et son regard resta figé sur des photos de Alex, lui  relatant leur parcours ensemble, leur premier jours d’école, le début du collège, leur anniversaire, le départ d’Alex pour un pensionnat à l’étranger , mais il savait aujourd’hui que c’était loin d’être le cas, il y’avait aussi le retour d’Alex avec Jordan son fils, l’entré d’Alex dans la police.il songea a comment Alex avait fait pour gravir aussi vite les échelons.
Il eut le bruit d’une alarme qui retenti dans la maison et une odeur de café chauffer à l’extrême qui se répondait. Il se hâta pour éteindre sa machine à café. Il prit une tasse et y mit le café. Ses yeux se posèrent sur la tasse sur laquelle il était écris en rouge vif « A l’être le plus rigide des mondes ». c’était Alex qui qui lui avait offert ce mug. Il n’arrivait toujours pas à  croire qu’il était mort par sa faute, par son ignorance. Il a de nouveau lu le mug «  A l’être le plus rigide des mondes » et le déposa son boire son contenu dans l’évier. Il avança alors vers une étagère pris une paire de botte et l’enfila, avança vers son pose clé et voulu prendre ses clé de voiture puis il se dit qu’il préfèrerai marché. 
Il ouvrit la porte, l’air froid le frappa le visage et il  s’élança dans l’allée en prenant une grande inspiration. Il n’avait même pas fait 500 mètres qu’il sentait le regard de chaque personne qu’il croisait se poser sur lui. Il eut même la folle impression que les oiseaux, les chiens et les chats le fixaient également mais il se disait que sa devait être son imagination quoiqu’il se dît également si le mot imagination avait encore un sens. 
La boulangerie, seule échappée de chaleur dans ce paysage figé, laissait échapper une odeur réconfortante de pain frais malgré sa porte close. Gabriel ralentit un instant, pris par une envie fugace de s’y réfugier, comme pour s’éloigner du poids qui semblait s'accrocher à chaque pas. Mais la pensée des obsèques le rappela à l’ordre, lui serrant la poitrine.
Le chemin bifurqua légèrement, longeant un petit parc où les arbres dénudés se dressaient, immobiles sous le givre. Un groupe d'enfants jouaient près des bancs enneigés, leurs rires stridents tranchant avec l'atmosphère pesante. Gabriel détourna les yeux, pris par une soudaine nostalgie. La vie continuait, insensible au chagrin qui lui nouait l’âme.
La silhouette austère de l’église apparut bientôt à l'horizon, dressée comme une sentinelle au cœur du village. Ses pierres anciennes, noircies par le temps, portaient les stigmates des hivers passés. Une fumée légère s’échappait du clocher, signe que le bâtiment était déjà chauffé pour accueillir les proches du défunt.
Les premiers visages familiers se dessinaient à mesure qu'il approchait. Des hommes et des femmes, engoncés dans des manteaux sombres, se tenaient en petits groupes, leurs voix à peine audibles. Les salutations étaient sobres, teintées de gravité. Gabriel sentit leurs regards peser sur lui, une attente muette qu’il n’était pas certain de pouvoir satisfaire.
Il inspira profondément, ses bottes gravissant les dernières marches du parvis. Les battants massifs de l’église s'ouvrirent devant lui, libérant une vague de chaleur mêlée à l'odeur familière de bois et d'encens. Des cierges vacillaient près de l'autel, projetant des ombres mouvantes sur les murs de pierre.
Gabriel hésita un instant sur le seuil, pris entre le besoin de fuir et celui d'affronter ce moment inévitable. Une main se posa doucement sur son épaule.
— On est avec toi, murmura une voix grave.
C’était Paul, son ancien compagnon d’escadron. Ses traits étaient tirés, mais son regard portait une sincérité réconfortante. Gabriel hocha lentement la tête.
Il franchit la nef d'un pas lourd, chaque pas le déchirant le cœur, chaque pas rendant tout ce qui s’est passé ces derniers  jour encore plus réel.
Une main tendue devant lui fit signe à Gabriel de continuer d’avancer dans la salle. Arrivé vers les premiers rangs, il vit avec effroi une rangée de cercueils sur lesquels étaient posées des photographies à l’effigie des défunts qu'ils contenaient. Il resta figé, immobile dans l’allée, tandis que le temps semblait ralentir, s'arrêtant comme lui.
Soudain, une main se posa sur son épaule, le faisant sursauter. Il se retourna brusquement et vit monsieur Vandglaver. Sa mine était bien différente de leur première rencontre. Ses cheveux, autrefois d’un gris argenté éclatant, étaient devenus d'un gris terne, presque sale. Il portait un costume noir aussi sombre que la nuit, et ses oreilles, autrefois majestueusement longues et pointues, étaient désormais aussi ordinaires que celles de n’importe quelle personne assise dans la pièce.
— Ah, vous êtes là, marmonna Gabriel, sans rien dire sur les changements qu’il avait notés chez le vieil elfe.
— Vous feriez mieux de vous asseoir ici, lui indiqua monsieur Vandglaver en pointant une main en direction du banc à droite, sur lequel était assise Agatha, vêtue d’une longue robe noire et or.
À côté d’elle se trouvait un jeune garçon dont le regard semblait ailleurs, comme s’il n’était pas vraiment présent dans la pièce. Il avait des cheveux courts noirs de jais et des yeux gris couleur orage. Son costume noir et or faisait écho à la robe d’Agatha, et il lui tenait fermement la main.
C’était Jordan Cole, le fils d’Alex. Ses oreilles étaient légèrement plus grandes que celles de la plupart des gens rassemblés ici. Gabriel se dit un instant que cela devait être dû à son sang d’elfe, mais après tout, il existait bien des gens avec de grandes oreilles sans origine particulière. Et là, avec un air presque songeur, il se demanda : "Et si…"
Jordan, assis à la droite de sa grand-mère, tourna lentement la tête pour observer Gabriel et monsieur Vandglaver, qui venait de s’asseoir à la gauche d'Agatha. Son regard couleur orage plongea dans les yeux bruns de Gabriel. L’espace d’un instant, il  vit un éclaire de lumière  traversa l’esprit de Gabriel — une vision fugace d’une créature ou d’un homme aux yeux rouges luisants. Les deux détournèrent immédiatement les yeux, troublés.
Balayant la salle du regard, Jordan contempla le plafond immense et les nombreux visages inconnus présents. Les seules personnes dont les visages lui étaient familiers étaient Agatha sa grand-mère, Gabriel le  meilleur ami de son père et  monsieur Vandglaver le vieil homme qu’il avait récemment rencontré et qui disait qu’il était son grand père et avait des oreilles encore plus longue que les siennes.
En le regardant d’avantage, il remarqua  que ses longue oreille avaient disparu. Elles étaient normales et il aurait bien aimé  modifier les siennes également. Jordan, lui, aurait bien voulu réduire les siennes également. comme ça plus personne à l’école ne l’appellerai oreille de chauve souri. Si  il  arriver à les réduire plus personne n’aurait à lui demander s’il arrivait à entendre de très loin et plus personne ne l’accuserait d’écouter les bonne réponses sur la feuille de la maitresse. 
Son regard dériva ensuite vers la photo de son père, posée à quelques mètres devant lui. Alex Cole avait également les cheveux noirs et arborait les  mêmes oreilles que lui. Un jour, son père lui avait raconté qu’on l’appelait "Oreilles d’éléphant" lorsqu'il était enfant, mais il lui avait assuré qu’il existait des gens avec des oreilles bien plus grandes encore.
Instinctivement, Jordan tourna une fois de plus son regard son grand père mais lui  ne les avaient plus. 
Jordan songea que malgré les oreilles de son père, il n’avait rien d’une chauve-souris, ces créatures terrifiantes. Non, il était plutôt un héros qui sauvait des vies, même si aujourd’hui, enfermé dans sa boîte, il ne pourrait plus faire ça.
— Mesdames et messieurs, dit une voix rauque.
La voix venait d’un homme debout sur l’estrade devant. Toutes les têtes se sont redressées pour observer l’homme qui parlait.
Tout chez lui était rond, songea Jordan : sa tête, son corps, et même ses lunettes, comme un bonhomme de neige. Il était vêtu comme Gabriel, en tenue de cérémonie de policier, avec un chapeau sur la tête couvrant son crâne luisant.
Jordan n’arrivait pas à entendre les mots qui sortaient de la bouche de l’homme bonhomme de neige. Son regard et son attention furent attirés par autre chose. Il y avait de petites étincelles de lumière qui tombaient comme une fine pluie d’étoiles au-dessus de l’homme sur l’estrade.
Il leva la tête et vit une sorte de silhouette transparente qui flottait près du plafond. Il ne fut pas surpris en voyant cela. Depuis qu’il était bébé, il voyait souvent toutes sortes de créatures ou de silhouettes que personne d’autre ne pouvait voir.
Il se disait souvent que c’était grâce à ses longues oreilles qui, comme des antennes, lui permettaient de capter d’autres êtres vivants. Mais d’un autre côté, ces créatures se trouvaient parfois près de lui et de son père, et ce dernier ne les remarquait jamais.
Il plissa les yeux, essayant de percer ce qui masquait la chose. Après tout, les autres fois, ça avait marché. Mais cette fois-ci, au lieu de révéler ce qu’elle était, la créature tourna ce qui semblait être sa tête dans sa direction, et le vent se leva dans la pièce.
Jordan sursauta, ferma les yeux et s’agrippa à sa grand-mère.
Agatha tourna sa tête vers lui, demandant ce qui n’allait pas, mais il fit un signe de dénégation avant d’ouvrir les yeux. Il tourna doucement son regard vers le plafond, mais les petites lueurs et la chose qui les faisait tomber avaient disparu.
— Lieutenant Strauss, voulez-vous dire quelques mots, s’il vous plaît ?
La voix de l’homme bonhomme de neige résonna. Tous les visages se tournèrent alors en direction du banc sur lequel ils étaient assis.
Jordan se recroquevilla et serra davantage sa grand-mère, terrifié par tous ces regards braqués sur eux.
D’un coup d’œil, il vit Gabriel se lever d’un air las et s’avancer le long de l’allée en direction du bonhomme de neige parlant.
Mais lui ne voulait ni entendre davantage ni voir davantage. Il ne voulait qu’une chose : sortir de la salle. Il n’aimait pas les visages tristes qu’affichaient les gens dans la pièce.
Leurs pensées semblaient sortir de leur tête et tourner dans l’air comme des murmures invisibles. Ces pensées s’accentuèrent lorsque Gabriel se leva.
Certaines étaient empreintes de tristesse pour lui, mais d’autres portaient des jugements lourds : Il était responsable d’une manière ou d’une autre... Ce n’était pas normal qu’il sorte de là avec de si petites blessures... Ce n’était pas normal qu’il ne fasse que deux semaines à l’hôpital alors que le bâtiment entier avait été détruit.
Jordan mit ses mains sur ses oreilles, sentant le regard d’Agatha se poser sur lui. Elle lui murmura doucement :
— Ferme ton esprit, mon chéri.
Puis elle tapota sa tête en marmonnant des paroles incompréhensibles. L’instant d’après, un grand silence s’installa autour de lui, comme s'il avait quitté la salle sans bouger. Tout devint lointain, presque irréel.
Il vit des gens se lever, défiler un par un sur l'estrade pour dire quelques mots en mémoire des défunts. Chaque proche, chaque ami, chaque membre de famille témoignait de leur chagrin. Le temps lui parut interminable, chaque minute s'étirant douloureusement.
Un peu plus tard, l’homme bonhomme de neige invita certains à se rapprocher des cercueils. Des hommes et des femmes en uniformes se levèrent, Gabriel parmi eux. Ils avancèrent en silence, se plaçant deux à deux de chaque côté des cercueils. Sans surprise, Gabriel se retrouva à côté de celui d’Alexander Cole.
Les porteurs soulevèrent les cercueils avec une lenteur solennelle, formant une longue file. Le capitaine Bolton ouvrait la marche, et Alexander Cole la fermait. Ils avancèrent tous en direction de la sortie.
Agatha tapota une nouvelle fois la tête de Jordan.
— C'est bon, chéri, lui dit-elle doucement. Lève-toi, on va partir.
Jordan obéit et marcha aux côtés de sa grand-mère, suivant les autres vers la sortie.
Dehors, il vit chaque cercueil être soigneusement placé dans de longues voitures noires portant une inscription qu’il ne savait pas lire.
— Où vont-ils avec papa ? On ne va pas avec eux ? murmura-t-il à sa grand-mère.
— Ne t'inquiète pas, nous allons les accompagner, répondit-elle.
— Et le monsieur… grand-père ?
— Ne t'inquiète pas pour lui, dit-elle calmement. Il nous rejoindra plus tard. Viens, ajouta-t-elle, on va prendre la voiture.
Après un court trajet à pied, ils arrivèrent à une voiture d’un blanc éclatant, si brillant qu'on aurait cru qu'elle pouvait fondre sous le soleil. Agatha déverrouilla les portières, ouvrit la porte arrière droite et aida Jordan à s'installer. Elle attacha soigneusement sa ceinture et prit le temps de bien refermer la portière.
Sur la route, Jordan ne pouvait s’empêcher de regarder par la fenêtre, observant le paysage défiler. La ville semblait plus calme que d’habitude, comme si elle respectait elle aussi le deuil. Les gens se tenaient immobiles, silencieux, observant le cortège passer avec une gravité touchante.
Au fur et à mesure qu’ils avançaient, le regard de Jordan se détourna des gens pour se concentrer sur d’étranges oiseaux qui survolaient la ville, semblant suivre le cortège. Ces oiseaux étaient d’un rose éclatant, avec de petits yeux couleur or et des ailes de papillon bleu sur le dos.
Ce qui était le plus étrange pour lui, ce n'était pas tant ces créatures fantastiques que le regard émerveillé des passants et leurs doigts pointés vers le ciel. Cette fois-ci, il n'était pas le seul à les voir.
— Je suppose que ce sera à moi de m’occuper de tout ça, soupira Agatha.
— Qu’est-ce que c’est, grand-mère ? demanda Jordan d'une voix calme.
— Ce sont des bébés phénix, mon chéri.
— Des bébés phénix ? Ça ne ressemble pas à ce que je vois dans les livres.
— Quand ils viennent de renaître, ils ressemblent à ça. Quand ils grandiront, leurs yeux deviendront noirs, leur plumes prendront une  couleur or, et leurs ailes perdront leur apparence de papillon pour devenir comme celles que tu a vu dans les livres. 
— Tu connais beaucoup de choses, grand-mère, dit Jordan, les yeux ébahis en admirant les bébés phénix qui tournaient et chantaient dans le ciel.
Agatha esquissa un merveilleux sourire.
Après quelques minutes, la voiture s’arrêta.
— Nous sommes arrivés, dit Agatha. Attends, je vais t’aider à descendre.
— Je peux descendre tout seul, répondit-il fièrement.
Il retira sa ceinture de sécurité, débloqua la portière, l'ouvrit avec un petit effort, puis sauta hors de la voiture blanche couleur neige.
— Tu es un grand garçon maintenant, lui dit sa grand-mère.
Il acquiesça avec un petit sourire, prenant la main d'Agatha.
— Où est Gabriel ? demanda-t-il.
— Il doit être déjà arrivé. On va le retrouver.
Jordan et sa grand-mère marchèrent main dans la main, se faufilant entre la foule massée à l’entrée du cimetière.
— Regarde, le voilà.
Ils s’approchèrent de Gabriel, qui avait l’air encore plus épuisé qu’en début de journée, un peu perdu aussi.
Arrivé près de lui, Jordan murmura :
— Où est grand-père ?
— Je ne sais pas, répondit Gabriel.
Ils se tournèrent ensuite tous les deux vers Agatha, qui secoua la tête avant de dire :
— Je ne sais pas non plus, mais il ne doit pas être très loin après ce lâcher de phénix.
— De phénix ? demanda Gabriel. Ces petits oiseaux ?
— Oui, oui, répondit-elle. On verra ça lors de tes cours.
— Mes cours, mais…
Jordan remarqua que Gabriel s'interrompit net lorsque Agatha le fusilla du regard, comme pour lui demander d’éviter les questions stupides.
— Nous ferions mieux de trouver une place et de nous asseoir, conclut-elle.
Ils avancèrent le long des allées et prirent place là où étaient les différentes familles. Jordan observa que les phénix tournaient toujours au-dessus du cimetière, sifflant une musique douce et apaisante. Les gens ne semblaient plus leur prêter attention, comme si des oiseaux papillons étaient une chose ordinaire.
Lorsque les cercueils furent prêts à être mis en terre, Jordan remarqua quelque chose de nouveau, encore plus étrange en cette journée déjà particulière.
Il y avait une foule de personnes debout tout autour des chaises, mais les autres ne semblaient pas les voir. Ces gens avaient un aspect flou, comme s’ils n’étaient là qu’à moitié, enveloppés dans un brouillard.
Il y avait des hommes et des femmes aux longues oreilles, d’autres mi-homme mi-cheval, certains avec des ailes dans le dos, des humains ordinaires et bien d’autres encore. Une bonne centaine de créatures différentes.
Jordan tourna la tête pour voir si sa grand-mère les voyait aussi, et c’est alors qu’il vit son grand-père. Les yeux et les cheveux d’argent, les longues oreilles comme il y a quelques jours, et vêtu désormais d’une longue cape blanche et or. Lui aussi était flou et dans ce brouillard.
— Qui sont tous ces gens, grand-mère ? marmonna-t-il.
— Tu peux les voir ? demanda Agatha, visiblement étonnée.
Jordan se demanda pourquoi.
— Oui, je peux les voir. Toi aussi, non ?
— Oui, oui, mon chéri. Je les vois. Ce sont des amis... des amis de ton père. Ils sont venus lui rendre un dernier hommage.
— D’habitude, personne ne voit ce que je vois…
L’instant d’après, il fut coupé par des chants émanant des personnes embrumées.
Ils entonnèrent tous en chœur une mélodie harmonieuse, une chanson si belle que les feuilles semblaient danser à leur rythme.
Les oiseaux et autres petits animaux de la région finirent par se rassembler autour du cimetière, captivés par le chant qui se répandait partout dans la ville.
La musique était si envoûtante que toutes les personnes présentes se mirent à pleurer, leurs larmes semblant impossibles à retenir — sauf pour Jordan et Agatha, qui restèrent immobiles, étrangement épargnés.
Des coups de fusil furent tirés dans les airs par les policiers debout près des tombes encore vides. Les cercueils commencèrent à descendre, un par un, dans le lieu qui allait accueillir pour l’éternité les personnes allongées dans ces boîtes.
 La chanson des gens embrumées s’interrompit soudainement, et des éclairs de lumière blanche  jaillirent haut dans le ciel en des centaines de petite boules lumineuses qui faisaient la course pour voir qui  irait le plus haut dansant  et tournant. Puis, elles s’arrêtèrent toutes à la même hauteur, s’alignant les unes à côté des autres en  formant la phrase : « Personne n’oubliera qui tu as été et qui tu aurais été » Toutes les têtes se tournèrent alors dans cette direction fixant ces mots dans un silence  de mort.
Les yeux de Jordan redescendirent ensuite vers son grand-père, qui lui offrit un petit sourire et un signe de la main. Il put lire sur ses lèvres, comme si un souffle d’air lui murmurait : « On se reverra plus tard. » L’instant d’après, il marcha sur quelque chose et disparut dans un halo de lumière blanche. Lorsqu’il se tourna de nouveau vers l’assemblée, toutes les silhouettes embrumées avaient disparu.
Il entendit des sanglots à gauche, à droite, mais aussi juste à côté de lui. Une gouttelette de larme glissa sur la joue de sa grand-mère et tomba sur sa main qu’elle tenait toujours, et qu’elle n’avait pas lâchée depuis leur sortie de la voiture. Jordan n’avait jamais vu sa grand-mère pleurer. depuis le jour où elle lui avait annoncé que son père ne reviendrait pas, elle s’était toujours montrée aussi forte que d’habitude. 
La voir pleurer, là devant tout le monde eu le même effet que d’être tiré brusquement vers le sol après s’être envolé. Il l’avait compris, pourtant son père était mort. Tout le monde autour de lui en parlait depuis ce jour-là : à l’école, les maîtresses, même les enfants qui l’embêtaient le traitaient avec une étrange douceur. Mais il n’avait pas pleuré. Il se disait qu’il n’y avait pas de quoi pleurer. Son père était mort en héros, après tout. Mais là, en voyant sa grand-mère pleurer, en voyant tous ces adultes autour de lui qui laissaient échapper des torrents de larmes, il comprenait maintenant tout ce qui s’était réellement passé.
Une douleur, semblable à une lame, semblait lui avoir transpercé le cœur, et il ne parvenait pas à l’enlever. Son père, n’était plus là, il ne le verrait plus jamais, il ne monterait plus sur ses genoux en chantant toute sorte de chanson avec lui… Il était mort. 
Jordan  se mit alors à pleurer, comme si toutes les larmes qu’il avait retenues ces deux dernières semaines s’étaient enfin frayé un chemin vers la sortie. Ses cris étaient si puissants qu’on aurait cru que le ciel lui-même allait s’ouvrir sous l’intensité de sa douleur.
Et dans un élan chaleureux, Agatha, sa grand-mère, et Gabriel, le meilleur ami de son père, le prirent dans leurs bras, le serrant fort contre eux.
 

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Alyonasys
Posté le 06/03/2025
Coucou j'aime toujours autant Cependant il faudrait veillé à faire attention et se relire car il a des fautes et mots ou lettres oublié parfois ce qui rend la lecture plus compliqué et moins fluide c'est donc difficile d'accrocher mais dans le tout j'adore je vais de ce pas lire les deux autres chapitre hâte de voir la suite mais prend ton temps pour écrire et relis toi c'est important aussi ♡
OEL
Posté le 07/03/2025
Merci beaucoup je vais revoir ça
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