-SILENCE !
Cet ordre claqua sur les hauts murs de l’ESSM comme un coup de tonnerre, imposant un silence immédiat dans la cour grouillante d’activité. Les conversations s’interrompirent brusquement, les regards convergeant immédiatement vers l’origine de ce cri puissant. La propriétaire de cette voix autoritaire n’était autre qu’une petite silhouette féminine, tout de noir vêtue.
Elle semblait frêle à première vue, ne dépassant sans doute pas un mètre soixante, mais sa prestance imposante effaçait toute impression de faiblesse. Chaque geste, chaque pas trahissait une maîtrise absolue de son corps, comme si elle était toujours sur le fil, prête à agir ou à frapper à la moindre alerte. Une large cicatrice, tracée de son œil jusqu’à la base de sa joue, barrait son visage d’une marque indélébile. Ce stigmate, loin d’enlaidir ses traits, ajoutait une aura farouche à sa beauté naturelle, comme une ombre persistante sur un tableau majestueux.
Ses cheveux noirs, noués en une queue de cheval haute, accentuaient encore son allure combative, laissant son visage découvert, franc et sans artifice.
-Je veux que vous fermiez tous vos grandes bouches, et ce, à chaque fois que vous serez en ma présence ! Je déteste l'indiscipline, est-ce que je me suis bien fait comprendre ?
Son ton menaçant insinuait une question rhétorique.
La petite femme s’immobilisa, laissant le silence s’étirer comme une corde tendue à l’extrême. Ses yeux sombres balayèrent la foule d’un regard acéré, chargé d’une tension palpable. Elle observait les élèves avec une intensité presque suffocante, comme si elle fouillait leurs âmes à la recherche d’un coupable. Pourtant, ce n’était peut-être qu’une de ses stratégies, une manière froide et calculée d’imposer le respect par la simple force de sa présence.
Chaque regard qu’elle croisait semblait vaciller, happé par l’aura oppressante qu’elle dégageait. Mais alors, ses yeux s’arrêtèrent net. Là, au milieu des visages figés, elle repéra une jeune fille dont un éclat de rire brisa le silence. Ce rire, léger et innocent, résonna comme un défi dans l’atmosphère pesante.
Un sourire imperceptible, ou peut-être un rictus, effleura les lèvres de la femme, mais son regard devint plus tranchant encore. L’air menaçant qu’elle affichait prit une densité nouvelle, presque palpable, comme un prédateur ayant flairé sa proie.
-TOI !
Elle la pointa du bout de son doigt
-Devant moi, tout de suite !
L'élève s'exécuta sans avoir peur. Elle se plaça tranquillement devant la femme. La jeune se permit même de la défier du regard.
-Où est-ce que tu te crois ? Quand je parle, tu la fermes. Quel est ton prénom et le numéro de ton groupe ?
-Marie, équipe 10, répondit-elle avec de l'arrogance dans la voix.
Voyant que l'élève ne changeait pas de comportement, la figure autoritaire se saisit rapidement de son bras, le faisant tournoyer en une fraction de seconde. La jeune Marie se trouva alors à terre, le visage plaqué au sol et son poignet fermement maintenu dans son dos.
-AÏE !!!
-Voyez-vous, mademoiselle, je n'ai pas de temps à perdre avec des personnes de votre genre.
-Vous êtes malade ma parole !, cria la prisonnière furieuse. Lâchez-moi tout de suite !! Vous ne savez pas qui sont mes parents ! Je vous ferai virer !
-Pas la peine, vous ne faites déjà plus partie de cette école.
-Quoi ? Vous me renvoyez ?!
-Quel esprit vif nous avons là mademoiselle.
La femme esquissa son premier sourire.
-Vous ne pouvez pas ! Mes parents font partie de l'administration du Pouvoir Centrale !
-Sachez qu'avec moi, quelconque lien familial, amicale ou que sais-je, ne compte pas.
Elle s'adressait maintenant à la foule.
-Ici, vous êtes sous mes ordres, et je vous ferais obéir de gré ou de force.
Un silence pesant s’abattit sur l’assemblée. D’un geste sec, elle relâcha la jeune femme, qui vacilla avant de se redresser d’un bond, la main crispée sur son épaule meurtrie. Son visage, tordu par la douleur et l’humiliation, se ferma aussitôt dans un masque glacial.
Marie n’avait sans doute jamais été traitée de la sorte. Son regard brûlait d’une colère sourde, une promesse de revanche silencieuse. Mais elle ne dit rien. Elle se contenta de fusiller son adversaire du regard avant de tourner les talons avec une raideur empreinte de dignité blessée.
-Oh, et prends tes équipiers avec toi !, lança la voix autoritaire, tranchant le silence comme une lame.
Un murmure d’incrédulité parcourut l’assemblée. Quelques têtes se tournèrent vers l'équipe 10, figés, hésitants, puis vers la professeur, dont le regard de fer ne laissait place à aucune discussion. L’ordre était sans appel. Un à un, les membres de l’équipe de Marie la suivirent, baissant les yeux sous le poids d’une humiliation collective.
-Deuxième leçon d'aujourd'hui, vous avez la responsabilité de toute votre équipe, si vous merdez, tout le monde paye. Et la première leçon, c'est de ne pas me faire chier !
Lya avait assisté à la scène, scotchée. Elle savait que cette école était exigeante, mais pas à ce point. Elle repensa alors aux paroles de Matthew : "À cette allure, on finira notre formation à six !". Il n'avait peut-être pas tort au final.
-Je m'appelle Valma Obscuda, votre professeure référente, et je veux que vous oubliez tous ce que vous avez appris sur la magie avant d'arriver ici.
Ça tombe bien, je ne savais pas grand-chose, pensa la novice.
-Il y a plusieurs grandes étapes dans la vie d'un élève de l'ESSM. La première est la cérémonie d'accointance, la deuxième est celle qui arrive maintenant. Vous n'êtes pas sans savoir que la magie est répartie en quatre types différents : La première et la plus répandue, est la magie constructrice qui permet de donner forme à des objets et autres structures. La deuxième est la magie de soin, son nom parle de lui-même je pense. La troisième est la magie des éléments, qui permet de contrôler trois des quatre éléments. D'ailleurs est-ce que quelqu'un sait quels sont les quatre éléments et celui qui n'est pas contrôlable ?
Un silence de plomb tomba sur l’assemblée. Puis, sans la moindre hésitation, une main se leva dans le fond de la foule. Un geste franc, assuré, qui trancha net avec l’immobilité générale. Oser prendre la parole en un moment pareil relevait autant du courage que de l’inconscience.
-Oui, Amanda ?, lui donna la parole Valma d’un ton calme.
Amanda s’éclaircit la gorge avant de prendre la parole.
-Il y a le feu, l’eau, la terre… et l’élément qui échappe au contrôle humain : l’air. Car il ne se plie pas à la volonté de l’homme.
Un murmure parcourut l’assemblée, mais la petite dame, visiblement satisfaite de cette réponse, hocha la tête et poursuivit.
-La quatrième, et la plus rare de toutes, est la magie de combat. Bien entendu, la frontière entre ces disciplines est mince, et chaque forme de magie peut être détournée de son usage premier. Par exemple, un mage de soin pourrait manipuler le poison à des fins offensives, tout comme un élémentaliste pourrait utiliser la terre non pas pour attaquer, mais pour bâtir. Toutefois, chaque sorcier excelle avant tout dans son domaine de prédilection.
Elle marqua une courte pause, laissant le temps à son auditoire d’assimiler ses paroles, avant d’ajouter d’une voix plus grave.
-Chaque individu naît avec des prédispositions pour une seule magie. Mais pour les plus doués d’entre vous… il se pourrait que vous ayez la chance d’en maîtriser deux.
Le calme pércista, chargé d’une curiosité mêlée d’appréhension.
Puis, contre toute attente, Lya se risqua à lever la main.
Un frisson parcourut la salle. Archi, assis à ses côtés, ouvrit de grands yeux, incrédule. Son regard exprimait un mélange d’effroi et de désapprobation. Si Lya agaçait Madame Obscuda, ils en payeraient tous le prix.
Mais, au lieu de l’ignorer ou de la rabrouer, la professeure posa son regard perçant sur la jeune femme et lui donna la parole.
-Il n'y a jamais eu de mage avec plus de deux types de magie ?
-Quel est ton prénom ?
-Lya madame.
-Eh bien si, mademoiselle Lya, de rares légendes du monde de la sorcellerie ont réussi à en développer jusqu'à trois en même temps.
-Pourquoi pas quatre ?, continua la petite blonde.
-Parce que la constitution des humains n'est pas capable de supporter autant de pression. L'énergie qu'il faut pour perfectionner et contenir juste un type de magie est déjà au-delà de la moyenne d'un Homme lambda. Maitriser les quatre domaines de sorcellerie reviendrait à défier la source même de la magie et les lois de l'univers.
-Merci pour votre réponse.
Valma acquiesça et reprit sa déambulation.
-Aujourd'hui, avec d'autres professeurs, nous allons vous répartir dans vos domaines de prédilection grâce à différentes épreuves. La première sera avec moi, ses yeux brillèrent d'excitation. Rendez-vous sur les terrains d'entrainement dans vingt minutes.
Tandis que, les papotages recommencèrent de plus bels, et que la foule compacte s'éparpilla. Lya sentit un souffle dans son dos.
-Et bien sûr, mademoiselle, vous et les membres de votre équipe, êtes attendus dix minutes avant afin de faire quelques tours de terrains en punition pour m'avoir interrompu.
Le professeur n'attendit aucune réponse, car il n'y en avait qu'une possible, et disparut comme elle était apparue.
-Bravo Lya, applaudit Matthew.
-Je suis désolée, murmurât-elle.
-Non mais je rigole ! Ça fera du bien de se dérouiller un peu avant le spectacle, n'est-ce pas Archi !
Le grand gaillard, un sourire en coin, asséna une tape amicale dans le dos du plus chétif, qui vacilla sous l’impact avant de retrouver son équilibre en trébuchant d'un bon pas vers l’avant. Un éclat de rire s’éleva parmi le groupe, ponctué de quelques moqueries bon enfant.
Lya observa la scène avec amusement. Elle appréciait vraiment la dynamique qui s’installait entre eux. Une complicité naturelle semblait déjà se tisser, mêlant taquineries et camaraderie. Ils allaient sûrement bien s’amuser ensemble, et même si les épreuves à venir s’annonçaient difficiles, elle sentait qu’ils sauraient les affronter avec entrain.
-Si tu le dis..., bougonna Archi en s'époustant.
Sans prendre en compte le sarcasme du blondinet, Lya couru rejoindre sa nouvelle amie.
-Amanda, voilà mes coéquipiers Matthew et Archi.
-Enchanté. Et voilà les miens.
Elle montra alors deux garçons qui étaient restés à son côté tout le long, sans détacher un mot.
L’un d’eux avait la peau d’un joli ton mat, son corps trapu et robuste contrastant avec l’agilité de certains autres. Ses nattes, soigneusement tressées et collées à sa tête, lui donnaient un air à la fois imposant et serein. Son visage, largement souriant, dégageait une impression de bienveillance et de douceur. Il y avait quelque chose de profondément rassurant dans ses traits, comme si chaque sourire qu'il offrait était une promesse de soutien inébranlable.
Malgré sa carrure imposante, il n’était pas un géant, mais il portait sa force avec une simplicité tranquille. Ses bras, étonnamment musclés pour son âge, portaient des tatouages mystérieux, ce qui était assez rares pour le noter.
-Je suis Nata, se présenta-t-il.
L'autre, en revanche, était presque l’antithèse du premier. Immensément grand, sa silhouette s’élevait comme un arbre majestueux au milieu de la foule. Sa peau, d’une pâleur presque éclatante, contrastait vivement avec le teint bronzé du gaillard aux muscles saillants. Bien qu’il semblait moins imposant de prime abord, sa posture, droite et fluide, trahissait une musculature subtilement définie, comme celle d’un athlète habitué à l'effort.
Ses cheveux, d'un auburn éclatant, tombant en cascade, captaient la lumière d’une manière presque irréelle, faisant ressortir l’intensité de ses yeux noirs, d’un éclat profond et mystérieux. Il dégageait une présence à la fois sereine et imposante, comme si son apparence calme dissimulait une puissance latente. Lya ne pouvait s’empêcher de remarquer la façon dont il semblait observer le monde avec une certaine distance, comme s’il était toujours un peu en retrait, mais parfaitement conscient de ce qui se passait autour de lui.
Je n'ai jamais rencontré de personnes comme eux, pensa Lya.
-Enchanté, je m'appelle Emrys.
-Allons nous asseoir un instant avant d'aller à la première épreuve, ça vous dit ?, proposa Nata.
Ils s'exécutèrent en trouvant un coin calme en dessous d'un arbre. La petite troupe se posa en rond. Chacun avec sa manière bien à lui.
-Vous savez que vous êtes déjà des stars, lança Emrys avec un sourire en coin, en désignant l'équipe 3 d'un geste nonchalant.
Un éclat de rire parcourut le groupe, mais Amanda semblait ailleurs. Elle fronça légèrement les sourcils avant de prendre la parole à son tour.
-D'ailleurs, le directeur vous a expliqué ce qu'il s'est passé ?
Sa voix portait une pointe d'inquiétude. Matthew haussa les épaules, comme pour balayer la question d'un revers.
-Non, même lui ne sait pas, répondit-il avec désinvolture. Mais bon, c'est déjà de l'histoire ancienne !
Nata, qui l'observait avec attention, croisa les bras et désigna son membre immobilisé.
-Ce n'est pas ce que dit ton bras.
Matthew éclata de rire.
-Ça ? Ce n'est rien ! J'ai vu bien pire, crois-moi. Et ça ne m'empêchera pas de tout donner pour l'épreuve de magie de combat.
Lya plissa les yeux, intriguée.
-Tu crois être un mage de combat ?, demanda-t-elle, son ton oscillant entre scepticisme et curiosité.
-Je le pense, oui.
Un silence suivit, avant qu'Emrys ne prenne la parole.
-Comment tu peux en être aussi sûr ?, s'interrogea-t-il. C'est seulement après avoir reçu l'unification de la prêtresse que nos pouvoirs se révèlent complètement. Avant ça, c'est impossible de savoir quelle sera notre spécialisation.
Matthew haussa un sourcil, un léger sourire sur les lèvres.
-Une intuition, répondit-il simplement. Mais ça, on le saura bientôt. Madame Obscuda nous le dira lors de l'épreuve.
Nata pencha la tête, intrigué par l'aplomb du jeune homme.
-Tu crois que c'est elle, la professeure de combat ?
-Il suffit de la regarder, répondit le grand brun avec une certitude presque provocante.
Amanda hocha doucement la tête, confirmant d'un ton calme.
-Il a raison. Valma est une mage de combat.
Tous se tournèrent vers elle, surpris par son ton affirmatif. Amanda, consciente des regards, hésita une seconde avant d'ajouter quelque chose.
-Mais ce n'est pas une mage comme les autres. C'est une légende vivante. Une héroïne de guerre. Elle a terrassé des ennemis plus terrifiants que les monstres de vos pires cauchemars.
Une sorte de respect mêlé de crainte flottait dans l'air. Archi, resté silencieux jusqu'ici, se redressa légèrement.
-Tu as l'air de bien la connaître, dit-il, d'une voix posée mais curieuse.
Amanda détourna les yeux, un peu gênée.
-Non... C'est une légende. C'est normal que je sache qui elle est, répondit-elle, presque sur la défensive.
Archi n'était pas convaincu et poursuivit.
-Néanmoins, c'est étrange. Tout à l'heure, elle t'a appelée par ton prénom. Et pourtant, aucun de nous ne s'était encore présenté.
Amanda le regarda droit dans les yeux, presque menaçante.
-Elle s'est sûrement renseignée sur ses élèves, répondit-elle rapidement, d'un ton légèrement agacé.
Mais Matthew posa alors la question qui mit fin à l'échange.
-Alors pourquoi a-t-elle demandé le prénom de Lya, si elle s'était renseignée ?
Un silence lourd s'abattit sur le groupe. Amanda détourna le regard, visiblement mal à l'aise.
-À quoi ressemble votre symbole, intervint Lya pour désamorcer la situation.
-Regarde.
-Il s'agit du signe Tyr, expliqua Nata. Il représente les batailles mais aussi la justice et le droit. C'est un mouvement sans repos, c'est la rune du don de soi, celle des chefs et des meneurs. Elle signifie la victoire, le courage, l'esprit de compétition et surtout l'obéissance.
-Tu vois tout ça dans ce petit dessin ?, s'étonna la jeune fille.
Emrys esquissa un petit rire amusé.
-Il s'y connaît bien. S'il te le dit, tu peux le croire.
-Oh je ne remettais pas en question ton analyse, s'empressa-t-elle de s'excuser.
-Ne t'inquiète pas.
Il lui fit un sourire bienveillant.
-Si vous me montrez le vôtre, je pourrai vous dire sa signification.
Lya présenta alors son bras et la grande main du garçon encercla délicatement son poignet. Il avait des doigts rugueux qui semblaient avoir éprouvé quelques épreuves.
Il prit quelques secondes pour examiner le symbole, qui pourtant n'était pas très compliqué. Le sigle ressemblait à un "Z" inversé et penché.
-Je ne sais pas.
Il lâcha doucement le poignet de Lya.
-je n'ai jamais vu cette rune.
-Étrange..., ponctua Amanda.
Un nouveau silence s'empara du groupe.
-Vous avez vu l'heure, se rappela Lya. Il faut qu'on se dépêche, je ne veux pas être en retard.
-Ça ne me générait pas de faire des tours de terrain en plus, dit Matthew en s'étirant sur le sol.
-Moi oui, bougonna Archi en se levant, signe qu'il n'avait pas intérêt à trainer.
-C'était chouette de discuter avec vous, on se retrouve là-bas !, chantonna la seule fille de l'équipe 3.
*****
Après avoir cherché un peu, le trio rentra dans une arène à ciel ouvert, où différents terrains étaient délimités dans du gravier fin. Ils y retrouvèrent Valma, fidèle au poste.
-Vous comptez vous dépensez dans ces tenues ?, demanda-t-elle.
Il était vrai que les trois élèves étaient encore avec leurs habits de cérémonie peu confortables. Malheureusement, en se réveillant à l'infirmerie, c'étaient les seuls vêtements qui leur avaient été proposés.
La professeure n'en fit rien et elle les força tout même à courir jusqu'à ce que tous les élèves soient arrivés.
-Bien, puisque vous êtes tous là, nous allons commencer. Vous allez passer par groupe de dix. Chacun se placera devant un mannequin en bois et attendra mon signal. Une fois l'ordre donné, vous devrez repousser l'épouvantail de toutes vos forces, mais à distance. Je ne veux pas de jet de matière, juste une projection d'énergie. Il ne s'agit pas d'une technique d'attaque visant à blesser son ennemi, mais plus un dispositif de défense fait pour repousser un agresseur. Pour cela, vous devez vous concentrer.
Elle plaça sa main sur les abdos de Matthew en le prenant pour exemple. Elle expliqua que la puissance devait venir du ventre et se déplacer dans les bras. Valma continua à illustrer ses propos en remontant ses mains sur le corps du garçon très réceptif.
-J'espère que vous avez compris. C'est parti, je veux les dix premiers volontaires.
Personne ne se fit prier et les premiers élèves tentèrent leur chance. Malheureusement, personne ne bougea les mannequins d'un centimètre. Pas beaucoup plus de chance avec la deuxième fournée où seuls trois élèves firent vibrer les épouvantails. Ensuite passa Matthew et Nata, parmi d'autres. Sans surprise, le premier réussit à faire violemment tomber sa cible, tandis que l'autre ne la fit même pas vaciller.
Les groupes s'enchainèrent, Emrys déstabilisa le mannequin à l'inverse d'Archi, qui semblait ne même pas avoir essayé.
-Obscuda avait raison quand elle disait que c'était une magie rare, chuchota Lya.
-Mademoiselle Lya, plutôt que de bavarder, venez donc nous faire une démonstration.
Gênée, la jeune fille s'exécuta et entra sur l'un des terrains avec le dernier groupe. À ses côtés, Amanda l'avait suivi, plus concentrée que jamais.
-Je vous rappelle que l'énergie doit venir de votre ventre et ensuite être impulsé dans vos bras.
Lya fit le vide. La jeune fille n'avait jamais tenté ce genre de sort. Elle plaça ses mains écartées devant elle, les bras tendus. Elle essaya de ressentir la moindre contraction dans son ventre. Cette énergie chaude et explosive dont parlait la professeure, elle la ressentait en permanence dans ses entrailles. Il était temps de la faire sortir.
-À vos marques, prêts... Maintenant, intima Valma.
La débutante relâcha alors toute l'énergie en elle et on entendit un fracas de tous les diables.
Et plus loin, il y a un double "i" dans "oubliez".
Pour finir, le souci du show, don't tell est particulièrement frappant avec "stupeur de l'assemblée". Tu pourrais le reformuler, par exemple : "Un silence de mort tomba brusquement, chacun se demandant... VRAIMENT ?"
J'ai corrigé les fautes et j'ai essayé de développer un peu les descriptions par-ci par-là :)