Le lendemain, il ne fut pas convoqué chez la Comtesse, et elle ne se comporta pas différemment envers lui, pour autant qu’il puisse en juger. La gifle de la veille n’était pas en lien avec sa petite aventure dans la tour nord ? Ou ne voulait-elle pas montrer qu’elle était au courant ?
Au vu de sa menace lors de l’entretien d’embauche, il aurait cru qu’elle le recarderait promptement. Lui laissait-elle la porte ouverte… ? Toutes ces questions n’auraient pas de réponse tant qu’il se bornerait à une relation purement professionnelle.
Décidé, il se rendit dans le bureau de la dame et toqua prudemment à la porte.
— Entrez, fit la voix légèrement intriguée de la Comtesse de l’autre côté du battant.
Il poussa la porte, la voyant hausser un sourcil.
— Qu’y a-t-il ?
Alexander se racla la gorge.
— Je suis désolé de vous déranger, madame, mais j’ai à vous entretenir d’une affaire de la plus haute importance.
Elle lui fit signe de continuer.
— Voyez-vous… il semblerait que mon cœur, ignorant ma raison, s’enflamme pour vous.
Un léger sourire étira le coin des lèvres de son interlocutrice, un sourire carnassier.
— Vous ne perdez pas de temps.
Alexander fit semblant de perdre ses mots.
— Ce que je veux dire, madame, c’est que, parfois, on éprouve une passion soudaine pour certains êtres…
— Cessez de jouer la comédie.
La Comtesse souriait désormais de toutes ses dents, elle se leva et s’approcha de lui.
— Vous pouvez avouer que vous êtes tombé sous le charme de mon corps. Ce n’est pas la peine de vous faire passer pour un de ces idiots romantiques.
Avant que le précepteur n’ait pu faire un mouvement, elle déposa un chaste baiser sur ses lèvres, puis recula. Fixant intensément ses yeux dorés dans ceux, noirs, d’Alexander.
— Il se peut que je partage vos pensées, déclara-t-elle.
Il ne put s’empêcher d’esquisser un sourire.
— Mais il vous faudra d’abord me séduire dans les règles de l’art.
Elle lâcha un petit ricanement devant sa mine déconfite.
— Un peu de patience, souffla-t-elle avant de le pousser dehors et de refermer la porte.
***
— Ton fleuret doit toujours pointer vers la tête de l’ennemi, ou à défaut, son torse. Et n’avance pas la tête, tu risques de te faire toucher plus facilement.
Alexander corrigea la posture de son élève qui faisait de son mieux pour tenir la garde qu’il lui avait imposer le plus longtemps possible. Le soleil de l’après-midi tapait dur sur les épaules de la fillette, il n’allait pas tarder à mettre fin à la leçon. Mais il était occupé à observer la Comtesse de loin. Cette dernière prenait le thé dans son kiosque aux colonnes blanches, Becky à ses côtés. Elle feuilletait le journal, faisant mine de ne pas remarquer le cours qui se déroulait de l’autre côté des rangées de roses.
— C’est bon, soupira Alexander. On en a fini pour aujourd’hui, vous pouvez aller vous changer.
— Ah ! S’exclama Dorothy. Je transpire de partout ! Il faut que Bercy m’aide à me laver.
— Je crois qu’elle est occupée avec ta mère.
La petite fille gonfla les joues.
— Mère ne prend jamais le thé dehors, d’habitude remarqua-t-elle.
Son professeur haussa un sourcil.
— Dorothy ?
— Oui ?
— Tu crois que Bill accepterait que je lui prenne quelques roses ?
Quelques heures plus tard, après s’être changé, Alexander se présenta avec un bouquet rouge, jaune, rose et blanc magnifiquement assorti devant la porte de la Comtesse. Le jardinier avait été remarquablement serviable et avait confectionné ce bouquet avec attention. Le précepteur toqua, le menton. La Comtesse ouvrit, aucun étonnement ne traversa son regard. Elle sourit.
— Vous m’offrez mes propres fleurs ?
Il ouvrit la bouche pour se défendre mais elle le coupa.
— Mettez ces pauvres fleurs dans un vase et revenez quand vous aurez quelque chose de plus intéressant à me partager.
Elle referma la porte.
Alexander regarda le bouquet qu’il avait une soudaine envie de brûler. Aucune femme ne s’était jamais permise de le traiter ainsi. Il ne séduisait pas ses partenaires, d’habitude, c’était toujours l’inverse.
***
Après le kendo et le fleuret, Alexander décida d’initier Dorothy au kung-fu. Les leçons se déroulaient toujours en extérieur, car il trouvait cela plus vivifiant. Une mère ordinaire ce serait offusquée que sa fille soit autant exposée au soleil, mais la Comtesse n’avait fait aucune remarque. Évidemment.
Le précepteur avait amené pour l’occasion des parchemins décrivant quelques techniques et légendes de cet martial, offerts par un associé de son père. Dorothy écarquilla les yeux devant ces dessins et ces signes au pinceau.
— Quels sont ces symboles ?
— Des idéogrammes, et c’est une des nombreuses écritures du monde extérieur.
Elle leva vers lui un visage coi.
— J’ignorais qu’il y avait plusieurs, finit-t-elle par souffler avant de se replonger dans le parchemin.
Il eut du mal à l’en détacher pour commencer la leçon.
Ce matin-là, la Comtesse vint encore prendre son thé dans son kiosque. Il l’observa en biais, à travers les rosiers.
— Maître ? S’enquit Dorothy.
— Qu’y a-t-il ?
— Moi aussi je peux avoir un bouquet ?
Il se tourna vers la fillette.
— Pourquoi ?
Elle lui renvoya un air boudeur.
— Vous en avez offert un à Mère, mais c’est pas juste, c’est moi votre élève non ?
Il s’esclaffa.
— J’en ai un très beau dans un vase, il n’attend que vous.
La fillette sembla satisfaite et ils purent reprendre le cours.
Alors qu’il retournait à sa chambre, il reçut la visite rapide de Will lui indiquant que la maîtresse des lieux souhaitait le voir au plus vite. Il se pinça les lèvres, avait-elle vu l’objet extérieur qu’il avait ramené à sa fille ?
La porte de son bureau était ouverte quand il arriva. Elle ne prit pas la peine de se perdre en politesse.
— Quels étaient ces parchemins ?
— Des supports de cours, tout simplement. Ils n’apprennent rien à votre fille sur ce que vous voulez lui cacher. Ce sont des parchemins parlant d’arts martiaux uniquement.
Elle plissa les yeux devant son aplomb.
— Je vais vérifier par moi-même. Apportez-les moi.
Il obéit, quelque peu agacé, et fit l’aller-retour dans le labyrinthe de couloirs du manoir pour lui apporter les documents. Elle les observa avec attention.
— Que signifient ces mots ?
— « Dragon » et « rat », ce sont des animaux du zodiaque chinois.
— Comment êtes-vous arrivés en possession de ces ouvrages ?
Ses prunelles d’or dévoraient le document. Alexander eut une idée.
— Mon père était à la tête d’une armada de navires marchands. Je l’accompagnais souvent dans ces voyages. J’ai vécu une partie de ma vie en Asie, en particulier en Chine. J’y garde de nombreux amis et tout un tas de précieuses connaissances.
— Mmmmh.
— Vous plairait-il que je vous amène d’autres objets provenant d’Orient ?
— Pas que l’Orient, de tous les pays où vous avez voyagé.
— Je n’ai pas beaucoup d’objets avec moi, mais si vous me laissez le temps et quelques envois de lettres et de colis, je peux vous constituer une véritable collection.
La Comtesse releva le nez du parchemin.
— Faites donc, et je saurai vous récompenser.
Il s’inclina, retenant sa jubilation.
— En revanche, c’est la dernière fois que vous montrez ce genre d’objets à ma fille.
***
Alexander passa des semaines à contacter des connaissances pour obtenir la livraison de nombreuses denrées exotiques. La Comtesse se montrait plutôt réceptive, mais cela ne l’empêchait pas de lui claquer régulièrement la prote au nez. Il s’agaçait de ce jeu du chat et de la souris mais cela avait au moins le mérite de lui faire repousser les limites de l’originalité pour que, lentement, les défenses de la Comtesse s’affaissent, et qu’elle finisse par l’inviter à partager sa couche.
La chambre de la maîtresse de maison était relativement petite. Elle débordait de coussins, de sofas et de rideaux d’une couleur crème qui lui donnait une atmosphère délicatement cotonneuse mais étrangement étouffante.
— Bienvenu dans mon nid d’amour, susurra la Comtesse.
Il eut un sourire. Ce n’était sans doute pas la partie la plus désagréable de ses manigances.
Il s’avança jusqu’au grand lit à baldaquin qui croulait sous le velours brodé d’or. Il caressa les draps et s’assit, tournant un œil intéressé vers la veuve noire. Celle-ci retira le petit voile qu’elle portait en signe de deuil et le laissa envelopper la lampe de chevet. Aussitôt, la lumière chaude se fit plus tenue et son ombre élancée se dévêtit sur la tapisserie de braise.
Alexander savoura chaque étoffe qui tombait avec un soupir sur le sol, son sourire s’élargissant à mesure que la peau dénudée de la Comtesse apparaissait. Ses cheveux lâchés dégringolèrent sur ses épaules en vagues d’un or velouté. Elle tourna ses lèvres étirées vers le jeune homme, lui envoyant entre ses cils légers un message voluptueux. Il retira sa veste et commença à déboutonner sa chemise. Annabeth s’approcha, semblant flotter sur le sol. Elle se pencha et son souffle chaud caressa la peau d’Alexander.
— Retirez-moi ce fichu corset et envoyez-moi au septième ciel, ordonna-t-elle.
— À vos ordres, susurra-t-il en lançant ses bras à l’assaut de la dernière barrière qui séparait leur corps.
Le corset jeté au sol, les derniers pans de tissu s’évanouirent pour dévoiler la peau fébrile de la Comtesse rendue ambrée par la lumière.
Il l’entoura de ses bras et de ses baisers, s’immergeant dans le délice de sensations qui l’envahissait.
Lorsqu’ils rompirent le contact de leur corps, essoufflés, ils échangèrent un long regard.
— Vous avez eu beaucoup de chance, dit-elle en promenant un doigt distrait sur les muscles du torse d’Alexander, de pouvoir voyager. Vous avez déjà vécu dix vies.
— Ça n’a pas été que de la chance.
Elle se blottit contre lui.
— Vous êtes fils de marchand, comment ne pas appeler ça de la chance ?
Il détourna le regard.
— Tant de choses sont décidées à notre naissance… laissa-t-elle filer.
Elle ferma les yeux, son visage se détendit, ne laissant plus transparaître qu’une divine sérénité. Alexander tenta de se laisser aller, lui-aussi. Il somnola, attendit, jusqu’à ce que le sommeil de la Comtesse lui paraisse suffisamment profond. Alors, il se glissa hors des draps, avec toute la douceur dont il était capable pour aller saisir le trousseau de clés que son amante gardait toujours à sa ceinture. Il gisait sur le sol, ne demandant qu’à être saisi délicatement pour se diriger vers la commode ouvragée qui ornait discrètement un coin de la pièce. Alexander se déplaça légèrement sur la moquette, jusqu’au meuble. Il observa les clés avant d’estimer laquelle semblait correspondre le plus à la serrure. Il l’introduisit dedans avec une extrême attention. Le loquet claque, il retint une grimace. Mais la Comtesse ne bougea pas. Il ouvrit un premier tiroir. Ce dernier contenait des lettres adressées à une certaine Irène Bathory. Il en préleva quelques unes. Il referma le tiroir, s’apprêtant à passer au suivant, quand il entendit les draps murmurer. Il s’éloigna prestement du meuble pour glisser les lettres dans sa veste.
— Qu’est-ce que vous faites ? Cingla une voix glaciale alors qu’il se redressait.
Il fit volte-face. La Comtesse le transperça d’un regard incendiaire. Il avait encore son trousseau dans la main.
— Sortez de ma chambre.
Ce ton ne souffrait d’aucune réplique. Le cœur battant, il rassembla ses affaires quitta promptement la chambre, sentant la brûlure des yeux d’Annabeth sur sa nuque.
***
Le lendemain, la Comtesse avait retrouvé son sourire enjôleur. Il ne se demanda s’il elle lui avait déjà pardonné son écart, ce qui lui semblait bien improbable. Il tenta de conserver une attitude aussi détendue, ce qui n’était pas facile. Il attendait quelque chose. Un licenciement, un sermon peut-être. Mais la veuve avait d’autres projets.
Alors qu’il se rendait à sa chambre en traversant l’aile nord, il aperçut une petite tâche sombre sur le tapis rouge. Il reconnut immédiatement l’odeur métallique qui s’en dégageait. Du sang, frais. Son cœur s’accéléra légèrement, il était prêt à toute éventualité. D’une démarche féline, il s’avança dans le couloir, guettant le moindre son. En tournant à un angle, il sursauta en apercevant une petite silhouette. Il s’agissait de Will. Celui-ci se tourna vers Alexander et lui servit un sourire étrange.
— Que puis-je pour vous ? demanda-t-il d’une voix légèrement tremblante.
— Rien, je retournerai à mes quartiers après la leçon.
— Bien, alors si vous n’avez pas besoin de moi…
Et il s’éloigna.
Un détail attira alors l’attention du précepteur. Sa démarche étrangement raide, et le manteau trop grand pour lui qu’il portait par-dessus sa chemise blanche. Aussitôt, Alexander fondit sur lui et s’empara du manteau, révélant la chemise rouge de sang collée au dos du garçon. Will poussa un cri et voulut se débattre mais il était impuissant. Alexander le traîna dans sa chambre, et l’enfant finit par abandonner la partie et se laisser faire. Alors, le jeune homme retira délicatement la chemise, et vit un dos couturé de plaies, à diverses étapes de cicatrisations, dont des ecchymoses toutes fraiches et une croute de sang à moitié coagulé.
— La Comtesse, murmura-t-il, c’est elle qui t’a fait ça.
Il sentit tout le corps de Will se tordre alors qu’il l’allongeait sur un canapé.
— Non… c’est… c’est… M. Legrand qui s’est énervé…
— N’essaie pas de mentir.
Alexander alla chercher du matériel pour nettoyer la plaie. Will se mit à pleurer.
— Ne lui dites pas, s’il vous plaît, que vous m’avez vu….
— Bien sûr que non voyons.
— Je… je suis désolé…
— Pourquoi l’être ?
— Je…. je… je m’en veux… si la Comtesse apprenait ça… elle serait si triste….
Alexander s’immobilisa brièvement, retenant une réaction indignée. Il versa de l’eau oxygénée sur un chiffon pour enlever le sang coagulé et ainsi regarder si la plaie nécessitait des points de sutures.
— Ça va crépiter, mais c’est normal, annonça-t-il.
Will trembla.
— Puis-je savoir pourquoi la Comtesse te fait subir ça ?
— Elle… ne le veut pas vraiment…
Le jeune homme ne réagit pas, incitant silencieusement le garçon à poursuivre.
— C’est à cause de Monsieur…
— Monsieur ?
Alexander n’avait pas pu cacher la pointe d’excitation dans sa voix. Will sembla le comprendre et se tut d’un coup. Ce n’était pas une plaie qui habillait l’omoplate gauche du garçon, mais un ensemble due petites entailles. Ces entailles formaient des lettres, qui formaient une phrase.
— Je vais devoir faire des points de suture.
— Ne vous embêtez pas pour moi… j’ai l’habitude.
— Et ce n’est pas vraiment pour me rassurer. Ne bouge pas, laisse-toi faire.
Le jeune garçon obéit, contentant de pleurer, encore et encore.
— J’ai fini, annonça le professeur, de longues minutes plus tard.
Il aida Will à se rhabiller sans que celui-ci ne prononce un mot. Ce ne fut que lorsque qu’il s’apprêta à partir qu’il leva les yeux vers son sauveur.
— Pou… pourquoi m’avez-vous aidé ?
La question surprit Alexander.
— Eh bien… parce que tu étais blessé. C’est normal de faire ça.
— Ah bon ?
Il semblait vraiment étonné.
— Il est temps que j’y aille, souffla-t-il.
— Vas-y, ne t’en fais pas pour la Comtesse, je ne lui dirai rien.
— Alors… merci, fit-il d’une voix timide avant de s’éclipser d’une démarche raide.
Alexander ne l’avait pas aidé. Au contraire. Il se ressassa le message inscrit à la lame sur la peau de l’enfant.
La prochaine fois, ce sera le fouet.
J'ai de la peine pour lui... C'est terrible ce qui lui arrive. Je culpabilise un peu d'avoir flippé à cause de lui, maintenant ! Par contre, le message me laisse un peu confuse. Je ne sais pas bien s'il est adressé à Alexander ou pas. Ce serait étrange d'écrire un message dans le dos d'un enfant sans destinataire, mais elle savait qu'Alexander tomberait sur Will et comprendrait ?
J'ai repéré quelques coquilles :
- contentant de pleurer : il manque le "se" avant "contentant"
- J’ignorais qu’il y avait plusieurs : il faut préciser le COD (qu'il y en avait plusieurs/plusieurs langues)
- elle le recarderait : dans ce contexte, j'imagine que le terme est plutôt "recadrerait"
- Bercy : il apparaît de nouveau mais ça m'a mis un doute. Peut-être que c'est le prénom d'un autre employé que j'ai oublié ? ça peut m'arriver, si c'est le cas, désolée de l'avoir signalé !
Je poursuis pas lecture !
Vraisemblablement oui, elle savait...
Merci pour ton com' et pour les coquilles !
Merci pour ton commentaire !
C'est assez drôle de voir qu'il ait envie de séduire la comtesse. En tout cas, cela marche comme sur des roulettes pour ce cher Alexander. Et la fin du chapitre est juste horrible. Pauvre Will.
Bonne chance pour lui.
A bientôt sur d'autres chapitres et merci pour ton com' ^^
D'où Alexander s'est dit que c'était une bonne idée de draguer la comtesse ? Et d'où elle a accepté ?? En plus, perchée comme elle est, j'ai l'impression qu'elle va continuer de coucher avec lui, et se contenter de punir Will s'il va trop loin.
Par contre je ne comprends pas, pourquoi a-t-elle laissé entendre à Will qu'il ne devait pas être vu par Alexander alors que son but c'est justement qu'Alexander le voie ? Parce qu'elle sait qu'Alexander aura plus facilement tendance à fouiner là où on ne le laisse pas regarder ?
Et j'aime bien l'innocence d'Alexander qui ne s'est même pas dit que "il existe plusieurs écritures dans le monde extérieur, dont les idéogrammes que voici" était une information sur le monde extérieur.
Alexander cherche les limites avec ses idéogrammes...
Merci pour ta lecture et ton commentaire !