Le Temple était aussi impressionnant que ce que m’en avaient raconté mes aïeux. Aouls avaient oublié dans leur liste d’adjectifs : écrasant. Je n’arrêtais pas de revenir à cette galerie étouffante malgré les fenêtres qui chassaient, même par temps maussade, toutes les ombres. Des bustes se côtoyaient, sévères dans leur marbre blanc. Si les yeux de pierre ne suffisaient pas, des tableaux s’empressaient d’y ajouter leur couche de peinture. Des générations d’augustes Dévoués se regardaient en chien de faïence. Je me sentais sous le feu de leurs critiques à chaque passage, plus brûlant à mesure que, dans l’espoir d’y échapper, je me racornissais.
Pourtant j’y revenais. Il ne devait y avoir que les servants qui osaient affronter ce tribunal silencieux et encore, ce devait être pour épousseter le mobilier. Les autres apprentis avaient sans doute oublié ce lieu dans le tumulte des pièces et des couloirs.
Je saluai man arrière-grand-tancle et mon grand-mopo et rejoignis l’extrémité de la galerie. L’air atteignit mes poumons et je compris que j’avais retenu ma respiration. Je m’appuyai discrètement contre un montant de fenêtre le temps que mon étourdissement passe.
Je boitillai vers la salle de classe où j’avais rendez-vous. Le début d’après-midi était dédié aux exercices pratiques, en équipages. Je retrouvais Arucelu, Stasha et Wiljo. Unu professeuru et uno bruno inconnuo portant une bassine d’eau entrèrent peu après que je me fus installéo.
- Aujourd’hui, vous allez assister à la Fusion, effectuée par Sagrario, Dévouéo depuis cinq ans maintenant. Observez attentivement, mais pas que par vos yeux. Vous composerez un rapport de cette expérience, une première partie théorique et factuelle, une première partie poétique, dédiée à vos ressentis.
Stasha sortit de quoi noter, joua avec son crayon plus qu’autre chose. Wiljo regardait la scène, sans qu’aucune cellule de son esprit se consacre à traiter les informations. Lu professeuru se plaça en retrait, attentivu.
Sagrario se lança dans de volubiles explications avant de se mettre en action. Ol planifiait une Fusion avec l’eau, d’où la bassine. Ol déroula un des tapis entreposés dans la pièce. Ol s’y allongea, ferma les yeux, respira profondément. Son bac d’eau reposait à deux mètres de sa tête. Contrairement au reste des gens, ol ne touchait pas l’élément. Le commun des Saisonniers devait a minima mimer le mouvement de l’élément qu’aoul souhaitait manipuler. J’envisageais la Fusion comme un degré élevé de maniement, une puissance supplémentaire. Les récits familiaux n’avaient pas mentionné qu’elle impliquait une sieste préalable. C’était beaucoup moins impressionnant.
Il ne se passa rien. J’écarquillais les yeux, j’écoutais à l’affût, je ne respirais que pour tenter de saisir des senteurs éventuelles, je tirais même la langue pour goûter les variations de l’air, j’avais remonté mes manches pour exposer ma peau aux événements. Rien.
Tout à coup, l’eau dans la bassine frémit, ondula, se contorsionna en colonnes souples. Une main semblait les tourner comme de l’argile sur un tour de poterie. Elle se fragmenta. De grosses bulles volèrent contre les murs où, je le remarquais alors, des cibles avaient été tracées à la craie. L’eau ruissela, effaçant la boucle inférieure des différents cercles. Elle cascada jusqu’au sol. De l’eau normale aurait coulé au rythme de la gravité. Là, le mur était sec. L’humidité avait entièrement ruisselé sur les dalles et roulait vers la bassine en vaguelettes pressées. L’air était sec et immobile. Rien ne pouvait motiver le liquide à se mouvoir. Dans le récipient, un reste d’eau formait toujours des volutes. On aurait dit qu’une fontaine invisible y faisait la loi. Sagrario demeurait figéo, semblant endormio. Pas un frémissement ne lo perturbait. Ol ressemblait à une statue.
Les flaques mobiles atteignirent la bassine. Elles se gonflèrent comme sous l’effet d’un vent imperceptible et bondirent à l’intérieur. L’élément aqueux était de nouveau un corps unique. Il cessa de clapoter, calme comme toute eau était censée se comporter dans ces conditions.
Je jetai un œil à mes camarades. Stasha et Arucelu avaient la bouche ouverte, Wiljo, qui était au Temple depuis des décennies et devait en avoir vu d’autres, manifestement s’ennuyait ferme.
Les phalanges du Dévouéo tressautèrent. Ol papillonna, remua les pieds, se remit en branle précautionneusement. Ol se frotta le visage et tangua un peu quand ol s’assit.
- Et voici une Fusion, conclut-ol. La Fusion avec chaque élément est différente et se manifeste différemment également. Ses expressions dépendent également de vos objectifs lorsque vous fusionnez. Cela semble très obscur au début. J’avais l’impression que la Fusion était quelque chose d’inaccessible, contrairement à une montagne où il suffit de suivre le chemin à son rythme pour parvenir au sommet. Mais vous y parviendrez, à force de persévérance. Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas le chemin et que le brouillard vous occulte et vous perd, que ce chemin n’existe pas et que vous n’êtes pas dessus. Avez-vous des questions ?
Arucelu leva la main. Sagrario eut la patience de répondre au fleuve d’interrogations. Ul se comportait comme si nous ne reverrions jamais aucun Dévoué, alors qu’aouls revenaient régulièrement au Temple, logeaient dans les mêmes ailes que nous, mangeaient dans le même réfectoire.
Il était évidemment instructif d’assister à une Fusion d’aussi près. Il semblait cependant plus trépidant d’en vivre une soi-même. Les récits de mes parents ne m’avaient pas préparé à un tel immobilisme. Il ne restait plus qu’à œuvrer pour cesser d’être spectateuro.
A l’issue du cours, je me rendis à la bibliothèque, la grande où se trouvait la majorité des ouvrages nécessaires à notre apprentissage. J’évitai les autres brunos en circulant entre les rayonnages comme si je cherchais un manuel en particulier. Je fuyais leur compagnie. Ols ne cessaient de se lamenter sur la composition des équipages. A croire que personne n’avait jamais entendu parler des Dévoués auparavant. Les abysses de leur ignorance ne cessaient de me surprendre et j’étais déjà fatigué de toujours tomber plus bas. Oui, les Dévoués fonctionnaient en équipages de quatre individus de teintes différentes. Remettez-vous en, passez à autre chose ! La nécessité du rôle des Dévoués prenait le pas sur le scandale du mélange des teintes. Je ne pouvais perdre du temps en jérémiades. Je voulais trouver des apprentis déterminés à apprendre. Je n’allais pas étudier, seulo, dans mon coin.
Je surpris de nouveau lu blondu, si voûté sur ses notes que la courbe de son dos confinait au cercle parfait. Ul se trouvait fréquemment ici, installéu à la même table, parfois en compagnie du blondu de mon équipage. Je ne me résolus pas à aller vers ul. Les blondus étaient affligéus de la lenteur d’une feuille chutant de son arbre, particulièrement retenue lors des travaux intellectuels.
Je poursuivis ma quête. J’ignorai deux servantos penchéos au-dessus de cartes. Je fis mine de ne pas remarquer qu’ols levaient les yeux à mon passage. Le bruit de ma canne, cassant l’habituelle rythmique de deux jambes valides, interpellait.
Je repérai Leocadia et Milenko en compagnie de deux noiras. En compagnie de ces derniers, les brunos retiendraient certainement leur langue sur toutes les bizarreries qu’ols trouvaient sur le fonctionnement du Temple.
- Est-ce que je peux me joindre à vous ? m’enquis-je.
Una noira me tira une chaise, remplaçant par le geste la parole. Je reconnus Alaina à son agénésie du bras droit. Al était souvent en compagnie de Leocadia. C’était rare de croiser des amitiés entre gens de teintes différentes. Hors du Temple, évidemment. L’autre noira m’était familièra, car nous nous voyions en classe, mais pas au point que son prénom me revienne. Avec un peu de chance, il serait mentionné dans la conversation.
Aouls avaient dégotté des cartes de l’Île Ley : dénivelés, climats, flore, découpage sismique, cultures, aménagements urbains… Je n’avais rien contre la géographie, jusqu’à ce que je découvre l’immensité des connaissances que je devais amasser. Non pas sur mon île de résidence, mais sur l’ensemble de l’Archipel. Nos futures obligations, en tant que Dévoué, concernaient toutes les îles. Aucun secteur d’action délimité n’avait été instauré.
- Profitez de cette étape du programme, avait clamé la professeura, la plupart d’entre vous abhorrent particulièrement apprendre les spécificités des fonds marins, qui constituent le prochain chapitre.
Je dépliai un carré de papier et m’attelai à copier la carte décrivant les courants aériens usuels. Je n’avais pas l’impression de profiter de quoi que ce soit, mais c’était un coup typique des enseignants.
- Ça se passe comment dans ton équipage ? me demanda la noira dont j’avais oublié le nom.
- C’est correct, je crois, hésitai-je. Lu blondu n’est pas la chèvre qui grimpe le plus facilement la montagne et la noira est amoureusa de sa harpe. Je suppose qu’al se dit qu’à défaut de réussir la formation, al pourra toujours intégrer l’orchestre local.
- Ah oui, c’est Stasha, l’identifia Alaina. Console-toi : ce n’est pas toi qui dois te coltiner ses entraînements dans ton dortoir !
La tablée s’esclaffa et al renchérit :
- Lu blondu de ton équipage, est-ce que c’est çulle qui met des talons ?
Je sentis mes sourcils se soulever rapidement, dévoilant ma pensée.
- Ul est vraiment bizarre, acquiesçai-je.
- C’est tellement un truc de noira, approuva Leocadia, mi amuséo mi horrifiéo.
Les deux noiras hochèrent la tête. Als semblaient scandaliséas qu’unu blondu ose marcher sur leurs plates-bandes vestimentaires.
- Ça ne lui va même pas, ajouta Alaina sur le ton d’un aveu.
- C’est logique. Ul n’est pas una noira.
- Par contre, la noira qui joue de la harpe, c’est plutôt classe, rêvassa Leocadia.
- Et dans votre équipage ? m’enquis-je, peu désireuso d’être étiquetéo comme le plus mal lotio en termes d’équipiers étranges.
- Notre blondu est complètement glandu, décréta Leocadia.
- En plus, ul s’appelle Lazar, s’esclaffa Alaina.
- Quoi ? s’exclama una noira. Mais ce n’est pas un nom de blondu !
Personne ne releva que le nom de Leocadia ne sonnait lui-même pas comme un nom de bruno, bien que cela chuchotât rude dans son dos. Nous continuâmes d’échanger sur les bizarreries des autres apprentis en compatissant sur les hurluberlus que nous devions nous coltiner dans nos équipages et dortoirs respectifs. Les sélectionnés pour l’apprentissage au Temple frisaient parfois le cas clinique. A la fin de l’après-midi, j’avais à peine fini une carte et, ce qui était plus grave, ma production ne ressemblait à l’original que si on souffrait de myopie sévère non corrigée. J’imaginais l’intransigeant regard de marbre de mon grand-mopo, dans sa galerie froide, se poser sur cette injure à la cartographie. Je frissonnai.
- Bon, on va manger ?
J’aidai à ranger le barda avec réticence. J’aurais voulu poursuivre l’exercice. Je ne voulais pas rester seulo. Je suivis le mouvement dans les longs corridors. Des carillons étaient suspendus à de nombreuses poutres, agitant leurs roseaux dans les déplacements d’air. Des torches flamboyaient à intervalles réguliers. Une odeur d’humus gorgeait les jardinières suspendues, entremêlées des senteurs florales qui se propageaient avec le printemps. A chaque croisement, de petites fontaines faisaient couler leur eau en circuit fermé. Les statuettes avaient dû permettre l’enrichissement des sculpteurs sur toute une génération. La plupart représentaient des arbres miniaturisés ou des massifs rocheux des différentes îles.
- Je parie que le but des profs, c’est qu’on sache tous les identifier rien qu’au son de l’eau de la fontaine, soupira l’una des noiras.
- Ce serait peu utile, l’eau n’est là que pour la décoration et ne se retrouve pas dans la réalité, réfléchit Leocadia. A la rigueur, les reconnaître au toucher, les yeux fermés.
- Quello intello, rétorqua l’autre.
Alaina lui sauta dessus. La noira la repoussa avec une force inattendue et als se seraient jetéas à la gorge l’una de l’autre si deux servantas, passant par là, ne s’étaient interposéas. Leocadia avait les mains plaquées sur les joues et j’aurais fait de même si je n’avais eu besoin de m’agripper si fort à ma canne. Cela ne faisait qu’une semaine que nous étions arrivés, et déjà une bagarre ? Pour un motif que je n’étais même pas certaino d’avoir saisi ?
- Vous êtes ensemble ? chuchotai-je à Leocadia.
- Quoi ? s’offusqua-t-ol. Avec Alaina ? Pas du tout !
Je l’observai, cherchant la duplicité dans ses sourcils épais, ses pommettes affaissées et son nez fin. Je lâchai l’affaire. Ol pouvait bien sortir avec una noira qui préférait la dispute à l’étude, ça ne m’intéressait pas.
Les servantas firent le chemin jusqu’au réfectoire, surveillant les apprentias comme du lait sur le feu. Als progressaient trop vite pour mes articulations endolories. Milenko calqua son rythme sur le mien, gentiment, et Leocadia ralentit jusqu’à ce que nous la rattrapions. Dans la salle à manger, les apprentios brillaient par leur absence, hormis uno qui dînait en compagnie de trois teintes différentes, certainement son équipage. Notre trio fît table à part.
Je m’assis le temps de trouver le courage de porter une assiette. Une haute silhouette s’approcha et se cassa en deux lorsqu’al posa ses coudes sur le bois d’une manière intrusive typiquement noire. Stasha portait à ses lobes d’oreille des chapelets de plumes qui se mêlaient à ses cheveux splendidement noirs. Al et ses talons en imposaient davantage que moi et mes pattes folles à peine supplées par une vieille canne. De plus, en tant qu’estivala, le début de l’été la faisait particulièrement resplendir. Les yeux de Leocadia s’agrandirent légèrement, malgré sa maîtrise d’ol-même. Stasha lui faisait manifestement davantage d’effet que san amia d’enfance.
- Tu veux que je t’amène à manger ? me proposa-t-al après un bref sourire à l’égard de mes camarades de chambrée.
Ma prise se crispa sur le pommeau de mon bâton. Je voulais profiter d’être encore apte à me déplacer. Je voulais économiser mon énergie et reposer mon corps, dans l’espoir qu’il cesse de hurler.
- Qu’est-ce que tu aimes manger ? Il y a de la salade de chou qui est pas mal et du gratin avec une sauce de baies rouges, bien acide comme il faut.
Je cédai.
- Allez. Merci.
- Attentionnéa, cetta noira. C’est cella de ton équipage ?
J’opinai. Stasha me rapporta une assiette remplie telle que promis ainsi qu’un bol de bouillon au citron agrémenté de navet et de céleri. Al gagna sa table où, bien sûr, seulas des noiras siégeaient.
- Ça vous dit, un jeu de plan, ensuite ? interrogea Leocadia.
- Je pense qu’il faudrait que je continue de travailler la carte de l’Île Ley, confessai-je. Je ne peux pas dire que j’y ai compris grand-chose, encore moins que j’en ai retenu quoi que ce soit.
- Ça ne fait qu’une semaine, modéra Milenko.
Et je me sentais déjà submergéo. Comment ne pas s’inquiéter ? Comprenait-ol toutes les notions écrites à la craie rouge sur le tableau ? Etais-je particulièrement bête, même pour uno bruno ? Je n’avais pas le souvenir d’avoir autant eu de mal à respirer à l’école…
- Le jeu de plan se joue très bien à deux, souris-je bien que l’anxiété ait remplacé la joie de la compagnie.
Leocadia soupira. Je remarquai ses tresses serrées et enroulées en chignon, mêlées de rubans bleu marine. Ol les portait libres sur ses épaules le premier jour, de magnifiques boucles brunes, auburn dans le soleil timoré du printemps, une couleur franche à faire jalouser tous les châtains trop clairs ou trop foncés.
- Tu prends cette affaire un peu trop au sérieux. C’est le travail des professeurs de nous former, fais-leur un peu confiance.
- C’est normal de ne pas tout comprendre les premiers jours, compléta Milenko. Ça viendra avec la pratique.
- Le travail des Dévoués est sérieux, affirmai-je.
Leocadia haussa les épaules.
- Je ne prétends pas le contraire. Mais nous avons quatre ans de formation. Je ne vais pas paniquer au bout de six jours parce que je ne connais pas encore le sens d’écoulement de l’eau de la vallée Machin qui est influencé par la dépression due au pic rocheux Bidule sauf quand il y a eu des secousses sismiques de force tant dans une zone de tant de kilomètres autour de l’Île Truc.
Je portai le bouillon à mes lèvres pour me dispenser de répondre à la singerie.
- Je ne connaissais pas l’Île Truc, dis-je quand j’eus trouvé l’inspiration entre deux cubes de légumes racines. C’est de là d’où tu es originaire ?
- Je viens de l’Île Manable, répliqua-t-ol, bonno joueuso.
Autrement dit, la moins touchée par les conséquences de la vie de la Terre. Ce n’était pas pour rien que nos ancêtres l’avaient appelée Manable. L’Île Habitable. Peut-être n’avait-ol effectivement jamais vu de Dévoués sur son île, hormis en parade ou en vacances. J’ignorais si aouls faisaient l’une ou prenaient des autres. Ça n’avait pas été la priorité des récits familiaux. Mes parents avaient plutôt insisté sur les apprentissages fastidieux et harassants, que seuls les plus acharnés menaient à bien ; les exercices délicats et pointilleux pour la construction du précieux lien unissant les membres de l’équipage ; une formation sur le fil du couteau qui coulerait âmes et corps des apprentis dans leur rôle de Dévoués. Il ne fallait pas lancer mes parents sur cette dernière partie. J’avais été abreuvéo d’histoires sur les missions capitales. Il fallait écouter les plaques tectoniques, en déduire la survenue de séismes, a fortiori ceux de grande magnitude, et leurs ramifications en tsunamis et éboulements ; pressentir les forces des marées et des vents, en déduire les risques d’inondation et de tempêtes ; s’assurer de la bonne santé de la flore dans sa diversité marine et terrestre ; être à l’affût des changements dans les équilibres et les déplacements de la faune ; pallier aux tâches trop difficiles des teintes de garde, en particulier en cas de sous-effectif. En résumé, s’il était impossible de faire une liste exhaustive de ce qu’on demandait aux Dévoués, il était évident que le monde ne tournerait plus rond sans eux.
Beaucoup trop d’apprentios semblaient ne pas l’avoir intégré. Mon grand-mopo aurait froncé ses sourcils rocailleux :
- Et l’avenir de l’Archipel repose sur leurs épaules ? Tss !
Ol pouvait bien sortir avec une noira -> una
Grand-mopo est le terme le plus mignon du monde <3
"elle posa ses coudes sur le bois d’une manière intrusive typiquement noire" -> noira? Ella?
"Attentionné, cette noira" attentionéa du coup ? Cetta? C'est vraiment pas pour pinailler, je le jure ! Mais ca me perd si je suis plus sûre que les codes que j'ai assimilé sont corrects
J'ai repéré un "du devouéo" au début qui devrait être un do? Je crois?
Ce chapitre répond à la question sur les prénoms que j'étais partie pour poser !
Contente de voir que les apprentis se lient, même si c'est autour des ragots et des commérages xD c'est réaliste !
Je me pose des questions sur l'emploi du mot servant, qui revient bcp. Ca se dit pas en français (servantes/serviteurs) alors je me dit peut être que t'as voulu masculiniser le mot servantes, mais pourquoi faire ça alors que tu rends tout neutre? Et comment accorder un mot comme serviteur dans ton monde? (Je propose Servitaou ! Au passage je trouve le ils/elles -> aouls parfait et intuitif)
Voilà, bon, je commente plus la forme que l'histoire mais pour l'instant niveau histoire tout roule, je comprends mieux les pouvoirs, le rôle des dévoués, ça progresse bien !
"une couleur franche à faire jalouser tous les châtains trop clairs ou trop foncés." -> en tant que châtain mais aussi enfant du milieu dans ma fratrie de rousses tu me révèle des failles XD (je plaisante, je plaisante) cela dit, les châtains foncés devraient vivre bien parce qu'ils se rapprochent du brun, si j'ai tout suivi les chatains sont des Brunos donc dans ce cas pas de pb, logiquement les Brunos a l'écart ce serait les châtains clairs et les bruns foncés, non? Je dis pas ça pour que tu changes quoi que ce soit, on est revenus sur le pinaillage gratuit, c'est ma vengeance de châtain :p
Tu as tout à fait raison pour les coquilles, c'est fou que déjà au chapitre 3 tu sois devenu un radar infaillible. Comme quoi ! Je me demandais si je serais la seule personne à trouver la transition facile (même si y a toujours des oublis).
Pour le "du" (par exemple avant Dévouéo/a/u) j'ai vraiment hésité à faire un de la/lo/lu, ou do/da/du. J'ai laissé le "du" neutre, mais c'est vrai que ça prête à confusion avec les accords blondus. Humpf. Va sans doute falloir que je repose un neurone dessus, en tout cas tu verras d'autres "du" dans les chapitres suivants.
Servant fait partie de ces mots où je me demandais ce que j'allais en faire, et la solution de dépannage est tellement passée dans mon habitude que j'ai oublié de la repenser. J'avais aussi envie d'un mot que je puisse écrire facilement sans accord a/o/u, c'est pour ça que je suis pas partiu sur "serviteur", qui était trop connoté "masculin" à mon goût, par rapport à notre référentiel. Je voulais pas que les mots non accordés soient que des mots "masculins" selon notre référentiel. Servitaou, en vrai, c'est une excellente idée. Je pense que je n'y aurais jamais pensé, mais finalement c'est hyper logique. Merci ! Et merci pour la remarque sur "aoul", j'avoue j'ai eu des sueurs froides en partant sur cette idée, je craignais qu'elle n'emporte que mes faveurs et pas celles de futur.es lecteurices.
La forme est hyper importante dans cette histoire, donc je te remercie d'y consacrer autant d'attention !
Y a un vrai truc avec les châtains clair/foncés, c'est pour ça que je réponds pas trop sur ce point, tu me diras si c'est clair, s'il faut que ça intervienne plus tôt dans l'histoire. Mais tu as tout à fait le droit de prendre ta revanche en tant que châtaino <3